l`histoire - Initiative France

publicité
l’histoire
EN SELLE AVEC GABRIELLE JACQUET !
S
i Gabrielle Jacquet est venue nous voir,
en 2012, c’est parce qu’elle ne trouvait
personne pour l’accompagner dans son
projet de création d’un cabinet vétérinaire », se souvient Angélique Grenier, chargée
de mission d’Initiative Nord Isère.
Diplômée de la faculté de Liège en 2007, la jeune
vétérinaire a multiplié les expériences avant de
s’installer : après des remplacements en milieu
rural et un internat dans une clinique équine,
elle a rejoint, en 2010, un cabinet isérois en tant que
collaboratrice libérale. Tout se passe bien jusqu’au
jour où elle commet la « faute de goût » d’avoir
un enfant : « Virée sans ménagement, je me suis
retrouvée sans emploi et sans indemnités chômage,
explique-t-elle. J’ai donc décidé de créer mon
propre cabinet. Mais comme je n’avais pas plus de
capitaux que d’expérience en gestion, j’avais vraiment besoin de me faire accompagner. »
Bienvenue aux professions libérales. « C’est précisément
parce que les professions libérales peinent à trouver
des soutiens que le réseau Initiative France a décidé
de les accompagner comme tous les autres créateurs
d’entreprise. La plateforme Initiative Nord Isère
a accordé un prêt d’honneur de 10 000 €
à Gabrielle Jacquet, « ce qui m’a permis d’emprunter
40 000 € à la banque et d’acquérir le stock de médicaments et les équipements dont j’avais besoin pour
me lancer. » Angélique Grenier est séduite par ce
projet de cabinet implanté dans l’enceinte même des
haras : « Sachant qu’il n’existait pas de centre d’insémination équine sur son territoire, Gabrielle Jacquet
a voulu reprendre le principe des haras nationaux
en créant une activité de reproduction. » En réalité,
cette activité n’a pas encore eu les résultats escomptés, mais elle se développe peu à peu : « Il faut accepter d’être patient. » Heureusement, les animaux
de compagnie compensent : « Mon activité tourne à
40 % autour des chevaux et à 60 % autour des chiens
et des chats. » Pour atteindre son objectif et renforcer l’activité équine, elle doit imaginer des services
attractifs et le faire savoir, mais sans faire de publicité. « Le Conseil de l’ordre des vétérinaires ne nous
permet pas de faire de la publicité, ce qui ralentit
forcément la constitution d’une clientèle. »
Parrainage rassurant et stimulant. Envers et contre
tout, « et bien que la position de chef d’entreprise soit nettement moins confortable que celle
de salarié ! », Gabrielle Jacquet parvient à tenir
L’expression
« mettre le pied
à l’étrier »
peut être prise
au pied de la
lettre : se sentant
davantage
vétérinaire que
gestionnaire,
Gabrielle
Jacquet a eu
besoin
de se faire
accompagner
pour créer son
cabinet dans
les haras de la
Chapelle de la
Tour. Initiative
Nord Isère
l’a soutenue.
Et pas
seulement
financièrement.
ses objectifs de développement. « Il faut accepter l’idée que le démarrage prend du temps.
Au début, j’étais souvent stressée en attendant
les clients ou en surveillant la courbe de mon
chiffre d’affaires par rapport à mes objectifs. »
Quand son activité décolle et qu’elle envisage
de recruter une assistante vétérinaire en contrat
de professionnalisation, en 2014, Gabrielle Jacquet
frappe une nouvelle fois à la porte d’Initiative Nord
Isère : « Cette perspective l’angoissait beaucoup,
se souvient Angélique Grenier. Nous l’avons donc
mise en relation avec un “parrain”, chef d’entreprise
ayant eu aussi des fonctions dans le domaine des
ressources humaines. »
Si c’était à refaire…
Gabrielle Jacquet a le mérite d’être consciente
de ses limites : « La comptabilité, la gestion,
le management, je n’y connaissais rien !, sourit-elle.
Les équipes d’Initiative Nord Isère et mon parrain
m’ont aidée à mettre en place des outils de gestion,
des indicateurs et un tableau de bord. »
Deux ans et demi après l’ouverture de son cabinet, elle est fière du chemin parcouru : « Je n’avais
jamais imaginé que je créerais un jour mon affaire,
a fortiori avec un enfant en bas âge. Il m’arrive
de regretter le confort du salariat. Mais c’est quand
même bon d’être son propre patron et de pouvoir
former une assistante à mes méthodes de travail. »
Si c’était à refaire ? « Je ne veux pas vendre du rêve :
c’est dur de partir de zéro ! Mais c’est aussi une
formidable expérience : aussi épanouissante
que valorisante. »
Sabine Germain
LA LETTRE INITIATIVE EST COFINANCÉE PAR L’UNION EUROPÉENNE / DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Bernadette Sozet / RÉDACTEUR EN CHEF Amine Moussaoui
([email protected]) / CHEF D’ÉDITION Marion Fournier ([email protected]) / ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO Sabine Germain, Violette Queuniet
INITIATIVE FRANCE 55, rue des Francs-Bourgeois 75 181 Paris CEDEX 04 • tél. 01 40 64 10 20 • fax 01 43 20 58 34 / MAQUETTE•RÉALISATION Edire • tél. 01 47 70 77 00 ([email protected]) /
PHOTOS Cécile Muzard p.3 et 4, Frédéric Achdou p.4 / IMPRESSION SB Graphic, 77 290
Cette lettre est cofinancée
par le Fonds social européen
Mitry-Mory • tél. 01 60 35 10 35 / Signalez-nous vos changements d’adresse :
dans le cadre du programme
opérationnel national
[email protected]• www.initiative-france.fr • ISSN 1951-9672 •
« Emploi et Inclusion » 2014-2020.
UNION EUROPÉENNE
Abonnement annuel 30 € • 3 €
8
l no 206 l juin 2015
Téléchargement