PSI 1,2,* TP de Physique Oscillateur à porte logique Après avoir observé le comportement d’un inverseur logique, nous étudierons un oscillateur astable, puis une horloge numérique à quartz. I. Présentation de la platine de montage Le composant utilisé est un circuit intégré CD4011B constitué de 4 portes logiques NON-ET (NAND) composant à 14 broches : deux entrées et une sortie pour chaque porte et deux bornes pour l’alimentation. En effet, ce composant doit être alimenté par une tension continue fixe, choisie entre 5 V et 12 V. Les montages étudiés ici nécessitent deux portes NON : une porte NON (inverseur logique) est obtenue en reliant entre elles les deux entrées d’une porte NON-ET. Alimenter le circuit : à l’aide d’un voltmètre, régler à + 5 V la tension continue réglable disponible sur l’alimentation usuelle de l’ALI puis relier l’alimentation aux bornes A et B (masse) de la platine. II. Comportement d’un inverseur logique 1.Niveau de tension en sortie Relier les bornes E et F entre elles pour étudier l’inverseur logique d’entrée E. Régler le GBF de manière à obtenir une tension en créneau de fréquence f = 50 Hz , variant entre 0 V et 5 V (utiliser l’offset). On peut aussi utiliser la sortie « TTL » du GBF. Appliquer alors cette tension à l’entrée de l’inverseur logique. Observer les tensions d’entrée et de sortie de la porte logique et commenter. 2. Seuils de basculements montant et descendant Régler le GBF de manière à obtenir une tension en triangle de fréquence f = 20 kHz , variant entre 0 V et 5 V (utiliser l’offset). Appliquer alors cette tension à l’entrée de l’inverseur logique. Observer les tensions d’entrée et de sortie de la porte logique. Mesurer : – le seuil de basculement pour la tension d’entrée pour le passage de l’état logique 0 à l’état logique 1 en sortie ; – le seuil de basculement pour la tension d’entrée pour le passage de l’état logique 1 à l’état logique 0 en sortie ; Observer la tension de sortie en fonction de la tension d’entrée (oscilloscope en mode XY) et en déduire le domaine de la tension d’entrée pour lequel l’état logique de sortie n’est pas défini. 3. Temps de propagation et oscillations propres a. Temps de propagation Reprendre l’observation du II.1. avec une tension d’entrée de fréquence f = 500 kHz et mesurer le délai entre la date du basculement 0 → 1 de l’entrée et la date de basculement 1 → 0 de la sortie : c’est le « temps de propagation » ou « temps de retard ». 1 TP de Physique Lycée Kléber b. Oscillateur Un premier exemple d’oscillateur numérique consiste à relier la sortie à l’entrée de la porte inverseuse. Observer les oscillations de la tension de sortie et comparer leur période au temps de propagation de la porte. Quels sont les inconvénients d’un tel signal ? III. Oscillateur à deux portes logiques 1. Astable Le montage est constitué de deux inverseurs logiques (les entrées E et F sont reliées), d’un condensateur et d’une résistance. Choisir, par exemple, R = 10 kΩ et C = 100 nF. Le schéma du montage, cicontre, fait apparaître une résistance Rp qui est à l’intérieur de la platine. Son rôle est de participer à la protection de la porte contre les surtensions. Observer les tensions UA et UB . On pourra, au préalable observer, à la place de UB , la tension US pour se convaincre que UA est bien la tension de sortie de l’inverseur logique dont la tension d’entrée est US . Il n’est pas possible d’observer directement à l’oscilloscope la tension aux bornes du condensateur puisqu’aucune de celles-ci n’est reliée à la masse. Cependant, il est possible d’utiliser la fonction soustraction (menu MATH) de l’oscilloscope pour obtenir uc = uA − uB et vérifier la continuité de cette tension. Mesurer la période des oscillations et valider le modèle, développé dans le cours, donnant T = 2RC ln 3 (cf.annexe). 2 PSI 1,2,* TP de Physique 2. Horloge à quartz L’oscillateur numérique à quartz est obtenu en remplaçant le condensateur par un quartz horloger de fréquence propre 32 768 = 215 Hz et en prenant une résistance R = 1 MΩ. Observer la tension US et mesurer sa fréquence. Observer la tension quartz uquartz = UA − UB aux bornes du cristal à l’aide de la méthode décrite au paragraphe précédent : les discontinuités sont dues à des chocs électriques et donc aussi mécaniques du fait de la piézoélectricité. Annexe : Oscillateur à porte logique 1. Point de fonctionnement moyen Au voisinage du point de basculement B, la caractéristique de la porte logique est assimilable à celle d’une résistance négative. Pour utiliser la porte au voisinage de ce point, il suffit de placer entre son entrée et sa sortie une grande résistance R ' 1 MΩ. Le courant dans cette résistance étant nul, la tension moyenne à ses bornes est nulle : hei = hsi = E/2. Ainsi, lorsque le signal d’entrée ondule autour de la valeur hei = E/2, la sortie oscille aussi autour de cette valeur, basculant entre les états logiques 0 et 1. 2. Oscillateur astable - En associant deux portes logiques «non», un condensateur et une résistance, on peut réaliser un oscillateur qui délivre en sortie un signal d’horloge numérique. On pose τ = RC. 3 TP de Physique Lycée Kléber - Les courbes expérimentales montrent bien que l’état logique de A est l’inverse de celui de S (porte logique de gauche). L’observation des tensions UA et UB montre que la tension aux bornes du condensateur uC = UA −UB est bien continue. Analyse du circuit : - la loi des mailles s’écrit : uC (t) + Ri(t) + US − UA = 0, duC soit, avec i(t) = C car les courants dt d’entrée dans les portes logiques sont nuls, duC uC (t) + RC = UA − UB . dt – En choisissant comme instant initial t = 0, l’instant où la sortie A de la première porte bascule duC de l’état 0 à l’état 1, il vient, pour t > 0, UA = E et donc US = 0. Alors uC + RC = E, équation dt dont la solution générale s’écrit uC1 = E + A1 exp(−t/τ ). Au moment du basculement, à t = 0− , UB = E/2 et UA = 0, donc uC (0+ ) = uC (0− ) = UA − UB = 3 t −E/2. Alors A1 = −3E/2 et uC1 (t) = E 1 − exp − . 2 τ – La tension uC (t) croît de −E/2 à E/2, valeur atteinte à l’instant t1 = τ ln 3. À cet instant la tension UB = UA − uC atteint la valeur E/2 par valeur décroissante, ce qui provoque le basculement de US à la valeur E et de UA à la valeur 0. duC – L’équation différentielle vérifiée par uC devient uC + RC = −E et sa solution générale dt uC2 (t) = −E + A2 exp(−t/τ ). 3 t − + . Avec uC (t1 ) = uC (t1 ) = UA − UB = E/2, il vient A2 = 3E/2 et uC2 (t) = E −1 + exp − 2 τ – La tension uC décroît de E/2 à −E/2, cette dernière valeur étant atteinte à l’instant t2 tel que t2 − t1 = τ ln 3. À cet instant, la tension UB = UA − uC atteint la valeur E/2 par valeur croissante, ce qui provoque le basculement de US à la valeur 0 et de UA à la valeur E, comme à l’instant initial t = 0. – On obtient un fonctionnement périodique caractéristique d’un oscillateur. Sa période est T = 2τ ln 3 = 2RC ln 3 . 4