la lettre n° 14 - Les Jardiniers de la Haute

publicité
LA LETTRE
DES JARDINIERS DE LA HAUTEHAUTE-VIENNE
N° 14 – Juillet 2012
≈≈≈≈
LE MOT DU PRESIDENT
Chers Adhérents,
L'été bat son plein et déjà nous commençons à sentir un léger raccourcissement de la
durée d'ensoleillement. L'automne, encore loin va inéluctablement nous rattraper.
Alors viendra le moment d'engranger les fruits de notre saison de jardinage. Nous
n'en sommes pas encore là, mais il est bon de s'y préparer.
La terre est encore tiède et les odeurs qui s'en dégagent, tôt le matin, nous
rappellent qu'elle est encore en pleine action. Il n'est certes plus le temps des grands
semis, sauf peut-être des salades telles que les laitues des quatre saisons, les
scaroles en cornet, quelques chicons et surtout la mâche ; les semis de choux d'hiver
et des choux fleurs sont encore possibles et il ne faut pas oublier les épinards d'hiver
ou les radis noirs... Par contre, les repiquages sont à l'ordre du jour, avec la nécessité,
bien souvent d'ombrer et surtout d'arroser....
Décidément, les jardiniers ne sont pas gâtés, côté vacances ; mais quelle récompense
d'aller, au petit matin, choisir ses plus belles tomates, des concombres aussi beaux
que savoureux, des poivrons, des salades croquantes, des haricots verts à pleins
paniers...bref, c'est une véritable corne d'abondance qui s'offre à nous chaque jour.
Et que dire du spectacle enivrant du côté des fleurs ?
Il m'est souvent donné à ces moments de plénitude, de penser à ces pauvres gens
entassés dans leur H.L.M. qui n'ont d'autres ressources que l'étal du super marché,
avec des produits trop beaux et trop chers. Si seulement il leur venait l'idée de
chercher un bout de terrain cultivable, nous serions tellement disposés à leur
apprendre les rudiments du jardinage, et alors comme nous, ils pourraient savourer
ces instants magiques où la Nature semble vouloir nous offrir ses plus merveilleux
présents.
Utopie !
Bonnes vacances quand même, à très bientôt
Jean
LES PLANTES AROMATIQUES
Les aromates dans l'histoire
L'histoire des plantes aromatiques est liée à celle
des plantes médicinales. Si les Romains
introduisirent la culture de certaines plantes dans
le nord de l'Europe, c'est surtout à Charlemagne
que nous devons l'expansion de la culture de
certaines plantes aromatiques, dont beaucoup
furent ramenées à l'occasion de ses campagnes
militaires. Ce grand monarque préconisait ainsi la
culture de la sauge, du romarin, du fenouil, du
céleri...
Au Moyen Age, les aromates étaient très employés, en grande partie pour masquer les
odeurs des aliments, notamment de la viande dont l'état de fraîcheur n'était pas
toujours garanti...
La Renaissance apporte un nouveau souffle dans l'utilisation des plantes aromatiques.
Celles-ci sortent des jardins clos des monastères et sont cultivées dans les jardins
des châteaux ou des grandes demeures. Parallèlement, les produits exotiques comme
les épices, deviennent très à la mode et sont très appréciés à la table des grands du
royaume. C'est l'époque de la route des épices, qui pour la plupart, proviennent d'Asie
du Sud-Est : Inde, Ceylan... Au XVIIIe siècle, on oublie ces plantes qui ne subsistent
plus que dans un coin du jardin potager.
Avec le développement des techniques scientifiques, beaucoup de propriétés
médicinales des plantes se confirment. La phytothérapie fait l'objet d'un regain
d'intérêt. Les plantes aromatiques reviennent sur le devant de la scène dans le jardin
des senteurs, mais aussi dans le jardin d'ornement car beaucoup sont maintenant
cultivées comme plantes ornementales.
La culture des aromates
Les plantes aromatiques sont, dans leur ensemble des végétaux faciles à cultiver au
jardin, en jardinière ou tout simplement en pot pourvu que l'on respecte quelques
règles d'ensoleillement, de nature du sol, d'arrosage. On distingue deux principaux
types de plantes aromatiques : les annuelles et les vivaces auxquelles il faut adjoindre
un type intermédiaire, les bisannuelles. Les plantes annuelles comme le basilic ne
durent qu'une saison. Elles se sèment au printemps, fleurissent dans le courant de
l'été et meurent à la fin de l'automne. Les plantes vivaces ou pérennes, vivent de
nombreuses années. Elles sont soit ligneuses, comme le laurier et ont en général des
feuilles persistantes ; soit non ligneuses mais persistent l'hiver sous terre sous forme
de bulbe, de tubercule ou de rhizome comme les diverses menthes. Les plantes
bisannuelles sont caractérisées par le fait qu'elles émettent en général seulement des
feuilles la première année, des fleurs (et des graines) la seconde année, puis meurent,
comme le persil, le cerfeuil …
L'emplacement et le type de sol . Le choix des espèces est vaste. Il y a lieu de ne
retenir que celles qui sont adaptées au climat et aux caractéristiques du sol de sa
région. Choisir un emplacement qui tienne compte de la place qu'occupera la plante
adulte et de son extension éventuelle. En règle générale, même pour des plantes
aimant une certaine humidité, le sol doit être bien drainé.
Le semis - le semis peut être effectué en caissette ou directement en place. Le
semis en caissette offre l'avantage d'un encombrement réduit, donc un entretien
facilité; de plus la caissette pouvant être placée dans un endroit abrité ou chauffé, la
germination sera plus précoce. Pour les semis en pleine terre, il est le plus souvent
inutile de semer avant fin mars.
Les modes de plantations - Quelques idées des nombreuses formes de massifs : en
carrés, en bordures, en massifs au jardin, en pots ou jardinières éventuellement à
plusieurs étages, en rocailles. Veiller à ne mettre ensemble que des espèces qui ont
sensiblement les mêmes exigences écologiques (nature du sol, humidité,
ensoleillement).Si la plupart des aromatiques nécessitent une exposition ensoleillée,
certaines demandent un ensoleillement modéré : le persil, la ciboulette, la rhubarbe,
l'angélique...En tenir compte pour la culture en caissettes ou en pots.
La multiplication - Les plantes aromatiques, qu'elles soient annuelles ou non peuvent
être multipliées de diverses façons.
Pour les annuelles, il n'existe guère que le semis. Les vivaces s'affaiblissent et
demandent à être rajeunies.
La division des touffes ou des racines est facile à réaliser ; elle se pratique tous les
quatre ou cinq ans, soit en octobre soit au début du printemps. C'est de cette façon
que l'on divise l'estragon, la ciboulette... etc.
Le bouturage des tiges, très bien adapté aux plantes vivaces, se pratique en général
au début du printemps pour les jeunes pousses et en fin d'été pour les rameaux
ligneux. Pour les jeunes pousses, les tronçons de tiges de 10 cm environ sont plantés
dans des pots de terreau léger et placés à l'ombre. La bouture prend au bout de
quelques semaines. Pour les rameaux ligneux (laurier), les rameaux plus longs et
débarrassés d'une partie de leurs feuilles sont placés sous abri pendant l'hiver
Le marcottage convient aux arbustes et arbrisseaux comme le thym, le romarin, la
sauge. Il consiste à l'automne à plier un long rameau vers le sol, et à en enterrer une
petite portion, après l'avoir débarrassée de ses feuilles et pratiqué une petite
incision dans l'écorce pour favoriser l'apparition de racines. Au bout de quelques
semaines, lorsque les racines formées sont suffisamment longues et nombreuses, il
faut « sevrer » cette tige et la planter en place.
La récolte des graines pour un prochain semis ou pour une utilisation culinaire se
pratique en général à l'automne, lorsque les graines sont bien mûres et sèches.
Attention : ces graines doivent être conservées dans un endroit parfaitement sec.
L'entretien - Les plantes aromatiques n'exigent que peu d'entretien. Garder le sol
meuble par des binages. Couper les inflorescences dès leur apparition pour la récolte
des feuilles (basilic, rhubarbe). L'arrosage : bon nombre d'aromatiques sont des
végétaux de sol sec (thym, sarriette, romarin). N'arroser que lorsque la sécheresse
s'installe durant plusieurs jours. Les plantes élevées en bac ou terrines doivent faire
l'objet d'une surveillance accrue et nécessitent plus d'eau que celles de pleine terre.
La fertilisation. dans le jardin, l'apport de compost au moment de la plantation suffira
pour les nourrir convenablement. Certaines plantes aromatiques du Midi apprécient
cependant un PH légèrement basique. On peut le corriger par un apport de chaux ou
mieux d'algues marines, riches en éléments minéraux.
Les maladies, les ravageurs – Les plantes aromatiques sont peu sujettes aux
maladies ou aux attaques des différents ravageurs. Certains facteurs favorisent
l'apparition de maladies, comme les périodes humides, la sécheresse, les plantations
trop serrées etc. Les pucerons, aleurodes, cochenilles n'apprécient pas la
concentration en essences renfermée par les plantes aromatiques qui peuvent même
faire profiter les autres plantes de leurs effets répulsifs. Cependant les essences
n'effraient pas les limaces qui raffolent du basilic.
L'hivernage – Les plantes pérennes seront rabattues à la base dès le début de
l'hiver. La taille permet à la plante de produire de nouvelles feuilles au printemps. En
cas de grands froids, couvrir les plus frileuses avec de la paille ou tout autre
matériau. Les arbrisseaux comme le thym ou la sauge seront rabattus de un tiers ; les
plantes en pots gagneront à être rentrées sous abri.
Récolte et conservation – Les plantes aromatiques doivent être prélevées à la
dernière minute avant leur utilisation. Le moment de la récolte dépend de la partie
utilisée : les feuilles sont cueillies avant la floraison, les graines à complète maturité,
les racines sont déterrées à l'automne avant les gelées. Bien que plus aromatiques
lorsqu'elles sont fraîches, la plupart peuvent s' utiliser séchées. Les qualités
aromatiques seront d'autant mieux préservées que le séchage sera rapide et à basse
température.
L'utilisation des aromates
En cuisine – On utilise souvent les
feuilles. Certaines sont à ajouter crues,
comme le persil ; d'autres en fin de
cuisson, la chaleur risquant de détruire
leurs arômes ; d'autres s'incorporent en
début de cuisson, comme le laurier. Les
graines aussi peuvent être aromatiques
comme la coriandre, la cardamone, l'aneth. Certaines fleurs sont ajoutées aux salades
et aux crudités pour leur effet décoratif ; les racines ne sont que rarement
employées.
En médecine douce – La plupart des plantes aromatiques ont des vertus médicinales ;
beaucoup sont riches en éléments minéraux ou en vitamines. Autrefois très employées
en médecine, elles entrent moins souvent dans la composition de la médecine familiale
; leur usage se limite souvent à des tisanes, infusions ou décoctions, des cataplasmes
ou des inhalations.
Les autres usages – Les plantes aromatiques ont également bien d'autres emplois : en
cosmétologie, en fabrication de liqueurs ou d'apéritifs, comme anti-mites ou antimoustiques etc... Grâce à leurs substance diverses et odorantes certaines plantes ont
un pouvoir d'attirance pour les insectes pollinisateurs qui assurent la fécondation des
fleurs, ou de répulsion pour dissuader divers animaux de consommer leurs feuilles.
Beaucoup de plantes aromatiques sont efficaces pour éloigner les insectes.
Des fiches spécialisées pour la plupart des plantes aromatiques sont en préparation,
avec leur description et leur usage détaillé, (notamment, pour certaines d'entre elles,
pour la confection des purins). Elles seront disponibles à l'avenir sur le site de
l'association.
TRAVAUX DE SAISON
Semer des navets - le « Blanc dur d'hiver » est parfait, des carottes de
Colmar, des choux de Milan (en prévision du pot au feu de l'hiver) –
Continuer à semer des haricots ; semer des
engrais verts sur les planches laissées libres :
moutarde, phacélie.(à faucher et enfouir avant la
montée à graines) – A la fin du mois et en août/septembre :
semer la mâche, les épinards d'hiver, (protéger du soleil en cas
de forte chaleur et maintenir la terre toujours humide
Phacélie
jusqu'après la levée)
Entretenir les tomates, aubergines, poivrons (les attacher et supprimer les gourmands
et les feuilles basses. Nettoyer les feuilles sèches au pied des artichauts, couper les
hampes florales afin d'éviter l'épuisement des plantes, biner régulièrement et
désherber si nécessaire.
Surveiller les attaques de pucerons sur les haricots, les dahlias etc... utiliser du
purin de consoude ou mieux de fougère ou de tanaisie en préventif (dilué à 15/20%)*
Au verger, commencer l'ensachage des fruits (raisins, poires) pour éviter qu'ils ne
soient picorés par les oiseaux. Après une forte pluie, un traitement des treilles à la
Bouillie bordelaise est très utile contre le mildiou sur les jeunes tiges, à moins que la
récolte commence pour les variétés précoces. Supprimer tous les fruits abîmés,
véreux ou tombés ; ne pas les mettre au composteur pour éviter la propagation des
maladies.
(*) on trouve ces plantes à purin au jardin de La Loutre
OÏDIUM – (OU BLANC)
Ce terme désigne des maladies dues à de
nombreux champignons qui attaquent parfois
une seule espèce végétale, mais souvent
plusieurs. La majorité de ces champignons se
développent à l'extérieur des plantes. Ils sont
appelés « champignons ectoparasites » par
opposition aux espèces « endoparasites » :
mildiou, tavelure, rouille …lesquels s'établissent
à l'intérieur des tissus et dont la présence
n'est remarquée qu'après l'apparition des
dégâts.
Les symptômes classiques des oïdiums sont des feutrages blancs d'aspect farineux
sur les feuilles et les tiges, parfois les boutons et les fleurs. En général, ces
champignons sont observés sur les plantes 'poussantes', dont les tissus sont tendres.
Les végétaux attaqués par les oïdiums son rarement détruits mais fortement
dépréciés car leur végétation est réduite. L'hibernation des oïdiums est assurée par
le mycélium qui s'est développé sur les rameaux et qui contamine les bourgeons.
PRINCIPES DE LUTTE : planter à des espacements suffisants, ne pas forcer sur les
engrais, surtout en azote, ni sur les arrosages, choisir des variétés ou des espèces
peu sensibles, limiter les tailles pendant la végétation (ces interventions favorisent le
développement de jeunes pousses très sensibles aux oïdiums) Ramasser et brûler les
déchets atteints. Les interventions avec des fongicides se justifient en présence de
végétaux sensibles et très atteints. Les pulvérisations doivent commencer dès
l'apparition des premiers symptômes et être renouvelées toutes les semaines.
COMMANDE DE TERREAU ET BIOFERTIL
Comme l’an dernier, l’association organise une commande de terreau (sacs de 40 L) et
de Biofertil (sacs de 70 L), au prix de 5 € et 7€50 respectivement. La commande sera
réalisée si un nombre minimum de sacs est réservé. Le retrait des sacs se fera lors de
l’Assemblée Générale de janvier prochain, un bon de commande est joint à l’envoi de
cette Lettre.
Bon été et bon jardinage !
Téléchargement