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Lyon, le 18 mars 2015
Cancer de la prostate
J’ai été opéré sous hypnose !
Déjà largement utilisée au sein des Hospices Civils de Lyon pour soulager la douleur, l’hypnose est moins
répandue en chirurgie. Et pourtant, elle peut être une alternative efficace à l’anesthésie. Le service de
radiothérapie des HCL a relevé le défi ; il est le premier à soigner les cancers de la prostate par
curiethérapie sous hypnose.
Le Pr Olivier Chapet, chef du service de radiothérapie au Centre Hospitalier Lyon-Sud (HCL) travaille depuis
plusieurs mois avec le Dr Edwige Rigal, médecin anesthésiste formée à l’hypnose. Ensemble, ils ont déjà
traité une vingtaine de cancers de la prostate par curiethérapie sous hypnose et les patients sont ravis.
L’hypnose remplace l’anesthésie générale habituellement pratiquée pour ce type d’intervention, qui est une
intervention très douloureuse.
Si vous êtes allé voir un spectacle de Messmer récemment, ne cherchez pas la comparaison. Ici, pas de
spectaculaire : l’anesthésiste ne touche jamais le patient mais parle avec lui tout au long de l’intervention.
Le patient n’est pas endormi ; il reste coopérant tout au long de l’intervention. « Il s’agit de focaliser son
attention pour lui permettre de s’évader dans son monde intérieur», explique le Dr Rigal, qui précise que les
patients sont interrogés préalablement au sujet du thème qu’ils souhaitent aborder pendant l’intervention.
Cela peut-être un souvenir agréable, une activité quotidienne, ou bien leur sport favori… Les contreindications sont très rares. Il est utile que le patient soit motivé et coopérant.
Dans le bloc, il règne alors une ambiance particulière.
Pour ne pas perturber l’état de "focalisation de
l’attention" dans lequel est plongé le patient,
l’anesthésiste et le radiothérapeute échangent sur les
étapes-clés de l’intervention à l’aide d’ardoises.
L’hypnose est une technique complexe, qui nécessite
un apprentissage rigoureux.
L’intervention sous hypnose est strictement la même
que sous anesthésie générale. Elle a une durée
similaire mais elle a de nombreux avantages en
termes de récupération. Pour le Pr Chapet, c’est une
technique d’avenir : « Grâce à l’hypnose, on évite les
La curiethérapie est réservée aux cancers peu
développés qui se limitent à l’intérieur de la prostate.
Guidé par imagerie 3D, le radiothérapeute insère des
aiguilles par le périnée afin de déposer dans la
prostate de minuscules grains remplis de grains d’iode
radioactifs qui vont détruire le cancer. La
curiethérapie est pratiquée en ambulatoire aux HCL et
permet une récupération rapide. Cette technique ne
donne quasiment jamais de fuite urinaire et fait partie
des traitements apportant les meilleurs résultats en
termes de conservation de la fonction sexuelle. 65
curiethérapies sont pratiquées chaque année aux HCL.
risques liés à l’anesthésie, et ses effets secondaires (nausées, vomissements, fatigue) Le patient après
intervention sous hypnose est rapidement en forme. La reprise d’une activité est possible dans les jours qui
suivent l’intervention. De plus, il a la satisfaction d’avoir été actif dans la prise en charge de sa maladie.
Actuellement, plusieurs médecins ou soignants suivent des formations afin d’étendre cette pratique si
prometteuse. Car si l’intervention sous hypnose exige la présence de l’anesthésiste tout au long du temps
passé au bloc, elle permet des économies en termes de matériel et de personnel de surveillance (pas besoin
de salle de réveil).
Il témoigne
Rentré à l’hôpital à 9h et de retour chez lui pour 16h30, Pierre
Charvet est ravi d’avoir choisi l’hypnose : « J’ai vécu ça comme
une expérience. On est conscient mais on ne ressent pas la
douleur. Bien sûr, j’étais un peu inquiet au début mais l’équipe
instaure un climat de confiance rassurant et nous avons discuté
tout le temps de l’opération ».
Pierre, que l’on voit sur la photo moins d’une heure après sa
sortie du bloc, n’éprouvait aucune douleur.
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