UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR --------------FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO - STOMATOLOGIE ---------- ANNEE 2007 N° 17 REHABILITATION D’UN EDENTEMENT UNITAIRE ANTERIEUR DU MAXILLAIRE PAR IMPLANT A PROPOS DE TROIS OBSERVATIONS CLINIQUES THESE POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE (DIPLOME D’ETAT) PRESENTE ET SOUTENU PUBLIQUEMENT LE 25 JUILLET 2007 PAR HICHAM DEMNI Né le 26 Avril 1976 à Casablanca (Maroc) MEMBRES DU JURY PRESIDENT : M. Papa Demba DIALLO : Professeur MEMBRES : M. Boubacar DIALLO : Professeur M. Mouhamadou Habib SY : Professeur M. El Hadji NIANG : Maître de Conférences Agrégé Mme. Soukèye DIA TINE : Maître-Assistante DIRECTRICE DE THESE : 1 SOMMAIRE 2 I/ INTRODUCTION………………………………………………………..….6 II/ PREMIERE PARTIE : BASES FONDAMENTALES…………………...9 II-1/ RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES DU MAXILLAIRE.10 II-1-1/ RAPPELS ANATOMIQUES…………………………………....10 II-1-1-1/ Description anatomique II-1-1-2/ Vascularisation II-1-1-3/ Innervation II-1-1-4/ Les risques anatomiques II-1-2/ RAPPELS PHYSIOLOGIQUES : RESORPTION OSSEUSE DU MAXILLAIRE……………………………………………………..........12 II-1-2-1/ Définition II-1-2-2/ Résorption physiologique II-1-2-3/ Résorption pathologique II-2/ OSTEO-INTEGRATION…………………………………………...15 II-2-1/ DEFINITION…………………………………………………...15 II-2-2/ LES FACTEURS DE L’OSTEO-INTEGRATION……………...15 II-2-2-1/ Biocompatibilité du matériau II-2-2-2/ Forme de l’implant II-2-2-3/ Etat de surface de l’implant II-2-2-4/ Technique chirurgicale II-2-2-5/ Critères de succès II-3/ REGENERATION DU CAPITAL OSSEUX………………………17 II-3-1/ MATERIAUX DE COMBLEMENT…………………………….17 II-3-1-1/ Rôle du matériau de comblement II-3-1-2/ Principes II-3-1-3/ Classification des différents matériaux de comblement II-3-2/ MEMBRANE…………………………………………………...21 3 II-3-2-1/ Principes II-3-2-2/ Classification II-3-2-3/ Intérêts II-4/ CARACTERISTIQUES DE L’IMPLANT…………………………23 II-4-1/ DEFINITION…………………………………………………...23 II-4-2/ MATERIAUX CONSTITUANT L’IMPLANT…………………..23 II-4-2-1/ Titane II-4-2-2/ Céramique II-4-3/ TYPES D’IMPLANT……………………………………………25 II-4-3-1/ Implant vissé II-4-3-2/ Implant impacté III/ DEUXIEME PARTIE : PROTOCOLE DE POSE D’IMPLANT UNITAIRE ANTERIEURE ……………………………………………...29 III-1/ PHASE PRE-CHIRURGICALE .....................................................30 III-1-1/ EXAMEN CLINIQUE................................................................30 III-1-1-1/ Interrogatoire III-1-1-2/ Bilan médical général III-1-1-3/ Examen local III-1-2/ EXAMENS PARACLINIQUES..................................................36 III-1-2-1/ Analyse photographique III-1-2-2/ Analyse radiographique III-1-2-3/ Analyse prothétique et esthétique III-1-2-4/ Bilan biologique III-1-3/ THERAPEUTIQUES PRE-OPERATOIRES…………………40 III-1-4/ EVALUATION PSYCHOLOGIQUE…………………………41 III-2/ PHASE CHIRURGICALE DE POSE D’IMPLANT…………..…41 4 III-2-1/ TECHNIQUE ENFOUIE……………………………………...42 III-2-1-1/ Première phase chirurgicale III-2-1-2/ Deuxième phase chirurgicale III-2-2/ TECHNIQUE NON-ENFOUIE……………………………….55 III-2-2-1/ Description III-2-2-2/ Avantages III-2-2-3/ Inconvénients III-2-4/ IMPLANTATION IMMEDIATE APRES EXTRAXTION……...57 III-2-4-1/ Indications III-2-4-2/ Intérêts III-2-4-3/ Technique III-2-5/ IMPLANTATION DIFFEREE A 6 MOIS……………………..58 III-2-6/ MISE EN CHARGE FONCTIONNELLE IMMEDIATE………58 III-2-7/ RECONSTITUTION GINGIVALE…………………………….59 III-3/ PHASE PROTHETIQUE…………………………………………63 III-3-1/ PRISE D’EMPREINTE………………………………………..63 III-3-1-1/ Porte empreinte III-3-1-2/ Transfert III-3-1-3/ Technique III-3-2/ PROTHESE PROVISOIRE…………………………………....64 III-3-3/ PROTHESE DEFINITIVE…………………………………….65 III-3-3-1/ Prothèse fixe vissée III-3-3-2/ Prothèse fixe scellée 5 IV/ TROISIEME PARTIE : NOS OBSERVATIONS CLINIQUES ET COMMENTAIRES………………………………………………………..71 IV-1/ OBSERVATIONS CLINIQUES…………………………………..72 IV-2/ COMMENTAIRES………………………………………………...82 V/ CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE 6 INTRODUCTION 7 I/ INTRODUCTION L’implantologie est une spécialité chirurgico-prothétique relativement récente qui permet de remplacer les dents absentes par des racines artificielles qui se fixent dans l’os du maxillaire, celles-ci sont connectées à la future prothèse permettant ainsi de traiter tout type d’édentement unitaire, partiel ou total. A l’image des autres disciplines scientifiques, notamment dans le domaine médical, le champ d’application de l’implantologie est en constante évolution. En effet, grâce au progrès et à la standardisation des techniques chirurgicales, l’implantologie est devenue une technique fiable de réhabilitation orale. Avec les premiers implants le seul objectif était d’obtenir leur ostéo-intégration pour répondre à un besoin fonctionnel. Actuellement, le défi consiste, pour le clinicien, à améliorer le résultat esthétique dans le temps. Pour toute réhabilitation prothétique par implants, les deux principaux objectifs de la dentisterie doivent être atteints, il s’agit de: Créer des dents aux proportions agréables, les unes par rapport aux autres Créer un agencement dentaire en harmonie avec la gencive, les lèvres et le visage du patient. Les objectifs que nous nous sommes fixés pour ce travail sont: - d’étudier par revue bibliographique la démarche pour une implantation unitaire, - de déterminer les indications de la prothèse unitaire antérieure du maxillaire par implant, - de rapporter des cas cliniques réalisés en Afrique (Maroc, Sénégal). 8 Ainsi notre travail est divisé en trois grandes parties: Une première partie où nous avons fait un rappel général des bases fondamentales concernant l’anatomie du maxillaire, l’ostéo-intégration de l’implant, la régénération du capital osseux et enfin les différentes caractéristiques de l’implant. Dans la deuxième partie concernant le protocole de pose d’implant unitaire antérieure, nous avons présenté la phase pré-chirurgicale, chirurgicale de la pose d’implant et enfin la phase prothétique La dernière partie présente nos observations cliniques suivies de commentaires. 9 PREMIERE PARTIE: BASES FONDAMENTALES 10 II/ BASES FONDAMENTALES II-1/ RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES DU MAXILLAIRE II-1-1/ RAPPELS ANATOMIQUES II-1-1-1/ Description anatomique L’os maxillaire est un os pair et non symétrique, il s’unit à celui du côté opposé et forme avec lui la plus grande partie de la mâchoire supérieure. Il est situé audessous de l’orbite, en dehors des fosses nasales et au-dessus de la cavité buccale et contribue à former les parois de ces cavités. Du point de vue de sa forme, très régulier; il a grossièrement l’aspect d’une pyramide triangulaire ayant: trois faces, supérieure (orbitaire), antéro-externe (jugale) et postéroexterne (ptérygo-maxillaire), une base interne qui porte l’apophyse palatine, un sommet externe. A l’union des trois faces s’implante la branche montante. Très léger, il est creusé d’une cavité: le sinus maxillaire, occupant la presque totalité du maxillaire supérieure. Il présente la même forme que celui-ci, son sommet se prolonge souvent dans le malaire et sa base s’ouvre dans les fosses nasales par l’hiatus maxillaire qui est rétréci par l’apophyse unciforme de l’ethmoïde, le cornet inférieur, le palatin et l’unguis. II-1-1-2/ Vascularisation La vascularisation du maxillaire dépend d’un apport double, externe et interne, anastomosé au niveau de la muqueuse palatine par les rameaux osseux des artères sous orbitaires, jugale et palatine postérieure. La vascularisation intra-osseuse est assurée par les artères sous-orbitaires, jugales, alvéolaires antérieures et sphéno-palatines. 11 II-1-1-3/ Innervation L’innervation est assurée par le système trigéminosympathique, les nerfs dentaires, le nerf sous-orbitaire et le nerf maxillaire. II-1-1-4/ Les risques anatomiques La présence du foramen naso-palatin fait encourir un risque hémorragique et paresthésique non négligeable lors de la pose d’un implant. Au niveau des fosses nasales, il existe un risque d’effraction de la muqueuse pituitaire avec un épistaxis et une possibilité d’infection péri-implantaire. II-1-2/ RAPPELS PHYSIOLOGIQUES : RESORPTION OSSEUSE DU MAXILLAIRE II-1-2-1/ Définition La résorption osseuse alvéolaire est la perte des hauteurs des procès alvéolaires consécutive à la disparition des organes dentaires. Elle s’effectue généralement selon l’axe d’implantation des dents. La structure osseuse s’organise pour résister aux contraintes qui lui sont imposées : tractions musculaires et contraintes manducatrices. La disparition des dents déséquilibre ces contraintes, ce qui va créer une situation nouvelle pour l’os qui va s’adapter en modifiant sa structure. Il existe deux types de résorption (physiologique et pathologique). II-1-2-2/ Résorption physiologique Le maxillaire ne porte aucune insertion musculaire importante. Après extraction dentaire, sa structure est particulièrement fragilisée [57]. La résorption est centripète diminuant l’arc maxillaire et effaçant la concavité de la voûte palatine. Il y a disparition des piliers et persistance d’un os papyracé peu favorable à la mise en place d’implants endo-osseux. 12 Par ailleurs, la modification gingivale n’est pas homothétique à celle de l’os, le remplacement des ostéocytes par des fibroblastes crée une gencive fibreuse et des crêtes flottantes donnant une fausse impression de maintien de l’os. La résorption de la table externe déplace la crête osseuse vers l’épine nasale antérieure et le palais, en s’amincissant pour aboutir à l’aspect dit « lame de couteau» On cherchera une position plus palatine de l’axe de l’implant (et non en inclinant seulement sa base) [39]. Figure 1 : Classification de l’os maxillaire en fonction de la morphologie Les pointillés indiquent approximativement la limite entre l’os alvéolaire et l’os basal Groupe A: Presque toute la crête alvéolaire est présente Groupe B: Résorption modérée de la crête alvéolaire Groupe C: Résorption avancée de la crête résiduelle mais persistance de l’os basal Groupe D: Une faible résorption de l’os basal a débuté Groupe E: Une extrême résorption de l’os basal s’est installée II-1-2-3/ Résorption pathologique Certains facteurs locaux sont responsables de la résorption osseuse pathologique: 13 Les surcharges occlusales Le facteur occlusal est plus important en implantologie qu’en parodontologie où il n’est considéré que comme un cofacteur. Une surcharge occlusale entraîne un blocage mécanique et des remaniements osseux par asphyxie, créant une zone hyaline, sans cellule, avec une obturation des vaisseaux et un écrasement des cellules et des fibres La plaque bactérienne C’est le facteur principal de la perte osseuse. La corrélation plaque dentaireinflammation est maintenant bien prouvée et c’est au stade de la lésion gingivale avancée que commence la résorption de l’os sous l’influence de médiateurs chimiques dont certains sont issus de la plaque bactérienne. Ce sont les facteurs exogènes, issus de la dégradation des produits bactériens. In vitro, le surnageant de plaque bactérienne résorbe l’os embryonnaire, et deux facteurs responsables ont été isolés : • les endotoxines des bactéries Gram négatifs qui sont des composés lipopolysaccharidiques issus de la paroi des bactéries ; • les endotoxines des bactéries Gram positifs dont les parois libèrent des acides lipotéichoîques dont la partie active est lipidique. La réaction inflammatoire consécutive à la présence de la plaque bactérienne libère des médiateurs chimiques dont certains sont particulièrement nocifs pour l’os, ce sont les facteurs endogènes : • les prostaglandines: types E1, E2 actifs pour la résorption osseuse; • l’ostéoclast activing factor: produit par les lymphocytes T; • le complément sérique : C6 actif pour la résorption osseuse. Par conséquent, lors d’une réaction inflammatoire comme la réaction à la plaque bactérienne, toutes les cellules et toutes les sécrétions sont présentes, non pour résorber l’os, mais comme réaction inflammatoire pure. 14 La conséquence en est la résorption de l’os. Et lorsqu’elle est très avancée (classe III de LINDHE où il y a l’atteinte des furcations), la lésion est complète avec pénétration de la sonde de part en part. Le potentiel de réparation est très faible et l’extraction est souvent indiquée. II-2/ OSTEO-INTEGRATION II-2-1/ DEFINITION Parmi les nombreuses définitions de l’ostéo-intégration, la plus récente est celle de ZARB et COLL [2]; selon ces auteurs, il s’agit d’un processus par lequel une fixation rigide et asymptomatique d’un matériau alloplastique est obtenue et maintenue dans l’os pendant la charge fonctionnelle. II-2-2/ LES FACTEURS DE L’OSTEO-INTEGRATION L’ostéo-intégration est obtenue lorsqu’un certain nombre de facteurs sont réunis par l’implant et la technique chirurgicale: II-2-2-1/ Biocompatibilité du matériau. Le matériau ne doit induire aucune réaction pathologique locale ou générale à court ou moyen terme. Le titane reste le matériau biocompatible inerte de premier choix, commercialement pur (99,8% de titane et 0,2% d’impuretés) avec des qualités mécaniques et biochimiques [2 ; 29 ; 56]. II-2-2-2/ Forme de l’implant ALBREKTSSON a montré qu’il était nécessaire d’avoir un contact immédiat sur la plus large surface possible entre l’os et l’implant. Le choix de l’implant se fera en fonction de son site d’insertion : au maxillaire, les implants cylindriques sont plus utilisés [14]. 15 II-2-2-3/ Etat de surface de l’implant La couche d’oxyde qui se forme instantanément à la surface du titane permet l’intégration biologique de l’implant par l’incorporation des ions calcium et phosphore présents dans le caillot initial. Cette bio-intégration n’est possible qu’à deux conditions: • Favoriser le contact du sang du patient en premier avec la couche d’oxyde qui doit être très hydrophile pour permettre un étalement rapide des cellules et leur croissance [Baier, 1986]. • Eviter la pollution de la couche d’oxyde en manipulant l’implant avec des précelles en acier inoxydable ou bien avec des gants ou encore en l’aspergeant avec du sérum physiologique. En effet, cette pollution abaisse considérablement l’énergie de surface de l’implant qui doit être poreuse et non lisse [Lausmaa, 1985]. II-2-2-4/ Technique chirurgicale. Les travaux d’ALBREKTSSON montrent que lors du forage, la température ne doit pas dépasser 47°C pendant 1 mn. Une température supérieure entraînera un arrêt permanent de la circulation sanguine donc une zone nécrotique qui ne montrera aucun signe de réparation après 100 jours [14]. La préparation du site osseux doit donc s’effectuer à faible vitesse avec un couple élevé (micro-moteur), garantissant ainsi un échauffement minimal [12]. La technique d’utilisation des instruments rotatifs en implantologie est fondamentale pour l’obtention régulière et répétitive du succès: les forets utilisés seront renouvelés régulièrement; chaque coup de forage ne doit pas excéder quelques secondes. Une fois l’instrument sorti de l’os, son extrémité doit être refroidie et nettoyée par du sérum physiologique qui assure une isotonicité par rapport aux cellules qui sont ainsi conservées intactes [14]. 16 II-2-2-5/ Critères de succès Selon ZARB et ALBREKTSSON, les critères permettant d’apprécier une bonne ostéo-intégration sont les suivants : • l’immobilité de l’implant, isolé et non relié quand il est testé cliniquement, • l’absence de zones radioclaires péri-implantaires, • la perte osseuse cervicale moyenne ne devant pas au total excéder 0,2 mm par an après la première année de mise en fonction, • l’absence de douleurs et d’inconfort. • un taux de succès de 85% à la fin d’une période d’observation de 5 ans et de 80% à la fin d’une période de 10 ans, sont considérés comme des niveaux minimum de succès après la pose d’un implant [5]. II-3/ REGENERATION DU CAPITAL OSSEUX Dans certains cas particuliers, il est utile d’utiliser des matériaux de comblement et des membranes car le diamètre de l’implant est en général plus étroit que celui de la dent naturelle extraite, donc de l’alvéole. La technique de régénération tissulaire guidée, appliquée en implantologie sous le terme de régénération osseuse guidée (R.O.G), consiste à interposer une membrane entre les tissus gingivaux et osseux afin de permettre à ce dernier de se reformer. Elle est indiquée dans les défauts résiduels intra-osseux péri-implantaires et en présence d’une perte osseuse en particulier au niveau vestibulaire. II-3-1/ MATERIAUX DE COMBLEMENT II-3-1-1/ Rôle du matériau de comblement [60] Le matériau de comblement peut être ostéogène, ostéo-inducteur ou encore ostéo-conducteur. 17 • L’ostéogenèse: L’ostéogenèse est un processus par lequel s’élabore le tissu osseux. Les cellules compétentes agissent dans un environnement dont les conditions physico-chimiques sont spécifiques à l’os. Le prélèvement s’effectue essentiellement au niveau de trois sites : la symphyse mentonnière, l’os iliaque, et la voûte crânienne. Le choix est dicté par la qualité du greffon nécessaire (os spongieux, cortical, cotico-spongieux). • L’ostéo-conduction Certains matériaux peuvent dans certaines conditions, servir de support à la croissance osseuse. Le matériau implanté va progressivement être dissous, résorbé, phagocyté et remplacé par un tissu osseux jeune. Tous les biomatériaux de substitution osseuse, une fois greffés, vont servir de canevas à la prolifération osseuse. • L’ostéo-induction C’est la capacité qu’ont certains facteurs (hormones, facteurs de croissance, …) de déclencher la transformation de cellules mésenchymateuses indifférenciées en cellules osseuses. Le matériau transplanté contient des éléments ou facteurs qui induisent une néoformation osseuse en stimulant le potentiel ostéogène dans le site receveur : Soit en jouant un rôle mécanique de soutien du caillot empêchant la ré invagination épithéliale pendant la cicatrisation ; Soit en servant de réservoir de sels minéraux pour la reminéralisation du défaut osseux; Soit enfin en servant de support matriciel (la matrice osseuse ou l’architecture du matériau jouant le rôle d’échafaudage sur lequel les cellules colonisatrices pourront déposer de l’os néoformé). 18 II-3-1-2/ Principes Le principe général de la greffe osseuse repose sur la notion d’un support capable de rétablir un volume osseux qui sera le siège d’une réhabilitation par les éléments ostéogéniques de l’hôte receveur, aboutissant au remodelage osseux complet du greffon. II-3-1-3/ Classification des différents matériaux de comblement [14,60] (figure n° 2) Il existe de très nombreux matériaux de comblement naturels, artificiels ou synthétiques. Les matériaux de comblement synthétiques sont actuellement les plus utilisés. On distingue classiquement les matériaux de comblement dits résorbables de type tricalcium phosphate et ceux dits non résorbables de type hydroxyapatite et hémi-méthyl-méthacrylate ou partiellement résorbables de type bio-apatite. (figure n°3) Il faut retenir que le choix du matériau sera fondamentalement différent selon l’objectif que l’on veut atteindre: si l’objectif est d’obtenir une néo-formation osseuse, on choisira un matériau résorbable ou partiellement résorbable; si l’objectif est d’obtenir un comblement artificiel biocompatible, on choisira un matériau non résorbable. Un des inconvénients communs aux premiers matériaux de comblement est la difficulté de leur maintien dans le site traité, leur présentation sous forme de poudre ou de granulés favorisant leur expulsion. L’apparition récente de nouveaux matériaux associant collagène et tricalcium phosphate ou collagène et bio-apatite, sous forme de blocs sécables et malléables, a amélioré leur mise en place avec une meilleure adhésion au site 19 osseux, ce qui facilite de façon importante leur manipulation et leur maintien in situ. L’immobilisation du biomatériau pendant la phase de cicatrisation est une condition impérative de son intégration. Cette immobilisation peut être réalisée par un dispositif implanté en même temps que le biomatériau (membrane). Tissus vivants Autogreffe Pédiculé Libre Allogreffe Moelle Iliaque Tissus Tissus non vivants Synthétiques Biomatériaux de substitution Autogreffe Allogreffe Xénogreffe Corail, Nacre Céramiques à base de phosphates de calcium Origine humaine Origine animale Hydroxyapatite Phosphate tricalcique Bioverres et vitrocéramiques Polymères Composites Résorbables Non résolbables Eléments naturels + synthétiques Eléments synthétiques associés Figure 2: Classification des différents matériaux de comblement [59] 20 BIOMATERIAUX NOM COMMERCIAL RESORBABILITE DENSE CALCITITE, DURAPATITE NON POREUSE CERAPATITE INTERPORE 200 PRO-OSTEON 500 BIO-APATITE, BIOTITE NON NON NON SEMI TCP (Phosphate tricalcique) SYNTHOGRAFT PERIOSS LENT LENT HA + TCP TRIOSITE SEMI CARBONATES DE CALCIUM CALCITE SYNTHETIQUE ALGIPORE, INTERPORE OUI OUI BIOVERRES BIOGLASS 45S5 OUI VITROCERAMIQUES COMPOSITE DE STRUCTURE CALCIGRAFT SEMI BIOSTITE SEMI HEMA-PMMA-SULFATE DE BARIUM-Ca NON CERAMIQUES Phosphates de calcium HYDROXYAPATITE MINERAL + COLLAGENE POLYMERES DE SYNTHESE HTR Figure 3: Principaux biomatériaux synthétiques de substitution osseuse [60] HEMA: polyhydroxyéthylmétacrylate, rôle hydrophile HTR: Hart Tissue Replacement PMMA: polyméthylmétacrylate II-3-2/ MEMBRANES Le rôle des membranes est de permettre aux cellules osseuses de se différencier et de proliférer (pour assurer la réparation osseuse) en empêchant la compétition cellulaire. Toutefois, l’activité osseuse est limitée par les capacités régénératrices spatiales et temporelles de l’os. Une membrane peut être organique ou inorganique, naturelle ou synthétique [8]. 21 II-3-2-1/ Principe Le principe consiste à recouvrir le défaut osseux par une membrane et à réaliser trois impératifs essentiels: assurer un espace entre les parois du défaut osseux et la face interne de la membrane afin de permettre au caillot sanguin d’avoir un volume suffisant. Cette condition est primordiale pour la réussite de la régénération du tissu osseux. maintenir une immobilité parfaite de la membrane. En effet, cela permet la transformation des cellules mésenchymateuses indifférenciées de la lignée sanguine en ostéoblastes. Dans le cas contraire, cette différenciation évoluerait vers des fibroblastes et non des ostéoblastes. Nous aurions donc un tissu fibreux autour de l’implant et non de l’os. éviter l’exposition de la membrane. En effet, cela peut favoriser l’accumulation de plaque bactérienne et compromettre le succès de l’intervention. Une suppuration pouvant se produire [26]. II-3-2-2/ Classification Plusieurs membranes existent sur le marché: Origine humaine Naturelles Origine animale -dure mère Résorbables Membranes Synthétiques -collagène -vicryl (polyglactine 910) -GTAM (PTFE-e) Non résorbables -Biotane (titane) Figure 4: classification des différents types de membrane [59] 22 II-3-2-3: Intérêt Les membranes permettent non pas d’assurer, mais d’améliorer le pronostic des implants immédiats. Ainsi, de très bons résultats peuvent être obtenus par l’utilisation de membranes en PTFE-e (Polytétrafluoroéthylène expansé) commercialisées par la firme GORE-TEX sous le nom de GTAM (Gore-Tex Augmentation Materiel) Figure 5: Ajustage d’une membrane GTAM. La membrane a été découpée et galbée pour ménager un espace entre sa surface interne et l’implant [13]. Cependant, des membranes renforcées ont été proposées pour obtenir un espace stable entre la membrane et la surface radiculaire. Une membrane renforcée par le titane peut être façonnée afin d’obtenir un profil concave. L’utilisation à visée esthétique de la membrane BiotaneR permet de ne plus utiliser d’artifice ou d’espaceur et préserve ainsi le caillot sanguin en régénération osseuse guidée [26]. 23 II-4/ CARACTERISTIQUES DE L’IMPLANT II-4-1/ DEFINITION L’implant est défini comme un châssis en matériau biocompatible incorporé dans l’os maxillaire. Il sert de support à un dispositif prothétique fixe ou amovible. L’ensemble implant-prothèse constitue le système implantaire. II-4-2/ MATERIAUX CONSTITUANT L’IMPLANT Les implants endo-osseux sont fabriqués principalement à partir de deux grandes catégories de matériaux : le titane et la céramique. II-4-2-1/ Titane Commercialement pur (99,82% de Ti ou alliage â base de titane Ti, A16 V4 : 90% de Ti, 6% de Al et 4% de Vanadium), ils sont parfois recouverts d’un spray de titane déposé au chalumeau à plasma; ils peuvent aussi être revêtus d’hydroxyapatite ou d’alumine. Actuellement, avec les implants en titane, le praticien peut déterminer en prothèse scellée, le niveau de la limite cervicale supra, juxta ou sous gingivale [45]. Pour bénéficier de ce choix, il faut impérativement que la liaison soit directe entre l’implant et le faux moignon, que celui-ci soit vissé ou scellé. Les systèmes faisant appel à un élément trans-gingival pour obtenir une prothèse vissée, ne permettent pas ce choix du niveau de la limite cervicale. En effet, celle-ci est obligatoirement déterminée par le sommet de l’élément transgingival. Certains systèmes comme l’implant TBR, ont innové, en permettant de rendre le col du faux moignon en titane, ou même de réaliser un faux moignon titanecéramique ou auro-céramique, conjuguant ainsi la solidité du métal et l’esthétique de la céramique [45]. 24 II-4-2-2/ Céramique Seuls les implants en céramique (oxyde d’alumine type CBS, Cérasand, Frialit ou Biolox), peuvent donner un résultat esthétique satisfaisant. Dans la région cervicale et en cas de gencive fine ou de récession gingivale apparaissant avec le temps, ces implants donnent de meilleurs résultats esthétiques que les implants métalliques. Certains implants en céramique alumineuse sont commercialisés (Bicortex...), mais on leur reproche leur fragilité. En ce domaine, l’avenir est à la zircone (implants Sigma) dont la résistance à la flexion et à la torsion est environ quatre fois plus élevée que celle de l’alumine. II-4-3/ TYPES D’IMPLANTS L’implant est en perpétuelle évolution et il existe en plusieurs types dont les méthodes de pose évoluent constamment. Les implants juxta-osseux et trans-osseux nécessitent une technique chirurgicale assez lourde et les complications sont très nombreuses. Ce sont des thérapeutiques obsolètes qui ne sont presque plus utilisées. Les implants endo-osseux sont actuellement les plus utilisés et on en distingue plusieurs types: les implants à insertion latérale qui sont en général les DisKimplants les implants à insertion osseuse axiale sont les plus fréquents, ils peuvent être: • impactés (type IMZ). • vissés (type BRÄNEMARK). • impactés et vissés (type IMZ Twin Plus). [10] 25 II-4-3-1/ L’implant vissé: Ex: implant de BRANEMARK standard • Description C’est l’implant vissé classique. Il est cylindrique, en titane, commercialement pur. La vis endo-osseuse proprement dite est appelée<< fixture>>. Un hexagone antirotationnel externe, situé dans sa partie supérieure, est destiné à recevoir le pilier transmuqueux. Un évasement d’arrêt permet un bon blocage crestal et évite l’enfoncement dans l’alvéole. Le corps comprend un pas de vis usiné à filetage externe et interne. L’espacement des spires est de 0,6mm. La partie apicale comporte quatre hélices et un foramen pour l’évacuation des liquides. • Dimensions Deux diamètres sont principalement disponibles: 3,7mm et 4mm. Il existe six longueurs pour les deux diamètres : 7, 10, 13, 15, 18 et 20mm [24]. Une nouvelle génération de gros diamètre (5 et 8,5mm) à col élargi, les WP (Wide Plateform), permet d’augmenter la surface de contact os/implant, d’améliorer le profil d’émergence au niveau des molaires et de renforcer les propriétés biomécaniques de la prothèse et de l’implant. • Indications Les implants standards sont indiqués en cas d’os dense. II-4-3-2/ L’implant impacté: Ex : le système IMZ : Intra-Mobile Zylinder. Implantate System. 26 • Description La forme de base des implants réalisés en titane médicalement pur, représente un cylindre avec une base hémicylindrique. Dans sa partie endo-osseuse, elle est rugueuse, alors qu’elle est <<poli miroir>> dans la section épithéliale. Un arrondi basal est conçu pour éviter des pointes de tension et des surcharges locales exercées sur le site osseux. Les implants sont proposés en trois types correspondant aux exigences chirurgicales de l’implantologie moderne, à savoir les implants cylindriques impactés, les implants vissés et les implants à vis apicale. Les implants vissés sont pourvus d’un filetage sur la longueur totale de la vis, alors que les implants à vis apicale présentent un pas de vis uniquement sur la partie apicale. Les implants cylindriques impactés comportent sur deux de leurs rainures longitudinales des cavités circulaires. Celles-ci permettent une orientation vestibulaire précise des implants cylindriques en vue d’un traitement ultérieur par des moignons angulés ou fixés par vissage horizontal. Une de ces cavités devrait se situer en vestibulaire. • Dimensions Les dimensions des implants sont adaptées, en diamètre et longueur, au volume de la crête alvéolaire atrophiée. 27 Longueur Implants cylindriques Implants vissés D 3,3 mm D 4 mm D 3,3 mm D 4 mm Implants à vis apicale D 4 mm 8 mm 10 mm 11 mm 13 mm 15 mm 18 mm Figure 6: les dimensions des différents implants IMZ • Indications Les implants à vis apicale sont indiqués en présence d’une déficience osseuse cervicale ou latérale. Les implants cylindriques impactés sont indiqués dans les os de faible densité n’offrant pas un appui suffisant aux implants vissés. Les implants vissés sont indiqués en cas d’os dense [10]. 28 DEUXIEME PARTIE : PROTOCOLE DE POSE D’IMPLANT UNITAIRE ANTERIEURE III/ PROTOCOLE DE POSE D’IMPLANT UNITAIRE ANTERIEUR III-1/ PHASE PRE-CHIRURGICALE Elle doit englober tous les paramètres de l’examen clinique et les examens paracliniques. Elle permet un diagnostic précis pour confirmer l’indication de la pose d’implant et précise les possibilités prothétiques en fonction des données anatomiques. III-1-1/ EXAMEN CLINIQUE [20] L’examen clinique comprend : Un interrogatoire 29 Un bilan médical général Un examen local III-1-1-1/ Interrogatoire L’interrogatoire se fera sous forme de questionnaire qui permettra de sélectionner le patient. Cette sélection se fera de façon rigoureuse et tiendra en compte de la situation physiologique du patient. Cet interrogatoire permettra ainsi de déceler certaines pathologies qui pourraient contre-indiquer la pose d’implant. III-1-1-2/ Bilan médical général L’aptitude du patient au traitement est basée essentiellement sur l’appréciation des indications et des contre-indications. Les contre-indications générales [4] Les contre-indications générales définitives Elles sont établies chez les sujets porteurs des affections suivantes: diabète non équilibré, pathologies Cardio-vasculaires notamment ischémiques, maladies du sang et de la lignée blanche (leucémies, agranulocytoses), troubles hépato-biliaires, éthylisme, sujets ayant subi des irradiations de plus de 45 Grays, sujets ayant des troubles psychiatriques importants, sujets porteurs du VIH/SIDA. Les contre-indications générales temporaires sont: grossesse, 30 adolescence, ménopause, personnes du 3è âge, sujet ayant subi une faible irradiation, Les contre-indications locales Les contre-indications locales définitives sont : cancer de la cavité buccale, volume osseux insuffisant dans le sens vertical et transversal sans possibilité de greffe, faible densité osseuse (ostéoporose), proximité d’éléments anatomiques: fosses nasales, nerf naso-palatin, moignon implantaire en dehors des courbes occlusales, leucokératoses (lichen plan ou leucoplasie). Les contre-indications locales temporaires sont: infections d’origine dentaire et/ou parodontale, occlusion et articulé dentaire défavorables (absence de protection antérieure), bruxisme et parafonction, hygiène bucco-dentaire négligée, maladies de la muqueuse buccale (herpès, aphtes), manque de gencive attachée. [4] III-1-1-3/ Examen local L’indication de la pose d’implant unitaire antérieure sera déterminé par un examen local minutieux. Examen exobuccal 31 • De face A l’inspection, cet examen exobuccal permet de déceler une asymétrie faciale. A la palpation, on va apprécier l’élasticité et la tonicité labiale et jugale. • De profil Une pro ou rétro-alvéolie sera recherchée. Examen à l’ouverture buccale A l’ouverture buccale, les subluxations, les luxations récidivantes, les craquements ou claquements de l’articulation temporo-mandibulaire, une limitation de l’ouverture, une ouverture en déviation, une ouverture avec ressaut seront recherchés Examen endobuccal • Bilan dentaire Il peut débuter par l’historique de l’édentation et sera suivi par l’examen de la topographie de l’édentement. C’est seulement après avoir traité toutes les pathologies et obtenu du patient la constance et la qualité de son hygiène, que la solution implantaire peut être réenvisagée et la situation réévaluée [42]. • Occlusion statique et dynamique L’occlusion du patient doit être analysée en statique et en dynamique. Les courbes de Spee (courbes d’agencement des dents dans le plan sagittal à concavité supérieure) et de Wilson (courbes d’agencement des dents à concavité supérieure dans le plan frontal) doivent être contrôlées. Aucune interférence ne doit être détectée lors des mouvements mandibulaires en propulsion comme en latéralité. Toute pathologie occlusale devra être traitée avant d’envisager la mise en place d’implants. 32 Pour BOUDRIAS [17], les restaurations unitaires antérieures sur implant sont contre-indiquées en présence d’un surplomb trop important. • Topographie de l’espace édenté Les exigences esthétiques des patients qui consultent pour une restauration supra-implantaire unitaire antérieure sont très élevées, le respect de certains impératifs est indispensable pour assurer un bon succès. •Bonne crête édentée : une bonne crête édentée de dimension adéquate représente l’un des paramètres esthétiques les plus importants. La perte d’une dent occasionnée par une chirurgie compliquée ou par un traumatisme, risque de causer une altération de la morphologie de la zone édentée. •Bonne qualité de gencive : une restauration supra-implantaire esthétique ne sera obtenue qu’à condition de produire un contour gingival qui s’harmonise avec celui des dents adjacentes. La pose d’un implant sur une crête résorbée entraînera une récession gingivale ou une absence de papille(s) inter-dentaire(s) autour de la restauration. Des techniques chirurgicales correctrices doivent être utilisées pour retrouver une qualité gingivale et une dimension crestale acceptables [17]. •Espace inter-dentaire proximal adapté : Selon BALSHI et BAHAT [17], le remplacement d’une incisive centrale maxillaire par un implant nécessite un espace inter-dentaire proximal minimum de 7 mm. Si l’on considère que le diamètre d’un implant est en moyenne de 3,5 mm (3,25 à 4 mm), le pourtour latéral de l’implant doit être à un minimum de 1.5 à 2 mm de la racine dentaire. Lorsque l’espace édenté présente une largeur inférieure aux contours coronaires de la future restauration, les dents doivent être déplacées orthodontiquement afin de favoriser un arrangement dentaire plus esthétique [17]. 33 •Espace prothétique suffisant : une hauteur minimale de 7 à 8 mm entre la crête et l’arcade antagoniste est nécessaire pour la réalisation prothétique. A la suite d’une extraction dentaire, l’égression d’une ou plusieurs dents antagonistes à l’espace édenté risque d’interférer avec la confection d’une restauration sur implant. Les égressions mineures se corrigent par une coronoplastie de la surface occlusale. Pour les cas d’égression sévère, un traitement orthodontique ou une restauration coronaire peuvent être requis afin de corriger les irrégularités du plan occlusal. • Dents adjacentes La réalisation d’une dent prothétique passe en premier lieu par l’étude de la morphologie (forme et dimension) des dents adjacentes et de la dent homologue, non seulement en bouche mais aussi sur le modèle de travail. On prendra aussi en compte l’alignement, la position, et le point d’émergence des dents adjacentes, pour la réalisation de la future prothèse implantaire. • Ligne du sourire On notera l’aspect de la ligne du sourire du patient en vérifiant que la gencive n’est pas impliquée lors de la remontée labiale entraînée par cette expression. En effet, la visibilité de la gencive lors du sourire complique énormément la réalisation prothétique. L’émergence des dents étant apparente, la position des racines artificielles devient cruciale pour obtenir un rendu esthétique satisfaisant de la restauration. • Environnement parodontal L’évaluation du site implantaire comprend également l’étude du parodonte du site édenté et des secteurs adjacents. 34 Dents collatérales L’état parodontal de ces dents doit être soigneusement vérifié pour éliminer la présence d’une gingivite ou d’une parodontite. En raison du risque de la contamination des racines artificielles par la flore pathogène des dents naturelles résiduelles, un traitement d’assainissement est impératif avant la phase chirurgicale. Secteur édenté Tissus mous L’épaisseur de la muqueuse est déterminée cliniquement en utilisant une technique de sondage. Il s’agit de la mesurer sous anesthésie locale, à l’aide d’une sonde parodontale ou de l’aiguille de la seringue d’anesthésie sur lesquelles sont placés des stops en caoutchouc [42]. Une épaisseur de deux à trois millimètres est souhaitable pour la muqueuse gingivale traversée par la réalisation prothétique. Les tissus gingivaux péri-implantaires seront donc préparés de préférence lors de la phase d’exposition de l’implant et améliorés, si nécessaire, après l’insertion de la prothèse provisoire [54]. Il est cependant souhaitable de conserver ou de recréer une bande de gencive autour du pilier implantaire. [36]. L’épaisseur du tissu mou permettra de choisir la longueur du composant trans-épithélial. Si l’épaisseur de la gencive dépasse 3,5mm, l’hygiène sera plus difficile [53]. Tissus durs L’estimation des dimensions de l’os résiduel se fera essentiellement par les techniques radiologiques. • Présence de diastèmes 35 L’édentement unitaire antérieur associé à un diastème constitue une indication de choix. En effet, outre l’intérêt de ne pas mutiler les dents adjacentes qui peuvent être saines, l’implant va permettre de restaurer la fonction en préservant l’esthétique. Il est possible de recréer le ou les diastème(s) qui existaient auparavant [35]. III-1-2/ EXAMEN PARACLINIQUE L’examen clinique sera complété par les examens para-cliniques qui regroupent : une analyse photographique, une analyse radiographique, une analyse prothétique et esthétique et un bilan biologique. III-1-2-1/ Analyse photographique Elle est indispensable et sera réalisée à l’aide de photographies pré et postopératoires qui vont permettre de suivre et de faire suivre au patient les progrès du traitement et d’évaluer les résultats. Les photographies seront des clichés : • de face et de profil droit et gauche, • bouche fermée, • bouche ouverte avec et sans prothèse [50]. III-1-2-2/ Analyse radiographique [24] Il existe différentes techniques radiographiques nécessaires pour la mise en place d’implants dentaires, tant au niveau de l’étude préopératoire qu’à celui de l’intervention chirurgicale. Parmi ces techniques il y a la radiographie panoramique, la rétro-alvéolaire, le scanner et le dentascan sont les plus utilisées. Pour notre étude, nous nous limitons à la panoramique, rétro-alvéolaire et au scanner. La panoramique [35] 36 Indications La panoramique dentaire, cliché de débrouillage de l’évaluation radiologique des arcades dentaires, est souvent complétée par un bilan long cône conventionnel ou numérique. Résultats Elle Permet: d’apprécier l’état des dents résiduelles. de déterminer l’allure générale de la résorption osseuse. de situer les obstacles anatomiques. d’avoir une idée approximative du volume osseux sur les sites implantables. Limites Elle est imprécise et elle ne permet ni d’apprécier l’épaisseur d’os disponible ni de déterminer la trabéculation de l’os. La rétro-alvéolaire Indications C’est une base de travail indispensable de par les informations qu’elle procure mais elle doit être complétée par d’autres techniques radiologiques lors de l’examen pré-implantaire. Par contre elle reste l’examen de choix pour les contrôles périodiques post-implantaires. Résultats - Elle permet d’obtenir des renseignements précis sur une zone bien déterminée des maxillaires. - Elle apporte des renseignements principalement sur la trabéculation de l’os et d’en apprécier la densité. - Elle renseigne sur les dents résiduelles, sur la résorption osseuse, la hauteur d’os disponible, sur la présence de corps étranger et d’éventuelles pathologies. 37 Limites - Elle ne permet pas d’apprécier l’épaisseur d’os disponible. - Elle donne une vision restrictive de la zone implantaire ignorant ainsi les pourcentages avec les obstacles anatomiques de voisinage. - S’il y a une résorption osseuse importante qui entraîne une variation de la profondeur palatine ou du plancher buccal, il sera impossible d’avoir la stricte orthogonalité de l’incidence radiologique. - Il faut un statut radiologique qui peut avoisiner une douzaine de film entraînant une augmentation d’exposition aux rayons X. La tomodensitométrie L’examen tomodensitométrique est à la fois morphologique et structural. Il permet une étude en grandeur réelle (rapport 1/1). Indications Elle est indiquée dans le bilan pré-implantaire et post-opératoire. Résultats - La différenciation entre l’os spongieux et cortical se fait aisément. - Elle permet sur des coupes axiales, de préciser l’épaisseur de l’os vestibulolingual. - Sur des coupes frontales, elle permet de mesurer la hauteur d’os disponible - Elle apprécie directement sur le cliché, les zones des futures fixtures en place. - Elle localise les obstacles anatomiques (le nerf palatin antérieur et les fosses nasales) [52]. Limites 38 - Il est impossible de réaliser des coupes sagittales. - En coupe frontale, elle ne permet pas des mesures précises. - La présence d’éléments métalliques, entraîne des artéfacts empêchant une bonne interprétation des coupes. - Il existe un risque important d’irradiation de la thyroïde et des globes oculaires. III-1-2-3/ Analyse prothétique et esthétique L’analyse prothétique pré-implantaire est la première étude complémentaire de l’examen clinique qui doit être entreprise car l’implant est un pilier de prothèse qui doit tenir compte de la future construction prothétique. L’analyse de l’esthétique finale peut permettre d’éviter de nombreux déboires au cours du traitement prothético-implantaire, le choix de la teinte est important et la forme joue aussi un rôle essentiel. Il faut également prendre en compte la perte osseuse vestibulaire et déterminer si elle est modifiable ou non. III-1-2-4/ Bilan biologique Une connaissance, la plus complète possible du terrain, qu’est le patient, est indispensable. Ainsi, un bilan biologique peut être demandé pour l’exploration de certaines fonctions : numération globulaire formule sanguine (NGFS), vitesse de sédimentation (VS), groupe sanguin rhésus, glycémie, calcémie, Sérologie HIV. Ces examens ne sont pas systématiques, il faut les adapter par rapport à l’interrogatoire et au terrain. Ils permettent d’obtenir des informations qui faciliteront l’adoption d’une planification thérapeutique claire. 39 III-1-3/ THERAPEUTIQUES PRE-OPERATOIRES Un certain nombre d’actes chirurgicaux peuvent être nécessaires avant d’envisager la mise en place des implants. Nous pouvons citer : Les extractions des racines résiduelles, L’élimination des crêtes flottantes, La désinsertion des brides et des freins, Le traitement parodontal des dents résiduelles (détartrage, curetage et contrôle de l’hygiène) [31]. III-1-4/ EVALUATION PSYCHOLOGIQUE Les patients qui ne présentent pas de contre-indications générales ou locales, pour un traitement faisant appel à l’implantologie, doivent satisfaire aux critères suivants : • montrer une forte motivation, • être informés et conscients de la durée des soins et les autres possibilités de traitement, • être informés et conscients de la nouveauté de la procédure, des complications et d’éventuels risques, • pouvoir supporter le coût du traitement qui reste encore élevé en Afrique [1]. La complexité de la chirurgie implantaire et de sa réhabilitation prothétique doit être connue du futur implanté qui doit pouvoir apprécier les efforts faits pour 40 remédier à son édentement. D’emblée seront éliminés d’une part, les sujets à coefficient intellectuel insuffisant, d’autre part les caractériels ou revendicateurs qui ne seront jamais satisfaits quoiqu’il arrive. III-2/ PHASE CHIRURGICALE DE POSE D’IMPLANT [22] Il existe deux techniques standard de pose d’implants : La technique en deux temps encore appelée « système enfoui » qui comporte deux phases chirurgicales où les implants sont mis en nourrice lors de la première séance, puis mis en charge dans un deuxième temps opératoire, 4 à 6 mois plus tard. La technique en un temps appelée « système non enfoui » avec une seule phase chirurgicale où la mise en charge de l’implant est immédiate. III-2-1/ TECHNIQUE ENFOUIE La technique enfouie est un procédé de mise en place d’implant qui est mis en nourrice sous la muqueuse gingivale pendant quatre à six mois avant sa mise en charge fonctionnelle. C’est une technique mise au point par BRÄNEMARK en 1965, publié en 1975. Elle comporte deux phases : - la première phase chirurgicale : est une phase de chirurgie osseuse, au cours de laquelle les implants sont mis en place après forage de l’os, - la deuxième phase chirurgicale ou celle de chirurgie muqueuse, est la séquence où les implants sont connectés avec les piliers trans-gingivaux : c’est la mise en charge. III-2-1-1/ première phase chirurgicale III-2-1-1-1/ Préparation du patient 41 Le patient doit être préparé de la façon suivante : une prémédication (antibiotique, anti-inflammatoire et anxiolytique), un bain de bouche à la chlorhexidine sont préalablement effectués ; le patient doit porter un calot, une casaque et des sur-chaussures stériles avant de passer dans la salle d’opération ; la région péribuccale est nettoyée avec un antiseptique cutané (Chlorhexidine, Bétadine) ; le corps du patient et la partie supérieure de la tête sont recouverts de champs stériles. Un champ stérile troué recouvre le visage. III-2-1-1-2/ Anesthésie [14] Sur un site édenté, l’os n’a pas d’innervation sensitive propre. L’anesthésie va concerner les tissus mous et sera donc uniquement locale. L’injection est faite en vestibulaire et en lingual sur toute la longueur de la zone à implanter, plus un centimètre de part et d’autre afin de pouvoir décoller un lambeau ménageant un accès suffisant. L’anesthésie utilisée doit contenir un vasoconstricteur, afin de maintenir sur place et pendant un temps suffisant, une anesthésie de qualité (en dehors de toute contre-indication aux vasoconstricteurs). III-2-1-1-3/ Incisions et décollement - Incisions [32] L’incision est l’acte qui débute l’intervention après l’anesthésie et va permettre de séparer les parties molles de la gencive à l’aide d’un instrument tranchant. Cette division doit permettre l’accès aux tissus osseux. L’incision doit être franche, suffisamment longue et profonde et doit respecter les éléments anatomiques de voisinage. 42 Deux écoles s’affrontent pour la situation de l’incision principale qui peut être sur la crête osseuse ou décalée. Incision décalée - Technique : Le plus souvent vestibulaire, l’incision principale se réalise en deux temps : en épaisseur partielle et oblique vers la crête au début, puis en épaisseur totale, ce qui permettra de suturer le lambeau sur des tissus encore adhérents aux plans sous-jacents [18]. Elle est complétée par l’incision de décharge Figure 7: Incision décalée généralement vestibulaire [13]. - Avantages : Elle permet le recouvrement des implants par un lambeau intact. - Inconvénients : 43 Saignements post-opératoires, douleurs et hématomes post-opératoires plus importants sont décrits car elle se situe dans une zone richement vascularisée. Incision sur la crête - Technique : L’incision principale est effectuée sur la crête osseuse. Le tracé sera plus grand de 1cm de part et d’autre de la zone à implanter, l’incision doit préparer un lambeau de pleine épaisseur et concerne donc l’épithélium, le conjonctif et le périoste. Elle nécessite aussi des incisions de décharges. Figure 8: Incision sur la crête. L’incision principale se fait au contact de l’os. [13]. Avantages : 44 Le saignement est moins important et les suites post-opératoires sont moins douloureuses car l’incision se situe dans une zone moins vascularisée. - Décollement de lambeau Le décollement est classique. Il va permettre de soulever des lambeaux de pleine épaisseur. Il est amorcé à l’aide d’un décolleur fin ou d’un syndesmotome faucille, puis complété avec un décolleur mousse, de proche en proche, et sur toute la longueur de l’incision principale. III-2-1-1-4/ Utilisation du guide chirurgical [16] Le guide chirurgical est un outil de communication au sein de l’équipe implantaire entre le chirurgien et le prothésiste. Préalablement réalisé, il doit être stérilisé à l’autoclave. Il permet de visualiser en bouche le point d’émergence et éventuellement l’axe de l’implant prédéterminé. Après l’incision et le dégagement du lambeau, le guide chirurgical est positionné et ajusté sur l’arcade, le site de forage choisi est repéré et marqué par une fraise boule ou forêt pilote, ensuite, il sera retiré. 45 Figure 9: Le foret pilote à travers le guide chirurgical, perfore la corticale osseuse [11]. III-2-1-1-5/ Technique chirurgical de mise en place des implants vissés (exemple : implant de BRÄNEMARK) - Matériel Matériel classique de chirurgie buccale : Bistouris stérilisables, pinces à disséquer, décolleur, écarteurs, ciseaux, pinces portes aiguille, fils de suture..etc Matériel de forage chirurgical 1. Moteur dynamométrique. 2. Contre angle réducteur de vitesse : 1/64ème, 1/256ème. 46 3. Contre angle multiplicateur. 4. Système d’irrigation. Trousse d’instruments Kit d’instruments de forage 1. Fraise boule d’1 mm de diamètre de repérage. 2. Foret hélicoïdal : 2mm, 3mm 3. Foret intermédiaire avec une extrémité mousse de 2mm. 4. Fraise à évasement cervical (countersink) 5. Porte implant (connecteur pour contre angle) 6. Tarauds pour implant 7. Indicateurs de direction 8. Tournevis 9. Clé de positionnement et de serrage 10.Jauge de profondeur 11.Impacteur 12.Maillet chirurgical 13.Implant (avec vis de couverture). Kit d’instruments pour la connexion du pilier trans-gingival 1. Jauge de profondeur pour gencive 2. Porte-pilier 3. Tréphine pour tissu osseux et pour gencive (mécanique ou manuelle) 4. Tournevis 5. Capuchons de protection - Préparation du site implantaire [22]. Une irrigation abondante avec du sérum physiologique évite l’échauffement osseux pendant toute la préparation osseuse. Franchissement de la corticale osseuse 47 Le chirurgien doit placer correctement le guide chirurgical avant de faire le premier forage. A l’aide d’une fraise boule à grande vitesse (2000tr/mn) et une irrigation constante, la corticale osseuse est traversée au point d’émergence prédéterminé (guide chirurgical en place) Figure 10 : La fraise boule localise le point d’émergence implantaire [22]. Forage à 2mm Un foret de 2mm de diamètre est utilisé à grande vitesse pour atteindre la profondeur prévue du site implantaire, (figure 11). Il faut appliquer un mouvement vertical de va et vient afin que la partie travaillante du foret soit irriguée régulièrement ; c’est le « tapping » L’axe de préparation doit être vérifié dans les trois plans de l’espace avec le guide chirurgical et un indicateur de direction, (figure 12). Une jauge millimétrée permet de vérifier la profondeur du forage. 48 Figure 11 : le foret de 2 mm est inséré jusqu’à la profondeur prévue du site implantaire [22]. 49 Figure 12 : l’indicateur de direction vérifie l’axe implantaire [22]. Forage intermédiaire Ce foret est inséré dans la préparation calibrée à 2mm. Il permet l’élargissement de la cavité à 3 mm dans le même axe de forage que précédemment. Figure 13 : le foret intermédiaire élargit le diamètre du site dans sa partie cervicale à 3 mm [22] Forage de 3mm Un foret de 3mm de diamètre permet d’élargir la préparation sur toute sa hauteur. Evasement cervical La partie coronaire de la préparation est évasée avec un foret conique pour permettre un enfouissement total de l’implant et de la vis de couverture. 50 Figure 14: le foret countersink permet l’évasement cervical [22]. Taraudage ou filetage La plupart des nouveaux implants sont autotaraudants. Le taraudage est seulement indiqué en présence d’une qualité osseuse dense. Il est effectué à vitesse lente (15 à 20 tr/mn) avec un contre-angle réducteur de vitesse. Il permet de réaliser le pas de vis de l’implant sur les parois de l’os. Il est réalisé sur toute la hauteur du puits de forage pour permettre à l’implant de se loger sans pression. Mise en place de l’implant (standard) L’implant est positionné dans le puits de forage. La vitesse de rotation ne doit pas dépasser 15 à 20 tr/mn. Dés que les premiers spires de l’implant s’engagent dans le site, le reste du corps de l’implant doit suivre l’enfoncement sans contrainte. 51 La mise en place de l’implant est réalisée manuellement à l’aide d’une clé de serrage, en exerçant une force verticale. Cependant, le serrage excessif de l’implant peut entraîner des micro-fractures de l’os. Figure 15 : mise en place d’un implant autotaraudant [22]. Mise en place de la vis de couverture La vis de couverture est placée à l’aide d’un tournevis monté sur contre-angle. Le serrage est effectué à basse vitesse (15 à 20 tr/mn). Le serrage final est réalisé manuellement avec le tournevis adapté. 52 Figure 16 : mise en place de la vis de couverture [22]. Repositionnement et suture du lambeau Le site opératoire est abondamment irrigué et nettoyé. Tout débris osseux ou fibreux doit être éliminé. Le lambeau est repositionné délicatement puis comprimé pour rapprocher les berges. Des points simples permettent une fermeture hermétique. III-2-1-2/ Deuxième phase chirurgicale [22] Le deuxième temps chirurgical ou mise en fonction consiste à activer l’implant. Ainsi, après une période d’attente de 4 mois pour la mandibule et 6 mois pour le maxillaire, pendant laquelle va avoir lieu la cicatrisation osseuse, il faut faire des radiographies rétro-alvéolaires qui permettront de vérifier l’absence de zones radio-claires et /ou de lésions osseuses autour de l’implant Cette mise en fonction nécessite une anesthésie locale vestibulaire et linguale. L’implant est retrouvé soit par une palpation « inefficace s’ils ont été 53 correctement enfouis » soit à l’aide du guide chirurgical qui avait servi à le positionner. III-2-1-2-1/ Incision et décollement Une incision d’épaisseur totale est réalisée sur le sommet de la crête. Un léger décollement est effectué permettant un accès direct à la vis de couverture. Une tréphine adaptée qui s’emboîte au milieu de la vis de couverture permet le retrait de toute excroissance osseuse. Après le dégagement total de la vis de couverture, cette dernière est retirée avec un tournevis adapté. Tout tissu (conjonctif ou osseux) localisé sur le col et l’hexagone de l’implant doit être impérativement éliminé. III-2-1-2-2/ Choix du pilier de cicatrisation Une jauge graduée ou une sonde parodontale permet de déterminer l’épaisseur de la muqueuse pour faire le choix du pilier. Le pilier doit émerger de la muqueuse d’environ 2mm. Le chirurgien doit contrôler l’axe du pilier lors de son insertion, pour ne pas endommager le filetage de l’implant. Une radiographie permet de vérifier le parfait ajustage de la vis de cicatrisation avec la fixture avant de suturer la gencive tout autour. III-2-1-2-3/ Repositionnement du lambeau et sutures Le site opératoire est abondamment irrigué et nettoyé. Tout débris osseux et fibreux doit être éliminé. Le lambeau doit être adapté délicatement autour du pilier. Des points de suture simples permettent une bonne coaptation tissulaire. 54 Figure 17 : mise en place du pilier de cicatrisation et suture [22]. III-2-2/ TECHNIQUE NON-ENFOUIE III-2-2-1/ Description Le protocole conventionnel imposait la réalisation de deux phases chirurgicales. Cependant, SCHROEDER [55], introduit le concept de l’implant non-enfouie. Pour cet auteur, l’enfouissement total de l’implant n’est pas une condition nécessaire pour l’obtention de l’ostéo-intégration. Il est donc possible d’obtenir de nos jours un bon ancrage de l’implant avec cette approche. Cette technique non-enfouie permet un contact direct entre l’os et l’implant non-enfoui exposé au milieu buccal lors de la période de cicatrisation. Il y a donc une émergence de la partie cervicale de l’implant dans la cavité buccale à la fin de l’intervention. L’intervention chirurgicale devra se dérouler en respectant une asepsie rigoureuse dans les mêmes conditions que celles de la technique enfouie. 55 Le protocole opératoire est le même que la technique enfouie sauf qu’il n’y a pas d’évasement cervical lors du forage et de deuxième phase chirurgicale. Les implants non-enfouis trouvent leurs meilleures indications chez les patients avec une bonne hygiène dentaire, dans les édentements mandibulaires postérieurs ou lorsque l’esthétique ne prime pas. Dès que l’implantation est complexe (greffe osseuse, R.O.G), l’utilisation des implants non-enfouis doit être réalisée avec une grande prudence. III-2-2-2/ Avantages - Le protocole chirurgical est simplifié. - La stabilité primaire est améliorée par rapport aux implants enfouis qui nécessitent l’évasement du col. - Le nombre d’interventions est réduit par élimination du deuxième temps opératoire, ce qui entraîne un triple avantage : amélioration du confort du patient ; diminution du coût ; élimination du risque de résorption osseuse marginale, cervicale consécutive au deuxième temps opératoire. III-2-2-3/ Inconvénients Risque esthétique Malgré l’existence de deux hauteurs de col implantaire 1,8mm et 2,8mm, et de quatre coiffes de guérison différentes (2, 3,4 et 5), la récession post-chirurgicale des tissus mous péri-implantaires est difficilement prévisible, en particulier en cas de gencive fine ou d’absence de gencive. Le risque existe alors de voir apparaître le col de l’implant après cicatrisation. Si la gestion des tissus mous doit être envisagée dans un second temps, la technique perd alors son avantage principal, l’absence d’une seconde intervention. 56 La gestion prothétique de la phase transitoire après mise en place des piliers peut s’avérer plus complexe, en particulier pour les piliers pleins. Risque bactérien Les coiffes de guérison ont une émergence trans-muqueuse pendant la période d’ostéo-intégration. Une mauvaise hygiène pendant cette phase peut constituer une contre-indication à ce type d’implant. Limites chirurgicales Les techniques de régénération osseuse guidée (R.O.G) trouvent peu d’indications pour ce type d’implant. La nécessité d’une seconde intervention de dépose de la membrane fait perdre le bénéfice de la technique en un temps. III-2-4/ IMPLANTATION IMMEDIATE APRES EXTRACTION L’implantation immédiate est la pose d’un implant directement dans l’alvéole, immédiatement après l’extraction de la dent, dans la même séance. C’est une technique qui donne d’excellents résultats si les indications et le protocole opératoire sont respectés. III-2-4-1/ Indications Elles sont nombreuses parmi lesquelles il y a : - l’avulsion traumatique, - les dents fracturées irrécupérables, - les échecs définitifs du traitement endodontique. III-2-4-2/ Intérêt WERBITT et GOLDBERG, BERT et MISSIKA [21] sont partisans de cette technique pour les raisons suivantes : - limiter la résorption post-extractionnelle, 57 - éviter le syndrome de dent longue, - simplifier la technique chirurgicale puisqu’il ne reste qu’à calibrer la zone apicale de l’alvéole en disposant d’une aide précieuse sur la direction du forage, - placer l’implant dans une direction très proche de celle de la racine naturelle, - conserver le plus souvent la gencive attachée. III-2-4-3/ Technique Pour l’implantation immédiate, la technique conseillée implique le retrait prudent de la dent afin d’éviter la fracture des parois alvéolaires. L’alvéole est ensuite soigneusement curetée et débarrassée de tout tissu de granulation. Pour WERBITT et GOLDBERG [51], il est prévisible que l’os se reforme autour d’une fixture placée immédiatement après l’extraction, pourvu qu’elle soit bien immobilisée et protégée contre la migration apicale de l’épithélium. Cette migration de l’épithélium peut être évitée ainsi donc la régénération osseuse autour de l’implant sera obtenue par l’utilisation d’une membrane non résorbable. III-2-5/ IMPLANTATION DIFFEREE DE 6 MOIS C’est dans les cas de conditions anatomiques très défavorables. Il faudrait attendre la cicatrisation osseuse et mettre en place les implants dans un second temps après 6 à 12 mois de cicatrisation [44]. III-2-6/ MISE EN CHARGE FONCTIONNELLE IMMEDIATE [37] Pour certains patients, le fait de se retrouver édenté ou de devoir porter une prothèse pour retrouver une fonction masticatoire et/ou esthétique peut être un 58 véritable drame psychologique. Une solution peut être alors, mettre en place des implants et de les rendre fonctionnels immédiatement. Depuis une dizaine d’années, des systèmes implantaires (ITI ou Bonefit) ont développé ce concept et supprimé la mise en nourrice de la fixture avec de très bons résultats. D’autres sociétés implantaires (Nobel-Biocare) ont suivi le même principe. Les résultats poussent la recherche à s’intéresser à des possibilités thérapeutiques nouvelles telles que la mise en charge immédiate des implants. III-2-7/ RECONSTITUTION GINGIVALE Les techniques de chirurgie muco-gingivale trouvent encore leurs indications en situation pré-prothétique implantaire. Elles permettent : - d’assurer un placement correct des connexions prothétiques, - d’aménager les tissus gingivaux péri-implantaires par réduction ou augmentation de volume; - d’assurer la stabilité des limites marginales ; - d’obtenir des tissus gingivaux sains en situation péri implantaire optimale; - d’offrir au patient plus de confort au brossage [54]. Plusieurs techniques chirurgicales sont utilisées en matière de la reconstitution gingivale. III-2-7-1/ Lambeau déplacé apicalement : [23,28] Il est réalisé lorsque la hauteur de gencive disponible est insuffisante. Un lambeau d’épaisseur partielle est réalisé à l’aide d’une lame de bistouri n°15. L’incision horizontale sera déportée sur la face palatine ou linguale, les incisions verticales dépasseront la ligne muco-gingivale et le lambeau sera déplacé en direction apicale. Une gingivectomie palatine ou linguale complète le plus souvent ce type d’abord. 59 Au maxillaire, chez un patient édenté partiel, dans le secteur antérieur, il faudra veiller à aligner la ligne muco-gingivale du secteur implanté à celle mucogingivale des secteurs dentés voisins, et éviter un excès tissulaire parfois inesthétique autour de l’implant. Cette technique de chirurgie par addition permettra de créer un profil d’émergence favorable à l’implant. Elle sera souvent utilisée dans la région antérieure maxillaire où les problèmes muco-gingivaux apparaissent à la suite de tractions successives de lambeaux. III-2-7-2/ Lambeau déplacé latéralement : [28] Lorsque la gencive attachée du secteur implanté est inexistante, un lambeau déplacé latéralement permettra sa création. La gencive d’un secteur adjacent au niveau d’une papille par exemple peut être utilisée pour déplacer le lambeau d’accès non plus apicalement, mais latéralement. III-2-7-3/ Lambeau esthétique péri-implantaire : Ce lambeau, décrit par GODET F [30], permet d’adapter l’épaisseur et la nature des tissus aux exigences esthétiques tout en créant un environnement collagénique dense à partir des éléments in situ. Il est d’épaisseur partielle, combiné ou non à un positionnement apical, soit vestibulaire, soit vestibulaire et lingual. Son épaisseur partielle permet de masquer plus ou moins complètement les résorptions osseuses vestibulaires disgracieuses. III-2-7-4/ Greffe épithélio-conjonctive Cette technique permet de disposer d’un bandeau de gencive kératinisée, très adhérent, sertissant parfaitement tout le pourtour de l’implant ainsi qu’une augmentation de la crête dans le sens vestibulo-lingual et apico-coronaire [47]. 60 Cette technique décrite par Bjorn [15], consiste en la mise en place, au niveau de la zone à traiter, d’un greffon épithélio-conjonctif prélevé au palais. Les différents temps opératoires sont : – préparation du site receveur : afin de permettre la vascularisation du greffon et d’éviter sa nécrose au cours de la cicatrisation. Le lit receveur doit être large (du double de la taille de la zone avasculaire à recouvrir) et s’étend donc de part et d’autre de la récession. Le tissu épithélial est éliminé et un lit périosté est préparé au-delà de la ligne de jonction muco-gingivale, – réalisation d’un patron pour enregistrer les dimensions du site à traiter, – au niveau palatin, le site donneur est généralement situé au niveau prémolaires/premières molaires afin de respecter le trajet de l’artère palatine, – le tissu prélevé est surdimensionné d’un tiers par rapport au patron afin de compenser la rétraction du greffon liée à la contraction des fibres élastiques après prélèvement. Il doit avoir une épaisseur d’au moins 1 mm afin de prélever une bande de tissu conjonctif sous-jacent, – protection du site donneur par sutures et mise en place d’un pansement chirurgical ou d’une gouttière thermoformée, – application et suture du greffon sur le site receveur. Il doit être parfaitement immobilisé à l’aide de sutures latérales et périostées, dans le but de permettre la formation d’un caillot de fibrine fin et régulier entre le lit périosté et la face interne conjonctive du greffon, – mise en place d’un pansement chirurgical. III-2-7-5/ Greffe conjonctive Cette technique, actuellement préconisée pour le traitement des dénudations radiculaires, peut également être utilisée en situation péri-implantaire, pour augmenter le volume d’une crête édentée en présence de déformation vestibulaire. 61 Il faut cependant avoir un bandeau de gencive dont la largeur permet le recouvrement du greffon, qui sera positionné sous la gencive autour des dents [28]. III-2-7-6 Chirurgie papillaire Différentes précautions permettent lors de la chirurgie muco-gingivale, de préserver les papilles interdentaires ; par exemple, lors de la réalisation du lambeau déplacé apicalement, il suffira que le trait d’incision libère la papille palatine voisine de l’implant, grâce à un lambeau de demi épaisseur, pour que l’acte chirurgical aboutisse à la création de papilles inter-dentaires et à une augmentation de gencive [34]. Cependant, P. PALACCI [48] a décrit une technique spécifique qui permet de résoudre le problème esthétique lié à la perte de substance ainsi qu’à la perte de papilles. Après avoir repéré la position de l’implant, un lambeau d’épaisseur totale est réalisé à partir d’une incision horizontale palatine et deux incisions verticales. Une incision semi-lunaire en regard du pilier permet de dégager le pédicule qui peut alors subir une rotation de 90°, pour venir au contact du lambeau palatin et combler l’espace inter-implant [48]. Cette technique permet de redonner un contour anatomique autour des piliers de cicatrisation et d’accroître la quantité de tissu au niveau des embrasures. Par ailleurs, Nemkovsk [46] propose la technique suivante: une incision en U ouverte sur la surface vestibulaire est réalisée au moment du stade II. Les papilles adjacentes sont désépithélialisées. Après avoir découvert l’implant, le lambeau est divisé en 2 (sens vertical) en son centre séparant ainsi une partie mésiale d’une partie distale. Celles-ci seront ensuite suturées autour de la vis de cicatrisation. 62 III-3/ PHASE PROTHETIQUE III-3-1/ PRISE D’EMPREINTE Le pilier trans-gingival représente la base de la reconstitution prothétique. Il correspond à la préparation de la prothèse conjointe, c’est à dire le moignon. III-3-1-1/ Porte empreinte Il s’agit d’un porte empreinte du commerce ou d’un porte empreinte individuel mais il est nécessaire que la partie occlusale du porte empreinte soit évidée. La hauteur du porte empreinte sera choisie en fonction de la longueur des transferts qui doivent affleurer le rebord occlusal du porte empreinte. La partie évidée du porte empreinte sera obturée provisoirement à l’aide d’une plaque de cire au moment de la prise d’empreinte pour éviter la fusée du matériau. III-3-1-2/ Transfert C’est une tige métallique préfabriquée de forme conique ou cylindrique et munie de moyens de rétention. Ce transfert est solidarisé au pilier trans-gingival par l’intermédiaire d’une longue vis qui le traverse de part en part. C’est un élément intermédiaire indispensable qui permet de transporter au laboratoire au moyen d’une empreinte la forme et la position exacte du pilier gingival connecté à l’implant. III-3-1-3/ Technique Il s’agit de la technique porte empreinte ouvert. La prise d’empreinte est effectuée par un double mélange. - Placer le transfert d’empreinte sur l’implant et visser la vis-guide à l’aide d’un tournevis. 63 - Dégager et perforer le porte empreinte pour en assurer la mise en place optimale et garantir l’émergence des vis-guides. En cas d’ouverture trop large, obturer celle-ci avec une plaquette de cire. Les vis-guides doivent indenter ou perforer la cire. - Injecter un matériau à empreinte autour de chaque transfert et remplir le porte empreinte. Insérer le porte empreinte de telle sorte que les extrémités des vis-guides soient localisées. Une fois le matériau à empreinte durci, dévisser les vis-guides. Soulever légèrement chaque visguide avec des précelles afin de vérifier qu’elles sont libérées. Retirer le porte empreinte. - Assembler les répliques d’implants correspondantes aux transferts d’empreinte puis couler le modèle. Il est primordial qu’aucune force ne soit transférée sur le transfert d’empreinte lors du serrage de la réplique ; cela pourrait modifier la position du transfert fixé dans le matériau à empreinte. Une préhension ferme au niveau de la réplique pendant le serrage de la vis-guide empêchera tout déplacement du transfert d’empreinte par rapport à son emplacement initial. III-3-2/ PROTHESE PROVISOIRE Depuis que l’esthétique est devenue primordiale, l’insertion d’un pilier définitif avec une restauration provisoire préfabriquée, permet aux tissus de cicatriser selon le contour exact et le profil d’émergence de la restauration finale [53]. Les profils d’émergence tenant compte de l’esthétique, sont établis par des adjonctions successives de résine autopolymérisante en phase plastique, puis en éversant et en évasant, grâce à une spatule mousse, jusqu’à obtenir le profil souhaité. Les parties sous gingivales sont alors parfaites et polies. 64 La prothèse provisoire pourra être réalisée en sous occlusion puis en occlusion partielle, avant d’être en équilibre fonctionnel, ceci pour permettre une mise en charge de l’implant graduée et progressive dans le temps [54]. Il est impératif que la prothèse provisoire soit parfaitement réalisée (occlusion, intrados, limites, polissage), car c’est elle qui va permettre de déterminer les contours de la couronne définitive et d’apprécier le bien-fondé du schéma occlusal choisi. Si le résultat esthétique ou fonctionnel n’est pas totalement satisfaisant, la prothèse provisoire est très aisément modifiable par addition ou soustraction. III-3-3/ PROTHESE DEFINITIVE La prothèse définitive peut être soit une : - prothèse fixe vissée. - prothèse fixe scellée. III-3-3-1/ Prothèse fixe vissée La dent prothétique peut être vissée, soit directement dans l’implant, soit dans l’élément trans-gingival [14]. III-3-3-1-1 Description Le mode de jonction se fait en reliant deux surfaces planes par une vis. Ce système est facilement démontable. Les vis doivent passer inaperçues et être situées au niveau d’une face occlusale ou d’un cingulum. La présence de vis peut par contre rendre très difficile le réglage de l’occlusion. Le résultat esthétique est plus difficile à obtenir surtout au maxillaire à cause du problème des sites d’émergence des vis en position vestibulaire. En effet, compte tenu de l’anatomie de la crête, l’accès à la vis se situe le plus souvent au niveau de la face vestibulaire ou du bord incisif, ce qui crée un problème esthétique majeur [36]. 65 III-3-3-1-2 Les éléments jonctionnels implant-prothèse Avec pièce intermédiaire [9] Il s’agit d’un élément de jonction entre l’implant endo-osseux et la prothèse comme pôle prothétique ou moignon implantaire. Il existe des pièces intermédiaires : - droites ; le plus souvent des fûts cylindriques (Core-vent, Denar), parfois coniques (Core-vent, Denar, TBR, Implant Innovation) en titane pur. - angulées ; permettant le vissage de la prothèse dans un axe différent de celui de l’implant. La vis de fixation de la prothèse pénètre dans l’implant et de ce fait, ne peut présenter une angulation par rapport à celui-ci. C’est l’axe de l’implant qui détermine le site d’émergence de la vis. Dans le cas de prothèse unitaire fixe vissée, il est très important de vérifier que l’attachement utilisé comporte un système de blocage empêchant la rotation de l’élément prothétique sur l’implant. Sans pièce intermédiaire La prothèse est directement vissée sur l’implant sans aucun intermédiaire. La connexion prothétique est donc intra-gingivale, ce qui permet d’améliorer l’esthétique dans la région cervicale en éliminant le pilier intermédiaire métallique. Cette technique permet de résoudre la plupart des problèmes esthétiques. Sur infrastructure transfixée Cette infrastructure est vissée sur des pièces intermédiaires ou directement sur les implants et la partie cosmétique de la prothèse est secondairement solidarisée à l’infrastructure par vissage. 66 Les vis qui sont alors utilisées peuvent être de taille réduite (Cendres et Métaux) et orientées de la façon la plus favorable. Le seul inconvénient de cette technique réside dans la complexité de réalisation au laboratoire [37]. III-3-3-2/ Prothèse fixe scellée III-3-3-2-1 Principes Il faudra concilier l’axe d’insertion de la future prothèse avec les possibilités de connexion implant-prothèse du système utilisé, et éviter tout risque de descellement grâce à des moignons implantaires suffisamment hauts [41]. Le résultat esthétique sera plus facile à obtenir, et la technique est très proche de la prothèse conventionnelle. Cependant, le démontage est nettement moins facile qu’en prothèse vissée. Il est cependant possible si un ciment de scellement provisoire (type IRM) est utilisé au niveau des faux moignons implantaires. III-3-3-2-2 Les faux moignons Les faux moignons vissés (Diskimplant, IMZ, Denar) Ce sont des éléments en titane vissés à l’implant et dont le grand axe est le même que celui de l’implant [37]. Ils sont contre-indiqués en prothèse implantaire unitaire. En effet, le risque de dévissage est trop important, même si un ciment de scellement est adjoint lors du vissage à l’implant. 67 Les faux moignons scellés (Core-vent, Denar) Ils peuvent être : •En titane (Denar) Ils sont droits ou angulés et peuvent être scellés lors de la mise en fonction. •Coulés (Core-Vent) Ils sont en résine calcinable thermoplastique [35]. L’axe du faux moignon peut être orienté dans toutes les directions. Il est possible de régler au mieux son profil d’émergence, son diamètre, la forme et la situation de la limite cervicale de la future prothèse. Ils peuvent être coulés en titane ou dans tout autre alliage présentant une résistance importante à la corrosion. Si l’on choisit un alliage adapté, un faux moignon céramisé peut même être réalisé. Cette solution est intéressante quand la gencive est fine et les impératifs esthétiques importants [37]. Ils sont d’une fabrication aisée au laboratoire. Des corrections peuvent être apportées aux faux moignons avant de reprendre une empreinte pour la réalisation de la prothèse. Le faux moignon sera scellé à l’aide d’un ciment composite suffisamment fluide. Cependant leurs inconvénients l’emportent sur leurs avantages : • le scellement du faux moignon est une étape très délicate surtout si les tissus mous sont épais. Une erreur dans le positionnement de l’élément lors du scellement est toujours très difficile à rattraper, • pour rendre cette étape plus facile, une anesthésie et une gingivoplastie de la face interne du sulcus doivent être quelquefois pratiquées, et peuvent entraîner une récession gingivale, • la prothèse est plus longue à réaliser. En effet, deux étapes distinctes sont nécessaires : une première empreinte conduit à la fabrication et au scellement du 68 faux moignon, une deuxième empreinte permet la réalisation de la couronne [36]. Les faux moignons surcoulés Ils présentent l’avantage d’être réalisés à partir d’une base usinée, d’un ajustage toujours supérieur aux pièces coulées. La base est le plus souvent en or, permettant des surcoulées du même métal sans oxydation [14]. Les faux moignons collés Il existe dans la plupart des systèmes prothétiques des inlay-cores à coller (StériOss, TBR, Bis, Intégral, etc...). Leur inconvénient majeur est, qu’en cas de problème, comme une fracture du tenon. Il est pratiquement impossible de démonter la partie collée résiduelle intra-implantaire donc, de récupérer l’implant [14]. Les faux moignons transfixés Ils sont constitués d’un corps et d’une vis centrale. Cette option n’est envisageable que si le corps comporte un dispositif de blocage de la rotation du faux moignon (emboîtement d’hexagone). Les faux moignons transvissés n’ont aucun des inconvénients des faux moignons vissés ou scellés, et toutes les étapes prothétiques peuvent être réalisées sur le même modèle de travail, à partir d’une seule empreinte [36]. Ils sont proposés : • soit préfabriqués en titane (Nobel Pharma, Core-Vent, Swede-Vent, Implant Innovation) ; ils ne permettront pas des rattrapages d’axes importants, • soit en alliage (Implant Innovation pour Branemark, Core-Vent) d’or, d’argent, de platine ou de palladium autorisant la surcoulée. Ils sont préférables au niveau du secteur antérieur. Ces pièces sont modifiées au laboratoire de façon à optimiser le résultat esthétique et à l’adapter au cas clinique, 69 • soit en résine calcinable (attachement Swede-Vent, attachement UCLA par Implant Innovation pour Branemark). Leur adaptation à l’implant est d’une grande précision [9]. On peut citer en exemple, le pilier unitaire et le faux moignon Cera-One (Nobel pharma AB). Ici, la restauration pourra être réalisée sur un maître modèle avec une réplique d’implant, ou bien, toujours sur le maître modèle avec une réplique du faux moignon. Le faux moignon sera choisi et fixé sur l’implant au préalable, puis un capuchon temporaire s’adaptera à la portion coronaire du faux moignon et permettra la fabrication d’une couronne temporaire scellée. Cette dernière servira de matrice à la préparation du berceau prothétique final, en créant un évasement gingival qui respecte le profil d’émergence de la future restauration. Puis l’empreinte finale est réalisée avec un transfert d’empreinte en résine acrylique qui s’adapte à la portion coronaire du faux moignon [17]. Les autres •Le MCB (Moignon Céramo-métallique Benhamou) du système TBR, réalisé au laboratoire à partir d’un moignon calcinable, sera constitué d’une armature sur laquelle sera montée une céramique. Ce moignon céramisé pourra être transvissé ou scellé [7]. •Le pilier Atoll verrouillé par expansion de la société Ceka. La combinaison de piliers de différents angles et une liberté de rotation de 360° permettent au pilier une large adaptabilité qui est utilisable pour corriger les défauts angulaires des éléments endo-osseux. 70 TROISIEME PARTIE : NOS OBSERVATIONS CLINIQUES ET COMMENTAIRES 71 IV/ NOS OBSERVATIONS CLINIQUES ET COMMENTAIRES IV-1/ OBSERVATIONS CLINIQUES CAS CLINIQUE N°1 Madame X, âgée de 54 ans, se présente à la consultation avec des douleurs au niveau de l’incisive centrale supérieure droite. La radiographie montre une racine où le traitement canalaire est défectueux avec la présence d’un tenon radiculaire ayant provoqué une fêlure à mi-hauteur radiculaire (figure 18). Cette racine jugée par conséquent irrécupérable est promise à l’avulsion avec le plan de traitement suivant : - extraction de la racine et pose d’une prothèse provisoire amovible (PAP), - réévaluation du site après 6 semaines et pose d’un implant standard, - mise en charge après 6 mois d’ostéo-intégration, - surveillance et suivi régulier Après extraction et 6 semaines de cicatrisation, le volume de la crête osseuse est adéquat dans les sens vestibulo-lingual et vertical. La qualité de la fibro-muqueuse au niveau du site est satisfaisante (figure 19). Un implant de diamètre standard Branemark a été posé en respectant un enfouissement de 2 à 3 mm apicalement à la jonction émail-cément de la dent voisine pour permettre à la future couronne un profil d’émergence naturel (figure 20). La prothèse provisoire a été mise en place pour permettre la cicatrisation de la gencive (figure 21). Le pilier céramique est placé sur le modèle en plâtre (figure 22). 72 Le pilier céramique est en place. On peut noter la situation sous-gingivale de la limite et de la forme du pilier taillé en moignon telle une dent naturelle. (figure 23). La couronne céramique est scellée sur le moignon Cera-one. A un an, les papilles proximales sont parfaitement adaptées aux contours de la couronne (figure 24 et 25). Figure 18 : Radiographie rétro-alvéolaire montrant la fêlure à la pointe du tenon métallique en mesial à mi-hauteur radiculaire Figure 19 : cicatrisation à 6 semaine après extraction. Figure 20 : deuxième temps chirurgical après 6 mois d’ostéo-intégration ;pose du pilier trans-gingival. 73 Figure 21 : couronne provisoire scellée sur pilier trans-gingival Figure 22 : pilier céramique sur modèle en plâtre Figure 23 : vue clinique du pilier céramique Figure 24 : scellement de la couronne céramique sur le faux moignon Cera-One Figure 25 : le sourire retrouvé de la patiente 74 CAS CLINIQUE N°2 Il s’agit d’homme âgé de 40 ans L’examen clinique révèle une fracture corono-radiculaire au niveau de la première incisive centrale supérieure gauche. L’indication d’extraction a été posée ainsi que la mise en place d’un implant endo-osseux. La figure 26 montre la fracture corono-radiculaire de l’incisive centrale supérieure gauche. La figure 27 montre clairement les deux fragments de la dent extraite. La figure 28 représente la pose d’implant endo-osseux et la mise en place de la vis de couverture. La figure 29 montre une couronne provisoire scellée sur pilier implantaire. La gencive est bien cicatrisée. Il faut noter sur la figure 30, la sculpture non-chirurgicale de la fibromuqueuse péri-implantaire dans le sens d’un profil d’émergence anatomiquement esthétique, ainsi qu’une bonne cicatrisation à 8 semaines en post-opératoire. La prothèse définitive sera vissée sur l’implant par intermédiaire du pilier angulé (figure 31). Une radiographie rétro-alvéolaire de contrôle a été faite en post-opératoire et a montré la bonne émergence de l’implant (figure 32). Le patient a retrouvé un bon sourire (figure 33). 75 Figure 26 : vue clinique de la fracture corono-radiculaire de la 21. Figure27 : les deux fragment de la dent extraite Figure 28 : pose d’implant endo-osseux avec la vis de couverture 76 Figure 29 : couronne provisoire scellée sur pilier implantaire Figure 30 : cicatrisation à 8 semaines Figure 31 : prothèse définitive 77 Figure 32 : radiographie rétro-alvéolaire de contrôle montrant la bonne émergence de l’implant Figure 33 : le sourire retrouvé du patient. 78 CAS CLINIQUE N°3 Il s’agit d’un homme âgé de 45 ans. L’examen clinique a révélé une fracture corono-radiculaire de l’incisive centrale supérieure gauche. L’indication d’extraction a été posée ainsi que la mise en place d’un implant endo-osseux. La figure 34 montre la racine de la dent extraite. La figure 35 représente la pose d’implant endo-osseux avec la vis de couverture. La figure 36 montre les sutures autours de l’implant. La figure 37 représente l’émergence du pilier trans-gingival céramique titane. La figure 38 montre la connexion du faux moignon. Il faut noter l’esthétique du pilier trans-gingival au niveau cervical. La figure 39 représente la couronne provisoire qui est scellée sur le moignon. La figure 40 montre le résultat final qui est satisfaisant sur le plan esthétique. Figure 34 : fragment de la dent extraite. 79 Figure 35 : pose d’implant avec la vis de couverture. Figure 36 : sutures autour de l’implant. Figure 37 : émergence du pilier trans-gingival céramique titane : gencive en cours de cicatrisation. 80 Figure 38 : mise en place du faux moignon. Figure 39 : couronne provisoire scellée. Figure 40 : Résultat final. 81 IV-2/ COMMENTAIRES L’étude de ces trois observations cliniques colligées a suscité ces quelques commentaires. Causes d’extraction. Les caries, les parodontopathies, les rhisalyses, les échecs des traitements endodontiques et les traumatismes représentent les causes d’extraction dentaire en général. En effet, d’après une étude qui a été faite par DIONGUE [25], la carie dentaire demeure la principale cause d’extraction suivie des parodontopathies. Par contre, il y a une faible prévalence d’extraction pour cause de traumatisme dentaire [19, 25]. Dans notre étude, l’étiologie principale des extractions dentaires, dont la fracture corono-radiculaire était la plus représentée, est d’origine traumatique. Conserver ou implanter ? Le chirurgien dentiste doit conserver le plus longtemps possible les dents sur l’arcade. En effet, seules les dents maintiennent l’intégrité des procès alvéolaires. De nos jours, l’option implantaire est rapidement retenue [43]. Le fait de garder des dents à pronostic réservé peut entraîner des pertes tissulaires importantes. Ainsi, un effondrement alvéolaire limite les options thérapeutiques, augmente considérablement la durée du traitement et risque de compromettre le résultat final. Cependant, un mauvais pronostic doit faire envisager l’extraction dentaire. L’implant quelque soit ses formes de contour, ne peut prétendre avoir la même valeur fonctionnelle que la dent naturelle dont la topographie radiculaire et la sculpture occlusale sont parfaitement adaptées aux conditions de vie. 82 Sexe des patients Dans la plus part des études comme celle de BOUDRIAS [17], il es constaté une prédominance des femmes candidates à la réhabilitation prothétique par implants. En effet, cette étude a rapporté que 63% des patients candidats à la pose d’implants sont des femmes [17]. Aussi d’après le travail de LEIZE [42], 70% des patients sont des femmes. Ces études montrent l’intérêt que porte les femmes à la thérapeutique implantaire. Cependant, dans notre étude, parmi les trois cas cliniques sélectionnés, deux sont des hommes. Age des patients Chez l’enfant ou l’adolescent, les différentes études montrent que l’implant se comporte comme une dent ankylosée et ne suit pas la croissance verticale des maxillaires [33] Il est donc impératif d’attendre la fin de croissance des maxillaires avant d’envisager une thérapeutique implantaire chez l’adolescent. En général, les patients candidats à la pose d’implant sont relativement âgés de 51 ans [24] Cet âge avancé n’est pas une contre-indication absolue aux implants dentaires. Cependant, il convient de s’assurer de l’état général du patient, de sa motivation et de son aptitude mental à recevoir des implants. Dans notre étude, la tranche d’âge est de 40 à 54 ans. Le bilan radiologique L’examen radiographique est une étape indispensable en implantologie orale pour la connaissance anatomique du site osseux. En Afrique et aux cabinets privés, les examens radiologiques les plus utilisés sont la radiographie panoramique et la rétro-alvéolaire. 83 Dans les pays européens, ces techniques radiologiques classiques seront complétées par des examens modernes plus précis à savoir, le scanner et le dentascan qui donnent des résultats beaucoup plus précis sur le site osseux implantaire [40]. Dans notre étude, les implants ont été posés en se basant sur les examens de type standard tels que la radiographie panoramique et les radiographies rétroalvéolaires. Le cliché panoramique donne un résultat sommaire et général de la denture et permet de dépister des lésions importantes. Malgré ses imperfections, il apporte une grande quantité d’informations sur un seul cliché. La radiographie rétro-alvéolaire est un examen effectué au cabinet dentaire et son coût est très faible. Elle donne d’excellents résultats sur la qualité et la hauteur d’os disponible au niveau du site implantaire Ces deux incidences donnent les renseignements nécessaires pour la pose d’implant en région antérieure [24]. Prothèse définitive La prothèse définitive peut être soit fixe vissée soit scellée. Ces deux types de prothèse donnent un très bon résultat final au niveau du secteur maxillaire antérieur. Le problème esthétique majeur qui se posait à la prothèse fixe vissée était le site d’émergence des vis. En effet, contenu de l’anatomie de la crête, l’accès à la vis se situe le plus souvent au niveau de la face vestibulaire ou du bord incisif [36]. Cette problématique est résolue grâce à des pièces intermédiaires angulées qui permettent le vissage de la prothèse dans un axe différent de celui de l’implant [cas clinique n°2] ou encore en utilisant une infrastructure transfixée dont les vis utilisés peuvent être de taille réduite et orientée de la façon la plus favorable. La prothèse fixe scellée donne aussi de très bons résultats avec des faux moignons transfixés qui ne présentent aucun des inconvénients des faux 84 moignons vissés ou scellé. Et toutes les étapes prothétiques peuvent être réalisées sur le même modèle de travail à partir d’une seule empreinte. Ils sont préférables au niveau du secteur antérieur. Ces pièces sont modifiées au laboratoire de façon à optimiser le résultat esthétique et à l’adapter au cas clinique. On peut citer en exemple, le pilier unitaire et le faux moignon CeraOne (Nobel pharma) [cas clinique n°1] Coût du traitement Le coût actuel d’un bridge classique de trois éléments en céramo-métallique au cabinet privé est de 1.100.000 F CFA. Celui d’une réhabilitation unitaire par implant peut s’identifier en deux cas qui sont : prothèse scellée sur un moignon implantaire à 1.222.500 F CFA et prothèse transvissée à 1.122.500 F CFA. Cependant, nécessité est de préciser en comparant le coût actuel d’un bridge classique de trois éléments, avec une réhabilitation unitaire par implant que ce soit la prothèse vissée ou scellée, qu’il est préférable de poser des implants que de procéder à la réhabilitation par bridge puisqu’il n’existe pas une grande différence de prix et que l’implant offre plus d’avantages. Malgré ses opportunités offertes, le coût du traitement reste relativement élevé. Cependant, le coût du traitement pourrait être réduit par la création de service d’implantologie dans les structures Hospitalo-universitaires et les soins seront ainsi plus accessibles à la population. 85 CONCLUSION V/CONCLUSION L’implantologie permet de restaurer des patients qui présentent des édentements unitaires ou multiples par des prothèses fixées. 86 Les premiers thérapeutiques implantaires présentaient de bons résultats fonctionnels mais avaient beaucoup de faiblesse d’ordre esthétique comme ceux de BRANEMARK qui étaient destinées simplement à mieux stabiliser les prothèses conventionnelles. Actuellement, la demande esthétique est devenue plus exigeante ainsi l’objectif de toute thérapeutique par implant doit atteindre des résultats fonctionnels et esthétiques. L’esthétique est parfaitement réalisable avec l’apparition de nouvelles techniques chirurgicales et de nouveaux composants prothétiques capables d’apporter une solution aux différents types d’édentement. Ainsi, la réhabilitation prothétique d’un édentement unitaire antérieur par implant, peut simuler à s’y m’éprendre les caractéristiques d’une dent naturelle avec un taux de succès de 97 à 100% si l’indication est bien posée. L’avantage majeur d’une prothèse unitaire antérieur au maxillaire sur implant, réside essentiellement sur la possibilité de préserver les dents adjacentes saines et intactes. Cependant, la réalisation d’une prothèse unitaire fixée au maxillaire sur implant, peut être confrontée à certaines difficultés liées à l’anatomie des maxillaires et des gencives ; notamment : - un maxillaire trop incliné présente un profil d’émergence vestibulaire. Ce résultat inesthétique pourra être corrigé par utilisation du pilier angulé [cas clinique n°2], - un diamètre implantaire inadapté aux formes anatomiques des dents adjacentes donnera aussi un résultat inesthétique. Ce type de limite du traitement peut être amélioré par l’utilisation des piliers adaptés tels que l’UCLA, le Cera-One [cas clinique n°1] et le céramique titane [cas clinique n° 3], - une insuffisance du volume osseux peut être réhabilitée par les greffes ou encore par la régénération osseuse guidée avec utilisation de membranes. 87 La demande de réhabilitation par implant est assez fréquente en pratique odontologique en Afrique, mais sa réalisation est limitée par certains facteurs tels que : - l’insuffisance de personnels qualifiés, - Le manque d’équipements et de matériels adaptés, - Le coût du traitement qui reste onéreux. Malgré ces insuffisances, cette discipline mériterait d’être développée dans nos pays pour faire bénéficier nos patients des meilleures réhabilitations prothétiques. Le coût du traitement pourrait être réduit par la création de service d’implantologie dans les structures Hospitalo-universitaires. 88 BIBLIOGRAPHIE 1/Agence Nationale pour le Développement de l’Evaluation médicale (ANDEM). L’implantologie orale : état actuel des connaissances. Service des études, 1993, Paris 89 2/ Albrektsson T. Signification clinique et expérimentale de l’ostéo-intégration. Une actualisation des critères de succès et d’évaluation longitudinale. J.Parondontal, 1991, 10, 115-130. 3/ ANTOUN H. Implantation en 1er temps ou 2ème temps, quelle est la meilleurs solution Les cahier de l’ADF; 1999; 2 (6): 10-15. 4/ BANE K . Implantologie: indications et contre-indications. Thèse Chir. Dent. 2e cycle, Dakar, 2001; n° 21. 5/ BELSER U.C., BUSER D., HESS D., SCHMID B., BERNARD J.P., LANG N.P. Aesthetic implant restorations in partially edentulous. Patients-a critical appraisal. Periodontology 2000, 1998 Jun; 17: 132-50. 6/ BELSER U.C., MERIESKE-STERN R., BERNARD J.P. 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Les phases sont : Phase pré-chirurgicale, au cours de laquelle nous avons étudié l’examen clinique ainsi que l’examen para-clinique afin de faire une bonne sélection du patient en s’assurant qu’il n’y a aucune contre-indication d’ordre générale ou locale à ce type de traitement. 100 Phase chirurgicale, qui consiste à la pose standard d’un implant de type Branemark. Une reconstitution gingivale peut s’avérer nécessaire afin d’améliorer le rendu esthétique. Phase prothétique, à partir de laquelle le praticien choisit d’une manière judicieuse le système prothétique adéquat en fonction du cas clinique. Dans la dernière partie, nous avons rapporté trois observations cliniques traitées au Maroc et au Sénégal. 101