MCF-12/2003 19/01/04 17:03 Page 2 Revue de la Mutuelle Centrale des Finances o n 127 ISSN 1141-4685 Prix 1,14 € Janvier 2004 DossIER Sportsles règles d’Hiver d’or de la montagne les règles d’or de la montagne MCF-12/2003 page 6 19/01/04 17:03 Page 7 SavOIR Les maux Le nez qui coule, la bouche qui crache, la gorge qui enfle, la peau qui tire, voici quelques-uns des tracas habituels de l’hiver. Comment les éviter ? L ’hiver a mis son manteau de vent, de froidure et de pluie, dit le poète. Et nous voilà accablés de toutes sortes de maladies. Mais pourquoi cette saison leur est-elle si propice ? “Le manque de lumière entraîne une non-absorption des ultraviolets et de la vitamine D, explique le Dr Marie Lantier, médecin généraliste. Le soleil permet au contraire de fixer aussi bien le calcium qu’un certain nombre d’éléments qui assurent les défenses de l’organisme, de la peau et des muqueuses. L’hypophyse fonctionne moins bien et la diminution de la luminosité favorise l’état psychique dépressif. Il existe ainsi pour moi des interférences, voire des connections entre les défenses psychiques et l’immunité organique.” Avec les premiers frimas, on se trouve confronté aux différences de température, les fameux chaud et froid et coups de froid. Nous sommes des animaux homéothermes, c’est-à-dire dotés d’une température intérieure constante. La surface de la peau, surtout chez les enfants, permet de se réchauffer. Quand la température cutanée est supérieure à 30 degrés, il faut essuyer la transpiration, et quand elle est inférieure à 20 degrés, il faudra essayer de maintenir cette température constante. L’arrivée de la froidure apporte aussi chaque année de nouvelles bactéries et virus dont nous partageons très vite les symptômes. Pourquoi ce développement saisonnier ? “C’est surtout à cause du chauffage central, répond le Dr Lantier. Les lieux chauffés et mal aérés sont propices à la concentration bactérienne. Elle est également favorisée par une forte concentration de polluants : monoxyde de carbone, d’azote… C’est plus complexe pour les virus. Et des individus toussant et crachant dans un bureau ou un train, surtout climatisés, un hall de gare, vont vite transmettre les germes.” Pour prévenir le premier des maux, à savoir le rhume (rhinopharyngite), les vitamines C, D et A, présentes dans une alimentation variée riche en fruits et légumes, peuvent être utiles. Il est également conseillé de nettoyer les fosses nasales avec des sérums à base d’eau de mer. Les inhalations sont un traitement local un peu plus intense, efficace au stade où l’on commence à fabriquer des mucosités rejetées qui risquent de devenir bactériennes. “Il existe des susceptibilités individuelles, mais les patients au stade dégradé de la rhinopharyngite, c’est-à-dire atteints de sinusite (à moins d’avoir été infecté d’emblée par une bactérie), sont souvent ceux qui oublient de nettoyer leurs fosses nasales – le B.A.-Ba – qui ne se mouchent jamais, et dont les sécrétions remontent donc vers les sinus, explique le Dr Lantier. Je préconise souvent de se nettoyer les cinq orifices : le nez, les oreilles, la bouche et les autres. On se lave bien les dents trois fois par jour, pourquoi pas le nez !”. Chaque hiver marque l’avènement d’une nouvelle grippe, avec son lot de symptômes différents d’une année à l’autre : une très forte fièvre, des dysfonctionnements intestinaux… Mais comment les vaccins peuvent-ils contrer un virus spécifique ? “L’hiver des pays asiatiques et de l’hémisphère sud précède le nôtre, explique le Dr Lantier. Les chercheurs travaillent donc sur ces souches. Il arrive que certaines épidémies soient dues à des virus qui n’ont pas été détectés, mais en général, les vaccins sont bien ciblés.” Quant à l’angine, autre maladie de cette saison, il existe un test récent, aussi efficace que pédagogique, fourni gratuitement aux médecins par l’assurance maladie. Il permet de déterminer son origine : virale ou bactérienne ; c’est-à-dire si le traitement doit ou non comporter des antibiotiques. Muni d’un écouvillon (un long coton-tige), le médecin fait un prélèvement au fond de la gorge afin d’identifier si le patient est atteint par le streptocoque A, bactérie qui peut induire otites ou sinusites, comme des complications rénales et infectieuses. Ce prélèvement est placé dans deux petits tubes qui, en sa présence, virent au rouge. Il faut alors prendre des antibiotiques. Autrement — comme nous l’a fait comprendre la récente campagne MCF-12/2003 19/01/04 de 17:03 Page 8 l’hiver de l’assurance maladie “Les antibiotiques, c’est pas automatique !” —, il faudra avoir recours à un autre anti-infectieux et prendre son mal en patience pendant deux à trois jours. Enfin aux mauvais jours, la peau est exposée au froid et ne manque pas d’avoir sa rançon de petits soucis. Les engelures, lésions de la peau des extrémités (rouges au chaud et bleues au froid) dues au froid humide sont situées sur les orteils, les doigts ou les talons ; elles guérissent en une à deux semaines. L’acrocyanose, maladie des extrémités bleutées concerne principalement les mains mais aussi les oreilles, le menton ou les pieds. “Ces affections atteignent des personnes très sensibles, explique le Dr Lantier. Il faut évidemment porter gants, foulards, chaussettes et de bonnes chaussures.” “Pour tous ces maux de l’hiver, conclut le Dr Lantier, je donnerais quelques recommandations simples : ne pas oublier de bien aérer la maison pour renouveler l’air et éviter la concentration de bactéries ; surveiller son alimentation : cinq fruits et légumes par jour, manger un peu plus gras et des aliments qui contiennent de la vitamine A, comme le beurre non allégé ou les œufs, en n’économisant pas sur ces derniers qui doivent être vraiment bios. On privilégiera également des aliments contenant de la vitamine D, B et C, comme oranges et citrons. C’est la meilleure garantie pour un hiver sans maladies !” Aimée-Catherine Deloche