Voix passive et voix impersonnelle James P. Blevins University of Cambridge Institut National des Langues et Civilisations Orientales Paris, le 13 novembre 2003 Résumé Dans les langues mieux connues, il y a souvent une opposition entre des formes passives et des formes actives. Dans plusieurs langues, notamment des langues germaniques, il existe aussi des «passifs impersonnels», c’est à dire, des formes passives qui correspondent aux verbes intransitifs. Mais dans quelques langues on trouve des formes qui sont «impersonnels» dans un autre sens. Ces formes signifient que le sujet est inconnu, indéfini ou même générique, plutôt comme le pronom «on» en français. Des formes passives et impersonnelles se ressemblent et se confondent, car tous les deux s’emploient pour «supprimer» le sujet. Mais elles se distinguent quand même sur trois points fondamentaux. D’abord, des formes impersonnelles d’un verbe transitif restent souvent transitives. Elles peuvent régir des cas objectifs : l’accusatif dans les langues balto-slaves (dans le lithuanien, le polonais, et le slovène, par exemple) et le partitif dans les langues balto-finnoises, comme l’estonien et le finnois. Deuxièmement, le sujet supprimé d’un verbe impersonnel est normalement humain, et la construction impersonnelle se refuse à l’expression de l’agent. Finalement, il y a des formes impersonnelles de presque chaque verbe, mais il y beaucoup de verbes, surtout des verbes «inaccusatifs», qui manquent de formes passives.