http://www.univadis.fr La maladie de Ledderhose Professeur Laurent GALOIS Professeur des Universités - Praticien hospitalier - CHU Nancy Introduction Décrite pour la première fois en 1894, cette dystrophie de l’aponévrose plantaire fait partie des fibromatoses, comme la maladie de Dupuytren ou de Lapeyronie auxquelles elle peut être associée. Elle se traduit au pied par des formations nodulaires en rapport avec une prolifération fibroblastique par dérèglement du métabolisme collagénique. Son évolution est habituellement lente et souvent bilatérale. On retrouve comme facteurs étiologiques, le diabète, l’éthylisme, la prise de certains médicaments, une immobilisation, un traumatisme de la jambe ou du pied, une intervention chirurgicale du pied ou de la jambe ou encore des micro-traumatismes répétés. Clinique Il existe des formes asymptomatiques découvertes lors de l’examen systématique du pied dans la maladie de Dupuytren par exemple. Mais le plus souvent le patient consulte pour l’apparition progressive d’un ou de plusieurs nodules fermes de 2 à 3 cm de diamètre, avec une sensation de corps étranger plus ou moins douloureuse à la station debout ou à la marche. Des paresthésies liées à une irritation de rameaux nerveux superficiels sont parfois retrouvées. La palpation est facilitée par la mise en tension de l’aponévrose par l’extension des orteils. Elle retrouve un ou plusieurs nodules de taille variable plus ou moins durs et sensibles, enchâssés dans l’aponévrose plantaire superficielle, siégeant entre le calcanéum et l’articulation métatarso-phalangienne dans l’axe du premier rayon. Contrairement à la main, il n’y a pas de rétraction des orteils ni d’invaginations cutanées. Le problème de cette affection est représenté par ses rapports avec le fibrosarcome avec possibilité de forme de passage entre les 2, notamment en cas de récidive. Examens complémentaires Des examens complémentaires sont utiles en cas de doute. L’échographie et l’IRM permettent d’affirmer la présence des nodules et de préciser leur localisation, leur taille et leur nombre, informations indispensables en cas d’intervention chirurgicale, notamment en cas de récidive. 0118 UVD 14 F 3003 IN - Février 2014 http://www.univadis.fr Traitement Un bilan étiologique sera réalisé en premier lieu : recherche d’un diabète, d’un éthylisme chronique, de microtraumatismes répétés… afin de proposer un traitement adapté à l’étiologie. En l’absence de douleur ou de gêne, l’abstention sera privilégiée. En cas de gêne ou de douleur, un traitement médical local sera proposé : infiltration de corticoïdes et orthèses plantaires de confort destinées à décharger les zones d’appui et détendre l’aponévrose plantaire. L’utilisation de la chirurgie est réservée aux formes invalidantes avec retentissement fonctionnel important. Délicate à mettre en œuvre à cause de la fréquence des récidives, elle consiste en une aponévrectomie partielle ou totale. Un examen anatomopathologique de la pièce d'exérèse est systématique. La reprise d'appui est souvent différée jusqu'à l'obtention de la cicatrisation cutanée et une rééducation post-opératoire est souvent nécessaire. Bibliographie Tourné Y, Chaussard C, Huboud-Peron A et Saragaglia D. Pathologie de l’aponévrose plantaire superficielle et maladie de Ledderhose. Encycl Méd Chir, Podologie, 27-090-A-20, 2000, 10 p. Zgonis T, Jolly GP, Polyzois V, Kanuck DM, Stamatis ED. Plantar fibromatosis. Clin Podiatr Med Surg. 2005 Jan ;22(1) :11-8. Ce service vous est offert par Univadis et MSD France. Le contenu de ce service est fourni par Concept Infos et ne reflète pas nécessairement l'opinion de Univadis ou de MSD France. © Concept Infos 2014 0118 UVD 14 F 3003 IN - Février 2014