Faible impact de la hausse des commandes publiques sur la croissance économique. Les commandes publiques ont progressé de 30% en moyenne annuelle entre 2007 et 2011, mais demeurent d'un faible impact sur la croissance économique et d'une contribution significative au déséquilibre de la balance commerciale, selon un rapport du Conseil économique et social (CES). « La période 2007-2011 a été marquée par un très faible impact de croissance de la commande publique qui croît de 30% en moyenne annuelle pendant que le PIB n'augmente que de 4,6% », fait ressortir le rapport intitulé « la commande publique, levier stratégique de développement économique et social », présenté jeudi à Rabat lors de la 18ème session ordinaire du conseil. Impact sur le déséquilibre de la balance commerciale. Ce phénomène contribue significativement au déséquilibre de la balance commerciale qui représente aujourd'hui un enjeu majeur pour l'économie nationale, note ce document dont les grandes lignes ont été exposées par Bachir Rachdi, rapporteur de la commission du CES pour les affaires économiques. La commande publique, qui comprend les dépenses engagées par l'Etat, les établissements publics et les collectivités locales, a crû en moyenne annuelle de 6% entre 2002 et 2006 puis de 30% par an entre 2007 et 2011, a-t-il fait savoir. Les recommandations formulées dans ce rapport tendent vers la satisfaction des besoins des organismes publics avec des niveaux de qualité et de performance aux normes les plus avancées, des impacts forts sur le tissu économique en termes de développement et de compétitivité et une capitalisation sur les spécificités et les capacités de l'offre locale. Il préconise également l'harmonisation des textes et la mise en place d'un code de la commande publique, le renforcement de la concurrence, la transparence et le contrôle efficient et le renforcement de la responsabilité des ordonnateurs et un meilleur équilibre dans la relation entre les parties. « Cette session a été consacrée à la commande publique du fait qu'elle constitue une composante incontournable de l'activité économique et prend de plus en plus de l'ampleur », a indiqué le président du CES, Chakib Benmoussa dans une déclaration à la MAP. Recommandations du CES. A travers les réunions de travail et les auditions effectuées dans le cadre de la commission chargée des affaires économiques et des projets stratégiques, le conseil a formulé un certain nombre de recommandations permettant de « transformer la commande publique en un moteur 1/2 Faible impact de la hausse des commandes publiques sur la croissance économique. de création de richesses », a-t-il estimé. Le Conseil économique et social a décidé de se pencher sur ce sujet du fait de l'impact croissant des commandes publiques sur les dépenses de l'Etat, dans un contexte de réformes entreprises au niveau des politiques publiques des dernières années, a souligné pour sa part Najat Simo, vice-présidente de la commission chargée des Affaires économiques. Pour ce faire, le conseil a constitué un groupe de travail et organisé des auditions et des réunions avec les parties concernées par la commande publique, a-t-elle précisé, ajoutant que le CES a également eu recours aux services d'un bureau d'études. Conscients de l'importance accrue des commandes publiques, les pouvoirs publics ont entrepris plusieurs réformes du cadre réglementaire y afférent, a indiqué M. Rachdi, soulignant néanmoins que ces réformes se sont focalisées sur « la phase passation et sur les aspects de conformité procédurale, sans pour autant atteindre les objectifs visés de transparence et simplification des procédures ». Il a par ailleurs indiqué que le volume des commandes publiques représente 24% en 2011, ce ratio important faisant désormais de la commande publique un des principaux déterminants de l'activité économique au Maroc. 2/2