Triton crêté Liste rouge en Isère 2.0. (2007) en Danger Priorité de conservation en Isère (1999) 1 Espèce déterminante ZNIEFF en Isère oui Liste rouge en France Vulnérable Protection en France Intégrale Directive européenne « Habitats » Annexes II et IV Photo : J.-L. Grossi Reproduction localisée en Isère Espèce rare La distribution du Triton crêté s'étend sur l'ensemble de Un triton exigeant l'Europe continentale à l'exception de la péninsule Ibérique. Les spécialistes s'accordent sur le fait qu'il existe plusieurs formes de Le Triton crêté a une activité nocturne en phase terrestre tritons crêtés suffisamment éloignées génétiquement et et diurne en phase aquatique. morphologiquement pour parler de groupe d'espèces ou de super espèce. Le triton crêté rencontré en France appartient à la forme Il hivernage d'octobre à mars. Dès leur réveil, les adultes nominale (Triturus cristatus cristatus). accomplissent des migrations pour aller se reproduire. La femelle pond de 200 à 300 œufs dissimulés individuellement dans la végétation aquatique. Le développement larvaire dure 3 mois en moyenne. Il ne s'éloigne jamais très loin de l'eau en phase terrestre bien qu’il soit capable d’effectuer des périples de plus 1,5 km pour coloniser de nouveaux milieux. Il préfère les zones humides assez profondes (50 à 100cm de profondeur minimum) et bien pourvues de végétation, support indispensable à la ponte des œufs. Amphibien de plaine, la limite altitudinale de sa répartition ne semble pas dépasser 1000 m, il est déjà très rare au-dessus de 700m. Quel avenir ? Ses exigences écologiques font qu’il se rencontre dans mares et étangs des secteurs où l'élevage est encore présent. Il affectionne particulièrement les eaux de bonne qualité, claire et abritant une végétation aquatique abondante. Il apprécie les C'est sans conteste l'espèce de triton qui a le plus souffert eaux chaudes où les poissons sont exclus. dans les dernières décennies de mutations des paysages. Son caractère moins forestier l'expose beaucoup plus à la Agir pour la sauvegarde du Triton crêté, c’est aussi agir transformation de l'agriculture. Autrefois abondamment distribuée, pour la sauvegarde de l’ensemble des zones humides du cette espèce est aujourd'hui dans une situation relictuelle. département ainsi que pour de nombreuses autres espèces d’amphibiens autrefois communes Le recul de l'élevage et la disparition des mares de pleins champs au profit d'une agriculture intensive est aujourd'hui responsable de la disparition de cette espèce. Programme d’action du document d’objectif prioritaire en faveur de la faune sauvage Octobre 2007 Guide pour la sauvegarde des espèces animales de l’Isère Triton crêté Les écrasements lors des migrations et le prélèvement par des terrariophiles peu scrupuleux sont également très néfastes pour cette espèce. Le programme DOP concernant le Triton crêté permet aujourd’hui de connaître la répartition de cette espèce en Isère et de mener un travail de fond sur la gestion des milieux les plus favorables ou les plus menacés. La définition des priorités s’inscrit dans un plan d’action nécessaire au maintien à long terme de l’espèce en Isère. Après une phase de collecte d’informations et d’actualisation des données un travail auprès de certaines communes est engagé afin de préserver les sites de reproduction comme les sites d’hivernage. Plusieurs Espaces naturels sensibles (E.N.S.), Arrêtés Préfectoraux de protection de biotope (APPB) et Réserves naturelles assurent déjà la pérennité d’un premier groupe de sites. D’autres restent à instaurer en partenariat avec les collectivités locales et les différents gestionnaires de milieux En Isère, les plus grosses populations sont situées dans les naturels. plaines et collines. Peu de communes sont concernées une fois franchie vers l’est la cluse de Voreppe. En raison de la réduction des espaces favorables à l’espèce, sa présence est assez répandue tout en étant toujours limitée à quelques individus bien souvent isolés. On trouve les principales populations en Isle Crémieu, dans le pays de Vinay / massif des Chambaran, et dans le pays Voironnais / Plaine de Bièvre. Quelques populations originales et stratégiques, de par leurs positions, sont à signaler ; vallée du Grésivaudan, Trièves, et la vallée du Rhône. Comme ailleurs, la disparition des zones humides (comblement, drainage…), l’intensification des pratiques agricoles, la fragmentation des paysages, la pollution des eaux, l’empoissonnement du moindre trou d’eau sont les principaux facteurs du déclin de cette espèce. Ce que vous pouvez faire ! - signaler la présence du Triton crêté à la LPO Isère (04 76 51 78 03) même les individus écrasés sur les routes - signaler les atteintes aux zones humides à la Mission inter services de l’eau. - conserver les mares, les marais, les tourbières et l’ensemble des zones humides - favoriser les ceintures végétales des étangs ainsi que les herbiers aquatiques (refuge des larves de triton) - maintenir les haies et réseaux de boisement associés aux zones humides - favoriser le maintien des prairies en bordure des plans d’eaux - limiter les produits phytosanitaires et les traitements antiparasitaires rémanents - proposer la création de mares : contactez la LPO Isère (04 76 51 78 03), le Conseil général de l’Isère, AVENIR pour les conseils de mise en place. Direction de l’Aménagement des Territoires LPO Isère Service Environnement 9, rue Jean Bocq 38022 Grenoble cedex 04 76 00 33 31 http://www.isere-environnement.fr MNEI 5, place Bir Hakeim 38000 Grenoble 04 76 51 78 03 http://oiseauxisere.free.fr/ http://www.fauneisere.info Programme d’action du document d’objectif prioritaire en faveur de la faune sauvage Octobre 2007 Guide pour la sauvegarde des espèces animales de l’Isère