Saladin et l’épopée des Ayyoubides Peuples et cultures de l’Orient Collection dirigée par Ephrem-Isa Yousif Il y a au Proche-Orient des peuples, porteurs d’un riche patrimoine culturel, qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la civilisation : les Arméniens, les AssyroChaldéens, les Coptes, les Géorgiens, les Maronites, les Melchites et les Syriaques occidentaux. Hélas, aujourd’hui, ils sont peu connus en Occident. Les Éditions L’Harmattan ouvrent encore plus largement leurs portes à tous ces peuples, communautés, pour que leur patrimoine soit valorisé. Déjà parus Saywan BARZANI, Le Kurdistan d’Irak, 2009. Sylvie CHABERT D’HYÈRES, L’Évangile de Luc et les Actes des Apôtres selon le Codex Bezæ Cantabrigiensis, 2009. Ephrem-Isa YOUSIF, Les Villes étoiles de la Haute Mésopotamie, 2009. F. HELLOT-BELLIER et I. NATCHKEBIA (dir.), La Géorgie entre Perse et Europe, 2008. P. G. BORBONE, Un ambassadeur du Khan Argun en Occident. Histoire de Mar Yahballaha III et de Rabban Sauma, 2008. G. H. GUARCH, Le legs kurde, 2007. Jean-Louis LEBRET, L’Apocalypse. Claire WEIBEL YACOUB, Surma l’Assyro-Chaldéenne (1883-1975). Dans la tourmente de Mésopotamie. Raymond LE COZ, Les chrétiens dans la médecine arabe. Ephrem-Isa YOUSIF, Une chronique mésopotamienne. Ephrem-Isa YOUSIF, Les Syriaques racontent les croisades. Ephrem-Isa YOUSIF Saladin et l’épopée des Ayyoubides Chroniques syriaques Du même auteur 1-Parfums d’enfance à Sanate, Un village chrétien au Kurdistan irakien, L’Harmattan, 1993. 2-Mésopotamie, paradis des jours anciens, L’Harmattan, 1996. 3-Les Philosophes et Traducteurs syriaques, D’Athènes à Bagdad, L’Harmattan, 1997. 4-L’Épopée du Tigre et de l’Euphrate, L’Harmattan, 1999 5-Les Chroniqueurs syriaques, L’Harmattan, 2002. 6-La Floraison des philosophes syriaques, L’Harmattan, 2003. 7-Une Chronique mésopotamienne, L’Harmattan, 2004. 8-Les Syriaques racontent les Croisades, L’Harmattan, 2006. 9-La vision de l’homme chez deux philosophes syriaques, L’Harmattan, 2007. 10-Les villes étoiles de la haute Mésopotamie, L’Harmattan, 2009. Livres traduits A- Traductions en arabe -L’Épopée du Tigre et de l’Euphrate, traduit en arabe par Ali Nagib Ibrahim, Dar Al Hiwar, Syrie -Une Chronique mésopotamienne, traduite en arabe par Ali Nagib Ibrahim, Dar al-Mashriq, Duhok, Iraq, 2009. -Les Philosophes et Traducteurs syriaques, traduit par Chimoun Kossa, éd. alMada, Damas, 2010. -Les Syriaques racontent les croisades, traduit par Fakhri al-Abassi, éd. al-Talia, Beyrouth, 2010. B-Traductions en turc -Mésopotamie, paradis des jours anciens, traduit en turc par Mustafa ASLAN, Avesta, Istanbul, 2004. -L’Épopée du Tigre et de l’Euphrate, traduit en turc par Heval Bucak, Avesta, Istanbul, 2005. -La Floraison des philosophes syriaques, traduit en turc par Mustafa ASLAN, DOZ, Istanbul, 2007. -Les Chroniqueurs syriaques, traduit en turc par Mustafa ASLAN, DOZ, Istanbul, 2009. © L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-296-13545-1 EAN : 9782296135451 Mes sincères remerciements à Monique Le Guillou qui a collaboré avec moi à la réalisation de cet ouvrage. INTRODUCTION Au cours de travaux et recherches sur les Kurdes et leur histoire, avec un doux bruit de pages froissées, je découvris la dynastie des Marwanides, qui gouverna Maïphercat et Amid de 990 à 1085. Les savants syriaques se souvinrent de la lumière dorée qui brilla sur cette région durant presque un siècle, et firent l’éloge des émirs de cette illustre Maison, comme je l’indiquai dans un article publié en novembre 2000 dans la Revue des Études kurdes. Je rencontrai encore, grâce aux chroniqueurs syriaques qui en parlaient abondamment, une autre dynastie kurde, celle des Ayyoubides, fière, audacieuse, qui exerça le pouvoir au Proche-Orient dès la fin du XIIeme siècle. L’heure venue, un flot de cavaliers ayyoubides, le soleil enroulé au fil des crinières de leurs chevaux, passa sous le ciel éclatant de l’Orient, chargé de bleu cobalt et d’indigo. Il roula vers les terres d’Égypte, de SyriePalestine, de Haute-Mésopotamie, du Yémen. Que le lecteur se laisse porter au gré de ce flot agité ou tranquille qui raconte une glorieuse histoire ; qu’il s’enfonce dans le tourbillon de ces années, retrouve des 9 visages lointains, des personnages oubliés, revive leurs sentiments chevaleresques, leurs drames et leurs bonheurs, leurs frissons d’épopée. La dynastie des Ayyoubides régna non sur un petit royaume, mais sur un vaste empire peuplé de Kurdes, de Turcs, d’Arabes, d’Arméniens, de Coptes, de Syriaques. Tableau du Proche-Orient à la fin du XIeme siècle La situation politique Les Turcs Seldjoukides, venus d’Asie centrale à la fin du Xeme siècle, s’étaient avancés en Iran, en Iraq, ils avaient pénétré en Asie Mineure, et contrôlaient une partie de l’Asie centrale, l’Anatolie, la Syrie-Palestine (sauf les ports et Tripoli), la Mésopotamie. Ils s’étaient convertis à l’islam sunnite. En 1071, ils infligèrent aux Byzantins une grande défaite à Mantzikert, et ouvrirent la route de l’Anatolie. Sur leurs territoires, coexistèrent des émirats turcs rivaux Dès la fin du XIeme siècle, à la mort en 1092 du grand sultan Malik Shah qui réorganisa l’Empire, celuici connut un certain affaiblissement, un morcellement, des querelles de famille. En Syrie, gouvernaient deux princes seldjoukides, rivaux, les neveux de Malik Shah, Ridwan à Alep et Duqâq à Damas, puis arriva son successeur Tughtikîn. À Bagdad, cœur de l’Orient musulman, le calife ‘abbasside, était soutenu par les sunnites, descendants d’un oncle de Mahomet, Abbas. Il se trouvait placé sous la tutelle des sultans seldjoukides, et voyait son pouvoir réel décliner depuis le milieu du Xeme siècle. Le calife restait cependant le représentant officiel de tout l’islam. Au Xeme siècle, les Fatimides, descendants de Fatima, la fille de Mahomet, avaient fondé en Égypte un puissant 10 califat shiite avec Le Caire pour capitale, qui s’opposait au califat sunnite de Bagdad. Ils contrôlaient la Mer Rouge. À la fin du XIeme siècle, ils cherchèrent à étendre leur influence sur la Syrie méridionale. Puis les califes fatimides furent affaiblis par des désordres militaires, des révoltes des milices turques, berbères, soudanaises, des querelles de palais. La situation des chrétiens d’Orient Dans la seconde moitié du XIeme siècle, les chrétiens autochtones étaient nombreux en Orient. Les Jacobites et les Nestoriens de langue syriaque, vivaient en Mésopotamie et en Syrie ; les Maronites de culture syriaque, les Grecs (Melkites), habitaient en Syrie et en Mésopotamie. Beaucoup de Coptes demeuraient en Égypte. L’empereur byzantin de Constantinople n’hésitait pas à engager dans son armée des contingents musulmans et l’émir de Shayzar, en Syrie, des chrétiens arméniens. Leur foi opposait plutôt entre eux les chrétiens de multiples confessions. À cette époque, les chrétiens restaient majoritaires dans les campagnes, mais ils étaient devenus minoritaires dans les villes, au Caire, à Damas, à Alep. Ils bénéficiaient depuis la conquête arabe au milieu du VIIeme siècle d’un statut de protection de leurs personnes, de leurs biens, de leurs cultes, la dhimma. Ils avaient le droit de vivre en terre d’Islam, et de pratiquer leur religion, moyennant le paiement d’une taxe, la capitation. Ils étaient parfois soumis à des mesures discriminatoires, port de signes distinctifs sur les vêtements, interdiction de construire de nouveaux édifices religieux, de monter à cheval…Cette pression entraîna le passage de dhimmis à l’Islam. Les situations varièrent selon les époques, les régions, les émirs, les conflits. Une fois le calme revenu, les 11 chrétiens s’accommodaient de leur situation. À la fin du XIeme siècle, ils n’envoyèrent aucun appel au secours à l’Occident pour venir les protéger. Les Arméniens, les Coptes, les Syriaques, qui vivaient dans une société multiconfessionnelle où l’Islam dominait, restèrent pourtant attachés à leurs particularismes. Ils gardèrent leur langue, leur religion et leur culture et résistèrent au processus de conversion. L’entreprise des Francs L’initiative des expéditions armées vint toujours d’Europe. Les Francs arrivèrent en Syrie-Palestine en 1097, ils prétendaient défendre les Lieux saints, secourir les chrétiens d’Orient, récupérer les terres perdues par la Chrétienté. Une guerre peut être juste quant à son but, mais les moyens employés sont souvent discutables. À Bagdad, les califes abbassides, sans grande force militaire, n’attachèrent pas une si grande importance à l’arrivée des Francs, qui les concernait peu. Ils avaient d’autres problèmes à résoudre et la ville de Jérusalem était loin. Au XIIeme siècle, des dynasties turques, musulmanes, allaient mener la lutte contre les Francs. La résistance s’organisa peu à peu, grâce aux Ortuqides de Mardin, au gouverneur de Damas, aux atabegs de Mossoul, aux Zenguides. L’arrivée des Ayyoubides Puis Saladin, fils d’Ayyoub, d’origine kurde, apparut sur la scène. Il devint vizir du Caire en 1169, maître de l’Égypte, puis de Damas en 1174, d’Alep en 1183, et d’une grande partie de la Syrie musulmane. Il fut le 12 fondateur de la dynastie des Ayyoubides qui régna longtemps. Les chrétiens du Proche-Orient, accusés parfois d’être les alliés des conquérants venus de l’Occident, devinrent suspects à l’Islam. Leur statut de dhimmis se détériora quelque peu avec la reconquête musulmane, et le réveil dès le XIIeme siècle du djihad, la guerre légale, politique et religieuse, comme en témoigne le traité d’un damasquin, Sulamî1, daté de 1105. Cette guerre fut conduite contre les Francs par Zengi, maître de Mossoul et d’Alep, puis par son fils Nur-al-Din et plus tard par Saladin. La trêve de 1185 violée par les Francs, l’alliance rompue, Saladin reprit la lutte. Il remporta une grande victoire sur le roi de Jérusalem à Hattîn, à l’ouest du lac de Tibériade, en 1187. Des auteurs syriaques rédigèrent dans leur langue une complainte, pour dénoncer un tel désastre et les humiliations, vexations, outrages, exactions qu’ils essuyèrent de la part des troupes musulmanes. La chute de Jérusalem réduisit les chrétiens de la ville à l’état de tributaires, occupés comme serviteurs à différentes tâches subalternes. Les auteurs syriaques à l’époque des Ayyoubides Les communautés syriaques connurent aux XIIeme et XIII siècles une renaissance culturelle, grâce à la langue syriaque. eme Trois auteurs syriaques, épris de connaissance, attachèrent leur savoir aux pas de leur peuple, pacifique, si souvent malmené par les événements. Ils nous relatèrent dans leur langue, le syriaque, les principaux événements 1 Traité de Sulamî, Éd. et trad. par Emmanuel Sivan, dans Journal Asiatique, 1966. 13 qui se passèrent à l’époque des Ayyoubides. Ils ne consacrèrent pas de chroniques particulières aux croisades, œuvres politiques et aventures spirituelles. Ils n’employèrent pas le mot croisade, anachronique, préférèrent parler de passage, d’exode des Francs, de voyage outre-mer. Ils insérèrent les fils brillants et colorés de ces expéditions outre-mer dans la trame de leur propre histoire, qui n’était qu’un morceau d’une histoire plus vaste et plus étendue. Les chroniqueurs syriaques explorèrent le passé à l’aide d’archives, de vieux textes, ils réunirent diverses sources d’information, syriaques, arabes, persanes. Il leur fallut transformer ces sources en documents, les vérifier avec attention. Ils ne se contentèrent pas de relater les événements anciens, souvent connus, les sièges, les assauts, les combats, les conquêtes ; les faits qui se déroulaient à leur époque, ou peu avant, auxquels ils avaient assisté ou qu’ils avaient appris de témoins oculaires. Ils relirent ces événements à leur propre lumière, les interprétant selon leurs croyances et l’intérêt de leur communauté, cherchant à en cristalliser le sens. Ils regardèrent les gens et les choses à leur façon, introduisirent dans leurs récits, souvent pleins de vie, des faits locaux, des personnages typiques. Suivant leur tradition, ils datèrent les victoires, les désastres et les drames d’après l’année séleucide, qui commençait en l’an 312 avant notre ère. Qui étaient ces chroniqueurs, qui captivent encore les Syriaques par leurs voix uniques, par la musique de leur style ? Michel le Grand ou Michel le Syrien (1126-1199), fils d’un prêtre, naquit à Malatyah, l’ancienne Mélitène, une importante ville de petite Arménie, dans la région de 14 Cappadoce. Il fut nommé patriarche jacobite d’Antioche en 1166. Il rédigea en syriaque, parmi de nombreux ouvrages, une remarquable Chronique2, qui fait aujourd’hui toute sa gloire et va de la création du monde à l’année 1195. Elle est divisée en XXI livres, contenant les chapitres parfois titrés. Le texte est, en principe, divisé en trois colonnes, la première pour la succession des patriarches et des évêques, la seconde pour la succession des empires, la troisième traite de faits divers. Dans les livres 19 à 21, Michel raconte les faits contemporains auxquels il se trouve mêlé. Quel est son but en rédigeant sa chronique ? Il souhaite montrer aux générations futures les événements survenus à chaque époque, pour en préserver le souvenir, et secouer la paresse de beaucoup. L’Édessénien anonyme, peut-être un moine, fut contemporain des événements qui se déroulèrent de 1187 à 1237. Il se trouvait à Jérusalem quand Saladin en fit le siège. Après la mort du prince ayyoubide de la Djézira et de Damas, Malik al-Ashraf, en 1237, il composa une belle chronique3 anonyme, qui comprenait deux sections, la Chronique civile, et la Chronique ecclésiastique, ou le Livre des événements. Celle-ci, très mutilée, racontait l’histoire des patriarches occidentaux et se terminait en 1203-1204. L’auteur nous donne des informations précieuses sur la Dynastie des Ayyoubides. Bar Hébraeus (1226-1286), fils d’un médecin, était originaire du village de ‘Ibra, sur l’Euphrate, non loin de 2 Chronique de Michel le Syrien, éd. et trad. J. B. Chabot, Paris, 1899-1914. 3 L’Édessenien anonyme, Anonymi Auctoris Chronicon AD A.C. 1234 Pertinens, t. II, trad. A. Abouna, Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, vol. 354, Scriptores Syri, 154, Louvain, 1974. 15 Malatyah. En 1264, il devint le maphrien, le primat de l’Église jacobite pour les pays de l’Orient. Il résida en Syrie du nord, en Haute-Mésopotamie, puis à Maragha, ville-étape entre l’Adharbaydjân et la Mésopotamie. Bar Hébraeus fut un auteur fécond, il acquit un savoir encyclopédique, touchant à toutes les branches de la science. Sa production est variée, mais son ouvrage le plus connu demeure sa Chronographie4, écrite en syriaque, qui va jusqu’à l’invasion des Mongols. Il la divisa en deux parties. La première, Chronicon Syriacum, fut consacrée aux patriarches bibliques, aux juges, aux rois hébreux, chaldéens, mèdes, perses et grecs, aux empereurs romains et byzantins, aux rois des Arabes et des Mongols. La seconde, Chronicon Ecclesiasticum, traita de l’histoire des patriarches d’Antioche et de l’Église syriaque orientale. Bar Hébraeus traduisit sa Chronographie en arabe, en abrégé. Il utilisa des sources persanes, syriaques, arabes comme Ibn al-Jawzi, (+1200), Ibn al-Athir (+en 1233), Sibt Ibn al-Jawzi (+1256), Abu Shama (+1267). Dès 1260, il s’appuya sur sa propre expérience. Bar Hébraeus voulait transmettre, dans leur langue, à ses coreligionnaires qui vivaient entourés de peuples divers, une culture. Il souhaitait leur parler de leur propre histoire, entretenir une mémoire collective, les aider à préserver leur identité. Les Syriaques et l’Histoire Pour résumer, les chroniques syriaques retracent donc une histoire ancienne, et gardent le souvenir des grands événements du passé, règnes, batailles, migrations, faits 4 Gregorii Barhebraei, Chronicon syriacum, éd. en syriaque, Paulus Bedjan, Maisonneuve, Paris, 1890. 16 divers. Elles relatent aussi les événements qui se déroulent à l’époque de l’auteur, ou peu avant. Des auteurs chrétiens, Clément (+ 215 après J.-C.), Julius Africanus (avant 180-après 240) et Eusèbe de Césarée (vers 265- vers 340-après J.-C.), s’étaient essayés à écrire l’Histoire ecclésiastique. Celle-ci connut un nouvel essor dès la première moitié du Veme siècle avec Socrate (vers 380- après 450), Sozomène (vers 380- milieu du Veme siècle), Théodoret de Cyr (vers 393- vers 466). L’histoire des Syriaques, celle du christianisme, est orientée, elle présuppose la Révélation. C’est une histoire qui interprète les desseins de la Providence divine. Dieu intervient, donne la victoire, ou la défaite en punition des péchés de son peuple, aucune muraille ne lui résiste. Quelques rares personnes pensent que les fléaux sont le résultat de causes naturelles ou d’erreurs humaines, les autres ne doutent pas un instant qu’ils soient envoyés par Dieu. Les chroniques syriaques constituent une source importante pour la connaissance de la dynastie des Ayyoubides, elles racontent leurs conquêtes, leurs inventions, leurs réalisations. 17 Première partie Saladin, et l’épopée des Ayyoubides « La maison de Beth Ayyoub est une maison grande et bénie, avec 2000 cavaliers montés sur leurs chevaux, tous frères, fils des frères, fils des oncles et leurs fils. » Bar Hébraeus