bilan 2015 Conjoncture mondiale La reprise est encore fragile E n 2015, la croissance de l’économie mondiale est plus faible que prévu : la reprise amorcée en 2014 dans les pays avancés se confirme, mais elle est contrebalancée par le ralentissement économique de la Chine. Dans les pays avancés et la zone euro, la demande intérieure reprend de la vigueur, l’investissement continue sur sa lancée, soutenu par des politiques monétaires favorables, le taux de chômage ralentit et l’inflation est tirée à la baisse par le recul des prix du pétrole et des produits de base. Toutefois, le commerce mondial ralentit, impacté par la baisse des commandes de la Chine. En effet, sa croissance économique faiblit, marquée par le recul de sa production industrielle. Le ralentissement de la Chine affecte les principaux partenaires commerciaux de la Nouvelle-Calédonie, ce qui pourrait se répercuter défavorablement sur l’économie locale au travers de la demande de nickel. La zone euro confirme une reprise modérée En 2015, les économies de la zone euro ont gagné en dynamisme, profitant d’une reprise de leur demande intérieure, d’un assouplissement de la politique monétaire et de la dépréciation de l’euro, qui soutient leur commerce extérieur. Les entreprises européennes profitent de cette dépréciation et de la baisse des cours du pétrole pour diminuer leurs coûts de production et améliorer leur compétitivité. En conséquence, l’investissement des entreprises repart et la consommation des ménages se redresse. Contrairement aux pays avancés, les pays émergents peinent en 2015. En effet, les pays producteurs d’or noir pâtissent de la faiblesse du cours du pétrole, portée par une offre surabondante et une demande ralentie, notamment de la part des économies asiatiques. Le ralentissement de la Chine frappe en effet les autres économies de la région, très dépendantes de la demande chinoise. Les pays producteurs de matières premières voient également leur situation économique se dégrader, suite notamment au net recul des prix des produits alimentaires. Cet essoufflement de la croissance économique des pays émergents se répercute sur le commerce mondial, qui faiblit en 2015, et pourrait pénaliser l’activité de la zone euro. En 2015, la croissance mondiale est modérée, fragilisée par le ralentissement de la Chine. Ralentissement économique des partenaires de la NouvelleCalédonie La plupart des pays avec lesquels la Nouvelle-Calédonie échange, et qui sont susceptibles d’influencer son activité, sont moins dynamiques, impactés par le ralentissement de la Chine. Ainsi, l’Australie, important producteur de matières premières, pâtit du recul de la demande mondiale, notamment chinoise. Ses exportations se replient et sa croissance économique faiblit. Toutefois, sa consommation intérieure se maintient, tant de la part des ménages que de la part des entreprises, et la dépréciation de sa monnaie apporte un soutien à ses exportations. L’Australie est un des partenaires privilégiés de la Nouvelle-Calédonie, qui importe une partie de ses produits minéraux et exporte du nickel, sous forme de minerai ou de produits métallurgiques. Les échanges commerciaux entre la Nouvelle-Calédonie et l’Australie se dégradent entre 2014 et 2015 : les exportations calédoniennes de nickel reculent fortement, pénalisées par la défaillance d’une entreprise métallurgique australienne. Le ralentissement de la demande de matières premières et le repli de leurs cours affecte également la Nouvelle-Zélande : sa croissance économique ralentit. La Nouvelle-Calédonie importe 14 % de ses produits alimentaires de Nouvelle-Zélande. L’économie de la Chine continue de ralentir en 2015 et chute à son plus bas niveau depuis 25 ans. Le recul observé dans l’industrie et dans la construction réduit sa demande d’acier, tirant à la baisse les cours mondiaux du nickel. En conséquence, le nickel calédonien se vend moins cher, mais il n’est pas affecté par la baisse de la demande chinoise. En effet, les volumes exportés continuent d’augmenter (+77 % par rapport à 2014) pour une hausse en valeur de 40 %. Le Japon sort de récession ; il profite notamment du repli des prix pétroliers. Mais sa croissance est faible, l’investissement des entreprises ralentit et la consommation des ménages continue de se contracter, malgré les efforts du gouvernement nippon pour en faire un moteur de la reprise. L’essoufflement de l’effet des plans de relance 2011-2013 et de la commande publique, notamment dans la Evolution en volume du PIB de quelques pays* 10 % 8 Chine 6 4 Australie Nouvelle-Zélande 2 0 -2 2011 * En moyenne annuelle Source : OCDE France Japon Zone euro 2012 2013 2014 2015 Conjoncture mondiale construction, pourraient affecter la Nouvelle-Calédonie, qui fournit le Japon en minerai de nickel et en produits métallurgiques. Ses commandes de produits métallurgiques ont déjà diminué de 9 % entre 2014 et 2015. La France confirme sa reprise, soutenue par la consommation des ménages, en progression par rapport à 2014, l’amélioration de la santé financière des entreprises et le rebond des exportations. Cependant, le taux de chômage reste à un niveau élevé. Evolution des cours du pétrole* Indice (base 100 janv. 94) 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 2006 2007 * Moyenne annuelle Source : INSEE 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015