© Laurent Lebois Alyte accoucheur découvrir la biodiversité Ce guide est complété par le livret « 2 parcours pédestres à la découverte de la biodiversité du Vésinet ». Ces guides sont accessibles auprès du secrétariat écologie Urbaine et Environnement ou en téléchargement sur le site Internet de la Ville : www.levesinet.fr les chiffres clés du Vésinet L e diagnostic de la biodiversité, réalisé en 2012, a permis d’identifier de nombreuses espèces . La flore L La faune Environ 60 espèces d’oiseaux pour la plupart nicheurs dont 5 remarquables ; es surfaces de pelouses laissées en prairie naturelle ont permis d’identifier : Pouillot fitis 5 lacs artificiels (sur 6,4 hectares) : le lac Supérieur, le lac Inférieur, le Grand lac des Ibis, le lac de la Station et le lac de Croissy ; 4 km de rivières ; 31 hectares de pelouses classées , dont 14 hectares de pelouses sablo - calcaires ; Une cinquantaine d’espèces végétales remarquables, 6 espèces menacées, avec souvent des populations exceptionnellement importantes ; Entre 3 et 7 espèces qui pourraient être protégées dès 2013/2014 (évolution de la réglementation à venir) ; 5 mammifères terrestres et 5 espèces de mammifères volants (chauve-souris) ; © Ali Taylor 500 hectares de superficie communale ; © Aliséa Plus de 260 espèces végétales sur moins de 100 hectares inventoriés ; Plus de 40 000 arbres dont 6 000 sur le domaine public. Hérisson Commun Trèfle semeur © Aliséa 6 espèces d’amphibiens dont une remarquable ; 2 espèces de reptiles ; 37 espèces d’insectes ; 12 espèces de lépidoptères (papillons) ; 5 espèces d’orthoptères (criquets) ; 7 espèces d’odonates (libellules) ; 10 espèces de coléoptères (scarabées). © Pixeltoo Renouée du Japon MIEUX COMPRENDRE LA BIODIVERSITE L a biodiversité : c’est la diversité du vivant : des milieux naturels ; des espèces ; des gènes. Aujourd’hui, on connaît près d’1,6 million d’espèces animales et végétales sur terre, sur 3,6 à 100 millions qui existeraient (selon les estimations). leur répartition et leur abondance dans les habitats naturels. De fait, elles détériorent, déplacent ou détruisent les espèces indigènes dans les forêts, les zones agricoles, les zones humides. La circulation des espèces © Aliséa Définition La disparition de la biodiversité L es causes sont diverses mais sont souvent liées à l’activité humaine. Les principales causes sont : 1 cause : la destruction des habitats. La modification du paysage par l’urbanisation croissante, le bétonnage, ont fragmenté les habitats, empêchant ainsi la circulation des espèces, nécessaire à leur alimentation et leur reproduction. © NASA ère 2 ème cause : la prolifération des espèces invasives. Ces espèces proviennent d’autres continents ou de pays voisins. Elles n’ont pas de prédateurs ou de concurrents qui permettraient de limiter de manière naturelle 3ème cause : la pollution. Elle est émise sous de nombreuses formes : pollution atmosphérique, pollution des sols et de l’eau, pesticides, matières particulaires et métaux lourds. La pollution peut également perturber les processus écologiques et la pollution lumineuse joue un rôle négatif pour de nombreuses espèces d’oiseaux. ZIEM = Zone d’Intérêt écologique Majeure U n réseau écologique comprend trois éléments de base : Disparition de la biodiversité = pertes de chance pour l’être humain Des zones noyaux : elles sont des puits de biodiversité. Ce sont des zones riches en espèces et en ressources nécessaires à leur développement. Des espèces disparaissent avant même qu’on les ait découvertes, privant ainsi les êtres humains de leur utilisation à des fins alimentaires, médicales, de fabrication, de cosmétiques ou tout simplement d’étude. Des corridors écologiques (ou « continuités écologiques ») : ils assurent les relations entre les zones noyaux. Ils peuvent être linéaires (haie boisée, bande fleurie, route, cours d’eau, talus…) ou ponctuels, parfois appelés « pas japonais ». La disparition d’une espèce entraîne l’effondrement de tout un système écologique en détruisant la chaîne alimentaire. Des zones tampons : elles protègent les zones noyaux et les corridors des influences extérieures potentiellement dommageables. Les trames vertes et bleues sont constituées de corridors écologiques La prise en compte des connexions entre les espaces naturels se traduit à l’échelon national par la création de la trame verte et bleue, découlant des réflexions du Grenelle de l’environnement (Loi Grenelle II de mai 2010) et concrètement par la réalisation du Schéma Régional de Cohérence Ecologique. Une superficie de 31 hectares (312 783 m²). LA NATURE DES SOLS DU VéSINET L a communauté végétale, c’est-à-dire les types de plantes et herbes spécifiques à un milieu, dépend du type de nature du sol, tant au niveau géologique qu’au niveau de l’humidité présente dans le sol. © brgm Au niveau géologique, la Seine a déposé des sédiments sur la plaine alluviale, mais également des matériaux sableux et caillouteux. L’eau passe à travers le sol poreux (elle « percole » dans les terres), les nutriments sont ainsi entraînés dans les profondeurs. Le Vésinet est donc constitué de milieux sableux secs et pauvres en nutriments, autrefois appelés « Garennes » et utilisés pour la chasse aux lapins. Ces caractéristiques créent de fortes contraintes écologiques sur les biotopes : Un sol sableux qui retient mal l’eau et les nutriments solubles tels que l’azote, le phosphore, le potassium, nécessaires aux espèces, avec cependant un apport satisfaisant en calcium et magnésium (terrasses alluviales peu décalcifiées). Un apport en eau dépendant de la nappe dans la craie : en été, la nappe phréatique descend, créant ainsi un stress hydrique très important. En 1604, le roi Henri IV achète le bois et le fait estimer : « terres non labourables, en friches, bruyères, hayes, buissons, pasturages et joignant icelles terres, une petite garenne peuplée de lapins». Le biotope Le terme biotope doit être entendu au sens large de « milieu indispensable à l’existence des espèces de la faune et de la flore ». C’est une aire géographique bien délimitée, dont les conditions particulières (géologiques, hydrologiques, climatiques, sonores…) sont nécessaires à l’alimentation, la reproduction, le repos de certaines espèces. LES 3 MILIEUX DU VESINET Il existe 3 types de milieux au Vésinet : Les milieux ouverts correspondant aux zones de pelouses et principalement situés dans l’espace public ; Les milieux boisés correspondant en majorité à l’espace privé ; Les milieux aquatiques constitués par les lacs et rivières et principalement situés dans l’espace public. © Paulo 1184 © Aliséa Pelouses en fauche tardive L e diagnostic écologique a mis en évidence la présence de pelouses sablo-calcaires qui sont remarquables à deux niveaux : Leur superficie : 7 ha de pelouses en bon ou très bon état ont été recensés et 7 ha en mauvais état mais susceptibles d’être restaurés assez aisément. La commune abrite donc environ 1 % du total de la surface des pelouses sablocalcaires intégrées au réseau Natura 2000 français, ce qui, selon l’évaluation du Ministère de l’Ecologie, fait du Vésinet un site important au niveau national pour la conservation de cet habitat particulièrement rare et menacé (moins de 2000 ha en tout dans le réseau Natura 2000 français). Leur typicité et leur richesse floristique : il est extrêmement rare de trouver autant d’espèces caractéristiques menacées sur un même site. © Aliséa Une cinquantaine d’espèces végétales remarquables a été identifiée sur ces pelouses dont le Trèfle semeur en danger d’extinction et qui a la particularité de semer lui-même ses graines en les enfouissant dans le sol. L’amélioration de l’état de certaines pelouses dégradées est possible en supprimant des facteurs défavorables, tels que les densités trop fortes d’oiseaux (Oies Bernaches du Canada) qui piétinent les pelouses ou la présence de robiniers, arbres qui en enrichissant le sol en azote appauvrissent la diversité végétale autour d’eux. Les gestes de la commune L a fauche tardive La gestion différenciée des espaces verts, qui consiste à « réaliser le bon entretien au bon endroit » se traduit sur les pelouses par des modes de tonte différents. Sur les pelouses présentant un intérêt floristique très fort, la commune a défini des zones prioritaires pour lesquelles elle pratique une fauche tardive. Cela signifie que la pelouse n’est tondue qu’une seule fois par an (en septembre) une fois que le cycle de reproduction des plantes a été effectué. Le cortège floristique est ainsi maintenu et de nombreuses espèces des prairies (papillons, crickets, oiseaux etc) peuvent s’alimenter et se reproduire au sein de ces espaces. Les autres zones ne sont tondues que de 5 à 7 fois par an. Les produits de la tonte sont finement broyés sur place et déposés sur le sol pour l’enrichir et l’humidifier. L a protection foncière Les pelouses sont classées au titre des Monuments et des Sites, elles sont donc inconstructibles. Les gestes citoyens L a gestion différenciée de vos pelouses La préservation de la flore ne doit pas être limitée qu’au domaine public. La mise en place dans un endroit de votre jardin d’une zone plus « sauvage » permettra à cette flore remarquable de se développer. Cet espace, même de quelques mètres carrés, doit être situé de préférence à l’écart des chemins de circulation pour éviter le piétinement et le dérangement. © Michael Appel Les milieux ouverts : les pelouses sablo-calcaires Demi-deuil L’entretien de cette « friche » se fait une fois par an à l’automne, avec exportation des produits de fauche (vous pouvez les mettre dans votre composteur). Les insectes pollinisateurs, essentiels à la vie ! Il s’agit d’insectes, en particulier les hyménoptères (abeilles), qui, en butinant les fleurs pour se nourrir, transportent du pollen d’une fleur à une autre et en assurent la pollinisation. Ces insectes sont indispensables à la production de graines, de fruits et légumes. 80 % des plantes ont absolument besoin des abeilles pour être fécondées. Pourtant ces insectes sont en déclin, menacés par les différents polluants présents dans la nature (insecticide, désherbant…). Globalement même si les chiffres ne sont pas arrêtés, 20 à 30 % des abeilles disparaissent chaque année (avec une augmentation du pourcentage ces dernières années). Voici les insectes remarquables des pelouses du Vésinet qui sont favorisés : l’Oedipode turquoise, espèce protégée en Ile-de-France l’Hespérie de l’alcée (ou L’Hespérie de la passe-rose), espèce déterminante de ZNIEFF le Demi-deuil, espèce déterminante de ZNIEFF Mais les populations d’insectes ordinaires sont aussi fortifiées et pérennisées. © Wikimédia Siga Grand Capricorne Les milieux boisés a ville compte 40 000 arbres implantés sur le territoire, dont 6 000 répartis sur le domaine public. Cet élément de paysage a donc une grande valeur patrimoniale pour le cadre de vie des Vésigondins,mais aussi pour la biodiversité, puisque les arbres et ici particulièrement les chênes, abritent un écosystème complet. Les gestes de la commune Les arbres publics sont élagués en taille douce raisonnée ; Une centaine d’arbres remarquables ont été inscrits dans le Plan Local d’Urbanisme ; L’arbre étant un être vivant qui naît, vit, se reproduit et meurt, sa durée de vie varie en fonction de son espèce, de sa localisation, des La faune des arbres du Vésinet conditions de milieu et de son état de santé. Les arbres comme le chêne, accueillent de nombreuses espèces : Les plus vieux arbres sont les chênes, dont certains ont Des oiseaux cavernicoles des feuillus : le Pic vert, le Pic épeiche et les plus remarquables Pigeon 250 ans. Colombin, Rougequeue à front blanc et Pic mar (qui affectionne particulièrement les chênes)… On recense plus de 160 espèces, 90% d’arbres à Des mammifères : l’écureuil roux, la Pipistrelle feuilles caduques, 10% commune, La Noctule commune… de conifères. Les espèces prépondérantes sont les Des insectes : le Grand Capricorne, les insectes marronniers, les érables et saproxyliques en général comme le Lucane Cerf-volant… les chênes. © Battyjan Pipistrelle L’analyse de l’état physique et phytosanitaire des 6 000 arbres publics a été réalisée en 2012 et est mise à jour régulièrement ; qu’ils ne soient pas dangereux, car ils présentent un grand intérêt pour la faune. Ils attirent insectes (parfois rares et protégés), petits mammifères et oiseaux (Picvert, Mésanges, Chauve-souris etc…) qui y font leur nid et se nourrissent de ses insectes. Le maintien du lierre sur le tronc des vieux arbres est également d’un grand intérêt, puisqu’il nourrit la faune en période hivernale grâce aux baies produites et augmente les potentialités de nidification. Le service Patrimoine arboré intervient gratuitement pour conseiller les Vésigondins sur la taille et la coupe des arbres (environ 250 visites terrain par an). Le barème de l’arbre va être lancé en 2013. Il permettra de donner une valeur économique aux arbres d’ornement et de répercuter en cas de préjudice son coût aux contrevenants. Les gestes citoyens Procéder à une gestion raisonnée de ses arbres Sauf dans le cas d’arbres remarquables, il vaut souvent mieux remplacer un arbre malade ou vieillissant, plutôt que de faire de « l’acharnement thérapeutique ». Le chêne est à privilégier d’autant qu’il permet l’accueil de nombreuses espèces intéressantes (Pic, Grand Capricorne). Les coupes de chênes sont donc à éviter. Mais il est aussi intéressant de conserver de vieux arbres à cavités, des arbres morts sur pied ou à terre sous réserve © Aliséa L Tailler ses arbres : La charpente de l’arbre, son port et son allure générale sont importants pour son équilibre (résistance au vent) et pour l’esthétique. Une taille doit respecter ces paramètres sans modifier l’allure générale : on ne doit pas voir qu’il a été taillé. La taille d’une branche est un geste qui paraît anodin mais qui peut s’avérer néfaste pour la survie de l’arbre, en occasionnant une blessure qui peut s’infecter. Par conséquent c’est un acte « chirurgical » qui doit être réfléchi et réalisé par une entreprise compétente et respectueuse des pratiques préconisées par la commune. © Patrick Charpiat Quelques principes pour tailler une branche : Planter une haie champêtre mixte Une haie champêtre mixte est un boisement linéaire de 1 à 5 mètres de largeur sur un ou deux rangs d’arbres. La coupe d’une branche de plus de 10 cm de diamètre laisse une blessure difficile à cicatriser. La taille doit normalement être pratiquée avec du matériel stérilisé. à défaut, il faut veiller à nettoyer les outils après toute intervention sur un arbre malade. Il n’est pas recommandé d’intervenir sur les plaies (blessures de l’écorce, branches sectionnées), le remède étant souvent pire que le mal. L’application de vernis ou de goudron de Norvège sur les plaies est à éviter ; elle favorise le développement des micro-organismes et des foyers de pourriture et empêche le processus naturel de cicatrisation. Les techniques de taille sont détaillées dans le « Livre vert des arbres » disponible au C.I.A. V. Les gains de ce type de haies sont multiples puisqu’elles ont une action brise-vents efficace, elles participent à prévenir la sécheresse, les inondations et l’érosion des sols. Par ailleurs, elles permettent à la faune locale (les oiseaux, les insectes, les petits mammifères…) de trouver des zones de refuge et de transit, des lieux de nidification et des réservoirs de nourriture. © Crystal leigh Shearin L’arbre cicatrise mieux en période de végétation (de mars à octobre). Il a du mal à réagir dans les périodes de sécheresse (juillet-août). Les tailles doivent donc être réalisées de mars à juin ou de septembre à octobre. Cependant, dans le cadre d’une démarche écologique, il est préférable d’éviter d’intervenir en période de nidification. L’idéal est donc de tailler les arbres de septembre à octobre. champêtre sur le territoire du Vésinet (une liste d’espèces recommandées est disponible dans le Plan Local d’Urbanisme) : Aubépine à un style (Crataegus monogyna) Buis (Buxus sempervirens) Charmille (Carpinus betulus) Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) Fusain d’Europe (Euonymus europaeus) Genêt à balais (Cytisus scoparius) Genévrier commun (Juniperus communis) Nerprun purgatif (Rhamnus catharticus) Noisetier (Corylus avellana) Prunellier (Prunus spinosa) Troêne (Ligustrum vulgare) Viorne lantane (Viburnum lantana)… éviter les haies mono-spécifiques Les espèces à planter pour composer votre haie champêtre doivent être adaptées à notre région et à ses conditions de sols (calcaire, sableux, degré d’humidité…). Lorsque vous achetez des plants chez un pépiniériste exigez l’espèce qui correspond au nom latin. En effet, si vous demandez un troène, vous pourriez vous retrouver avec un Troène de Californie (espèce non locale) au lieu d’un Troène commun (espèce locale). à titre d’exemple, voici une liste d’espèces intéressantes pouvant constituer une haie Devenues quasi systématiques en milieu urbain, les haies composées d’une seule espèce se révèlent d’intérêt limité en termes de biodiversité d’où leur appellation de « béton vert » ! Les haies de Thuyas (majoritaires dans les contextes urbains) acidifient les sols et produisent de ce fait un humus impropre à la vie ! © Arbre.org © Ghislain 38 Serin Cini © Aliséa catalogue de la flore vasculaire d’île-de-France réalisé par le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien qui indique le caractère invasif des espèces floristiques. Les milieux milieux aquatiques aquatiques Les L © Luc Viatour a ville compte cinq lacs artificiels sur 6,4 hectares et un réseau de 4km de rivières. Bien que le diagnostic écologique n’ait pas identifié d’espèces remarquables sur ces milieux, ils constituent pour certaines espèces un lieu de Libellule nourrissage, de reproduction et de vie notamment pour certaines espèces comme les amphibiens. L’amélioration des berges permettrait d’augmenter le potentiel d’accueil sur le territoire en remplaçant des berges artificielles bétonnées par une berge plantée de plantes aquatiques avec une pente plus douce. Ces aménagements permettraient à de nombreuses espèces telles que les libellules de trouver des zones favorables pour la reproduction. La Ville a donc commencé à revégétaliser une zone de berge du Lac des Ibis. Les espèces exotiques envahissantes du Vésinet I l s’agit d’espèces végétales ou animales qui vont proliférer et progressivement remplacer les espèces locales naturelles. Les invasives, le plus souvent exotiques (non locales), mettent en péril le fonctionnement des écosystèmes et contribuent à la perte de la biodiversité. ©Gossipguy Au Vésinet, les principales espèces exotiques envahissantes recensées sont : la Renouée du Japon, le Bambou, le Robinier faux-acacia, l’Ailante glanduleux pour les espèces végétales et la Tortue de Floride, la Bernache du Canada, la Perruche à collier, la Coccinelle de Chine pour les espèces animales. Les gestes de la commune L a Ville a annexé au Plan Local d’Urbanisme la liste des essences à planter au Vésinet ainsi que la liste des plantes à éviter. Cela a pour objectif de permettre aux habitants d’éviter d’implanter, dans leur jardin, des espèces exotiques envahissantes ou inadaptées au contexte local qui mettraient en péril les espèces autochtones et contribueraient à une perte de la biodiversité. Les gestes citoyens A Perruche à collier vant tout achat, pensez à vérifier si les espèces végétales ou animales sont identifiées comme invasives (www.europe-alienes.org) ou grâce au Par ailleurs, il faut procéder à l’arrachage lorsqu’une espèce de votre jardin est notée comme espèce exotique envahissante avérée. Attention, des précautions doivent être prises dans certains cas, il faut donc vous rapprocher de votre commune ou d’un organisme spécialisé (association ou entreprise). En effet, certaines espèces peuvent être particulièrement dangereuses pour l’homme, comme la Berce du Caucase qui provoque des brûlures importantes, ou pour l’environnement, comme la Renouée du Japon ou la Jussie dont le moindre fragment peut repousser. (NAC) dans la nature, car cela impacte les espèces locales. Par exemple, le Tamia de Sibérie prend peu à peu la place de notre écureuil roux, la Perruche à collier chasse le Pigeon colombin de sa cavité ou encore la Tortue de Floride, carnivore les premières années, qui se nourrit de petits poissons, de crustacés ou d’insectes. Bernaches Enfin, il ne faut pas relâcher les Nouveaux Animaux de Compagnie Les oiseaux d’eau exotiques et la Bernache du Canada Les oiseaux d’eau exotiques ont été identifiés comme étant la seconde cause de dégradation des zones humides et trois d’entre elles font partie de la liste des 100 espèces les plus préoccupantes du programme DAISIE (Delivering Alien Invasive Species Inventories For Europe) : Erismature Rousse, l’Ibis sacré et la Bernache du Canada. La Bernache du Canada a été introduite à des fins principalement ornementales en Angleterre dès le 17ème siècle, puis dans le reste de l’Europe au 20ème siècle. Elle s’est développée de manière importante ces dernières années. Les principaux impacts de la Bernache du Canada sont : le surpâturage des pelouses, qui en arrachant l’herbe peut conduire à la mise à nu du sol ; le brûlage des gazons, pelouses et autres espaces verts provoqué par l’acidité des fientes ; la destruction partielle ou totale de cultures agricoles ; le risque de pollution des eaux de baignade pouvant avoir des conséquences sur la santé humaine (transmission de la conjonctivite et du botulisme par exemple) ; la concurrence avec les espèces locales : une concurrence alimentaire mais aussi territoriale ; le risque d’hybridation, principalement avec les oies sauvages (Oie cendrée et Oie rieuse notamment) et les oies domestiques, mais aussi, plus rarement, avec le Canard colvert et la Bernache nonnette. Ces hybridations conduisant à une pollution génétique. Attention : Nourrir cette espèce conduit à sa sédentarisation. Le nourrissage de la faune sauvage est interdit sur le territoire du Vésinet par arrêté municipal en date du 16 octobre 2008. © Scuglik Une superficie de 31 hectares (312 783 m²). La faune du Vésinet e nombreuses espèces ont été recensées sur le territoire. Certaines en nombre important comme le Hérisson d’Europe. Compte-tenu du caractère urbain de la commune et de la pression foncière exercée, les lieux propices pour la reproduction, la nidification, le repos ou l’hibernation peuvent être de plus en plus difficiles à trouver. En effet, les greniers sont de plus en plus aménagés diminuant les possibilités de refuge notamment pour les chauves-souris et certains oiseaux nocturnes, les anfractuosités sont bouchées (fissures, mur de pierre rejointé) diminuant les caches pour les insectes et les reptiles. Cet ensemble de facteurs provoque un impact négatif sur la faune remarquable et ordinaire. Les gestes de la commune Le Vésinet agit déjà dans ce domaine avec la pose de nichoirs à mésange, mais aussi de nichoirs sur radeau pour les canards et poules d’eau. Une dizaine d’observatoires à insectes a été installée dans les espaces et établissements publics, offrant un lieu de protection et de reproduction pour des espèces comme les coccinelles, les papillons de nuit ou encore les abeilles solitaires. Pour les favoriser, un abri pour chauvesouris est indispensable en journée. Il est à fixer entre 2,5 et 5 mètres du sol, suivant la hauteur du vol des Chauves-souris. Suivant la saison ou leur préférence, plusieurs orientations sont possibles : l’idéal est de fixer 3 abris à Chauves-souris sur le même arbre, l’un vers le Nord et les autres vers le Sud - Sud-Est. La taille de la fente d’entrée déterminera l’espèce « locatrice » . Hirondelle rustique © Cohabiter avec la nature Les gestes citoyens L’installation d’abris pour la faune Des animaux, en contexte urbain, peuvent nécessiter un coup de pouce en hiver notamment pour hiberner comme le Hérisson, la Chauve-souris, la Belette, la Coccinelle, le Bourdon… Compte tenu de la concentration importante de Hérissons sur le territoire, la réalisation d’abris en faveur de cette espèce parait intéressante. Le Hérisson : Pour le Hérisson qui commence à rechercher un abri à la fin de l’automne, il existe plusieurs possibilités : - Le tas de bois, de branches ou de feuilles que vous pouvez constituer lors de travaux d’élagage ou d’entretien. - L’achat ou la création d’un abri spécifique. De nombreuses solutions peuvent donc être mises en place pour créer des lieux de substitution. Il existe pourtant des solutions comme placer une planche sous le nid ou installer des planches d’accueil à des endroits moins préjudiciables. © Aliséa D La Chauve-souris : Insecticide naturel, un individu mange près de 300 à 500 insectes par nuit (notamment les moustiques) soit environ 60 000 par an ! La pose de nichoirs La pose de nichoirs en bois se fait pendant l’hiver, période durant laquelle les oiseaux recherchent un site où nicher. Il se pose en hauteur (entre 2 et 7 mètres) sur un tronc, un mur, un poteau. Si vous décidez de le fixer sur un arbre, quelques précautions sont à prendre : Le cas de l’Hirondelle Cette espèce insectivore est menacée en France (sur 13 ans : – 36 % pour l’Hirondelle rustique et – 84 % pour l’Hirondelle des fenêtres). En effet, l’utilisation d’insecticides et le manque de matériaux (terre argileuse) ou de structures adaptées (façades trop lisses) pour construire son nid, conjugués à la destruction des nids par des propriétaires voulant éviter les nuisances dues à leurs excréments, contribuent à son déclin (il faut environ 10 jours à l’hirondelle pour construire un nid). - Pour éviter de blesser l’arbre en l’installant, vous pouvez utiliser une vieille chambre à air ou mettre des cales en bois entre le tronc et votre fil de fer. Dans ce dernier cas, il faudra desserrer l’attache chaque année pour compenser la croissance de l’arbre. - Ne le posez pas sur une branche, afin de ne pas faciliter le travail des prédateurs comme le chat. - Il est à placer de préférence dans un endroit calme et son ouverture doit être opposée aux vents et pluies dominants. © Aliséa © Trash 6 Nid de rouges-gorges Grenouille Rousse La pollution des nappes phréatiques L Toutefois, vous pouvez facilement en réaliser vous-même avec vos enfants en tenant compte des spécificités du nid de l’espèce que vous souhaitez accueillir. Il faudra veiller à nettoyer les nids en automne. En effet, les oiseaux prospectent en hiver leur site de nidification. nichoirs Protection réglementaire des espèces et de leurs nids Articles L 411-1 et suivants du Code de l’Environnement et Arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire : La destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation et - qu’ils soient vivants ou mortsle transport, le colportage, la détention, la mise en vente, la vente ou l’achat, mais également l’enlèvement ou la destruction des œufs ou des nids, ainsi que la destruction, l’altération ou la dégradation des milieux où vivent ces oiseaux sont interdits et répréhensibles. Tout responsable d’une telle infraction s’expose à une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 € et / ou à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 1 an (art. L 415-3 du Code de l’environnement). © Andrzej Skwarczynski Il existe désormais des en vente chez les pépiniéristes pour de nombreuses espèces comme les Mésanges bleues et charbonnières, la Sitelle torchepot, le Rouge-gorge, l’Hirondelle… Les substances actives contenues dans les produits pesticides sont efficaces parce qu’elles sont toxiques. Elles présentent donc un risque pour l’homme (dégradation de la qualité de l’eau potable et problèmes de santé publique) et les écosystèmes. Elles sont entraînées par les eaux de ruissellement à travers le sol et se retrouvent dans les nappes souterraines qui servent à l’alimentation en eau potable. De plus, au Vésinet, tous les ruissellements de pesticides qui se retrouveraient emportés dans les caniveaux vont directement polluer la Seine (pas de traitement). Le sol du Vésinet étant sableux, les risques de pollution des eaux souterraines et nappes phréatiques sont encore plus importants. Les gestes de la commune La commune du Vésinet s’est engagée dans une démarche zéro pesticide. Les pelouses et espaces verts sont entretenus sans produits phytosanitaires depuis 2010. Les gestes de la population La lutte biologique La lutte biologique se base sur la destruction des parasites par leurs prédateurs naturels. Il s’agit donc de protéger et de favoriser ces « prédateurs» afin d’en faire des « auxiliaires» des jardiniers. Nos amis les « auxiliaires » : Les Araignées Elles ont souvent une mauvaise image. Il est pourtant important de ne pas les détruire, car elles dévorent en grande quantité toutes sortes d’insectes. A titre d’exemple, quelques Epeires diadème sont capables de détruire plus de 2 kg d’insectes à l’hectare sur une année ! © Jaleainc es produits phytosanitaires ( pesticides, herbicides, fongicides ) sont des produits chimiques de synthèse. Ils sont abondamment utilisés en milieu agricole, dans les espaces verts et les jardins afin de lutter contre les organismes « nuisibles » ou pour empêcher le développement de la flore spontanée, appelée communément « mauvaises herbes ». Chaque nichoir, par sa forme et le diamètre de son ouverture, est spécifique à une espèce. Araignée La Coccinelle Elle fait partie des meilleures auxiliaires des jardiniers. Les adultes et les larves de Coccinelles s’attaquent essentiellement aux Pucerons, mais aussi aux Aleurodes (appelés aussi Mouches blanches qui détruisent les plantes en suçant leur sève) et aux Cochenilles. Une seule coccinelle © Kodakgold © Aliséa Myosotis Chrysope Une seule larve peut consommer jusqu’à 500 pucerons pendant son développement (d’une durée de 3 semaines). La Musaraigne Plus petite que la souris, la Musaraigne n’en est pas moins une redoutable prédatrice. Carnivore, elle n’occasionne pas de dégât aux cultures car elle se nourrit essentiellement d’insectes et de vers. Les Chauves-souris Contrairement aux légendes, les Chauvessouris ne s’agrippent jamais aux cheveux et ne sucent pas le sang des hommes. Par contre, elles mangent en une nuit l’équivalent de leur poids en insectes et papillons nocturnes comme les Pyrales et les Phalènes, insectes très nuisibles aux plantations. Les Mustélidés Les représentants les plus connus des mustélidés sont la Belette, l’Hermine ou la Fouine. Même s’ils font des dégâts dans les poulaillers, les Mustélidés éliminent un grand nombre de Rats, de Campagnols et de Mulots. Les Oiseaux Les oiseaux sont des aides précieuses au jardin. Même si certains consomment quelques fruits (bandes d’Etourneaux, Les Amphibiens Les Amphibiens détruisent les insectes et larves d’insectes aquatiques (moustiques, limaces, chenilles). La création et la préservation des mares permettent leur survie. Fauvette à tête noire Merles etc…) et quelques légumes, la majorité des oiseaux est insectivore comme les Mésanges, les Martinets, les Hirondelles et les Roitelets. Une Mésange mange presque son poids par jour en insectes. Même les Moineaux sont utiles et malgré leur abondance apparente, les effectifs ont tendance à diminuer ; à eux seuls, ils dévorent plus de hannetons que les autres oiseaux cités. Les Merles, malgré les prélèvements qu’ils effectuent au potager et au verger, éliminent de nombreux insectes et leurs larves. Les Pics se nourrissent d’insectes et de larves cachés sous l’écorce des arbres. Les associations bénéfiques de plantes Pour éviter d’utiliser des moyens chimiques de lutte contre les parasites vous pouvez associer des plantes. Des fleurs pour protéger les légumes : - Plantez des Myosotis autour de vos pieds de framboisiers pour éloigner les vers du framboisier ; - Les Soucis ont la réputation de tenir à distance les insectes. Plantez-en dans votre potager en les mariant aux carottes, aux choux et aux laitues ; - Plantez des Capucines entre vos rangs de tomates, choux, carottes, pommes de terre et haricots pour les protéger des mouches blanches (aleurodes) ; - Mariez les œillets d’Inde aux Tomates, Choux, Haricots, Carottes, Pommes de terre et Poireaux. Ils éloignent les vers et les mouches blanches (aleurodes). Leur odeur fait fuir bon nombre d’insectes et ils favorisent le développement des tomates ; - Déposez des branches de Genêt entre vos rangs de choux pour lutter contre la chenille du chou ; - Pour augmenter votre production de haricots, plantez parmi eux des Pois de senteurs qui attireront les insectes pollinisateurs. Des plantes aromatiques pour protéger les légumes et les fleurs : - Plantez de la Ciboulette aux pieds des rosiers pour lutter contre l’oïdium. - Utilisez le Romarin et le Thym pour éloigner les pucerons et la piéride du chou. - La Lavande et la Menthe tiendront à distance les fourmis, mais aussi les pucerons. - La Tanaisie protège des vers gris, des fourmis et des doryphores. Des légumes pour protéger… des légumes : - La Tomate près du chou tiendra à distance la piéride. - En association avec la Menthe ou de la Sauge, le Fenouil protègera les choux des chenilles et des papillons. © gerbeaud.com © Entomart La Chrysope (ou lion des pucerons) La Chrysope est un insecte au corps vert allongé et aux longues ailes transparentes. Elle est assez fréquente dans les parcs et jardins. La jeune larve, très active, est un redoutable prédateur qui s’attaque aux acariens, pucerons, aleurodes et aux cochenilles. Le Hérisson Redoutable prédateur des limaces, le Hérisson est un auxiliaire apprécié des jardiniers (cf. page dédiée aux abris). © Aliséa peut manger plus de 100 Pucerons dans la journée. On peut désormais acheter par correspondance ou dans certaines jardineries des larves de coccinelles mais attention de ne pas acheter des coccinelles chinoises qui remplacent peu à peu notre coccinelle nationale. Toutefois, les coccinelles ne survivent pas aux gelées tardives. © juhanson Héron cendré TESTER VOS CONNAISSANCES Pour quelles espèces cet arbre à cavité est-il favorable ? A : Les oiseaux B : Les amphibiens C : Les insectes © Aliséa Plusieurs réponses possibles. Quelle est la particularité de cette espèce ? A : Elle est carnivore B : Elle est aquatique C : Elle stocke l’eau pour résister à la sécheresse Quelle est cette espèce en danger d’extinction ? A : Le Trèfle strié B : Le Trèfle scabre C : le Trèfle semeur Quelle est sa particularité ? A : Il sème lui-même ses fruits B : Il sème lui-même son pollen C : Il sème lui-même ses graines Pourquoi ne faut-il pas nourrir les Bernaches du Canada ? A : L’obésité leur est fatale B : Elles sont exotiques envahissantes C : Elles sont en concurrence avec les espèces locales D : C’est interdit Pourquoi ne faut-il pas tondre trop régulièrement certaines zones ? A : Car les pelouses colorées apportent un plus esthétique à la ville B : Pour favoriser la biodiversité C : Pour permettre aux plantes de se reproduire D : Pour conserver les espèces en voie de disparition Le grand Capricorne est-il une espèce nuisible ? A : Oui, il attaque les arbres et les fait mourir B : Non, il ne s’attaque qu’aux vieux arbres déjà mourants. Ce livret a été réalisé grâce au soutien de la Région île - de - France et de la Lyonnaise des Eaux - Suez. Rédaction : Aliséa, 152 av de Paris 78000 Versailles (01 39 53 15 84) Contribution Juliette Guigue, Josyane Husson, Bruno Dupuis, Julien Wagner Mise en page : Marie Bruggeman Crédit photographiques : Couverture : Serin Cini © Ghislain 38 Quatrième de couverture : Orpin réfléchi © Aliséa - B Abraham éditeur : Le Service Développement Durable pour la Ville du Vésinet - 2013 Imprimé sur papier Cyclus Print recyclé. Réponses : Question 1 : A et C - Question 2 : C - Question 3 : C - Question 4 : C - Question 5 : B, C et D - Question 6 : A, B, C et D - Question 7 : B Ville du Vésinet Hôtel de Ville 60, boulevard Carnot 78110 Le Vésinet www. levesinet. fr Tél : 01 30 15 47 00