SAHEL ET AFRIQUE DE L`OUEST Perspectives sur la Sécurité

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SAHEL ET AFRIQUE DE L’OUEST
Perspectives sur la Sécurité alimentaire
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juillet à décembre 2009
Figure 1. Estimation des conditions courantes de sécurité
La situation alimentaire dans la région est alimentaire, mai-juin 2009.
globalement satisfaisante avec, toutefois, certains groupes de populations en insécurité alimentaire élevée au Niger, Tchad et en Mauritanie pour des raisons de d’insécurité civile, des déficits locaux des productions agropastorales enregistrée en 2008/09 et des niveaux élevés des prix des denrées alimentaires. Les disponibilités alimentaires sont suffisantes pour couvrir les besoins dans la région à la faveur des bonnes productions enregistrées en 2008 et des importations de riz rendues plus faciles qu’auparavant suite à la baisse d’environ 30 pour cent de son prix sur le marché international. Les Pour plus d’information sur l’échelle d’insécurité du FEWS NET prière de
produits alimentaires circulent normalement sans consulter: www.fews.net/FoodInsecurityScale
entrave formelle. Source: FEWS NET
Les prix des céréales les plus consommées sont restés globalement stables jusqu’en mai 2009. Cependant, leurs niveaux très élevés, limitent l’accès aux aliments pour les ménages dépendant des marchés, notamment ceux vivant dans les zones structurellement déficitaires du Sahel et dans les milieux urbains et périurbains pauvres. Au sud des pays du Golfe de Guinée, la petite saison agricole (mars‐juin) arrive à terme avec de bonnes perspectives de récoltes. Aussi, la principale campagne agricole (avril‐octobre) 2009/10 a démarré depuis avril sur l’ensemble des pays du Golfe de Guinée avec des pluies suffisantes et régulières au sud. Au nord des pays du Golfe de Guinée et dans les parties sud des pays du Sahel on assiste à un démarrage timide de la campagne agricole. Les zones sud du Burkina Faso, du Mali et du Tchad et le nord du Nigeria n’ont connu un démarrage effectif qu’en juin avec l’intensification des pluies. Le scenario le plus probable de la sécurité alimentaire est basé sur des prévisions climatiques saisonnières (juillet‐août‐
septembre) qui prévoient des pluies déficitaires sur la majeure partie du Sahel occidental. Les perspectives alimentaires seront moins favorables dans cette région à cause des mauvaises conditions de développement des cultures et des pâturages et d’une hausse prévisible des prix des céréales pendant la soudure. FEWS NET Afrique de l’Ouest
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for International Development or the United States Government.
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sécurité alimentaire
juillet à décembre 2009
Calendrier saisonnier et événements critiques Source: FEWS NET Conditions actuelles de la sécurité alimentaire La situation alimentaire actuelle dans la région est globalement satisfaisante avec, toutefois, certains groupes de populations en insécurité alimentaire élevée au Niger, Tchad, et en Mauritanie pour des raisons de d’insécurité civile, des déficits locaux des productions agropastorales enregistrée en 2008/09, et des niveaux élevés des prix des denrées alimentaires par rapport à la moyenne nominale quinquennale. Le sud des pays côtiers se trouve en pleine période de soudure pendant qu’elle vient juste de démarrer dans le Sahel. Les bonnes productions céréalières 2008/09 au Sahel et en Afrique de l’Ouest révisée en juin 2009, s’élèvent à 56 267 000 tonnes, soit 17 pour cent de plus par rapport à celle de 2007. Dans les pays du CILSS, elle se chiffre à 17 740 000 T soit 30 pour cent de plus par rapport à 2007 et 29 pour cent de plus par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les productions de tubercules et de légumineuses ont également atteint des niveaux record. A la faveur des bonnes productions successives, les stocks paysans seraient normalement reconstitués et cela donne l’espoir que les paysans bénéficieraient en générale de meilleures conditions alimentaires cette année pour exécuter les travaux champêtres pendant la période de soudure. Sur le plan mondial, la production de riz a augmenté de 2,3 pour cent (soit un record évalué à 666 millions de tonnes) ce qui s’est traduit par la baisse des prix d’environ 30 pour cent, sans toutefois, retrouver leur niveau de 2007. Les prix des principales céréales (blé, maïs, sorgho) sont également en baisse (39 pour cent, 31 pour cent et 38 pour cent respectivement) par rapport au premier semestre de 2008. Cependant, ces baisses ne se sont pas tout de suite répercutées sur les marchés du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest où les prix, malgré une légère baisse en début d’année 2009 et leur relative stabilité jusqu’en mai 2009, restent toujours très élevés. Pour toues les céréales, les prix sont globalement supérieures à leur niveau moyen des cinq dernières années. Pour le riz, sur la majorité des marchés, les niveaux actuels sont nettement supérieurs aux niveaux exceptionnels de 2005. Dans la région, les disponibilités alimentaires sont globalement moyennes à bonnes et celles‐ci profitent d’une circulation adéquate entre les pays de la région et à l’intérieur des pays. Par contre, les niveaux encore élevés des prix rendent difficile l’accès aux céréales pour la majorité des populations fortement dépendant des marchés pour leur approvisionnement. Les consommateurs n’ont pas eu beaucoup de possibilités de substitution cette année, car les prix de tous les produits ont augmenté simultanément depuis 2008 en les laissant peu d’alternatives : diminution des quantités de céréales au profit des tubercules et des végétaux, l’abandon de certaines dépenses essentielles (santé, éducation et investissement) et non essentielles (cérémonies et fêtes), la diminution de la solidarité sociale, etc. Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine
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À cause essentiellement du niveau élevé des prix sur les marchés, les stocks commerçants, les banques de céréales villageoises et les stocks publics n’ont pas pu être reconstitués à souhait. En fin mars, le niveau de reconstitution de stocks gouvernementaux de sécurité variait entre 20 et 58 pour cent selon les pays. Les achats des commerçants et des offices céréaliers ont duré cette année plus longtemps que d’habitude, jusqu’en avril‐mai dans certains pays au lieu de janvier‐
février au plus tard. Cette situation, causée en grande partie par la faiblesse de l’offre des producteurs, a beaucoup contribué au maintien des prix à un niveau élevé dans la région. La faiblesse des niveaux des stocks publics, commerçants et des banques diminue les capacités de réponses des structures pour faire aux crises localisées et augmente en même temps le risque de dysfonctionnements localisés du marché pendant la période de soudure. La crise financière et économique internationale, avec son corolaire de rétrécissement des envois des migrants et des exodents, contribue d’avantage à diminuer les revenus des populations rurales, périurbaines et urbaines fortement liées aux stratégies migratoires comme moyen d’existence. Figure 2. Cumuls pluviométriques (mm) – du 1er avril au 10 juin
La petite saison agricole (mars‐juin) au sud des pays du 2009.
Golfe de Guinée, arrive à terme avec de bonnes perspectives de récoltes. Dans la même région, la principale campagne agricole (avril‐octobre) 2009/10 connaît une bonne progression à cause des pluies suffisantes et régulières. Les cumuls pluviométriques enregistrés du 1er avril au 10 juin ont atteint par endroits 800 mm, ce qui a permis jusque là un déroulement normal de la saison agricole dans cette région (Figure 2). Dans le sud‐est du Sénégal, de la Guinée Bissau, le nord de la Guinée Conakry et de la Côte d’Ivoire, du sud‐est du Mali, de la moitié sud du Burkina Faso et du Tchad et les extrêmes nord du Nigeria, on observe une installation tardive de la saison agricole suite à des Source : FEWS NET/USGS
déficits pluviométriques prolongés (Figure 3). Le retard du début de la saison varie entre 10 et 40 jours dans les zones les plus affectées aussi bien dans le sud des Figure 3. Anomalies du début de la saison (avril-octobre) 2009.
pays du Sahel qu’au nord des pays côtiers. Actuellement, les déficits locaux de productions (pastorales et céréalières), la hausse des prix des denrées alimentaires engendrant l’érosion du pouvoir d’achat des acheteurs, et l’insécurité civile expliquent les niveaux actuels d’insécurité élevés. Les groupes les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire sont les cultivateurs, pasteurs, et agropasteurs vivant dans les zones de déficits structurels de production et les ménages à faibles revenus en milieu rural et urbain que dans les zones d’insécurité civile au nord du Niger, du Source: FEWS NET/USGS
du Tchad, et de la Mauritanie (Figure 1). A leur endroit, il est recommandé de continuer les actions d’atténuation du risque alimentaire par le renforcement des activités génératrices de revenus (cash for work) et de disponibilité alimentaire (food for work, Banque Céréalière Villageoise, Vente à prix modéré). Un suivi rapproché des zones présentant de fortes probabilités de déficits pluviométriques entre juillet et septembre est impératif. Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine
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Scénario le plus probable de la sécurité alimentaire juillet‐décembre 2009 L’analyse du scenario le plus probable de la sécurité alimentaire pendant la période juillet‐décembre 2009 est basée sur les résultats des prévisions climatiques saisonnières faites par l’ACMAD pour la période juillet‐août‐septembre 2009 (Figure 3). Selon ces prévisions pour la période juillet‐août‐septembre 2009, il est attendu : - Sur la zone I : une pluviométrie déficitaire en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie, en Guinée Bissau, au nord‐ ouest de la Guinée Conakry, au sud‐ouest et au centre du Mali ; - Sur la zone II : une pluviométrie normale à tendance déficitaire sur le Sahel central comprenant l’est du Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, les nord des pays du Golfe de Guinée, de la Côte d’Ivoire au Cameroun ; - Sur la zone III : une pluviométrie excédentaire sur le sud des pays du Golfe de Guinée. Le scénario le plus probable se fonde sur un déroulement Figure 4. Prévisions climatiques saisonnières juillet-aoûtmitigé de la campagne agricole dans le nord des pays du septembre 2009.
Golfe de Guinée et au Sahel avec particulièrement des cumuls pluviométriques inférieurs aux normaux pour le Sahel occidental. Il n’y aura pas de sécheresse généralisée pouvant occasionner des mouvements précoce de la population et aussi une bonne répartition des pluies pourrait atténuer l’impact des sécheresses localisées. Contrastant avec le Sahel occidental, il est prévu un déroulement quasi normal de la saison au sud des pays du golfe de Guinée jusqu’au Cameroun avec des cas d’inondations par endroits (Figure 4). Selon les prévisions climatiques Le sud‐est du Sénégal, de la Guinée Bissau, le nord de la Guinée Conakry et de la Côte d’Ivoire, du sud‐est du Mali, de la moitié sud du Burkina Source : ACMAD
Faso et du Tchad et les extrêmes nord du Nigeria devront Figure 5. Anomalies de la pluviométrie cumulée juilletrecevoir des quantités de pluies déficitaires et normales à août-septembre 2009 selon les prévisions climatiques
déficitaires pour la période juillet‐août‐septembre. A moins saisonnières.
que la répartition soit bonne dans le temps et l’espace, on pourra alors espérer sur de bonnes récoltes dans ces zones. Si non, le démarrage déjà tardif de la saison dans certaines zones de cultures et les prévisions saisonnières défavorables, présagent des productions céréalières moyennes à l’échelle de ces deux sous régions de l’Afrique de l’Ouest. A l’exception de ces zones, le début de la saison est normal ou en avance de 10 à 20 jours (Figure 3) avec des conditions hydriques de sols moyennes à bonnes. Si celles se maintiennent on pourra s’attendre à de bons niveaux de récoltes. Dans le sud des pays du Golfe de Guinée, les bonnes récoltes de la petite saison (mars‐juin) et la progression quasi normale de la grande saison agricole (avril‐octobre), Source : FEWS NET/USGS
augurent de bonnes perspectives alimentaires à partir de juillet et une fin normale de la période de soudure avec une mise en marché des premières récoltes de maïs et de tubercules. Cela contribuera à augmenter les disponibilités alimentaires aussi bien dans les pays du Golfe de Guinée qu’au Sahel. La stabilité des prix pourraient alors continuer si aucun évènement majeur ne viendrait perturber le déroulement de la campagne et la libre circulation des produits alimentaires. D’ores et déjà, une tendance à la baisse du prix du maïs est perceptible sur les marchés des pays côtiers comme Bouaké en Cote d’Ivoire, Kara et Dapaong au Togo, Cotonou et Bohicon au Benin, et Dawanau (le plus important marché céréaliers de l’Afrique de l’Ouest) à Kano au Nigeria. Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine
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Cependant, avec des perspectives de productions moyennes au nord des pays du Golfe de la Guinée et dans le Sahel centre et Est (une partie du Mali, Burkina, Niger, Nord‐Nigeria et Tchad) et des productions en dessous de la moyenne à l’Ouest du Sahel (moitié Ouest du Mali, Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau), le fonctionnement du marché peut être perturbé dès les premiers constats irréversibles de mauvaise installation de la campagne en juillet. Les prix des céréales connaîtront, comme d’habitude, une hausse saisonnière pendant la soudure. Dans un contexte de prix suffisamment élevés, cette hausse saisonnière pourrait aboutir à des niveaux similaires à 2008. Les niveaux des prix seront tellement élevés que les niveaux moyens des récoltes attendues au Sahel et au nord des pays du Golfe de Guinée ne permettront pas leur baisse attendue pendant la période des récoltes entre octobre et décembre 2009. Cette hausse très probable des prix de céréales pendant la période de soudure couplée à l’embonpoint médiocre des animaux en début d’hivernage réduiront les termes de l’échange bétail/céréales pour les pastoralistes et les agropastoralistes. Les éleveurs pourront se remettre à partir du mois d’août avec les disponibilités accrues de pâturage et de lait, mais au même moment, les cultivateurs y compris les grands producteurs deviendront, par l’épuisement de leurs stocks, des acheteurs nets dépendant donc des marchés de moins en moins approvisionnés pendant la saison des pluies. Les groupes les plus vulnérables seront les pasteurs, agropasteurs et cultivateurs vivant dans les zones de déficits de production et les ménages à faibles revenus vivant aussi bien en milieu rural et urbain que dans les zones d’insécurité civile au nord du Niger et du Mali et à l’Est du Tchad. Par conséquent, les perspectives alimentaires pendant la période juillet‐
septembre seront globalement moins favorables au Sahel et par endroits au nord des pays côtiers à cause de l’installation tardive de la saison, des mauvaises conditions de développement des cultures et des pâturages, d’une hausse prévisible des prix des céréales et d’une exacerbation des taux de malnutritions chroniquement élevés pendant la soudure. Un des facteurs qui peuvent améliorer les perspectives alimentaires des ménages dans les zones les plus vulnérables restent les actions d’assistance humanitaire et développement qui pourront atténuer par endroits les souffrances des plus démunis. Leur efficacité dépendra du volume d’aide apportée et du ciblage pour atteindre les groupes les plus nécessiteux au moment le plus précieux. Seul au Tchad, on dispose de ressources conséquentes pour assurer les rations des populations refugiées et dans une moindre mesure celles déplacées. Ailleurs, les populations vulnérables feront recours à leurs stratégies d’adaptation qui pourront dans certains cas dépasser leur limite. Les transferts monétaires et en nature continueront de jouer un rôle capital dans l’économie alimentation des ménages des zones les plus vulnérables. Au regard des résultats des prévisions saisonnières au Sahel et en Afrique de l’Ouest qui annoncent des faibles pluies surtout dans le Sahel occidental, il est utile d’attirer l’attention des décideurs sur le risque possible d’un retour de la spéculation et des mesures restrictives à la libre circulation des denrées alimentaires dans l’espace régional. Les institutions régionales comme le CILSS, l’UEMOA et la CEDEAO doivent envisager dès maintenant un solide mécanisme de concertation avec les Etats pour assurer un bon fonctionnement des marchés, réputés aptes à réguler l’offre et la demande en année de moyenne production dans la région. Sommaire du scenario de juillet à septembre  Bonne pluviométrie et bonnes récoltes au sud des pays du Golfe de Guinée ;  Pluviométrie moyenne à l’est du Sahel et déficitaire à l’Ouest du Sahel avec de possibles fin précoce localement;  Amélioration des conditions pastorales en générale en août, mais avec existence de poches de mauvais pâturages dans les zones pastorales du Niger et du Tchad et mauvaise production pastorale à l’ouest du Mali, au Sénégal, et en Mauritanie où le prix de bétail sera en baisse;  Pas d’entrave majeure de circulation des produits alimentaires entre les pays côtiers et le Sahel jusqu’en septembre 2009 ;  Hausse saisonnière des prix des céréales et niveaux très élevés localement dans les zones de mauvais déroulement de la campagne et de rupture d’approvisionnement;  Stocks commerçants, villageois, et publics disponibles suffisent pour faire face aux crises localisées de disponibilités. Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine
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juillet à décembre 2009
Figure 6. Perspectives de sécurité alimentaire, le scenario
Résultats de juillet à septembre le plus probable juillet-septembre 2009.
 Récoltes et mise en marché des cultures précoces de maïs et de tubercules des pays du golfe de Guinée ;  Nette amélioration dès juillet de la situation alimentaire au sud des pays du golfe de Guinée;  Insécurité alimentaire modérée et élevée dans les zones agricoles malgré la soudure au Sahel et au Nord des pays du golfe de Guinée y compris Nigeria ;  Insécurité alimentaire modérée dans les zones pastorales mais qui sera en amélioration progressive à partir de juillet et jusqu’en septembre‐octobre 2009.
Source: FEWS NET/Afrique de l’Ouest
Sommaire du scenario d’octobre à décembre Figure 7. Perspectives de sécurité alimentaire, le scenario
 Arrêt précoce des pluies en septembre dans le plus probable, octobre-décembre 2009.
certaines zones du Sahel notamment les zones pastorales;  Mauvaise répartition et insuffisance des points d’eau et des pâturages dans les zones pastorales du Niger, du Mali, de la Mauritanie et du Tchad ;  Début des récoltes dès octobre dans le bassin Est (Niger, Nigeria, Tchad)  Fin de la soudure, amélioration des stocks des ménages dans la zone agricole ;  Hausse prématuré des prix dès octobre‐novembre 2009 suite à la forte compétition sur les marchés pour la reconstitution des stocks par les commerçants, le gouvernement et les ONGs ;  Transhumance précoce dans les zones agricoles Source: FEWS NET/Afrique de l’Ouest
avec risque de conflits Résultats d’octobre à décembre  Mauvaises productions enregistrées localement dans les pays du Sahel et au nord des pays du Golfe de Guinée y compris le Nigeria.  Baisse des productions pastorales dans les zones de déficits pluviométriques;  Amélioration de la sécurité alimentaire dans les zones agricoles pendant la période de récoltes.  Malgré le mauvais développement des conditions agropastorales suite aux déficits de production, cette période reste également favorable aux éleveurs. Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine
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Table 1: Evènements pouvant changer le scenario le plus probable.
Zones géographiques Evénements possibles dans les six mois à venir Sahel Pluviométrie nettement en dessous de la moyenne au Sahel Est et au Nord du Nigeria Sahel et nord des pays côtiers Insuffisance des appui‐
conseils aux producteurs et aux éleveurs Bassins central et est de l’Afrique de l’Ouest Adoption de mesures restrictives à la libre circulation des produits alimentaires Impacts sur les conditions de sécurité alimentaire  Début prématuré de la spéculation sur les marchés ;  Flambée prématurée des prix dès octobre ;  Impossibilité de reconstituer les stocks nationaux de sécurité alimentaire ;  L’impact des sécheresses sur l’agriculture et l’élevage est important ;  Il y a des baisses importantes de la production et la mortalité du bétail augmente  Mauvaise répartition des disponibilités dans la région ;  Augmentation de la spéculation  Flambée des prix et difficultés généralisées d’accès aux aliments dans toute la région Probabilité d’occurrence* Indicateurs clés à suivre Non probable  Cumul et distribution des pluies ;  Prix des produits ;  Flux transfrontaliers Non probable  Mise à jour et diffusion des prévisions ;  Bulletin agro‐météo diffusés dans les pays ;  Flux transfrontaliers ;  Mesures gouvernementales ;  Etat approvisionnement des marchés ;  Prix des céréales sur les marchés de référence Non probable Sahel Attaque acridienne Pertes des pâturages et des productions  Situation dans les zones de reproduction des criquets ;  Mouvement des criquets ;  Moyens de lutte dans les pays Non probable ou très incertain * Niveaux de probabilité Moins probable Description Pourrait se réaliser pendant la période de projection si les conditions changeraient légèrement. Non probable Pourrait se réaliser pendant la période de projection si les conditions changeraient significativement. Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine
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ANNEXE: Afrique de l’Ouest Bulletin Mensuel des Prix
Juin 2009
Les prix mensuels sont fournis par les enquêteurs de FEWS NET, ceux des systèmes d'information sur les marchés, par le PAM, et par d'autres réseaux et partenaires privés. L'Afrique de l’Ouest peut être divisée en zones agro‐écologiques (allant du nord vers le sud) ou en bassins commerciaux (allant de l'ouest vers l'est), tous importants pour l'interprétation du comportement et de la dynamique du marché. Les trois principales zones agro‐écologiques incluent la zone Sahélienne, la zone Soudanaise et la zone Côtière où la production et la consommation peuvent être facilement classifiées. (1) Dans la zone Sahélienne, le mil constitue le principal produit alimentaire cultivé et consommé en particulier dans les zones rurales et de plus en plus par certaines populations qui y ont accès en milieux urbains. Des exceptions sont faites pour le Cap Vert où le maïs et le riz sont les produits les plus importants, la Mauritanie où le blé et le sorgho et le Sénégal où le riz constituent des aliments de base. Les principaux produits de substitution dans le Sahel sont le sorgho, le riz, et la farine de manioc (Gari), avec les deux derniers en période de crise. (2) Dans la zone Soudanienne (le sud du Tchad, le centre du Nigéria, du Bénin, du Ghana, du Togo, de la Côte d'Ivoire, le sud du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal, la Guinée Bissau, la Serra Leone, le Libéria) le maïs et le sorgho constituent les principales céréales consommées par la majorité de la population. Suivent après le riz et les tubercules particulièrement le manioc et l’igname. (3) Dans la zone côtière, avec deux saisons de pluie, l’igname et le maïs constituent les principaux produits alimentaires. Ils sont complétés par le niébé, qui est une source très significative de protéines. Les trois bassins commerciaux sont simplement connus sous les noms de bassin Ouest, Centre, et Est. En plus du mouvement du sud vers le nord des produits, les flux de certaines céréales se font aussi horizontalement. (1) Le bassin Ouest comprend la Mauritanie, le Sénégal, l’ouest du Mali, la Sierra Leone, la Guinée, le Libéria, et la Gambie où le riz est le plus commercialisé. (2) Le bassin central se compose de la Côte d'Ivoire, le centre et l’est du Mali, le Burkina Faso, le Ghana, et le Togo où le maïs est généralement commercialisé. (3) Le bassin Est se rapporte au Niger, Nigéria, Tchad, et Bénin où le millet est le plus fréquemment commercialisé. Ces trois bassins commerciaux sont distingués sur la carte ci‐dessus. Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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ANNEXE: Afrique de l’Ouest Bulletin Mensuel des Prix
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MAÏS: Le maïs est le principal aliment de base pour la majorité des populations des pays côtiers Ouest africains et Guinéen, particulièrement celles en insécurité alimentaire et les populations rurales. Il se place comme un produit de substitution pour le millet et le sorgho dans le Sahel pendant les périodes de déficits. Il est également utilisé dans l’industrie alimentaire et l'alimentation animale. Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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ANNEXE: Afrique de l’Ouest Bulletin Mensuel des Prix
Juin 2009
NIEBE: Le niébé est un aliment de base pour les pays côtiers et est également utilisé comme source de protéines et substitut pour la viande par les ménages pauvres au Sahel. RIZ: Le riz est un produit important pour les urbains au Sahel urbain et les populations du bassin Ouest de l’Afrique de l’Ouest. Le suivi du marché du riz est nécessaire parce que son dysfonctionnement peut mener à une instabilité sociale. Tous les marchés représentés ici sont ceux qui importent le riz des marchés internationaux pour sa redistribution vers d'autres marchés locaux. Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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ANNEXE: Afrique de l’Ouest Bulletin Mensuel des Prix
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ANNEXE: Afrique de l’Ouest Bulletin Mensuel des Prix
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SORGHO: Le sorgho est généralement le premier produit substitut pour le millet et est important au Sahel pour la consommation humaine, industrielle et pour l'alimentation de bétail. Il y a actuellement une concurrence significative entre la consommation humaine dans les zones sahéliennes et les brasseries qui demandent le sorgho pour la production de la bière. Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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ANNEXE: Afrique de l’Ouest Bulletin Mensuel des Prix
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IGNAME: L’igname est importante pour la sécurité alimentaire dans les pays côtiers et la partie sud du Nigéria. Par des flux commerciaux, l'igname excédentaire des pays côtiers est acheminée vers les zones urbaines du Sahel et aussi dans plusieurs zones rurales pour renforcer la disponibilité alimentaire pendant les périodes de soudure et de déficits. C'est également un premier produit de substitution quand les prix des céréales commencent à hausser. MIL: Le mil est le principal aliment de base pour la grande majorité des populations sahéliennes rurales particulièrement pauvres et le plus souvent en insécurité alimentaire. Les marchés ci‐dessous sont les principaux dans les pays du Sahel que la majorité de la population fréquente pour s’approvisionner. Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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