Diagnostic La FDA approuve le test HPV comme outil de dépistage de première ligne du cancer du col de l’utérus La Food and Drug Administration (FDA) américaine a récemment approuvé le test cobas HPV comme 16 Roche Biomarker Magazine Le recours au test cobas HPV permet aux femmes de bénéficier de soins plus efficaces et plus précis. Le dépistage ADN HPV cliniquement validé détecte non seulement le virus à l’origine du cancer du col de l’utérus, mais par rapport au frottis cervical, il détermine avec plus de précision le risque encouru. Encore plus important, les femmes obtenant un résultat négatif au test HPV sont plus sûres de ne pas être touchées par la maladie.” Le test cytologique CINtec PLUS profite en particulier aux jeunes femmes Les résultats de l’étude PALMS ont été présentés par l’investigateur et coauteur Christine Bergeron, Laboratoire Cerba, Cergy, Paris, dans le cadre du congrès “Belgian Week of Pathology” à Gand. « L’étude PALMS confirme les résultats d’études antérieurs indiquant que l’utilisation du test cytologique CINtec PLUS peut être favorable dans le cadre de programmes de dépistage du cancer du col de l’utérus. Et ce, tant pour les patientes que pour les médecins. Ce sont surtout les jeunes femmes qui tirent parti du test CINtec PLUS. Le degré d’infection HPV est élevé au sein de ce groupe. Le test cytologique CINtec PLUS aide à identifier les femmes qui se trouvent à un stade précancéreux significatif. Il s’agit précisément des personnes susceptibles de ne pas être repérées à cause de la sensibilité plus faible du test PAP. Chez les femmes plus âgées, la combinaison du test cytologique CINtec PLUS et du test ADN HPV peut être judicieuse.” Un test de détection des lésions cérébrales légères économie Limitation des procédures invasives et coûteuses Les résultats de l’étude PALMS ont aussi été publiés dans The Journal of the National Cancer Institute. Safaeian et Sherman ont indiqué dans un éditorial d’accompagnement que le test cytologique CINtec PLUS peut jouer un rôle dans le dépistage primaire, en particulier chez les jeunes femmes. Toujours d’après Safaeian et Sherman, le test CINtec PLUS peut servir de dépistage/tri supplémentaire chez les femmes enregistrant des résultats positifs au test HPV. Il est ainsi possible de limiter fortement le recours à la colposcopie et à d’autres procédures invasives et coûteuses. test de dépistage primaire du cancer du col de l’utérus chez les femmes de 25 ans et plus. Cette approbation fait suite à la recommandation favorable émise le 12 mars à l’unanimité par le groupe sur les dispositifs de microbiologie du comité consultatif sur les dispositifs médicaux de la FDA. Le test cobas HPV est le premier test HPV homologué aux Etats-Unis pour le dépistage primaire. Les tests HPV étaient déjà utilisés pour confirmer les résultats d’un test Pap et en complément de cette méthode chez les femmes de 30 ans ou plus. Le Dr Mark H. Stoler, professeur émérite de pathologie et de gynécologie clinique à la University of Virginia Health System, acclame la décision de la FDA. “Grâce à l’approbation de la FDA, les femmes disposent désormais d’une meilleure alternative pour s’assurer de ne pas être atteintes de cette maladie potentiellement mortelle, mais évitable. Texte: Dirk Blijweert - Photo: Roche > ailleurs deux biomarqueurs, p16 et Ki-67, qui sont tous deux des indicateurs de modifications oncogènes à la suite d’infections HPV. D’après l'étude PALMS, le test cytologique CINtec PLUS est plus efficace pour l’identification des pathologies de haut grade que le test Pap. Le test CINtec PLUS enregistre une sensibilité de 86,7 % contre 67,5 % pour le test de Papanicolaou. plus rapide et moins onéreux Chaque année, vingt à trente mille Belges se présentent aux urgences avec un traumatisme crânien léger, souvent consécutif à une chute ou à un accident de la circulation. Un peu plus de 90 % de ces patients subissent un CT scan afin d’exclure toute lésion cérébrale. Toutefois, à peine 5 % de ces patients présentent effectivement de telles lésions. “Conclusion: les CT sont généralement inutiles, a fortiori quand un test comme le S-100ß de Roche peut les détecter”, constate le professeur Lieven Annemans, économiste de la santé, dans le cadre d’une étude. La protéine S-100ß est libérée après la détérioration traumatique de la barrière hémato-encéphalique. Si sa concentration est inférieure à 0,10 µg/l, toute lésion cérébrale peut être exclue avec une certitude de près de 100 %. Dans certains cas, ce biomarqueur pourrait remplacer les CT scans, d’autant plus que le test peut être rapidement exécuté en laboratoire. Dans le cadre de son étude, le professeur Annemans compare l’utilisation du test à la méthode actuelle. Les résultats sont bluffants. Le professeur Annemans a calculé > Roche Biomarker Magazine 17 Economie > qu’un patient qui se présente aujourd’hui aux urgences avec une légère lésion cérébrale, coûte en moyenne 1.462 euros à l’assurance maladie. En moyenne, car certaines personnes sont à peu de chose près immédiatement renvoyées à la maison, parce que rien n’indique que leur état est grave. En revanche, d’autres personnes plus gravement atteintes doivent subir un CT-scan et, le cas échéant, être hospitalisées. Ce sont les patients “chers” qui tirent la moyenne vers le haut. Dans son étude, le professeur Annemans esquisse encore un autre scénario où les services d’urgences utilisent le biomarqueur. Dans ce cas, le prix de revient moyen par patient chuterait à seulement 1.097 euros. Autrement dit, la S-100ß assure une économie moyenne de 365 euros par patient, soit un gain pour l’assurance maladie de pas moins de 7 millions d’euros… “Si les résultats du test sont négatifs, vous pouvez renvoyer le patient chez lui sans la moindre inquiétude” Le professeur Annemans explique la différence entre les deux. “Reconnaissons d’emblée que l’utilisation du test réduit le nombre de CT. Ce n’est pas négligeable quand on sait qu’un CT coûte 160 euros à l’assurance maladie. Par ailleurs, les patients restent ainsi plus longtemps aux urgences, ce qui a également un coût. Sans compter les personnes qui sont hospitalisées à tort… A titre d’information, signalons que le prix d’une hospitalisation moyenne s’élève à 8.000 euros.” 18 Roche Biomarker Magazine L’équation ci-dessus est bien évidemment fonction de la qualité, c’est-à-dire de la valeur prédictive, du test. Il ressort d’une étude de la littérature par le professeur Annemans que le degré d’exactitude du test S-100ß est très élevé. “L’intérêt de ce test réside dans le fait que lorsque les résultats sont négatifs, vous pouvez renvoyer un patient chez lui en toute sérénité. Il ne faut donc plus procéder à des CT inutiles. En revanche, lorsque le test est positif, il convient alors de procéder à d’autres examens. Quoi qu’il en soit, le nombre de CT ne peut que diminuer grâce à l’utilisation de ce test.” “Les hôpitaux ne perdent que 7,70 euros” Ces constatations ressemblent à des mauvaises nouvelles pour les hôpitaux… En effet, de prime abord, un test qui réduit le nombre de CT n’est financièrement pas intéressant... Cependant, le professeur Annemans estime cette perte tout à fait acceptable. “Un hôpital reçoit environ 160 euros pour un CT, soit un bénéfice de 65 euros. Un test qui réduit le nombre de CT devrait donc aussi influer sur les revenus de l’hôpital. Cependant, ce raisonnement est un peu hâtif, car les personnes qui restent inutilement aux urgences coûtent aussi de l’argent. Ce test permet donc d’“optimiser” les services des urgences. Les patients peuvent plus rapidement quitter l’hôpital, dégageant ainsi plus rapidement des places pour de nouveaux patients qui génèrent de nouveaux revenus. En conclusion, un hôpital ne perd que 7,70 euros par patient, alors que l’assurance maladie gagne 365 euros.” Il convient toutefois de nuancer le propos: les hôpitaux qui effectuent déjà peu de CT subiront moins de problèmes financiers que ceux qui en pratiquent beaucoup. Selon le professeur Annemans, le remboursement du test pourrait constituer une solution. “Le test S-100ß revient entre 25 et 40 euros pour le patient. Si les hôpitaux reçoivent un dédommagement, la baisse de leurs revenus est immédiatement compensée. Dans ce cas de figure, les économies pour l’assurance maladie restent pour ainsi dire intactes.” Lieven Annemans Formation Professeur en économie de la santé à la Faculté de Médecine et des Sciences de la santé de l’Université de Gand, et professeur en pharmacoéconomie et en aspects économiques de la santé et de la condition physique à la VUB. Publications l’ouvrage retentissant De prijs van uw gezondheid - Is onze gezondheidszorg in gevaar? (Le prix de votre santé – Nos soins de santé sont-ils en danger ?) (Lannoo Campus) et plus de 300 publications scientifiques internationales. Etude “Health economic evaluation of the use of S-100B as a screening test in the management of patients with mild traumatic brain injury.” Lieven Annemans, Nick Verhaeghe, Philip Tack, Saïd Hachimi Idrissi, Ives Hubloue, Door Lauwaert. “Le nombre de CT scans peut diminuer de 30 %” Dans un tel scénario, les radiologues ne risquent-ils pas de payer les pots cassés ? Dans son ouvrage intitulé De prijs van uw gezondheid (Le prix de votre santé, traduction libre), le professeur Annemans indique que notre pays procède à 30 % de CT de trop par rapport aux prescriptions internationales. “Cependant, le cliché selon lequel les radiologues ne seraient que des “opérateurs de machines à rayonnement” ne correspond pas à la réalité. La majeure partie de leurs examens sont à la fois utiles et nécessaires. Songez-y: ce ne sont pas les radiologues qui déterminent si un examen doit être réalisé, mais bien les médecins prescripteurs. Cependant, je persiste et signe: si nous observons les normes internationales, nous pouvons réduire le nombre de CT de 30 %, alors que le nombre d’IRM augmente de 10 %. Cela représente effectivement moins d’examens et, partant, moins de revenus pour les radiologues.” Lieven Annemans, professeur en économie de la santé, a compté que le biomarqueur S-100ß peut générer 7 millions d’euros d’économies pour l’assurance maladie belge… Selon le professeur Annemans, le financement actuel des hôpitaux a atteint ses limites. Aujourd’hui, comme les hôpitaux sont principalement rémunérés pour leurs prestations, l’on assiste à une surconsommation. Le professeur Annemans plaide en faveur de l’introduction de budgets fixes. “Pourquoi les hôpitaux ne devraientils pas recevoir de forfait fixe pour chaque patient en fonction de leur problématique ? Cette approche enraierait immédiatement cette surconsommation. Son désavantage ? Il se pourrait que les hôpitaux se cantonnent à fournir un service minimum. Il est toutefois possible d’éviter ce piège en récompensant les hôpitaux de qualité. A cet effet, les autorités peuvent prendre en compte certains indicateurs de qualité. Je pense par exemple au nombre de thromboses ou de décès à l’hôpital.” “L’intérêt pour les tests va croissant” Ce n’est naturellement pas la première fois que l’équipe du professeur Annemans effectue des analyses de rentabilité de nouveautés médicales. Il s’agit souvent d’études sur de nouveaux médicaments pour lesquels les bénéfices sont plus évidents. En effet, un médicament efficace contribue à guérir les patients sans qu’il soit nécessaire de les hospitaliser. Selon le Pr. Annemans, l’intérêt pour les tests va grandissant dans différentes disciplines. “Il existe ainsi des tests qui prévoient le risque de métastases pour les patientes atteintes d’un cancer du sein. Le potentiel de ce type de tests est considérable. Ils rationalisent en effet les informations qu’un médecin devait jadis collecter de manière empirique, par essai et erreur. Un test permet donc de mettre le médecin plus rapidement sur la piste du traitement adéquat. Vous gagnez donc non seulement du temps mais aussi de l’argent.” Les tests contribuent à maintenir les soins de santé abordables. C’est la principale raison pour laquelle le professeur Annemans a réagi avec enthousiasme à la demande de Roche. “Comment dépenser de manière raisonnable les ressources disponibles ? C’est la question cruciale sur laquelle se penchent les économistes de la santé. Notre défi: optimiser l’utilisation du budget de la santé. Si de nouvelles techniques garantissent une même qualité pour un prix inférieur, l’idée de découvrir ce qui peut précisément être économisé est excellente. L’étude sur le biomarqueur S-100ß nous aide à franchir un grand pas dans la bonne direction. Vous pouvez me croire: l’ère de l’explosion des coûts des soins de santé propre à la première décennie du XXIe siècle est révolue. On a récemment appris que 40 % des hôpitaux étaient dans le rouge. Il se peut donc que les changements de mentalité interviennent dans très peu de temps…” Roche Biomarker Magazine 19