B ref historique de la commune de Peyrolles Les traces les plus anciennes d’humanité dans la vallée de la Durance remontent à – 35 000 à la grotte de la Daouste. Puis, au-dessus on trouve un camp retranché avec un mur de 6 m de haut et de 20 m de long qui se rapporte à l’époque glaciaire (-- 8000) où régnait une faune et une flore paléoarctique et des groupements de chasseurs-- pécheurs évoqués dans le roman d’Eric Descholt « Mirabeau ». A cette époque les eaux étaient beaucoup plus hautes qu’aujourd’hui. On trouve d’autres traces sur le plateau de la Lingouste et, plus prés du Peyrolles actuel, des habitations de l’âge du bronze environnant des vestiges de camps romains et de villas au camp de Mary (ou Méry) à Jouques. A Peyrolles même, les plus anciens vestiges sont dans le vallon Sainte-Anne des abris sous-roche de bergers et de cultivateurs rudimentaires, puis des huttes de pierres sèches recouvertes de branchage dans le vallon de l’Heuze et enfin sur le mamelon de la Blanche (Trois Pins) les traces incontestables et fouillées depuis 1909 d’une importante agglomération qui s’étage de – 8000 ( chasséen, avec la grotte de la grande Baume) au IIe ou IIIe siècle. Ensuite les Tricollis comme les nomment les vieux chroniqueurs (branche des Lygiens ou Ligures – d’où le Ligourès) descendent dans la plaine à l’emplacement actuel de la chapelle d’Astors, quartier Saint-Joseph où, devenus Gallo-Romains, ils construisent et habitent des domaines et des villas au bord de la Durance. Après l’affaissement de l’empire romain, la vallée devient ensuite le passage obligé de bandes barbares de toutes sortes, et le Haut-Moyen-Age voit les habitants se fortifier, d’abord sur le rocher où s’élève la chapelle du Saint-Sépulcre, promontoire entouré d’eau d’un bras de la Durance. Là, une fortification défend les abords contre les incursions des bandes armées de Sarrazins (plus probablement des Wisigoths ariens assimilés aux musulmans) et aussi contre leurs ennemis les troupes des Francs de Charles Martel venu ravager par deux fois Marseille et Avignon. Au XIIe siècle, selon toute vraisemblance, le fort est gardé par les Templiers de fraîche fondation, et la chapelle du Saint-Sépulcre est édifiée pour servir de mausolée à un chevalier décédé au cours ou de retour de la Première Croisade. La communauté urbaine se développe et installe une extension sur le rocher du château et de l’église Saint-Pierre, un autre promontoire émergeant des eaux du fleuve. Les Archevêques d’Aix sont les propriétaires du domaine ainsi que de Jouques. Ils échangent contre Barbentane , Noves et Aups le terroir de Peyrolles au Duc d’Anjou, roi de Naples et des Deux Siciles, comte du Bar et duc de Lorraine, le bon Roi René, cousin du roi de France. Lequel mort sans enfant lègue ce domaine à son neveu Charles III du Maine, et celui-ci au Roi de France Louis XI. Et c’est pourquoi les premières armoiries de Peyrolles sont celles du Roi de France, trois fleurs de Lys en triangle la pointe en bas, comme de son domaine particulier. Administré par un capitaine du Roi, le château se voit peu à peu modifié et renforcé, il voit passer les guerres de religion, les expéditions du Duc de la Valette, les armées de Charles– Quint et la population souffre vivement de ces inconvénients militaires. Le fief est cédé à une famille de marchands florentins anoblis les Laurens qui vont effectuer d’importantes modifications à l’enceinte médiévale et au château lui-même. A la mort de son mari Pierre III de Laurens en 1776 la courageuse présidente Marie de Laurent de Brue continue les travaux et maintient le domaine pendant les événements de la Révolution. Ensuite le château et ses jardins passent dans les mains de la marquise de Lioux, des Boisgelin), parents des Mazenod, du marquis de Vivens, des Lauris-Arlatans, et est enfin cédé à la commune qui le lotit pour les habitants du lieu ainsi que les jardins du quartier dit des cinq onces (ou taillons six-sous du prix des enchères). On installe la Mairie au château puis plus tard les écoles ( 1863). C’est de ce temps que datent les désastreux aménagements qui défigurent encore cette noble demeure au beau style du Grand Siècle due à l’architecte Esprit Brun, disciple de Puget. La guerre de 39/40 voit de nouveau des occupants militaires au château, et de furieux combats illustrent la Libération de la commune au mois de juillet 1944. Jusque-là le village est resté assez renfermé sur lui-même, presque uniquement rural, agricole et pastoral, avec un faible apport extérieur : les Vaudois au XVIe siècle, les charbonniers italiens au XIXe et début du vingtième, l’émigration espagnole et catalane de l’époque de la guerre civile, les harkis de la guerre d’Algérie. La fondation par M. Aimé Bernard de la coopérative de charcuterie ABC et l’arrivée de travailleurs étrangers, notamment espagnols et yougoslaves dans la commune va modifier les équilibres et les comportements. La population augmente rapidement et passe de 900 têtes environ aux 4356 d’aujourd’hui. L’avenir dira dans quelle direction s’orientera la politique communale, mais le riche passé de Peyrolles permettra de toute façon une exploitation rationnelle et raisonnée de ses richesses archéologiques préhistoriques, paléontologiques, géologiques, historiques, botaniques, et naturelles (biotope végétal et animal) à condition que l’on s’adresse aux personnes compétentes dans ces domaines, et il n’en manque pas. Adrien Pascal : le Canton de Peyrolles (reprint Lorisse) Maurice Billo : Monographie de Peyrolles (Mairie) Alain Balalas : Peyrolles, ses mystères, ses énigmes, ses merveilles (Conservatoire) Idem : Le château de Peyrolles (Conservatoire) Idem : De Peyrolles à Jouques (Sutton) Idem : Glossaire de Peyrolles (Lorisse) Dominique Larpin : Le Château de Peyrolles (DRAC) Joseph de Boisgelin : la famille de Laurens.