«Je vis pour le théâtre»

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Art de vivre
Kathinka Salzmann
«Je vis pour le théâtre»
De l’énergie positive et à fleur de peau,
une espèce de force vitale et de passion
communicative… A 26 ans, Kathinka
Salzmann a le feu sacré: elle pense,
elle vibre et elle vit pour le théâtre.
Elle présentera cet automne sa première
création, «Digital Dahlia», une pièce
sur la normalité et la folie ordinaire,
qu’elle a écrite et mise en scène.
«Je lis toujours plein de livres en même temps, surtout des pièces
de théâtre. Comme ma première pièce parlera de la normalité
et de la folie, je relis des auteurs qui abordent ces thèmes:
Antonin Artaud, Claudel, Mayenburg».
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«La guerre de Troie n’aura pas lieu»,
de Jean Giraudoux, mis en scène
par Fanny Wobmann et Adrien Junker
(Kathinka joue le rôle d’Andromaque).
A
«Je vibre pour tous les aspects
du théâtre: je lis des textes,
j’en crée, j’imagine les décors,
je pense à la mise en scène…».
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26 ans, elle a déjà un sacré
parcours et même un bilan:
un bachelor en lettres à l’Université de Lausanne (histoire des religions, arabe, sciences politiques),
un master à Paris en arts de la scène
(théâtre, chant, danse), une année
à Berlin, des rôles de comédienne
dans plusieurs pièces, un travail
d’assistante pour la mise en scène
dans plusieurs créations, la dernière,
à la fin de l’année dernière, dans la
pièce de Dominique Ziegler intitulée «Patria Grande». Mais Kathinka
Salzmann a surtout une passion si
dévorante pour le théâtre qu’elle
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vibre d’ores et déjà au rythme de ses
futures créations. «Le théâtre, c’est
juste de l’énergie, de la circulation
d’idées, de l’imagination, des tâtonnements…».
Elle est née et a vécu au r ouanda
jusqu’à l’âge de 8 ans, son père travaillant dans la coopération technique suisse et sa mère étant professeur. Bilingue français-anglais,
elle vit à Nyon: hypersympathique et
ouverte (ses racines africaines), mais
aussi hyperdynamique et volontaire
(sa formation dans un Collège américain), elle est volubile, passionnée,
pleine d’humour. Même si elle a fini
«J’ai découvert le yoga
par hasard il y a une
année, quand j’étais en
vacances à Beyrouth
avec une amie, et j’en
fais beaucoup: deux
heures de cours par semaine et une heure chez
moi tous les deux jours.
Il faut dire que quand
j’aime quelque chose,
je suis assez du style
à le faire à fond!
En fait, je suis assez
angoissée à la base. Le
yoga m’aide à mieux
respirer et à déstresser».
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«Je suis vraiment une guitariste en herbe, parce que j’ai
commencé il y a deux semaines. A Paris, j’avais pris
des cours de chant et je me suis dit qu’il serait chouette
de pouvoir m’accompagner à la guitare. Il paraît
que ce n’est pas si difficile et qu’il n’y a pas d’âge
pour apprendre, alors...».
ses études il n’y a pas si longtemps,
elle vit désormais de plain-pied dans
le monde de la scène, des représentations, des envies tourbillonnantes,
des projets qui s’esquissent, qui se
succèdent, qui s’enchaînent.
Kathinka Salzmann a joué dans plusieurs pièces, elle aime les planches,
le contact avec le public, les sensations uniques du comédien qui habite son rôle. «Sur scène, on est vraiment dans un moment à part: on est
un personnage, on oublie tout. On
a la joie d’être bien dans son corps,
de parler, d’exprimer ce qu’on est. Ce
sont des instants magiques!» Mais ce
qui l’attire avant tout, c’est le travail
plus vaste et plus global de la création: l’écriture puis la mise en scène
d’une pièce. Après avoir été plusieurs
fois l’assistante du metteur en scène,
elle veut voler de ses propres ailes et
elle va le faire bientôt, en septembre
prochain.
«Je me suis lancée dans ma propre
création, explique-t-elle, une pièce
qui sera jouée par la compagnie L’Espace d’un instant. J’ai fait le texte et
je mettrai en scène. La pièce s’appelle «Digital Dahlia»; elle traite de
la folie et de la normalité. Ce sera à
la fois du théâtre, de la danse, de la
projection vidéo, plutôt sur le créneau de la performance. Le texte est
fait, mais va évoluer énormément. Je
m’inspire beaucoup de Peter Brook,
un metteur en scène juste incroyable
qui est mon maître à penser. Il n’est
pas autoritaire, mais au contraire à
l’écoute des comédiens, et il intègre
leurs propositions, leurs sensations.
Il ne faut surtout pas casser ce qui
germe dans la tête des comédiens!
C’est une manière de travailler dans
la joie et la bonne humeur; c’est aussi la meilleure manière d’être créatif!». n
Jaques Rasmoulado
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