ant l`etude des ressources pastorales du maroc

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REMARQUESMETHODOLOGIQUESCONCER}{ANT
L'ETUDE DES RESSOURCESPASTORALES
DU MAROC
T. IouBsco *
Sotr,ttrlllnB
Introduction
Les caractéristiques de la végétation et des ressources pastorales
Les options rnéthodologiques
L'étude phytoécologique
L'étude des ressourcespastorales
Conclusions
Introduction
La
réalisation
de la cartographie
{r)
de la végétation
du
Maroc
entreprise par la Recherche Agronomique à partir de 1961, a nécessité
dès le début le choix d'une méthode d'étude adaptée aux conditions
particulières de l'écosystème marocain caractérisé notamment par une
végétation (niveau des producteurs) très complexe qui reflète, entre
autres, les multiples types de climats méditerranéens(2) représentés
dans ce pays, et par un cheptel (niveau des consommateurs) très
important exploité surtout en élevage extensif et qui est un élément
responsable de la dégradation de la végétation.
* Chef de la Station de base de Phyto-écologie et chef du Service Ecologique
de la D.R.A.
(1) Programme exposé précédemment: T. loNEsco, 1954.
(2) Cf. L. Erugsnapn,1964.
Al Awamia, 29, pp. 35-67, octobre, 196E.
36
T. IONESCO
Les principes de la triple cartographie(1) en cours d'élaboration,
(carte des types de végétation et de I'occupation des terres, carte
phyto-écologiqueet carte des ressourcespastorales),ont déjà été exposés par ailleurs{z). f,1 ce qui concernela méthodologie,peu de documents ont fait l'objet de publications(3) et une synthèse s'avérant
nécessaire,le présent article se propose de combler cette lacune.
Néanmoins, avant d'examiner les problèmes méthodologiques,il
est nécessaire,afin de comprendre le cadre général du milieu marocain, d'esquisserau moins sommairementles principales caractéristiques de la végétationet des ressoutcespastoralesdu pays.
tr. Les caractéris,tiquesde la végétation ,et des neserourcespastorales
1. Les caractéristiquesde la végétation
Les principales caractéristiquesde la flore et de la végétation
du Maroc déjà examinéesdans plusieurs publications (L. Eunnncon,
Cn. Seuv,q,cs,
R. NÈcnE,J. MArHEz,-li/. LBconaprB,T. IoNesco, etc.)
peuvent être schématisées
de la façon suivante:
- grande diversité des communautésvégétalesdue à la grande
diversité des conditions macro, méso et micro-climatiques,à I'influence
humaine passéeet actuelle, à la diversité du substratumet des facteurs
etc.;
édaphiques,
- dégradationtrès pousséede la grande majorité des formations ;
la rupture de l'équilibret+t et la dégradationqui ont suivi, ayant
abouti à rendre certainesterres complètementnues en é1é, etc.;
- biomassevégétaletrès importante de certainesformations' le
plus souvent mal ou pas utilisées (Cistaies, Eriçaies, Inulaies, etc.) ;
- cycle végétatif.très court : fin hiver - fin printemps pour
été, pour les
les régions de plaine et plateaux, et printemps réqions de montagne;
-
très grande diversité des types biologiques, etc.
(1) Rappelons que le but initial de Ia cartographie était I'inventaire pastor-al.
Cependant, les éléments fournis par I'ensemble des cartes et surtout par les
deux premières, lruvent intéresser aussi bien les agronomes et les forestiers
que les planificateurs.
r2) Cf. T. IoNEsco, Cn. Seuvecn, Y. Ssrop et E. STEFANBSco,1967.
(3) Cf. T. IoNEsco, 1956, 1965, 1967 T. IoNESco et CH. SAUvAas, 1962, 1963,
1965, 1966, M, Goonorrl,et T. IoNEsco, 1963.
(4) Cf. T. IoNesco, 1964, b.
LES RESSOT,RCESPASTORALES - MÉTHODOLOGIE
37
2, Les caractéristiquesdes ressourcespastorales
L'observateur averti ne manque pas de constater qu'au Maroc,
presque tout I'ensemble des milieux naturels et artificialisés (forêt,
matorral, erme, steppe, peiouse, merja. culture, etc.), est soumis au
pâturage. Il s'agit le plus souvent d'une utilisation mixta, forestière
et pastorale ou agricole et pastorale. Ainsi, à quelques exceptions
près, - tels les mises en défens surtout forestières (regénérations ou
plantations)et certaines cultures (fruitières, maraîchères),I'ensemble
àes autres formations est soumis au pâturage d'une façon plus ou
moins permanente.
Au sujet des diverses communautés végétales pâturées on peut
faire les remarques suivantes:
- l'e1ssplle de la production fourragère spontanéeest soumise
aux variations annuellesdes précipitations. D'une façon générale,cette
production est insuffisanteen été, automne et début de l'hiver (période
de disette fourragère très grave d'autant plus que la constitution de
réserves fourragères est un fait exceptionnel),et assez abondante à
la fin de l'hiver et au printemps(productionà base d'espècesessentiellement annuelles,mal pâturées, perdant rapidement leur valeur nutritive et par conséquentgaspillées);
- la diversité du cheptel
ovins, caprins, équidés' bovins,
camélidés,etc. - consommant d'une façon presque continue, n'épargne rien, ni feuilles, ni tiges, ni fleurs, ni fruits ; par ailleurs l'effet
de surcharge, combiné avec celui du piétinement, entraîne bien souvent la disparition quasi-totale de la végétationosi non, sa dégradation ainsi que l'érosion des sols ;
- la majorité des parcours abondent d'espècesfourragères peu
intéressanteset de <<refus >>,bien souvent toxiques et résultant d'une
sélection à rebours. Dans l'ensemble,les parcours sont pauvres en
bonnes espècesfourragères, telles que les Graminées et les Légumi'
neuses;
- les caractèresessentielsde la végétation spontanéelivrée par
I'homme à ses troupeaux,sont d'aprèsCH. SeuvecE (1951): pauvreté,
fugacité et fragilité. Malgré cela, il est un fait qui mérite d'être signalé: certaines espècesfourragères rustiques, se maintiennent depuis
des siècles si non depuis des millénaires, en résistant au broutage
ou au pâturage,ou en se réinstallantmalgré la concurrencedes autres
espècesnon pâturées. Cependant, cette herbe, considéréecomme partout ailleurs en pays méditerranéen,comme un don du ciel, ne consti-
38
T. IONESCO
tue pas des tapis denseset ne contribue nullement dans l'état actuel,
à freiner l'érosion des sols;
- l'étude phytosociologiquede ces milieux pastoraux permet de
constaterqu'il y a très peu d'espècesfourragèresdominantes ou caractéristique snsceptiblesde constituer un << fond pastoral > (espèces
fourragères productrices). Seules, certaines rares prairies ou certains
types de steppe font exception. Dans la grande majorité des cas, et
suivant les régions, on constate que parmi les espècesintéressantes,
un grand nombre est commun à plusieurs milieux pastoraux; par
ailleurs, ces espèces commun3s, présentent une fréquence relative
(contribution spécifiqueprésence)dans l'ensembleassezfaible (quoique
différente suivant les conditions des milieux) et de ce fait, ne peuvent
à elles seules caractériser des types pastoraux définis sur une base
floristique et fourragère, ou permettre une représentationcartographique expressive.
On peut faire en outre les remarquessuivantes:
- la mise en culture (en sec) de terres très pauvres (à rendement faible et précaire, situées surtout en zone aride) a contribué à
restreindle de plus en plus l'étendue des terrains de parcours proprement dits ;
- les pâturages sous couvert forestier, présentant généralement
une valeur pastorale assezfaibla, sont, à l'exception de rares mises en
défens, soumis à un pacage quasi permanent qui périclite également
la regénérationdes essencesforestières;
- les parcours proprement dits, ont aussi une faible production
fourragère en raison le plus souvent du surpâturageou d'une exploitation non rationnelle.
II. Les options méthodo'logiques
Il n'est peut être pas inutile de préciser qu'avant 1961 (début de
la cartographiegénéralede la végétationdans le cadre de la Recherche
Agronomique), il n'y avait eu au Maroc aucune tentative de recherches
méthodologiquespouvant englober à la fois l'étude de la végétation
et des ressourcespastoralesproprement dites. Certes, le nombre des
méthodesd'inventaire de la végétation était très important (cf. analyse
due à M. GouNor, 196l) et le choix ne manquait pas; mais la complexité de l'ensemble des milieux pastoraux du pays, rendait insuffisante I'application stricte d'une de ces méthodes.Les recherchesenvisagéesnécessitaientI'utilisation échelonnéede l'ensembledes caractères
LEs RpssouRcEs pAsroRALEs - MÉTHoDoLocIE
39
phytosociologiqueset écologiquesdéterminants sur le plan pastoral et
l'emploi de plusieurs méthodes pouvant s'intégrer et permettre l'éla'
boration d'une étudecomplètes'imposaitobligatoirement.Ces méthodes
devaient en outre prendre en considérationles principales caractéristiques de l'écosystème propre au pays et permettre I'estimation d;s
ressourcespastorales sur une base écologique et économique.
(1)
Compte tenu de cette optique, le choix a porté sur les méthodes
suivantes:
1. Méthodes physionomiques
Etudes réalisées:étude des types de végétation(2)pat T. IoNesco
et Cs. Sluvecn (1962); étude de la légendede la carte des types
de végétationet de I'occupationdes terres, par T. IoNnsco, Cn. Seuve,cs, Y. Serop et E. SranANESco(1966); I'utilisation des photographies aériennespour la cartographie dr- la végétation du Maroc,
par T. Ioursco et Y. Suoo (1966).
2. Méthodes dynamiques
par T. IoNEsco et
Etudes réalisées: étude des espèces-c'imax,
Cn. Sluvncr (1963, 1965, 1966); pat ailleurs, il a été tenu compte
de l'ensembledes travaux de L. EMsnncrn, CH. Seuvecr, R. NÈcnB,
E. TnÉnon, J. Vrnor, etc.
3. Méthodes phyto-écologiques
Etudes réalisées: la méthode floristico-écologique(cf. T. IoNesco,
1956), a été utilisée pour la définition des groupesécologiquesprovisoires; élaborationd'un code écologiqueet des formulaires précodés
par M. GoonoN et T. IoNssco (1963); des formulairesprécodésplus
pratiques sont actuellementen cours d'élaboration,afin de permettre
l'utilisation du calcul autotmatique rendue indispensablepar l'ampleur
de la cartographieentreprise.
(1)
Ce choix aurait du être précédé d'une phase <<expérimentation sur les diverses parties de chaque méthode > (échantillonnage,homogénéité, nombre de
points, distance entre les pointsn etc.), en fonction de I'ensemble des types de
végétation. Cette phase du domaine de la recherche fondamÈntale n'a été
réalisée que partiellement et seulement pour certaines formations herbacées;
elle est envisagéepour d'autres types de végétation.
A la lumière des conceptions actuelles (cf. CEPE), cet article fera I'objet d'une
révision.
40
1. roNEsCO
Dans ce choix méthodologique il n'a pas été tenu compte sauf
exception, des méthodes purement écologiques, de la méthode de
BneuN-BreNquer celle-ci ayant inspiré la méthode auto-écologique,
(étude écologique des individus), des méthodes floristico-statistiques
(sauf pour la compositionfourragère),de la méthode de I'analysefactorielle de DacNerrc (1960), ni d'autresméthod:s plus récentes.Rappelons cependant,ainsi qu'il a été précisé par G. LoNc (1969), que
<, les faits recenséset les relations entre la végétation et le milieu,
dans ce qu'ils (ou elles) ont de plus significatif, ne sont pas de même
nature, qualitativement et quantitativement, suivant les échelles auxquelleson les examine >>.Il est par conséquentindispensablede
coniidérer le problème du choix méthodologique en fonction des niveaux de perception et des échelles d'expression,telles qu'ils ont été
définis par G. LoNc (voir tableau p. 44).
En ce qui concerneles ressourcespastorales,le choix méthodologique est plus restreint et a été basé surtout sur les travaux de
D.M. de Vnres (1.949, 1954, 1957), de R. Drr.prcH (1960), de
PH. DacBr et J. PorssoNrr (1965, 1966).
Pour résumer, la méthodologieutilisée au Maroc comporte essentiellement deux phases:
- une étude phyto-écologique ou étude intégrée de la végêtation
et de son écologie (sol, climat, occupation des terres, etc.),
- une étude des ressources pastorales comportant plus spécialement l'étude de la composition fourragère, de la valeur pastorale, du
spectre fourrager, des types de parcours, des aptitudes écologiques
de la mise en valeur pastorale, etc. ; cette étude est basée sur des
enquêtespermettant de décelerl'influence des animaux sur la végétation
(sélection d'espèces,appétibilité, etc.), l'influence des animaux sur le
sol (piétinement,érosion), etc.
L'ensemble des données fournies par ces principales études permet de répondre aux objectifs poursuivis à savoir:
* la mise en évidencedes divers types pastoraux, l'estimation de
leur valeur pastorale actuelle et I'estimation des possibilités d'amélioration ; notons, en outre, que I'ensemble de ces éléments permet de
mieux apprécier les aptitudes des milieux. A partir de ces données,le
phyto-écologue,le pastoraliste,I'agronome,le forestier, le zootechnieien
et le planificateur, peuvent définir ensembleles lignes directrices de la
mise en valeur.
LEs REssoLtRcEsPASToRALES- uÉrHooor-oclB
41
III, L'étud,e phyto-écologique
1. Le cadre général
Au Maroc la végétation naturelle constitue la base essentielle
de la production fourragère et par conséquent de la production animale(rj. Son étude doit permettre la mise en évidence et la définition
des diverses unités de végétation, de même que des principaux facteurs
écologiques. De plus, la végétation subissant en permanence l'action
de l'homme, il convient également d'examin:r son aspect dynamique,
état actuel, état primitif, stades intermédiaires, et cela surtout pour
être en mesure de prévoir l'état futur possible suivant les diverses
interventions (mise en défens, abandon, aménagement, etc')' Cette
étude phytosociologique, écologique et dynamique doit êt1", bien
entendu, ôomplétée par des renseignements concernant la physionomie. la structure, la taille et le d;gré d'ouverture de la végétation.
L,importance des actions des divers facteurs écologiques (climatiques, édaphiques ou autres) varie suivant la série climacique, le type
de végétation, la forme, l'occupation des terres et le type d'utilisation
actuelle du sol. Ainsi, d'une manière générale, on constate que le
déterminisme écologique n'est pas le même pour une végétation zonale
(climacique) , azonale, ou celle des milieux cultivés, et que par conséquent le degré d'artificialisation joue un rôle très important.
La végétation zonale (climacique), est la végétation caractérisée
par des espèces-climex (2), c'est-à-dire des plantes qui par leur importance (nombre, volume ou les deux à la fois), caractérisent la masse
essentielle. Rappelons que le climax est considéré ici comme l'état
atteint par la végétation spontanée sous I'action du milieu naturel
(tant physique que biotique), en excluant I'action humaine directe ou
indirecte, au moins sous sa forme actuelle généralisée. Nous devons
néanmoins préciser que les formations actuelles issues du climax primitif, ne sont pas, comm3 on pourrait le penser, à l'état d'équilibre
avec le climat général, le climax actuel, étant généralement très difticile
à déterminer parfois même pour la forêt. Cependant, les formations
climaciques donnent une idée approchée du milieu dans lequel elles
vivent et pemettent ainsi de siluer ca milieu au moins relativement par
(1) La production des cultures fourragères actuelles serait de I'ordre de 150 rnillioni d'U.F. (calculée sur environ 50 000 ha et sur une production moyenne
de 3 000 U.F. à l'ha.). Ce chiffre, comparé aux besoins théoriques du troupeau
national que nous estimons à environ 8 milliards d'U.F., représente donc
moins de 2 %. N. Le Houeron, indique (1969) une valeur analogue.
(2) Cf, T. IoNEsco et CH. SAuvAcE,1965.
42
T. IONESCO
rapport à un cadre climatique général.La végétationclimaciquea surtout
une valeur expressivedu macro-climat ou du méso-climat,les conditions
édaphiqueset micro-climatiquesétant, dans ce cas, en général secondaires.
La végétation spontanée azonale (ou à climax non climatique),
cas des enganes,merja, daya, etc., est surtout I'expressiond'un déterminisme édaphique, bien qu'insérée dans un cadre climatique général
dont I'expressionest souvent nulle ou à peine manifestée.
La végétationspontanéedes milieux cultivés, est le résultat d,un
déterminismeplus complexe. contrairement aux autres milieux forestiers ou pastoraux, les mrlieux de culture (céréalière,maraîchère,fruitière, etc') ont subi une action directe de l'homme sur le sol (par le
labour ou les trous de plantation), en provoquant en outre, l'élimination
totale ou partielle de la vêgétation antéculturaleet son remplacement,
en grande partie, par des espècescultivées. ces dernières ont amené
ou provoqué I'installation d'une végétation ess:ntiellementmésicole ou
rudérale, qui peut être assez abondante, mais qui n'élimine toutefois
pas (sauf exception, cas de certainescultures mécanisées)la vêgêtation
indicatrice des conditions édaphiquesnotamment. Les espècesindicatrices des facteurs édaphiquespeuvent être groupées et constituer, de
même que pour la végétation zonale ou azonale, des groupes écologiquestr), traduisant un ensemble de facteurs caractéristiquesde ces
milieux. La recherchede la série climacique de ces derniers s'avère
cependant difficile et a'éatoire. En effet, l'état très avancé de dégradation des différents indices possibles (touffes buissonneusessurtout),
existant çà et là dans les cultures, et 7'afiificialisationtrès pousséede
certains milieux, ne permettent, dans la majorité des cas, que des
estimationshypothétiquessur le climax primitif ou sur la série climacique. Seuls, les rares marabouts (endroits de culte musulman, cimetières, etc.), peuvent donner une idée assez rapprochée de la série
climacique, mais valable cependant pour des étendues généralement
assezrestreintes.Ainsi, il paraît très difficile de pouvoir indiquer d'une
façon certaine la série climaque dans ces zones de culture. Dans les
cas possibles,la série est indiquée par des sigles au 1/50000, ainsi
que cela a été fait pour l'étude de la zone de Sidi Taibi, (cf. T. IoNBsco, 1965 b).
En résumé, dans le cadre de l'étude écologique de la végétation,
il y a lieu de prendre en considération(2):
(1) Cf. T. IoNssco, 1956 a.
(2) Cf. IoN,Esco (in T, Ionesco et E. STEFANEsco,1967).
LES RESSOURCESPASTORALES - METHODOLOGIE
43
la végétation spontanée zonqle, caractérisée en premier lieu
par les facteurs climatiques et, en second lieu, par les facteurs édaphiques;
la végétation spontanée az.onale, caractérisée surtrout par les
fact:urs édaphiques;
la végétation spontanée des terres cultivées, caractérisée essentiellement par les facteurs édaphiques et par le fait cultural.
2. Les méthodes d'étude
Les méthodes les plus utilisées surtout depuis une quinzaine
d'années, ont comme fondement le fait que la plante, et surtout la
communauté des plantes, reflètent d'une manière fidèle I'ensemble des
conditions du milieu ; c:s méthodes visent plus spécialement la mise
en évidence de groupements végétaux (cl:maciques ou non), à base de
groupes écologiques ou de leurs combinaisons, élaborés par:
une approche floristico-écologique; groupes écologiques provisoires (cf. T. IoNssco, 1956 a et b) ;
ou une approche statistique,' groupes écologiques statistiques
(cf. M. GouNor, 1958, M. GoonoN, 1968, J.L. Gulrrrnue,
1969,
etc.).
Seul, le degré d'élaboration des données distingue ces deux approches méthodologiques.
L'essentiel de cette méthode consiste dans la recherche des corrélations existantes entre I'espèce ou les groupes d'individus appartenant à une espèce ou un nombre indéterminé d'espèces et lo milieu
correspondant. La notion de groupe écologique ou de groupe d'espèces
qui ont une afiinité sociologique provenant essentiellement d'une similitude d'exigences écologiques, est due à P. DuvrcNuuo
(1946).
Cet auteur, qui considère < I'affinité sociologique >) comme résumant
toutes les tendances écologiques, géographiques ou autres qu'ont
certaines espècesà se grouper, réunit dans un même groupe, des espèces de comportement auto-écologique très différent, pourvu qu'elles
croissent ensemble et atteignent leur optimum de développement simultanément pour certaines conditions de milieu, (in M. GouNor, 1958).
Les conceptions de P. Ducn,qunoun (1950) et de EnsNBERG (1954),
sont analogues. Ce dernier auteur, précise que < dans un groupe
écologique, peuvent être rassemblées toutes les espèces qui concordent approximativement dans leur çsnsfilulisn écologique -t
donc dans leur comportement vis-à-vis des principaux facteurs de la
44
ï. roNEsco
station >. Les groupesainsi définis sont des groupesd'espècesindicatrices de plusieursfacteurs du milieu.
Le point de départ de la méthode est l'étude préalable de la
région, étude basée sur des critères écologiques (cartes climatiques,
géologiques,pédologiques,etc., et surtout cartes de I'occupation des
torres et des types de végétation,et des photographiesaériennes),dont
la répartition spatialeest connue; ceci permet de découper la région
en zones ou < strates > d'échantillonnage,ou zones homologues ou
seront placés les échantillons au hasard (technique dite de < l'échantillonnage stratifié >, cf. M. GouNor, 1960, P. PolssoNnr, 1965, M.
Goonon, 1968; J.L. Gurnnrur, 1969 ; nous avions procédé de la
même manière depuis 1953. Précisonsen outre, que la qualité de
l'échantillonnage peut être estimée ultérieurement, par le calcul de
l'information mutuelle entre les espèceset les facteurs (cf. M. GonnoN,
1968, J.L. Gulr.rsnM, 1969). L'exécution des relevés est entreprise
ensuite d'une manière très minutieuse, dans le cadre de chaque phytocoenose,en notant les espèceset en faisant une descriptiondes facteurs
du milieu, qui est ultérieurement complétéeau laboratoire par d'autres
donnéesécologiqueset par les résultats d'analysesdes sols. Le modèle
de formulaire de relevé initialement mis au point par le C.G.V. (1)
(1957), a été par la suite amélioré et précodé (cf. M. GoonoN et
T. Ioxnsco, 1963). Actuellement,il est en cours d'amélioration.
La constitution des groupesécologiquesfaite jusqu'à présent au
Maroc d'une manière provisoire, est envisagéedorénavant avec recours
au calcul automatique,ainsi que cela a été Éalisé par exemple par
J.L. Gurnenu (1969) conformémentaux techniquespréconiséespar
M. GouNor (1960) et grâce aux perfectionnements apportés par
M. GonnoN (1968). L'application de I'approche statistiqueen phytoécologie, apporte par sa rigueur un perfectionnementtrès souhaitable,
mêmesi e'le ne résoutpas infailliblementtous les problèmes.A ce sujet,
on peut invoquerI'avis même de M. GouNot, qui écrit (1959) que <<si
le dépouillementcomplet et rationnellementorganisédes relevésnous
paraît nécessairedans un souci d'efficacité, il n'est pas à lui seul suffisant. Il est essentiel,à notre avis, une fois les groupesdéfinis, d'effectuer
un retour sur le terrain >, etc., L. HenrN (1965) a un avis analogue,
en précisant que <<l'étude statistique si fructueuse soit-elle, ne peut,
à mon avis, que suggérer des hypothèses qu'il faudra confirmer ou
infirmer conçernantI'autoécologiedes principalesespèces>.
(1) Service de la Carte des Groupements Végétaux du Centre National
Recherche Scientifique.
de la
LEs RESSouRcES pAsToRALES - MÉTHoDoLocIE
45
En matière de méthodologiephyto-écologique,les progrès sont continus. Le pas de géant que la phyto-écologiea fait au cours des deux
dernièresdécenniesnous encourageà ne pas nous cristalliser dans une
méthodologie,et à conserverI'esprit ouvert aux progrès.
3. Les principaux facteurs écologiques
La codification écologiquepour le Maroc (cf. M. GolnoN et
T. IoNBsco, 1963) de même que la dernière codification française
(cf. M. GooRou et all., 1968), présententun inventaire complet des
facteursécologiquesqui sont classésde la manièresuivante:
-
climatiques (températures, pluies, etc.),
- édaphiques (texture, structure, humidité, matière organique,
réaction HCl, etc.),
- topographiques (altitude, exposition, position topographique,
pente, etc.),
etc.),
-
géoiogiqueset lithologiques (nature et âge de la roche-mère,
de la surfacedu sol (érosion,microrelief,litière, etc.),
- de I'unité édaphique(nappe, submersion,degré d'hydromorphie,
type de formation superficielle, type pédologique, type hydrique, type
phyto-trophique,etc.).
La signification écologique de ces différents facteurs dans les divers types de milieux, est mise en évidencepar des groupesécologiques
et par les combinaisonsde ces derniers, en utilisant parfois des qualificatifs tels que : psammophyte,calcarophyte,nitrophyte, thermophyte,
acidophyte, halophyte, etc., ou, pour des groupes indicateurs du degré
d'humidité du sol, xérophyte,xéromésophyte,mésophyte,méso-hygrophyte, hygrophyte, hydrophytes, etc.
Une attention particulière est également accordée au bioclimat,
défini suivant le critère de L. Err{snncBn et décrit récemment par
Cn. Sewecn (1963); cet élément conditionnenon seulementle type
de végétation, le type d'occupation, la formation végétale, etc., mais
également les possibilités fourragères des milieux. En efiet, dans le
cadre d'un étage bioclimatique hum;de ou subhumide de certains milieux du Rif par exemple, les potentialités des milieux convergentvers
l'installation ou le maintien d'un climax sylvatique, dans lequel les
espècesfourragèresont peu d'importance et présententdes valeurs
46
T. IONESCO
pastorales très faibles ; font néanmoins exception, les pelouses et les
prairies, formations à déterminisme essentiellementédaphique. Par
contre, dans l'étage bioclimatique aride, le climax détermine surtout
I'installation d'une végétation de typ" steppique, dans laquelle les
espècesfourragèresprésentent une importance certaine et de ce fait
la valeur pastorale de ces milieux est bien meilleure que dans le cas
précédent. Notons également, que 7'élément bioclimatique permet de
préciser, outre l'écologie des principaux milieux, les caractères ayant
trait à la biologie des espècesfourragères ou autres.
Les principaux élémentsphyto-écologiquesmanifestant leur déterminisme sur le plan pastoral, sont bien souvent en liaison directe avec
le type d'occupation des terres, qui peut, d'une façon générale,définir
I'importance économique de chaque type sur le plan de l'é7evage.
L'importance des éléments tels que le type de végétation, les formes
de végétation,le type d'occupation et I'utilisation actuelle des terres,
doit normalement,se passerde commentaire.Néanmoins,ayant constaté que de nombreusesétudes et cartes de végétation (établies en vue
de fournir des donnéespour la mise en valeur) les mentionnentà peine
ou les négligent complètement, il convient au moins d'esquisserleur
utilité en la matière. Tout d'abord, ces éléments permettent de procéder à un tri indispensableentre ce qui a une utilisation essentietllement pastorale(erme, engane,merja, prairie, pelouse,steppe,etc.), ce
qui a une utilisation pastorale et forestière (forêt, reboisement,certains
matorrals, etc.), ce qui a une utilisation agricole et pastorale (pâturage
sur chaume), et ce qui a une utilisation uniquement agricole (cultures
industriel'es,maraîchères,etc.). Ce tri nous paraît indisp:nsablepour
le classementinitial des grands types pastoraux et en rrue de l'échantillonnage à entreprendre. Rappelons en outro, que le classement
adopté (cf. T. IoNssco et Cn. Sluv-r,ce, 1963), qui est au premier
abord physionomique, tient compte de la taille et da degté d'ouverture, élémentsda la structure de Ia végétation,dont dépend, en grande
partie, la valeur pastorale. Par ailleurs, le faft de distinguer des
pâturagessous forêt claire ou dense,des pâturagessous matorral troué
ou clair, des pâturages herbacés du type erme, pelouse, prairie, etc.,
s'avère intéressantégalementpour I'appréciation des possibilités d'améIioration. Notons en outre, que cette appréciation des possibilités
d'amélioration, de même que la nécessitéd'une intervention urgente
sont, dans certains cas, facilitées par la connaissanced'autres éléments
qui peuvent, être indiqués dans la classification adoptée et qui sont:
les espèces-abri(espècesnon alibiles qui protègent et permettent le
développementdes espècesfourragères), les formations arborescentes
LES RESSOURCES PASTORALES -
MÉTHODOLOGTE
47
trl, qui permettent de
ou buissonneuseset leur rythme de croissanca
protéger les animaux contre le soleil, contre les vents, et qui peuvent
offrir par ailleurs la possibilité de constituer des réserves de fourrages
indispensables pour la survivance des animaux au cours des années
de sécheresse,etc. Ces éléments fournissent, par ailleurs, d:s indications phénologiques importantes, concernant la connaissance de la
saison de pâturage et surtout de la saison optimale. L'influence du
type de végétation sur la nutrition animale en rapport avec la saison
de végétation constitue un fait bien connu. Au Maroc, les formations
herbacées de plaine sont pâturées surtout pendant l'hiver et au
printemps, tandis que les formations sous couvert ligneux de montagne,
sont pâturées surtout en êté et en automne. En résumé, l'étude des
types et des formes de végétation, des types de l'occupation et de
I'utilisation actuelle des terres, constitue le point de départ des recherches sur les ressources pastorales, la base de différenciation physionomique, structurale et floristique des pâturages, conditionne la valeur
pastorale et fournit des éléments non négligeables concernant les améliorations possibles.
4. Conclusions
L'objectif principal des études qui nous intéressent, consiste dans
I'estimation d,une valeur pastorale significative pour chaque type de
milieu ou pour les groupes de milieux définis par les principaux facteurs écologiques, de manière à préciser si ces diverses unités doivent
ou peuvent être amélioréas sur le plan fourrager, et dans quel sens.
La définition des milieux n'est qu'une des phases des investigations
sur les ressources pastorales.
Dans ce cadre, une définition correcte des milieux au niveau des
groupes écologiques et de leurs combinaisons est nécessaire,et l'emploi
de la méthode la plus rigoureuse si cala est possible ne devrait pas être
écarté. Cette phase doit être complétée, ainsi que nous l'avons vu' par
des éléments de structure de la végétation et tenir compte de l'occupation
et de l'utilisation actuelle des terres. En tout état de cause, la prise en
considération de la pyramide de perception (cf. G. LoNc, 1969), pour
la hiérarchisation des relations entre la végétation et le milieu et leur
expression cartographique, nous semble digne d'intérêt.
(r) Il serait intéressantde réaliser, au Maroc, une expérimentation sur le rythme
de croissance et la dynamique végétale, analogue à celle actuellement.en cours
au Puech du Juge piès de Montpellier (cf. G. LoNo et M. THTAULT)'
48
T. IONESCO
IV. L'étude des ressources pastorales
La connaissance
de la compositionfloristique de chaque communauté végétale définie et décrite sur une base floristique, physionomique, écologique, structurale et dynamique, ne constitue ainsi que
nous I'avons précisé plus haut, que la première phase des recherches
entreprisessur les milieux pastoraux; une deuxièmephase de recherches
doit aboutir à la connaissancedes possibilitésfourragères actuelles
et permettre d'envisager les diverses améliorations.
1,. L'analyse de la llore alibile
D'une manière générale,les estimationset les mesuresconcernant
la contribution spécifique présence,la contribution spécifique contact,
la contribution spécifique masse, etc. (voir signification plus loin),
faites sur I'ensemble de la masse végétale d'un milieu, ne peuvent
donner des indications valables sur les possibilités fourragères, que
si I'on connaît ce qui est pâturé réellement, car, à part les cultures
fourragères,les communautésvégétalesconstituéesexclusivementd'espècesalibiles, sont vraiment une exception. C'est pourquoi, un tri
entre ce qui est alibile et non alibile est indispensable,car du taux
des espècesalibiles et de leur divers coefficients.dépendenten grande
partie la valeur pastoraleet les possibilitésd'amélioration.
Les donnéesconcernantles espècesalib:les, sont réunies sur le
terrain et inscrites sur un formulaire (ci-contre). Ces renseignements
permettent d'obtenir (voir plus loin), les élémentssuivants:
- le nombre et la fréquencespécifiqueds I'ensembledes espèces
alibiles, de même que des non alibiles ;
- le nombre et 7a fréquence spécifique des Graminées, des
Légumineuses,des diversesfourragèreset non fourragères;
- le nombre et la fréquence spécifique des fourragères productrices ;
- les contributions spécifiquesprésence,les contributions spécifiques contact (à mesurer dans certains cas) et les contributions spécifiques mass: (à mesurer si possible),de l'ensembledes alibiles, des
Graminées,des Légumineuses,des autres alibiles, de même que des
espècesannuelleset vivacesfourragèresou non fourragères.
L'ensemble de ces éléments donnent une idée de la richesse
fourragère du milieu et peuvent être prise en considérationpour fixer
le nombre et la nature du bétail à introduire dans les pâturages.Par
ailleurs, le taux des alibiles est considéré comme étant un bon critère
LES RESSouRCESpASToRALES - tuÉrnolotocrB
49
d'appréciationdes possibilitésd'améliorationdes pâturages,la limite
étant située généralementà 30 % (c1. J. DuruIr, 1965); cette limite
peut, dans certains cas, être inférieure à ce taux. En ce qtri concerne
la contribution spécifique présence,cette donnée entre dans le calcul
de la valeur pastorale.
2. La valeur pastorale
Le calcul de la valeur pastorale constitue en quelque sorte l'abou(1) concernant la connaistissement des investigations méthodologiques
efiet,
cette valeur indique tes
sance de chaque milieu pastoral. En
(surtout)
de comparer entre
pelmet
possibilités fourragères actuelles,
à un tri en
procéder
possibilité
de
èux les divers pâturages, oftre la
et les pos(aptitudes
milieux)
des
future
ce qui concerne I'utilisation
général de
cadre
par
le
ailleurs,
indique,
sibilités d'amélioration et
à
entreprendre.
I'expérimentation
Dans la recherche de la méthode de travail, il était indispensable,
à notre avis, de tenir compte d'un certain nombre d'impératifs dont
notamment la nécessité d'avoir une méthode simple, rapide et précise
utilisant un appareillage simple et réduit. Elle devait en outre être
appliquable à l,ensemble des milieux pastoraux (dans certains cas
avec des aménagements)et permettre de noter dans le cadre de chaque
communauté végétale, la composition floristique, le recouvrement, la
hauteur, la phénologie, les types biologiques, de même que les principaux éléments de la surface du sol.
a. Les principes de la méthode
Le principe de la méthode est basé sur I'application de la notion
de fréquence en écologie végétale et sur I'hypothèse que le recouvrement des espèces d'une communauté végétale donnée est en relation
avec la fréquenc: des contacts dans un point quadrat (cf. Pn. Da.cnr
et J. PorssoNEr, 1965). Les observations ponctuellgs qu'on peut efiectuer sur une ligne, permettent d'apprécier la fraction de la masse
végétale occupée par une espèce. Le nombre total des points recensés
pour une espèce, eit en fait, la fréquence spécififfue ou <' fréquence
relative )) au sens de Lnuorre (1962). La fréquence peut s'exprimer
en pourcentase et peut également être assimilée à la probabilité de
présence (cf. M. GolnoN, 1968), en supposant que le nombre des
(1) Précisonscependantque des recherchesconcernant des relations entre la valeur
pastorale,les indices spécifiqueset |a masse,|a charge, etc., sont actuellement
en cours.
50
T. IONBSCO
observations< est suffisammentgrand >. Dans le cas ou les < présences
et les absencessont observéesen des points, il peut être démontré
que la probabilité de présenceest égale arr recouvrement de l'espèce
dans la station considérée> (M. GoonoN 1968). Ceci a été appliqué
au cas des formations prairiales par PH. Dlcsr et J. PorssoNBr
(1965, 1966). M. GoonoN (1966), M. GoonoN, J. PorssoNBr et
P. PorssoNBr(1967).
b. Description de la méthode
1. Etablissement des lignes
Dans le cas des mesures intéressant les calculs de la valeur
pastorale, il s'agit pratiquement de réaliser un échantillonnageà un
moment donné de la vie de la communauté végétale,notamment pendant la période de végétation optimale. Par conséquent,l'établissement
des lignes sur le terrain est fait pour une courte durée, limitée au
temps d'exécution d'un seul relevé d'observation. Cet établissement
est donc temporaire, par opposition à l'établissementdes lignes permanentÊs(repérablesgrâce à des piquets enterrés ou même bétonnés)
utilisées pour l'étude de l'évolution de la végétation.
Les mesuresponctuellespeuventêtre effectuéesen utilisant divers
systèmes,tels que:
- pour une végétation herbacée dense: systèmedu double mètre (cf. Pn. Decsr et J. PoISSoNrt, 1965, 1966), déployé à la
surface du sol à travers la végétation, les lectures étant faites sur
le bord gradué aux intervalles choisis (tous les 4 cm par exemple),
l'opérateur visant la graduation retenue et annonçant les espècesqui
coïncident verticalement avec cette graduation.
- pour une végétation herbacéehaute, les mêmes auteurs, util!
sant le double mètre, ont procédé à des lectures faites le long de
l'arête aiguë d'une tige triangulaire (dont I'un des anglesest très aigu);
- pour une végétation buissonneusebasse, les chercheurs du
C.E.P.E.(1) ont conçu, pour l'étude de la biomasse,un échafaudage
en aluminium pouvant être installé et déplacé facilement au-dessus
de la végétation; cette installation est placée dans les parcelles du
C.E.P.E. au Puech du Juge près de Montpellier. L'observateur, se
déplaçant sur l'échafaudage,peut effectuer les mesures le long d'un
double-décamètre,à des intervalles réguliers, à l'aide d'une tige terminée en pointe très fine.
(1) Centre des Etudes Phytosociologiques et Ecologiques de Montp'ellier'
LES RESsoLIRCEs pASToRALES - MÉTHoDoLocrE
51
L'énumération de ces systèmespermet de constater qu'à la seule
condition de respecterle principe de la méthode, divers aménagements
peuvent être conçus dans le but d'adapter le système à la formation
vésétale.
La diversité de Ia végétation du Maroc, allant des formations
herbacéesbassesjusqu'aux formations ligneuseshautes, nous a amené
à utiliser jusqu'à présent, les systèmessuivants:
\
- le double mètre dans les formations herbacéesou ligneuses
basses;
- derx doublesmètresparallèles,dans les formations herbacéesou
ligneuseshautes; I'installationest constituéede 2 à 3 piquetscornièresen
fer, d'environ 60 cm de hauteur utile, enfoncésà la verticale dans le
sol ; ces piquets permettent de supporter grâce à des entailles pratiquées dans une de leurs bordures, deux doubles mètres déployés et
placés à des niveaux pouvant varier de 5 en 5 cm suivant la hauteur
de la végétation.Ce systèmepermet de procéder à des mesures (en
s'assurantde la verticalité)à l',aided'une aiguille fine, en prenant soin
de couper la partie de !a plante touchée si son déplacement risque
de gêner la descenteà la verticale. Il est recommandé en outre, de
planter les piquets ou de déplacer les doubles mètres de manière à ce
que les divisions de lecture ne soient pas au voisinage immédiat du
piquet. Signalonspar ailleurs, que la disposition des entailles tous
les 5 cm, permet de régler le parallélisme des doubles mètres par
rapport au sol;
- le double décamètre, dans les formations buissonneuseshautes; les points de lecture peuvent être variables tous les 20 cm et
même tous les mètres, par exemple; dans ce dernier cas, le double
décamètredoit être installé cinq fois.
L'installation des lignes par un système ou par I'autre, doit obligatoirement respecter la méthode de l'échantillonage stratifié dont il
a été fait état lors de l'échantillonagephyto-écologique.D'une manière
générale, jusqu'à présent nous avons doublé chaque relevé phytoécologiquepar des mesuresponctuelles,en prenant soin de séparer
les divers éléments structuraux, par exemple les éléments herbacés
(ermes)des élémentsbuissonneux(matorral). Dans le cas des buissons de faible étendue,les mesuressont faites sur des tronçons qui
sont ensuite additionnésde manière à obtenir le même nombre de
mesures.Précisonsen outre, que les lignes ne peuvent être placées
à proximité des chemins,des fossées,des clôtures, des rideaux d'arbres, des constructions,des points d'eau, etc.
52
T. roNEsco
2. Epoque des observations
L'époque à laquelle doivent être effectués les relevés est celle
correspondantà la pleine végétation,généralementle printemps.Cette
époque doit, bien entendu, correspondre avec la saison optimale du
pâturage. Néanmoins, certains pâturages étant parcourus pendant plusieurs saisons voire même pendant toute I'année, il convient de
procéder à des relevéspériodiquespermettant de connaître la variation
de la valeur pastoraled'une saisonà l'autre, pendant I'annéeou d'une
année à I'autre. Précisonségalement,qu'étant donné qu'il s'agit des
observationsponctuelles,il n'est pas possible d'envisagerd'effectuer
des mesurespendant les jours avec vents.
3. L'enregistrementdes observations
L'ensemble des observations ponctuelles sont enregistréessur le
recto du formulaire ci-contre, modèle G. LoNc, modifié et complété.
Ce formulaire a été établi de manièr: à effectuer 5O lectures pour
37 espèces
; il est bien entenduque si le nombre des espècesrelevées
depassece nombre, l'utilisation de plusieurs formulaires est nécessaire.
Néanmoins,sur un seul formulaire, il n'est pas possible d'enregistrer
plus de 50 observations,ce qui imp.rse I'utilisation de deux formulaires pour 100 observa.tions.Les contacis possibles pour chaque
espècepeuv,gntconcerner: les feuilles, les couronnes,les tiges ligneuses, les soucheset les parties mortes. Pour chacun de ces contacts
on emploie conventionnellementun signe spécial indiqué sur le formulaire. Notons en outre que sur chaque formulaire sont rnentionnées
certainesdonnéesgénéralestelles que : le numéro du relevé,le numéro
de l'élément, la date, le nom de l'auteur, la région naturelle, la
commune, le type de végétation,la formation végétale,la forme de
végétation, l'étage bioclimatique, l'écologie essentielledu milieu, I'uti
lisation actuelle, l'époque de pâturage, le type de bétail, etc., de
même que des donnéesconcernantchaque espèce,telles que : le type
biologique,la phénologie,la hauteur de la plante. En ce qui concerno
la surface du sol, on distingue: la roche compacte,les cailloux et
les graviers, la litière et I'humus, les mousseset les lichens et bien
entendu le sol nu.
4. L'index
spécifique
(Is)
L'index spécifique,indice de qualité spécifiqueou coefiicient de
valeur, est une valeur fourragèrerelative (cf. D.M. de Vnres), déterminée pour chaque espèceà l'aide de nombreusesanalyseset comparaisonsd'un ensembled'élémentstels que I'appétibilité,l'acceptabi-
6
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c
54
T. IONESCO
lité, la valeur nutritive, la valeur fourragère (U.F.), la saveur, la
digestibilité, etc. En Hollande, cette valeur est comprise entre 0 et
10 ; pour le Maroc, les coefficientsattribués varient de 0 à 5. Ces
valeurs, sont bien entendu en partie assezapproximativeset par conséquent sujettes à une certaine subjectivité. Elles permettent néanmoins des comparaisonsintéressantesentre les divers milieux pastoraux. En supposant que des analyses complémentaires ultérieures
changent certaines de ces valeurs, nous ne pensons pas que la valeur
pastorale globale sera très modifiée; on peut prévoir tout au plus
des regroupementséventuels au niveau de la sous-classe(valeurs de
5 en 5).
Les diverses espècesqu'il est possible de rencontrer dans une
communauté végétale,peuvent être groupées et regroupées(cf. D.M.
de Vnrcs) compte tenu des indices spécifiques,dans les catégories
suivantes:
I
Gri
-G4
très bonnes Graminées
bonnes Graminées
-G3
-G2
Graminées assez bonnes I
Gr*Gt
Graminéesmoyennes
-
j G,*G'
i
Go.o-t,.tGraminées médiocres: G1
_Go
-L5
-L4
L.3
L"
Graminéesrefusées: G^
très bonnesLégumineuses
bonnes Légumineuses
Légumineusesassezbonnes
Légumineusesmoyennes
t'*
t'
{
'\t'* t"
-
Lo,r-r,s: Légumineusesmédiocres: L1
-
Lo: Légumineusesrefusées: Le
*
-
Df, r : Diverses bonnes fourragères l, nt
: Diverses fourragères
Dfo,s-t,u
I
-
Dn: Diverses non fourrasères: Dn
-
R: refus:R
Des indices spécifiquesont été attribués aux principales espèces
fourragèresdu Maroc déjà rencontréeslors des investigationssur les
LES RÊSSOURCES PASTORALES
- METHODOLOGIE
55
ressources pastorales; ces indices entrent dans le calcul de la valeur
pastorale (voir plus loin). Quant aux catégories d'espèces fourragères
"t .ron fourragères dont il a été fait état ci-dessus, elles sont prises
en considération pour la constitution du spectre fourrager'
5. La
synthèse
des
observations
Pour faciliter les calculs et I'interprétation des diverses données,
nous avons estimé utile de mentionner sur le recto dU formulaire les
principales données suivantes (cf. Ps. DecBr, J. PotssoNer, 1965,
ig1e,- P. J,c,ceueRD,Pn. Dlcer, J' PolssoNEr et G. LanocHn, 1968,
M. GoonoN, J. PotssoNrr et P. PolssoNBr, 1967, etc'):
la fréquence spécifique (FS), ou le nombre de points où
une espèce a éié rencontrée. Le FS varie de 0 à 10O et s'exprime en
pourcentage. Cette donnée est indiquée bien entendu également pour
-
le sol ;
la somme des fréquences spécifiques (Somme SP) ; c'est la
fréquences spécifiques de toutes les espèces recensées; elle
des
somme
pourcentage par rapport aux points échantillonnés ;
en
s'exprime
-
la çe111ibution spécifique présence (CSP) ; c'est le rapport
de la fréquence spécifique en /o de I'espèce, à la somme de toutes les
fréquencei spécifiques ; s'exprime en pourcentage et varie de 0 à
100. Pour certaines commnnautés, il est utile également de noter
pour chaque espèce I'ensemble des contacts et calculer la contribution
ipécifique contacts (CSC), de même qu'en procédant à des coupes et
pesées, de calculer la contribution spécifique masse (CSM ;
-
-
i'indice spécifique (Is) ;
le produits Is. CSP pour chaque espèce; c'est une valeur qui
entre dans le calcul de la valeur fourragère.
-
La synthèse de ces données est faite sur le verso du formulaire,
en tenant compte du classement des espèces en catégories; cette page
réunit en outre les données suivantes gui permettent d'estimer la
richesse fourragère:
le rrcmbre, le pourcentage et la contribution spécifique des
classées par catégories;
alibiles
espèces
-
- la nombre, le pourcentage et la contribution spécifrque des
espèces fourragères productrices, celles-ci étant sélectionnées en fonction du rang défini grâce aux valeurs du CSP (valeurs supérieures
à 10%.
56
r. roNpsco
6. Le
calcul
de l,a valeur
pastorale
(V.p.)
La valeur pastorale,ou indice d: qualité des herbages(cf. ANonrns,
1950, D.M. de Vnrns, 1949, 1954, 1957), ou valeur agronomique,
utilisée par Dnrnrcn (1960) et par PH. Dlcsr et J. porssoNrr
(1965, 7966), a été calculéed'après la formule de D.M. de VnrBs.
cette valeur s'obtient en pondérant la somme des contributions spéc!
fiques présence(CSP) par les indices spécifiquesrespectifs,le produit
étant exprimé par rapport à une valeur maximale de 500 (représentant
le meilleur pâturage constitué d'espèces fourragères à Is - 5 et à
CSP- 100) et ramené à 100.
La valeur pastoralede chaque station peut être classéeen adoptant
l'échelle suivante:
Classe
ï r-2 0-to%
I1
I 2
r 3-4 10-20%
r 3 to-rs %
I 4 15-20%
rr t-2 20-307o
rr 1 20-25%
II 2 25-30Vo
rr 3-4 30-40%
Il 3 30-35Vo
[ 4 3540%
I. FerBrp
0-2O Vo
II. MÉorocne
20-40 %
III. MovsNr.lB
40-60 %
IV. Bor.{.r.rg
60-80 7o
V. Excrr.uexre
80-ro0%
7. Le
Sous-classe
0 - s%
5-lO Vo
l-4 40-50 %
Itt | 40-45%
III 2 45-50Vo
rrr 3-4 50-60%
It 3 50-55%
III 4 55-60Vo
llI
M-2
6 0 - 7%0
IY | 60-65Vo
ïY 2 65-70%
rv 3-4 70-80%
IY 3 70-75Vo
IY 4 75-80Vo
v r-2 80-90%
Y 1 8O-85Vo
Y 2 85-90Vo
v 3-4 90-100%
Y 3 90-95Vo
Y 4 95-100%e
spectre fourrager
La connaissancede la valeur pastorale et de la contribution spécifique, permet en outre d'élaborer un (< spectre de constitution
floristique > ou <<spectre fourrager >, qui donne une image fidèle
LES RpssouRcEs pAsToRALES- vÉtnoootoclE
JI
de la composition floristique de chaque communauté végétale' Dans
ce but on utilise le regroupement des espèces en catégories (cf. D.M'
de Vnres). Le diagramme synthétique tel qu'il a été élaboré par
PH. D^q.csr et J. PoIssoNBr (1966), comporte:
-
en abscisse, la valeur pastorale moyenne de chaque classe;
en ordonnée, la contribution spécifiquo moyenne des diverses
catégories d'espèces retenues. Ces contributions sont cumulées pour
chaque valeur pastorale moyenne sur des droites parallèles à I'axe dcs
ordonnées.
*
La représentation séparée des éléments du diagramme (cf' les
mêmes auteurs), permet en outre d'illustrer un optimum écologique
de production, atteint lorsque la catégorie des plantes non fourragères
a une fréquence relative négligeable.
c. Le classement des ressourc3s pastorales
Etant donné la complexité des éléments qui rentrent en ligne
de compte pour la reconnaissance, la définition et la description de
différentes ressources pastorales, il nous semble très difticile d'envisager
un classement simplifié. L'examen de la bibliographie en la matière,
indique qu'il est possible de faire de multiples classements suivant :
les facteurs orograPhiques : pâturages de plaine, de Plateau
de montagne, etc. ;
-
la situation géograPhique: pâtur,age de village, Pâturage nomade, etc.',
- I'utilisation actuelle: pâturagesur chaumes,pâturag:s naturels
proprementdits), pâturagesanciennementcultivés, etc' ;
- le facteur sol: pâturages sur sol sableux, sur sol limoneux,
sur sol argileux,sur sol salé (de près salé),etc. ;
-
le type de bétail : pâturage à bovins, à moutons, à chèvres,
-
13 sslssnde pâturage: en toute saison,à optimum estival,etc';
- le type biologique: pâturage à vivaces, à annuelles,à chaméphytes,etc. ;
- çslfalnss espèces dominantes (cas assez rares, au Maroc) :
pâturagesà Stipa, à Cynodon, à Panicum, etc.;
-
la valeur relative: bons, moyens,faibles, etc. ;
58
1. roNEsco
- le type d'amélioration: terrains pouvant être resemés, terrains dont le pâturage doit être contrôlé, terrains à maintenir en
végétationnaturelle, etc.
Ces divers critères pris isolément, ne peuvent donner qu'une idée
approximative de la valeur d'un pâturage. Ainsi, il nous a semblé
qu'il serait plus utile de choisir un autre critère de base, qui serait
celui de la végétation actuelle et dans ce cadre distinguer les divers
caractèrespastoraux en fonction des autres élémenfs,à savoir:
- l'écologie de milieux (édaphisme: texture, degré d'humidité,
etc., type de végétation, série, forme, utilisation actuelle, etc.), prise
en considérationpar rapport aux niveaux de perception déflnis par
G. LoNc (1968), et dans ce cadre;
- I'estimation de la richesse fourragère, calcul de la valeur
pastorale et appréciation de l'aptitude écologique de mise en valeur
pastorale. Notons par ailleurs, que pour certains de ces éléments, il
pourrait y ,avoir des subdivisions,par exemple, pour le bioclimat, distinction entre les pâturagessemi-aridesà hiver chaud et les pâturages
semi-aridesà hiver tempéré, ou frais, etc., pour la forme de végétation,
distinction entre les pâturages sous-forêt et les pâturages buissonneux,
etc.
Y. Conclusion
C'est ce critère que nous avons préconisé,pour la descriptiondes
pâturages de la région de Tanger et de Ksar es Sghir, et que nous
adoptons encore pour les études en cours.
La cartographie de la végétation entreprise au Maroc dans le
cadre de la Recherche Agronomique, a été conçue de manière à
permettre l'établissementde trois types de cartes: (cf. classification
de G. LoNc, 1969):
- une carte synthétique,concernant les types de végétation, 1es
formes de végétation et par conséquent I'occupation actuelle des
terres:
-
une carte corrélative,phyto-écologique;
-
une carte interprétative, carte des ressourcespastorales.
Les deux premières cartes sont indispensablesaussi bien pour
l'élaboration de la cartographiedes ressourcespastorales,que pour
l'élaboration de toute autre carte intéressant la mise en valeur des
terres.
LES RESSOURCES PASTORALES
59
- T,TÉTTTOIOTOCTS
Pour la réalisation de cette cartographie, 1l a été nécessaired'adopune
méthodotogie, analysée ci-dessus,qui a trait à :
ter
l'étude phyto-écologique, ou étude intégrée de la
et de son milieu ;
végétatit'n
-
l'étude des ressources pastorales, ou l'étude de la composition
fourragère, de la valeur pastorale et des aptitudes écologiques de la
mise en valeur.
L'ensemble des données fournies par ces études, permet de
répondre aux objectifs poursuivis, à savoir, la mise en évidence des
divers types de milieux, des divers types pastoraux, I'estimation de
leur valeur pastorale actuelle et I'estimation des possibilités d'amélioration.
A partir de ces données, le phyto-écologiste, le pastoraliste, l'agronome, le forestier, le zootechnicien, le vétérinaire, l'économiste, le
planificateur, etc., peuvent définir ensemble les lignes directrices de
la mise en valeur des terres.
manusc. déposé en févr. 1970
60
T. IONESCO
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. )Ljr-\U ;^t-Jl
RÉsurraÉ
Après avoir passé en revue les caractéristiques de la végétation
et des ressources pastorales du Maroc, I'auteur analyse et décrit la
méthode employée pour l'étude et la cartographie de la végétation
réalisées dans le cadre de la Recherche Agronomique. Cette méthode
est basée sur:
-
l'étude phyto-écologique, ou étude intégrée de la végétation
et de son milieu;
l'étude des ressources pastorales, ou l'étude de la composition
fourragère, de la valeur pastorale et des aptitudes écologiques de la
mise en valeur.
Rr,sulrlnN
Despuésde enumerar las caracteristicasde la vegetaci6ny de los
recursos de pastoreo en Marruecos el autor analiza y describe el
método empleadopor los investigadoresde la RechercheAgronomique
para el estudio y la cartografia de Ia vegetaciin.
Este método estâ basado en el estudio fito-ecologico, es decir
en el estudio integrado de la vegetaciôn y de su ambiente, asi como
LES RESSOURCES PASTORALES - METHODOLOGIE
6I
en el estudio de los recursos de pastoreo, considerando la composicion
forrajera de las tierras de pasto, su valor alimenticio y las posibilidades
ecologicas de mejora.
Suuuanv
After reviewing the characteristics of the vegetation and the
grazing resources of Morocco the author analyses and describes the
method used for studying and mapping the vegetation as carried out
by the stafi of the Recherche Agronomique.
This method is based on the phyto-ecological, i.e. integrated study
of the vegetation and its environnent as well as on a survey of the
graztng resources, comprising the composition in fodder plants of the
range lands, their grazing value and the ecological possibilities ot
their improvement.
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des conditions du milieu)' pp. I 83-191.
Nous tenons à exprimer notre reconnaissance à tous ceux qui
bien
voulu nous aid:r pour la mise au point de ce texte' tout
ont
particulièrement MM. G. LoNc et J. PoIssoNrr, du Centre d'Etudes
Phytosociologiques et Ecologiques de Montpellier.
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