Plantes exotiques envahissantes dans le Val d`Illiez

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Formation Continue en Sciences de l'Environnement et en Ecologie
ECOFOC
Université de Neuchâtel
Plantes exotiques envahissantes dans le Val d’Illiez,
relevés botaniques et propositions de gestion
Marlyse Diebold-Holden
Travail de diplôme
2006
Expert: Dr Daniel Jeanmonod
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
1
Formation Continue en Sciences de l'Environnement et en Ecologie
ECOFOC
Université de Neuchâtel
Plantes exotiques envahissantes dans le Val d’Illiez,
relevés botaniques et propositions de gestion
Travail de diplôme
2006
Marlyse Diebold-Holden
En Praby
1873 Val-d'Illiez
[email protected]
Expert: Docteur Daniel Jeanmonod
Conservateur et Responsable Enseignement et Recherche
Conservatoire et Jardin botaniques
de la Ville de Genève
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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Table des matières
1. Contexte et but du travail
1.1. Présentation générale des néophytes
1.2. Problématique des néophytes
1.2.1. Situation internationale
1.2.2. Situation en Suisse
1.2.3. Situation dans le Val d’Illiez
p.5
p.5
p.6
2. Objectifs
p.10
3. Méthodologie
p.11
p.11
3.1. Recherche bibliographique et contacts
3.1.1. Présentation et biogéographie du Val d’Illiez
3.1.2. Cartes de végétation du Val d’Illiez
3.1.3. Fiches d’exigences écologiques des néophytes envahissantes
3.1.4. Etablissement d’une liste potentielle des espèces pour le Val d’Illiez
3.1.5. Comparaison de la liste potentielle avec les données CRSF
(Centre du Réseau Suisse de Floristique)
3.1.6. Milieux et carte de répartition potentielle pour le Val d’Illiez
3.1.7. Contacts
3.2. Recherche botanique sur le terrain
3.2.1. Périmètre et zones d’étude
3.2.2. Matériel
3.2.3. Méthode
3.2.4. Informateurs
3.2.5. Recherche des stations de l’extraction CRSF dans le Val d’Illiez
3.2.6. Etablissement des relevés des espèces présentes
3.2.7. Etablissement des cartes de répartition des espèces présentes
3.2.8. Création d’une base de données
3.3. Enquêtes
3.3.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés
par la problématique des néophytes
3.3.2. Enquête auprès des médecins de la région
3.3.3. Enquête dans les jardineries de la région
4. Résultats
4.1 Résultats du travail botanique
4.1.1. Recherche des stations signalées par le CRSF dans le Val d’Illiez
4.1.2. Relevés des espèces présentes
4.1.3. Cartes de répartition des espèces présentes
4.1.4. Base de données
4.2. Résultats des enquêtes
4.2.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés
par la problématique des néophytes
4.2.2 Enquête auprès des médecins de la région sur d'éventuels cas
liés à l'ambroisie ou à la berce du Caucase
4.2.3. Enquête dans les jardineries de la région
5. Analyse des résultats
5.1.Travail botanique
5.1.1. Relevés et cartes de répartition des espèces présentes
5.2.Enquêtes
5.2.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés
par la problématique des néophytes
5.2.2. Enquête auprès des médecins de la région
5.2.3. Enquête dans les jardineries de la région
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
p.22
p.25
p.26
p.26
p.44
p.46
p.46
p.54
3
6. Discussion
6.1. Comparaison avec les données CRSF pour la région
6.2. Evolution possible de la situation dans le Val d'Illiez: quelques pistes pour le futur
6.3. Propositions pour la gestion des néophytes sur le plan communal et régional
6.4. Propositions de mise en œuvre sur le plan communal
6.4.1. Mise en œuvre concernant la population
6.4.2. Mise en œuvre concernant les autorités
6.4.3. Mise en œuvre concernant les services de la commune
6.4.4. Mise en œuvre concernant les catégories de métier
particulièrement concernées
p.55
p.55
p.57
p.61
p.61
7. Conclusion
p.67
8. Bibliographie
p.68
Annexes
Annexe A Liste noire et Watch List
Fiches plantes
Fiches d'exigences écologiques
p.69
Annexe B Législation
p.140
Annexe C Cartes de végétation de Val-d'Illiez
p.142
Annexe D Liste des informateurs
p.144
Annexe E Bordereau de données CRSF
p.145
Annexe F
Base de données pour le CRSF
fichier Excel séparé
Annexe G Lettre aux médecins
p.146
Annexe H Enquête dans les jardineries
p.148
Annexe I
Article du trimestriel le "Val-d'Illien", octobre 2005
p.150
Annexe J
Fiches info
p.151
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1. Contexte et but du travail
Le Val d’Illiez est une vallée verdoyante du Bas-Valais, couverte de grandes forêts et de nombreux
pâturages. Au-dessus de la limite des arbres, sous les pentes abruptes des Dents-du-Midi, la
montagne abrite l’edelweiss et la gentiane, de nos jours emblèmes des fleurs alpines, mais dont les
1
ancêtres sont venues d’Asie au Tertiaire déjà, tout comme le rhododendron et les armoises, alors
que les narcisses et les campanules sont arrivés du nord de l’Afrique il y a des millénaires.
Depuis quelques années, certaines espèces de plantes exotiques à tendance envahissante, dites
"néophytes", ont fait leur apparition dans la vallée et se développent discrètement, se propageant le
long des routes, dans les jardins, sur les chantiers et les décharges, mais aussi en milieu naturel, au
bord des cours d’eau, en lisière de forêt et dans les prairies.
La présence actuelle de ces plantes envahissantes dans le Val d’Illiez ne semble de loin pas aussi
préoccupante que dans certaines régions de plaine, quoique la phase de colonisation soit atteinte en
quelques endroits pour plusieurs espèces. Il convient toutefois d’empêcher une phase
d’envahissement en ne sous-estimant pas leur impact environnemental, économique et sanitaire
2
dans une vallée connaissant un phénomène de rurbanisation et de développement touristique
croissants.
Ce travail de diplôme se propose d'évaluer l'importance de la présence actuelle des plantes
néophytes envahissantes dans le Val d'Illiez, et de fournir quelques pistes quant à son évolution
potentielle, plus particulièrement dans la commune de Val-d'Illiez.
1.1. Présentation générale des néophytes
Berce du Caucase, Renouée du Japon, Verge d’or du Canada… Ces noms botaniques mystérieux
nous font rêver de contrées lointaines. Pourtant ces plantes exotiques assez mal connues, souvent
très belles ou spectaculaires, poussent en Europe. Nous en rencontrons dans les parcs et les jardins,
mais aussi de plus en plus fréquemment en liberté, dans les milieux les plus divers.
Des milliers d'espèces de plantes du monde entier sont arrivées en Europe au cours des siècles, par
elles-mêmes ou grâce au vent, à l’eau et aux animaux, mais surtout en profitant de l’activité des
hommes pour franchir les vastes plaines et les déserts, les montagnes les plus hautes, les mers et les
océans.
Les plus vieilles espèces, dites archéophytes, ont accompagné les hommes des temps anciens dans
leurs lentes migrations.
Puis, dès 1500, époque des grandes découvertes, les bateaux des explorateurs, et les navires
marchands ou de guerre, ont exporté mais aussi ramené en Europe les marchandises les plus
diverses du monde entier. Parmi elles, des espèces végétales embarquées volontairement pour leur
rareté, leur beauté ou leur utilité, mais également beaucoup de graines clandestines, accrochées aux
toisons de moutons ou aux balles de coton, cachées parmi les céréales, collées aux chaussures des
marins ou sur le bois des navires.
Les botanistes, souvent séduits par des plantes lors de leurs expéditions lointaines, en ont également
ramenées dans les jardins botaniques européens. On leur doit, entre autres, l’introduction en Suisse il
y a 200 ans déjà de la berce du Caucase, une plante herbacée pouvant atteindre 4m de haut.
De nos jours, les graines de plantes continuent à voyager en utilisant aussi les moyens de transport
modernes et rapides (trains, autos, camions, voire l'avion), avec l'aide de l'homme ou à son insu.
Environ 12'000 espèces végétales du monde entier, venant souvent d’autres continents, sont arrivées
en Europe ces 500 dernières années.
Poussant dans des milieux ne correspondant pas à leur aire de répartition naturelle, ces nouvelles
plantes européennes ont été appelées néophytes par les botanistes, par opposition aux archéophytes,
arrivées en Europe avant 1500.
1
Tertiaire :époque ou ère géologique qui a commencé il y a 60 millions d’années et s’est achevée il y
a environ 1 million d’années, avec le début du Quaternaire.
2
La rurbanisation désigne le processus de retour des citadins dans les espaces qualifiés de ruraux à
partir de la fin des années 60 et le début des années 70
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1.2. Problématique
1.2.1. Situation internationale
Parmi toutes ces plantes néophytes, certaines espèces sont définies comme envahissantes, en ce
sens qu’elles se répandent rapidement en concurrençant les espèces indigènes caractéristiques des
milieux naturels locaux.
Suivant les auteurs, le terme de "néophyte envahissante" est parfois remplacé par l'appellation "plante
exotique envahissante" ou simplement " plante envahissante".
Depuis un premier point d’apparition, ces espèces colonisent de proche en proche de nouveaux
territoires, par leurs racines et par leurs graines, germant à proximité ou transportées loin de la plantemère par le vent, l’eau ou les animaux. Mais souvent, contrairement à la majorité des autres plantes
sauvages, ces nouvelles venues progressent aussi par grands bonds en profitant des activités
humaines (transports, construction, commerce) pour s’implanter à bonne distance de leurs premières
stations, voire sur d’autres continents.
Vivant en équilibre avec les autres écosystèmes dans leurs aires de répartition d’origine, leurs
populations s’installent, se développent puis envahissent leurs nouveaux territoires, en l’absence de
leurs prédateurs et régulateurs naturels, restés au pays. Elles peuvent donc faire l'économie des
ressources de défense (productions de substances antibactériennes et fongicides) pour se concentrer
sur leur développement, permettant à certaines de leurs caractéristiques, parfois problématiques, de
s’exprimer pleinement.
Graphique 1 : Modèle d’expansion des plantes envahissantes (PYSEK & al., 1995)
Il existe plusieurs phases dans ce processus d’envahissement, avec une dynamique très lente au
départ, puis très rapide dans sa phase « visible » (graphique 1).
t1 :
Phase d’apparition et d’installation de l’espèce.
Pendant ce processus très lent (phase de latence), la plante peut passer inaperçue durant de
nombreuses années, voire 1 à 2 siècles.
t2 :
Phase d’adaptation puis de colonisation progressive du milieu (extension), sans effets
notables sur l’environnement ou la santé.
t3 :
Phase d’envahissement, de type très rapide (exponentiel), avec manifestation de ses effets
négatifs sur le plan environnemental, économique ou sanitaire.
La dangerosité de beaucoup de ces plantes n’est apparue que tardivement (en phase t2, voire t3), et
après coup, avec des conséquences souvent lourdes.
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Les invasions biologiques sont désormais considérées, à l’échelle mondiale, comme la deuxième
cause d’extinction d’espèces et d’appauvrissement de la diversité biologique, juste après la
destruction d’habitats naturels. Leurs effets peuvent se traduire par un recul d'espèces indigènes, une
hybridation avec les populations locales, ainsi qu'une modification des facteurs écologiques et des
fonctions des écosystèmes indigènes.
Elles peuvent également poser des problèmes sur le plan économique. En phase d'envahissement,
certaines espèces peuvent occasionner des pertes de récoltes par contamination ou concurrence, des
dégâts aux bâtiments et aux voies de communication, et limiter l'accès aux cours d'eau.
Enfin, certaines plantes envahissantes posent un problème sur le plan de la santé.
Presque tous les continents sont concernés par le problème des espèces néophytes, importées
volontairement ou non.
Quelques chiffres :
•
•
•
•
"Aux Etats-Unis, les chercheurs ont estimé à 138 milliards de dollars le coût dû à l’introduction
des espèces animales et végétales.
En Irlande, la Berce de Caucase, outre les brûlures qu’elle provoque, étouffe la végétation
riveraine indigène, détruit les berges, bloque l’accès aux rivières, empêche le développement
des œufs de saumon et de truite.
En France, dans le département Rhône-Alpes, les allergies dues à l’ambroisie touchent
100'000 personnes, poussant les autorités à mettre sur pied des campagnes d’arrachage.
Au Québec, le coût de l’ambroisie pour la santé a été évalué à 49 millions CHF pour les
mêmes raisons" (JEANMONOD, D.& LAMBELET C., 2004).
La problématique des espèces exotiques envahissantes est gérée au niveau international par divers
organismes (Voir législation internationale, Annexe B).
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7
1.2.2. Situation en Suisse
La Suisse compte 2'421 espèces de plantes indigènes, ainsi que 538 espèces étrangères introduites
directement ou indirectement par l'homme, et poussant pour la plupart dans les milieux souhaités,
comme les cultures, les jardins et les parcs. Cependant, 250 espèces étrangères, échappées des
cultures (plantes subspontanées), ou arrivées clandestinement (plantes adventices), ont réussi à
s'acclimater et à prospérer dans la nature: elles se sont "naturalisées". Si les plantes archéophytes (cf.
p.5) ne posent pas de problème biologique, quelque 80 espèces de néophytes ainsi naturalisées
s'avèrent envahissantes.
Il ne faut pas les confondre avec des plantes indigènes se montrant localement envahissantes
(exemple: le liseron), posant certes des problèmes d'entretien, mais ne mettant pas en péril les
écosystèmes indigènes, contrairement aux néophytes envahissantes. Ces dernières peuvent s'avérer
problématiques dans plusieurs domaines. Quelques exemples de ces néophytes en Suisse:
Le Buddléa de David, ou arbre à papillons, produit des graines innombrables essaimant rapidement
dans des milieux naturels, où cette plante pionnière concurrencera, puis étouffera la flore indigène par
ses peuplements très denses.
Certaines néophytes peuvent donc présenter un véritable danger pour l’environnement.
La Renouée du Japon se reproduit très rapidement. Le long des cours d’eau, ses plants formant de
grands tapis verts peuvent provoquer un obscurcissement du milieu et déstabiliser, voire éroder les
berges grâce à leurs stolons très vigoureux, capables de traverser même le bitume !
Le développement de telles plantes au bord des voies de communication, dans des zones de friches
industrielles ou agricoles peut poser des problèmes économiques en termes d’entretien et ou de
rendement.
Quelques néophytes représentent également une menace pour l’économie.
D’autres néophytes sont fortement allergènes ou s’avèrent très irritantes pour les humains et les
animaux de rente qui entrent en contact avec elles.
La Berce du Caucase possède des feuilles dont le contact avec la peau produit de sévères brûlures
après exposition au soleil et peut induire une photosensibilité durable.
L’Ambroisie à feuilles d’armoise possède un pollen très allergène, touchant une vaste population dans
le monde entier. Cette plante pose un grave problème de santé publique, et entraîne des coûts
médicaux et d'éradication très élevés dans beaucoup de pays. La Suisse n’est plus épargnée.
Plusieurs néophytes peuvent poser un problème de santé publique.
Certaines espèces, comme la berce du Caucase et l'ambroisie, sont problématiques dans les trois
domaines mentionnés.
Conscient du danger, l'Office Fédéral de l'Environnement (OFEV, anciennement OFEFP) a mandaté
dès 2001 la Commission Suisse pour la Conservation des Plantes Sauvages (CPS/SKEW), qui a
élaboré plusieurs documents de base, édités en 2004:
•
une Liste noire de 20 espèces causant déjà des dommages au niveau de la diversité
biologique, de la santé et/ou de l’économie, espèces dont l’expansion doit être empêchée
(pages suivantes et Annexe A).
•
une Watch List regroupant 14 autres espèces qui ont le potentiel de causer des dommages
et dont l’expansion doit être surveillée (pages suivantes et Annexe A).
•
une clé de détermination pour la classification des néophytes dans une des deux listes.
•
des fiches explicatives et des cartes de répartition des plantes de la Liste noire, en
collaboration avec le CRSF (Centre du Réseau Suisse de Floristique) basé à Genève.
Ces documents sont réactualisés régulièrement (Annexe A).
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La Suisse a signé la Convention sur la diversité biologique de Rio (1992), et s'est ainsi engagée,
comme les autres signataires, à faire preuve de précaution envers les espèces dites envahissantes et
à les combattre s'il y a lieu (Voir législation suisse, Annexe B).
Le coût et l'efficacité de cette lutte contre les néophytes envahissantes en termes de temps et de
moyens dépendent de la phase du processus d'envahissement atteinte par chaque espèce.
Graphique 2: Stades de présence des différentes espèces en Suisse (JEANMONOD D.,2004).
"En Suisse, certaines espèces (renouées, solidages, robiniers) sont déjà si fortement implantées
qu'elles sont totalement hors de contrôle. Elles continueront à progresser et nous ne pouvons
qu'espérer limiter les conséquences par une gestion locale des zones les plus sensibles. D'autres
espèces comme le buddléa viennent de passer en phase rapide d'expansion, parfois encore
localement (ambroisie, séneçon du Cap, berce du Caucase). Il est encore temps en Suisse, mais
urgent, de bloquer cette expansion en stoppant toute culture et toute vente (pour le buddléa et la
berce) et en détruisant progressivement les populations. Quelques espèces (…) commencent juste à
s'installer. Attendre qu'elles aient envahi notre pays avant d'agir relèverait de l'inconscience. Un plan
d'action précoce, notamment l'arrêt de la vente dans les jardineries, épargnerait bien des efforts et de
l'argent à la communauté"(JEANMONOD D.,2004 ).
La nécessité de recourir à des mesures de lutte efficaces s’exprime toujours plus fréquemment
(exemples: rapport de la CPS (Gigon & Weber 2005), bulletin de l’OFAG 2005, RAC 2005,
interpellation parlementaire Heim (2004), OFEFP 2001-2005, service de protection de la nature du
Canton de Zurich 2003-2005, service de protection des plantes du Canton de Neuchâtel 2004-2005).
L’OFEFP et le sanu (formation pour le développement durable) ont dressé un premier bilan de la
3
situation en Suisse lors d’ateliers de travail réunissant chercheurs et praticiens en 2001 et 2003 .
Leurs conclusions: les connaissances sur la présence des espèces en Suisse et les coûts engendrés
sont actuellement insuffisants pour les décideurs. Il en va de même pour les mesures de lutte, où les
connaissances sont fort lacunaires selon l’espèce et les habitats touchés.
Les participants aux ateliers formulent trois exigences concrètes à l'intention des décideurs:
1.Développement d’une stratégie nationale sur le thème des néophytes, dirigée par l’OFEFP, qui
coordonne les actions à tous les niveaux.
2.Constitution d’une « task-force » pour la mise en œuvre de la stratégie, la coordination et la
sensibilisation des acteurs au problème.
3.Mise en place d’une offre d’information, de formation et de vulgarisation pour les milieux concernés
à tous les échelons.
3
Plantes exotiques envahissantes (néophytes) en Suisse: les besoins des groupes d’intéressés issus
de la pratique. Résultats de trois ateliers réunissant des représentants de l’administration, de l’économie et des
organisations non gouvernementales de différentes politiques sectorielles (www.cps-skew.ch).
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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1.2.3. Situation dans le Val d’Illiez
En Suisse aussi, certaines néophytes envahissantes se rencontrent déjà dans des régions bien
éloignées des premières stations signalées dans le pays, et notamment dans les contreforts des
Alpes, où se situe notre zone d’étude, et lieu de domicile, la commune de Val-d'Illiez.
Des plantes exotiques envahissantes y ont fait leur apparition depuis quelques années. On les repère
au bord des voies de communications, en limite de jardins, au cœur des villages, mais aussi en milieu
naturel, le long des cours d’eau, en lisière de forêt et dans les prairies, même à haute altitude.
Cette constatation nous incite à formuler plusieurs questions de recherche faisant l‘objet de ce travail:
•
Quelle est l’importance actuelle de la présence des néophytes envahissantes, leur
représentation par espèces et leur distribution par milieux dans la commune de Vald’Illiez ?
•
Quel est l’impact actuel de ces plantes néophytes ?
Observe-t-on des dommages pour l’environnement, l’économie et la santé des habitants de
la commune de Val-d’Illiez ?
•
Quel pourrait-être leur impact potentiel dans le futur ?
Existe-t-il un risque d’une évolution aussi problématique à Val-d’Illiez que dans des régions
fortement touchées et dans quels domaines (environnemental, économique ou sanitaire) ?
2. Objectifs
Ce travail se propose d'évaluer l'importance de la présence des plantes néophytes envahissantes
dans le Val d'Illiez par des relevés botaniques, de déterminer leur impact actuel aux niveaux
environnemental, économique et sanitaire par le biais d'enquêtes, et de fournir quelques pistes quant
à l'évolution potentielle de la situation, plus particulièrement dans la commune de Val-d'Illiez.
Au travers des questions citées plus haut et des réponses qu'elle y apporte, cette étude
pluridisciplinaire vise plusieurs objectifs :
•
Participer à la recherche de pistes pour contrer l’extension des néophytes dans la Vallée
d'Illiez et plus particulièrement dans la commune de Val-d’Illiez
•
Proposer des projets permettant de protéger la population contre les dangers que peuvent
présenter ces plantes
•
Fournir des éléments utiles pour le maintien de la biodiversité locale
•
Collaborer à l'actualisation des bases de données communale, cantonale et suisse
concernant la région pour contribuer à mettre en œuvre une gestion ciblée et coordonnée.
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
10
3. Méthodologie
3.1. Recherche bibliographique
3.1.1.
Présentation et biogéographie du Val d’Illiez
Pour le visiteur venant de la région lémanique, le Val d’Illiez représente la première vallée latérale du
Valais, située sur la rive gauche du Rhône (photo 1). S’ouvrant sur la plaine au niveau de la ville de
Monthey (424m d’altitude), le Val d’Illiez s’étire du N/E au S/O jusqu’aux cols de Cou (1925m) et du
Bretolet (1941m), sur la crête frontière avec la France. Située au pied du massif des Dents Blanches,
et accessible seulement à pied ou en VTT, cette crête presque horizontale barre transversalement le
fond du Val d’Illiez à moins de 2000m d’altitude et constitue ainsi une échappée vers le Sud pour bien
des voyageurs : depuis fort longtemps, promeneurs, contrebandiers et garde-frontières en parcourent
les sentiers de jour et de nuit, de même que bien des espèces animales, qui profitent de ce passage à
faune important.
Le Val d’Illiez compte peu de villages : la route cantonale partant de Monthey traverse d’abord
Troistorrents, puis Val-d’Illiez, avant d’arriver enfin à la station de Champéry, entourée d’un cirque de
montagnes impressionnant.
Depuis Troistorrents, une petite vallée latérale remonte vers l’ouest en direction du village de Morgins,
puis la route continue vers la France par le Pas-de-Morgins.
Photo 1: Vue du Val d'Illiez depuis la plaine du Rhône.
Le Val d’Illiez signifie la ″vallée des eaux″, du patois ″Vau-de-lié″, dérivant de racines celtiques,
puisque vers 400 avant J.-C., des groupes de Nantuates se seraient installés dans le Chablais.
Ce nom est amplement justifié: le bassin versant de cette vallée verdoyante compte quelque 25
affluents du cours d’eau principal, la Vièze, qui prend sa source en amont de Champéry et coule au
4
fond de la vallée jusqu’à Monthey, où elle se jette dans le Rhône.
A. Géologie
Recouvrant un socle granitique appartenant au massif des Aiguilles Rouges, deux formations
essentiellement calcaires caractérisent le Val d’Illiez :
- sur sa rive droite, la vallée est surmontée par les pentes abruptes et dures de l’imposant relief des
massifs des Dents-du-Midi (3257m), du Ruan (3067m) et des Dents-Blanches (2764m), appartenant à
la nappe calcaire de Morcles, datant du Secondaire (Jurassique, Crétacé), (MARIETAN I., 1945).
- les sommets moins élevés de l’autre unité calcaire, nommée La Brèche, forment la crête frontière
avec la France.
4
MAYOR R., Des hommes et des plantes dans le Val d’Illiez, Conservatoire et jardin botaniques de la
ville de Genève, 2000.
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
11
5
La Vallée d’Illiez s’est creusée dans la masse de flysch qui a glissé de la nappe de Morcles lors de la
surrection de celle-ci. C’est sur ces roches sédimentaires s’altérant rapidement et donnant un sol
épais que reposent les grandes étendues de forêt et les nombreux pâturages conférant cette
dominante verte caractéristique du Val d’Illiez. Présent également au pied des hautes falaises des
sommets de la rive droite, le flysch forme la masse rocheuse plus récente (Tertiaire) et plus molle de
la rive gauche, qui fait partie des Préalpes valaisannes. Quelques petits sommets calcaires en
émergent, comme la Croix du Culet (1962m).
Ce versant opposé aux Dents-du-Midi, plus instable du fait du pendage des couches sédimentaires,
est fortement marqué par l’érosion, avec des pentes plus douces portant les villages de Troistorrents,
Val-d’Illiez et Champéry.
Au niveau de Troistorrents, le flysch est en partie recouvert par de la molasse rouge, formée de grès
et de marnes plus récents.
Dans la vallée, quelques dépôts schisteux révèlent la présence de roches métamorphiques. Enfin, des
blocs erratiques datant du Würm rappellent que cette glaciation a contribué à creuser la vallée, où
coule actuellement la Vièze (VALLAURI D., 1998).
B. Climat
Carte 1:
Géologie
Végétation
Val d'Illiez
6
Le Val d’Illiez se situe dans la zone biogéographique du versant nord des Alpes (NA) caractérisée par
7
un climat humide et subatlantique (carte 1). Vallée à foehn, on peut toutefois y relever des hautes
températures et des quantités de rayonnement élevées (LANDOLT E. & AESCHIMANN D., 2006).
L’impressionnant cirque rocheux formé par les Dents-du-Midi et les Dents Blanches représente le
premier barrage montagneux aux nuages venant du S/O, provoquant ainsi des précipitations
annuelles importantes, qui augmentent avec l’altitude. De l’ordre de 1270 mm de pluie par an à Vald’Illiez, 1708 mm à Champéry, elles atteignent 3000 mm aux Dents-du-Midi. Avec des orages estivaux
parfois violents, la vallée reste verte même lors des mois les plus chauds.
Le village de Val-d’Illiez, situé à 870m d’altitude, est caractérisé par une température moyenne
annuelle de 5°C, avec 5 mois de température moyenne inférieure ou égale à 0°C.
A 2000m d’altitude, la température annuelle moyenne est de –1°C (MAYOR R., 2000).
5
Flysch : roche sédimentaire du Tertiaire, essentiellement constituée d’une alternance de couches de
grès et de marnes déposées au fond des mers à la suite d’avalanches sous-marines successives
(BURRI M., 1987).
6
Appelée désormais Versant nord des Alpes (NA) selon le nouveau système de subdivision
biogéographique de la Suisse (OFEFP 2001), cette zone correspond à l’Ouest des Alpes
septentrionales selon l’ancienne nomenclature (LANDOLT 1991).
7
Angles de continentalité de Gams assez faibles : 23° à Monthey, 34° à Val-d’Illiez, 32° à Champéry.
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
12
C. Végétation
L’image traditionnelle du Valais promet un climat plutôt chaud et sec, et c’est souvent avec
étonnement que le promeneur découvre ici une vallée humide et verdoyante même au cœur de l’été.
La richesse floristique du Val d’Illiez est liée à plusieurs facteurs, climatiques bien sûr, mais aussi
géologiques comme la diversité des roches (flysch, calcaires, grès, marnes, molasses, cornieules,
schistes…) et leurs taux d’acidité/basicité respectifs. Dans certaines zones, particulièrement sur la rive
gauche, les sols meubles du flysch se déplacent, provoquant des glissements de terrain et des
coulées rajeunissant régulièrement la végétation au profit des espèces pionnières.
Classiquement, les botanistes découpent verticalement les régions de montagne en 5 étages de
végétation, déterminés par l’altitude, mais également par la continentalité du climat de la région
étudiée. Ces deux facteurs ont une influence notamment sur la température, la longueur de la période
de végétation, les précipitations et le régime des vents.
Ces 5 étages correspondent à la répartition naturelle de certaines essences forestières assez
aisément repérables sur le terrain. Ils peuvent toutefois être modifiés par la nature du sol, les
avalanches ou les interventions humaines (déboisement, pâturage).
Tableau 1: Transect écologique schématique du haut Val d’Illiez (VALLAURI D., 1998)
C.1. Etage collinéen
C’est l’étage des forêts de feuillus, essences en général sensibles aux gels printaniers et ne poussant
qu’à basse altitude, sauf le frêne, le hêtre et l’érable sycomore. La végétation naturelle a fait place
presque partout aux cultures et aux constructions (WERNER P., 1988).
Bénéficiant d’une température annuelle de 8-12C° et d’une période de végétation de plus de 250
jours, l’étage collinéen est présent à l’entrée de la vallée, de Monthey à Troistorrents, et ne dépasse
pas les 600m d’altitude.
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13
Recouvert jusqu’au XVIIIe siècle par les champs de blé, froment, seigle, avoine, fèves, chanvre et
légumes, cet étage est occupé maintenant par les vergers, les vignes et les prairies, ainsi que par des
forêts de chênes pubescents et de châtaigniers (MAYOR R., 2000).
C.2. Etage montagnard
La température annuelle varie entre 4-8 °C, avec un e période de végétation supérieure à 200 jours.
Dans le Bas-Valais, l’étage montagnard correspond à la zone des brouillards où se développent des
essences caractéristiques comme le hêtre et le sapin blanc, dans des proportions variant avec
l’altitude.
La hêtraie domine jusqu’à Troistorrents, cohabitant avec d’autres essences à feuilles caduques
comme les érables et les sorbiers.
Plus haut dans la vallée, on trouvera la hêtraie-sapinière, où les conifères, l’épicéa principalement, et
le sapin banc, se mêlent aux feuillus.
8
Dans les stations les plus fraîches de la rive droite (ubac ) et en plus haute altitude, le Hêtre cède la
place au sapin blanc. La sapinière, forêt très productive, est bien représentée et exploitée sur la
commune de Val-d’Illiez.
Enfin, vers Champéry, les froids hivernaux excluent le sapin blanc au profit de l’épicéa.
Au cœur de la vallée, la pluviométrie favorise les espèces herbacées exubérantes de la
mégaphorbiée, comme la Laitue des Alpes, l’Adénostyle à feuilles d’alliaire et les fougères.
Les aulnes blancs et les frênes colonisent les bords de la Vièze
9
En rive gauche, sur l’adret , l’étage montagnard a été fortement déboisé au profit des prés de fauche
et des pâturages. La pratique de la fumure masque souvent les variations de milieu (VALLAURI
D.,1998, MAYOR R., 2000).
C.3. Etage subalpin
L’étage subalpin remonte jusqu’aux derniers arbres et se termine habituellement par des landes
couvertes d’arbrisseaux comme le rhododendron et le genevrier nain (WERNER P., 1988).
Sa limite supérieure se situe aux environs de 2000m d’altitude sur l’ubac et 2300m sur l’adret. La
température annuelle moyenne y est de –2°C à +1°C, avec une période de végétation variant entre
100 et 200 jours.
Habituellement, l’épicéa colonise les zones les plus basses, le mélèze et le pin le remplaçant dans les
hauteurs. Ces 2 dernières essences poussent assez difficilement dans le climat humide du Val
d’Illiez : l’étage subalpin y est donc couvert essentiellement par la pessière. Sa limite naturelle a été
abaissée à 1800m en rive gauche par les déboisements et le pâturage.
Dans le Val d’Illiez, les zones humides et quasi tropicales des mégaphorbiées, normalement liées à la
hêtraie-sapinière de l’étage montagnard, sont également nombreuses à l’étage subalpin.
(FAVARGER, 1966).
L’ aulne vert est fréquent sur les terrains humides ou à eaux courantes du subalpin.
Les nombreux pâturages et prairies subalpins du Val d’Illiez sont surtout constitués par l’association
de la Laiche ferrugineuse et celle de la Fétuque violette
Egalement présentes, les prairies plus sèches comprennent la Seslérie bleuâtre, la Laiche toujours
verte, mais également bien d’autres fleurs comme le Lin des Alpes, l’Aster des Alpes et l’Edelweiss.
Les prairies acidifiées par le pâturage intensif sont caractérisées par le Nard raide, une petite
graminée poussant en touffes denses.
C.4. Etage alpin
Défini par l’absence d’arbres, cet étage s’étend au-dessus de 2300m sur l’adret. La température
annuelle moyenne ne dépasse pas le 0°C et la périod e de végétation y est inférieure à 100 jours.
L’importance de l’enneigement et du froid y permet seulement le développement de plantes
herbacées et de quelques espèces ligneuses rampantes, comme les saules ou la Dryade à huit
pétales.
8
9
Ubac : versant exposé au nord.
Adret : versant exposé au sud, bénéficiant de conditions climatiques plus favorables que l’ubac..
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14
Riche en pelouses alpines rases recelant de nombreuses espèces de fleurs, cet étage est également
constitué de plantes saxicoles en touffes ou en coussinets et d’éboulis calcaires.
Les pelouses alpines sont aussi souvent acidifiées par le pâturage intensif et couvertes de Nard
raide.
C.5. Etage nival
C’est le domaine des hauts sommets, où ne poussent que des mousses, des lichens et des algues, à
l’exception de rares micro-stations abritant certaines espèces de plantes à fleurs (WERNER, 1988).
C.6. Milieux particuliers
Zones humides
Creusé dans les couches souvent imperméables du Flysch, le Val d’Illiez compte plusieurs zones
humides, avec des bas-marais de pente classés d’importance nationale : celui des Moilles, près de
Champoussin, est l’un des plus vastes du Valais. Il abrite 202 espèces végétales (GIUGNI, 1991).
Reposoirs à bétail
Encore utilisés ou désaffectés, les nombreuses étables et abris des pâturages sont entourés de sols
engraissés sur lesquels pousse une flore nitrophile luxuriante et caractéristique: les grands plants
rougeâtres du Rumex des Alpes y côtoient l’Ortie dioïque et l’Aconit napel.
C.7. Evénements naturels
Le paysage est aussi modifié périodiquement par des éléments naturels comme les avalanches, les
tempêtes de foehn et les fortes précipitations, dont la violence parfois conjuguée malmène souvent
des secteurs assez importants de la vallée, arrachant les arbres, provoquant des éboulements, des
glissements de terrain ou des inondations. Ces événements redoutés, touchant parfois les biens des
habitants, contribuent cependant aussi à ouvrir ou à rajeunir certains milieux, favorisant ainsi
l’installation d’espèces pionnières et par là, le maintien d’une certaine biodiversité.
D. Ressources et occupation du sol
Dans le passé, les habitants de la vallée d’Illiez comptaient essentiellement sur trois ressources pour
survivre: l’agriculture, le bétail et le bois.
Jusqu’au XVIIIe siècle, la vallée était parsemée de champs de céréales et de légumes, qui ont disparu
à cette époque, suite à l’interdiction de commercer avec l’étranger et à l’apparition de la pomme de
terre. Remplacés alors par les prairies, on en distingue encore les nombreuses terrasses dans les
zones où la forêt ne les a pas recouvertes, en particulier entre Monthey et Troistorrents, .
L’élevage a toujours eu une grande importance dans cette vallée verdoyante. Les vaches et les
moutons fournissaient le lait, le beurre et le fromage, mais aussi la graisse, le cuir, la laine. Le foin
était souvent source de revenus (MAYOR R., 2000).
De nos jours, le cheptel bovin est encore important, quoiqu'en nette diminution. Les races de vaches
se diversifient depuis quelques années et n’occupent pas forcément les mêmes milieux.
L’accroissement des troupeaux de moutons compense quelque peu la diminution du gros bétail
provoquée par la situation difficile des paysans de montagne (photos 2 et 3). En été, 10% de la
population active de la vallée s’occupe d’élevage, surtout pour la production de lait. Les foires de
bétail ont toujours lieu et les fromages d’alpage sont très recherchés.
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Photos 2 et 3: Vaches d'Hérens et moutons près du village de Val-d'Illiez
D.1. Prairies et pâturages
Il n’existe plus de prairies sèches de basse altitude dans le Val d’Illiez. Elles ont laissé la place aux
prairies grasses, aux constructions ou à la forêt (Carte R. Delarze, annexe C).
Prairies de fauche de basse altitude
Elles sont exploitées à raison de 2 coupes par année (foins et regains), souvent suivies d'une pâture
automnale (photo 4a). Les coupes précoces pour l'ensilage et le sol régulièrement amendé à l’aide de
fumier ou de purin diminuent le nombre d’espèces végétales de ces prairies
Broutant dans la zone des villages dès la fin avril, les troupeaux sont progressivement montés aux
alpages les plus élevés pendant l’été, suivant ainsi la pousse des herbages.
Les prairies de basse altitude sont fauchées en mai et fin juillet-août, période des regains, pour
assurer les réserves de fourrage pour l’hiver. Elles sont ensuite engraissées (purin, fumier).
Certains prés sont d’abord pâturés en juin puis fauchés pour les regains.
Photo 4a et 4b: Pré de fauche et pâturages de haute altitude à Val-d'Illiez
Pâturages de haute altitude
Plus haut, les alpages destinés au pâturage (photo 4b) sont souvent purinés à mi-juillet, afin de
pouvoir y remettre une deuxième fois le bétail en août. Ce surpâturage transforme certains prés
d’altitude en narderaies uniformes, car il favorise certaines espèces, non broutées, en facilitant ainsi
leur propagation et les rendant dominantes. Cette évolution est très frappante à l’arrivée dans le
pâturage entre les Cols de Cou et du Bretolet, alors que le promeneur vient de suivre un chemin de
crête escarpé riche en fleurs.
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D.2. Industrie forestière
Fortement exploitées autrefois pour le bois de chauffage, la construction des chalets, l’artisanat et la
cueillette de plantes à usage divers, les forêts du Val d’Illiez représentent toujours une ressource
intéressante de nos jours, quoique bien fragilisée par la politique actuelle (diminution des subventions
fédérales pour l’entretien des forêts), la concurrence étrangère et les maladies affaiblissant les arbres
(bostryche).
Si la forêt dense a laissé la place aux pâturages boisés dans les zones les plus favorables, la vallée
possède encore de grandes étendues de forêts dans les endroits trop raides pour le bétail. Elles
constituent encore un moyen de protection efficace contre les avalanches et les glissements de
terrain. De plus, leur capacité de rétention de l’eau et leur rôle de régulateur du climat permet de
tamponner l’effet de sécheresse en été (WERNER, 1994).
D.3. Voies de communication
Construites sur le versant gauche de la Vièze, la route reliant Monthey à Champéry date de 1867 et la
ligne de train Aigle-Ollon-Monthey-Champéry (AOMC) de 1907.
Les premiers pendulaires ont été les gens de la Vallée travaillant dans les grandes industries
montheysannes. Aujourd'hui encore, bien des habitants travaillent sur les grands sites chimiques et
industriels de la plaine autour de Monthey, rejoints dans leurs déplacements par d'autres pendulaires.
D.4. Tourisme
Avec l'amélioration des voies de communications, la vallée s'est ouverte à l'industrie hôtelière et au
tourisme, surtout hivernal pour l'instant, avec la création du domaine skiable des Portes du Soleil.
Pendant la saison de ski, le trafic routier est très important et la gestion du parcage de véhicules
provenant de toute l'Europe constitue un vrai casse-tête à Champéry et aux Crosets, nécessitant la
construction d'infrastructures lourdes ayant un fort impact sur le sol et le paysage.
Aujourd’hui, l’influence de la présence et des activités humaines sur le paysage est bien visible dans
le Val d’Illiez.
Les routes liées à l’exploitation forestière et agricole coupent les flancs des montagnes. Sur les
hauteurs, les stations d'arrivée et les pylônes des installations de remontées mécaniques se voient
loin à la ronde.
Les prairies de fauche entourent les villages de la vallée. Plus haut, au-dessus du dernier ruban
forestier, le domaine de l’alpage occupe toute la partie supérieure de l’adret de la vallée, de
Troistorrents au Col de Cou.
La fauche et l’engraissement des prés modifient la couverture de la végétation et peuvent diminuer sa
diversité, de même que le pâturage. Par contre, cette dernière pratique contribue à maintenir des
milieux ouverts, à entretenir les pâturages boisés encore nombreux et à freiner l’expansion de la forêt
(photos 5a et 5b).
Photos 5a et 5b: Paysages de l'adret et de l'ubac, en-dessus de Val-d'Illiez
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17
3.1.2.
Cartes de végétation du Val d’Illiez
Les recherches entreprises auprès de botanistes de la Murithienne (Société valaisanne des sciences
naturelles) d'une part, et des Services cantonaux de l'Agriculture et des Forêts et Paysage d'autre
part, ont permis de constater qu’il n’existe pas de cartes de végétation récentes pour le Val d’Illiez.
Les derniers relevés concernent des milieux précis comme les bas-marais (GUIGNI G., 1991), les
prairies valaisannes (DELARZE R.,1983-1985) ou des zones incluses dans un projet particulier
comme la CEP (Conception Evolutive du Paysage) du Val d’Illiez (Bureau DROSERA 2004) (Annexe
C).
3.1.3.
Fiches d’exigences écologiques des néophytes envahissantes
Pour établir une liste des espèces de néophytes envahissantes susceptibles d'être présentes dans le
Val d'Illiez ou de s'y installer, il importe de connaître leurs exigences écologiques. Sur la base des
fiches et cartes de répartition des espèces sur Liste noire du CPS/SKEW et de recherches sur
Internet, des fiches d’exigences écologiques des espèces de néophytes de la Liste noire ont été
créées, avec indications de la situation 2006 dans le Chablais et le Val d’Illiez (Annexe A).
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18
3.1.4.
Etablissement d’une liste potentielle des espèces pour le Val d’Illiez
Le Val d’IlIiez fait partie des Alpes septentrionales, comme mentionné plus haut.
14 espèces de la Liste noire sur 20 y sont signalées actuellement, avec des populations d’importance
variable.
Les données actuelles sur la biologie et la répartition des néophytes en Suisse, regroupées dans les
fiches d'exigences écologiques (Annexe A), et combinées à la biogéographie du Val d’Illiez et à son
degré d’anthropisation, nous permettent d’établir une liste potentielle de 12 espèces susceptibles d'y
être déjà présentes ou de s'y installer. (Tableau 2 en gras).
Par contre, théoriquement, les conditions actuelles ne semblent pas favorables à la présence d’autres
néophytes signalées dans les Alpes septentrionales, comme les espèces liées aux stations sèches,
ensoleillées ou chaudes de basse altitude, bénéficiant d’hivers doux, comme l’Ailante et l’Armoise des
frères Verlot.
Liste noire
(CPS, 09.08.2006)
Nom scientifique
Nom français
Présence dans
les Alpes sept.
Ailanthus altissima
Ambrosia artemisiifolia
Artemisia verlotiorum
Buddleja davidii
Heracleum mantegazzianum
Impatiens glandulifera
Reynoutria japonica
Reynoutria sachalinensis
Rhus typhina
Robinia pseudoacacia
Rubus armeniacus
Senecio inaequidens
Solidago canadensis
Solidago gigantea
Ailante, faux vernis du Japon
Ambroisie à feuilles d’armoise
Armoise des frères Verlot
Buddléa de David
Berce du Caucase
Impatiente glanduleuse
Renouée du Japon
Renouée de Sachaline
Sumac
Robinier faux-acacia
Ronce d’Arménie
Séneçon du Cap
Solidage du Canada
Solidage géant
x
x
x
xx
x
xx
xxx
?
x
xx
xxx
x
xxx
xxx
Watch List
6 espèces sur 14 sont recensées à ce jour dans les Alpes septentrionales.
Nom scientifique
Nom français
Bunias d’Orient
Bunias orientalis
Cornus sericea
Cornouiller soyeux
Elodea canadensis
Elodée du Canada
Helianthus tuberosus
Topinambour
Sedum spurium
Orpin bâtard
Senecio rupestris
Séneçon des rochers
(CPS, 09.08.2006)
Présence
x
x
x
x
x
x
Tableau 2 : Espèces de la Liste noire et de la Watch List signalées dans les Alpes septentrionales
En gras: espèces pouvant être présentes dans le Val d'Illiez
Présence : xxx Très fréquent xx Fréquent, x Plutôt rare
Remarque: Ce travail n’inclut pas une recherche active d’espèces de la Watch List, qui seront
néanmoins signalées en cas d’observation.
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19
3.1.5
Comparaison de la liste potentielle avec les données CPS
Liste potentielle
Nom
Données des cartes de répartition CPS/CRSF
(état 2006)
Présence signalée
dans le Chablais
Présence
dans les Alpes
septentr.
Présence signalée
dans le Val d’Illiez
Ambroisie
x
oui, après 1994
non
Buddléa de David
xx
oui, après 1994
oui
Berce du Caucase
x
oui, après 1994
non
Impatiente glanduleuse
xx
oui, dans atlas 1982*
oui, dans atlas 1982*
Renouée du Japon
xxx
oui, après 1994
oui, après 1994
Renouée de Sachaline
?
oui, après 1994
oui, après 1994
Robinier faux-acacia
xx
oui, après 1994
non
Ronce d'Arménie
xxx
non
non
Séneçon du Cap
x
non
non
Solidage du Canada
xxx
oui, après 1994
oui, après 1994
Solidage géant
xxx
oui, après 1994
oui, après 1994
x
oui, après 1994
non
Sumac
Tableau 3: Comparaison de la liste potentielle avec les données CPS/CRSF pour la région
*Atlas 1982: atlas de détermination Welten et Sutter 1982.
Présence : xxx Très fréquent xx Fréquent, x Plutôt rare
Rappelons que le travail de terrain effectué lors de cette recherche a pour but de confirmer ou non la
présence d'espèces déjà signalées dans le Val d’Illiez (tableau 3 ), d’en signaler de nouvelles, et d'en
préciser la répartition.
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20
3.1.6.
Milieux et carte de répartition potentielle pour le Val d'Illiez
La liste des néophytes susceptibles d'être présentes dans la région étant établie, nous pouvons affiner notre
recherche en dressant un tableau des types de milieux favorables aux différentes néophytes de la liste
potentielle, milieux définis dans les fiches du CPS (tableau 4).
Nom
Effets*
Ambroisie
Buddléa de David
Berce du Caucase
Impatiente glanduleuse
Renouée du Japon
Renouée de Sachaline
Robinier faux-acacia
Ronce d'Arménie
Séneçon du Cap
Solidage du Canada
Solidage géant
Sumac
GL
V
GV
VD
VD
VD
V
V
VL
L V (G)
V
V, G
Groupe écologique**
3
3
7
7
7
5,7
1
3
3
3
5
3
Type de milieu***
7, 8, 9
2, 7
2, 7
2
2, 5, 7
2, 5, 7
4, 5, 6, 7
5, 6, 7
7, 8, 9
4, 7
2, 4, 7
5, 7
last modified 13.01.2006 - © by CPS-SKEW
Tableau 4: Types de milieux sensibles aux espèces de la liste potentielle
*Effets:
D Déstabilise les sols, accélère l'érosion
G Nocif pour la santé humaine
H S'hybridise avec une espèce indigène
L Adventice de surfaces cultivées
V Se répand au détriment d'espèces indigènes
** Groupes écologiques d'après E. Landolt 1991 et Moser et al. 2002
1 Plantes forestières
2 Plantes de montagne
3 Plantes pionnières de basse altitude
4 Plantes aquatiques
5 Plantes de marais
6 Plantes de prairie maigre (sèche ou à humidité temporaire)
7 Mauvaises herbes ou rudérales
8 Plantes de prairie grasse
En rouge, les groupes écologiques propres aux 12 espèces de néophytes recherchées.
*** Types de milieux d'après Delarze et al. 1998
1 Eaux libres
2 Végétation des rivages et des lieux humides
3 Glaciers, rochers, éboulis, graviers
4 Pelouses, prairies
5 Lisières, mégaphorbiées, broussailles
6 Forêts
7 Végétation pionnière des endroits perturbés par l'homme (milieu rudéral)
8 Plantations, champs, cultures
9 Milieux construits
En vert, les types de milieux sensibles aux 12 espèces de néophytes recherchées.
Comme il n’existe pas de carte de végétation pour le Val d'Illiez, il est difficile d’établir une carte de
répartition potentielle en fonction des types de milieux***.
Nous pourrions nous baser sur la carte des entités paysagères de la CEP du Val d'Illiez (Annexe C) et
sélectionner certains types de paysage comme territoire potentiel pour les néophytes, mais la carte
est trop peu précise quant aux types de milieux (il manque notamment ceux touchant les cours d'eau,
les endroits humides et la végétation pionnière).
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21
Il faut relever que des cartes réalisées à partir de modèles existent pour quelques néophytes.
Deux diplomants de l' UNIL (C. Benetollo et N. Monico, 2003), ont réalisé des cartes d'habitat potentiel
pour 3 espèces de la Liste noire (Ambrosia artemisiifolia, Heracleum mantegazzianum, Senecio
inaequidens), en utilisant l'Analyse Factorielle de Niche Ecologique (ENFA).
Un groupe de recherche de l'EPFL a repris ce travail en y appliquant des modèles Systèmes
d'Information Géographique (SIG) permettant d'actualiser régulièrement les paramètres
10
écogéographiques et d'occupation du sol .
3.1.7.
Contacts
● L’Office d’agro-écologie du Service de l’Agriculture de l’Etat du Valais, à Sion.
Responsable du dossier néophytes, il possède, pour l’instant, des données cartographiques
lacunaires pour ces plantes en Valais.
Il est question d’une création prochaine d’un groupe Néophytes, chargé de rendre un rapport de la
situation aux autorités, et comprenant les Service de l’agriculture, Service Forêts et Paysage, Service
des cours d’eau et Service de la Santé.
Liste noire cantonale
Service concerné
Espèces cibles
○ Service de l’agriculture
Ambroisie, berce du Caucase,
renouée du Japon,
avec priorité aux zones protégées
Buddléa, séneçon du Cap, robinier
(murs de vignes à Martigny)
Ambroisie
○ Service Forêts et Paysage
○ Service de la Santé :
Watch List cantonale
Espèces à surveiller
Vergerette du Canada (vignes),
Aster noviibelgi
● Le Centre du Réseau Suisse de Floristique (CRSF), basé à Genève.
Les responsables du CRSF ont fourni une extraction de leur base
"Néophytes" concernant le Chablais (région 505 de l’Atlas Welten et Sutter 1982)
de
données
3.2. Recherche botanique sur le terrain
3.2.1.
Périmètre et zones d’étude
L’étude du Val d’Illiez dans son entier n’entrant pas en ligne de compte pour cette présente étude,
nous avons choisi comme territoire témoin celui de la commune de Val-d’Illiez.
Comme la surface de cette commune est très importante, notre recherche a porté prioritairement sur
les milieux particulièrement sensibles à ces espèces, et sélectionnés plus haut (tableau 4):
Milieu 2
Milieu 4
Milieu 5
Milieu 6
Milieu 7
Milieu 8
Milieu 9
Végétation des rivages et des lieux humides
Pelouses, prairies
Lisières, mégaphorbiées, broussailles
Forêts
Végétation pionnière des endroits perturbés par l'homme (milieu rudéral)
Plantations, champs, cultures
Milieux construits
10
(Séminaire SIG, février 2005 E.Kermisch, M.Mason, D.Pasche, P.Verdannet, Plantes invasives et SIG
groupe)
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22
Ces milieux, généralement les premiers touchés, se situent dans les zones suivantes de la commune:
● Milieux construits:
Village de Val-d’Illiez, groupes d’habitations en dehors du village, bains thermaux.
Nous avons sillonné plusieurs fois la zone du village, les secteurs Play, Praby, Buchelieuleles Bains, Fayot, ainsi que les routes et chemins reliant ces secteurs.
● Voies de communication:
Presque toutes les routes de la commune, ainsi qu'une bonne partie des chemins pédestres
de l'étage montagnard ont été parcourus (voir les tracés sur les cartes de répartition), de
même que les rails de la ligne Aigle-Ollon-Monthey-Champéry (AOMC).
● Milieux rudéraux: les gravières, décharges et chantiers connus ont été inspectés.
● Cours d'eau:
Le cours de la Vièze a fait l'objet de toute notre attention. Ses deux rives ont été parcourues à
pied (mouillé parfois!) depuis Le Grand-Paradis, à Champéry, jusqu'à la limite avec
Troistorrents. Quelques secteurs trop dangereux ont été observés de haut dans la mesure du
possible. Les arrivées des affluents ont également été étudiées, ainsi que des portions de leur
cours en amont, surtout au niveau des croisements avec la route.
● Bas-marais de Champoussin:
Classé d'importance nationale, il n'a pas été parcouru, mais observé depuis les chemins
pédestres.
● Prés et lisières de forêts:
Leur surface étant beaucoup trop étendue, seules les zones visibles depuis les routes et
sentiers ont été examinées.
● Quelques parcours sur les communes de Champéry et Troistorrents :
Nous avons élargi les recherches aux communes voisines, pour évaluer la situation en amont
et en aval de Val-d’Illiez.
Les observations des informateurs, toujours vérifiées, ont été intégrées à ces résultats.
3.2.2.
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Matériel
Carte nationale de la Suisse au 1: 25'000, N°1304 Val-d’Illiez
11
Cartes de relevé au 10'000, prises sur le site ecoGIS
GPS pour coordonnées et altitude, recoupées ensuite avec les données ecoGIS
Appareil photo numérique
Jumelles pour balayer les zones difficiles d’accès
Carnet de notes, stylos
Fiches CPS d’identification
Guide de détermination (Flora Helvetica 2000)
Sacs plastiques pour une éventuelle identification ultérieure d’une plante
3.2.3.
Méthode
La recherche de plusieurs espèces décalées du point de vue de la phénologie s’avère fastidieuse sur
un grand périmètre. Pour faciliter et optimiser la recherche, les dates et parcours des relevés ont été
décidés en fonction :
• des stades de développement les plus visibles de loin des espèces recherchées, en guettant
successivement, d’avril à septembre 2006 :
o les jeunes feuilles vert tendre des renouées du Japon et de Sakhaline
o les grappes de fleurs blanches du robinier faux-acacia
o les grandes ombelles à fleurs blanches de la berce du Caucase
o les fleurs roses de l’impatiente glanduleuse
o les fleurs roses de la ronce d'Arménie
o les fleurs jaunes des solidages géante et du Canada.
11
ecoGIS (site de l'OFEV): outil pour des requêtes interactives de données environnementales et leur
visualistion (www.ecogis.admin.ch).
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23
Pour les plantes de plus petite taille, l’emploi de bonnes lunettes a remplacé les jumelles pour
repérer les capitules jaunes du séneçon du Cap et les inflorescences caractéristiques de
l’ambroisie.
•
de l’altitude :
o Les premiers relevés ont eu lieu dès avril dans les zones de basse altitude et autour
du village, pour observer les jardins, les prés de fauche et les pâturages avant la
première coupe.
o Les relevés ultérieurs se sont déplacés progressivement plus haut, en suivant la
pousse de la végétation.
o Les zones sensibles de basse altitude ont été inspectées plusieurs fois, les zones
d’altitude (en dessus de 1200m) une seule fois.
La recherche ne s’est toutefois pas limitée à la liste potentielle pour le Val d’Illiez. Toutes les espèces
sur Liste noire et Watch List étaient identifiables sur le terrain par l’observatrice.
3.2.4.
Informateurs
Pour assurer une meilleure couverture du territoire de la commune, l’auteur a pu compter sur l’aide de
six habitants de Val-d’Illiez, choisis pour leurs connaissances des plantes et leurs activités(Annexe D).
Toutes ces personnes ont accepté "d’ouvrir l’oeil" pendant leurs heures de travail ou de loisirs et de
signaler la présence de néophytes envahissantes.
Après une discussion individuelle sur la problématique de ces plantes, chacun des informateurs a reçu
les Fiches CPS de 11 espèces sur 12 de la liste potentielle (écartée: la ronce d'Arménie, trop difficile à
identifier), ainsi qu’une photocopie de carte au 25'000 du Val d’Illiez, pour noter les observations.
3.2.5.
Recherche des stations de l’extraction CRSF dans le Val d’Illiez
Les 2 données du CRSF signalées à Val d'Illiez ont fait l'objet d'une recherche sur le terrain, pour
vérifier si elles existaient toujours ou non.
3.2.6.
Etablissement des relevés des espèces présentes
Les relevés ont été effectués sur la base des indications des bordereaux de saisie du CRSF: Nom de
la plante, nom de l'observateur, date, localité, nom de la station, altitude, coordonnées GPS, type de
milieu, abondance (Annexe E).
3.2.7.
Etablissement des cartes de répartition des espèces présentes
Le territoire de la commune et quelques zones limitrophes avec les communes voisines ont été
découpés en 16 secteurs relevables sur une carte au 10'000. Ces cartes ont été créées à partir des
pages "accès public" du site ecoGIS.
3.2.8. Création d’une base de données
Une base de données Excel a été établie suivant les recommandations du CRSF. Cette base de
données est destinée à être transmise au CRSF et au Service valaisan d'agro-écologie à Sion, dans
le but de compléter les données sur le plan cantonal et suisse (Annexe F).
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
24
3.3. Enquêtes
Le deuxième volet de ce travail de diplôme consistait en une approche de la problématique des
néophytes par le biais d'enquêtes auprès de différents groupes d'habitants de Val-d'Illiez. Ces
enquêtes doivent être considérées comme un complément aux relevés botaniques faisant l'objet de ce
diplôme. Ce complément permet une première évaluation de la situation, mais devrait faire l'objet
d'une étude ultérieure plus poussée.
Une enquête auprès des propriétaires de jardin était prévue pour évaluer leur degré d'information par
rapport aux néophytes envahissantes qu'ils pouvaient posséder chez eux et leur manière de les
contrôler . Un sondage préalable auprès d'une dizaine de personnes a démontré que ce sujet était
totalement inconnu, sauf des personnes concernées professionnellement. L'enquête a été
abandonnée.
3.3.1.
Enquête auprès de différents services communaux concernés
par la problématique des néophytes
Cette enquête avait plusieurs buts:
• Evaluer le degré d'information des différents acteurs locaux par rapport à la problématique
des néophytes
• Apporter une information adéquate si nécessaire
• Obtenir des renseignements sur d'éventuelles observations ou une gestion déjà mise en
œuvre
• Solliciter une collaboration en cas de d'informations
Cette enquête se présentait sous forme d'un entretien non directif, avec explication du travail de
recherche, fiches CPS pour les photos de plantes, carte au 25'000 du Val d'Illiez pour noter des
observations sur place, et informations sur les effets néfastes de certaines néophytes.
Les plantes prioritaires pouvaient varier d'un service à l'autre, l'accent étant mis sur les effets néfastes
possibles dans le domaine d'activité des uns et des autres.
Les services communaux suivants ont été contactés:
•
•
•
•
Le Triage forestier de la Vallée (bûcherons)
Le Service d’entretien des routes (cantonniers)
La Commission de construction et d’aménagement du territoire
Le Service des affaires agricoles
3.3.2.
Enquête auprès des médecins de la région
Un courrier a été adressé aux médecins généralistes et dermatologues du Chablais, ainsi qu'au
Service des urgences de l'Hôpital du Chablais, avec:
•
•
Une lettre d’information sur les néophytes et le problème de santé publique posé par certaines
d’entre elles.
Une demande de renseignements pour d’éventuels cas de consultation dus à l’ambroisie et à
la berce du Caucase(Annexe G).
3.3.3.
Enquête dans les jardineries de la région
Une enquête dans les jardineries du Valais central et du Chablais a été menée de pair avec Natacha
Junod, horticultrice, au printemps 2006, dans le but d'établir quelles espèces de néophytes de la Liste
noire et de la Watch List étaient encore vendues dans cette région (Annexe H).
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
25
4. Résultats
4.1.Résultats du travail botanique
4.1.1.
Recherche des stations signalées par le CRSF dans le Val d’Illiez
L'extraction de la base de données du CRSF concernant le Val d'Illiez mentionnait 2 observations sur
la commune de Val-d'Illiez, plus précisément à la gare, en 2003:
- une renouée du Japon .
Les coordonnées sont les mêmes que celles trouvées en 2006 pour le plant dans le jardin de
la Cure qui jouxte la gare. Il s'agit donc du même plant.
- un solidage du Canada.
Il n'a pas été retrouvé en 2006. Les bords des rails sont traités au désherbant.
4.1.2.
Relevés des espèces présentes
Les randonnées sur le terrain ont permis de découvrir 60 stations de néophytes sur la commune de
Val-d'Illiez.
Il faut toutefois noter qu'après quelques semaines d'essai, 3 espèces de néophytes sur notre liste
potentielle n'ont finalement pas fait l'objet de relevés:
La Ronce d'Arménie
La recherche de la ronce d'Arménie s'est révélée trop fastidieuse et délicate pour une
personne non-botaniste, en raison de sa discrétion et du risque de confusion avec d'autres
espèces (hybridation).
Le Solidage du Canada et le Solidage géant (photo 6)
L'époque de floraison des Solidages du Canada et géant s'est révélée trop tardive (fin aoûtseptembre) pour en faire un recensement aisé et un relevé corrects dans les temps impartis
pour l'étude. Les observations de début septembre confirment néanmoins que ces solidages
exotiques sont présents sur la commune, en petites stations, presque toujours proches des
jardins.
Photo 6: Solidages échappés d'un jardin à Val-d'Illiez
La carte de répartition CRSF, identique pour les 2 espèces de Solidages, montre qu'ils sont déjà
signalés dans le Val d'Illiez. Sur le plan suisse , ils sont tellement répandus qu'il n'est plus question de
les éradiquer, mais d'essayer de les contrôler dans certains milieux particulièrement importants pour
la biodiversité (réserves).
Les tableaux suivants concernent donc la répartition de 9 espèces de la liste potentielle:
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
26
Nom
Berce du Caucase
Stations
à Val-d'Illiez
Nb total/ par milieu
0
23
3
3
15
2
1
1
Impatiente glanduleuse
9
Renouée du Japon
20
Renouée de Sachaline
Sumac
0
2
Robinier faux-acacia
5
Séneçon du Cap
0
Ambroisie
Buddléa
Milieux des stations
à Val-d'Illiez
Milieux
CPS*
Milieu 2
Milieu 4
Milieu 7
Milieu 9
Milieu 2
Rivages et lieux humides
Pelouses, prairies
Milieux perturbés (rudéraux)
Milieux construits
Rivages et lieux humides
1
8
1
8
8
2
1
Milieu 2
Milieu 5
Milieu 2
Milieu 4
Milieu 7
Milieu 8
Milieu 9
Rivages et lieux humides
Lisières, haies
Rivages et lieux humides
Pelouses, prairies
Milieux perturbés (rudéraux)
Plantations, jardins
Milieux construits
1
1
2
3
Milieu 7
Milieu 8
Milieu 5
Milieu 7
Milieux perturbés (rudéraux)
Plantations, jardins
Lisières, haies
Milieux perturbés (rudéraux)
7, 8, 9
2, 7
2, 7
2
2, 5, 7
2, 5, 7
5, 7
4, 5, 6,7
7, 8, 9
Tableau 5 : Répartition des plantes néophytes observées en fonction du milieu
En regroupant les observations par milieu, nous pouvons déterminer quels sont les milieux les plus
touchés par les néophytes à Val-d'Illiez (Tableau 6) .
Type de milieu
Milieu 2
Milieu 4
Milieu 5
Milieu 7
Milieu 8∗
Milieu 9
Nombre de stations
Rivages et lieux humides
Pelouses, prairies
Lisières, haies
Milieux perturbés (rudéraux)
Plantations, jardins
Milieux construits
6
11
10
27
3
3
Total 60
Tableau 6: Total des observations en fonction du milieu
Milieu 8∗: Plants manifestement sauvages dans les jardins
4.1.3.
Cartes de répartition des espèces présentes
Les cartes suivantes ont été créées:
-
ECOFOC
Assemblage des cartes de secteur, avec limites de la commune
Carte de tracé des zones couvertes par l'étude 2006
Cartes de répartition au 1:10'000, par secteur et par espèce
Cartes de répartition au 1:10'000, par secteur avec toutes les espèces présentes
Carte de hotspots au 1:15'000
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
27
Plantes néophytes dans le Val d'Illiez
Assemblage des cartes pour la commune de Val-d'Illiez
x1y1
x2y1
x3y1
x4y1
x1y2
x2y2
x3y2
x4y2
x1y3
x2y3
x3y3
x4y3
x1y4
x2y4
x3y4
x4y4
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25, PK100; VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Limites de commune
Cartes suivantes: cartes de secteur
• Les 16 cartes de secteur se recoupent. Les stations peuvent donc être indiquées sur 2 cartes différentes, mais
ne sont comptabilisées qu'une fois!
• Une station importante peut être représentée par 2, voire 3 points. Le nombre total de points/espèce peut donc
être supérieur au nombre total de stations/espèce indiqué dans le tableau 5.
• Seuls les secteurs avec observations de néophytes sont reproduits sur des cartes au 10'000.
• L'assemblage de cartes est prévu pour une étude ultérieure touchant les zones plus hautes et Champéry.
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
28
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Tracé des zones couvertes par l'étude 2006
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:20'000
Légende
Chemins et routes parcourus
Zones quadrillées
Limites de commune
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
29
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia)
Secteur Buchelieule-Bains
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
carte x3y1
Echelle 1:10'000
Légende
Robinier faux-acacia
5 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
30
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Buddléa (Buddleja davidii)
Secteur Buchelieule-Bains
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
carte x3y1
Echelle 1:10'000
Légende
Buddléa
18 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
31
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Renouée du Japon (Reynoutria japonica)
Secteur Buchelieule-Bains
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
carte x3y1
Echelle 1:10'000
Légende
Renouée du Japon
12 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
32
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera)
Secteur Buchelieule-Bains
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
carte x3y1
Echelle 1:10'000
Légende
Impatiente glanduleuse
2 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
33
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Toutes les espèces
Secteur Buchelieule-Bains
carte x3y1
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:10'000
Légende
Buddléa
18 stations
Complexe des bains thermaux
Renouée du Japon
12 stations
Ancienne gravière
Robinier faux-acacia
5 stations
Impatiente glanduleuse
2 stations
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
34
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Buddléa (Buddleja davidii)
Secteur Village-Play Prabys
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
carte x3y2
Echelle 1:10'000
Légende
Buddléa
5 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
Zone de recoupement des cartes
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
35
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Sumac (Rhus typhina)
Secteur Village-Play Prabys
carte x3y2
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100 ;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:10'000
Légende
Sumac
2 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
Zone de recoupement des cartes
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
36
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Renouée du Japon (Reynoutria japonica)
Secteur Village- Play Prabys
carte x3y2
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:10'000
Légende
Renouée du Japon
5 stations
Les 4 points du haut (vert clair) sont situés dans la zone de
recoupement des cartes, signalée par un trait
Ils ont déjà été comptés en page 31.
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
37
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera)
Secteur Village- Play Prabys
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100 ;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
carte x3y2
Echelle 1:10'000
Légende
Impatiente glanduleuse
7 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
Zone de recoupement des cartes
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
38
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Toutes les espèces
Secteur Village Play Prabys
carte x3y2
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:10'000
Légende
Buddléa
5 stations
Renouée du Japon
5 stations (les 4 en du haut ont été comptées en p.33)
Sumac
2 stations
Impatiente glanduleuse
7 stations
Zone de recoupement des cartes
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
39
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
Secteur Champoussin-Délifrête
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
carte x2y1
Echelle 1:10'000
Légende
Berce du Caucase
1 station
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
40
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Toutes les espèces
Secteur Draversa
x3y3
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100 ;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:10'000
Légende
Renouée du Japon
1 station
Impatiente glanduleuse
1 grande station
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
Zone de recoupement de cartes
Pour des raisons de lisibilité, ces 2 stations sont hors de la carte des hotspots p. 43
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
41
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006 Renouée du Japon (Reynoutria japonica)
Secteur Les Crosets
carte x1y3
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:10'000
Légende
Renouée du Japon
2 stations
Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F)
Pour des raisons de lisibilité, ces 2 stations sont hors de la carte des hotspots p. 43
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
42
Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez
Carte de répartition 2006
Toutes les espèces
Hotspots
© 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577)
Echelle 1:15'000
Légende
Buddléa
Renouée du Japon
Robinier faux-acacia
Complexe des Bains thermaux
Berce du Caucase
Ancienne gravière
Sumac
Impatiente glanduleuse
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
43
4.1.4.
Base de données
Un total de 77 observations récoltées de Monthey à Champéry, dont 60 à Val-d'Illiez, ont été insérées
dans la base de données destinée à être transmise au CRSF et au Service valaisan d'agro-écologie à
Sion. Une partie d'entre elles leur a déjà été transmise (Annexe F).
4.2.
Résultats des enquêtes
4.2.1.
Enquête auprès des différents services communaux concernés
par la problématique des néophytes
Le Triage forestier de la Vallée (bûcherons)
Le responsable des forestiers est très sensibilisé à la problématique des plantes exotiques
envahissantes. Il a suivi un cours sur ce sujet dans le cadre de son travail et a fait paraître,
dans le trimestriel local "Le Val-d'Illien" d'octobre 2005, un article d'information et de mise en
garde, accompagné de conseils pour la gestion des déchets. Cet article signalait 2 stations
d'ambroisie (Annexe I) .
Le Service d’entretien des routes (cantonniers)
Les cantonniers ne connaissent pas les néophytes envahissantes et n'ont reçu aucune
directive à ce sujet. Ils coupent les plants de buddléas assez jeunes à la débroussailleuse,
mais laissent les plus anciens. Ils nous ont signalé la station de Berce du Caucase après
l'avoir reconnue sur la photo, pendant l'entretien.
La Commission de construction et d’aménagement du territoire
Des 7 membres de la commission, dont l'auteur fait partie, 2 personnes avaient déjà entendu
parler des néophytes. Pour les 4 autres, c'était la premières fois.
Lors d'une tournée sur le terrain en automne passé, certains membres avaient eu l'occasion
de voir les buddléas et renouées vers la Vièze avec l'auteur.
L'information a porté en priorité sur les plantes posant un problème de santé (ambroisie, berce
du Caucase) ou pouvant se trouver sur les chantiers (ambroisie, renouée du Japon, buddléa),
avec lecture d'une fiche de gestion des CFF portant sur la Renouée, capable de percer le
bitume et les infrastructures en béton.
La présence d'un plant de renouée du Japon dans le jardin de la Cure, à quelques mètres du
chantier du nouveau giratoire, devisé à quelques millions, a impressionné et inquiété la
commission. Son sort sera rapidement scellé après discussion et accord du curé!
Le Service des affaires agricoles
Aucun problème concernant la Berce du Caucase et la Renouée du Japon n'a été signalé au
responsable des affaires agricoles, alors même que des jeunes plants de ces 2 espèces ont
été trouvés dans certains prés, sous forme de refus partiellement broutés.
Un autre entretien a eu lieu avec l'un des rares paysans de Val-d'Illiez possédant des champs
à Monthey. Ses champs d'orge et de maïs, destinés à l'ensilage pour son bétail, sont moins
sujets à une contamination par l'ambroisie que ceux de tournesol. De plus, beaucoup de
champs de plaine sont suivis et traités par des spécialistes phytosanitaires de CIMO, l'une des
branches de Novartis, établie à Monthey. Les risques de contamination et de transport de
graines sont donc assez faibles dans ce cas.
En revanche, la question des compléments alimentaires sous forme de graines n'a pas été
abordée.
4.2.2.
Enquête auprès des médecins de la région sur d'éventuels cas liés
à l'ambroisie ou à la berce du Caucase
Les médecins de premier recours (généralistes, urgentistes, pédiatres) et quelques spécialistes
choisis (pneumologues, dermatologues, ophtalmologues) du Chablais ont été interrogés par courrier
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
44
ou e-mail sur la survenue de problèmes médicaux liés à l’Ambroisie ou à la Berce du Caucase
(Annexe G).
Sur 36 médecins interrogés, 12 (33%) ont répondu, 9 (25%) par écrit et 3 (8%) oralement . Les
réponses reçues témoignent d’une sensibilisation aux risques médicaux liés à ces plantes, voire d’un
intérêt personnel marqué.
Seuls 3 médecins confirment avoir diagnostiqué de très rares patients victimes de contacts avec la
Berce ; l’un des médecins indique que le dernier cas de lésions dû à la Berce remonte à environ 10
ans. Aucun cas de sensibilisation à l’Ambroisie n’est rapporté dans la région, mais un pneumologue
s’interroge sur l’indication à une recherche plus ciblée.
4.2.3.
Enquête dans les jardineries de la région
Les résultats de l'enquête (Annexe H) montrent que les espèces suivantes sont encore en vente dans
les jardineries de Sierre à Aigle:
Liste noire
Buddléa de David
Cerisier tardif
Chèvrefeuille du Japon
Renouée du Japon
Robinier
Solidage
Sumac
Buddleja davidii
Prunus serotina
Lonicera japonica
Reynoutria japonica
Robinia pseudoacacia
Solidago sp.
Rhus typhina
Watch List
Laurier–cerise
Prunus laurocerasus
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
45
5. Analyse des résultats
5.1. Travail botanique
5.1.1
Relevés et cartes de répartition des espèces présentes
L'analyse des relevés et cartes de répartition nous permet de dresser un bilan de la situation
concernant les néophytes envahissantes suivantes:
1. Ambroisie à feuilles d'armoise
(Fiches de description: Annexe A)
Ambrosia artemisiifolia
Photo 7: Ambroisie dans un jardin à Val-d'Illiez (2004)
Photo 8: Jeune plant d'ambroisie à Monthey (2006)
Danger pour la santé
Cette espèce est très allergène: 5 grains de pollen par m3 suffisent à déclencher des troubles
respiratoires chez les sujets sensibles. Elle est présente sur le territoire suisse et se répand
rapidement. Un bulletin spécial de Météosuisse renseigne sur les quantités de pollen d'ambroisie dans
l'air de juillet à octobre.
La lutte contre cette espèce représente une priorité sur le plan de la santé publique. Les coûts de
santé et de lutte sont très élevés dans de nombreux pays.
Aucune présence de cette espèce n'a été observée ou signalée sur la commune de Val-d'Illiez à la fin
du travail sur le terrain (mi-septembre 2006).
Les divers chantiers de la commune ont été inspectés par l'un des observateurs(G. Gex-Fabry).
Des recherches répétées sur les 2 lieux d'observation de 2005 (Carrière et abords d'un chalet:
annonce du Triage forestier) se sont révélées négatives. Ces deux endroits renferment par contre
différentes espèces d'armoises, dont les populations semblent augmenter dans le Val d'Illiez. Ces
espèces peuvent être confondues avec de l'ambroisie.
A Monthey par contre, une inspection des sites d'ambroisie déclarés au CRSF a permis de découvrir,
en août, 3 petits plants tardifs vers le stand de tir des Ilettes, alors que la zone avait été traitée en avril
2006 (photo 8). Ces 3 plants étaient suivis dans le cadre d'une étude de phénologie. Il était prévu de
les arracher juste avant le stade critique pour le voisinage (pollen), mais ils ont été piétinés par les
quelque 100 participants à la nuit des chauves-souris!
En été 2004, le jardin de l'auteur, à Val-d'Illiez, s'est "enrichi" d'un unique plant d'ambroisie, poussant
dans les dahlias, juste sous la mangeoire à oiseaux (photo 7)! Ce spécimen a été photographié puis
arraché dans les règles de l'art: sac poubelle, masque de ski et gants en plein été!
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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2. Buddléa de David
(Fiches de description: Annexe A)
Photo 9: Buddléa naturalisé en zone village
Buddleja davidii
Photo 10: Buddléas en bordure de la Vièze
Danger pour l'environnement
Le Buddléa, ou arbre à papillons, est toujours vendu pour ses belles grappes de fleurs mauves ou
roses attirant de nombreux papillons. Les acheteurs pensent souvent bien faire en offrant une
nouvelle source de nectar, favorisant ainsi ces insectes. Cet arbuste n’offre par contre pas de
nourriture à leurs chenilles.
Ses graines très nombreuses (3 millions par plant) essaiment rapidement dans des milieux naturels où
cette plante pionnière, se propageant par ses graines et ses stolons, concurrencera puis étouffera la
flore pionnière indigène par ses peuplements très denses, privant ainsi bien des espèces animales de
leurs plantes nourricières.
Ses colonies monospécifiques empêchent l’accès aux cours d’eau. Lors de crues, les plants,
superficiellement enracinés, sont facilement emportés, formant des embâcles et provoquant l’érosion
des berges.
Les buddléas cultivés à Val-d'Illiez sont assez nombreux dans les jardins et souvent en limite de
propriété. Seuls les plants manifestement naturalisés ont été pris en compte (photo 9).
Les milieux rudéraux sont les plus touchés avec 16 observations sur 23 (Tableau 6): les buddléas ont
colonisé des bords de routes non goudronnées (photo 10) et les lisières de forêts qui les longent, les
abords d' un pont, la carrière, le chantier des Bains et des dépôts de chantier (matériel et véhicules).
Les milieux humides viennent ensuite avec 3 observations: on trouve des buddléas sur les berges
herbeuses et les enrochements des rives de la Vièze, ainsi qu'en lisière de forêt bordant cette rivière.
Les prés sous le village renferment 3 stations en aval des chalets.
Enfin, 2 plants ont été observés en milieux construit, en l'occurrence dans un vieux mur jointoyé et à la
base d'un mur gunité (béton projeté).
L'importance des stations (abondance) reste faible: il s'agit en général d'individus isolés, sauf dans la
zone près de la Vièze en aval des Bains, où la route longeant la rivière sur la rive gauche est bordée
d'environ 30 arbustes, dont les plus anciens sont penchés au-dessus du cours d'eau. Sur la rive
droite, sans route, 3 vieux plants ancrés dans les enrochements résistent aux crues à l'arrivée d'un
affluent. Plus en aval, en forêt, les abords du petit pont du torrent de Fayot marquant la limite de la
commune abritent 16 plants, dont certains sont déjà vieux.
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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3.Berce du Caucase
(Fiches de description: Annexe A)
Photo 11: Berce géante au Lisa
Heracleum manteggazianum
Photo 12: Jeune berce en bord de pré à Champéry
Plantée depuis 2 siècles déjà dans les jardins botaniques européens pour sa taille gigantesque, cette
impressionnante Ombellifère s’en est souvent échappée. Elle est aussi cultivée par des particuliers.
Dangers
Environnement
Ses peuplements denses font disparaître les plantes indigènes par étouffement et manque de lumière.
Il y a risque de pollution génétique de la Berce des prés par hybridation.
Elle peut provoquer l'eutrophisation des rives et du lit des cours par dépôt de matière organique morte
et augmenter le risque d’érosion des berges.
Sa propagation efficace et rapide est un grand danger: une plante produit jusqu'à 10'000 graines, qui
gardent dans le sol leur pouvoir de germination jusqu'à 7 ans. Les graines sont disséminées par le
vent sur de courtes distances (entre 10 et 100m), par les cours d'eau, par les animaux .
Santé
Le suc de la plante contient une substance phototoxique, la furanocoumarine, qui provoque des
brûlures cutanées (cloques) après un contact suivi d’une exposition au soleil. Selon le degré des
brûlures et les effets secondaires (fièvre, troubles de la circulation, etc.) il est conseillé de consulter un
médecin.
Economie agricole
La sécrétion de toxines peut rendre impropres des champs entiers.
La Berce du Caucase est un hôte alternatif de certaines maladie des céréales.
Elle peut aussi poser des problèmes de visibilité le long des routes.
L'unique station découverte sur la commune a été signalée au lieu-dit Lisa par les cantonniers, dans
une combe de forêt humide (ruisseau), en aval de la route montant aux Crosets (photo 11). Une
population d'environ 50 plants y pousse dans des conditions très favorables, vu la hauteur des
hampes (3 m). Sur le talus amont, en bord de route, des dépôts de branchages signalent une
décharge, peut-être utilisée autrefois pour y jeter des plants de grande Berce cultivés.
Hormis les grandes hampes, on observe quelques jeunes plants dans le champ en pente bordant la
forêt.
A Val-d'Illiez, aucun spécimen cultivé n'a été retrouvé dans les jardins: plusieurs plants vus
antérieurement ont été arrachés.
A Champéry, une prairie de fauche, bordée d'un côté par des habitations, de l'autre par la route,
contient depuis quelques années 6 grands plants et 3 plants plus jeunes, non coupés (photo 12).
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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A Troistorrents enfin, une parcelle en friche entre 2 chalets, en pleine zone d'habitation du village, est
complètement envahie par des centaines de berces du Caucase (photo 32). Cette station a fait l'objet
d'un article dans le journal "Le Nouvelliste" (11 juin 2005).
Un grand plant cultivé dans un jardin non adjacent à 50m de là pourrait être la plante-mère.
4. Impatiente glanduleuse
(Fiches de description: Annexe A)
Impatiens glandulifera
Photo 13: Impatientes s'implantant dans un pré à Mimont
Photo 14: Plant dans une ravine vers la Vièze
Environnement
Cette espèce à croissance rapide se propage à un rythme soutenu grâce au mécanisme de catapulte
de ses fruits, projetant les graines à distance. Des populations denses d'impatientes engendrent un
appauvrissement de la végétation accompagnatrice. Dans les forêts, elle empêche le rajeunissement
des arbres et des arbustes. Le long des cours d'eau, elle évince la végétation indigène des rives. Les
places dénudées qui se créent après la mort de ses tiges en automne sont alors sujettes à l'érosion.
A Val-d'Illiez, les impatientes glanduleuses se retrouvent essentiellement dans des haies et lisières de
forêt en limite de propriété (8 stations sur 9). D'après nos informations, elles proviennent de plantes
cultivées pour leur aspect ou leurs qualités mellifères il y a 30 ans déjà, ayant essaimé naturellement
ou été jetées en forêt (photo 13). La station la plus importante de la région se situe à Préla, sur
Champéry, où certaines personnes en ont prélevées. Les autres stations restent assez discrètes.
La seule observation en milieu humide, une ravine provoquée par un glissement en forêt, vient
manifestement de la station à 100 m en amont (photo 14). Les quelque 10 plants ont-ils essaimé de
là- haut ou a-t-on jeté la plante-mère dans la forêt bordant la ravine?
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5. Renouée du Japon
(Fiches de description: Annexe A)
Reynoutria japonica
Plants cultivés et sauvages
à Val-d'Illiez
Photo 15: Plant cultivé à Lachat
Photo 17:Grand plant à Fayot
Photo 19: Chalet d'alpage sous Les Crosets
Photo 16:Plant dans le jardin de la Cure
Photo 18: Station sur les berges à Préla
Photo 20: Jeune plant dans un mur à éléments
La Renouée du Japon est sur la Liste des 100 espèces exotiques envahissantes les plus nuisibles
(liste établie par l'UICN, Union Internationale de Conservation de la Nature).
Environnement
Cette plante se reproduit très rapidement. Le long des cours d’eau, ses hauts plants peuvent
provoquer un obscurcissement du milieu empêchant le développement des espèces indigènes. Ces
néophytes passent l'hiver sous forme de rhizomes profondément ancrés dans le sol et sont donc
difficiles à éliminer. Ils peuvent aussi déstabiliser, voire éroder les berges grâce à leurs stolons très
vigoureux, capables de traverser même le bitume!
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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Economie
Le développement de telles plantes au bord des voies de communication, dans des zones de friches
industrielles (chantiers, dépôts) ou agricoles (prés mal entretenus ou laissés à l’abandon) peut poser
des problèmes économiques en termes d’entretien des chaussées, de perte de valeur des terrains à
vendre, de rendement agricole moindre, voire de suspension de paiements directs en zones de
compensation écologique envahies, sans compter des coûts d’éradication non négligeables.
A Val-d'Illiez, les milieux rudéraux (photo 17) et les prés sont particulièrement touchés, surtout dans la
zone du village (8 stations chacun, sur un total de 20 observations). 1 jeune plant a été retrouvé dans
un mur à éléments non végétalisé (photo 20).
Au village toujours, 2 plants ont été repérés dans des jardins, dont celui de la Cure (photos 15 et 16)!
La zone des Bains thermaux renferme la plus grande station de renouée du Japon de la commune,
suivi par la zone de la route longeant la Vièze en aval.
1 seul plant a été retrouvé en zone humide, dans les enrochements au bord de la Vièze (photo 18), à
la limite entre les communes de Val-d'Illiez et Champéry, cette dernière étant fortement touchée par
cette espèce (photos 34 et 35).
Il faut noter qu'un grand plant a été trouvé à 1500m d'altitude, devant un chalet d'alpage( photo 19).
6. Renouée de Sakhaline
(Fiches de description: Annexe A)
Reynoutria sachalinensis
Cette plante présente les mêmes dangers que la Renouée du Japon.
Aucune station n'a été découverte sur la commune de Val-d'Illiez.
7. Sumac
(Fiches de description: Annexe A)
Photo 21: Sumac naturalisé au village
Rhus typhina
Photo 22: Sumac en bord de ligne AOMC
Environnement
Ses fourrés denses menacent les espèces indigènes en pouvant réduire de 90% l’intensité lumineuse.
Santé
Toutes les parties du sumac sont légèrement toxiques. Son latex peut provoquer des lésions
gastriques après absorption et des lésions des yeux et de la peau après contact.
Les 2 stations observées sont situées au village: une station de 10m2 envahit l'intérieur d'une boucle
de route montant aux chalets au-dessus de l'école, milieu considéré comme rudéral, bien que l'origine
ornementale de la plante-mère (pas localisée) laisse peu de doutes. Il s'agit de plants de tous âges,
avec entre autres une centaine de petits rejets ressemblant à des bambous (photos 21).
La seconde station, aussi nettement naturalisée, couvre le mur d'un jardin, en amont des rails du train,
100m sous la gare, et provient du grand plant cultivé dans ce jardin (photo 22).
Il existe beaucoup de sumacs cultivés, très bien acclimatés, dans la zone village.
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8. Robinier faux-acacia
(Fiches de description: Annexe A)
Robinia pseudoacacia
Photos 23 et 24: Robiniers au bord de la ligne de train AOMC à Fayot
Environnement
Ses fourrés pouvant être très denses menacent les buissons et arbres indigènes.
Cet arbre fixe l’azote atmosphérique, enrichit le sol, et élimine ainsi progressivement les espèces de
sol maigre au profit d'espèces nitrophiles.
Dans les milieux pionniers, il accélère les processus de succession, et fait disparaître les espèces
indigènes.
En Suisse et dans le Nord de l’Italie, il s’est substitué à des forêts entières de châtaigniers.
Santé
L’écorce, les graines et les feuilles contiennent des substances toxiques dont l’ingestion à faible dose
peut provoquer des problèmes cardiaques et digestifs, voire mortels pour les animaux.
Plusieurs poneys du cirque Knie sont morts suite à l’ingestion de branches coupées pour eux.
Les 8 stations observées se situent toutes en bordure de la route cantonale, à l'entrée de Val-d'Illiez,
et des rails du train, qui passent à 50m dessous (photo 23 et 24).
Les arbres les plus anciens ont été plantés pour stabiliser les talus de la route. En aval, au croisement
de Fayot, en amont des rails, on retrouve une grande station d'arbres plus jeunes, manifestement
issus des graines des premiers, qui ont profité du déboisement du secteur pour le coloniser. De
jeunes robiniers se trouvent en plusieurs points le long des rails entre Val-d'Illiez et Troistorrents.
Séneçon du Cap
(Fiches de description: Annexe A)
Senecio inaequidens
Santé
En France, il a quitté les milieux pionniers pour envahir les pâturages, où il pose un problème de
toxicité pour le bétail. Il était donc intéressant de le signaler aux paysans, qui rencontrent déjà des
problèmes d'éradication avec le séneçon Jacobée, également toxique. Assez récent en Suisse, il est
surtout répandu le long de l'autoroute Genève-Aigle. Il est signalé dans le Val d'Aoste jusqu'à 1500m
d'altitude.
Cette espèce n'a pas été trouvée à Val-d'Illiez.
Elle faisait partie de la liste potentielle en raison de ses propriétés de propagation rapide d'une région
à l'autre par les voies de communications. Elle s'installe dans les milieux cultivés, milieux rudéraux et
milieux construits, ces deux derniers milieux étant nombreux à Val-d'Iliez.
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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Conclusions de l'analyse du travail botanique
Actuellement, les populations de plantes néophytes envahissantes présentes dans la commune de
Val-d'Illiez paraissent peu importantes dans la plupart des cas.
Cependant certaines zones sont plus touchées, tant par le nombre d'espèces néophytes que par leur
abondance. En combinant les cartes de répartition des différentes espèces, on peut définir quelques
milieux particulièrement riches en néophytes (hotspots):
•
Le chantier des Bains
Situé sur le replat déboisé de Buchelieule, le complexe "Thermes Parc" s'étend des deux
côtés de la Vièze, reliés par plusieurs ponts.
Les travaux y durent depuis des années, avec de grandes surfaces de sol nu propices à
l'installation d'espèces pionnières, indigènes ou non (photo 25).
Le trafic motorisé y est assez important, incluant des véhicules de touristes de tous horizons
ainsi que des camions de chantier amenant des matériaux et machines de chantier d'autres
régions, peut-être très touchées par certaines espèces de plantes envahissantes.
Ces conditions favorables à l'importation d'espèces néophytes peuvent expliquer la présence
actuelle de quelques arbustes de buddléas et renouées du Japon (photo 26).
photo 25: Vue des Bains thermaux
•
photo 26: Renouée sur le chantier des Bains
Les rives de la Vièze en aval des Bains
En aval des Bains, une route non goudronnée longe la Vièze sur sa rive gauche. On y compte
la plus grande concentration de buddléas (30) et de renouées du Japon de la commune.
Beaucoup de ces plants sont anciens, au vu de leur taille et de leur diamètre, surtout sur les
berges de la rivière, moins sujettes à l'entretien que les bords de la route. Bordant la route, un
dépôt de bois en lisière de forêt abrite des grands plants des deux espèces, qui se sont
reproduits sur les berges, à quelques mètres de là.
Deux buddléas encadrant l'entrée d'une propriété en bordure de route pourraient aussi être à
l'origine de la dissémination de cette espèce (photos 10 et 27).
Photo 27: Rives de la Vièze en aval des Bains
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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• Le village
Sans surprise, on y trouve des espèces cultivées naturalisées comme le Buddléa, le Sumac et
l'Impatiente glanduleuse, mais aussi de la Renouée du Japon, située dans quelques prés de
fauche entre les chalets (photo 28).
Photo 28: Impatientes sur un compost sauvage
• La carrière
La carrière désaffectée près du village abrite une population d'une dizaine de buddléas isolés.
En revanche, un parcours autour du bas-marais de Champoussin, avec jumelles, n'a pas révélé
de colonies bien visibles de néophytes. Une étude plus approfondie de ce secteur est nécessaire.
5.2. Enquêtes
5.2.1.
Enquête auprès des différents services communaux concernés
par la problématique des néophytes
La très grande majorité des membres des différents services communaux ne connaissait pas le
danger que peuvent représenter certaines plantes exotiques envahissantes sur le plan de la santé,
de l'économie et de la biodiversité. Ils semblent néanmoins convaincus de la nécessité d'une action
ciblée, prioritairement sur le plan sanitaire (recherche et lutte contre l'ambroisie) et économique (lutte
contre la renouée du Japon à proximité des travaux de génie civil).
5.2.2.
Enquête auprès des médecins de la région
Les répercussions médicales de la présence d’Ambroisie et surtout de Berce du Caucase dans le
Chablais restent très marginales. Environ un tiers des médecins concernés témoignent d’un intérêt et
d’une certaine connaissance de la problématique. La plupart n'ont toutefois pas précisé s'ils
connaissaient déjà ces plantes avant le sondage.
5.2.3.
Enquête dans les jardineries de la région
Précisons que certaines jardineries ont été visitées sans questions directes de la part de l'observatrice
sur la dangerosité des néophytes (personnel très occupé, responsable absent, parfois hésitation à
poser des questions pouvant passer pour un contrôle).
La longue liste des néophytes sur Liste noire encore en vente libre dans les jardineries démontre à
quel point il est urgent de prendre des mesures de prévention en amont, au niveau de la législation
sur la vente de ces plantes. Sans bases légales, la lutte contre les néophytes envahissantes est
vouée à l'échec.
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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Impact actuel des espèces néophytes envahissantes présentes à Val-d'Illiez
L'analyse globale des résultats du travail botanique et des différentes enquêtes permet d'évaluer
l'impact actuel de ces plantes dans la commune de Val-d'Illiez:
Impact environnemental:
Le Robinier faux-acacia a trouvé un terrain très favorable en lisière de forêt vers la halte de Fayot. Ce
peuplement dense empêche les espèces d'arbres indigènes de repousser et se propage
manifestement, au vu des très nombreux jeunes rejets, non comptabilisés.
Cette colonisation des talus en amont des rails est-elle acceptée, voire même désirée (pour fixer le
terrain), par les responsables de la ligne AOMC? Elle ne l'est pas par les forestiers.
La Renouée du Japon et le Buddléa, implantés sur les berges de la Vièze en aval des Bains, couvrent
des surfaces déjà assez grandes pour entrer en concurrence avec des espèces indigènes.
Au village, la Renouée est présente en plusieurs endroits, en petites quantités pour l'instant, et sans
impact notable.
Impact sur le plan de l'économie
Pour l'instant, les espèces néophytes envahissantes ne posent pas de problèmes en termes
d'économie. Il n'y a pas d'impact dans les secteurs agricole, de la construction ou du génie civil.
Impact sur le plan de la santé
D'après les premières informations fournies par le corps médical, il n'y a pas eu de cas de consultation
d'habitants de Val-d'Illiez en relation avec de l'ambroisie ou de la berce du Caucase.
Cependant, l'article du "Nouvelliste", concernant le champ de Berces du Caucase dans le village de
Troistorrents, mentionne que la propriétaire du terrain s'est fait soigner en 2005 pour une grosse
brûlure à la jambe, chez un médecin de St-Maurice.
Il faut également tenir compte des cas non diagnostiqués, et de ceux où le patient se soigne par automédicamentation, par médecine parallèle, ou pas du tout!
6. Discussion
Au terme de cette recherche sur les néophytes envahissantes, nous pouvons nous demander si celleci a apporté des éléments nouveaux par rapport aux données cantonales et suisses actuelles.
6.1. Comparaison avec les données CPS/CRSF pour la région
Avant de comparer les résultats de cette étude aux données existantes, une petite question en
préambule:
Dans quelle mesure les cartes et listes CRSF reflètent-elles la réalité du terrain ?
•
Le recensement des néophytes envahissantes est assez récent et n’est pas encore prioritaire
pour bien des botanistes, naturalistes ou autres professionnels comme les bûcherons,
cantonniers, paysagistes, qui ne les annoncent pas au CRSF ou aux services concernés.
La transmission d'observations est donc encore assez lacunaire et certaines espèces de la
liste noire non encore signalées dans la région des Alpes septentrionales peuvent très bien
déjà s’y trouver maintenant.
•
Certaines espèces de néophytes, encore en phase d’installation, voire d’acclimatation, restent
assez discrètes et peuvent passer inaperçues.
•
Souvent, les espèces de la liste noire plantées dans les jardins (buddléas, impatientes
glanduleuses, solidages, renouées) se sont naturalisées puis ont colonisé les alentours sans
que les propriétaires ne les signalent, faute d'informations sur ces néophytes.
•
Les plantes poussant dans des milieux comme les prés peuvent être fauchées ou broutées
avant le passage du botaniste.
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55
•
Le traitement des données prend du temps, les cartes de 2004 n'ont pas été rééditées pour le
moment.
Ces remarques formulées, il est intéressant de comparer les 2 tableaux de données:
Espèce recherchée
à Val-d'Iliez
en 2006
Espèce observée
à Val-d'Illiez
en 2006
Données des cartes CRSF
Présence signalée dans le Val d’Illiez
(état 2006)
Ambroisie
non
non
Buddléa de David
oui
oui
Berce du Caucase
oui
non
Impatiente glanduleuse
oui
oui, dans atlas 1982*
Renouée du Japon
oui
oui, après 1994
Renouée de Sachaline
non
oui, après 1994
Robinier faux-acacia
oui
non
Séneçon du Cap
non
non
Sumac
oui
non
Tableau 7 : Comparaison avec les cartes CRSF pour la région
*Atlas 1982: Atlas de détermination Welten et Sutter 1982.
● Le Buddléa, l'Impatiente glanduleuse et la Renouée du Japon sont mentionnés dans les deux
tableaux.
● Le Robinier, le Sumac et la Berce du Caucase ont été trouvés dans la région de Val-d'Illiez, alors
que les cartes CRSF ne signalent pas d'observations dans la Vallée.
● La renouée de Sachaline n'a pas été observée sur la commune de Val-d'Iliez, alors qu'elle est
signalée dans la Vallée sur les cartes CRSF.
Limites de la méthode
Précisons d'emblée que la partie botanique n'avait pas la prétention d'établir une cartographie
complète des différents milieux, cartographie par ailleurs sujette à une évolution rapide: elle porte en
effet sur des espèces particulièrement dynamiques, et, de plus, souvent amenées rapidement par les
hommes dans des milieux que d'autres espèces mettent beaucoup plus longtemps à atteindre par le
biais d'une progression naturelle.
Ce travail de terrain devrait donc être considéré comme la première phase d'une recherche prolongée
s'étendant à l'ensemble des milieux pour y observer l'évolution de la situation.
Rappelons aussi que la méthode d'investigation choisie lors de cette étude, une exploration non
exhaustive de certains milieux sensibles aux néophytes, permet de déterminer la présence de
certaines espèces dans la commune de Val-d'Illiez, mais en aucun cas d'établir leur absence.
Le suivi de plusieurs espèces décalées les unes par rapport aux autres dans leurs stades de
croissance (phénologie) s'avère délicat. La plupart des zones de basse altitude ont été sillonnées
plusieurs fois d'avril à septembre, d'autres une seule fois, parfois trop tôt pour certaines plantes.
En raison de leur floraison tardive (fin août), le relevé des solidages géante et du Canada s'est avéré
incompatible avec le délai de rendu du travail, fixé à fin septembre.
Le bétail a été sorti dès la fin mai, même sous les chutes de neige de l’Ascension, broutant
certainement quelques espèces néophytes, comme la renouée du Japon par exemple.
Cette année, le fauchage précoce à large échelle de début juin, pendant un créneau de beau temps, a
certainement éliminé des jeunes plants avant le relevé prévu quelques jours plus tard. Sur la rive
gauche, peu de prés restaient non fauchés à fin juin.
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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Les résultats de l'étude de terrain permettent néanmoins d'évaluer l'importance de la présence
actuelle de plantes néophytes envahissantes, leur représentation par espèces et leur distribution dans
certains milieux sensibles de la commune de Val-d'Illiez, en mettant en évidence 3 zones
particulièrement riches en espèces (hotspots), zones dans lesquelles les néophytes commencent à
avoir un impact environnemental.
De leur côté, les résultats des enquêtes démontrent que l'impact actuel de ces plantes est insignifiant
dans la commune de Val-d'Illiez sur le plan économique et dans le domaine de la santé.
La dernière question de recherche concerne l'importance future de la présence et de l'impact des
plantes exotiques envahissantes dans le Val d'Illiez. Une réponse précise n'est pas possible, mais l'on
peut toutefois suggérer quelques pistes .
6.2. Evolution de la situation dans le Val d'Illiez: quelques pistes pour le futur
Depuis quelques années, la Vallée connaît un phénomène de rurbanisation marqué. La pénurie de
terrains et de logements intéressants en plaine, la recherche d’une meilleure qualité de vie
(tranquillité, environnement plus sain et plus sûr, cachet des villages et beauté du paysage) ainsi que
des prix encore attractifs et des impôts plus favorables que dans d’autres cantons ont poussé une
tranche de population urbaine de plus en plus importante à élire domicile dans le Val d’Illiez, que ce
soient des retraités s’installant définitivement dans leur chalet ou des personnes actives, avec ou sans
enfants. Travaillant assez rarement dans leur nouvelle commune ou dans la Vallée, ces personnes
actives grossissent le flot déjà important de pendulaires n’hésitant pas à se rendre quotidiennement
en plaine, parfois aussi loin que Sion, Genève ou Lausanne.
L’offre assez limitée en immeubles existants, à vendre ou à louer, dynamise le secteur de la
construction, qui connaît un essor important, favorisé par les difficultés du monde paysan: par choix,
mais aussi souvent par nécessité, beaucoup de terrains agricoles sont vendus et morcelés en de
nombreuses parcelles à bâtir (photos 29 et 30).
De l’ordre de quelques chantiers par année auparavant, les travaux de construction remodelant ou
dénudant le sol se comptent par dizaines aujourd’hui.
De Monthey à Troistorrents, la route cantonale est bordée d’habitations en continu : on pourrait parler
d’agglomération. Le fond du Val d’Illiez n’est pas en reste, avec des chalets individuels ou des
complexes résidentiels prévus jusqu’à 1700m sur la rive gauche (adret).
Photo 29: Construction de nouveaux chalets
Photo 30: Regain et aménagement de parcelles
Loisirs
L’essor des secteurs immobilier et touristique favorise aussi l’ouverture de zones dévolues aux loisirs
toujours plus étendues, et employées sur des périodes prolongées.
Une Via ferrata à Tière, un parcours dans les arbres à Champoussin, du kayak dans la Vièze et du
canyoning dans plusieurs cours d’eau complètent des activités plus classiques comme les
randonnées et l’équitation.
La rentabilisation des installations mécaniques, proposant, en plus des pistes de ski en hiver, des
itinéraires de descente VTT depuis les Crosets jusqu’en station le reste de l’année, se traduit souvent
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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par un impact sur la couverture du sol et le paysage, en laissant des surfaces érodées et nues, sans
oublier les dégâts causés aux terrains des paysans par quelques sportifs indisciplinés.
Les processus de rurbanisation et de développement touristique relevés plus haut ont une influence
multiple :
• sur le trafic motorisé :
o pendulaires allant au travail
o camions de chantier et de livraison, venant souvent d'autres régions
o cars et voitures de touristes suisses et étrangers
•
sur la construction de nouvelles infrastructures (logements et services):
o le nombre de nouvelles constructions est important
o le volume des bâtiments des nouveaux complexes est souvent supérieur aux normes
actuelles, entraînant des chantiers de grande ampleur et de longue durée
o l’influence urbaine marque souvent l’esthétique de ces nouveaux bâtiments, tant dans
leur conception que dans le choix des matériaux, venant souvent de loin par rapport
au bois des chalets traditionnels.
•
sur le paysage et la couverture du sol
Dans certains secteurs, la nature du sol de la Vallée (zones de Flysch régulièrement remodelées par
des coulées et des glissements de terrain) est déjà souvent propice aux plantes pionnières, et par làmême, à certaines espèces de néophytes envahissantes. La zone la plus touchée est le versant
gauche de la Vièze, plus habité, avec les villages de Champéry, Val-d'Illiez et Troistorrents, et longé
par les routes principales et la ligne du train.
S'ajoutant à cette prédisposition naturelle, l'emprise toujours plus marquée des activités humaines
présente un double risque en ce qui concerne les plantes envahissantes:
- Une augmentation des milieux rudéraux et construits, propices à l'installation de nouvelles espèces,
ainsi qu'à l'extension de certaines espèces déjà présentes.
- Une multiplication des sources de contamination (pneus de véhicules et matériel venant peut-être de
régions touchées) qui raccourcit la période de la phase d'extension, d'habitude fort longue.
De plus, la commune de Val-d'Illiez est située entre celles de Champéry, en amont, et Troistorrents,
en aval, qui sont les deux plus touchées par la présence de néophytes envahissantes. Ces espèces
sont nombreuses en plaine à Monthey, au départ de la Vallée d'Illiez.
La ligne du train AOMC et la route cantonale montant à Champéry sont des vecteurs de propagation,
et ceci dans les deux sens.
Lorsqu'il s'engage sur la nouvelle route de la Vallée, à la sortie du tunnel de Monthey (photo 31),
l'observateur averti peut constater l'ampleur de l'emprise des néophytes sur la végétation et le
paysage: robiniers, buddléas, renouées et sumacs recouvrent les talus bordant la nouvelle route et la
ligne AOMC, laissant très peu de place aux plantes pionnières indigènes.
Les virages au-dessus de l'Hôpital, vers la STEP, sont remplis de fourrés de buddléas et de renouées,
en bordure de forêt.
A Troistorrents, la zone pleine de cachet des moulins de la Tine, sous le pont à l'entrée du village, est
malheureusement aussi pleine de renouées formant une bande continue sur des dizaines de mètres
le long du torrent.
Le village renferme aussi un pré envahi de Berce du Caucase (photo 32), en pleine zone chalet. Il ne
semble y avoir aucune mesure de lutte.
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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Photo 31: Sortie amont du tunnel à Monthey
photo 32: Champ de Berces en plein Troistorrents
A Champéry, la Renouée du Japon est présente en beaucoup de stations (photo 33), dont certaines,
très importantes, se trouvent en bordure de la Vièze, vers le pont de Barme, en amont de la station
(photo 34). Il doit s'agir d'un dépôt assez ancien. Des journées d'arrachage ont été mises sur pied en
juin 2005, avec la collaboration de chômeurs. Le résultat est décevant: des milliers de jeunes plants
en pleine repousse en septembre.
Photo 33: Hôte indésirable à Champéry
Photo 34: 100m de renouées à Champéry
Les populations de renouées du Japon à Champéry, très présentes au bord de la Vièze, peuvent se
disperser loin en aval par le corridor que représente le cours d'eau, et coloniser les rives sur la
commune de Val-d'Illiez. Une première station a d'ailleurs été localisée sur une berge à Préla.
Ces quelques facteurs de risques sont accompagnés par un réchauffement du climat, particulièrement
marqué dans les Alpes et devant probablement s'intensifier, risquant d'une part de fragiliser les
écosystèmes locaux et, d'autre part, de permettre l’installation d'espèces néophytes propres aux
climats plus chauds, pour l'instant cantonnées en plaine et à basse altitude.
Ainsi l'Ailante se cultive très bien dans la Vallée, comme en témoigne un beau spécimen à
Troistorrents (photo 35). Un autre plant cultivé a été coupé à Val-d'Illiez car il devenait trop haut.
Photo 35: Ailante cultivé à Troistorrents
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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Nous ne pouvons pas non plus exclure totalement l’introduction volontaire ou accidentelle d’espèces à
exigences écologiques normalement propres à d’autres zones biogéographiques, ceci dans des
biotopes précis:
- des plantes aquatiques liées aux eaux calmes, chaudes et peu profondes comme l'Elodée de
Nutation et la Jussie à grandes fleurs dans le petit lac servant d'exutoire aux eaux chaudes et non
traitées de la rivière artificielle des Bains thermaux de Val-d’Illiez, si toutefois les paramètres
abiotiques sont favorables (T°C, profondeur, compos ition de l’eau).
- des plantes ornementales comme le Chèvrefeuille du Japon dans des jardins bien exposés.
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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6.3. Propositions pour la gestion des néophytes sur le plan communal et régional
Sur le territoire de la commune de Val-d'Illiez, 8 espèces de la Liste noire sont présentes (les 6
espèces étudiées ainsi que les solidages géant et du Canada, observées mais non recensées). Pour
l'instant, leurs populations sont faibles mais certaines espèces comme le Buddléa de David et la
Renouée du Japon semblent déjà entrées en phase de colonisation dans le secteur de Fayot, en
particulier au bord de la Vièze et au niveau du pont marquant la limite entre les communes de Vald'Illiez et Troistorrents.
D'autres espèces, encore absentes apparemment, peuvent être amenées accidentellement, comme
l'ambroisie par les graines pour oiseaux, le séneçon du Cap par le trafic, et s'installer très rapidement.
Il importe donc de prendre dès maintenant des mesures d'information, de prévention et de lutte
adéquates dans la commune de Val-d'Illiez, en concertation avec des spécialistes, ceci pendant que
les investissements en termes de coût et de main d'œuvre restent assez bas.
La gestion des plantes exotiques envahissantes passe par des mesures
•
d'information, de prévention et de lutte au niveau communal, concernant
o la population
o les autorités
o les services de la commune
o les catégories de métiers particulièrement concernées
•
de collaboration au niveau régional, pour optimiser le suivi et la gestion de ces espèces
•
d'information au niveau cantonal et national, en signalant les nouvelles stations au
Service cantonal de l'agriculture à Sion, au Service cantonal de protection de la nature ou
au CPS
6.4. Propositions de mise en œuvre sur le plan communal
6.4.1. Mise en œuvre concernant la population
L'article d'information sur les plantes envahissantes paru dans le "Val-d'Illien" d'octobre 2005 (annexe
J) constituait un premier pas, qui devrait être suivi rapidement par d'autres actions:
Printemps 2007
•
Pose d'affiches d'information, de prévention et de lutte
sur les abris poubelles de la commune
sur les Moloks (containers poubelles) de la commune
sur la benne de compostage, à La Cour
Plantes envahissantes!
Buddléas, renouées, impatientes, solidages,
sumac, grande Berce
PHOTOS
Comment les tailler et les couper
Ne pas les composter!
Ne pas les jeter en forêt ou à la rivière!
(graines et racines)
Les mettre dans un sac poubelle
Acheter des espèces indigène
ou pas sur liste noire
Végétaliser les murs en éléments
N° d'information et conseils
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
Modèle d'affiche
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•
Création d'un groupe d'informateurs, en élargissant le groupe de 2006 à toute personne
intéressée à signaler des néophytes sur la commune.
•
Ecoles: Exposé et promenades didactiques sur le sujet à la rentrée scolaire de 2007.
•
Article dans un prochain "Val-d'Illien" sur le suivi 2006 et les résultats, avec photos des
plantes, conseils et propositions d'espèces indigènes à planter.
•
Article sur le site de la commune
6.4.2. Mise en œuvre concernant les autorités (Conseil communal et commissions)
Il est important que le Conseil communal de Val-d'Illiez soit informé sur la problématique des plantes
exotiques envahissantes. L'information se fait peu à peu. La vice-présidente de la commune est l'une
des informatrices de cette étude, très motivée et ayant arpenté beaucoup de chemins cet été pour
fournir des informations.
Les membre de la Commission "Constructions et Aménagement du territoire" a déjà été sondé dans le
cadre de ce travail..
Les prochaines étapes prévues:
•
Présentation des résultats du travail de diplôme (résumé du rapport écrit ou exposé), avec
Proposition de mesures rapides (2007) pour les hotspots et les stations à risque:
o Bains: Concertation avec la direction du Centre thermal et traitement des renouées et
buddléas (taille ou arrachage)
o Rive gauche de la Vièze: arrachage des buddléas et traitement des renouées
o Village:
- élimination du plant de renouée du Japon dans le jardin de la Cure
- élimination du fourré de sumacs au-dessus de l'école
- traitement des renouées dans les prés
o Lisa: coupe et traitement des berces du Caucase
o Carrière: élimination des buddléas
•
Proposition de nomination d'un "responsable néophytes", chargé:
o de récolter les informations (nouvelles stations, questions et problèmes éventuels)
provenant de différentes sources
o de les annoncer, si nécessaire, sur le plan cantonal (Service d'agriculture) et national
(CRSF)
o de décider de mesures de lutte pour certaines stations, en concertation avec des
spécialistes,
o de contacter les services communaux concernés par ces mesures (Triage forestier ou
Service d'entretien des routes) pour fixer le mode d'action et la date de mise en
oeuvre
o d'assurer une coordination entre les cantonniers (débroussaillage, traitements) et les
forestiers (abattage d'arbustes et d'arbres)
o de suivre les travaux (arrachage, fauchage) et de s'assurer d'une élimination correcte
des plantes
o d'évaluer l'efficacité des travaux (repousse, rejets)
o de traiter l'aspect financier (aide cantonale ou/et fédérale pour les travaux?)
o de relayer l'information au niveau cantonal et national (base de données)
•
Proposition de collaboration avec les Services concernés de Troistorrents et Champéry,
pour mettre au point une politique commune de gestion, avec partage des observations et
coordination des travaux en limites de communes.
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6.4.3. Mise en œuvre concernant les services de la commune
Nous avons vu que les milieux les plus propices à l'installation et à la propagation des néophytes
envahissantes étaient les milieux naturels remaniés (lisières de forêt et berges de cours d'eau longées
par des voies de communication), et les milieux artificiels (constructions, chantiers, carrières): les
néophytes apparaissent là où les hommes les ont amenées!
Ces milieux rudéraux ont comme caractéristique d'offrir des surfaces de sol nu, favorables à
l'installation des plantes pionnières indigènes…et néophytes!
Pour prévenir l'installation de certaines espèces pionnières comme l'ambroisie, le buddléa, le séneçon
du Cap,
• il importe d'essayer de diminuer ces surfaces de sol nu en les végétalisant dès que possible.
• de contrôler régulièrement ces milieux à risque, permettant ainsi d'éliminer facilement et à
moindre coût les premières stations.
La CPS a mis au point des directives de mesures de prévention et de lutte adaptées à chaque
espèce. Elles pourraient être rassemblées sous forme de "Fiches info" insérées dans un dossier
d'information, consultable à la commune et destiné aux Services suivants:
Triage forestier
Dossier d'information sur les plantes néophytes envahissantes, mesures de
prévention: arrachage des buddléas en milieu naturel, revégétalisation du sol
après les coupes rases en forêt ((Annexe J : Fiches info du CPS).
Service des routes
et travaux
Dossier d'information sur les plantes néophytes envahissantes, mesures de
prévention: pas de coupes trop rases dénudant le sol (débroussailleuse,
gyrobroyeur), élimination correcte des déchets végétaux (Annexe J : Fiches
info du CPS).
Service de
l'environnement
Dossier d'information sur les plantes néophytes envahissantes, mesures de
prévention et de protection des cours d'eau et zones sensibles (bas-marais)
(Annexe J : Fiches info du CPS)
Service
des affaires
agricoles
Dossier d'information et présentation des néophytes envahissantes lors
d'une assemblée, avec photos prises dans les prés en 2006 (photos 35 et
36)et informations (toxicité éventuelle, méthodes d'élimination et de gestion
par le bétail)(Annexe J : Fiches info du CPS).
Photo 35: Berce dans un pré fauché à Chavalet
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Photo 36: Jeune berce dans un pré.
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6.4..4. Mise en œuvre concernant les catégories de métiers
particulièrement concernées
Ce dossier serait aussi utile à certaines catégories de métiers:
Entrepreneurs
Dossier d'information à disposition à la commune:
Plantes problématiques sur les chantiers et les dépôts (ambroisie: risques
pour la santé, renouée: stolons perçant le bitume et les murs). Conseils
(contrôle des surfaces nues, végétalisation des murs en éléments).
(Annexe J: Fiches conseils du CPS)
Jardiniers
Paysagistes
Dossier d'information à disposition à la commune:
Plantes problématiques encore vendues légalement, à remplacer par des
espèces indigènes
Conseils (Contrôle des surfaces nues, végétalisation des murs en éléments).
(Annexe J: Fiches conseils du CPS)
Ces différentes propositions de mise en œuvre devraient permettre:
•
De protéger la santé des habitants (mesures contre la berce du Caucase et l'ambroisie) et du
bétail (séneçon du Cap)
•
De prévenir des dégâts aux prés, bétail, constructions, voies de communications, se
traduisant par des pertes économiques (mesures contre la renouée du Japon, le séneçon du
Cap)
•
De préserver la flore indigène, et d'assurer ainsi le maintien de la biodiversité des
nombreuses espèces animales qui en dépendent.
Les diverses méthodes de lutte utilisées en Suisse sont résumées dans le tableau suivant (Tabl. 2).
Les résultats sont très différents en fonction du mode de reproduction de l'espèce (végétatif, par
dissémination, etc.) et des conditions naturelles du milieu concerné. Le choix de la méthode doit se
baser sur divers critères, dont l'efficacité à court et à long terme, les effets indésirables éventuels sur
la faune et la flore, ainsi que les conséquences possibles par rapport aux investissements en temps,
argent et main d'œuvre nécessaire (REY 2004).
Tableau 2: techniques de lutte contre les néophytes en Suisse (REY 2004)
Une nouvelle technique est actuellement à l'étude: la lutte biologique, consistant à introduire un
insecte herbivore ou un organisme pathogène à "large spectre" permettant de limiter, voire même
d'affaiblir des populations de néophytes, jusque là sans prédateur dans la région envahie.
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Les recherches récentes connaissent un succès inégal, avec toutefois de nombreux échecs.
Néanmoins, cette méthode constitue peut-être une solution intéressante de défense durable et
économique contre certaines espèces envahissantes. De plus, la lutte biologique affecte beaucoup
moins les régions naturelles que la lutte chimique ou mécanique. En règle générale, les agents
biologiques n'exterminent pas la plante elle-même, mais tendent vers un équilibre écologique qui,
idéalement, permettra à terme de ramener les effets de l'espèce envahissante à un niveau acceptable
(REY 2004).
Les chercheurs doivent toutefois rester vigilants quant au danger que peut représenter l'introduction
d'un nouvel organisme pour les écosystèmes locaux.
Conflits d'intérêts
"Le problème des néophytes envahissantes concerne une multitude de politiques sectorielles aux
objectifs différents (protection de la nature, santé, agriculture, sylviculture, eaux, transports, bâtiment
et génie civil, commerce, économie, etc.) et à différents échelons d’organisation (communauté
internationale, Confédération, canton, région, commune, particuliers). La gestion des connaissances
et des mesures de lutte en est d’autant plus complexe. De même, différents groupes d’intéressés et
d’utilisateurs sont concernés, que ce soit dans l’administration ou en contact direct avec la pratique.
Chacun d’eux joue un rôle spécifique et est touché à sa manière. Autrement dit, tous ne sont pas
concernés par les mêmes espèces ou ne peuvent, par leur activité, empêcher la propagation des
mêmes plantes. Et pourtant, tôt ou tard, tous seront tributaires des actions d’autres groupes pour
pouvoir lutter efficacement contre le fléau (Rapport sur les besoins des groupes d'intéressés issus de
12
la pratique)" .
Cette citation résume bien la complexité de la lutte contre les néophytes, touchant un grand nombre
de groupes d’acteurs et milieux concernés par le problème des néophytes envahissantes
(liste non exhaustive):
• Services d’entretien publics (communal, cantonal, national)
Entretien des eaux, entretien des routes, entretien des espaces verts, chantiers, services des
parcs et jardins, protection de la nature, personnel des places d’armes
• Agriculture, sylviculture
Agriculteurs et leurs associations, services de vulgarisation, centres de formation, services de
protection des plantes (cantons et stations de recherche fédérales), gardes-forestiers et leurs
associations
• Bâtiment, planification, élimination des déchets
Petites installations de compostage, exploitants de carrières et gravières, secteur du bâtiment,
offices des constructions, concepteurs d’ouvrages et d’installations
• Horticulteurs, architectes-paysagistes, entreprises de jardinage et d’aménagement du
paysage, entretien
Centres de jardinage, horticulteurs, pépiniéristes, horticulteurs-paysagistes, architectespaysagistes, services et exploitations d’entretien des jardins, concierges
• Particuliers
Propriétaires de jardin, jardins familiaux, propriétaires d’aquariums (plantes aquatiques),
apiculteurs (plantes à pollen et à nectar), chasseurs (plantations de haies), écoles (éducation
à l’environnement)
• Associations des groupes d’intéressés
Associations de protection de la nature, associations d’horticulture, associations des
architectes-paysagistes, associations des concierges, associations des services d’entretien
• Services sanitaires
Médecins (allergologues, cabinets et hôpitaux), aérobiologistes (services de contrôle du
pollen, MétéoSuisse), offices de la santé publique (Confédération et cantons, médecins
cantonaux), groupes de travail interdisciplinaires.
12
Plantes exotiques envahissantes (néophytes) en Suisse: les besoins des groupes d’intéressés
issus de la pratique.Résultats de trois ateliers réunissant des représentants de l’administration, de l’économie
et des organisations non gouvernementales de différentes politiques sectorielles (www.cps-skew.ch).
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Un si grand nombre d'acteurs implique presque inévitablement des conflits d'intérêts.
Dans le cadre de la commune de Val-d'Illiez, ces divergences pourraient concerner plusieurs
secteurs:
Forêts
Suite aux tempêtes de foehn et aux attaques des bostryches, le Triage forestier a procédé à des
coupes rases dans la forêt. La politique de lutte contre les avalanches et celle contre les espèces
néophytes envahissantes se rejoignent pour préconiser de reboiser ces secteurs. Ce n'est pas chose
facile actuellement, vu la réduction des budgets d'une part, et la pression exercée sur les nouvelles
plantations par une population de cerfs importante jusqu'à présent.
Des travaux de déboisement d'épicéas et autres essences indigènes sont en cours actuellement vers
la halte de Fayot (septembre 2006) pour élargir la route des Bains et sécuriser le passage à niveau de
l'AOMC, ceci dans la zone déjà envahie par les robiniers, à qui ce nouvel espace ouvert sera
profitable. Vu sa fonction reconnue de stabilisation des talus, il n'est pas sûr que l'on veuille prendre
des mesures contre cette espèce néophyte.
Cours d'eau
Des travaux de rehaussement des berges de la Vièze sont en cours, afin que ces ouvrages soient en
conformité avec les nouvelles normes de sécurité de la Loi sur la protection contre les crues. Ce
faisant, on augmente les surfaces de terre nue dans des milieux déjà sensibles aux néophytes.
Il est pour le moment interdit par la loi d'utiliser des herbicides le long des cours d'eau, bosquets et
zones protégées, alors que cet emploi est parfois la seule méthode de lutte efficace.
Voies de communication
L’entretien des bordures de routes et de voies ferrées pourrait être réduit pour des raisons de coûts et
de protection de la nature. Cette politique favoriserait les néophytes, qui n’avaient aucune chance sur
une surface fauchée intensivement.
Horticulture
Tant que certaines espèces de néophytes sont encore en vente libre, il est difficile de persuader les
jardiniers, privés ou communaux, de ne plus en planter, et encore plus délicat d'inciter les
propriétaires de jardineries (Garden Centers) de renoncer à proposer des espèces très belles et
rentables comme le Buddléa.
Une proposition de modification de la loi sur la vente de ces espèces est en cours.
Il est aussi important que des mesures soient prises du côté des décideurs pour assurer le
financement de la lutte contre les espèces néophytes, sans plus laisser ce souci aux communautés
locales.
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7. Conclusion
Pour l'instant, la situation dans les milieux naturels de la commune comme les prés et les lisières de
forêts n'est pas trop préoccupante, grâce à leur entretien par les paysans et les troupeaux: les
moutons broutent la renouée et certaines vaches comme les Galloway pourraient brouter de la Berce
13
sans dommage, comme le montrent certains essais entrepris dans le canton de Berne . Sans un
pâturage et une fauche réguliers, les stations de plantes néophytes envahissantes pourraient être plus
nombreuses et plus importantes aujourd'hui à Val-d'Illiez.
Dans les prochaines années cependant, l'augmentation des surfaces rudérales due au
développement de la vallée, associée à une déprise agricole synonyme de friches et d'avancée de la
forêt, pourrait influencer négativement la situation.
Il est d'autant plus nécessaire d'anticiper ces problèmes en agissant maintenant, dans une commune
encore peu touchée, par une bonne observation des plantes néophytes envahissantes grâce à un
réseau de personnes motivées, par une gestion et un suivi attentifs au niveau de la commune, en
accord avec les spécialistes cantonaux ou suisses (CPS), et par une collaboration avec les
communes voisines.
Il est surtout primordial d'agir en amont et d'effectuer une campagne d'information et de prévention
efficace auprès des habitants. Tous les jardins peuvent être concernés par les néophytes: les surfaces
"propres en ordre" avec gazon, haies de thuyas et espèces végétales exotiques dont des buddléas,
mais aussi les jardins plus naturels, où la nature contemplative des propriétaires laisse jouer la
dynamique naturelle, sans trop intervenir. Même dans ces jardins-là, le plant d'ambroisie, arrivé par
les graines pour oiseaux, n'a pas sa place, et le magnifique buddléa devrait être taillé à temps ou
même arraché.
Mais il importe d'agir de manière différenciée, sans adopter une attitude de rejet systématique vis-àvis de ces plantes venues d'ailleurs.
Il n'est ni possible, ni même souhaitable d'éradiquer toutes ces espèces néophytes envahissantes,
souvent très belles. Le rôle de l'homme est de freiner leur expansion pour donner le temps à la nature
de trouver des solutions par elle-même.
Un grand merci à toutes les personnes qui m'ont aidée pendant ce travail:
Daniel Jeanmonod, qui a apporté de précieux conseils et assuré la relecture du rapport, Jacqueline
Détraz, Christine Cavalera, Beat Baümler et Raymond Delarze, botanistes, pour leurs informations,
Natacha Junod pour son enquête dans les jardineries, Patrick Dayer, agent technique de la commune
de Val-d'Illiez, pour les cartes mises à disposition, Christiane Curchaud, Grégory et Emilie Gex-Fabry,
Raymond Avanthey, Fabrice Perrin et Anne-Marie Bellon, mes informateurs val-d'Illiens.
Enfin, un tout grand merci à ma famille pour son aide et sa patience pendant cette étude qui m'a
poussée à traquer les néophytes tout l'été, et ce jusqu'en Laponie, bien au Nord du Cercle polaire, où
la Berce du Caucase pousse sous le soleil de minuit.
13
Canton de Berne: entretien du marais de Rüfenart par des vaches Galloway
("Der Bund", 28.07.2006)
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67
8. Bibliographie
BURRI M., 1987, Connaître la nature en Valais : Les Roches, Editions Pillet.
DELARZE R. et al. 1998. Guide des milieux naturels de Suisse, Delachaux et Niestlé S.A., Lausanne.
GIGON A. & WEBER E. (2005): Invasive Neophyten in der Schweiz. Lagebericht und
Handlungsbedarf. Bericht. Geobotanisches Institut, ETH Zürich, 41 pp.
GUIGNI G, 1991 Etude phyto-écologique des bas-marais et marais de pente (Caricion davallianae des
Préalpes chablaisiennes).
JEANMONOD, D. (2001): Plantes invasives: Impacts et menaces. In Cordillot (2001)
Zusammenfassung der Beiträge des sanu-Workshop «Invasive Neophyten I» vom 8.03.2001 in Sutz
bei Biel, BUWAL, interner Bericht, p. 8-11
JEANMONOD D.& LAMBELET C., (2004) Envahisseurs! Plantes exotiques envahissantes. En savoir
plus pour comprendre et agir. Série éducative n°8. Ed. Conservatoire & Jardin bot aniques Genève
LANDOLT E., 1991: Plantes vasculaires menacées en Suisse avec listes rouges nationale et
régionales. OFEFP/OCFM, Berne. / Moser D. et al.
LANDOLT E. & AESCHIMANN D., 2006, Notre flore alpine. Club Alpin Suisse
LAUBER K. & WAGNER G., 2000, Flora Helvetica, flore illustrée de Suisse. Haupt.
MARIETAN I. (1945), Les montagnards du Val d’Illiez et la nature. Bulletin de la Murithienne.
Edition Rhodanique, Vol 62
MURISIER B. (2000), Les envahisseurs. Salamandre 139 p.20-43
OZENDA P. (1985), La végétation de la chaîne alpine, dans l’espace montagnard européen. Masson.
PERRIER C. 2001 Une belle Caucasienne aux ambitions démesurées : la Berce du Caucase
(Heracleum mantegazzianum Sommier et Levier, Apiaceae). Bull. Soc. Bot dauph. 10 : 11-14.
REY B. (2004). Dossier d’information néophytes, DAEC, Bureau de protection de la nature et du
paysage du canton de Fribourg
VALLAURI D. (1998), Découvrir la nature en Valais : Voyage en Val d’Illiez. Editions Pillet.
WELTEN M. & SUTTER R. (1982), Atlas de distribution des ptéridophytes et phanérogames de la
Suisse, (2 vol.).Birkhäuser.
WERNER P. (1994), Connaître la Nature en Valais, La Flore. Pillet.
FICHE INFO, Service des forêts, de la protection de la nature et du paysage du canton de Genève,
2005
Revue horticole Suisse, Vol.78 (2005). Plantes envahissantes.
Sites
Site de l'Office Fédéral de l'Environnement (OFEV)
(www.ecogis.admin.ch)
Site du conservatoire et jardin botanique de Genève
www.cjb.unige.ch sous Conservation et Plantes envahissantes
Site de la Commission pour la protection des plantes sauvages
www.cps-skew.ch sous Plantes envahissantes
Site spécial ambroisie
www.ambrosia.info
Manuel pratique de la Berce géante, Directives pour la gestion et le contrôle d’une espèce végétale
invasive en Europe
www.giant-alien.dk
Plantes envahissantes de la Région méditerranéenne, juillet 2003
Agence Méditerranéenne de l’Environnement- Région Languedoc-Roussillon
Agence Régionale pour l’Environnement Provence -Alpes-Côte d’Azur
www.ame-lr.org www.arpe-paca.org
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Annexe A
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Liste noire et Watch List
Fiches des espèces de la liste noire du CPS/SKEW
Fiches d’exigences écologiques
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Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Ailante, Faux vernis du Japon, " arbre du ciel"
Ailanthus altissima (Miller) Swingle,
Famille Simaroubaceae, Simaroubacées
Milieu d’origine
Extrême-Orient, régions tempérées de Chine
Introduction en Europe
Découvert en Chine en 1751 par le Père d’Incarville qui envoya des graines à Paris
et Londres
Distribution
Cultivé, il s’est rapidement acclimaté et propagé dans l’Europe entière
France : surtout dans le Bassin méditerranéen et en Corse
Introduction en Suisse
18 siècle
Cause d’introduction
Arbre ornemental
Groupe écologique*
3 Plante pionnière de basse altitude
Types de milieux**
7 Végétation pionnière des milieux perturbés par l’homme (rudéraux) :
décombres, gares, voies ferrées, bords de routes, zones industrielles, friches
e
8 Plantations, champs, cultures, espaces verts
Types de sols
Sols secs des régions chaudes. Sols temporairement salés
Grande tolérance au gel (-13°C), à la pollution , à la sécheresse du sol et de l’air
Exigeant en lumière
Sols très secs, peu acides (4,5-7,5), riches en substances nutritives, stations les plus
chaudes, moyennement ombragées.
Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de
températures, étage collinéen (Flora Helvetica, 2000).
Altitude
Basse altitude, étage collinéen
Floraison :
Juin-juillet
Typologie
de progression
•Croissance très rapide (1,5m/an), avec de nombreux rejets, donnant des
peuplements denses
•Nombreuses graines (300’000/arbre/an), dispersées par le vent
•Production de substances toxiques inhibant la croissance d’autres espèces
Effets
Environnement
Inhibe la flore indigène par son ombre et ses toxines
Santé
L’ailantine contenue dans l’écorce et les feuilles peut causer des irritations cutanées
Economie
En ville, ses racines puissantes et les nombreux rejets peuvent endommager les
fondations, les trottoirs, les places, les bouches d’égouts
Arbre dioïque, à pieds mâles et femelles distincts
Présence dans les
Alpes septentrionales
x
Présence dans le Chablais
Signalée après 1994 en plaine sur carte de Suisse CRSF (Rhône à Monthey)
Présence dans le Val d’Illiez
Pas signalée
ECOFOC
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Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Ambroisie à feuilles d’armoise, Ambroisie élevée
Ambrosia artemisiifolia L.,
Famille Asteraceae, Composées
Milieu d’origine
Régions tempérées du sud-ouest des Etats-Unis
Distribution
•Se développe aussi en climat méditerranéen, quasi désertique ou steppique
•Présente sur tout le continent américain, au Proche-Orient, en Asie, en Australie, en
Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud
•Arrivée en Europe depuis plus de cent ans, elle y est largement répandue
•Signalée en France en 1855, elle se trouve principalement dans les moyennes
vallées du Rhône et de la Loire, mais tend à gagner les régions méditerranéennes
par la vallée du Rhône
e
•Prolifère seulement après la 2 guerre mondiale, surtout depuis les années 1970
Cause d’introduction
Accidentelle en 1863, simultanément en Allemagne et en France (ports), par
importation de semences contaminées
Introduction en Suisse
•Connue depuis plus d’un siècle (1870)
•Taille critique atteinte depuis quelques années, avec des populations pouvant
atteindre plusieurs dizaines de milliers d’individus
•Pénétration à partir de 2 zones de contamination : régions milanaise et lyonnaise
Groupe écologique*
3 Plante pionnière de basse altitude.
Types de milieux**
7 Végétation pionnière des milieux rudéraux avec sol nu : décombres, plates-bandes,
bords de routes et voies ferrées, champs de basse altitude, friches, chantiers, berges
de rivières.
Pour l’instant, s’installe rarement dans les habitats naturels
Types de sols
Sols secs, meubles, peu acides, riches en nutriments, aussi salins
Presque tous les types de terrains s’ils sont perturbés et dénudés
Plante des stations les plus chaudes, croissant en pleine lumière, étage collinéen
(Flora Helvetica 2000).
Altitude
De l’étage collinéen jusqu’à 1000 m
Floraison :
Juillet-octobre
Typologie
de progression
•Plante pionnière mais peu compétitive
•Nombreuses graines (3’000-6’000g/plante), dispersées dans un rayon de 2m autour
de la plante-mère et se conservant jusqu’à 40 ans dans le sol. Elles ne
germent pas sur les sols recouverts d’une forte végétation, faute d’assez de lumière
•Graines ayant besoin d’une période de froid pour germer
•Pas de reproduction végétative
•Propagation par l’eau, les animaux, véhicules le long des axes de communication,
par transport de terre contaminée et par échanges de machines agricoles
•Contamination des mélanges de graines pour oiseaux
Effets
Environnement
Peut concurrencer la flore indigène
Santé
Pollen plus allergène que celui des graminées. Peut causer de fortes allergies par
inspiration du pollen et contact avec la peau
5 grains pollen/m3 suffisent pour provoquer des troubles chez les sujets sensibles.
Pollen : seuils allergènes atteints (MAURER 2003).
Economie
Mauvaise herbe des jachères et cultures de tournesol, betterave fourragère, soja,
fèves, avec perte de rendement
Présence dans les
Alpes septentrionales
ECOFOC
Plante annuelle monoïque à fleurs mâles et femelles séparées
Racine pivotante
x
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Présence dans le Chablais
•Signalée en plaine après 1994 sur carte de Suisse CRSF (Monthey).
•Extraction CRFS: Monthey (prairie secondaire 2003), St-Maurice (carrière 2003,
probablement amenée par les militaires).
Présence dans le Val d’Illiez
Jardin à Val-d’Illiez, sous mangeoire à oiseaux (2004).
ECOFOC
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122
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Armoise des frères Verlot, armoise de Chine
Artemisia verlotiorum Lamotte
Famille Asteraceae, Composées
Milieu d’origine
Chine
Introduction en Suisse
1902 au Tessin
Cause d’introduction
Inconnu
Groupe écologique*
7 Plante rudérale, mauvaise herbe
Types de milieux**
7 Végétation pionnière des milieux rudéraux
8 Prairies nouvellement semées, champs cultivés, jachères
Types de sols
Sols riches, avec conditions d’humidité et de pH moyennes
Plante des stations les plus chaudes, de climat subatlantique, ne supportant ni gel
tardif, ni grands écarts de températures, étage coll.-mont.(Flora Helvetica).
Altitude
Régions de plaine et basse altitude avec hivers doux.
Floraison :
Septembre-novembre
Typologie
de progression
•Longs stolons très envahissants, empêchant la croissance et le développement
d’autre espèces
•Propagation naturelle et par déplacement de terre et de plantes
•Graines arrivant difficilement à maturité : dissémination possible en Suisse
seulement dans les régions les plus chaudes
Effets
Environnement
Peut concurrencer la flore indigène pour la recherche en eau
Santé
---
Economie
.
Présence dans les
Alpes septentrionales
Plante vivace
Peut envahir rapidement les cultures agricoles et horticoles. Impact inconnu
x
Présence dans le Chablais
Présence en plaine sur carte de Suisse (Atlas 1982)
Présence dans Val d’Illiez
Pas signalée
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
123
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Buddléa de David, Arbre aux papillons
Buddleja davidii Franchet,
Famille Buddlejaceae, Buddléacées
Milieu d’origine
Zones montagnardes de Chine
Distribution
•Se développe en climat océanique, méditerranéen et continental (Nouvelle-Zélande,
S-E Australie, îles du Pacifique, USA et Ouest de l’Europe : îles GB et jusqu’à Berg
en Norvège)
•France : Pyrénées, Gironde, Alpes-Maritimes, Bretagne, Bassin parisien
Introduction en Europe
•Découvert en Chine en 1869 par le missionnaire français Armand David qui l’a
introduit au Kew Gardens de Londres en 1896.
•France : culture dès 1916
•A rapidement envahi les zones perturbées, surtout les décombres de villes
e
bombardées pendant la 2 guerre mondiale
Cause d’introduction
Arbuste ornemental, encore vendu en Suisse
Introduction en Suisse
Plants les plus anciens vieux d’environ 12 ans. La très grande majorité des
autres sont beaucoup plus récents
Suisse romande : il y a 10 ans, (1995) seuls quelques pieds isolés
En forte expansion, notamment sur les berges de rivières
Groupe écologique*
3 Plante pionnière de basse altitude
Types de milieux**
7 Végétation pionnière des milieux rudéraux : gravières, carrières, parois rocheuses,
lieux incultes, jardins
Zones alluviales ou déboisées
Types de sols
Sols nus, plutôt pauvres et bien drainés
Résiste à la sécheresse
Préfère les stations ensoleillées, mais supporte un peu d’ombre
Sols assez secs, assez riches en bases (5,5-8), ni maigres ni fumés.
Plante croissant en pleine lumière, dans les stations les plus chaudes et de climat
subatlantique, ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage
collinéen ( Flora Helvetica 2004).
Altitude
Régions de basse altitude et étage collinéen. (Se rencontre parfois à plus de 2000m,
B. Rey 2004)
En Chine, il croît à une altitude beaucoup plus élevée que dans n’importe quelle
région envahie du monde
Floraison :
Juillet-août
Typologie
de progression
•Grâce à ses graines très nombreuses (3 millions/plante), il occupe les milieux
pionniers et ouverts
•Une fois établi, il se propage par stolons et par graines
•Colonise des zones perturbées en 1-2 ans
•Rejette vigoureusement après une coupe
•Colonisateur à courte durée de vie (le plus vieil individu trouvé a 37 ans), avec les
plus grosses densités d’envahissement observées les 10 premières années
Effet
Environnement
•Inhibe la croissance des arbres et arbustes indigènes par concurrence. Peut les
éliminer par ses peuplements denses
•Son nectar attire les papillons adultes, mais la plante ne nourrit pas leurs chenilles
Santé
------
Economie
Colonies monospécifiques empêchant l’accès aux cours d’eau. Lors de crues, les
plants, superficiellement enracinés, sont facilement emportés, formant des embâcles
et provoquant l’érosion des berges
ECOFOC
e
Arbuste à fleurs hermaphrodites, pouvant fructifier dès la 1 année
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
124
Présence dans les
Alpes septentrionales
xx
Présence dans le Chablais
•Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF
•Extraction CRFS : Lavey (carrière 2003), gares de St-Maurice, Bex, et Monthey
(2003).
Présence dans le Val d’Illiez
•CRFS : gareTroistorrents (2003)
•Route de la Vallée au-dessus de Maison Rouge, STEP et décharge Troistorrents,
bords de la Vièze à Val-d’Illiez(2003-2005)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
125
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Berce du Caucase, Berce de Mantegazzi
Heracleum mantegazzianum Somm. et Lev.,
Famille Apiaceae, Ombellifères
Milieu d’origine
•Ouest du Caucase., Vallée du Klioutsch (1’700-1'800 m d’altitude)
Distribution
•1817 :1 mention en Europe : recensée dans une liste de graines au Kew Botanic
Gardens à Londres.
e
•1828 : 1 population sauvage signalée en Angleterre, d’où elle se propagera à
travers toute l’Europe . Données pour 19 pays.
Cause d’introduction
•Plante ornementale géante, semée comme curiosité dans les jardins botaniques
e
européens.1ers avertissements sur la plante au milieu du 19 siècle
•Plante mellifère, riche en nectar et visitées par beaucoup d’insectes, dont les
abeilles
Introduction en Suisse
•1890 Les botanistes Levier (CH) et Sommer (F) ramassent des graines dans la
Vallée du Klioutsch et les ramènent à Genève, où elles seront plantées. En 1895, ils
peuvent enfin décrire et nommer cette nouvelle espèce, en hommage à un ami
italien, Paulo Mantegazza.
•1994 : quelques rares stations, surtout dans le Jura
•2005 : dans tous les cantons, mais surtout sur le Plateau
•Végète à basse altitude, sauf le long des cours d’eau (Rhône en Valais)
•En pleine expansion dans les zones fraîches, surtout de moyenne montagne
•Populations encore restreintes, mais l’espèce est entrée en phase d’expansion
•Plante encore cultivée et vendue
.
e
Groupe écologique*
7 Plante rudérale, mauvaise herbe
Types de milieux**
2 Végétation des rivages et des lieux humides :berges ombragées, milieux rudéraux
Types de sols
•Dans le Caucase : berges des rivières, mégaphorbiaies, zones à fortes
précipitations (1000-2000mm/an)
•Sols ensoleillés, non utilisés, avec assez d’eau et de nutriments
•Croissance optimale dans les zones moyennement ensoleillées
Sols peu acides (4,5-7,5), stations moyennement ombragées.
Plante de climat subatlantique ne supportant pas le gel tardif ou les grands écarts de
température, étage collinéen-mont.(-subalpin). En expansion.(FH 2004).
Altitude
•Depuis la plaine jusqu’à l’étage montagnard
•En pleine expansion dans les zones fraîches surtout en moyenne montagne (10001800m)
Floraison
Juillet-septembre
Typologie
de progression
•Reproduction uniquement par ses nombreuse graines ( >10’000-100'000 g/plant),
e
e
se conservant 7 ans. Fleurit puis meurt entre la 3 et 5 année. En cas de conditions
défavorables (sol pauvre, ombragé ou sec, broutage), elles peut subsister 12 ans
sous forme de rosette
•Pas de multiplication végétative
•Banque de graines(graines tombées par terre) : 95% graines dans les 5 premiers
cm du sol. En moyenne 2’000g/m2 pouvant encore germer au printemps
•Germination plus précoce que celle des plantes indigènes
•Croissance rapide et faible mortalité des plantes établies
•Feuilles énormes faisant beaucoup d’ombre
•Dissémination par les cours d’eau, le vent, les animaux
•Propagation par les activités humaines construction de fossés et de routes,
transports par véhicules, décoration
Zones cibles
•Sols se trouvant à l’intérieur d’une zone potentielle d’inondation, avec des
populations de Berces en amont
ECOFOC
Plante vivace, hermaphrodite, à autofécondation possible
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
126
•Sols dans une zone assez proche pour une dissémination des graines par le vent,
et sans barrière d’arbustes ou arbres
•Terrains à proximité de jardins avec culture de Berces
•Route ou voie ferrée dans un rayon de 2 km d’un groupement de Berces
Effets
Environnement
•Ses peuplements denses font disparaître les plantes
indigènes par étouffement et manque de lumière.
•Pollution génétique de la Berce des prés par hybridation.
•Eutrophisation des rives et du lit des cours par dépôt matière organique morte.
•Augmente le risque d’érosion des berges.
Santé
Brûlures cutanées après un contact avec la plante suivi d’une exposition au soleil
(poison: furocouramine)
Economie
agricole
•La sécrétion de toxines peut rendre impropres des champs entiers
•Hôte alternatif de certaines maladie des céréales
•Peut poser des problèmes de visibilité le long des routes
•Pâturage possible par les moutons et les bovins à peau pigmentée, plus résistante
aux inflammations (peu de données pour les chèvres et chevaux)
Présence dans les
Alpes septentrionales
x
Présence dans le Chablais
•Signalée en plaine après 1994 sur carte de Suisse CRSF
•Ex CRFS : Bex (digues du Rhône 2002), St-Maurice (2003)
Présence dans le Val d’Illiez
Troistorrents (invasion jardin 2005), Champéry (bords de prés, Village2004)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
127
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Impatience glanduleuse
Impatiens glandulifera
Famille Balsaminaceae, Balsaminacées
Milieu d’origine
Ouest de l’Himalaya, rives de ruisseaux entre 1800 et 3000m, sans prolifération
Présence
Amérique du Nord et toute l’Europe
France : zones de montagne et certains cours d’eau méditerranéens (Alpes, Alsace,
Haute-Loire, Rhône Alpes, Loire, Centre et Nièvre
Introduction
Graines envoyées au Kew Botanic Gardens de Londres, en 1839, puis à ceux de
Paris et Montpellier
e
S’est progressivement naturalisée en Europe au 19 siècle, puis s’est fortement
e
propagée au 20 siècle
Introduction en Suisse
Cause d’introduction
Plante décorative et mellifère
Groupe écologique*
7 Plante rudérale, mauvaise herbe
Types de milieux**
5 Plante des marais, prairies à litière
2 Végétation des rivages et des lieux humides, zones alluviales, zones déboisées
humides, forêts
Aime les milieux frais : berges des rivières, des canaux, fossés, talus humides ou
lisières de forêts décidues ou mixtes
Types de sols
Sols frais, humides et riches de toute texture (sableux, limoneux, argileux) et tout pH
Préfère les stations moyennement ombragées
Sols à humidité variable, assez riches en bases (pH 5,5-8), riches en substances
nutritives
Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de
températures, étage collinéen(-mont.) (Flora Helvetica)
Altitude
Depuis la plaine jusqu’à l’étage montagnard
Floraison
Juillet-septembre
Typologie
de progression
•Croissance rapide et dense, faisant de l’ombre aux espèces héliophiles de petite
taille
•Propagation par projection des graines (880 graines/plant) à grande distance (6 m)
Plante annuelle, autofertile. Racines peu profondes
•Graines ayant besoin de froid pour germer et se conservant 18 mois
•Reproduction également par bouturage de tige ou de racine.
Effets
Environnement
•Ses populations denses appauvrissent la végétation poussant à proximité.
Ex : régression de la Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere L.)
•En forêt, elles empêchent le rajeunissement des arbres et arbustes
•Sur les berges, elle éliminent les espèces indigènes. En automne, les rive dénudées
après le dessèchement des plantes sont sensibles à l’érosion
Santé
----
Economie
----
Présence dans les
Alpes septentrionales
xx
Présence dans le Chablais
•Signalée dans l’Atlas 1982
Présence dans le Val d’Illiez
Val-d’Illiez (talus 2000-2005), Champéry (lisière 2000-2005)
Troistorrents (Moulins de la Tine)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
128
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Renouée à épis nombreux, renouée de l’Himayala
Polygonum polystachyum
Famille Polygonaceae, Polygonacées
Milieu d’origine
Himalaya
Introduction en Suisse
Cause d’introduction
Plante ornementale
Groupe écologique*
7 Plante rudérale, mauvaise herbe
Types de milieux**
2 Végétation des rivages et des lieux humides
7 Milieux rudéraux, lisières, haies, bords de chemins, routes et voies ferrées, talus et
terres incultes
Types de sol
Sols moyennement humides, peu acides, riches en substances nutritives.
Plante des stations les plus chaudes, moyennement ombragées. Plante de climat
subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage
collinéen (Flora Helvetica)
Altitude
Collinéen
Floraison
Juillet-octobre
Typologie
de progression
•Croissance rapide
•Multiplication végétative efficace grâce à des rhizomes descendant profondément
dans le sol.
=> formation de grandes populations monospécifiques
•Feuillage dense donnant beaucoup d’ombre
•Très peu d’études à ce jour : probablement même biologie que la renouée du Japon
Effets
Environnement
•Ses populations denses menacent la flore indigène, par privation de lumière.
• En automne, les rive dénudées après le dessèchement des plantes sont sensibles
à l’érosion
Santé
---
Economie
Erosion
Présence dans les
Alpes septentrionales
---
Présence dans le Chablais
---
Présence dans le Val d’Illiez
---
ECOFOC
Plante vivace
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
129
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Renouée du Japon
Reynoutria japonica Houtt.,
Famille Polygonaceae, Polygonacées
Milieu d’origine
Extrême-Orient (Chine, Japon, Corée, Taiwan)
Japon : plante fourragère, médicinale, comestible ( jeunes pousses)
Présence
Amérique du Nord, Nouvelle-Zélande, Europe occidentale et centrale
France : ensemble du territoire
Introduction en Suisse
En 1825 en Europe
France : en 1939
e
Naturalisée à la fin du 19 siècle. Après une période de latence de 100 ans,
progression très rapide, surtout après 1945
Cause d’introduction
Plante ornementale, mellifère, fourragère et fixatrice de dunes
Groupe écologique*
7 Plante rudérale, mauvaise herbe
Types de milieux**
7 Milieux rudéraux, lisières, haies, bord des chemins, lieux incultes, jardins délaissés.
Berges des cours d’eau et milieux alluviaux ou humides
Au Japon, stations ensoleillées.
Types de sols
•Sols humides, acides à tendance eutrophe, pauvres en calcaire (pH variable :4-8)
•Optimum à 1-2m au-dessus du niveau du lit de la rivière
•Périodes d’immersion devant être courte sous risque d’asphyxie racinaire
•Besoin de zones à bonne humidité atmosphérique
•Avec ses rhizomes, elle peut fixer des dunes, stabiliser des terrains, coloniser des
terrains pollués par des substances toxiques (biorémédiation ?)
Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de
températures, étage collinéen-mont.(Flora Helvetica)
Reynoutria japonica occupe globalement la même aire biogéographique en Europe
et en Asie du S/E
e
Limite Sud : 43 degré latitude ( = isotherme 14 °C)
Limite Nord : forêt caducifoliée (T°C moyenne>4°C, nb jours de gel < 120 jours)
(Modèle à 3 variables bioclimatiques (moyenne de température des mois les plus
froids, somme annuelle des températures lorsqu’elle est supérieure à 5°C, rapport
entre évapotranspiration réelle et potentielle), Beerling et al (1995)
Associations-cibles
Europe : Stellario.-Petasitetum (Sougnez et Dethioux, 1975)
Altitude
Régions de basse altitude jusqu’à l’étage montagnard inférieur 1400m
(collinéen-montagnard, B.Rey 2004)
Au Japon, sa zone d’origine, endroits ensoleillés de l’étage collinéen et montagnard
Floraison
Août-octobre
Typologie
de progression
•Croissance rapide
•Plants stériles en Europe, car floraison trop tardive pour avoir des graines viables
•Multiplication végétative efficace grâce à des rhizomes riches en réserves d’amidon
et descendant profondément dans le sol => formation de grandes populations.
-
•Feuillage dense à photosynthèse efficace et donnant beaucoup d’ombre
•Sécrétion de substances racinaires à base de dérivés phénoliques, nécrosantes
pour les plantes avoisinantes
•Réparation rapide des dommages
•Espèce herbacée la plus productive de la flore tempérée, avec la Renouée de
Sachaline (jusqu’à 13 tonnes/ha pour l’appareil végétatif, 16 tonnes/ha pour l’appareil
racinaire).
•Dispersion par transport de terre contaminée par des rhizomes.
Plante vivace à plants mâles et femelles.
monospécifiques (régénération possible dès 0,7g de rhizome)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
130
Effets
Environnement
•Ses populations denses peuvent menacer des espèces indigène liées aux cours
d’eau, et perturber la régénération naturelles de forêts alluviales (forêts d’aulnes, de
saules, de frênes…)
•En automne, les rive dénudées après le dessèchement des plantes sont sensibles à
l’érosion
Santé
---
Economie
Travaux d’entretien des berges de cours d’eau et des bords de voies de
communications
Peuvent empêcher l’accès aux cours d’eau pour les pêcheurs, les baigneurs…
Présence dans les
Alpes septentrionales
xxx
Présence dans le Chablais
•Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF
•Ex CRFS : St-Maurice(2003), Lavey (2003), Bex (1996, 2002, 2003)
Présence dans le Val d’Illiez
Val-d’Illiez Bains thermaux (2004-5), jardin rive droite (2000-2005 )
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
131
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Renouée de Sakhaline
Reynoutria sachalinensis
Famille Polygonaceae, Polygonacées
Milieu d’origine
Asie, île de Sakhaline
Introduction en Europe
En 1869
Introduction en Suisse
-----
Cause d’introduction
Plante ornementale et fourragère
Groupe écologique*
5 Plante des marais
7 Plante rudérale, mauvaise herbe
Types de milieux**
2 Végétation des rivages et des lieux humides,
5 Lisières de forêts, mégaphorbiaies, broussailles, haies, bords de routes et de voies
ferrées.
Types de sol
Sols modérément humides, peu acides, riches en substances nutritives.
Stations mi-ombragées.
Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de
températures, étage collinéen-mont.(Flora Helvetica)
Altitude
jusqu’à l’étage montagnard
Floraison
Juillet-septembre
Typologie
de progression
•Croissance rapide
•Multiplication végétative efficace grâce à des rhizomes descendant profondément
dans le sol.
-
•Feuillage dense donnant beaucoup d’ombre
•Très peu d’études à ce jour : biologie probablement proche de celle de la renouée
du Japon
•Peut se croiser avec la renouée du Japon => hybride Reynoutria x bohemica, très
vigoureuse
Plante vivace
formation de grandes populations monospécifiques
Effets
Environnement
•Ses populations denses menacent la flore indigène, par privation de lumière.
•En automne, les rive dénudées après le dessèchement des plantes sont sensibles à
l’érosion
Santé
-------
Economie
•Comme la Renouée du Japon :
•Travaux d’entretien des berges de cours d’eau et des bords de voies de
communications
•Peuvent empêcher l’accès aux cours d’eau pour les pêcheurs, les baigneurs…
Présence dans les
Alpes septentrionales
?
Présence dans le Chablais
Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF
Présence dans le Val d’Illiez
Signalée après 1994 sur carte CRSF
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
132
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Sumac, fausse massette, vinaigrier
Rhus typhina
Milieu d’origine
Famille Anacardiaceae, Anacardiacées
Amérique du Nord
Introduction en Suisse
Cause d’introduction
Arbre ou arbuste ornemental
Groupe écologique*
3 Plante pionnière de basse altitude
Types de milieux**
5 Lisières, mégaphorbiaies, broussailles
7 Milieux rudéraux, lisières, prés, bord des chemins, lieux incultes, berges des cours
d’eau
Types de sol
Sols légers, perméables, modérément humides à secs, peu acides, à teneur
moyenne en substances nutritives.
Sols exposés au soleil. Ne tolère pas l’ombre.
Plante des stations les plus chaudes, de climat subatlantique ne supportant ni gel
tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen (Flora Helvetica)
Altitude
Etage collinéen
En Amérique du Nord, sa zone d’origine, se trouve jusqu’à 1500m.
Floraison :
Juin-juillet
Typologie
de progression
Propagation rapide par ses racines traçantes et ses nombreuses graines
Pousse dans des sols où les autres plantes peinent à s’installer
Effets
Ses fourrés denses menacent les espèces indigènes en pouvant réduire de 90%
l’intensité lumineuse.
Environnement
Santé
Arbuste-Arbre
Toutes les parties du sumac sont légèrement toxiques. Son latex peut provoquer des
lésions gastriques après absorption et des lésions des yeux et de la peau après
contact
Economie
Présence dans les
Alpes septentrionales
x
Présence dans le Chablais
Signalée après 1994 en plaine sur carte de Suisse CRSF
Présence dans le Val d’Illiez
Pas signalé
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
133
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Robinier faux-acacia
Robinia pseudoacacia L.,
Famille Fabaceae, Légumineuses
Milieu d’origine
Est des Etats-Unis (Chaîne des Appalaches), à climat tempéré humide
Présence
Toute l’Amérique, l’Asie tempérée, l’Afrique du Nord, l’Australie, la Nouvelle-Zélande
et dans le centre et le sud de l’Europe (
France : s’est naturalisé sur tout le territoire à partir de plantations, avant de se
propager dans toute l’Europe.
Introduction en Suisse
Cause d’introduction
Introduit en Europe en 1601. Arbre nord-américain le plus planté au monde.
er
1 spécimen planté à Paris par Jean Robin, le botaniste de Henri iV
Arbre ornemental et recherché pour son bois et ses qualités mellifères
Utilisé pour stabiliser les talus de routes et voies ferrées
Groupe écologique*
1 Plante forestière
Types de milieux**
5 Lisières, clairières,
6 Forêts
7 Milieux rudéraux, lisières, prés, bord des chemins, lieux incultes, zones alluviales,
endroits rocheux en basse altitude
Craint la concurrence et ne tolère pas l’ombre
.
Types de sol
•Préfère les sols sableux à argileux bien drainés, mais peut coloniser les sols
pauvres, très acides et pollués, grâce à sa capacité de fixer l’azote atmosphérique
•Stations ouvertes et ensoleillées. Ne supporte pas l’ombre
Sols modérément secs, peu acides, riches en substances nutritives.
Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de
températures, étage collinéen-mont. (Flora Helvetica)
Altitude
Etage collinéen-subalpin, voire alpin.
Floraison
Mai-juin
Typologie
de progression
•Croissance rapide (0,4-1,2 cm/jour en début de croissance)
•Propagation rapide par ses drageons et rejets de souche, surtout en situation de
stress (coupe, brûlage)
•Adulte vers 6ans, il peut produire des graines jusqu’à 60 ans
•Libération de nombreuses graines, dont très peu germent car leurs téguments
extérieurs doivent être usés ou rompus (scarifiés)
Effets
•Ses fourrés pouvant être très denses menacent les buissons et arbres indigènes
•Cet arbre pouvant fixer l’azote en enrichit le sol, et élimine ainsi progressivement les
espèces de sol maigre au profit d'espèces nitrophiles
En Suisse et dans le Nord de l’Italie, il s’est substitué à des forêts entières de
châtaigniers
•Dans les milieux pionniers, il accélère les processus de succession , et fait
disparaître les espèces pionnières indigènes
Environnement
Santé
Economie
Présence dans les
Alpes septentrionales
Présence dans le Chablais
ECOFOC
Arbre
L’écorce, les graines et les feuilles contiennent une substance toxique, la lectine dont
l’ingestion à faible dose peut provoquer des problèmes cardiaques et digestifs, voire
mortels pour les animaux
2 substances toxiques provoquant une gastro-entérite en cas d’ingestion :Robine
(écorce) et robinine (feuilles, fleurs, graines)
Morts de plusieurs poneys du cirque Knie suite à l’ingestion de branches coupées
pour eux.
--xx
•Présence en plaine dans Atlas 1982
•Signalé en plaine après 1994 sur carte de Suisse CRSF
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
134
Présence dans le Val d’Illiez
ECOFOC
•CRFS : St-Maurice, Lavey et Bex (2003)
Pas signalé
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
135
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Ronce d’Arménie
Rubus armeniacus Focke,
Famille Rosaceae, Rosacées
Milieu d’origine
Asie
Introduction en Suisse
?
Cause d’introduction
Plante alimentaire
Groupe écologique*
3 Plante pionnière de basse altitude
Types de milieux**
5 Lisières, clairières, zones déboisées
6 Forêts
7 Milieux rudéraux, lisières, bord des chemins, lieux incultes, voies ferrées
Types de sol
?
Altitude
Régions de basse altitude et étage collinéen
Floraison
Juillet-août
Typologie
de progression
Propagation rapide par des rejets vigoureux
Effets
Sous-arbrisseau
Santé
•Plante très compétitive
•Ses fourrés très denses font de l’ombre aux plantes indigènes, surtout les ronces,
en inhibant leur croissance
---
Economie
---
Environnement
Présence dans les
Alpes septentrionales
xxx
Présence dans le Chablais
Pas signalée
Présence dans le Val d’Illiez
Pas signalée
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
136
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Séneçon du Cap
Senecio inaequidens DC.,
Famille Asteraceace, Composées
Milieu d’origine
Hauts plateaux d’Afrique du Sud : Etats du Transval et du Natal
Présence
2 formes :plante diploïde (2 séries de chromosomes) en Am. du Sud, et en Australie
plante tétraploïde, la plus agressive, dans toute l’Europe
Introduction en Europe
Accidentelle, au début du XXe siècle. Propagation dès les années 1970
France : surtout en région méditerranéenne et dans le Nord, mais tend à se propager
dans tout le pays par les voies de communications
Introduction en Suisse
Arrivée à la gare de Denges en 1987
Propagation le long des voies de communication
Cause d’introduction
Commerce de la laine
Groupe écologique*
3 Plante pionnière de basse altitude
Types de milieux**
5 Lisières, clairières, zones déboisées
7 Milieux rudéraux, lisières, bord des chemins, lieux incultes, voies ferrées,
éboulis, prairies sèches, vignes, terrains ouverts ou incendiés
En Suisse : surtout des milieux ouverts pour l’instant
En France : invasion des prairies et pâturages
Milieux naturels : dunes, anfractuosités des rochers, falaise
Types de sol
Plante peu exigeante, s’adaptant aussi bien à des sols acides ou alcalins, secs ou
inondés, même salés
Préférence pour les zones bien ensoleillées
Espèce très robuste, résistant aussi bien au gel qu’à la sécheresse
Sols modérément secs, peu acides, moyennement riches
Plante des stations les plus chaudes. Plante de climat subatlantique ne supportant ni
gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen (Flora Helvetica)
Altitude
Etage collinéen-montagnard (jusqu’à 1900m, B.Rey 2004)
En expansion rapide.
Floraison
Mai-décembre Plante vivace à racines superficielles
Pollinisé par les insectes
Typologie
de progression
Très envahissante, avec jeunes pousses très vigoureuses
Enorme capacité de dispersion grâce à ses graines (30'000 g/plante)
Graines survivant au moins 2 ans, à germination rapide et massive, optimale sur sols
tassés
Fleurit et fructifie presque toute l’année, avec des pics au printemps et en automne
Résiste au gel, au feu, aux herbicides et aux parasites
Effets
•Plante très compétitive, occupant rapidement une grande surface (=>80% du sol),
en éliminant les espèces indigènes
Environnement
Santé
Contient des alcaloïdes toxiques pour le bétail. Non consommé par les mammifères
Pyrénées catalanes : étude en cours sur une éventuelle présence de ces produits
toxiques dans le miel.
Economie
---
Présence dans les
Alpes septentrionales
x
Présence dans le Chablais
Bords de l’autoroute
Présence dans le Val d’Illiez
Pas signalée
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
137
Nom
Solidage du Canada
Solidago canadensis L.,
Famille Asteraceace, Composées
Milieu d’origine
Amérique du Nord
Introduction en Europe
En 1735 en Angleterre.
Introduction en Suisse
?
Cause d’introduction
Plante ornementale et mellifère
Groupe écologique
3 Plante pionnière de basse altitude
Types de milieux*
7 Milieux rudéraux, lisières, bord des chemins et voies ferrées, lieux incultes
zones alluviales
Types de sol**
Sols très divers (texture et fertilité)
Plante exigeant assez de lumière.
Sols modérément humides, peu acides, moyennement riches,
Etage collinéen-mont.(FH).
Altitude
Régions de basse altitude et étage collinéen
Floraison
Août-octobre
Typologie
de progression
•Très envahissante
•Enorme capacité de dispersion grâce à ses graines (19'000 g/plante)
•Rhizomes souterrains formant rapidement des populations denses et étendues.
Effets Environnement
•Plante très compétitive, éliminant la plupart des espèces indigènes
Santé
---
Economie
---
Plante vivace
Présence dans les
Alpes septentrionales
xxx
Présence dans le Chablais
•Présence dans Atlas 1982
•Signalée sur carte de Suisse CRSF
•CRFS:Monthey et St-Maurice (2004) voie Ollon –Bex (2004)
Présence dans le Val d’Illiez
CRFS : gare Val-d’Illiez (2003), Gare Troistorrents (2004)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
138
Néophytes envahissantes / Exigences écologiques
Nom
Solidage géant
Solidago gigantea Aiton,
Famille Asteraceace, Composées
Milieu d’origine
Amérique du Nord
Introduction en Europe
.
Introduction en Suisse
En 1758 en Angleterre
?
Cause d’introduction
Plante ornementale et mellifère.
Groupe écologique*
5 Plantes de marais
Types de milieux**
2 Végétation des rivages et des lieux humides, rives buissonneuses,
7 Végétation pionnière des milieux rudéraux, lisières, talus des routes et voies
ferrées, lieux incultes
Types de sol
Sols humides, peu acides, moyennement riches en substances nutritives, étage
collinéen (FH).
S. gigantea occupe des stations plus humides que S. canadensis.
Altitude
Régions de basse altitude et étage collinéen
Floraison
Juillet-septembre
Typologie
de progression
•Très envahissante
•Enorme capacité de dispersion grâce à ses graines (19'000 g/plante)
•Longs rhizomes souterrains formant rapidement des populations denses et
étendues, pouvant être dispersés par le courant.
Effets Environnement
•Plante très compétitive, éliminant la plupart des espèces indigènes
Santé
---
Economie
---
Plante vivace
Présence dans les
Alpes septentrionales
xxx
Présence dans le Chablais
•Présence dans Atlas 1982
•Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF
•CRFS: St-Maurice (2003)
Présence dans le Val-d’Illiez
CRFS : gare Troistorrents (2004)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
139
Législation
Annexe B
►Législation internationale
Organismes chargés de la prévention de nouvelles introductions et du contrôle ou de l'éradication
d'espèces envahissantes:
-
Convention sur la Diversité Biologique (CDB)
Programme mondial sur les espèces envahissantes (GISP)
Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) dans ses Lignes directrices
pour la prévention de la perte de la diversité biologique causée par des espèces exotiques
envahissantes.
►Mise en oeuvre au niveau européen:
- Stratégie européenne relative aux espèces exotiques envahissantes
(Convention de Berne, Conseil de l'Europe)
- Stratégie paneuropéenne pour la conservation de la flore d'Europe: objectifs 2.21 et 2.22
(Planta Europa)
►Législation suisse
Tâches de la Confédération
La Confédération précise la réglementation concernant l'utilisation d'organismes exotiques
envahissants. Elle sensibilise et informe le public, et assiste les cantons dans l'exécution. Elle soutient
aussi la recherche: il faut par exemple développer de nouveaux critères et méthodes pour concrétiser
l'exécution, notamment en matière de détection précoce, de lutte contre les organismes, de monitoring
et de suivi.
Bases légales
L'ordonnance sur la dissémination dans l'environnement (art. 4 à 6) relative à la loi sur la
protection de l'environnement prévoit déjà, pour l'utilisation d'organismes envahissants dans
l'environnement:
•
•
•
un devoir de diligence,
un contrôle autonome en vue de la mise en circulation,
l'information du preneur.
Ces obligations s'appliquent aussi aux organismes envahissants qui ne sont pas cités expressément
dans les annexes des ordonnances.
La législation sur la protection de l'environnement entend protéger l’homme et l’environnement, en
particulier les animaux et les plantes, ainsi que leurs biocénoses et leurs biotopes, des atteintes
nuisibles ou incommodantes résultant de l’utilisation d’organismes dans l’environnement. Il convient en
outre de conserver la diversité biologique ainsi que la fertilité du sol (art. 1 et 29a LPE, art. 1 ODE).
Si des organismes nuisibles pour l’environnement, en particulier pour les animaux et les plantes,
apparaissent, les cantons peuvent prendre les mesures requises pour les combattre et, lorsque cela
est nécessaire et se justifie, pour prévenir leur apparition (art. 32 ODE).
Les modifications de l'ordonnance sur la protection des végétaux relative à la loi sur l'agriculture
er
sont entrées en vigueur le 1 juillet 2006. Il en découle l'obligation de communiquer et de
combattre la présence d'ambroisie. La Confédération peut verser des indemnités aux
propriétaires qui subissent des pertes de récolte (art. 37, al. 2, let. c, OPV) et qui doivent prendre
en charge des coûts supplémentaires pour assurer l'application des mesures de lutte, sous certaines
conditions (art. 29, al. 1-5, OPV).
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
140
L'utilisation d'organismes envahissants est régie par les bases légales suivantes:
•
•
•
•
•
•
loi sur la protection de l'environnement (LPE)
ordonnance sur la dissémination dans l'environnement (ODE)
loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN)
art. 8 de l'ordonnance sur la chasse (OChP)
ordonnance relative à la loi fédérale sur la pêche (OLFP), Annexe 3
Ordonnance sur le Livre des aliments pour animaux, OLAlA
Adaptations en cours
Une procédure visant à adapter l'ODE ainsi que l'OLFP et l'OChP est en cours. Les projets de
modification comprennent une liste des espèces envahissantes pour lesquelles il est nécessaire d'agir
rapidement, prévoient la surveillance d'espèces potentiellement problématiques et interdisent la mise
en circulation des néophytes dont la nocivité est prouvée.
Nouvelle réglementation concernant la dissémination d'organismes dangereux pour
l'environnement Projet d'ordonnance sur la dissémination dans l'environnement et rapport explicatif
(y compris propositions de modification de l'ordonnance sur la chasse et de l'ordonnance sur la
pêche), communiqué de presse du 22 décembre 2005.
Les mesures contre les néophytes envahissantes se fondent actuellement sur les bases
légales suivantes
(exemple de l’Ambroisie):
1) Convention sur la diversité biologique (Convention de Rio, 1992, art. 8 h)
2) Loi sur la protection de l’environnement (LPE), art. 29a et 29f
Base pour les actions de l’État qui visent à protéger l’homme contre les menaces ou atteintes
nuisibles ou incommodantes causées par l’Ambroisie et d’autres espèces dangereuses pour la santé
(cf. « Santé » ci-dessus)
3) Ordonnance sur la dissémination dans l’environnement (ODE), art.1 et 32
4) Législation sur l’agriculture
Ordonnance sur le Livre des aliments pour animaux (OLAIA); depuis début 2005, l’annexe 10
mentionne l’Ambroisie dans les substances indésirables. Les importateurs doivent contrôler les
aliments pour animaux (aliments pour oiseaux) quant à la présence de semences.
Des adaptations de la loi sur l’agriculture sont en discussion actuellement, notamment l’introduction
d’une obligation de lutter contre l’Ambroisie. Les cantons envisagent également de verser une
indemnité pour les frais de lutte.
Rapports sur la situation en Suisse:
Rapports des workshops 2001 et 2003 (OFEFP/sanu/CPS; Cordillot F.)
Rapport sur la situation actuelle et la nécessité d'agir 2005 (Gigon A. und Weber E.)
à l'attention de l'OFEFP: résumé et recommandations -> rapport entier en allemand
Rapport des workshops 2005 (OFEFP/sanu/LBL/srva/CPS)
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
141
Annexe C
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
142
Annexe C
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
143
Annexe D
Informateurs
Pour assurer une meilleure couverture du territoire de la commune, l’auteur a pu compter sur l’aide de
six habitants de Val-d’Illiez, choisis pour leurs connaissances des plantes et leurs activités:
•
•
•
•
•
•
Christiane Curchaud, férue de botanique et grande marcheuse
Anne-Marie Bellon-Gonnet, mémoire des différents usages des plantes indigènes et
connaissant beaucoup d’habitants et de jardins
Fabrice Perrin, bûcheron, responsable du Triage forestier de la Vallée, parcourant la
commune à longueur d’année
Raymond Avanthey, ancien garde forestier, connaissant le moindre recoin de terrain et
l’histoire des plantations
Grégory Gex-Fabry, géologue, botaniste amateur et chasseur de néophytes, grand coureur
des bois et des montagnes
Emilie Gex-Fabry, sa sœur, s’intéressant également aux plantes et parcourant régulièrement
les chemins de la région lors de ses entraînements estivaux (championne du monde junior de
ski-alpinisme)
Certains d'entre eux ont couvert des km sur les chemins pédestres et routes de la commune de Vald'Illiez, permettant de repérer de nouvelles stations.
D'autres ont partagé leurs connaissances du terrain.
Un grand merci à tous pour leur motivation!
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Annexe E
Bordereau du Centre du Réseau Floristique Suisse
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
144
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
145
Annexe G
Marlyse Diebold
En Praby
1873 Val-d’Illiez
Val-d’Illiez, 27 août 2006
tél. et fax : 024 / 477 19 13
e-mail :[email protected]
Recherche de cas de consultations après contact avec de l’Ambroisie ou de la Berce du
Caucase.
Madame, Monsieur,
J’effectue actuellement un travail de diplôme en Sciences de l’Environnement portant sur les
plantes exotiques dites ″néophytes″14, dont une petite minorité s’avère problématique sur
leurs nouveaux territoires.
Mon travail consiste à évaluer la présence et le degré d’installation de ces espèces dans le
Chablais, le Val d’Illiez en particulier.
Je recherche prioritairement les plantes posant un problème de santé, comme l’Ambroisie,
très allergène, et la Berce du Caucase, provoquant de sérieuses dermatoses de contact.
En plus de mes relevés botaniques, j’essaie de récolter des informations par le biais d’
enquêtes, notamment au niveau médical.
Je serais très intéressée de savoir si vous avez vu ou eu connaissances de cas liés à ces 2
plantes.
Si oui,
- par quelle plante ?
- à quelle date (année, mois) ?
- avec quelles conséquences sur le plan médical ?
- si possible lieu du contact du patient avec les plantes ?
- connaissance de la dangerosité de ces plantes de la part du patient ?
Si non, un petit mot pour me signaler que vous n’avez pas eu de cas me sera aussi très utile.
Le but de ce travail est de diminuer au maximum les consultations dues à ces plantes. Je
transmets mes résultats de relevés et autres informations au service de l’agriculture (groupe
néophytes) à Sion et au Centre du Réseau Floristique.Suisse, ainsi qu’aux services
compétents des communes concernées. Une information et une gestion efficaces de ces
plantes aux premiers stades de développement éviterait de connaître les mêmes problèmes
que le canton de Genève .
Un grand merci d’avoir pris le temps pour cette lecture !
Marlyse Diebold
14
Plantes néophytes : contrairement à beaucoup d’autres espèces, ces plantes d’autres continents
sont arrivées en Europe et en Suisse seulement depuis 1500 apr. J.-C., ramenées par les
explorateurs et les marchands, ou voyageant clandestinement sur les bateaux. Elles continent
d’ailleurs à voyager en employant les transports modernes, comme la route, le rail ou l’avion, avec ou
sans l’accord de l’homme suivant les cas.
Parmi toutes ces espèces, seule une petite minorité s’avère problématique dans leurs nouveaux
territoires.
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
146
Liste noire suisse
établies par la Commission suisse pour la conservation des plantes sauvages CPS
http://www.cps-skew.ch/francais/liste_noire.htm
Actuellement, 20 espèces figurent sur la Liste noire suisse (cf page 2) des plantes néophytes
envahissantes qui causent déjà des dommages au niveau de la diversité biologique, de la santé et/ou
de l'économie. L'expansion de ces espèces doit être empêchée.
Ailanthus altissima Ailante,
Ambrosia artemisiifolia
Artemisia verlotiorum
Buddleja davidii
Elodea nuttallii
Heracleum mantegazzianum
Impatiens glandulifera
Lonicera japonica
Ludwigia grandiflora
Lysichiton americanus
Polygonum polystachyum
Prunus serotina
Reynoutria japonica
Reynoutria sachalinensis
Rhus typhina
Robinia pseudoacacia
Rubus armeniacus
Senecio inaequidens
Solidago canadensis s
Solidago gigantea
ECOFOC
Faux vernis du Japon
Ambroisie à feuilles d'armoise,
Armoise des frères Verlot
Buddléa de David, Arbre aux papillons
Elodée de Nuttall
Berce du Caucase, Berce de Mantegazzi
Impatiente glanduleuse
Chèvrefeuille du Japon
Jussie à grandes fleurs
Lysichite jaune, Faux Arum
Renouée de l'Himalaya
Cerisier tardif
Renouée du Japon
Renouée de Sachaline +Renouée de Bohême (hybride)
Sumac
Robinier faux-acacia
Ronce d'Arménie
Séneçon du Cap
Solidage du Canada
Solidage géant
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
147
Annexe H
Plantes néophytes envahissantes
Points de vente en Valais et dans le Chablais /Printemps 2006
Natacha Junod.
Réf: Junod Natacha (HES)
[email protected]
Marlyse Diebold
En Play, 1873 Val-d’Illiez
[email protected]
Enquête à deux, après une rencontre à l'Ermitage de Finges, lors de la présentation de Marlène
Galetti concernant l'exposition "les Envahisseurs", mise sur pied en collaboration avec le
Conservatoire et Jardin botaniques de Genève.
Enquête dans les jardineries de Martigny jusqu’à Sierre (mi-avril à mi-mai 2006) (Natacha Junod)
•Constantin, Martigny
"Le vendeur déconseille ces plantes envahissantes. Ils vendent encore celles dont on a encore peu
entendu parler ( Lonicera japonica par ex.) ".
- Buddleja davidii
- Robinia pseudoacacia
- Prunus laurocerasus
- Rhus thyphina
•Bender Garden, Martigny
- Prunus laurocerasus
- Buddleja davidii
- Reynoutria japonica
•Migros Garden,Martigny
- Buddleja davidii
- Robinia pseudoacacia
- Prunus laurocerasus
•Cheseaux Josy, Fully
Aucune vente de ces plantes
•Roduit plants, Fully
Aucune vente de ces plantes
•Point vert, Conthey
- Buddleja davidii
- Lonicera japonica
- Robinia pseudoacacia
- Prunus serotina
- Prunus laurocerasus
•Jumbo, Conthey
- Prunus laurocerasus
- Buddleja davidii
•Migros Conthey
La personne ne semble pas au courant de ses stocks.
- Lonicera japonica
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
148
•Pépinière Lehman, Sion.
"Pour le responsable, ces plantes envahissantes ne sont pas recommandées. Il ne vend pas de
Buddleja davidii par exemple et a affiché le livret des haies indigènes et un poster des envahissantes
pour conseiller les clients. D'après lui, les associations d'horticulture vont bientôt se voir pour discuter
de la vente ou non de certaines de ces plantes. Le problème, c'est que les clients cherchent souvent
des haies persistantes en hiver et il n'y a pas d'indigènes à des prix concurrentiels face au laurelle ".
•Point vert, Granges
- Buddleja
- Robinia pseudoacacia
- Prunus laurocerasus
•Coop garden, Sierre
- Prunus laurocerasus
Remarques
« Il existe encore d'autres points de vente mais ciblés sur la vente des plantes annuelles et
maraîchères. Lorsqu'ils vendent quelques vivaces ce sont les plus courantes et donc aucune
mentionnées sur notre liste d'envahissantes. Je n'ai pas regardé la vente des graines » Natacha
Junod.
Enquête dans les jardineries proches du Val d’Illiez (Marlyse Diebold
Inspection des plants et graines en vente libre.
Peut-être certains plants en rupture de stock ou non visibles ces jours-là.
10 mai 2006
•Garden Center Brönimann (Noville/VD)
En vente libre :
- Robinia pseudoacacia "Casque rouge"
- Buddleja davidii
- Solidago Verge d'Or Stahlenkrone"
- Pas de graines à acheter.
•OBI, MMM Aigle,
Pas de plants ni de graines de néophytes en vente.
11 mai 2006
•Jumbo,Monthey
- Buddleja davidii
•COOP Collombey
- Rien
•Jardinerie Girod, St-Triphon/VD)
- Rhus typhina
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
149
Annexe I
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
150
Annexe J
Fiche info
Prévention et lutte contre l'ambroisie
Sources CPS/SKEW 2006
L'ambroisie est une plante très allergène et une mauvaise herbe dont l'expansion rapide est liée aux activités
humaines. Une politique de prévention est primordiale.
L'ambroisie est citée dans l'annexe 10 de l'ordonnance sur la protection des végétaux (OPV, RS 916.20) comme
mauvaise herbe particulièrement dangereuse avec l'obligation de l'annoncer et de prendre des mesures.
Prévention et lutte
Pour prévenir l'installation de l'ambroisie à feuilles d'armoise, il est important de ne pas laisser de la terre nue et
de favoriser l'installation de plantes concurrentielles.
En toute circonstance, l'arrachage de la plante entière avant la floraison, reste le meilleur moyen de lutte. Il
convient de prendre les précautions nécessaires (gants, lunettes et masque – personnes allergiques s'abstenir) et
de mettre le matériel avec les déchets à incinérer (ne pas mettre au compost). Là où un arrachage systématique
n'est pas réalisable, d'autres moyens de lutte sont possibles.
JARDINS PRIVÉS,
COMMUNES
Jardins privés, espaces verts en zone d'habitation
Dissémination
Prévention
Nourriture pour oiseaux et petits animaux, terre végétale infestée, véhicules.
Contrôle régulier sous les mangeoires pour oiseaux, ne pas composter les déchets des
petits animaux(hamster, lapins, etc.), éviter l'utilisation de la terre qui a été infestée par
des graines d'ambroisie, ne pas laisser du sol nu.
Arrachage de la plante entière avant la floraison pour éviter la pollinisation et la
formation de fruits.
Administration communale, service phytosanitaire de la commune / du canton, CPS.
Lutte
Annoncer / conseil
VOIES DE
COMMUNICATION
Le long des routes et voies de chemin de fer, (le long de cours d'eau)
Dissémination
Annoncer / conseil
Véhicules – graines dans pneus, déplacement de terre infestée, les cours d'eau sont
un vecteur possible.
Ne pas laisser de terre nue, favoriser la croissance de plantes concurrentielles,
nettoyer les machines.
Arrachage si possible, fauchage: une première coupe mi-juillet et une seconde fin
août (un fauchage précoce et répété n'empêche pas la formation d'inflorescences,
mais la plante devient de plus en plus petite et difficile à faucher), désherbage
chimique: en collaboration avec le service phytosanitaire (surveiller le désherbage
chimique non sélectif qui laisse du sol nu propice à l'Ambroisie).
Service des routes, CFF, service phytosanitaire, administration communale, CPS.
CHANTIERS
CARRIÈRES
Constructions privées, travaux publics, zones industrielles, terrains en friche,
carrières
Dissémination
Prévention
Annoncer / conseil
Véhicules – graines dans pneus, déplacement de terre infestée.
Ne pas laisser de terre nue, lors de travaux éviter la destruction du couvert végétal,
sinon réensemencer dès que possible, préférer le semis d'automne à celui du
printemps pour éviter la terre nue au printemps, nettoyer les machines.
Arrachage si possible, fauchage: une première coupe mi-juillet et une seconde fin
août, désherbage chimique: en collaboration avec le service phytosanitaire.
Service des constructions, Service phytosanitaire, CPS.
AGRICULTURE
Dans les cultures semées au printemps et les jachères
Dissémination
Prévention
Machines agricoles, terre infestée, semences.
Nettoyer les machines, ne pas laisser développer l'ambroisie dans les bordures des
parcelles cultivées, adapter les rotations de culture.
Arrachage si possible, binage: stade 2-4 feuilles, fauchage: première fauche mijuillet, deuxième fin août, désherbage chimique sélectif.
Service phytosanitaire, conseiller agricole, RAC-Changins,
Prévention
Lutte
Lutte
Lutte
Annoncer / conseil
CPS ([email protected]).
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
151
Annexe J
Fiche info
Prévention et lutte contre le buddléa
Sources CPS/SKEW 2006
Prévention et lutte
Ne pas disséminer cette espèce par semis ou par transplantation.
Jardins: Même s'il n'est pas indispensable, le nectar est une source de nourriture pour les papillons.
Si vous décidez de garder votre Buddléa dans le jardin, il est très important de couper les
inflorescences avant leur montée en graines. Si vous l'éliminez, il faut retirer les racines le mieux
possible pour éviter les rejets. Pour éviter toute dissémination, l’élimination d’une plante, plus
spécialement des racines et infruitescences, doit se faire par incinération et non par compostage.
Eviter du sol nu à proximité des Buddléas.
Nature: L'élimination des Buddléas en zones naturelles demande beaucoup de travail, car
généralement il faut arracher les plantes si possible avec leurs racines. Des contrôles et arrachages
des rejets sont indispensables.
Il est important de favoriser la végétation naturelle pour ne pas laisser du sol nu, dans certaines
situations on peut envisager un ensemencement avec des espèces indigènes adaptées.
Annoncer toutes les nouvelles stations de Buddléa (notamment dans les zones naturelles protégées
et leurs abords) à l'office cantonal de la protection de la nature, à la commune concernée ou à la CPS
([email protected]).
Fiche info
Prévention et lutte contre la berce du Caucase
Sources CPS/SKEW 2006
Prévention et lutte
Eliminer autant que possible les plantes des jardins ou couper au minimum les inflorescences avant la
formation des fruits. Par une information ciblée, il faut empêcher des disséminations par les
apiculteurs. Ne pas toucher les plantes sans être muni de gants. Les enlever rapidement, surtout si
elles se trouvent à proximité de places de jeux pour enfants! Elimination des plantes, y compris les
racines, par incinération et non par compostage.
Lutte mécanique: avant de commencer le travail se munir de gants, d'habits à manches longues et
de lunettes de protection. Couper les inflorescences et toutes les parties aériennes jusqu'à 15 cm du
sol. Un outil spécial – une scie incurvée fixée sur un long manche pour se tenir à distance – est idéal.
Important: avec une bêche sectionner la racine 10-15 cm en dessous du sol, pour éviter que la plante
ne régénère rapidement.
Attention: si vous coupez la plante à ras du sol elle va rapidement régénérer à partir de la racine et
former une nouvelle plante avec des inflorescences.
Annoncer les peuplements de Berces du Caucase qui se trouvent dans des formations naturelles,
proches de cours d'eau, en lisière de forêt, etc. au service de protection de la nature de votre canton
ou à la commune concernée. Aviser la CPS ([email protected]).
Informer le service phytosanitaire si elles sont dans des surfaces agricoles.
Fiche info
Prévention et lutte contre l'impatiente glanduleuse Sources CPS/SKEW 2004
Prévention et lutte
Ne pas disséminer l'impatiente glanduleuse par semis, dépôt ou transplantation, éliminer les plantes
des jardins. Les produits issus de la fauche et de l'élimination des mauvaises herbes et contenant des
inflorescences d'impatiente doivent être envoyés à l'incinération et non au compostage ou au dépôt de
déchets verts. Limiter l’extension des stations de l’espèce en ensemençant les terres nues
avoisinantes par des espèces indigènes.
Annoncer toutes les nouvelles stations de l’espèce (notamment dans les zones naturelles protégées
et leurs abords) à l'office de protection de la nature du canton concernés et à la CPS
([email protected]).
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
152
Annexe J
Fiche info
Prévention et lutte contre les Renouées exotiques Sources CPS/SKEW 2006
Prévention et lutte
Les trois Renouées sont difficiles à éliminer. Une seule plante développe des rhizomes dans un rayon
de 7m et jusqu'à une profondeur de 3m. Ne pas disséminer la renouée du Japon. Même des petits
fragments de rhizomes peuvent reprendre. Ne surtout pas mettre sur le compost de votre jardin.
L'incinération est le moyen le plus sûr pour les éliminer. Des bons résultats ont été obtenus par
compostage sur des compostières professionnelles (avec une phase d'hygiénisation). Cette manière
de faire peut être intéressante pour des terres infestées. La plus grande vigilance est demandée lors
du transport et du traitement sur place.
Annoncer les stations de Renouées dans des formations naturelles au service cantonal de la
protection de la nature. Suivant l'endroit d'autres secteurs sont concernés (Routes, CFF, Service des
Eaux, Agriculture, etc.) Il est conseillé de ne pas effectuer en solitaire des mesures de lutte. Adressezvous au service de protection de la nature, au service phytosanitaire du canton concerné, ainsi qu'à la
CPS ([email protected]).
Stratégies pour empêcher l'expansion et pour lutter contre les Renouées
Lutte mécanique
Pour des populations plus importantes en collaboration avec le Service Cantonal concerné, pas en solitaire
Coupe mensuelle
Couper la population pendant au moins 5 ans tous les mois. Ainsi les rhizomes sont épuisés et meurent. Des
contrôles restent nécessaires. Eliminer les plantes coupées et pousses en prenant les mesures de sécurité
nécessaires (si possible: incinération).
Coupe au printemps et en automne
Avec une coupe au mois de juin (80% de la biomasse est atteinte) et une coupe en septembre, on affaiblit
considérablement les plantes. L'élimination n'est pas possible, mais l'expansion est empêchée. Eliminer les
plantes coupées et pousses en prenant les mesures de sécurité nécessaires (si possible: incinération).
Couvrir avec un plastique noir
Au printemps, avant que les repousses partent, couvrir avec un plastique noir. On peut ainsi contenir une
population, mais on empêche également à d'autres plantes de s'installer.
Pâturage régulier
Adapté à des grandes surfaces, seulement en collaboration avec des services d'agriculture ou autres (jusqu'à
présent, nous n'avons pas d'expérience en Suisse)
Moutons et chèvres
Dans d'autres pays, des bons résultats ont été obtenus par la pâture avec des moutons et chèvres sur des
grandes surfaces envahies par des renouées. La pâture est répétée pendant au moins 10 ans. La population
diminue d'abord et disparaît enfin.
Lutte chimique
En collaboration avec le Service Phytosanitaire et seulement avec autorisation
Application sur les tiges feuillées
Application répétée jusqu'à élimination: les rhizomes développent après chaque application des nouvelles tiges, il
faut donc répéter les applications jusqu'à épuisement des rhizomes. Une application en automne est souvent plus
efficace. Au printemps les repousses et les rhizomes sont affaiblies, la population diminue.
Application dans les tiges creuses coupées
Quand la population a atteint sa biomasse maximale, couper les tiges en dessous du premier nœud (à ras du
sol). Appliquer l'herbicide dans les plus brefs délais dans la tige creuse. Ainsi, il semblerait qu'on arrive à tuer les
rhizomes. Des contrôles restent nécessaires.
Fiche info
Prévention et lutte contre le Sumac
Sources CPS/SKEW 2004
Prévention et lutte
Ne pas choisir cette espèce pour les parcs et jardins, arracher les anciennes plantations.
Ne pas utiliser du terreau avec des racines de sumac, ni composter, mais incinérer le matériel.
Prière d’annoncer les populations naturalisées à l’office cantonal de la protection de la nature et à la
CPS ([email protected]).
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
153
Annexe J
Fiche info
Prévention et lutte contre le Robinier
Sources CPS/SKEW 2004
Prévention et lutte
Ne pas disséminer le robinier par semis ou transplantation.
Arracher les semis et les jeunes individus, abattre les arbres et extirper les racines.
Elimination, y compris les racines, par incinération et non par compostage ou dépôt en déchets verts.
Prière d'annoncer toutes les nouvelles stations de l’espèce (notamment dans les zones naturelles
protégées et leurs abords) à l'office cantonal de la protection de la nature et à la CPS
([email protected]),.
Fiche info
Prévention et lutte contre la Ronce d'Arménie
Sources CPS/SKEW 2004
Lutte et prévention
Ne pas disséminer cette espèce par semis ou par transplantation.
Eviter de s'en débarrasser par compostage ou sur les dépôts de déchets de jardin ;éliminer par
incinération.
Annoncer toutes les nouvelles stations de l’espèce (notamment dans les surfaces de compensation
écologique ou dans les zones naturelles protégées et leurs abords) à l'office cantonal de la protection
de la nature et à la CPS ([email protected]).
Fiche info
Prévention et lutte contre le Séneçon du Cap
Sources CPS/SKEW 2006
Prévention et lutte
Arrachage: une fois installé, le Seneçon du Cap a un fort pouvoir d'expansion par la dissémination
des graines. Il est donc important – là où c'est possible – d'arracher les plantes avant fructification.
Pour éviter tout risque, ne pas mettre les plantes sur le compost mais les éliminer avec les déchets à
incinérer.
Lutte chimique: en collaboration avec le service phytosanitaire de votre canton il est possible
d'éliminer les Séneçons du Cap avec un traitement herbicide. Des contrôles restent cependant
nécessaires, puisqu'il profite, par son stock grainier, de tout terrain ouvert.
Lutte biologique: un contrôle biologique semble être possible par le sursemis d’espèces à fort
recouvrement comme le trèfle ou la luzerne.
Annoncer les plus grandes populations du Séneçon du Cap concernent les services des routes
nationales ou cantonales ainsi que les CFF. Annoncer la présence du Seneçon du Cap sur des
surfaces agricoles au service phytosanitaire et annoncer toute nouvelle station dans une zone
naturelle au service de la protection de la nature de votre canton. La CPS ([email protected]),
recueille et transmet également les données concernant les stations du Seneçon du Cap.
ECOFOC
Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
154
Annexe J
Fiche info
Prévention et lutte contre le solidage du Canada Sources CPS/SKEW 2006
Prévention et lutte
Prévention: Ne pas disséminer cette espèce par semis ou transplantation. Arracher les plantes.
Eliminer l’espèce des jardins ou couper avant leur montée en graines. Les petits fragments de
rhizomes pouvant également reprendre, il faut éviter de se débarrasser du Solidage en le compostant,
mais opter pour l'incinération. Limiter l’extension des stations de Solidage en ensemençant les terres
nues avoisinantes par des espèces indigènes.
Lutte: pour une lutte efficace il faut éliminer ou au minimum affaiblir les rhizomes. La production de
graines doit également être empêchée. Différentes luttes mécaniques existent. En général on peut
dire qu'une coupe répétée avant la floraison épuise les rhizomes et réduit les peuplements.
- Dans des stations plutôt humides et riches en nutriments, on peut effectuer une coupe tôt dans
l'année (mai/juin). Des espèces indigènes et concurrentielles peuvent alors s'installer.
- Couvrir le sol avec un plastique noir après la coupe peut être une autre solution. Dans ce cas, il est
important d'ensemencer après le sol nu avec un mélange de semences indigènes et concurrentielles.
- Dans des stations ensoleillées et chaudes, il faut effectuer un travail du sol après la coupe. Les
rhizomes viennent à la surface et dessèchent. Ensemencer avec un mélange de prairie sèche.
Annoncer les peuplements de Solidage qu'on trouve dans des réserves et formations naturelles au
service cantonal de protection de la nature ou à la commune concernée. Informer le service
phytosanitaire si elles sont dans des surfaces agricoles (jachères). Vous pouvez également aviser la
CPS ([email protected]).
Fiche info
Prévention et lutte contre le solidage géant Sources CPS/SKEW 2006
Prévention et lutte
Prévention: Ne pas disséminer cette espèce par semis ou transplantation. Arracher les plantes.
Eliminer l’espèce des jardins ou couper avant leur montée en graines. Les petits fragments de
rhizomes pouvant également reprendre, il faut éviter de se débarrasser du Solidage en le compostant,
mais opter pour l'incinération. Limiter l’extension des stations de Solidage en ensemençant les terres
nues avoisinantes par des espèces indigènes.
Lutte: pour une lutte efficace il faut éliminer ou au minimum affaiblir les rhizomes. La production de
graines doit également être empêchée. Différentes luttes mécaniques existent. En général on peut
dire qu'une coupe répétée avant la floraison épuise les rhizomes et réduit les peuplements.
- Dans des stations plutôt humides et riches en nutriments on peut effectuer une coupe tôt dans
l'année (mai/juin). Les espèces indigènes et concurrentielles peuvent alors s'installer.
- Couvrir le sol avec un plastique noir après la coupe peut être une autre solution. Dans ce cas, il est
important d'ensemencer après le sol nu avec un mélange de semences indigènes et concurrentielles.
- Dans des stations ensoleillées et chaudes, il faut effectuer un travail du sol après la coupe. Les
rhizomes viennent à la surface et dessèchent. Ensemencer avec un mélange de prairie sèche.
Annoncer les peuplements de Solidage qu'on trouve dans des réserves et formations naturelles au
service cantonal de protection de la nature ou à la commune concernée. Informer le service
phytosanitaire si elles sont dans des surfaces agricoles (jachères). Vous pouvez également aviser la
CPS ([email protected]).
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Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006
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