Formation Continue en Sciences de l'Environnement et en Ecologie ECOFOC Université de Neuchâtel Plantes exotiques envahissantes dans le Val d’Illiez, relevés botaniques et propositions de gestion Marlyse Diebold-Holden Travail de diplôme 2006 Expert: Dr Daniel Jeanmonod ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 1 Formation Continue en Sciences de l'Environnement et en Ecologie ECOFOC Université de Neuchâtel Plantes exotiques envahissantes dans le Val d’Illiez, relevés botaniques et propositions de gestion Travail de diplôme 2006 Marlyse Diebold-Holden En Praby 1873 Val-d'Illiez [email protected] Expert: Docteur Daniel Jeanmonod Conservateur et Responsable Enseignement et Recherche Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 2 Table des matières 1. Contexte et but du travail 1.1. Présentation générale des néophytes 1.2. Problématique des néophytes 1.2.1. Situation internationale 1.2.2. Situation en Suisse 1.2.3. Situation dans le Val d’Illiez p.5 p.5 p.6 2. Objectifs p.10 3. Méthodologie p.11 p.11 3.1. Recherche bibliographique et contacts 3.1.1. Présentation et biogéographie du Val d’Illiez 3.1.2. Cartes de végétation du Val d’Illiez 3.1.3. Fiches d’exigences écologiques des néophytes envahissantes 3.1.4. Etablissement d’une liste potentielle des espèces pour le Val d’Illiez 3.1.5. Comparaison de la liste potentielle avec les données CRSF (Centre du Réseau Suisse de Floristique) 3.1.6. Milieux et carte de répartition potentielle pour le Val d’Illiez 3.1.7. Contacts 3.2. Recherche botanique sur le terrain 3.2.1. Périmètre et zones d’étude 3.2.2. Matériel 3.2.3. Méthode 3.2.4. Informateurs 3.2.5. Recherche des stations de l’extraction CRSF dans le Val d’Illiez 3.2.6. Etablissement des relevés des espèces présentes 3.2.7. Etablissement des cartes de répartition des espèces présentes 3.2.8. Création d’une base de données 3.3. Enquêtes 3.3.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés par la problématique des néophytes 3.3.2. Enquête auprès des médecins de la région 3.3.3. Enquête dans les jardineries de la région 4. Résultats 4.1 Résultats du travail botanique 4.1.1. Recherche des stations signalées par le CRSF dans le Val d’Illiez 4.1.2. Relevés des espèces présentes 4.1.3. Cartes de répartition des espèces présentes 4.1.4. Base de données 4.2. Résultats des enquêtes 4.2.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés par la problématique des néophytes 4.2.2 Enquête auprès des médecins de la région sur d'éventuels cas liés à l'ambroisie ou à la berce du Caucase 4.2.3. Enquête dans les jardineries de la région 5. Analyse des résultats 5.1.Travail botanique 5.1.1. Relevés et cartes de répartition des espèces présentes 5.2.Enquêtes 5.2.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés par la problématique des néophytes 5.2.2. Enquête auprès des médecins de la région 5.2.3. Enquête dans les jardineries de la région ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 p.22 p.25 p.26 p.26 p.44 p.46 p.46 p.54 3 6. Discussion 6.1. Comparaison avec les données CRSF pour la région 6.2. Evolution possible de la situation dans le Val d'Illiez: quelques pistes pour le futur 6.3. Propositions pour la gestion des néophytes sur le plan communal et régional 6.4. Propositions de mise en œuvre sur le plan communal 6.4.1. Mise en œuvre concernant la population 6.4.2. Mise en œuvre concernant les autorités 6.4.3. Mise en œuvre concernant les services de la commune 6.4.4. Mise en œuvre concernant les catégories de métier particulièrement concernées p.55 p.55 p.57 p.61 p.61 7. Conclusion p.67 8. Bibliographie p.68 Annexes Annexe A Liste noire et Watch List Fiches plantes Fiches d'exigences écologiques p.69 Annexe B Législation p.140 Annexe C Cartes de végétation de Val-d'Illiez p.142 Annexe D Liste des informateurs p.144 Annexe E Bordereau de données CRSF p.145 Annexe F Base de données pour le CRSF fichier Excel séparé Annexe G Lettre aux médecins p.146 Annexe H Enquête dans les jardineries p.148 Annexe I Article du trimestriel le "Val-d'Illien", octobre 2005 p.150 Annexe J Fiches info p.151 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 4 1. Contexte et but du travail Le Val d’Illiez est une vallée verdoyante du Bas-Valais, couverte de grandes forêts et de nombreux pâturages. Au-dessus de la limite des arbres, sous les pentes abruptes des Dents-du-Midi, la montagne abrite l’edelweiss et la gentiane, de nos jours emblèmes des fleurs alpines, mais dont les 1 ancêtres sont venues d’Asie au Tertiaire déjà, tout comme le rhododendron et les armoises, alors que les narcisses et les campanules sont arrivés du nord de l’Afrique il y a des millénaires. Depuis quelques années, certaines espèces de plantes exotiques à tendance envahissante, dites "néophytes", ont fait leur apparition dans la vallée et se développent discrètement, se propageant le long des routes, dans les jardins, sur les chantiers et les décharges, mais aussi en milieu naturel, au bord des cours d’eau, en lisière de forêt et dans les prairies. La présence actuelle de ces plantes envahissantes dans le Val d’Illiez ne semble de loin pas aussi préoccupante que dans certaines régions de plaine, quoique la phase de colonisation soit atteinte en quelques endroits pour plusieurs espèces. Il convient toutefois d’empêcher une phase d’envahissement en ne sous-estimant pas leur impact environnemental, économique et sanitaire 2 dans une vallée connaissant un phénomène de rurbanisation et de développement touristique croissants. Ce travail de diplôme se propose d'évaluer l'importance de la présence actuelle des plantes néophytes envahissantes dans le Val d'Illiez, et de fournir quelques pistes quant à son évolution potentielle, plus particulièrement dans la commune de Val-d'Illiez. 1.1. Présentation générale des néophytes Berce du Caucase, Renouée du Japon, Verge d’or du Canada… Ces noms botaniques mystérieux nous font rêver de contrées lointaines. Pourtant ces plantes exotiques assez mal connues, souvent très belles ou spectaculaires, poussent en Europe. Nous en rencontrons dans les parcs et les jardins, mais aussi de plus en plus fréquemment en liberté, dans les milieux les plus divers. Des milliers d'espèces de plantes du monde entier sont arrivées en Europe au cours des siècles, par elles-mêmes ou grâce au vent, à l’eau et aux animaux, mais surtout en profitant de l’activité des hommes pour franchir les vastes plaines et les déserts, les montagnes les plus hautes, les mers et les océans. Les plus vieilles espèces, dites archéophytes, ont accompagné les hommes des temps anciens dans leurs lentes migrations. Puis, dès 1500, époque des grandes découvertes, les bateaux des explorateurs, et les navires marchands ou de guerre, ont exporté mais aussi ramené en Europe les marchandises les plus diverses du monde entier. Parmi elles, des espèces végétales embarquées volontairement pour leur rareté, leur beauté ou leur utilité, mais également beaucoup de graines clandestines, accrochées aux toisons de moutons ou aux balles de coton, cachées parmi les céréales, collées aux chaussures des marins ou sur le bois des navires. Les botanistes, souvent séduits par des plantes lors de leurs expéditions lointaines, en ont également ramenées dans les jardins botaniques européens. On leur doit, entre autres, l’introduction en Suisse il y a 200 ans déjà de la berce du Caucase, une plante herbacée pouvant atteindre 4m de haut. De nos jours, les graines de plantes continuent à voyager en utilisant aussi les moyens de transport modernes et rapides (trains, autos, camions, voire l'avion), avec l'aide de l'homme ou à son insu. Environ 12'000 espèces végétales du monde entier, venant souvent d’autres continents, sont arrivées en Europe ces 500 dernières années. Poussant dans des milieux ne correspondant pas à leur aire de répartition naturelle, ces nouvelles plantes européennes ont été appelées néophytes par les botanistes, par opposition aux archéophytes, arrivées en Europe avant 1500. 1 Tertiaire :époque ou ère géologique qui a commencé il y a 60 millions d’années et s’est achevée il y a environ 1 million d’années, avec le début du Quaternaire. 2 La rurbanisation désigne le processus de retour des citadins dans les espaces qualifiés de ruraux à partir de la fin des années 60 et le début des années 70 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 5 1.2. Problématique 1.2.1. Situation internationale Parmi toutes ces plantes néophytes, certaines espèces sont définies comme envahissantes, en ce sens qu’elles se répandent rapidement en concurrençant les espèces indigènes caractéristiques des milieux naturels locaux. Suivant les auteurs, le terme de "néophyte envahissante" est parfois remplacé par l'appellation "plante exotique envahissante" ou simplement " plante envahissante". Depuis un premier point d’apparition, ces espèces colonisent de proche en proche de nouveaux territoires, par leurs racines et par leurs graines, germant à proximité ou transportées loin de la plantemère par le vent, l’eau ou les animaux. Mais souvent, contrairement à la majorité des autres plantes sauvages, ces nouvelles venues progressent aussi par grands bonds en profitant des activités humaines (transports, construction, commerce) pour s’implanter à bonne distance de leurs premières stations, voire sur d’autres continents. Vivant en équilibre avec les autres écosystèmes dans leurs aires de répartition d’origine, leurs populations s’installent, se développent puis envahissent leurs nouveaux territoires, en l’absence de leurs prédateurs et régulateurs naturels, restés au pays. Elles peuvent donc faire l'économie des ressources de défense (productions de substances antibactériennes et fongicides) pour se concentrer sur leur développement, permettant à certaines de leurs caractéristiques, parfois problématiques, de s’exprimer pleinement. Graphique 1 : Modèle d’expansion des plantes envahissantes (PYSEK & al., 1995) Il existe plusieurs phases dans ce processus d’envahissement, avec une dynamique très lente au départ, puis très rapide dans sa phase « visible » (graphique 1). t1 : Phase d’apparition et d’installation de l’espèce. Pendant ce processus très lent (phase de latence), la plante peut passer inaperçue durant de nombreuses années, voire 1 à 2 siècles. t2 : Phase d’adaptation puis de colonisation progressive du milieu (extension), sans effets notables sur l’environnement ou la santé. t3 : Phase d’envahissement, de type très rapide (exponentiel), avec manifestation de ses effets négatifs sur le plan environnemental, économique ou sanitaire. La dangerosité de beaucoup de ces plantes n’est apparue que tardivement (en phase t2, voire t3), et après coup, avec des conséquences souvent lourdes. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 6 Les invasions biologiques sont désormais considérées, à l’échelle mondiale, comme la deuxième cause d’extinction d’espèces et d’appauvrissement de la diversité biologique, juste après la destruction d’habitats naturels. Leurs effets peuvent se traduire par un recul d'espèces indigènes, une hybridation avec les populations locales, ainsi qu'une modification des facteurs écologiques et des fonctions des écosystèmes indigènes. Elles peuvent également poser des problèmes sur le plan économique. En phase d'envahissement, certaines espèces peuvent occasionner des pertes de récoltes par contamination ou concurrence, des dégâts aux bâtiments et aux voies de communication, et limiter l'accès aux cours d'eau. Enfin, certaines plantes envahissantes posent un problème sur le plan de la santé. Presque tous les continents sont concernés par le problème des espèces néophytes, importées volontairement ou non. Quelques chiffres : • • • • "Aux Etats-Unis, les chercheurs ont estimé à 138 milliards de dollars le coût dû à l’introduction des espèces animales et végétales. En Irlande, la Berce de Caucase, outre les brûlures qu’elle provoque, étouffe la végétation riveraine indigène, détruit les berges, bloque l’accès aux rivières, empêche le développement des œufs de saumon et de truite. En France, dans le département Rhône-Alpes, les allergies dues à l’ambroisie touchent 100'000 personnes, poussant les autorités à mettre sur pied des campagnes d’arrachage. Au Québec, le coût de l’ambroisie pour la santé a été évalué à 49 millions CHF pour les mêmes raisons" (JEANMONOD, D.& LAMBELET C., 2004). La problématique des espèces exotiques envahissantes est gérée au niveau international par divers organismes (Voir législation internationale, Annexe B). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 7 1.2.2. Situation en Suisse La Suisse compte 2'421 espèces de plantes indigènes, ainsi que 538 espèces étrangères introduites directement ou indirectement par l'homme, et poussant pour la plupart dans les milieux souhaités, comme les cultures, les jardins et les parcs. Cependant, 250 espèces étrangères, échappées des cultures (plantes subspontanées), ou arrivées clandestinement (plantes adventices), ont réussi à s'acclimater et à prospérer dans la nature: elles se sont "naturalisées". Si les plantes archéophytes (cf. p.5) ne posent pas de problème biologique, quelque 80 espèces de néophytes ainsi naturalisées s'avèrent envahissantes. Il ne faut pas les confondre avec des plantes indigènes se montrant localement envahissantes (exemple: le liseron), posant certes des problèmes d'entretien, mais ne mettant pas en péril les écosystèmes indigènes, contrairement aux néophytes envahissantes. Ces dernières peuvent s'avérer problématiques dans plusieurs domaines. Quelques exemples de ces néophytes en Suisse: Le Buddléa de David, ou arbre à papillons, produit des graines innombrables essaimant rapidement dans des milieux naturels, où cette plante pionnière concurrencera, puis étouffera la flore indigène par ses peuplements très denses. Certaines néophytes peuvent donc présenter un véritable danger pour l’environnement. La Renouée du Japon se reproduit très rapidement. Le long des cours d’eau, ses plants formant de grands tapis verts peuvent provoquer un obscurcissement du milieu et déstabiliser, voire éroder les berges grâce à leurs stolons très vigoureux, capables de traverser même le bitume ! Le développement de telles plantes au bord des voies de communication, dans des zones de friches industrielles ou agricoles peut poser des problèmes économiques en termes d’entretien et ou de rendement. Quelques néophytes représentent également une menace pour l’économie. D’autres néophytes sont fortement allergènes ou s’avèrent très irritantes pour les humains et les animaux de rente qui entrent en contact avec elles. La Berce du Caucase possède des feuilles dont le contact avec la peau produit de sévères brûlures après exposition au soleil et peut induire une photosensibilité durable. L’Ambroisie à feuilles d’armoise possède un pollen très allergène, touchant une vaste population dans le monde entier. Cette plante pose un grave problème de santé publique, et entraîne des coûts médicaux et d'éradication très élevés dans beaucoup de pays. La Suisse n’est plus épargnée. Plusieurs néophytes peuvent poser un problème de santé publique. Certaines espèces, comme la berce du Caucase et l'ambroisie, sont problématiques dans les trois domaines mentionnés. Conscient du danger, l'Office Fédéral de l'Environnement (OFEV, anciennement OFEFP) a mandaté dès 2001 la Commission Suisse pour la Conservation des Plantes Sauvages (CPS/SKEW), qui a élaboré plusieurs documents de base, édités en 2004: • une Liste noire de 20 espèces causant déjà des dommages au niveau de la diversité biologique, de la santé et/ou de l’économie, espèces dont l’expansion doit être empêchée (pages suivantes et Annexe A). • une Watch List regroupant 14 autres espèces qui ont le potentiel de causer des dommages et dont l’expansion doit être surveillée (pages suivantes et Annexe A). • une clé de détermination pour la classification des néophytes dans une des deux listes. • des fiches explicatives et des cartes de répartition des plantes de la Liste noire, en collaboration avec le CRSF (Centre du Réseau Suisse de Floristique) basé à Genève. Ces documents sont réactualisés régulièrement (Annexe A). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 8 La Suisse a signé la Convention sur la diversité biologique de Rio (1992), et s'est ainsi engagée, comme les autres signataires, à faire preuve de précaution envers les espèces dites envahissantes et à les combattre s'il y a lieu (Voir législation suisse, Annexe B). Le coût et l'efficacité de cette lutte contre les néophytes envahissantes en termes de temps et de moyens dépendent de la phase du processus d'envahissement atteinte par chaque espèce. Graphique 2: Stades de présence des différentes espèces en Suisse (JEANMONOD D.,2004). "En Suisse, certaines espèces (renouées, solidages, robiniers) sont déjà si fortement implantées qu'elles sont totalement hors de contrôle. Elles continueront à progresser et nous ne pouvons qu'espérer limiter les conséquences par une gestion locale des zones les plus sensibles. D'autres espèces comme le buddléa viennent de passer en phase rapide d'expansion, parfois encore localement (ambroisie, séneçon du Cap, berce du Caucase). Il est encore temps en Suisse, mais urgent, de bloquer cette expansion en stoppant toute culture et toute vente (pour le buddléa et la berce) et en détruisant progressivement les populations. Quelques espèces (…) commencent juste à s'installer. Attendre qu'elles aient envahi notre pays avant d'agir relèverait de l'inconscience. Un plan d'action précoce, notamment l'arrêt de la vente dans les jardineries, épargnerait bien des efforts et de l'argent à la communauté"(JEANMONOD D.,2004 ). La nécessité de recourir à des mesures de lutte efficaces s’exprime toujours plus fréquemment (exemples: rapport de la CPS (Gigon & Weber 2005), bulletin de l’OFAG 2005, RAC 2005, interpellation parlementaire Heim (2004), OFEFP 2001-2005, service de protection de la nature du Canton de Zurich 2003-2005, service de protection des plantes du Canton de Neuchâtel 2004-2005). L’OFEFP et le sanu (formation pour le développement durable) ont dressé un premier bilan de la 3 situation en Suisse lors d’ateliers de travail réunissant chercheurs et praticiens en 2001 et 2003 . Leurs conclusions: les connaissances sur la présence des espèces en Suisse et les coûts engendrés sont actuellement insuffisants pour les décideurs. Il en va de même pour les mesures de lutte, où les connaissances sont fort lacunaires selon l’espèce et les habitats touchés. Les participants aux ateliers formulent trois exigences concrètes à l'intention des décideurs: 1.Développement d’une stratégie nationale sur le thème des néophytes, dirigée par l’OFEFP, qui coordonne les actions à tous les niveaux. 2.Constitution d’une « task-force » pour la mise en œuvre de la stratégie, la coordination et la sensibilisation des acteurs au problème. 3.Mise en place d’une offre d’information, de formation et de vulgarisation pour les milieux concernés à tous les échelons. 3 Plantes exotiques envahissantes (néophytes) en Suisse: les besoins des groupes d’intéressés issus de la pratique. Résultats de trois ateliers réunissant des représentants de l’administration, de l’économie et des organisations non gouvernementales de différentes politiques sectorielles (www.cps-skew.ch). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 9 1.2.3. Situation dans le Val d’Illiez En Suisse aussi, certaines néophytes envahissantes se rencontrent déjà dans des régions bien éloignées des premières stations signalées dans le pays, et notamment dans les contreforts des Alpes, où se situe notre zone d’étude, et lieu de domicile, la commune de Val-d'Illiez. Des plantes exotiques envahissantes y ont fait leur apparition depuis quelques années. On les repère au bord des voies de communications, en limite de jardins, au cœur des villages, mais aussi en milieu naturel, le long des cours d’eau, en lisière de forêt et dans les prairies, même à haute altitude. Cette constatation nous incite à formuler plusieurs questions de recherche faisant l‘objet de ce travail: • Quelle est l’importance actuelle de la présence des néophytes envahissantes, leur représentation par espèces et leur distribution par milieux dans la commune de Vald’Illiez ? • Quel est l’impact actuel de ces plantes néophytes ? Observe-t-on des dommages pour l’environnement, l’économie et la santé des habitants de la commune de Val-d’Illiez ? • Quel pourrait-être leur impact potentiel dans le futur ? Existe-t-il un risque d’une évolution aussi problématique à Val-d’Illiez que dans des régions fortement touchées et dans quels domaines (environnemental, économique ou sanitaire) ? 2. Objectifs Ce travail se propose d'évaluer l'importance de la présence des plantes néophytes envahissantes dans le Val d'Illiez par des relevés botaniques, de déterminer leur impact actuel aux niveaux environnemental, économique et sanitaire par le biais d'enquêtes, et de fournir quelques pistes quant à l'évolution potentielle de la situation, plus particulièrement dans la commune de Val-d'Illiez. Au travers des questions citées plus haut et des réponses qu'elle y apporte, cette étude pluridisciplinaire vise plusieurs objectifs : • Participer à la recherche de pistes pour contrer l’extension des néophytes dans la Vallée d'Illiez et plus particulièrement dans la commune de Val-d’Illiez • Proposer des projets permettant de protéger la population contre les dangers que peuvent présenter ces plantes • Fournir des éléments utiles pour le maintien de la biodiversité locale • Collaborer à l'actualisation des bases de données communale, cantonale et suisse concernant la région pour contribuer à mettre en œuvre une gestion ciblée et coordonnée. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 10 3. Méthodologie 3.1. Recherche bibliographique 3.1.1. Présentation et biogéographie du Val d’Illiez Pour le visiteur venant de la région lémanique, le Val d’Illiez représente la première vallée latérale du Valais, située sur la rive gauche du Rhône (photo 1). S’ouvrant sur la plaine au niveau de la ville de Monthey (424m d’altitude), le Val d’Illiez s’étire du N/E au S/O jusqu’aux cols de Cou (1925m) et du Bretolet (1941m), sur la crête frontière avec la France. Située au pied du massif des Dents Blanches, et accessible seulement à pied ou en VTT, cette crête presque horizontale barre transversalement le fond du Val d’Illiez à moins de 2000m d’altitude et constitue ainsi une échappée vers le Sud pour bien des voyageurs : depuis fort longtemps, promeneurs, contrebandiers et garde-frontières en parcourent les sentiers de jour et de nuit, de même que bien des espèces animales, qui profitent de ce passage à faune important. Le Val d’Illiez compte peu de villages : la route cantonale partant de Monthey traverse d’abord Troistorrents, puis Val-d’Illiez, avant d’arriver enfin à la station de Champéry, entourée d’un cirque de montagnes impressionnant. Depuis Troistorrents, une petite vallée latérale remonte vers l’ouest en direction du village de Morgins, puis la route continue vers la France par le Pas-de-Morgins. Photo 1: Vue du Val d'Illiez depuis la plaine du Rhône. Le Val d’Illiez signifie la ″vallée des eaux″, du patois ″Vau-de-lié″, dérivant de racines celtiques, puisque vers 400 avant J.-C., des groupes de Nantuates se seraient installés dans le Chablais. Ce nom est amplement justifié: le bassin versant de cette vallée verdoyante compte quelque 25 affluents du cours d’eau principal, la Vièze, qui prend sa source en amont de Champéry et coule au 4 fond de la vallée jusqu’à Monthey, où elle se jette dans le Rhône. A. Géologie Recouvrant un socle granitique appartenant au massif des Aiguilles Rouges, deux formations essentiellement calcaires caractérisent le Val d’Illiez : - sur sa rive droite, la vallée est surmontée par les pentes abruptes et dures de l’imposant relief des massifs des Dents-du-Midi (3257m), du Ruan (3067m) et des Dents-Blanches (2764m), appartenant à la nappe calcaire de Morcles, datant du Secondaire (Jurassique, Crétacé), (MARIETAN I., 1945). - les sommets moins élevés de l’autre unité calcaire, nommée La Brèche, forment la crête frontière avec la France. 4 MAYOR R., Des hommes et des plantes dans le Val d’Illiez, Conservatoire et jardin botaniques de la ville de Genève, 2000. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 11 5 La Vallée d’Illiez s’est creusée dans la masse de flysch qui a glissé de la nappe de Morcles lors de la surrection de celle-ci. C’est sur ces roches sédimentaires s’altérant rapidement et donnant un sol épais que reposent les grandes étendues de forêt et les nombreux pâturages conférant cette dominante verte caractéristique du Val d’Illiez. Présent également au pied des hautes falaises des sommets de la rive droite, le flysch forme la masse rocheuse plus récente (Tertiaire) et plus molle de la rive gauche, qui fait partie des Préalpes valaisannes. Quelques petits sommets calcaires en émergent, comme la Croix du Culet (1962m). Ce versant opposé aux Dents-du-Midi, plus instable du fait du pendage des couches sédimentaires, est fortement marqué par l’érosion, avec des pentes plus douces portant les villages de Troistorrents, Val-d’Illiez et Champéry. Au niveau de Troistorrents, le flysch est en partie recouvert par de la molasse rouge, formée de grès et de marnes plus récents. Dans la vallée, quelques dépôts schisteux révèlent la présence de roches métamorphiques. Enfin, des blocs erratiques datant du Würm rappellent que cette glaciation a contribué à creuser la vallée, où coule actuellement la Vièze (VALLAURI D., 1998). B. Climat Carte 1: Géologie Végétation Val d'Illiez 6 Le Val d’Illiez se situe dans la zone biogéographique du versant nord des Alpes (NA) caractérisée par 7 un climat humide et subatlantique (carte 1). Vallée à foehn, on peut toutefois y relever des hautes températures et des quantités de rayonnement élevées (LANDOLT E. & AESCHIMANN D., 2006). L’impressionnant cirque rocheux formé par les Dents-du-Midi et les Dents Blanches représente le premier barrage montagneux aux nuages venant du S/O, provoquant ainsi des précipitations annuelles importantes, qui augmentent avec l’altitude. De l’ordre de 1270 mm de pluie par an à Vald’Illiez, 1708 mm à Champéry, elles atteignent 3000 mm aux Dents-du-Midi. Avec des orages estivaux parfois violents, la vallée reste verte même lors des mois les plus chauds. Le village de Val-d’Illiez, situé à 870m d’altitude, est caractérisé par une température moyenne annuelle de 5°C, avec 5 mois de température moyenne inférieure ou égale à 0°C. A 2000m d’altitude, la température annuelle moyenne est de –1°C (MAYOR R., 2000). 5 Flysch : roche sédimentaire du Tertiaire, essentiellement constituée d’une alternance de couches de grès et de marnes déposées au fond des mers à la suite d’avalanches sous-marines successives (BURRI M., 1987). 6 Appelée désormais Versant nord des Alpes (NA) selon le nouveau système de subdivision biogéographique de la Suisse (OFEFP 2001), cette zone correspond à l’Ouest des Alpes septentrionales selon l’ancienne nomenclature (LANDOLT 1991). 7 Angles de continentalité de Gams assez faibles : 23° à Monthey, 34° à Val-d’Illiez, 32° à Champéry. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 12 C. Végétation L’image traditionnelle du Valais promet un climat plutôt chaud et sec, et c’est souvent avec étonnement que le promeneur découvre ici une vallée humide et verdoyante même au cœur de l’été. La richesse floristique du Val d’Illiez est liée à plusieurs facteurs, climatiques bien sûr, mais aussi géologiques comme la diversité des roches (flysch, calcaires, grès, marnes, molasses, cornieules, schistes…) et leurs taux d’acidité/basicité respectifs. Dans certaines zones, particulièrement sur la rive gauche, les sols meubles du flysch se déplacent, provoquant des glissements de terrain et des coulées rajeunissant régulièrement la végétation au profit des espèces pionnières. Classiquement, les botanistes découpent verticalement les régions de montagne en 5 étages de végétation, déterminés par l’altitude, mais également par la continentalité du climat de la région étudiée. Ces deux facteurs ont une influence notamment sur la température, la longueur de la période de végétation, les précipitations et le régime des vents. Ces 5 étages correspondent à la répartition naturelle de certaines essences forestières assez aisément repérables sur le terrain. Ils peuvent toutefois être modifiés par la nature du sol, les avalanches ou les interventions humaines (déboisement, pâturage). Tableau 1: Transect écologique schématique du haut Val d’Illiez (VALLAURI D., 1998) C.1. Etage collinéen C’est l’étage des forêts de feuillus, essences en général sensibles aux gels printaniers et ne poussant qu’à basse altitude, sauf le frêne, le hêtre et l’érable sycomore. La végétation naturelle a fait place presque partout aux cultures et aux constructions (WERNER P., 1988). Bénéficiant d’une température annuelle de 8-12C° et d’une période de végétation de plus de 250 jours, l’étage collinéen est présent à l’entrée de la vallée, de Monthey à Troistorrents, et ne dépasse pas les 600m d’altitude. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 13 Recouvert jusqu’au XVIIIe siècle par les champs de blé, froment, seigle, avoine, fèves, chanvre et légumes, cet étage est occupé maintenant par les vergers, les vignes et les prairies, ainsi que par des forêts de chênes pubescents et de châtaigniers (MAYOR R., 2000). C.2. Etage montagnard La température annuelle varie entre 4-8 °C, avec un e période de végétation supérieure à 200 jours. Dans le Bas-Valais, l’étage montagnard correspond à la zone des brouillards où se développent des essences caractéristiques comme le hêtre et le sapin blanc, dans des proportions variant avec l’altitude. La hêtraie domine jusqu’à Troistorrents, cohabitant avec d’autres essences à feuilles caduques comme les érables et les sorbiers. Plus haut dans la vallée, on trouvera la hêtraie-sapinière, où les conifères, l’épicéa principalement, et le sapin banc, se mêlent aux feuillus. 8 Dans les stations les plus fraîches de la rive droite (ubac ) et en plus haute altitude, le Hêtre cède la place au sapin blanc. La sapinière, forêt très productive, est bien représentée et exploitée sur la commune de Val-d’Illiez. Enfin, vers Champéry, les froids hivernaux excluent le sapin blanc au profit de l’épicéa. Au cœur de la vallée, la pluviométrie favorise les espèces herbacées exubérantes de la mégaphorbiée, comme la Laitue des Alpes, l’Adénostyle à feuilles d’alliaire et les fougères. Les aulnes blancs et les frênes colonisent les bords de la Vièze 9 En rive gauche, sur l’adret , l’étage montagnard a été fortement déboisé au profit des prés de fauche et des pâturages. La pratique de la fumure masque souvent les variations de milieu (VALLAURI D.,1998, MAYOR R., 2000). C.3. Etage subalpin L’étage subalpin remonte jusqu’aux derniers arbres et se termine habituellement par des landes couvertes d’arbrisseaux comme le rhododendron et le genevrier nain (WERNER P., 1988). Sa limite supérieure se situe aux environs de 2000m d’altitude sur l’ubac et 2300m sur l’adret. La température annuelle moyenne y est de –2°C à +1°C, avec une période de végétation variant entre 100 et 200 jours. Habituellement, l’épicéa colonise les zones les plus basses, le mélèze et le pin le remplaçant dans les hauteurs. Ces 2 dernières essences poussent assez difficilement dans le climat humide du Val d’Illiez : l’étage subalpin y est donc couvert essentiellement par la pessière. Sa limite naturelle a été abaissée à 1800m en rive gauche par les déboisements et le pâturage. Dans le Val d’Illiez, les zones humides et quasi tropicales des mégaphorbiées, normalement liées à la hêtraie-sapinière de l’étage montagnard, sont également nombreuses à l’étage subalpin. (FAVARGER, 1966). L’ aulne vert est fréquent sur les terrains humides ou à eaux courantes du subalpin. Les nombreux pâturages et prairies subalpins du Val d’Illiez sont surtout constitués par l’association de la Laiche ferrugineuse et celle de la Fétuque violette Egalement présentes, les prairies plus sèches comprennent la Seslérie bleuâtre, la Laiche toujours verte, mais également bien d’autres fleurs comme le Lin des Alpes, l’Aster des Alpes et l’Edelweiss. Les prairies acidifiées par le pâturage intensif sont caractérisées par le Nard raide, une petite graminée poussant en touffes denses. C.4. Etage alpin Défini par l’absence d’arbres, cet étage s’étend au-dessus de 2300m sur l’adret. La température annuelle moyenne ne dépasse pas le 0°C et la périod e de végétation y est inférieure à 100 jours. L’importance de l’enneigement et du froid y permet seulement le développement de plantes herbacées et de quelques espèces ligneuses rampantes, comme les saules ou la Dryade à huit pétales. 8 9 Ubac : versant exposé au nord. Adret : versant exposé au sud, bénéficiant de conditions climatiques plus favorables que l’ubac.. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 14 Riche en pelouses alpines rases recelant de nombreuses espèces de fleurs, cet étage est également constitué de plantes saxicoles en touffes ou en coussinets et d’éboulis calcaires. Les pelouses alpines sont aussi souvent acidifiées par le pâturage intensif et couvertes de Nard raide. C.5. Etage nival C’est le domaine des hauts sommets, où ne poussent que des mousses, des lichens et des algues, à l’exception de rares micro-stations abritant certaines espèces de plantes à fleurs (WERNER, 1988). C.6. Milieux particuliers Zones humides Creusé dans les couches souvent imperméables du Flysch, le Val d’Illiez compte plusieurs zones humides, avec des bas-marais de pente classés d’importance nationale : celui des Moilles, près de Champoussin, est l’un des plus vastes du Valais. Il abrite 202 espèces végétales (GIUGNI, 1991). Reposoirs à bétail Encore utilisés ou désaffectés, les nombreuses étables et abris des pâturages sont entourés de sols engraissés sur lesquels pousse une flore nitrophile luxuriante et caractéristique: les grands plants rougeâtres du Rumex des Alpes y côtoient l’Ortie dioïque et l’Aconit napel. C.7. Evénements naturels Le paysage est aussi modifié périodiquement par des éléments naturels comme les avalanches, les tempêtes de foehn et les fortes précipitations, dont la violence parfois conjuguée malmène souvent des secteurs assez importants de la vallée, arrachant les arbres, provoquant des éboulements, des glissements de terrain ou des inondations. Ces événements redoutés, touchant parfois les biens des habitants, contribuent cependant aussi à ouvrir ou à rajeunir certains milieux, favorisant ainsi l’installation d’espèces pionnières et par là, le maintien d’une certaine biodiversité. D. Ressources et occupation du sol Dans le passé, les habitants de la vallée d’Illiez comptaient essentiellement sur trois ressources pour survivre: l’agriculture, le bétail et le bois. Jusqu’au XVIIIe siècle, la vallée était parsemée de champs de céréales et de légumes, qui ont disparu à cette époque, suite à l’interdiction de commercer avec l’étranger et à l’apparition de la pomme de terre. Remplacés alors par les prairies, on en distingue encore les nombreuses terrasses dans les zones où la forêt ne les a pas recouvertes, en particulier entre Monthey et Troistorrents, . L’élevage a toujours eu une grande importance dans cette vallée verdoyante. Les vaches et les moutons fournissaient le lait, le beurre et le fromage, mais aussi la graisse, le cuir, la laine. Le foin était souvent source de revenus (MAYOR R., 2000). De nos jours, le cheptel bovin est encore important, quoiqu'en nette diminution. Les races de vaches se diversifient depuis quelques années et n’occupent pas forcément les mêmes milieux. L’accroissement des troupeaux de moutons compense quelque peu la diminution du gros bétail provoquée par la situation difficile des paysans de montagne (photos 2 et 3). En été, 10% de la population active de la vallée s’occupe d’élevage, surtout pour la production de lait. Les foires de bétail ont toujours lieu et les fromages d’alpage sont très recherchés. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 15 Photos 2 et 3: Vaches d'Hérens et moutons près du village de Val-d'Illiez D.1. Prairies et pâturages Il n’existe plus de prairies sèches de basse altitude dans le Val d’Illiez. Elles ont laissé la place aux prairies grasses, aux constructions ou à la forêt (Carte R. Delarze, annexe C). Prairies de fauche de basse altitude Elles sont exploitées à raison de 2 coupes par année (foins et regains), souvent suivies d'une pâture automnale (photo 4a). Les coupes précoces pour l'ensilage et le sol régulièrement amendé à l’aide de fumier ou de purin diminuent le nombre d’espèces végétales de ces prairies Broutant dans la zone des villages dès la fin avril, les troupeaux sont progressivement montés aux alpages les plus élevés pendant l’été, suivant ainsi la pousse des herbages. Les prairies de basse altitude sont fauchées en mai et fin juillet-août, période des regains, pour assurer les réserves de fourrage pour l’hiver. Elles sont ensuite engraissées (purin, fumier). Certains prés sont d’abord pâturés en juin puis fauchés pour les regains. Photo 4a et 4b: Pré de fauche et pâturages de haute altitude à Val-d'Illiez Pâturages de haute altitude Plus haut, les alpages destinés au pâturage (photo 4b) sont souvent purinés à mi-juillet, afin de pouvoir y remettre une deuxième fois le bétail en août. Ce surpâturage transforme certains prés d’altitude en narderaies uniformes, car il favorise certaines espèces, non broutées, en facilitant ainsi leur propagation et les rendant dominantes. Cette évolution est très frappante à l’arrivée dans le pâturage entre les Cols de Cou et du Bretolet, alors que le promeneur vient de suivre un chemin de crête escarpé riche en fleurs. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 16 D.2. Industrie forestière Fortement exploitées autrefois pour le bois de chauffage, la construction des chalets, l’artisanat et la cueillette de plantes à usage divers, les forêts du Val d’Illiez représentent toujours une ressource intéressante de nos jours, quoique bien fragilisée par la politique actuelle (diminution des subventions fédérales pour l’entretien des forêts), la concurrence étrangère et les maladies affaiblissant les arbres (bostryche). Si la forêt dense a laissé la place aux pâturages boisés dans les zones les plus favorables, la vallée possède encore de grandes étendues de forêts dans les endroits trop raides pour le bétail. Elles constituent encore un moyen de protection efficace contre les avalanches et les glissements de terrain. De plus, leur capacité de rétention de l’eau et leur rôle de régulateur du climat permet de tamponner l’effet de sécheresse en été (WERNER, 1994). D.3. Voies de communication Construites sur le versant gauche de la Vièze, la route reliant Monthey à Champéry date de 1867 et la ligne de train Aigle-Ollon-Monthey-Champéry (AOMC) de 1907. Les premiers pendulaires ont été les gens de la Vallée travaillant dans les grandes industries montheysannes. Aujourd'hui encore, bien des habitants travaillent sur les grands sites chimiques et industriels de la plaine autour de Monthey, rejoints dans leurs déplacements par d'autres pendulaires. D.4. Tourisme Avec l'amélioration des voies de communications, la vallée s'est ouverte à l'industrie hôtelière et au tourisme, surtout hivernal pour l'instant, avec la création du domaine skiable des Portes du Soleil. Pendant la saison de ski, le trafic routier est très important et la gestion du parcage de véhicules provenant de toute l'Europe constitue un vrai casse-tête à Champéry et aux Crosets, nécessitant la construction d'infrastructures lourdes ayant un fort impact sur le sol et le paysage. Aujourd’hui, l’influence de la présence et des activités humaines sur le paysage est bien visible dans le Val d’Illiez. Les routes liées à l’exploitation forestière et agricole coupent les flancs des montagnes. Sur les hauteurs, les stations d'arrivée et les pylônes des installations de remontées mécaniques se voient loin à la ronde. Les prairies de fauche entourent les villages de la vallée. Plus haut, au-dessus du dernier ruban forestier, le domaine de l’alpage occupe toute la partie supérieure de l’adret de la vallée, de Troistorrents au Col de Cou. La fauche et l’engraissement des prés modifient la couverture de la végétation et peuvent diminuer sa diversité, de même que le pâturage. Par contre, cette dernière pratique contribue à maintenir des milieux ouverts, à entretenir les pâturages boisés encore nombreux et à freiner l’expansion de la forêt (photos 5a et 5b). Photos 5a et 5b: Paysages de l'adret et de l'ubac, en-dessus de Val-d'Illiez ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 17 3.1.2. Cartes de végétation du Val d’Illiez Les recherches entreprises auprès de botanistes de la Murithienne (Société valaisanne des sciences naturelles) d'une part, et des Services cantonaux de l'Agriculture et des Forêts et Paysage d'autre part, ont permis de constater qu’il n’existe pas de cartes de végétation récentes pour le Val d’Illiez. Les derniers relevés concernent des milieux précis comme les bas-marais (GUIGNI G., 1991), les prairies valaisannes (DELARZE R.,1983-1985) ou des zones incluses dans un projet particulier comme la CEP (Conception Evolutive du Paysage) du Val d’Illiez (Bureau DROSERA 2004) (Annexe C). 3.1.3. Fiches d’exigences écologiques des néophytes envahissantes Pour établir une liste des espèces de néophytes envahissantes susceptibles d'être présentes dans le Val d'Illiez ou de s'y installer, il importe de connaître leurs exigences écologiques. Sur la base des fiches et cartes de répartition des espèces sur Liste noire du CPS/SKEW et de recherches sur Internet, des fiches d’exigences écologiques des espèces de néophytes de la Liste noire ont été créées, avec indications de la situation 2006 dans le Chablais et le Val d’Illiez (Annexe A). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 18 3.1.4. Etablissement d’une liste potentielle des espèces pour le Val d’Illiez Le Val d’IlIiez fait partie des Alpes septentrionales, comme mentionné plus haut. 14 espèces de la Liste noire sur 20 y sont signalées actuellement, avec des populations d’importance variable. Les données actuelles sur la biologie et la répartition des néophytes en Suisse, regroupées dans les fiches d'exigences écologiques (Annexe A), et combinées à la biogéographie du Val d’Illiez et à son degré d’anthropisation, nous permettent d’établir une liste potentielle de 12 espèces susceptibles d'y être déjà présentes ou de s'y installer. (Tableau 2 en gras). Par contre, théoriquement, les conditions actuelles ne semblent pas favorables à la présence d’autres néophytes signalées dans les Alpes septentrionales, comme les espèces liées aux stations sèches, ensoleillées ou chaudes de basse altitude, bénéficiant d’hivers doux, comme l’Ailante et l’Armoise des frères Verlot. Liste noire (CPS, 09.08.2006) Nom scientifique Nom français Présence dans les Alpes sept. Ailanthus altissima Ambrosia artemisiifolia Artemisia verlotiorum Buddleja davidii Heracleum mantegazzianum Impatiens glandulifera Reynoutria japonica Reynoutria sachalinensis Rhus typhina Robinia pseudoacacia Rubus armeniacus Senecio inaequidens Solidago canadensis Solidago gigantea Ailante, faux vernis du Japon Ambroisie à feuilles d’armoise Armoise des frères Verlot Buddléa de David Berce du Caucase Impatiente glanduleuse Renouée du Japon Renouée de Sachaline Sumac Robinier faux-acacia Ronce d’Arménie Séneçon du Cap Solidage du Canada Solidage géant x x x xx x xx xxx ? x xx xxx x xxx xxx Watch List 6 espèces sur 14 sont recensées à ce jour dans les Alpes septentrionales. Nom scientifique Nom français Bunias d’Orient Bunias orientalis Cornus sericea Cornouiller soyeux Elodea canadensis Elodée du Canada Helianthus tuberosus Topinambour Sedum spurium Orpin bâtard Senecio rupestris Séneçon des rochers (CPS, 09.08.2006) Présence x x x x x x Tableau 2 : Espèces de la Liste noire et de la Watch List signalées dans les Alpes septentrionales En gras: espèces pouvant être présentes dans le Val d'Illiez Présence : xxx Très fréquent xx Fréquent, x Plutôt rare Remarque: Ce travail n’inclut pas une recherche active d’espèces de la Watch List, qui seront néanmoins signalées en cas d’observation. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 19 3.1.5 Comparaison de la liste potentielle avec les données CPS Liste potentielle Nom Données des cartes de répartition CPS/CRSF (état 2006) Présence signalée dans le Chablais Présence dans les Alpes septentr. Présence signalée dans le Val d’Illiez Ambroisie x oui, après 1994 non Buddléa de David xx oui, après 1994 oui Berce du Caucase x oui, après 1994 non Impatiente glanduleuse xx oui, dans atlas 1982* oui, dans atlas 1982* Renouée du Japon xxx oui, après 1994 oui, après 1994 Renouée de Sachaline ? oui, après 1994 oui, après 1994 Robinier faux-acacia xx oui, après 1994 non Ronce d'Arménie xxx non non Séneçon du Cap x non non Solidage du Canada xxx oui, après 1994 oui, après 1994 Solidage géant xxx oui, après 1994 oui, après 1994 x oui, après 1994 non Sumac Tableau 3: Comparaison de la liste potentielle avec les données CPS/CRSF pour la région *Atlas 1982: atlas de détermination Welten et Sutter 1982. Présence : xxx Très fréquent xx Fréquent, x Plutôt rare Rappelons que le travail de terrain effectué lors de cette recherche a pour but de confirmer ou non la présence d'espèces déjà signalées dans le Val d’Illiez (tableau 3 ), d’en signaler de nouvelles, et d'en préciser la répartition. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 20 3.1.6. Milieux et carte de répartition potentielle pour le Val d'Illiez La liste des néophytes susceptibles d'être présentes dans la région étant établie, nous pouvons affiner notre recherche en dressant un tableau des types de milieux favorables aux différentes néophytes de la liste potentielle, milieux définis dans les fiches du CPS (tableau 4). Nom Effets* Ambroisie Buddléa de David Berce du Caucase Impatiente glanduleuse Renouée du Japon Renouée de Sachaline Robinier faux-acacia Ronce d'Arménie Séneçon du Cap Solidage du Canada Solidage géant Sumac GL V GV VD VD VD V V VL L V (G) V V, G Groupe écologique** 3 3 7 7 7 5,7 1 3 3 3 5 3 Type de milieu*** 7, 8, 9 2, 7 2, 7 2 2, 5, 7 2, 5, 7 4, 5, 6, 7 5, 6, 7 7, 8, 9 4, 7 2, 4, 7 5, 7 last modified 13.01.2006 - © by CPS-SKEW Tableau 4: Types de milieux sensibles aux espèces de la liste potentielle *Effets: D Déstabilise les sols, accélère l'érosion G Nocif pour la santé humaine H S'hybridise avec une espèce indigène L Adventice de surfaces cultivées V Se répand au détriment d'espèces indigènes ** Groupes écologiques d'après E. Landolt 1991 et Moser et al. 2002 1 Plantes forestières 2 Plantes de montagne 3 Plantes pionnières de basse altitude 4 Plantes aquatiques 5 Plantes de marais 6 Plantes de prairie maigre (sèche ou à humidité temporaire) 7 Mauvaises herbes ou rudérales 8 Plantes de prairie grasse En rouge, les groupes écologiques propres aux 12 espèces de néophytes recherchées. *** Types de milieux d'après Delarze et al. 1998 1 Eaux libres 2 Végétation des rivages et des lieux humides 3 Glaciers, rochers, éboulis, graviers 4 Pelouses, prairies 5 Lisières, mégaphorbiées, broussailles 6 Forêts 7 Végétation pionnière des endroits perturbés par l'homme (milieu rudéral) 8 Plantations, champs, cultures 9 Milieux construits En vert, les types de milieux sensibles aux 12 espèces de néophytes recherchées. Comme il n’existe pas de carte de végétation pour le Val d'Illiez, il est difficile d’établir une carte de répartition potentielle en fonction des types de milieux***. Nous pourrions nous baser sur la carte des entités paysagères de la CEP du Val d'Illiez (Annexe C) et sélectionner certains types de paysage comme territoire potentiel pour les néophytes, mais la carte est trop peu précise quant aux types de milieux (il manque notamment ceux touchant les cours d'eau, les endroits humides et la végétation pionnière). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 21 Il faut relever que des cartes réalisées à partir de modèles existent pour quelques néophytes. Deux diplomants de l' UNIL (C. Benetollo et N. Monico, 2003), ont réalisé des cartes d'habitat potentiel pour 3 espèces de la Liste noire (Ambrosia artemisiifolia, Heracleum mantegazzianum, Senecio inaequidens), en utilisant l'Analyse Factorielle de Niche Ecologique (ENFA). Un groupe de recherche de l'EPFL a repris ce travail en y appliquant des modèles Systèmes d'Information Géographique (SIG) permettant d'actualiser régulièrement les paramètres 10 écogéographiques et d'occupation du sol . 3.1.7. Contacts ● L’Office d’agro-écologie du Service de l’Agriculture de l’Etat du Valais, à Sion. Responsable du dossier néophytes, il possède, pour l’instant, des données cartographiques lacunaires pour ces plantes en Valais. Il est question d’une création prochaine d’un groupe Néophytes, chargé de rendre un rapport de la situation aux autorités, et comprenant les Service de l’agriculture, Service Forêts et Paysage, Service des cours d’eau et Service de la Santé. Liste noire cantonale Service concerné Espèces cibles ○ Service de l’agriculture Ambroisie, berce du Caucase, renouée du Japon, avec priorité aux zones protégées Buddléa, séneçon du Cap, robinier (murs de vignes à Martigny) Ambroisie ○ Service Forêts et Paysage ○ Service de la Santé : Watch List cantonale Espèces à surveiller Vergerette du Canada (vignes), Aster noviibelgi ● Le Centre du Réseau Suisse de Floristique (CRSF), basé à Genève. Les responsables du CRSF ont fourni une extraction de leur base "Néophytes" concernant le Chablais (région 505 de l’Atlas Welten et Sutter 1982) de données 3.2. Recherche botanique sur le terrain 3.2.1. Périmètre et zones d’étude L’étude du Val d’Illiez dans son entier n’entrant pas en ligne de compte pour cette présente étude, nous avons choisi comme territoire témoin celui de la commune de Val-d’Illiez. Comme la surface de cette commune est très importante, notre recherche a porté prioritairement sur les milieux particulièrement sensibles à ces espèces, et sélectionnés plus haut (tableau 4): Milieu 2 Milieu 4 Milieu 5 Milieu 6 Milieu 7 Milieu 8 Milieu 9 Végétation des rivages et des lieux humides Pelouses, prairies Lisières, mégaphorbiées, broussailles Forêts Végétation pionnière des endroits perturbés par l'homme (milieu rudéral) Plantations, champs, cultures Milieux construits 10 (Séminaire SIG, février 2005 E.Kermisch, M.Mason, D.Pasche, P.Verdannet, Plantes invasives et SIG groupe) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 22 Ces milieux, généralement les premiers touchés, se situent dans les zones suivantes de la commune: ● Milieux construits: Village de Val-d’Illiez, groupes d’habitations en dehors du village, bains thermaux. Nous avons sillonné plusieurs fois la zone du village, les secteurs Play, Praby, Buchelieuleles Bains, Fayot, ainsi que les routes et chemins reliant ces secteurs. ● Voies de communication: Presque toutes les routes de la commune, ainsi qu'une bonne partie des chemins pédestres de l'étage montagnard ont été parcourus (voir les tracés sur les cartes de répartition), de même que les rails de la ligne Aigle-Ollon-Monthey-Champéry (AOMC). ● Milieux rudéraux: les gravières, décharges et chantiers connus ont été inspectés. ● Cours d'eau: Le cours de la Vièze a fait l'objet de toute notre attention. Ses deux rives ont été parcourues à pied (mouillé parfois!) depuis Le Grand-Paradis, à Champéry, jusqu'à la limite avec Troistorrents. Quelques secteurs trop dangereux ont été observés de haut dans la mesure du possible. Les arrivées des affluents ont également été étudiées, ainsi que des portions de leur cours en amont, surtout au niveau des croisements avec la route. ● Bas-marais de Champoussin: Classé d'importance nationale, il n'a pas été parcouru, mais observé depuis les chemins pédestres. ● Prés et lisières de forêts: Leur surface étant beaucoup trop étendue, seules les zones visibles depuis les routes et sentiers ont été examinées. ● Quelques parcours sur les communes de Champéry et Troistorrents : Nous avons élargi les recherches aux communes voisines, pour évaluer la situation en amont et en aval de Val-d’Illiez. Les observations des informateurs, toujours vérifiées, ont été intégrées à ces résultats. 3.2.2. • • • • • • • • • Matériel Carte nationale de la Suisse au 1: 25'000, N°1304 Val-d’Illiez 11 Cartes de relevé au 10'000, prises sur le site ecoGIS GPS pour coordonnées et altitude, recoupées ensuite avec les données ecoGIS Appareil photo numérique Jumelles pour balayer les zones difficiles d’accès Carnet de notes, stylos Fiches CPS d’identification Guide de détermination (Flora Helvetica 2000) Sacs plastiques pour une éventuelle identification ultérieure d’une plante 3.2.3. Méthode La recherche de plusieurs espèces décalées du point de vue de la phénologie s’avère fastidieuse sur un grand périmètre. Pour faciliter et optimiser la recherche, les dates et parcours des relevés ont été décidés en fonction : • des stades de développement les plus visibles de loin des espèces recherchées, en guettant successivement, d’avril à septembre 2006 : o les jeunes feuilles vert tendre des renouées du Japon et de Sakhaline o les grappes de fleurs blanches du robinier faux-acacia o les grandes ombelles à fleurs blanches de la berce du Caucase o les fleurs roses de l’impatiente glanduleuse o les fleurs roses de la ronce d'Arménie o les fleurs jaunes des solidages géante et du Canada. 11 ecoGIS (site de l'OFEV): outil pour des requêtes interactives de données environnementales et leur visualistion (www.ecogis.admin.ch). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 23 Pour les plantes de plus petite taille, l’emploi de bonnes lunettes a remplacé les jumelles pour repérer les capitules jaunes du séneçon du Cap et les inflorescences caractéristiques de l’ambroisie. • de l’altitude : o Les premiers relevés ont eu lieu dès avril dans les zones de basse altitude et autour du village, pour observer les jardins, les prés de fauche et les pâturages avant la première coupe. o Les relevés ultérieurs se sont déplacés progressivement plus haut, en suivant la pousse de la végétation. o Les zones sensibles de basse altitude ont été inspectées plusieurs fois, les zones d’altitude (en dessus de 1200m) une seule fois. La recherche ne s’est toutefois pas limitée à la liste potentielle pour le Val d’Illiez. Toutes les espèces sur Liste noire et Watch List étaient identifiables sur le terrain par l’observatrice. 3.2.4. Informateurs Pour assurer une meilleure couverture du territoire de la commune, l’auteur a pu compter sur l’aide de six habitants de Val-d’Illiez, choisis pour leurs connaissances des plantes et leurs activités(Annexe D). Toutes ces personnes ont accepté "d’ouvrir l’oeil" pendant leurs heures de travail ou de loisirs et de signaler la présence de néophytes envahissantes. Après une discussion individuelle sur la problématique de ces plantes, chacun des informateurs a reçu les Fiches CPS de 11 espèces sur 12 de la liste potentielle (écartée: la ronce d'Arménie, trop difficile à identifier), ainsi qu’une photocopie de carte au 25'000 du Val d’Illiez, pour noter les observations. 3.2.5. Recherche des stations de l’extraction CRSF dans le Val d’Illiez Les 2 données du CRSF signalées à Val d'Illiez ont fait l'objet d'une recherche sur le terrain, pour vérifier si elles existaient toujours ou non. 3.2.6. Etablissement des relevés des espèces présentes Les relevés ont été effectués sur la base des indications des bordereaux de saisie du CRSF: Nom de la plante, nom de l'observateur, date, localité, nom de la station, altitude, coordonnées GPS, type de milieu, abondance (Annexe E). 3.2.7. Etablissement des cartes de répartition des espèces présentes Le territoire de la commune et quelques zones limitrophes avec les communes voisines ont été découpés en 16 secteurs relevables sur une carte au 10'000. Ces cartes ont été créées à partir des pages "accès public" du site ecoGIS. 3.2.8. Création d’une base de données Une base de données Excel a été établie suivant les recommandations du CRSF. Cette base de données est destinée à être transmise au CRSF et au Service valaisan d'agro-écologie à Sion, dans le but de compléter les données sur le plan cantonal et suisse (Annexe F). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 24 3.3. Enquêtes Le deuxième volet de ce travail de diplôme consistait en une approche de la problématique des néophytes par le biais d'enquêtes auprès de différents groupes d'habitants de Val-d'Illiez. Ces enquêtes doivent être considérées comme un complément aux relevés botaniques faisant l'objet de ce diplôme. Ce complément permet une première évaluation de la situation, mais devrait faire l'objet d'une étude ultérieure plus poussée. Une enquête auprès des propriétaires de jardin était prévue pour évaluer leur degré d'information par rapport aux néophytes envahissantes qu'ils pouvaient posséder chez eux et leur manière de les contrôler . Un sondage préalable auprès d'une dizaine de personnes a démontré que ce sujet était totalement inconnu, sauf des personnes concernées professionnellement. L'enquête a été abandonnée. 3.3.1. Enquête auprès de différents services communaux concernés par la problématique des néophytes Cette enquête avait plusieurs buts: • Evaluer le degré d'information des différents acteurs locaux par rapport à la problématique des néophytes • Apporter une information adéquate si nécessaire • Obtenir des renseignements sur d'éventuelles observations ou une gestion déjà mise en œuvre • Solliciter une collaboration en cas de d'informations Cette enquête se présentait sous forme d'un entretien non directif, avec explication du travail de recherche, fiches CPS pour les photos de plantes, carte au 25'000 du Val d'Illiez pour noter des observations sur place, et informations sur les effets néfastes de certaines néophytes. Les plantes prioritaires pouvaient varier d'un service à l'autre, l'accent étant mis sur les effets néfastes possibles dans le domaine d'activité des uns et des autres. Les services communaux suivants ont été contactés: • • • • Le Triage forestier de la Vallée (bûcherons) Le Service d’entretien des routes (cantonniers) La Commission de construction et d’aménagement du territoire Le Service des affaires agricoles 3.3.2. Enquête auprès des médecins de la région Un courrier a été adressé aux médecins généralistes et dermatologues du Chablais, ainsi qu'au Service des urgences de l'Hôpital du Chablais, avec: • • Une lettre d’information sur les néophytes et le problème de santé publique posé par certaines d’entre elles. Une demande de renseignements pour d’éventuels cas de consultation dus à l’ambroisie et à la berce du Caucase(Annexe G). 3.3.3. Enquête dans les jardineries de la région Une enquête dans les jardineries du Valais central et du Chablais a été menée de pair avec Natacha Junod, horticultrice, au printemps 2006, dans le but d'établir quelles espèces de néophytes de la Liste noire et de la Watch List étaient encore vendues dans cette région (Annexe H). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 25 4. Résultats 4.1.Résultats du travail botanique 4.1.1. Recherche des stations signalées par le CRSF dans le Val d’Illiez L'extraction de la base de données du CRSF concernant le Val d'Illiez mentionnait 2 observations sur la commune de Val-d'Illiez, plus précisément à la gare, en 2003: - une renouée du Japon . Les coordonnées sont les mêmes que celles trouvées en 2006 pour le plant dans le jardin de la Cure qui jouxte la gare. Il s'agit donc du même plant. - un solidage du Canada. Il n'a pas été retrouvé en 2006. Les bords des rails sont traités au désherbant. 4.1.2. Relevés des espèces présentes Les randonnées sur le terrain ont permis de découvrir 60 stations de néophytes sur la commune de Val-d'Illiez. Il faut toutefois noter qu'après quelques semaines d'essai, 3 espèces de néophytes sur notre liste potentielle n'ont finalement pas fait l'objet de relevés: La Ronce d'Arménie La recherche de la ronce d'Arménie s'est révélée trop fastidieuse et délicate pour une personne non-botaniste, en raison de sa discrétion et du risque de confusion avec d'autres espèces (hybridation). Le Solidage du Canada et le Solidage géant (photo 6) L'époque de floraison des Solidages du Canada et géant s'est révélée trop tardive (fin aoûtseptembre) pour en faire un recensement aisé et un relevé corrects dans les temps impartis pour l'étude. Les observations de début septembre confirment néanmoins que ces solidages exotiques sont présents sur la commune, en petites stations, presque toujours proches des jardins. Photo 6: Solidages échappés d'un jardin à Val-d'Illiez La carte de répartition CRSF, identique pour les 2 espèces de Solidages, montre qu'ils sont déjà signalés dans le Val d'Illiez. Sur le plan suisse , ils sont tellement répandus qu'il n'est plus question de les éradiquer, mais d'essayer de les contrôler dans certains milieux particulièrement importants pour la biodiversité (réserves). Les tableaux suivants concernent donc la répartition de 9 espèces de la liste potentielle: ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 26 Nom Berce du Caucase Stations à Val-d'Illiez Nb total/ par milieu 0 23 3 3 15 2 1 1 Impatiente glanduleuse 9 Renouée du Japon 20 Renouée de Sachaline Sumac 0 2 Robinier faux-acacia 5 Séneçon du Cap 0 Ambroisie Buddléa Milieux des stations à Val-d'Illiez Milieux CPS* Milieu 2 Milieu 4 Milieu 7 Milieu 9 Milieu 2 Rivages et lieux humides Pelouses, prairies Milieux perturbés (rudéraux) Milieux construits Rivages et lieux humides 1 8 1 8 8 2 1 Milieu 2 Milieu 5 Milieu 2 Milieu 4 Milieu 7 Milieu 8 Milieu 9 Rivages et lieux humides Lisières, haies Rivages et lieux humides Pelouses, prairies Milieux perturbés (rudéraux) Plantations, jardins Milieux construits 1 1 2 3 Milieu 7 Milieu 8 Milieu 5 Milieu 7 Milieux perturbés (rudéraux) Plantations, jardins Lisières, haies Milieux perturbés (rudéraux) 7, 8, 9 2, 7 2, 7 2 2, 5, 7 2, 5, 7 5, 7 4, 5, 6,7 7, 8, 9 Tableau 5 : Répartition des plantes néophytes observées en fonction du milieu En regroupant les observations par milieu, nous pouvons déterminer quels sont les milieux les plus touchés par les néophytes à Val-d'Illiez (Tableau 6) . Type de milieu Milieu 2 Milieu 4 Milieu 5 Milieu 7 Milieu 8∗ Milieu 9 Nombre de stations Rivages et lieux humides Pelouses, prairies Lisières, haies Milieux perturbés (rudéraux) Plantations, jardins Milieux construits 6 11 10 27 3 3 Total 60 Tableau 6: Total des observations en fonction du milieu Milieu 8∗: Plants manifestement sauvages dans les jardins 4.1.3. Cartes de répartition des espèces présentes Les cartes suivantes ont été créées: - ECOFOC Assemblage des cartes de secteur, avec limites de la commune Carte de tracé des zones couvertes par l'étude 2006 Cartes de répartition au 1:10'000, par secteur et par espèce Cartes de répartition au 1:10'000, par secteur avec toutes les espèces présentes Carte de hotspots au 1:15'000 Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 27 Plantes néophytes dans le Val d'Illiez Assemblage des cartes pour la commune de Val-d'Illiez x1y1 x2y1 x3y1 x4y1 x1y2 x2y2 x3y2 x4y2 x1y3 x2y3 x3y3 x4y3 x1y4 x2y4 x3y4 x4y4 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25, PK100; VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Limites de commune Cartes suivantes: cartes de secteur • Les 16 cartes de secteur se recoupent. Les stations peuvent donc être indiquées sur 2 cartes différentes, mais ne sont comptabilisées qu'une fois! • Une station importante peut être représentée par 2, voire 3 points. Le nombre total de points/espèce peut donc être supérieur au nombre total de stations/espèce indiqué dans le tableau 5. • Seuls les secteurs avec observations de néophytes sont reproduits sur des cartes au 10'000. • L'assemblage de cartes est prévu pour une étude ultérieure touchant les zones plus hautes et Champéry. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 28 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Tracé des zones couvertes par l'étude 2006 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:20'000 Légende Chemins et routes parcourus Zones quadrillées Limites de commune ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 29 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) Secteur Buchelieule-Bains © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) carte x3y1 Echelle 1:10'000 Légende Robinier faux-acacia 5 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 30 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Buddléa (Buddleja davidii) Secteur Buchelieule-Bains © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) carte x3y1 Echelle 1:10'000 Légende Buddléa 18 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 31 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Renouée du Japon (Reynoutria japonica) Secteur Buchelieule-Bains © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) carte x3y1 Echelle 1:10'000 Légende Renouée du Japon 12 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 32 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera) Secteur Buchelieule-Bains © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) carte x3y1 Echelle 1:10'000 Légende Impatiente glanduleuse 2 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 33 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Toutes les espèces Secteur Buchelieule-Bains carte x3y1 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:10'000 Légende Buddléa 18 stations Complexe des bains thermaux Renouée du Japon 12 stations Ancienne gravière Robinier faux-acacia 5 stations Impatiente glanduleuse 2 stations ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 34 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Buddléa (Buddleja davidii) Secteur Village-Play Prabys © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) carte x3y2 Echelle 1:10'000 Légende Buddléa 5 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) Zone de recoupement des cartes ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 35 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Sumac (Rhus typhina) Secteur Village-Play Prabys carte x3y2 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100 ;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:10'000 Légende Sumac 2 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) Zone de recoupement des cartes ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 36 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Renouée du Japon (Reynoutria japonica) Secteur Village- Play Prabys carte x3y2 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:10'000 Légende Renouée du Japon 5 stations Les 4 points du haut (vert clair) sont situés dans la zone de recoupement des cartes, signalée par un trait Ils ont déjà été comptés en page 31. Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 37 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera) Secteur Village- Play Prabys © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100 ;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) carte x3y2 Echelle 1:10'000 Légende Impatiente glanduleuse 7 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) Zone de recoupement des cartes ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 38 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Toutes les espèces Secteur Village Play Prabys carte x3y2 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:10'000 Légende Buddléa 5 stations Renouée du Japon 5 stations (les 4 en du haut ont été comptées en p.33) Sumac 2 stations Impatiente glanduleuse 7 stations Zone de recoupement des cartes ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 39 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) Secteur Champoussin-Délifrête © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) carte x2y1 Echelle 1:10'000 Légende Berce du Caucase 1 station Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 40 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Toutes les espèces Secteur Draversa x3y3 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100 ;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:10'000 Légende Renouée du Japon 1 station Impatiente glanduleuse 1 grande station Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) Zone de recoupement de cartes Pour des raisons de lisibilité, ces 2 stations sont hors de la carte des hotspots p. 43 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 41 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Renouée du Japon (Reynoutria japonica) Secteur Les Crosets carte x1y3 © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:10'000 Légende Renouée du Japon 2 stations Description détaillée des stations dans la base de données (Annexe F) Pour des raisons de lisibilité, ces 2 stations sont hors de la carte des hotspots p. 43 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 42 Néophytes envahissantes sur la commune de Val-d’Illiez Carte de répartition 2006 Toutes les espèces Hotspots © 2003-2006 OFEV, OFS © 2004 OFT, INFOPLAN-ARE, CFF PK25,PK100;VECTOR25, VECTOR100 © Swisstopo (DV033577) Echelle 1:15'000 Légende Buddléa Renouée du Japon Robinier faux-acacia Complexe des Bains thermaux Berce du Caucase Ancienne gravière Sumac Impatiente glanduleuse ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 43 4.1.4. Base de données Un total de 77 observations récoltées de Monthey à Champéry, dont 60 à Val-d'Illiez, ont été insérées dans la base de données destinée à être transmise au CRSF et au Service valaisan d'agro-écologie à Sion. Une partie d'entre elles leur a déjà été transmise (Annexe F). 4.2. Résultats des enquêtes 4.2.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés par la problématique des néophytes Le Triage forestier de la Vallée (bûcherons) Le responsable des forestiers est très sensibilisé à la problématique des plantes exotiques envahissantes. Il a suivi un cours sur ce sujet dans le cadre de son travail et a fait paraître, dans le trimestriel local "Le Val-d'Illien" d'octobre 2005, un article d'information et de mise en garde, accompagné de conseils pour la gestion des déchets. Cet article signalait 2 stations d'ambroisie (Annexe I) . Le Service d’entretien des routes (cantonniers) Les cantonniers ne connaissent pas les néophytes envahissantes et n'ont reçu aucune directive à ce sujet. Ils coupent les plants de buddléas assez jeunes à la débroussailleuse, mais laissent les plus anciens. Ils nous ont signalé la station de Berce du Caucase après l'avoir reconnue sur la photo, pendant l'entretien. La Commission de construction et d’aménagement du territoire Des 7 membres de la commission, dont l'auteur fait partie, 2 personnes avaient déjà entendu parler des néophytes. Pour les 4 autres, c'était la premières fois. Lors d'une tournée sur le terrain en automne passé, certains membres avaient eu l'occasion de voir les buddléas et renouées vers la Vièze avec l'auteur. L'information a porté en priorité sur les plantes posant un problème de santé (ambroisie, berce du Caucase) ou pouvant se trouver sur les chantiers (ambroisie, renouée du Japon, buddléa), avec lecture d'une fiche de gestion des CFF portant sur la Renouée, capable de percer le bitume et les infrastructures en béton. La présence d'un plant de renouée du Japon dans le jardin de la Cure, à quelques mètres du chantier du nouveau giratoire, devisé à quelques millions, a impressionné et inquiété la commission. Son sort sera rapidement scellé après discussion et accord du curé! Le Service des affaires agricoles Aucun problème concernant la Berce du Caucase et la Renouée du Japon n'a été signalé au responsable des affaires agricoles, alors même que des jeunes plants de ces 2 espèces ont été trouvés dans certains prés, sous forme de refus partiellement broutés. Un autre entretien a eu lieu avec l'un des rares paysans de Val-d'Illiez possédant des champs à Monthey. Ses champs d'orge et de maïs, destinés à l'ensilage pour son bétail, sont moins sujets à une contamination par l'ambroisie que ceux de tournesol. De plus, beaucoup de champs de plaine sont suivis et traités par des spécialistes phytosanitaires de CIMO, l'une des branches de Novartis, établie à Monthey. Les risques de contamination et de transport de graines sont donc assez faibles dans ce cas. En revanche, la question des compléments alimentaires sous forme de graines n'a pas été abordée. 4.2.2. Enquête auprès des médecins de la région sur d'éventuels cas liés à l'ambroisie ou à la berce du Caucase Les médecins de premier recours (généralistes, urgentistes, pédiatres) et quelques spécialistes choisis (pneumologues, dermatologues, ophtalmologues) du Chablais ont été interrogés par courrier ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 44 ou e-mail sur la survenue de problèmes médicaux liés à l’Ambroisie ou à la Berce du Caucase (Annexe G). Sur 36 médecins interrogés, 12 (33%) ont répondu, 9 (25%) par écrit et 3 (8%) oralement . Les réponses reçues témoignent d’une sensibilisation aux risques médicaux liés à ces plantes, voire d’un intérêt personnel marqué. Seuls 3 médecins confirment avoir diagnostiqué de très rares patients victimes de contacts avec la Berce ; l’un des médecins indique que le dernier cas de lésions dû à la Berce remonte à environ 10 ans. Aucun cas de sensibilisation à l’Ambroisie n’est rapporté dans la région, mais un pneumologue s’interroge sur l’indication à une recherche plus ciblée. 4.2.3. Enquête dans les jardineries de la région Les résultats de l'enquête (Annexe H) montrent que les espèces suivantes sont encore en vente dans les jardineries de Sierre à Aigle: Liste noire Buddléa de David Cerisier tardif Chèvrefeuille du Japon Renouée du Japon Robinier Solidage Sumac Buddleja davidii Prunus serotina Lonicera japonica Reynoutria japonica Robinia pseudoacacia Solidago sp. Rhus typhina Watch List Laurier–cerise Prunus laurocerasus ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 45 5. Analyse des résultats 5.1. Travail botanique 5.1.1 Relevés et cartes de répartition des espèces présentes L'analyse des relevés et cartes de répartition nous permet de dresser un bilan de la situation concernant les néophytes envahissantes suivantes: 1. Ambroisie à feuilles d'armoise (Fiches de description: Annexe A) Ambrosia artemisiifolia Photo 7: Ambroisie dans un jardin à Val-d'Illiez (2004) Photo 8: Jeune plant d'ambroisie à Monthey (2006) Danger pour la santé Cette espèce est très allergène: 5 grains de pollen par m3 suffisent à déclencher des troubles respiratoires chez les sujets sensibles. Elle est présente sur le territoire suisse et se répand rapidement. Un bulletin spécial de Météosuisse renseigne sur les quantités de pollen d'ambroisie dans l'air de juillet à octobre. La lutte contre cette espèce représente une priorité sur le plan de la santé publique. Les coûts de santé et de lutte sont très élevés dans de nombreux pays. Aucune présence de cette espèce n'a été observée ou signalée sur la commune de Val-d'Illiez à la fin du travail sur le terrain (mi-septembre 2006). Les divers chantiers de la commune ont été inspectés par l'un des observateurs(G. Gex-Fabry). Des recherches répétées sur les 2 lieux d'observation de 2005 (Carrière et abords d'un chalet: annonce du Triage forestier) se sont révélées négatives. Ces deux endroits renferment par contre différentes espèces d'armoises, dont les populations semblent augmenter dans le Val d'Illiez. Ces espèces peuvent être confondues avec de l'ambroisie. A Monthey par contre, une inspection des sites d'ambroisie déclarés au CRSF a permis de découvrir, en août, 3 petits plants tardifs vers le stand de tir des Ilettes, alors que la zone avait été traitée en avril 2006 (photo 8). Ces 3 plants étaient suivis dans le cadre d'une étude de phénologie. Il était prévu de les arracher juste avant le stade critique pour le voisinage (pollen), mais ils ont été piétinés par les quelque 100 participants à la nuit des chauves-souris! En été 2004, le jardin de l'auteur, à Val-d'Illiez, s'est "enrichi" d'un unique plant d'ambroisie, poussant dans les dahlias, juste sous la mangeoire à oiseaux (photo 7)! Ce spécimen a été photographié puis arraché dans les règles de l'art: sac poubelle, masque de ski et gants en plein été! ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 46 2. Buddléa de David (Fiches de description: Annexe A) Photo 9: Buddléa naturalisé en zone village Buddleja davidii Photo 10: Buddléas en bordure de la Vièze Danger pour l'environnement Le Buddléa, ou arbre à papillons, est toujours vendu pour ses belles grappes de fleurs mauves ou roses attirant de nombreux papillons. Les acheteurs pensent souvent bien faire en offrant une nouvelle source de nectar, favorisant ainsi ces insectes. Cet arbuste n’offre par contre pas de nourriture à leurs chenilles. Ses graines très nombreuses (3 millions par plant) essaiment rapidement dans des milieux naturels où cette plante pionnière, se propageant par ses graines et ses stolons, concurrencera puis étouffera la flore pionnière indigène par ses peuplements très denses, privant ainsi bien des espèces animales de leurs plantes nourricières. Ses colonies monospécifiques empêchent l’accès aux cours d’eau. Lors de crues, les plants, superficiellement enracinés, sont facilement emportés, formant des embâcles et provoquant l’érosion des berges. Les buddléas cultivés à Val-d'Illiez sont assez nombreux dans les jardins et souvent en limite de propriété. Seuls les plants manifestement naturalisés ont été pris en compte (photo 9). Les milieux rudéraux sont les plus touchés avec 16 observations sur 23 (Tableau 6): les buddléas ont colonisé des bords de routes non goudronnées (photo 10) et les lisières de forêts qui les longent, les abords d' un pont, la carrière, le chantier des Bains et des dépôts de chantier (matériel et véhicules). Les milieux humides viennent ensuite avec 3 observations: on trouve des buddléas sur les berges herbeuses et les enrochements des rives de la Vièze, ainsi qu'en lisière de forêt bordant cette rivière. Les prés sous le village renferment 3 stations en aval des chalets. Enfin, 2 plants ont été observés en milieux construit, en l'occurrence dans un vieux mur jointoyé et à la base d'un mur gunité (béton projeté). L'importance des stations (abondance) reste faible: il s'agit en général d'individus isolés, sauf dans la zone près de la Vièze en aval des Bains, où la route longeant la rivière sur la rive gauche est bordée d'environ 30 arbustes, dont les plus anciens sont penchés au-dessus du cours d'eau. Sur la rive droite, sans route, 3 vieux plants ancrés dans les enrochements résistent aux crues à l'arrivée d'un affluent. Plus en aval, en forêt, les abords du petit pont du torrent de Fayot marquant la limite de la commune abritent 16 plants, dont certains sont déjà vieux. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 47 3.Berce du Caucase (Fiches de description: Annexe A) Photo 11: Berce géante au Lisa Heracleum manteggazianum Photo 12: Jeune berce en bord de pré à Champéry Plantée depuis 2 siècles déjà dans les jardins botaniques européens pour sa taille gigantesque, cette impressionnante Ombellifère s’en est souvent échappée. Elle est aussi cultivée par des particuliers. Dangers Environnement Ses peuplements denses font disparaître les plantes indigènes par étouffement et manque de lumière. Il y a risque de pollution génétique de la Berce des prés par hybridation. Elle peut provoquer l'eutrophisation des rives et du lit des cours par dépôt de matière organique morte et augmenter le risque d’érosion des berges. Sa propagation efficace et rapide est un grand danger: une plante produit jusqu'à 10'000 graines, qui gardent dans le sol leur pouvoir de germination jusqu'à 7 ans. Les graines sont disséminées par le vent sur de courtes distances (entre 10 et 100m), par les cours d'eau, par les animaux . Santé Le suc de la plante contient une substance phototoxique, la furanocoumarine, qui provoque des brûlures cutanées (cloques) après un contact suivi d’une exposition au soleil. Selon le degré des brûlures et les effets secondaires (fièvre, troubles de la circulation, etc.) il est conseillé de consulter un médecin. Economie agricole La sécrétion de toxines peut rendre impropres des champs entiers. La Berce du Caucase est un hôte alternatif de certaines maladie des céréales. Elle peut aussi poser des problèmes de visibilité le long des routes. L'unique station découverte sur la commune a été signalée au lieu-dit Lisa par les cantonniers, dans une combe de forêt humide (ruisseau), en aval de la route montant aux Crosets (photo 11). Une population d'environ 50 plants y pousse dans des conditions très favorables, vu la hauteur des hampes (3 m). Sur le talus amont, en bord de route, des dépôts de branchages signalent une décharge, peut-être utilisée autrefois pour y jeter des plants de grande Berce cultivés. Hormis les grandes hampes, on observe quelques jeunes plants dans le champ en pente bordant la forêt. A Val-d'Illiez, aucun spécimen cultivé n'a été retrouvé dans les jardins: plusieurs plants vus antérieurement ont été arrachés. A Champéry, une prairie de fauche, bordée d'un côté par des habitations, de l'autre par la route, contient depuis quelques années 6 grands plants et 3 plants plus jeunes, non coupés (photo 12). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 48 A Troistorrents enfin, une parcelle en friche entre 2 chalets, en pleine zone d'habitation du village, est complètement envahie par des centaines de berces du Caucase (photo 32). Cette station a fait l'objet d'un article dans le journal "Le Nouvelliste" (11 juin 2005). Un grand plant cultivé dans un jardin non adjacent à 50m de là pourrait être la plante-mère. 4. Impatiente glanduleuse (Fiches de description: Annexe A) Impatiens glandulifera Photo 13: Impatientes s'implantant dans un pré à Mimont Photo 14: Plant dans une ravine vers la Vièze Environnement Cette espèce à croissance rapide se propage à un rythme soutenu grâce au mécanisme de catapulte de ses fruits, projetant les graines à distance. Des populations denses d'impatientes engendrent un appauvrissement de la végétation accompagnatrice. Dans les forêts, elle empêche le rajeunissement des arbres et des arbustes. Le long des cours d'eau, elle évince la végétation indigène des rives. Les places dénudées qui se créent après la mort de ses tiges en automne sont alors sujettes à l'érosion. A Val-d'Illiez, les impatientes glanduleuses se retrouvent essentiellement dans des haies et lisières de forêt en limite de propriété (8 stations sur 9). D'après nos informations, elles proviennent de plantes cultivées pour leur aspect ou leurs qualités mellifères il y a 30 ans déjà, ayant essaimé naturellement ou été jetées en forêt (photo 13). La station la plus importante de la région se situe à Préla, sur Champéry, où certaines personnes en ont prélevées. Les autres stations restent assez discrètes. La seule observation en milieu humide, une ravine provoquée par un glissement en forêt, vient manifestement de la station à 100 m en amont (photo 14). Les quelque 10 plants ont-ils essaimé de là- haut ou a-t-on jeté la plante-mère dans la forêt bordant la ravine? ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 49 5. Renouée du Japon (Fiches de description: Annexe A) Reynoutria japonica Plants cultivés et sauvages à Val-d'Illiez Photo 15: Plant cultivé à Lachat Photo 17:Grand plant à Fayot Photo 19: Chalet d'alpage sous Les Crosets Photo 16:Plant dans le jardin de la Cure Photo 18: Station sur les berges à Préla Photo 20: Jeune plant dans un mur à éléments La Renouée du Japon est sur la Liste des 100 espèces exotiques envahissantes les plus nuisibles (liste établie par l'UICN, Union Internationale de Conservation de la Nature). Environnement Cette plante se reproduit très rapidement. Le long des cours d’eau, ses hauts plants peuvent provoquer un obscurcissement du milieu empêchant le développement des espèces indigènes. Ces néophytes passent l'hiver sous forme de rhizomes profondément ancrés dans le sol et sont donc difficiles à éliminer. Ils peuvent aussi déstabiliser, voire éroder les berges grâce à leurs stolons très vigoureux, capables de traverser même le bitume! ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 50 Economie Le développement de telles plantes au bord des voies de communication, dans des zones de friches industrielles (chantiers, dépôts) ou agricoles (prés mal entretenus ou laissés à l’abandon) peut poser des problèmes économiques en termes d’entretien des chaussées, de perte de valeur des terrains à vendre, de rendement agricole moindre, voire de suspension de paiements directs en zones de compensation écologique envahies, sans compter des coûts d’éradication non négligeables. A Val-d'Illiez, les milieux rudéraux (photo 17) et les prés sont particulièrement touchés, surtout dans la zone du village (8 stations chacun, sur un total de 20 observations). 1 jeune plant a été retrouvé dans un mur à éléments non végétalisé (photo 20). Au village toujours, 2 plants ont été repérés dans des jardins, dont celui de la Cure (photos 15 et 16)! La zone des Bains thermaux renferme la plus grande station de renouée du Japon de la commune, suivi par la zone de la route longeant la Vièze en aval. 1 seul plant a été retrouvé en zone humide, dans les enrochements au bord de la Vièze (photo 18), à la limite entre les communes de Val-d'Illiez et Champéry, cette dernière étant fortement touchée par cette espèce (photos 34 et 35). Il faut noter qu'un grand plant a été trouvé à 1500m d'altitude, devant un chalet d'alpage( photo 19). 6. Renouée de Sakhaline (Fiches de description: Annexe A) Reynoutria sachalinensis Cette plante présente les mêmes dangers que la Renouée du Japon. Aucune station n'a été découverte sur la commune de Val-d'Illiez. 7. Sumac (Fiches de description: Annexe A) Photo 21: Sumac naturalisé au village Rhus typhina Photo 22: Sumac en bord de ligne AOMC Environnement Ses fourrés denses menacent les espèces indigènes en pouvant réduire de 90% l’intensité lumineuse. Santé Toutes les parties du sumac sont légèrement toxiques. Son latex peut provoquer des lésions gastriques après absorption et des lésions des yeux et de la peau après contact. Les 2 stations observées sont situées au village: une station de 10m2 envahit l'intérieur d'une boucle de route montant aux chalets au-dessus de l'école, milieu considéré comme rudéral, bien que l'origine ornementale de la plante-mère (pas localisée) laisse peu de doutes. Il s'agit de plants de tous âges, avec entre autres une centaine de petits rejets ressemblant à des bambous (photos 21). La seconde station, aussi nettement naturalisée, couvre le mur d'un jardin, en amont des rails du train, 100m sous la gare, et provient du grand plant cultivé dans ce jardin (photo 22). Il existe beaucoup de sumacs cultivés, très bien acclimatés, dans la zone village. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 51 8. Robinier faux-acacia (Fiches de description: Annexe A) Robinia pseudoacacia Photos 23 et 24: Robiniers au bord de la ligne de train AOMC à Fayot Environnement Ses fourrés pouvant être très denses menacent les buissons et arbres indigènes. Cet arbre fixe l’azote atmosphérique, enrichit le sol, et élimine ainsi progressivement les espèces de sol maigre au profit d'espèces nitrophiles. Dans les milieux pionniers, il accélère les processus de succession, et fait disparaître les espèces indigènes. En Suisse et dans le Nord de l’Italie, il s’est substitué à des forêts entières de châtaigniers. Santé L’écorce, les graines et les feuilles contiennent des substances toxiques dont l’ingestion à faible dose peut provoquer des problèmes cardiaques et digestifs, voire mortels pour les animaux. Plusieurs poneys du cirque Knie sont morts suite à l’ingestion de branches coupées pour eux. Les 8 stations observées se situent toutes en bordure de la route cantonale, à l'entrée de Val-d'Illiez, et des rails du train, qui passent à 50m dessous (photo 23 et 24). Les arbres les plus anciens ont été plantés pour stabiliser les talus de la route. En aval, au croisement de Fayot, en amont des rails, on retrouve une grande station d'arbres plus jeunes, manifestement issus des graines des premiers, qui ont profité du déboisement du secteur pour le coloniser. De jeunes robiniers se trouvent en plusieurs points le long des rails entre Val-d'Illiez et Troistorrents. Séneçon du Cap (Fiches de description: Annexe A) Senecio inaequidens Santé En France, il a quitté les milieux pionniers pour envahir les pâturages, où il pose un problème de toxicité pour le bétail. Il était donc intéressant de le signaler aux paysans, qui rencontrent déjà des problèmes d'éradication avec le séneçon Jacobée, également toxique. Assez récent en Suisse, il est surtout répandu le long de l'autoroute Genève-Aigle. Il est signalé dans le Val d'Aoste jusqu'à 1500m d'altitude. Cette espèce n'a pas été trouvée à Val-d'Illiez. Elle faisait partie de la liste potentielle en raison de ses propriétés de propagation rapide d'une région à l'autre par les voies de communications. Elle s'installe dans les milieux cultivés, milieux rudéraux et milieux construits, ces deux derniers milieux étant nombreux à Val-d'Iliez. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 52 Conclusions de l'analyse du travail botanique Actuellement, les populations de plantes néophytes envahissantes présentes dans la commune de Val-d'Illiez paraissent peu importantes dans la plupart des cas. Cependant certaines zones sont plus touchées, tant par le nombre d'espèces néophytes que par leur abondance. En combinant les cartes de répartition des différentes espèces, on peut définir quelques milieux particulièrement riches en néophytes (hotspots): • Le chantier des Bains Situé sur le replat déboisé de Buchelieule, le complexe "Thermes Parc" s'étend des deux côtés de la Vièze, reliés par plusieurs ponts. Les travaux y durent depuis des années, avec de grandes surfaces de sol nu propices à l'installation d'espèces pionnières, indigènes ou non (photo 25). Le trafic motorisé y est assez important, incluant des véhicules de touristes de tous horizons ainsi que des camions de chantier amenant des matériaux et machines de chantier d'autres régions, peut-être très touchées par certaines espèces de plantes envahissantes. Ces conditions favorables à l'importation d'espèces néophytes peuvent expliquer la présence actuelle de quelques arbustes de buddléas et renouées du Japon (photo 26). photo 25: Vue des Bains thermaux • photo 26: Renouée sur le chantier des Bains Les rives de la Vièze en aval des Bains En aval des Bains, une route non goudronnée longe la Vièze sur sa rive gauche. On y compte la plus grande concentration de buddléas (30) et de renouées du Japon de la commune. Beaucoup de ces plants sont anciens, au vu de leur taille et de leur diamètre, surtout sur les berges de la rivière, moins sujettes à l'entretien que les bords de la route. Bordant la route, un dépôt de bois en lisière de forêt abrite des grands plants des deux espèces, qui se sont reproduits sur les berges, à quelques mètres de là. Deux buddléas encadrant l'entrée d'une propriété en bordure de route pourraient aussi être à l'origine de la dissémination de cette espèce (photos 10 et 27). Photo 27: Rives de la Vièze en aval des Bains ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 53 • Le village Sans surprise, on y trouve des espèces cultivées naturalisées comme le Buddléa, le Sumac et l'Impatiente glanduleuse, mais aussi de la Renouée du Japon, située dans quelques prés de fauche entre les chalets (photo 28). Photo 28: Impatientes sur un compost sauvage • La carrière La carrière désaffectée près du village abrite une population d'une dizaine de buddléas isolés. En revanche, un parcours autour du bas-marais de Champoussin, avec jumelles, n'a pas révélé de colonies bien visibles de néophytes. Une étude plus approfondie de ce secteur est nécessaire. 5.2. Enquêtes 5.2.1. Enquête auprès des différents services communaux concernés par la problématique des néophytes La très grande majorité des membres des différents services communaux ne connaissait pas le danger que peuvent représenter certaines plantes exotiques envahissantes sur le plan de la santé, de l'économie et de la biodiversité. Ils semblent néanmoins convaincus de la nécessité d'une action ciblée, prioritairement sur le plan sanitaire (recherche et lutte contre l'ambroisie) et économique (lutte contre la renouée du Japon à proximité des travaux de génie civil). 5.2.2. Enquête auprès des médecins de la région Les répercussions médicales de la présence d’Ambroisie et surtout de Berce du Caucase dans le Chablais restent très marginales. Environ un tiers des médecins concernés témoignent d’un intérêt et d’une certaine connaissance de la problématique. La plupart n'ont toutefois pas précisé s'ils connaissaient déjà ces plantes avant le sondage. 5.2.3. Enquête dans les jardineries de la région Précisons que certaines jardineries ont été visitées sans questions directes de la part de l'observatrice sur la dangerosité des néophytes (personnel très occupé, responsable absent, parfois hésitation à poser des questions pouvant passer pour un contrôle). La longue liste des néophytes sur Liste noire encore en vente libre dans les jardineries démontre à quel point il est urgent de prendre des mesures de prévention en amont, au niveau de la législation sur la vente de ces plantes. Sans bases légales, la lutte contre les néophytes envahissantes est vouée à l'échec. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 54 Impact actuel des espèces néophytes envahissantes présentes à Val-d'Illiez L'analyse globale des résultats du travail botanique et des différentes enquêtes permet d'évaluer l'impact actuel de ces plantes dans la commune de Val-d'Illiez: Impact environnemental: Le Robinier faux-acacia a trouvé un terrain très favorable en lisière de forêt vers la halte de Fayot. Ce peuplement dense empêche les espèces d'arbres indigènes de repousser et se propage manifestement, au vu des très nombreux jeunes rejets, non comptabilisés. Cette colonisation des talus en amont des rails est-elle acceptée, voire même désirée (pour fixer le terrain), par les responsables de la ligne AOMC? Elle ne l'est pas par les forestiers. La Renouée du Japon et le Buddléa, implantés sur les berges de la Vièze en aval des Bains, couvrent des surfaces déjà assez grandes pour entrer en concurrence avec des espèces indigènes. Au village, la Renouée est présente en plusieurs endroits, en petites quantités pour l'instant, et sans impact notable. Impact sur le plan de l'économie Pour l'instant, les espèces néophytes envahissantes ne posent pas de problèmes en termes d'économie. Il n'y a pas d'impact dans les secteurs agricole, de la construction ou du génie civil. Impact sur le plan de la santé D'après les premières informations fournies par le corps médical, il n'y a pas eu de cas de consultation d'habitants de Val-d'Illiez en relation avec de l'ambroisie ou de la berce du Caucase. Cependant, l'article du "Nouvelliste", concernant le champ de Berces du Caucase dans le village de Troistorrents, mentionne que la propriétaire du terrain s'est fait soigner en 2005 pour une grosse brûlure à la jambe, chez un médecin de St-Maurice. Il faut également tenir compte des cas non diagnostiqués, et de ceux où le patient se soigne par automédicamentation, par médecine parallèle, ou pas du tout! 6. Discussion Au terme de cette recherche sur les néophytes envahissantes, nous pouvons nous demander si celleci a apporté des éléments nouveaux par rapport aux données cantonales et suisses actuelles. 6.1. Comparaison avec les données CPS/CRSF pour la région Avant de comparer les résultats de cette étude aux données existantes, une petite question en préambule: Dans quelle mesure les cartes et listes CRSF reflètent-elles la réalité du terrain ? • Le recensement des néophytes envahissantes est assez récent et n’est pas encore prioritaire pour bien des botanistes, naturalistes ou autres professionnels comme les bûcherons, cantonniers, paysagistes, qui ne les annoncent pas au CRSF ou aux services concernés. La transmission d'observations est donc encore assez lacunaire et certaines espèces de la liste noire non encore signalées dans la région des Alpes septentrionales peuvent très bien déjà s’y trouver maintenant. • Certaines espèces de néophytes, encore en phase d’installation, voire d’acclimatation, restent assez discrètes et peuvent passer inaperçues. • Souvent, les espèces de la liste noire plantées dans les jardins (buddléas, impatientes glanduleuses, solidages, renouées) se sont naturalisées puis ont colonisé les alentours sans que les propriétaires ne les signalent, faute d'informations sur ces néophytes. • Les plantes poussant dans des milieux comme les prés peuvent être fauchées ou broutées avant le passage du botaniste. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 55 • Le traitement des données prend du temps, les cartes de 2004 n'ont pas été rééditées pour le moment. Ces remarques formulées, il est intéressant de comparer les 2 tableaux de données: Espèce recherchée à Val-d'Iliez en 2006 Espèce observée à Val-d'Illiez en 2006 Données des cartes CRSF Présence signalée dans le Val d’Illiez (état 2006) Ambroisie non non Buddléa de David oui oui Berce du Caucase oui non Impatiente glanduleuse oui oui, dans atlas 1982* Renouée du Japon oui oui, après 1994 Renouée de Sachaline non oui, après 1994 Robinier faux-acacia oui non Séneçon du Cap non non Sumac oui non Tableau 7 : Comparaison avec les cartes CRSF pour la région *Atlas 1982: Atlas de détermination Welten et Sutter 1982. ● Le Buddléa, l'Impatiente glanduleuse et la Renouée du Japon sont mentionnés dans les deux tableaux. ● Le Robinier, le Sumac et la Berce du Caucase ont été trouvés dans la région de Val-d'Illiez, alors que les cartes CRSF ne signalent pas d'observations dans la Vallée. ● La renouée de Sachaline n'a pas été observée sur la commune de Val-d'Iliez, alors qu'elle est signalée dans la Vallée sur les cartes CRSF. Limites de la méthode Précisons d'emblée que la partie botanique n'avait pas la prétention d'établir une cartographie complète des différents milieux, cartographie par ailleurs sujette à une évolution rapide: elle porte en effet sur des espèces particulièrement dynamiques, et, de plus, souvent amenées rapidement par les hommes dans des milieux que d'autres espèces mettent beaucoup plus longtemps à atteindre par le biais d'une progression naturelle. Ce travail de terrain devrait donc être considéré comme la première phase d'une recherche prolongée s'étendant à l'ensemble des milieux pour y observer l'évolution de la situation. Rappelons aussi que la méthode d'investigation choisie lors de cette étude, une exploration non exhaustive de certains milieux sensibles aux néophytes, permet de déterminer la présence de certaines espèces dans la commune de Val-d'Illiez, mais en aucun cas d'établir leur absence. Le suivi de plusieurs espèces décalées les unes par rapport aux autres dans leurs stades de croissance (phénologie) s'avère délicat. La plupart des zones de basse altitude ont été sillonnées plusieurs fois d'avril à septembre, d'autres une seule fois, parfois trop tôt pour certaines plantes. En raison de leur floraison tardive (fin août), le relevé des solidages géante et du Canada s'est avéré incompatible avec le délai de rendu du travail, fixé à fin septembre. Le bétail a été sorti dès la fin mai, même sous les chutes de neige de l’Ascension, broutant certainement quelques espèces néophytes, comme la renouée du Japon par exemple. Cette année, le fauchage précoce à large échelle de début juin, pendant un créneau de beau temps, a certainement éliminé des jeunes plants avant le relevé prévu quelques jours plus tard. Sur la rive gauche, peu de prés restaient non fauchés à fin juin. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 56 Les résultats de l'étude de terrain permettent néanmoins d'évaluer l'importance de la présence actuelle de plantes néophytes envahissantes, leur représentation par espèces et leur distribution dans certains milieux sensibles de la commune de Val-d'Illiez, en mettant en évidence 3 zones particulièrement riches en espèces (hotspots), zones dans lesquelles les néophytes commencent à avoir un impact environnemental. De leur côté, les résultats des enquêtes démontrent que l'impact actuel de ces plantes est insignifiant dans la commune de Val-d'Illiez sur le plan économique et dans le domaine de la santé. La dernière question de recherche concerne l'importance future de la présence et de l'impact des plantes exotiques envahissantes dans le Val d'Illiez. Une réponse précise n'est pas possible, mais l'on peut toutefois suggérer quelques pistes . 6.2. Evolution de la situation dans le Val d'Illiez: quelques pistes pour le futur Depuis quelques années, la Vallée connaît un phénomène de rurbanisation marqué. La pénurie de terrains et de logements intéressants en plaine, la recherche d’une meilleure qualité de vie (tranquillité, environnement plus sain et plus sûr, cachet des villages et beauté du paysage) ainsi que des prix encore attractifs et des impôts plus favorables que dans d’autres cantons ont poussé une tranche de population urbaine de plus en plus importante à élire domicile dans le Val d’Illiez, que ce soient des retraités s’installant définitivement dans leur chalet ou des personnes actives, avec ou sans enfants. Travaillant assez rarement dans leur nouvelle commune ou dans la Vallée, ces personnes actives grossissent le flot déjà important de pendulaires n’hésitant pas à se rendre quotidiennement en plaine, parfois aussi loin que Sion, Genève ou Lausanne. L’offre assez limitée en immeubles existants, à vendre ou à louer, dynamise le secteur de la construction, qui connaît un essor important, favorisé par les difficultés du monde paysan: par choix, mais aussi souvent par nécessité, beaucoup de terrains agricoles sont vendus et morcelés en de nombreuses parcelles à bâtir (photos 29 et 30). De l’ordre de quelques chantiers par année auparavant, les travaux de construction remodelant ou dénudant le sol se comptent par dizaines aujourd’hui. De Monthey à Troistorrents, la route cantonale est bordée d’habitations en continu : on pourrait parler d’agglomération. Le fond du Val d’Illiez n’est pas en reste, avec des chalets individuels ou des complexes résidentiels prévus jusqu’à 1700m sur la rive gauche (adret). Photo 29: Construction de nouveaux chalets Photo 30: Regain et aménagement de parcelles Loisirs L’essor des secteurs immobilier et touristique favorise aussi l’ouverture de zones dévolues aux loisirs toujours plus étendues, et employées sur des périodes prolongées. Une Via ferrata à Tière, un parcours dans les arbres à Champoussin, du kayak dans la Vièze et du canyoning dans plusieurs cours d’eau complètent des activités plus classiques comme les randonnées et l’équitation. La rentabilisation des installations mécaniques, proposant, en plus des pistes de ski en hiver, des itinéraires de descente VTT depuis les Crosets jusqu’en station le reste de l’année, se traduit souvent ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 57 par un impact sur la couverture du sol et le paysage, en laissant des surfaces érodées et nues, sans oublier les dégâts causés aux terrains des paysans par quelques sportifs indisciplinés. Les processus de rurbanisation et de développement touristique relevés plus haut ont une influence multiple : • sur le trafic motorisé : o pendulaires allant au travail o camions de chantier et de livraison, venant souvent d'autres régions o cars et voitures de touristes suisses et étrangers • sur la construction de nouvelles infrastructures (logements et services): o le nombre de nouvelles constructions est important o le volume des bâtiments des nouveaux complexes est souvent supérieur aux normes actuelles, entraînant des chantiers de grande ampleur et de longue durée o l’influence urbaine marque souvent l’esthétique de ces nouveaux bâtiments, tant dans leur conception que dans le choix des matériaux, venant souvent de loin par rapport au bois des chalets traditionnels. • sur le paysage et la couverture du sol Dans certains secteurs, la nature du sol de la Vallée (zones de Flysch régulièrement remodelées par des coulées et des glissements de terrain) est déjà souvent propice aux plantes pionnières, et par làmême, à certaines espèces de néophytes envahissantes. La zone la plus touchée est le versant gauche de la Vièze, plus habité, avec les villages de Champéry, Val-d'Illiez et Troistorrents, et longé par les routes principales et la ligne du train. S'ajoutant à cette prédisposition naturelle, l'emprise toujours plus marquée des activités humaines présente un double risque en ce qui concerne les plantes envahissantes: - Une augmentation des milieux rudéraux et construits, propices à l'installation de nouvelles espèces, ainsi qu'à l'extension de certaines espèces déjà présentes. - Une multiplication des sources de contamination (pneus de véhicules et matériel venant peut-être de régions touchées) qui raccourcit la période de la phase d'extension, d'habitude fort longue. De plus, la commune de Val-d'Illiez est située entre celles de Champéry, en amont, et Troistorrents, en aval, qui sont les deux plus touchées par la présence de néophytes envahissantes. Ces espèces sont nombreuses en plaine à Monthey, au départ de la Vallée d'Illiez. La ligne du train AOMC et la route cantonale montant à Champéry sont des vecteurs de propagation, et ceci dans les deux sens. Lorsqu'il s'engage sur la nouvelle route de la Vallée, à la sortie du tunnel de Monthey (photo 31), l'observateur averti peut constater l'ampleur de l'emprise des néophytes sur la végétation et le paysage: robiniers, buddléas, renouées et sumacs recouvrent les talus bordant la nouvelle route et la ligne AOMC, laissant très peu de place aux plantes pionnières indigènes. Les virages au-dessus de l'Hôpital, vers la STEP, sont remplis de fourrés de buddléas et de renouées, en bordure de forêt. A Troistorrents, la zone pleine de cachet des moulins de la Tine, sous le pont à l'entrée du village, est malheureusement aussi pleine de renouées formant une bande continue sur des dizaines de mètres le long du torrent. Le village renferme aussi un pré envahi de Berce du Caucase (photo 32), en pleine zone chalet. Il ne semble y avoir aucune mesure de lutte. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 58 Photo 31: Sortie amont du tunnel à Monthey photo 32: Champ de Berces en plein Troistorrents A Champéry, la Renouée du Japon est présente en beaucoup de stations (photo 33), dont certaines, très importantes, se trouvent en bordure de la Vièze, vers le pont de Barme, en amont de la station (photo 34). Il doit s'agir d'un dépôt assez ancien. Des journées d'arrachage ont été mises sur pied en juin 2005, avec la collaboration de chômeurs. Le résultat est décevant: des milliers de jeunes plants en pleine repousse en septembre. Photo 33: Hôte indésirable à Champéry Photo 34: 100m de renouées à Champéry Les populations de renouées du Japon à Champéry, très présentes au bord de la Vièze, peuvent se disperser loin en aval par le corridor que représente le cours d'eau, et coloniser les rives sur la commune de Val-d'Illiez. Une première station a d'ailleurs été localisée sur une berge à Préla. Ces quelques facteurs de risques sont accompagnés par un réchauffement du climat, particulièrement marqué dans les Alpes et devant probablement s'intensifier, risquant d'une part de fragiliser les écosystèmes locaux et, d'autre part, de permettre l’installation d'espèces néophytes propres aux climats plus chauds, pour l'instant cantonnées en plaine et à basse altitude. Ainsi l'Ailante se cultive très bien dans la Vallée, comme en témoigne un beau spécimen à Troistorrents (photo 35). Un autre plant cultivé a été coupé à Val-d'Illiez car il devenait trop haut. Photo 35: Ailante cultivé à Troistorrents ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 59 Nous ne pouvons pas non plus exclure totalement l’introduction volontaire ou accidentelle d’espèces à exigences écologiques normalement propres à d’autres zones biogéographiques, ceci dans des biotopes précis: - des plantes aquatiques liées aux eaux calmes, chaudes et peu profondes comme l'Elodée de Nutation et la Jussie à grandes fleurs dans le petit lac servant d'exutoire aux eaux chaudes et non traitées de la rivière artificielle des Bains thermaux de Val-d’Illiez, si toutefois les paramètres abiotiques sont favorables (T°C, profondeur, compos ition de l’eau). - des plantes ornementales comme le Chèvrefeuille du Japon dans des jardins bien exposés. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 60 6.3. Propositions pour la gestion des néophytes sur le plan communal et régional Sur le territoire de la commune de Val-d'Illiez, 8 espèces de la Liste noire sont présentes (les 6 espèces étudiées ainsi que les solidages géant et du Canada, observées mais non recensées). Pour l'instant, leurs populations sont faibles mais certaines espèces comme le Buddléa de David et la Renouée du Japon semblent déjà entrées en phase de colonisation dans le secteur de Fayot, en particulier au bord de la Vièze et au niveau du pont marquant la limite entre les communes de Vald'Illiez et Troistorrents. D'autres espèces, encore absentes apparemment, peuvent être amenées accidentellement, comme l'ambroisie par les graines pour oiseaux, le séneçon du Cap par le trafic, et s'installer très rapidement. Il importe donc de prendre dès maintenant des mesures d'information, de prévention et de lutte adéquates dans la commune de Val-d'Illiez, en concertation avec des spécialistes, ceci pendant que les investissements en termes de coût et de main d'œuvre restent assez bas. La gestion des plantes exotiques envahissantes passe par des mesures • d'information, de prévention et de lutte au niveau communal, concernant o la population o les autorités o les services de la commune o les catégories de métiers particulièrement concernées • de collaboration au niveau régional, pour optimiser le suivi et la gestion de ces espèces • d'information au niveau cantonal et national, en signalant les nouvelles stations au Service cantonal de l'agriculture à Sion, au Service cantonal de protection de la nature ou au CPS 6.4. Propositions de mise en œuvre sur le plan communal 6.4.1. Mise en œuvre concernant la population L'article d'information sur les plantes envahissantes paru dans le "Val-d'Illien" d'octobre 2005 (annexe J) constituait un premier pas, qui devrait être suivi rapidement par d'autres actions: Printemps 2007 • Pose d'affiches d'information, de prévention et de lutte sur les abris poubelles de la commune sur les Moloks (containers poubelles) de la commune sur la benne de compostage, à La Cour Plantes envahissantes! Buddléas, renouées, impatientes, solidages, sumac, grande Berce PHOTOS Comment les tailler et les couper Ne pas les composter! Ne pas les jeter en forêt ou à la rivière! (graines et racines) Les mettre dans un sac poubelle Acheter des espèces indigène ou pas sur liste noire Végétaliser les murs en éléments N° d'information et conseils ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 Modèle d'affiche 61 • Création d'un groupe d'informateurs, en élargissant le groupe de 2006 à toute personne intéressée à signaler des néophytes sur la commune. • Ecoles: Exposé et promenades didactiques sur le sujet à la rentrée scolaire de 2007. • Article dans un prochain "Val-d'Illien" sur le suivi 2006 et les résultats, avec photos des plantes, conseils et propositions d'espèces indigènes à planter. • Article sur le site de la commune 6.4.2. Mise en œuvre concernant les autorités (Conseil communal et commissions) Il est important que le Conseil communal de Val-d'Illiez soit informé sur la problématique des plantes exotiques envahissantes. L'information se fait peu à peu. La vice-présidente de la commune est l'une des informatrices de cette étude, très motivée et ayant arpenté beaucoup de chemins cet été pour fournir des informations. Les membre de la Commission "Constructions et Aménagement du territoire" a déjà été sondé dans le cadre de ce travail.. Les prochaines étapes prévues: • Présentation des résultats du travail de diplôme (résumé du rapport écrit ou exposé), avec Proposition de mesures rapides (2007) pour les hotspots et les stations à risque: o Bains: Concertation avec la direction du Centre thermal et traitement des renouées et buddléas (taille ou arrachage) o Rive gauche de la Vièze: arrachage des buddléas et traitement des renouées o Village: - élimination du plant de renouée du Japon dans le jardin de la Cure - élimination du fourré de sumacs au-dessus de l'école - traitement des renouées dans les prés o Lisa: coupe et traitement des berces du Caucase o Carrière: élimination des buddléas • Proposition de nomination d'un "responsable néophytes", chargé: o de récolter les informations (nouvelles stations, questions et problèmes éventuels) provenant de différentes sources o de les annoncer, si nécessaire, sur le plan cantonal (Service d'agriculture) et national (CRSF) o de décider de mesures de lutte pour certaines stations, en concertation avec des spécialistes, o de contacter les services communaux concernés par ces mesures (Triage forestier ou Service d'entretien des routes) pour fixer le mode d'action et la date de mise en oeuvre o d'assurer une coordination entre les cantonniers (débroussaillage, traitements) et les forestiers (abattage d'arbustes et d'arbres) o de suivre les travaux (arrachage, fauchage) et de s'assurer d'une élimination correcte des plantes o d'évaluer l'efficacité des travaux (repousse, rejets) o de traiter l'aspect financier (aide cantonale ou/et fédérale pour les travaux?) o de relayer l'information au niveau cantonal et national (base de données) • Proposition de collaboration avec les Services concernés de Troistorrents et Champéry, pour mettre au point une politique commune de gestion, avec partage des observations et coordination des travaux en limites de communes. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 62 6.4.3. Mise en œuvre concernant les services de la commune Nous avons vu que les milieux les plus propices à l'installation et à la propagation des néophytes envahissantes étaient les milieux naturels remaniés (lisières de forêt et berges de cours d'eau longées par des voies de communication), et les milieux artificiels (constructions, chantiers, carrières): les néophytes apparaissent là où les hommes les ont amenées! Ces milieux rudéraux ont comme caractéristique d'offrir des surfaces de sol nu, favorables à l'installation des plantes pionnières indigènes…et néophytes! Pour prévenir l'installation de certaines espèces pionnières comme l'ambroisie, le buddléa, le séneçon du Cap, • il importe d'essayer de diminuer ces surfaces de sol nu en les végétalisant dès que possible. • de contrôler régulièrement ces milieux à risque, permettant ainsi d'éliminer facilement et à moindre coût les premières stations. La CPS a mis au point des directives de mesures de prévention et de lutte adaptées à chaque espèce. Elles pourraient être rassemblées sous forme de "Fiches info" insérées dans un dossier d'information, consultable à la commune et destiné aux Services suivants: Triage forestier Dossier d'information sur les plantes néophytes envahissantes, mesures de prévention: arrachage des buddléas en milieu naturel, revégétalisation du sol après les coupes rases en forêt ((Annexe J : Fiches info du CPS). Service des routes et travaux Dossier d'information sur les plantes néophytes envahissantes, mesures de prévention: pas de coupes trop rases dénudant le sol (débroussailleuse, gyrobroyeur), élimination correcte des déchets végétaux (Annexe J : Fiches info du CPS). Service de l'environnement Dossier d'information sur les plantes néophytes envahissantes, mesures de prévention et de protection des cours d'eau et zones sensibles (bas-marais) (Annexe J : Fiches info du CPS) Service des affaires agricoles Dossier d'information et présentation des néophytes envahissantes lors d'une assemblée, avec photos prises dans les prés en 2006 (photos 35 et 36)et informations (toxicité éventuelle, méthodes d'élimination et de gestion par le bétail)(Annexe J : Fiches info du CPS). Photo 35: Berce dans un pré fauché à Chavalet ECOFOC Photo 36: Jeune berce dans un pré. Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 63 6.4..4. Mise en œuvre concernant les catégories de métiers particulièrement concernées Ce dossier serait aussi utile à certaines catégories de métiers: Entrepreneurs Dossier d'information à disposition à la commune: Plantes problématiques sur les chantiers et les dépôts (ambroisie: risques pour la santé, renouée: stolons perçant le bitume et les murs). Conseils (contrôle des surfaces nues, végétalisation des murs en éléments). (Annexe J: Fiches conseils du CPS) Jardiniers Paysagistes Dossier d'information à disposition à la commune: Plantes problématiques encore vendues légalement, à remplacer par des espèces indigènes Conseils (Contrôle des surfaces nues, végétalisation des murs en éléments). (Annexe J: Fiches conseils du CPS) Ces différentes propositions de mise en œuvre devraient permettre: • De protéger la santé des habitants (mesures contre la berce du Caucase et l'ambroisie) et du bétail (séneçon du Cap) • De prévenir des dégâts aux prés, bétail, constructions, voies de communications, se traduisant par des pertes économiques (mesures contre la renouée du Japon, le séneçon du Cap) • De préserver la flore indigène, et d'assurer ainsi le maintien de la biodiversité des nombreuses espèces animales qui en dépendent. Les diverses méthodes de lutte utilisées en Suisse sont résumées dans le tableau suivant (Tabl. 2). Les résultats sont très différents en fonction du mode de reproduction de l'espèce (végétatif, par dissémination, etc.) et des conditions naturelles du milieu concerné. Le choix de la méthode doit se baser sur divers critères, dont l'efficacité à court et à long terme, les effets indésirables éventuels sur la faune et la flore, ainsi que les conséquences possibles par rapport aux investissements en temps, argent et main d'œuvre nécessaire (REY 2004). Tableau 2: techniques de lutte contre les néophytes en Suisse (REY 2004) Une nouvelle technique est actuellement à l'étude: la lutte biologique, consistant à introduire un insecte herbivore ou un organisme pathogène à "large spectre" permettant de limiter, voire même d'affaiblir des populations de néophytes, jusque là sans prédateur dans la région envahie. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 64 Les recherches récentes connaissent un succès inégal, avec toutefois de nombreux échecs. Néanmoins, cette méthode constitue peut-être une solution intéressante de défense durable et économique contre certaines espèces envahissantes. De plus, la lutte biologique affecte beaucoup moins les régions naturelles que la lutte chimique ou mécanique. En règle générale, les agents biologiques n'exterminent pas la plante elle-même, mais tendent vers un équilibre écologique qui, idéalement, permettra à terme de ramener les effets de l'espèce envahissante à un niveau acceptable (REY 2004). Les chercheurs doivent toutefois rester vigilants quant au danger que peut représenter l'introduction d'un nouvel organisme pour les écosystèmes locaux. Conflits d'intérêts "Le problème des néophytes envahissantes concerne une multitude de politiques sectorielles aux objectifs différents (protection de la nature, santé, agriculture, sylviculture, eaux, transports, bâtiment et génie civil, commerce, économie, etc.) et à différents échelons d’organisation (communauté internationale, Confédération, canton, région, commune, particuliers). La gestion des connaissances et des mesures de lutte en est d’autant plus complexe. De même, différents groupes d’intéressés et d’utilisateurs sont concernés, que ce soit dans l’administration ou en contact direct avec la pratique. Chacun d’eux joue un rôle spécifique et est touché à sa manière. Autrement dit, tous ne sont pas concernés par les mêmes espèces ou ne peuvent, par leur activité, empêcher la propagation des mêmes plantes. Et pourtant, tôt ou tard, tous seront tributaires des actions d’autres groupes pour pouvoir lutter efficacement contre le fléau (Rapport sur les besoins des groupes d'intéressés issus de 12 la pratique)" . Cette citation résume bien la complexité de la lutte contre les néophytes, touchant un grand nombre de groupes d’acteurs et milieux concernés par le problème des néophytes envahissantes (liste non exhaustive): • Services d’entretien publics (communal, cantonal, national) Entretien des eaux, entretien des routes, entretien des espaces verts, chantiers, services des parcs et jardins, protection de la nature, personnel des places d’armes • Agriculture, sylviculture Agriculteurs et leurs associations, services de vulgarisation, centres de formation, services de protection des plantes (cantons et stations de recherche fédérales), gardes-forestiers et leurs associations • Bâtiment, planification, élimination des déchets Petites installations de compostage, exploitants de carrières et gravières, secteur du bâtiment, offices des constructions, concepteurs d’ouvrages et d’installations • Horticulteurs, architectes-paysagistes, entreprises de jardinage et d’aménagement du paysage, entretien Centres de jardinage, horticulteurs, pépiniéristes, horticulteurs-paysagistes, architectespaysagistes, services et exploitations d’entretien des jardins, concierges • Particuliers Propriétaires de jardin, jardins familiaux, propriétaires d’aquariums (plantes aquatiques), apiculteurs (plantes à pollen et à nectar), chasseurs (plantations de haies), écoles (éducation à l’environnement) • Associations des groupes d’intéressés Associations de protection de la nature, associations d’horticulture, associations des architectes-paysagistes, associations des concierges, associations des services d’entretien • Services sanitaires Médecins (allergologues, cabinets et hôpitaux), aérobiologistes (services de contrôle du pollen, MétéoSuisse), offices de la santé publique (Confédération et cantons, médecins cantonaux), groupes de travail interdisciplinaires. 12 Plantes exotiques envahissantes (néophytes) en Suisse: les besoins des groupes d’intéressés issus de la pratique.Résultats de trois ateliers réunissant des représentants de l’administration, de l’économie et des organisations non gouvernementales de différentes politiques sectorielles (www.cps-skew.ch). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 65 Un si grand nombre d'acteurs implique presque inévitablement des conflits d'intérêts. Dans le cadre de la commune de Val-d'Illiez, ces divergences pourraient concerner plusieurs secteurs: Forêts Suite aux tempêtes de foehn et aux attaques des bostryches, le Triage forestier a procédé à des coupes rases dans la forêt. La politique de lutte contre les avalanches et celle contre les espèces néophytes envahissantes se rejoignent pour préconiser de reboiser ces secteurs. Ce n'est pas chose facile actuellement, vu la réduction des budgets d'une part, et la pression exercée sur les nouvelles plantations par une population de cerfs importante jusqu'à présent. Des travaux de déboisement d'épicéas et autres essences indigènes sont en cours actuellement vers la halte de Fayot (septembre 2006) pour élargir la route des Bains et sécuriser le passage à niveau de l'AOMC, ceci dans la zone déjà envahie par les robiniers, à qui ce nouvel espace ouvert sera profitable. Vu sa fonction reconnue de stabilisation des talus, il n'est pas sûr que l'on veuille prendre des mesures contre cette espèce néophyte. Cours d'eau Des travaux de rehaussement des berges de la Vièze sont en cours, afin que ces ouvrages soient en conformité avec les nouvelles normes de sécurité de la Loi sur la protection contre les crues. Ce faisant, on augmente les surfaces de terre nue dans des milieux déjà sensibles aux néophytes. Il est pour le moment interdit par la loi d'utiliser des herbicides le long des cours d'eau, bosquets et zones protégées, alors que cet emploi est parfois la seule méthode de lutte efficace. Voies de communication L’entretien des bordures de routes et de voies ferrées pourrait être réduit pour des raisons de coûts et de protection de la nature. Cette politique favoriserait les néophytes, qui n’avaient aucune chance sur une surface fauchée intensivement. Horticulture Tant que certaines espèces de néophytes sont encore en vente libre, il est difficile de persuader les jardiniers, privés ou communaux, de ne plus en planter, et encore plus délicat d'inciter les propriétaires de jardineries (Garden Centers) de renoncer à proposer des espèces très belles et rentables comme le Buddléa. Une proposition de modification de la loi sur la vente de ces espèces est en cours. Il est aussi important que des mesures soient prises du côté des décideurs pour assurer le financement de la lutte contre les espèces néophytes, sans plus laisser ce souci aux communautés locales. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 66 7. Conclusion Pour l'instant, la situation dans les milieux naturels de la commune comme les prés et les lisières de forêts n'est pas trop préoccupante, grâce à leur entretien par les paysans et les troupeaux: les moutons broutent la renouée et certaines vaches comme les Galloway pourraient brouter de la Berce 13 sans dommage, comme le montrent certains essais entrepris dans le canton de Berne . Sans un pâturage et une fauche réguliers, les stations de plantes néophytes envahissantes pourraient être plus nombreuses et plus importantes aujourd'hui à Val-d'Illiez. Dans les prochaines années cependant, l'augmentation des surfaces rudérales due au développement de la vallée, associée à une déprise agricole synonyme de friches et d'avancée de la forêt, pourrait influencer négativement la situation. Il est d'autant plus nécessaire d'anticiper ces problèmes en agissant maintenant, dans une commune encore peu touchée, par une bonne observation des plantes néophytes envahissantes grâce à un réseau de personnes motivées, par une gestion et un suivi attentifs au niveau de la commune, en accord avec les spécialistes cantonaux ou suisses (CPS), et par une collaboration avec les communes voisines. Il est surtout primordial d'agir en amont et d'effectuer une campagne d'information et de prévention efficace auprès des habitants. Tous les jardins peuvent être concernés par les néophytes: les surfaces "propres en ordre" avec gazon, haies de thuyas et espèces végétales exotiques dont des buddléas, mais aussi les jardins plus naturels, où la nature contemplative des propriétaires laisse jouer la dynamique naturelle, sans trop intervenir. Même dans ces jardins-là, le plant d'ambroisie, arrivé par les graines pour oiseaux, n'a pas sa place, et le magnifique buddléa devrait être taillé à temps ou même arraché. Mais il importe d'agir de manière différenciée, sans adopter une attitude de rejet systématique vis-àvis de ces plantes venues d'ailleurs. Il n'est ni possible, ni même souhaitable d'éradiquer toutes ces espèces néophytes envahissantes, souvent très belles. Le rôle de l'homme est de freiner leur expansion pour donner le temps à la nature de trouver des solutions par elle-même. Un grand merci à toutes les personnes qui m'ont aidée pendant ce travail: Daniel Jeanmonod, qui a apporté de précieux conseils et assuré la relecture du rapport, Jacqueline Détraz, Christine Cavalera, Beat Baümler et Raymond Delarze, botanistes, pour leurs informations, Natacha Junod pour son enquête dans les jardineries, Patrick Dayer, agent technique de la commune de Val-d'Illiez, pour les cartes mises à disposition, Christiane Curchaud, Grégory et Emilie Gex-Fabry, Raymond Avanthey, Fabrice Perrin et Anne-Marie Bellon, mes informateurs val-d'Illiens. Enfin, un tout grand merci à ma famille pour son aide et sa patience pendant cette étude qui m'a poussée à traquer les néophytes tout l'été, et ce jusqu'en Laponie, bien au Nord du Cercle polaire, où la Berce du Caucase pousse sous le soleil de minuit. 13 Canton de Berne: entretien du marais de Rüfenart par des vaches Galloway ("Der Bund", 28.07.2006) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 67 8. Bibliographie BURRI M., 1987, Connaître la nature en Valais : Les Roches, Editions Pillet. DELARZE R. et al. 1998. Guide des milieux naturels de Suisse, Delachaux et Niestlé S.A., Lausanne. GIGON A. & WEBER E. (2005): Invasive Neophyten in der Schweiz. Lagebericht und Handlungsbedarf. Bericht. Geobotanisches Institut, ETH Zürich, 41 pp. GUIGNI G, 1991 Etude phyto-écologique des bas-marais et marais de pente (Caricion davallianae des Préalpes chablaisiennes). JEANMONOD, D. (2001): Plantes invasives: Impacts et menaces. In Cordillot (2001) Zusammenfassung der Beiträge des sanu-Workshop «Invasive Neophyten I» vom 8.03.2001 in Sutz bei Biel, BUWAL, interner Bericht, p. 8-11 JEANMONOD D.& LAMBELET C., (2004) Envahisseurs! Plantes exotiques envahissantes. En savoir plus pour comprendre et agir. Série éducative n°8. Ed. Conservatoire & Jardin bot aniques Genève LANDOLT E., 1991: Plantes vasculaires menacées en Suisse avec listes rouges nationale et régionales. 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(1994), Connaître la Nature en Valais, La Flore. Pillet. FICHE INFO, Service des forêts, de la protection de la nature et du paysage du canton de Genève, 2005 Revue horticole Suisse, Vol.78 (2005). Plantes envahissantes. Sites Site de l'Office Fédéral de l'Environnement (OFEV) (www.ecogis.admin.ch) Site du conservatoire et jardin botanique de Genève www.cjb.unige.ch sous Conservation et Plantes envahissantes Site de la Commission pour la protection des plantes sauvages www.cps-skew.ch sous Plantes envahissantes Site spécial ambroisie www.ambrosia.info Manuel pratique de la Berce géante, Directives pour la gestion et le contrôle d’une espèce végétale invasive en Europe www.giant-alien.dk Plantes envahissantes de la Région méditerranéenne, juillet 2003 Agence Méditerranéenne de l’Environnement- Région Languedoc-Roussillon Agence Régionale pour l’Environnement Provence -Alpes-Côte d’Azur www.ame-lr.org www.arpe-paca.org ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 68 Annexe A ECOFOC Liste noire et Watch List Fiches des espèces de la liste noire du CPS/SKEW Fiches d’exigences écologiques Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 69 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 70 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 71 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 72 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 73 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 74 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 75 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 76 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 77 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 78 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 79 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 80 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 81 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 82 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 83 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 84 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 85 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 86 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 87 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 88 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 89 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 90 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 91 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 92 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 93 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 94 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 95 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 96 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 97 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 98 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 99 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 100 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 101 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 102 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 103 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 104 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 105 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 106 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 107 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 108 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 109 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 110 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 111 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 112 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 113 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 114 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 115 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 116 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 117 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 118 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 119 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Ailante, Faux vernis du Japon, " arbre du ciel" Ailanthus altissima (Miller) Swingle, Famille Simaroubaceae, Simaroubacées Milieu d’origine Extrême-Orient, régions tempérées de Chine Introduction en Europe Découvert en Chine en 1751 par le Père d’Incarville qui envoya des graines à Paris et Londres Distribution Cultivé, il s’est rapidement acclimaté et propagé dans l’Europe entière France : surtout dans le Bassin méditerranéen et en Corse Introduction en Suisse 18 siècle Cause d’introduction Arbre ornemental Groupe écologique* 3 Plante pionnière de basse altitude Types de milieux** 7 Végétation pionnière des milieux perturbés par l’homme (rudéraux) : décombres, gares, voies ferrées, bords de routes, zones industrielles, friches e 8 Plantations, champs, cultures, espaces verts Types de sols Sols secs des régions chaudes. Sols temporairement salés Grande tolérance au gel (-13°C), à la pollution , à la sécheresse du sol et de l’air Exigeant en lumière Sols très secs, peu acides (4,5-7,5), riches en substances nutritives, stations les plus chaudes, moyennement ombragées. Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen (Flora Helvetica, 2000). Altitude Basse altitude, étage collinéen Floraison : Juin-juillet Typologie de progression •Croissance très rapide (1,5m/an), avec de nombreux rejets, donnant des peuplements denses •Nombreuses graines (300’000/arbre/an), dispersées par le vent •Production de substances toxiques inhibant la croissance d’autres espèces Effets Environnement Inhibe la flore indigène par son ombre et ses toxines Santé L’ailantine contenue dans l’écorce et les feuilles peut causer des irritations cutanées Economie En ville, ses racines puissantes et les nombreux rejets peuvent endommager les fondations, les trottoirs, les places, les bouches d’égouts Arbre dioïque, à pieds mâles et femelles distincts Présence dans les Alpes septentrionales x Présence dans le Chablais Signalée après 1994 en plaine sur carte de Suisse CRSF (Rhône à Monthey) Présence dans le Val d’Illiez Pas signalée ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 120 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Ambroisie à feuilles d’armoise, Ambroisie élevée Ambrosia artemisiifolia L., Famille Asteraceae, Composées Milieu d’origine Régions tempérées du sud-ouest des Etats-Unis Distribution •Se développe aussi en climat méditerranéen, quasi désertique ou steppique •Présente sur tout le continent américain, au Proche-Orient, en Asie, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud •Arrivée en Europe depuis plus de cent ans, elle y est largement répandue •Signalée en France en 1855, elle se trouve principalement dans les moyennes vallées du Rhône et de la Loire, mais tend à gagner les régions méditerranéennes par la vallée du Rhône e •Prolifère seulement après la 2 guerre mondiale, surtout depuis les années 1970 Cause d’introduction Accidentelle en 1863, simultanément en Allemagne et en France (ports), par importation de semences contaminées Introduction en Suisse •Connue depuis plus d’un siècle (1870) •Taille critique atteinte depuis quelques années, avec des populations pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’individus •Pénétration à partir de 2 zones de contamination : régions milanaise et lyonnaise Groupe écologique* 3 Plante pionnière de basse altitude. Types de milieux** 7 Végétation pionnière des milieux rudéraux avec sol nu : décombres, plates-bandes, bords de routes et voies ferrées, champs de basse altitude, friches, chantiers, berges de rivières. Pour l’instant, s’installe rarement dans les habitats naturels Types de sols Sols secs, meubles, peu acides, riches en nutriments, aussi salins Presque tous les types de terrains s’ils sont perturbés et dénudés Plante des stations les plus chaudes, croissant en pleine lumière, étage collinéen (Flora Helvetica 2000). Altitude De l’étage collinéen jusqu’à 1000 m Floraison : Juillet-octobre Typologie de progression •Plante pionnière mais peu compétitive •Nombreuses graines (3’000-6’000g/plante), dispersées dans un rayon de 2m autour de la plante-mère et se conservant jusqu’à 40 ans dans le sol. Elles ne germent pas sur les sols recouverts d’une forte végétation, faute d’assez de lumière •Graines ayant besoin d’une période de froid pour germer •Pas de reproduction végétative •Propagation par l’eau, les animaux, véhicules le long des axes de communication, par transport de terre contaminée et par échanges de machines agricoles •Contamination des mélanges de graines pour oiseaux Effets Environnement Peut concurrencer la flore indigène Santé Pollen plus allergène que celui des graminées. Peut causer de fortes allergies par inspiration du pollen et contact avec la peau 5 grains pollen/m3 suffisent pour provoquer des troubles chez les sujets sensibles. Pollen : seuils allergènes atteints (MAURER 2003). Economie Mauvaise herbe des jachères et cultures de tournesol, betterave fourragère, soja, fèves, avec perte de rendement Présence dans les Alpes septentrionales ECOFOC Plante annuelle monoïque à fleurs mâles et femelles séparées Racine pivotante x Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 121 Présence dans le Chablais •Signalée en plaine après 1994 sur carte de Suisse CRSF (Monthey). •Extraction CRFS: Monthey (prairie secondaire 2003), St-Maurice (carrière 2003, probablement amenée par les militaires). Présence dans le Val d’Illiez Jardin à Val-d’Illiez, sous mangeoire à oiseaux (2004). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 122 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Armoise des frères Verlot, armoise de Chine Artemisia verlotiorum Lamotte Famille Asteraceae, Composées Milieu d’origine Chine Introduction en Suisse 1902 au Tessin Cause d’introduction Inconnu Groupe écologique* 7 Plante rudérale, mauvaise herbe Types de milieux** 7 Végétation pionnière des milieux rudéraux 8 Prairies nouvellement semées, champs cultivés, jachères Types de sols Sols riches, avec conditions d’humidité et de pH moyennes Plante des stations les plus chaudes, de climat subatlantique, ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage coll.-mont.(Flora Helvetica). Altitude Régions de plaine et basse altitude avec hivers doux. Floraison : Septembre-novembre Typologie de progression •Longs stolons très envahissants, empêchant la croissance et le développement d’autre espèces •Propagation naturelle et par déplacement de terre et de plantes •Graines arrivant difficilement à maturité : dissémination possible en Suisse seulement dans les régions les plus chaudes Effets Environnement Peut concurrencer la flore indigène pour la recherche en eau Santé --- Economie . Présence dans les Alpes septentrionales Plante vivace Peut envahir rapidement les cultures agricoles et horticoles. Impact inconnu x Présence dans le Chablais Présence en plaine sur carte de Suisse (Atlas 1982) Présence dans Val d’Illiez Pas signalée ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 123 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Buddléa de David, Arbre aux papillons Buddleja davidii Franchet, Famille Buddlejaceae, Buddléacées Milieu d’origine Zones montagnardes de Chine Distribution •Se développe en climat océanique, méditerranéen et continental (Nouvelle-Zélande, S-E Australie, îles du Pacifique, USA et Ouest de l’Europe : îles GB et jusqu’à Berg en Norvège) •France : Pyrénées, Gironde, Alpes-Maritimes, Bretagne, Bassin parisien Introduction en Europe •Découvert en Chine en 1869 par le missionnaire français Armand David qui l’a introduit au Kew Gardens de Londres en 1896. •France : culture dès 1916 •A rapidement envahi les zones perturbées, surtout les décombres de villes e bombardées pendant la 2 guerre mondiale Cause d’introduction Arbuste ornemental, encore vendu en Suisse Introduction en Suisse Plants les plus anciens vieux d’environ 12 ans. La très grande majorité des autres sont beaucoup plus récents Suisse romande : il y a 10 ans, (1995) seuls quelques pieds isolés En forte expansion, notamment sur les berges de rivières Groupe écologique* 3 Plante pionnière de basse altitude Types de milieux** 7 Végétation pionnière des milieux rudéraux : gravières, carrières, parois rocheuses, lieux incultes, jardins Zones alluviales ou déboisées Types de sols Sols nus, plutôt pauvres et bien drainés Résiste à la sécheresse Préfère les stations ensoleillées, mais supporte un peu d’ombre Sols assez secs, assez riches en bases (5,5-8), ni maigres ni fumés. Plante croissant en pleine lumière, dans les stations les plus chaudes et de climat subatlantique, ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen ( Flora Helvetica 2004). Altitude Régions de basse altitude et étage collinéen. (Se rencontre parfois à plus de 2000m, B. Rey 2004) En Chine, il croît à une altitude beaucoup plus élevée que dans n’importe quelle région envahie du monde Floraison : Juillet-août Typologie de progression •Grâce à ses graines très nombreuses (3 millions/plante), il occupe les milieux pionniers et ouverts •Une fois établi, il se propage par stolons et par graines •Colonise des zones perturbées en 1-2 ans •Rejette vigoureusement après une coupe •Colonisateur à courte durée de vie (le plus vieil individu trouvé a 37 ans), avec les plus grosses densités d’envahissement observées les 10 premières années Effet Environnement •Inhibe la croissance des arbres et arbustes indigènes par concurrence. Peut les éliminer par ses peuplements denses •Son nectar attire les papillons adultes, mais la plante ne nourrit pas leurs chenilles Santé ------ Economie Colonies monospécifiques empêchant l’accès aux cours d’eau. Lors de crues, les plants, superficiellement enracinés, sont facilement emportés, formant des embâcles et provoquant l’érosion des berges ECOFOC e Arbuste à fleurs hermaphrodites, pouvant fructifier dès la 1 année Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 124 Présence dans les Alpes septentrionales xx Présence dans le Chablais •Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF •Extraction CRFS : Lavey (carrière 2003), gares de St-Maurice, Bex, et Monthey (2003). Présence dans le Val d’Illiez •CRFS : gareTroistorrents (2003) •Route de la Vallée au-dessus de Maison Rouge, STEP et décharge Troistorrents, bords de la Vièze à Val-d’Illiez(2003-2005) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 125 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Berce du Caucase, Berce de Mantegazzi Heracleum mantegazzianum Somm. et Lev., Famille Apiaceae, Ombellifères Milieu d’origine •Ouest du Caucase., Vallée du Klioutsch (1’700-1'800 m d’altitude) Distribution •1817 :1 mention en Europe : recensée dans une liste de graines au Kew Botanic Gardens à Londres. e •1828 : 1 population sauvage signalée en Angleterre, d’où elle se propagera à travers toute l’Europe . Données pour 19 pays. Cause d’introduction •Plante ornementale géante, semée comme curiosité dans les jardins botaniques e européens.1ers avertissements sur la plante au milieu du 19 siècle •Plante mellifère, riche en nectar et visitées par beaucoup d’insectes, dont les abeilles Introduction en Suisse •1890 Les botanistes Levier (CH) et Sommer (F) ramassent des graines dans la Vallée du Klioutsch et les ramènent à Genève, où elles seront plantées. En 1895, ils peuvent enfin décrire et nommer cette nouvelle espèce, en hommage à un ami italien, Paulo Mantegazza. •1994 : quelques rares stations, surtout dans le Jura •2005 : dans tous les cantons, mais surtout sur le Plateau •Végète à basse altitude, sauf le long des cours d’eau (Rhône en Valais) •En pleine expansion dans les zones fraîches, surtout de moyenne montagne •Populations encore restreintes, mais l’espèce est entrée en phase d’expansion •Plante encore cultivée et vendue . e Groupe écologique* 7 Plante rudérale, mauvaise herbe Types de milieux** 2 Végétation des rivages et des lieux humides :berges ombragées, milieux rudéraux Types de sols •Dans le Caucase : berges des rivières, mégaphorbiaies, zones à fortes précipitations (1000-2000mm/an) •Sols ensoleillés, non utilisés, avec assez d’eau et de nutriments •Croissance optimale dans les zones moyennement ensoleillées Sols peu acides (4,5-7,5), stations moyennement ombragées. Plante de climat subatlantique ne supportant pas le gel tardif ou les grands écarts de température, étage collinéen-mont.(-subalpin). En expansion.(FH 2004). Altitude •Depuis la plaine jusqu’à l’étage montagnard •En pleine expansion dans les zones fraîches surtout en moyenne montagne (10001800m) Floraison Juillet-septembre Typologie de progression •Reproduction uniquement par ses nombreuse graines ( >10’000-100'000 g/plant), e e se conservant 7 ans. Fleurit puis meurt entre la 3 et 5 année. En cas de conditions défavorables (sol pauvre, ombragé ou sec, broutage), elles peut subsister 12 ans sous forme de rosette •Pas de multiplication végétative •Banque de graines(graines tombées par terre) : 95% graines dans les 5 premiers cm du sol. En moyenne 2’000g/m2 pouvant encore germer au printemps •Germination plus précoce que celle des plantes indigènes •Croissance rapide et faible mortalité des plantes établies •Feuilles énormes faisant beaucoup d’ombre •Dissémination par les cours d’eau, le vent, les animaux •Propagation par les activités humaines construction de fossés et de routes, transports par véhicules, décoration Zones cibles •Sols se trouvant à l’intérieur d’une zone potentielle d’inondation, avec des populations de Berces en amont ECOFOC Plante vivace, hermaphrodite, à autofécondation possible Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 126 •Sols dans une zone assez proche pour une dissémination des graines par le vent, et sans barrière d’arbustes ou arbres •Terrains à proximité de jardins avec culture de Berces •Route ou voie ferrée dans un rayon de 2 km d’un groupement de Berces Effets Environnement •Ses peuplements denses font disparaître les plantes indigènes par étouffement et manque de lumière. •Pollution génétique de la Berce des prés par hybridation. •Eutrophisation des rives et du lit des cours par dépôt matière organique morte. •Augmente le risque d’érosion des berges. Santé Brûlures cutanées après un contact avec la plante suivi d’une exposition au soleil (poison: furocouramine) Economie agricole •La sécrétion de toxines peut rendre impropres des champs entiers •Hôte alternatif de certaines maladie des céréales •Peut poser des problèmes de visibilité le long des routes •Pâturage possible par les moutons et les bovins à peau pigmentée, plus résistante aux inflammations (peu de données pour les chèvres et chevaux) Présence dans les Alpes septentrionales x Présence dans le Chablais •Signalée en plaine après 1994 sur carte de Suisse CRSF •Ex CRFS : Bex (digues du Rhône 2002), St-Maurice (2003) Présence dans le Val d’Illiez Troistorrents (invasion jardin 2005), Champéry (bords de prés, Village2004) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 127 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Impatience glanduleuse Impatiens glandulifera Famille Balsaminaceae, Balsaminacées Milieu d’origine Ouest de l’Himalaya, rives de ruisseaux entre 1800 et 3000m, sans prolifération Présence Amérique du Nord et toute l’Europe France : zones de montagne et certains cours d’eau méditerranéens (Alpes, Alsace, Haute-Loire, Rhône Alpes, Loire, Centre et Nièvre Introduction Graines envoyées au Kew Botanic Gardens de Londres, en 1839, puis à ceux de Paris et Montpellier e S’est progressivement naturalisée en Europe au 19 siècle, puis s’est fortement e propagée au 20 siècle Introduction en Suisse Cause d’introduction Plante décorative et mellifère Groupe écologique* 7 Plante rudérale, mauvaise herbe Types de milieux** 5 Plante des marais, prairies à litière 2 Végétation des rivages et des lieux humides, zones alluviales, zones déboisées humides, forêts Aime les milieux frais : berges des rivières, des canaux, fossés, talus humides ou lisières de forêts décidues ou mixtes Types de sols Sols frais, humides et riches de toute texture (sableux, limoneux, argileux) et tout pH Préfère les stations moyennement ombragées Sols à humidité variable, assez riches en bases (pH 5,5-8), riches en substances nutritives Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen(-mont.) (Flora Helvetica) Altitude Depuis la plaine jusqu’à l’étage montagnard Floraison Juillet-septembre Typologie de progression •Croissance rapide et dense, faisant de l’ombre aux espèces héliophiles de petite taille •Propagation par projection des graines (880 graines/plant) à grande distance (6 m) Plante annuelle, autofertile. Racines peu profondes •Graines ayant besoin de froid pour germer et se conservant 18 mois •Reproduction également par bouturage de tige ou de racine. Effets Environnement •Ses populations denses appauvrissent la végétation poussant à proximité. Ex : régression de la Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere L.) •En forêt, elles empêchent le rajeunissement des arbres et arbustes •Sur les berges, elle éliminent les espèces indigènes. En automne, les rive dénudées après le dessèchement des plantes sont sensibles à l’érosion Santé ---- Economie ---- Présence dans les Alpes septentrionales xx Présence dans le Chablais •Signalée dans l’Atlas 1982 Présence dans le Val d’Illiez Val-d’Illiez (talus 2000-2005), Champéry (lisière 2000-2005) Troistorrents (Moulins de la Tine) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 128 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Renouée à épis nombreux, renouée de l’Himayala Polygonum polystachyum Famille Polygonaceae, Polygonacées Milieu d’origine Himalaya Introduction en Suisse Cause d’introduction Plante ornementale Groupe écologique* 7 Plante rudérale, mauvaise herbe Types de milieux** 2 Végétation des rivages et des lieux humides 7 Milieux rudéraux, lisières, haies, bords de chemins, routes et voies ferrées, talus et terres incultes Types de sol Sols moyennement humides, peu acides, riches en substances nutritives. Plante des stations les plus chaudes, moyennement ombragées. Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen (Flora Helvetica) Altitude Collinéen Floraison Juillet-octobre Typologie de progression •Croissance rapide •Multiplication végétative efficace grâce à des rhizomes descendant profondément dans le sol. => formation de grandes populations monospécifiques •Feuillage dense donnant beaucoup d’ombre •Très peu d’études à ce jour : probablement même biologie que la renouée du Japon Effets Environnement •Ses populations denses menacent la flore indigène, par privation de lumière. • En automne, les rive dénudées après le dessèchement des plantes sont sensibles à l’érosion Santé --- Economie Erosion Présence dans les Alpes septentrionales --- Présence dans le Chablais --- Présence dans le Val d’Illiez --- ECOFOC Plante vivace Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 129 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Renouée du Japon Reynoutria japonica Houtt., Famille Polygonaceae, Polygonacées Milieu d’origine Extrême-Orient (Chine, Japon, Corée, Taiwan) Japon : plante fourragère, médicinale, comestible ( jeunes pousses) Présence Amérique du Nord, Nouvelle-Zélande, Europe occidentale et centrale France : ensemble du territoire Introduction en Suisse En 1825 en Europe France : en 1939 e Naturalisée à la fin du 19 siècle. Après une période de latence de 100 ans, progression très rapide, surtout après 1945 Cause d’introduction Plante ornementale, mellifère, fourragère et fixatrice de dunes Groupe écologique* 7 Plante rudérale, mauvaise herbe Types de milieux** 7 Milieux rudéraux, lisières, haies, bord des chemins, lieux incultes, jardins délaissés. Berges des cours d’eau et milieux alluviaux ou humides Au Japon, stations ensoleillées. Types de sols •Sols humides, acides à tendance eutrophe, pauvres en calcaire (pH variable :4-8) •Optimum à 1-2m au-dessus du niveau du lit de la rivière •Périodes d’immersion devant être courte sous risque d’asphyxie racinaire •Besoin de zones à bonne humidité atmosphérique •Avec ses rhizomes, elle peut fixer des dunes, stabiliser des terrains, coloniser des terrains pollués par des substances toxiques (biorémédiation ?) Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen-mont.(Flora Helvetica) Reynoutria japonica occupe globalement la même aire biogéographique en Europe et en Asie du S/E e Limite Sud : 43 degré latitude ( = isotherme 14 °C) Limite Nord : forêt caducifoliée (T°C moyenne>4°C, nb jours de gel < 120 jours) (Modèle à 3 variables bioclimatiques (moyenne de température des mois les plus froids, somme annuelle des températures lorsqu’elle est supérieure à 5°C, rapport entre évapotranspiration réelle et potentielle), Beerling et al (1995) Associations-cibles Europe : Stellario.-Petasitetum (Sougnez et Dethioux, 1975) Altitude Régions de basse altitude jusqu’à l’étage montagnard inférieur 1400m (collinéen-montagnard, B.Rey 2004) Au Japon, sa zone d’origine, endroits ensoleillés de l’étage collinéen et montagnard Floraison Août-octobre Typologie de progression •Croissance rapide •Plants stériles en Europe, car floraison trop tardive pour avoir des graines viables •Multiplication végétative efficace grâce à des rhizomes riches en réserves d’amidon et descendant profondément dans le sol => formation de grandes populations. - •Feuillage dense à photosynthèse efficace et donnant beaucoup d’ombre •Sécrétion de substances racinaires à base de dérivés phénoliques, nécrosantes pour les plantes avoisinantes •Réparation rapide des dommages •Espèce herbacée la plus productive de la flore tempérée, avec la Renouée de Sachaline (jusqu’à 13 tonnes/ha pour l’appareil végétatif, 16 tonnes/ha pour l’appareil racinaire). •Dispersion par transport de terre contaminée par des rhizomes. Plante vivace à plants mâles et femelles. monospécifiques (régénération possible dès 0,7g de rhizome) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 130 Effets Environnement •Ses populations denses peuvent menacer des espèces indigène liées aux cours d’eau, et perturber la régénération naturelles de forêts alluviales (forêts d’aulnes, de saules, de frênes…) •En automne, les rive dénudées après le dessèchement des plantes sont sensibles à l’érosion Santé --- Economie Travaux d’entretien des berges de cours d’eau et des bords de voies de communications Peuvent empêcher l’accès aux cours d’eau pour les pêcheurs, les baigneurs… Présence dans les Alpes septentrionales xxx Présence dans le Chablais •Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF •Ex CRFS : St-Maurice(2003), Lavey (2003), Bex (1996, 2002, 2003) Présence dans le Val d’Illiez Val-d’Illiez Bains thermaux (2004-5), jardin rive droite (2000-2005 ) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 131 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Renouée de Sakhaline Reynoutria sachalinensis Famille Polygonaceae, Polygonacées Milieu d’origine Asie, île de Sakhaline Introduction en Europe En 1869 Introduction en Suisse ----- Cause d’introduction Plante ornementale et fourragère Groupe écologique* 5 Plante des marais 7 Plante rudérale, mauvaise herbe Types de milieux** 2 Végétation des rivages et des lieux humides, 5 Lisières de forêts, mégaphorbiaies, broussailles, haies, bords de routes et de voies ferrées. Types de sol Sols modérément humides, peu acides, riches en substances nutritives. Stations mi-ombragées. Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen-mont.(Flora Helvetica) Altitude jusqu’à l’étage montagnard Floraison Juillet-septembre Typologie de progression •Croissance rapide •Multiplication végétative efficace grâce à des rhizomes descendant profondément dans le sol. - •Feuillage dense donnant beaucoup d’ombre •Très peu d’études à ce jour : biologie probablement proche de celle de la renouée du Japon •Peut se croiser avec la renouée du Japon => hybride Reynoutria x bohemica, très vigoureuse Plante vivace formation de grandes populations monospécifiques Effets Environnement •Ses populations denses menacent la flore indigène, par privation de lumière. •En automne, les rive dénudées après le dessèchement des plantes sont sensibles à l’érosion Santé ------- Economie •Comme la Renouée du Japon : •Travaux d’entretien des berges de cours d’eau et des bords de voies de communications •Peuvent empêcher l’accès aux cours d’eau pour les pêcheurs, les baigneurs… Présence dans les Alpes septentrionales ? Présence dans le Chablais Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF Présence dans le Val d’Illiez Signalée après 1994 sur carte CRSF ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 132 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Sumac, fausse massette, vinaigrier Rhus typhina Milieu d’origine Famille Anacardiaceae, Anacardiacées Amérique du Nord Introduction en Suisse Cause d’introduction Arbre ou arbuste ornemental Groupe écologique* 3 Plante pionnière de basse altitude Types de milieux** 5 Lisières, mégaphorbiaies, broussailles 7 Milieux rudéraux, lisières, prés, bord des chemins, lieux incultes, berges des cours d’eau Types de sol Sols légers, perméables, modérément humides à secs, peu acides, à teneur moyenne en substances nutritives. Sols exposés au soleil. Ne tolère pas l’ombre. Plante des stations les plus chaudes, de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen (Flora Helvetica) Altitude Etage collinéen En Amérique du Nord, sa zone d’origine, se trouve jusqu’à 1500m. Floraison : Juin-juillet Typologie de progression Propagation rapide par ses racines traçantes et ses nombreuses graines Pousse dans des sols où les autres plantes peinent à s’installer Effets Ses fourrés denses menacent les espèces indigènes en pouvant réduire de 90% l’intensité lumineuse. Environnement Santé Arbuste-Arbre Toutes les parties du sumac sont légèrement toxiques. Son latex peut provoquer des lésions gastriques après absorption et des lésions des yeux et de la peau après contact Economie Présence dans les Alpes septentrionales x Présence dans le Chablais Signalée après 1994 en plaine sur carte de Suisse CRSF Présence dans le Val d’Illiez Pas signalé ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 133 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Robinier faux-acacia Robinia pseudoacacia L., Famille Fabaceae, Légumineuses Milieu d’origine Est des Etats-Unis (Chaîne des Appalaches), à climat tempéré humide Présence Toute l’Amérique, l’Asie tempérée, l’Afrique du Nord, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et dans le centre et le sud de l’Europe ( France : s’est naturalisé sur tout le territoire à partir de plantations, avant de se propager dans toute l’Europe. Introduction en Suisse Cause d’introduction Introduit en Europe en 1601. Arbre nord-américain le plus planté au monde. er 1 spécimen planté à Paris par Jean Robin, le botaniste de Henri iV Arbre ornemental et recherché pour son bois et ses qualités mellifères Utilisé pour stabiliser les talus de routes et voies ferrées Groupe écologique* 1 Plante forestière Types de milieux** 5 Lisières, clairières, 6 Forêts 7 Milieux rudéraux, lisières, prés, bord des chemins, lieux incultes, zones alluviales, endroits rocheux en basse altitude Craint la concurrence et ne tolère pas l’ombre . Types de sol •Préfère les sols sableux à argileux bien drainés, mais peut coloniser les sols pauvres, très acides et pollués, grâce à sa capacité de fixer l’azote atmosphérique •Stations ouvertes et ensoleillées. Ne supporte pas l’ombre Sols modérément secs, peu acides, riches en substances nutritives. Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen-mont. (Flora Helvetica) Altitude Etage collinéen-subalpin, voire alpin. Floraison Mai-juin Typologie de progression •Croissance rapide (0,4-1,2 cm/jour en début de croissance) •Propagation rapide par ses drageons et rejets de souche, surtout en situation de stress (coupe, brûlage) •Adulte vers 6ans, il peut produire des graines jusqu’à 60 ans •Libération de nombreuses graines, dont très peu germent car leurs téguments extérieurs doivent être usés ou rompus (scarifiés) Effets •Ses fourrés pouvant être très denses menacent les buissons et arbres indigènes •Cet arbre pouvant fixer l’azote en enrichit le sol, et élimine ainsi progressivement les espèces de sol maigre au profit d'espèces nitrophiles En Suisse et dans le Nord de l’Italie, il s’est substitué à des forêts entières de châtaigniers •Dans les milieux pionniers, il accélère les processus de succession , et fait disparaître les espèces pionnières indigènes Environnement Santé Economie Présence dans les Alpes septentrionales Présence dans le Chablais ECOFOC Arbre L’écorce, les graines et les feuilles contiennent une substance toxique, la lectine dont l’ingestion à faible dose peut provoquer des problèmes cardiaques et digestifs, voire mortels pour les animaux 2 substances toxiques provoquant une gastro-entérite en cas d’ingestion :Robine (écorce) et robinine (feuilles, fleurs, graines) Morts de plusieurs poneys du cirque Knie suite à l’ingestion de branches coupées pour eux. --xx •Présence en plaine dans Atlas 1982 •Signalé en plaine après 1994 sur carte de Suisse CRSF Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 134 Présence dans le Val d’Illiez ECOFOC •CRFS : St-Maurice, Lavey et Bex (2003) Pas signalé Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 135 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Ronce d’Arménie Rubus armeniacus Focke, Famille Rosaceae, Rosacées Milieu d’origine Asie Introduction en Suisse ? Cause d’introduction Plante alimentaire Groupe écologique* 3 Plante pionnière de basse altitude Types de milieux** 5 Lisières, clairières, zones déboisées 6 Forêts 7 Milieux rudéraux, lisières, bord des chemins, lieux incultes, voies ferrées Types de sol ? Altitude Régions de basse altitude et étage collinéen Floraison Juillet-août Typologie de progression Propagation rapide par des rejets vigoureux Effets Sous-arbrisseau Santé •Plante très compétitive •Ses fourrés très denses font de l’ombre aux plantes indigènes, surtout les ronces, en inhibant leur croissance --- Economie --- Environnement Présence dans les Alpes septentrionales xxx Présence dans le Chablais Pas signalée Présence dans le Val d’Illiez Pas signalée ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 136 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Séneçon du Cap Senecio inaequidens DC., Famille Asteraceace, Composées Milieu d’origine Hauts plateaux d’Afrique du Sud : Etats du Transval et du Natal Présence 2 formes :plante diploïde (2 séries de chromosomes) en Am. du Sud, et en Australie plante tétraploïde, la plus agressive, dans toute l’Europe Introduction en Europe Accidentelle, au début du XXe siècle. Propagation dès les années 1970 France : surtout en région méditerranéenne et dans le Nord, mais tend à se propager dans tout le pays par les voies de communications Introduction en Suisse Arrivée à la gare de Denges en 1987 Propagation le long des voies de communication Cause d’introduction Commerce de la laine Groupe écologique* 3 Plante pionnière de basse altitude Types de milieux** 5 Lisières, clairières, zones déboisées 7 Milieux rudéraux, lisières, bord des chemins, lieux incultes, voies ferrées, éboulis, prairies sèches, vignes, terrains ouverts ou incendiés En Suisse : surtout des milieux ouverts pour l’instant En France : invasion des prairies et pâturages Milieux naturels : dunes, anfractuosités des rochers, falaise Types de sol Plante peu exigeante, s’adaptant aussi bien à des sols acides ou alcalins, secs ou inondés, même salés Préférence pour les zones bien ensoleillées Espèce très robuste, résistant aussi bien au gel qu’à la sécheresse Sols modérément secs, peu acides, moyennement riches Plante des stations les plus chaudes. Plante de climat subatlantique ne supportant ni gel tardif, ni grands écarts de températures, étage collinéen (Flora Helvetica) Altitude Etage collinéen-montagnard (jusqu’à 1900m, B.Rey 2004) En expansion rapide. Floraison Mai-décembre Plante vivace à racines superficielles Pollinisé par les insectes Typologie de progression Très envahissante, avec jeunes pousses très vigoureuses Enorme capacité de dispersion grâce à ses graines (30'000 g/plante) Graines survivant au moins 2 ans, à germination rapide et massive, optimale sur sols tassés Fleurit et fructifie presque toute l’année, avec des pics au printemps et en automne Résiste au gel, au feu, aux herbicides et aux parasites Effets •Plante très compétitive, occupant rapidement une grande surface (=>80% du sol), en éliminant les espèces indigènes Environnement Santé Contient des alcaloïdes toxiques pour le bétail. Non consommé par les mammifères Pyrénées catalanes : étude en cours sur une éventuelle présence de ces produits toxiques dans le miel. Economie --- Présence dans les Alpes septentrionales x Présence dans le Chablais Bords de l’autoroute Présence dans le Val d’Illiez Pas signalée ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 137 Nom Solidage du Canada Solidago canadensis L., Famille Asteraceace, Composées Milieu d’origine Amérique du Nord Introduction en Europe En 1735 en Angleterre. Introduction en Suisse ? Cause d’introduction Plante ornementale et mellifère Groupe écologique 3 Plante pionnière de basse altitude Types de milieux* 7 Milieux rudéraux, lisières, bord des chemins et voies ferrées, lieux incultes zones alluviales Types de sol** Sols très divers (texture et fertilité) Plante exigeant assez de lumière. Sols modérément humides, peu acides, moyennement riches, Etage collinéen-mont.(FH). Altitude Régions de basse altitude et étage collinéen Floraison Août-octobre Typologie de progression •Très envahissante •Enorme capacité de dispersion grâce à ses graines (19'000 g/plante) •Rhizomes souterrains formant rapidement des populations denses et étendues. Effets Environnement •Plante très compétitive, éliminant la plupart des espèces indigènes Santé --- Economie --- Plante vivace Présence dans les Alpes septentrionales xxx Présence dans le Chablais •Présence dans Atlas 1982 •Signalée sur carte de Suisse CRSF •CRFS:Monthey et St-Maurice (2004) voie Ollon –Bex (2004) Présence dans le Val d’Illiez CRFS : gare Val-d’Illiez (2003), Gare Troistorrents (2004) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 138 Néophytes envahissantes / Exigences écologiques Nom Solidage géant Solidago gigantea Aiton, Famille Asteraceace, Composées Milieu d’origine Amérique du Nord Introduction en Europe . Introduction en Suisse En 1758 en Angleterre ? Cause d’introduction Plante ornementale et mellifère. Groupe écologique* 5 Plantes de marais Types de milieux** 2 Végétation des rivages et des lieux humides, rives buissonneuses, 7 Végétation pionnière des milieux rudéraux, lisières, talus des routes et voies ferrées, lieux incultes Types de sol Sols humides, peu acides, moyennement riches en substances nutritives, étage collinéen (FH). S. gigantea occupe des stations plus humides que S. canadensis. Altitude Régions de basse altitude et étage collinéen Floraison Juillet-septembre Typologie de progression •Très envahissante •Enorme capacité de dispersion grâce à ses graines (19'000 g/plante) •Longs rhizomes souterrains formant rapidement des populations denses et étendues, pouvant être dispersés par le courant. Effets Environnement •Plante très compétitive, éliminant la plupart des espèces indigènes Santé --- Economie --- Plante vivace Présence dans les Alpes septentrionales xxx Présence dans le Chablais •Présence dans Atlas 1982 •Signalée après 1994 sur carte de Suisse CRSF •CRFS: St-Maurice (2003) Présence dans le Val-d’Illiez CRFS : gare Troistorrents (2004) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 139 Législation Annexe B ►Législation internationale Organismes chargés de la prévention de nouvelles introductions et du contrôle ou de l'éradication d'espèces envahissantes: - Convention sur la Diversité Biologique (CDB) Programme mondial sur les espèces envahissantes (GISP) Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) dans ses Lignes directrices pour la prévention de la perte de la diversité biologique causée par des espèces exotiques envahissantes. ►Mise en oeuvre au niveau européen: - Stratégie européenne relative aux espèces exotiques envahissantes (Convention de Berne, Conseil de l'Europe) - Stratégie paneuropéenne pour la conservation de la flore d'Europe: objectifs 2.21 et 2.22 (Planta Europa) ►Législation suisse Tâches de la Confédération La Confédération précise la réglementation concernant l'utilisation d'organismes exotiques envahissants. Elle sensibilise et informe le public, et assiste les cantons dans l'exécution. Elle soutient aussi la recherche: il faut par exemple développer de nouveaux critères et méthodes pour concrétiser l'exécution, notamment en matière de détection précoce, de lutte contre les organismes, de monitoring et de suivi. Bases légales L'ordonnance sur la dissémination dans l'environnement (art. 4 à 6) relative à la loi sur la protection de l'environnement prévoit déjà, pour l'utilisation d'organismes envahissants dans l'environnement: • • • un devoir de diligence, un contrôle autonome en vue de la mise en circulation, l'information du preneur. Ces obligations s'appliquent aussi aux organismes envahissants qui ne sont pas cités expressément dans les annexes des ordonnances. La législation sur la protection de l'environnement entend protéger l’homme et l’environnement, en particulier les animaux et les plantes, ainsi que leurs biocénoses et leurs biotopes, des atteintes nuisibles ou incommodantes résultant de l’utilisation d’organismes dans l’environnement. Il convient en outre de conserver la diversité biologique ainsi que la fertilité du sol (art. 1 et 29a LPE, art. 1 ODE). Si des organismes nuisibles pour l’environnement, en particulier pour les animaux et les plantes, apparaissent, les cantons peuvent prendre les mesures requises pour les combattre et, lorsque cela est nécessaire et se justifie, pour prévenir leur apparition (art. 32 ODE). Les modifications de l'ordonnance sur la protection des végétaux relative à la loi sur l'agriculture er sont entrées en vigueur le 1 juillet 2006. Il en découle l'obligation de communiquer et de combattre la présence d'ambroisie. La Confédération peut verser des indemnités aux propriétaires qui subissent des pertes de récolte (art. 37, al. 2, let. c, OPV) et qui doivent prendre en charge des coûts supplémentaires pour assurer l'application des mesures de lutte, sous certaines conditions (art. 29, al. 1-5, OPV). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 140 L'utilisation d'organismes envahissants est régie par les bases légales suivantes: • • • • • • loi sur la protection de l'environnement (LPE) ordonnance sur la dissémination dans l'environnement (ODE) loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) art. 8 de l'ordonnance sur la chasse (OChP) ordonnance relative à la loi fédérale sur la pêche (OLFP), Annexe 3 Ordonnance sur le Livre des aliments pour animaux, OLAlA Adaptations en cours Une procédure visant à adapter l'ODE ainsi que l'OLFP et l'OChP est en cours. Les projets de modification comprennent une liste des espèces envahissantes pour lesquelles il est nécessaire d'agir rapidement, prévoient la surveillance d'espèces potentiellement problématiques et interdisent la mise en circulation des néophytes dont la nocivité est prouvée. Nouvelle réglementation concernant la dissémination d'organismes dangereux pour l'environnement Projet d'ordonnance sur la dissémination dans l'environnement et rapport explicatif (y compris propositions de modification de l'ordonnance sur la chasse et de l'ordonnance sur la pêche), communiqué de presse du 22 décembre 2005. Les mesures contre les néophytes envahissantes se fondent actuellement sur les bases légales suivantes (exemple de l’Ambroisie): 1) Convention sur la diversité biologique (Convention de Rio, 1992, art. 8 h) 2) Loi sur la protection de l’environnement (LPE), art. 29a et 29f Base pour les actions de l’État qui visent à protéger l’homme contre les menaces ou atteintes nuisibles ou incommodantes causées par l’Ambroisie et d’autres espèces dangereuses pour la santé (cf. « Santé » ci-dessus) 3) Ordonnance sur la dissémination dans l’environnement (ODE), art.1 et 32 4) Législation sur l’agriculture Ordonnance sur le Livre des aliments pour animaux (OLAIA); depuis début 2005, l’annexe 10 mentionne l’Ambroisie dans les substances indésirables. Les importateurs doivent contrôler les aliments pour animaux (aliments pour oiseaux) quant à la présence de semences. Des adaptations de la loi sur l’agriculture sont en discussion actuellement, notamment l’introduction d’une obligation de lutter contre l’Ambroisie. Les cantons envisagent également de verser une indemnité pour les frais de lutte. Rapports sur la situation en Suisse: Rapports des workshops 2001 et 2003 (OFEFP/sanu/CPS; Cordillot F.) Rapport sur la situation actuelle et la nécessité d'agir 2005 (Gigon A. und Weber E.) à l'attention de l'OFEFP: résumé et recommandations -> rapport entier en allemand Rapport des workshops 2005 (OFEFP/sanu/LBL/srva/CPS) ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 141 Annexe C ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 142 Annexe C ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 143 Annexe D Informateurs Pour assurer une meilleure couverture du territoire de la commune, l’auteur a pu compter sur l’aide de six habitants de Val-d’Illiez, choisis pour leurs connaissances des plantes et leurs activités: • • • • • • Christiane Curchaud, férue de botanique et grande marcheuse Anne-Marie Bellon-Gonnet, mémoire des différents usages des plantes indigènes et connaissant beaucoup d’habitants et de jardins Fabrice Perrin, bûcheron, responsable du Triage forestier de la Vallée, parcourant la commune à longueur d’année Raymond Avanthey, ancien garde forestier, connaissant le moindre recoin de terrain et l’histoire des plantations Grégory Gex-Fabry, géologue, botaniste amateur et chasseur de néophytes, grand coureur des bois et des montagnes Emilie Gex-Fabry, sa sœur, s’intéressant également aux plantes et parcourant régulièrement les chemins de la région lors de ses entraînements estivaux (championne du monde junior de ski-alpinisme) Certains d'entre eux ont couvert des km sur les chemins pédestres et routes de la commune de Vald'Illiez, permettant de repérer de nouvelles stations. D'autres ont partagé leurs connaissances du terrain. Un grand merci à tous pour leur motivation! page suivante Annexe E Bordereau du Centre du Réseau Floristique Suisse ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 144 ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 145 Annexe G Marlyse Diebold En Praby 1873 Val-d’Illiez Val-d’Illiez, 27 août 2006 tél. et fax : 024 / 477 19 13 e-mail :[email protected] Recherche de cas de consultations après contact avec de l’Ambroisie ou de la Berce du Caucase. Madame, Monsieur, J’effectue actuellement un travail de diplôme en Sciences de l’Environnement portant sur les plantes exotiques dites ″néophytes″14, dont une petite minorité s’avère problématique sur leurs nouveaux territoires. Mon travail consiste à évaluer la présence et le degré d’installation de ces espèces dans le Chablais, le Val d’Illiez en particulier. Je recherche prioritairement les plantes posant un problème de santé, comme l’Ambroisie, très allergène, et la Berce du Caucase, provoquant de sérieuses dermatoses de contact. En plus de mes relevés botaniques, j’essaie de récolter des informations par le biais d’ enquêtes, notamment au niveau médical. Je serais très intéressée de savoir si vous avez vu ou eu connaissances de cas liés à ces 2 plantes. Si oui, - par quelle plante ? - à quelle date (année, mois) ? - avec quelles conséquences sur le plan médical ? - si possible lieu du contact du patient avec les plantes ? - connaissance de la dangerosité de ces plantes de la part du patient ? Si non, un petit mot pour me signaler que vous n’avez pas eu de cas me sera aussi très utile. Le but de ce travail est de diminuer au maximum les consultations dues à ces plantes. Je transmets mes résultats de relevés et autres informations au service de l’agriculture (groupe néophytes) à Sion et au Centre du Réseau Floristique.Suisse, ainsi qu’aux services compétents des communes concernées. Une information et une gestion efficaces de ces plantes aux premiers stades de développement éviterait de connaître les mêmes problèmes que le canton de Genève . Un grand merci d’avoir pris le temps pour cette lecture ! Marlyse Diebold 14 Plantes néophytes : contrairement à beaucoup d’autres espèces, ces plantes d’autres continents sont arrivées en Europe et en Suisse seulement depuis 1500 apr. J.-C., ramenées par les explorateurs et les marchands, ou voyageant clandestinement sur les bateaux. Elles continent d’ailleurs à voyager en employant les transports modernes, comme la route, le rail ou l’avion, avec ou sans l’accord de l’homme suivant les cas. Parmi toutes ces espèces, seule une petite minorité s’avère problématique dans leurs nouveaux territoires. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 146 Liste noire suisse établies par la Commission suisse pour la conservation des plantes sauvages CPS http://www.cps-skew.ch/francais/liste_noire.htm Actuellement, 20 espèces figurent sur la Liste noire suisse (cf page 2) des plantes néophytes envahissantes qui causent déjà des dommages au niveau de la diversité biologique, de la santé et/ou de l'économie. L'expansion de ces espèces doit être empêchée. Ailanthus altissima Ailante, Ambrosia artemisiifolia Artemisia verlotiorum Buddleja davidii Elodea nuttallii Heracleum mantegazzianum Impatiens glandulifera Lonicera japonica Ludwigia grandiflora Lysichiton americanus Polygonum polystachyum Prunus serotina Reynoutria japonica Reynoutria sachalinensis Rhus typhina Robinia pseudoacacia Rubus armeniacus Senecio inaequidens Solidago canadensis s Solidago gigantea ECOFOC Faux vernis du Japon Ambroisie à feuilles d'armoise, Armoise des frères Verlot Buddléa de David, Arbre aux papillons Elodée de Nuttall Berce du Caucase, Berce de Mantegazzi Impatiente glanduleuse Chèvrefeuille du Japon Jussie à grandes fleurs Lysichite jaune, Faux Arum Renouée de l'Himalaya Cerisier tardif Renouée du Japon Renouée de Sachaline +Renouée de Bohême (hybride) Sumac Robinier faux-acacia Ronce d'Arménie Séneçon du Cap Solidage du Canada Solidage géant Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 147 Annexe H Plantes néophytes envahissantes Points de vente en Valais et dans le Chablais /Printemps 2006 Natacha Junod. Réf: Junod Natacha (HES) [email protected] Marlyse Diebold En Play, 1873 Val-d’Illiez [email protected] Enquête à deux, après une rencontre à l'Ermitage de Finges, lors de la présentation de Marlène Galetti concernant l'exposition "les Envahisseurs", mise sur pied en collaboration avec le Conservatoire et Jardin botaniques de Genève. Enquête dans les jardineries de Martigny jusqu’à Sierre (mi-avril à mi-mai 2006) (Natacha Junod) •Constantin, Martigny "Le vendeur déconseille ces plantes envahissantes. Ils vendent encore celles dont on a encore peu entendu parler ( Lonicera japonica par ex.) ". - Buddleja davidii - Robinia pseudoacacia - Prunus laurocerasus - Rhus thyphina •Bender Garden, Martigny - Prunus laurocerasus - Buddleja davidii - Reynoutria japonica •Migros Garden,Martigny - Buddleja davidii - Robinia pseudoacacia - Prunus laurocerasus •Cheseaux Josy, Fully Aucune vente de ces plantes •Roduit plants, Fully Aucune vente de ces plantes •Point vert, Conthey - Buddleja davidii - Lonicera japonica - Robinia pseudoacacia - Prunus serotina - Prunus laurocerasus •Jumbo, Conthey - Prunus laurocerasus - Buddleja davidii •Migros Conthey La personne ne semble pas au courant de ses stocks. - Lonicera japonica ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 148 •Pépinière Lehman, Sion. "Pour le responsable, ces plantes envahissantes ne sont pas recommandées. Il ne vend pas de Buddleja davidii par exemple et a affiché le livret des haies indigènes et un poster des envahissantes pour conseiller les clients. D'après lui, les associations d'horticulture vont bientôt se voir pour discuter de la vente ou non de certaines de ces plantes. Le problème, c'est que les clients cherchent souvent des haies persistantes en hiver et il n'y a pas d'indigènes à des prix concurrentiels face au laurelle ". •Point vert, Granges - Buddleja - Robinia pseudoacacia - Prunus laurocerasus •Coop garden, Sierre - Prunus laurocerasus Remarques « Il existe encore d'autres points de vente mais ciblés sur la vente des plantes annuelles et maraîchères. Lorsqu'ils vendent quelques vivaces ce sont les plus courantes et donc aucune mentionnées sur notre liste d'envahissantes. Je n'ai pas regardé la vente des graines » Natacha Junod. Enquête dans les jardineries proches du Val d’Illiez (Marlyse Diebold Inspection des plants et graines en vente libre. Peut-être certains plants en rupture de stock ou non visibles ces jours-là. 10 mai 2006 •Garden Center Brönimann (Noville/VD) En vente libre : - Robinia pseudoacacia "Casque rouge" - Buddleja davidii - Solidago Verge d'Or Stahlenkrone" - Pas de graines à acheter. •OBI, MMM Aigle, Pas de plants ni de graines de néophytes en vente. 11 mai 2006 •Jumbo,Monthey - Buddleja davidii •COOP Collombey - Rien •Jardinerie Girod, St-Triphon/VD) - Rhus typhina ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 149 Annexe I ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 150 Annexe J Fiche info Prévention et lutte contre l'ambroisie Sources CPS/SKEW 2006 L'ambroisie est une plante très allergène et une mauvaise herbe dont l'expansion rapide est liée aux activités humaines. Une politique de prévention est primordiale. L'ambroisie est citée dans l'annexe 10 de l'ordonnance sur la protection des végétaux (OPV, RS 916.20) comme mauvaise herbe particulièrement dangereuse avec l'obligation de l'annoncer et de prendre des mesures. Prévention et lutte Pour prévenir l'installation de l'ambroisie à feuilles d'armoise, il est important de ne pas laisser de la terre nue et de favoriser l'installation de plantes concurrentielles. En toute circonstance, l'arrachage de la plante entière avant la floraison, reste le meilleur moyen de lutte. Il convient de prendre les précautions nécessaires (gants, lunettes et masque – personnes allergiques s'abstenir) et de mettre le matériel avec les déchets à incinérer (ne pas mettre au compost). Là où un arrachage systématique n'est pas réalisable, d'autres moyens de lutte sont possibles. JARDINS PRIVÉS, COMMUNES Jardins privés, espaces verts en zone d'habitation Dissémination Prévention Nourriture pour oiseaux et petits animaux, terre végétale infestée, véhicules. Contrôle régulier sous les mangeoires pour oiseaux, ne pas composter les déchets des petits animaux(hamster, lapins, etc.), éviter l'utilisation de la terre qui a été infestée par des graines d'ambroisie, ne pas laisser du sol nu. Arrachage de la plante entière avant la floraison pour éviter la pollinisation et la formation de fruits. Administration communale, service phytosanitaire de la commune / du canton, CPS. Lutte Annoncer / conseil VOIES DE COMMUNICATION Le long des routes et voies de chemin de fer, (le long de cours d'eau) Dissémination Annoncer / conseil Véhicules – graines dans pneus, déplacement de terre infestée, les cours d'eau sont un vecteur possible. Ne pas laisser de terre nue, favoriser la croissance de plantes concurrentielles, nettoyer les machines. Arrachage si possible, fauchage: une première coupe mi-juillet et une seconde fin août (un fauchage précoce et répété n'empêche pas la formation d'inflorescences, mais la plante devient de plus en plus petite et difficile à faucher), désherbage chimique: en collaboration avec le service phytosanitaire (surveiller le désherbage chimique non sélectif qui laisse du sol nu propice à l'Ambroisie). Service des routes, CFF, service phytosanitaire, administration communale, CPS. CHANTIERS CARRIÈRES Constructions privées, travaux publics, zones industrielles, terrains en friche, carrières Dissémination Prévention Annoncer / conseil Véhicules – graines dans pneus, déplacement de terre infestée. Ne pas laisser de terre nue, lors de travaux éviter la destruction du couvert végétal, sinon réensemencer dès que possible, préférer le semis d'automne à celui du printemps pour éviter la terre nue au printemps, nettoyer les machines. Arrachage si possible, fauchage: une première coupe mi-juillet et une seconde fin août, désherbage chimique: en collaboration avec le service phytosanitaire. Service des constructions, Service phytosanitaire, CPS. AGRICULTURE Dans les cultures semées au printemps et les jachères Dissémination Prévention Machines agricoles, terre infestée, semences. Nettoyer les machines, ne pas laisser développer l'ambroisie dans les bordures des parcelles cultivées, adapter les rotations de culture. Arrachage si possible, binage: stade 2-4 feuilles, fauchage: première fauche mijuillet, deuxième fin août, désherbage chimique sélectif. Service phytosanitaire, conseiller agricole, RAC-Changins, Prévention Lutte Lutte Lutte Annoncer / conseil CPS ([email protected]). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 151 Annexe J Fiche info Prévention et lutte contre le buddléa Sources CPS/SKEW 2006 Prévention et lutte Ne pas disséminer cette espèce par semis ou par transplantation. Jardins: Même s'il n'est pas indispensable, le nectar est une source de nourriture pour les papillons. Si vous décidez de garder votre Buddléa dans le jardin, il est très important de couper les inflorescences avant leur montée en graines. Si vous l'éliminez, il faut retirer les racines le mieux possible pour éviter les rejets. Pour éviter toute dissémination, l’élimination d’une plante, plus spécialement des racines et infruitescences, doit se faire par incinération et non par compostage. Eviter du sol nu à proximité des Buddléas. Nature: L'élimination des Buddléas en zones naturelles demande beaucoup de travail, car généralement il faut arracher les plantes si possible avec leurs racines. Des contrôles et arrachages des rejets sont indispensables. Il est important de favoriser la végétation naturelle pour ne pas laisser du sol nu, dans certaines situations on peut envisager un ensemencement avec des espèces indigènes adaptées. Annoncer toutes les nouvelles stations de Buddléa (notamment dans les zones naturelles protégées et leurs abords) à l'office cantonal de la protection de la nature, à la commune concernée ou à la CPS ([email protected]). Fiche info Prévention et lutte contre la berce du Caucase Sources CPS/SKEW 2006 Prévention et lutte Eliminer autant que possible les plantes des jardins ou couper au minimum les inflorescences avant la formation des fruits. Par une information ciblée, il faut empêcher des disséminations par les apiculteurs. Ne pas toucher les plantes sans être muni de gants. Les enlever rapidement, surtout si elles se trouvent à proximité de places de jeux pour enfants! Elimination des plantes, y compris les racines, par incinération et non par compostage. Lutte mécanique: avant de commencer le travail se munir de gants, d'habits à manches longues et de lunettes de protection. Couper les inflorescences et toutes les parties aériennes jusqu'à 15 cm du sol. Un outil spécial – une scie incurvée fixée sur un long manche pour se tenir à distance – est idéal. Important: avec une bêche sectionner la racine 10-15 cm en dessous du sol, pour éviter que la plante ne régénère rapidement. Attention: si vous coupez la plante à ras du sol elle va rapidement régénérer à partir de la racine et former une nouvelle plante avec des inflorescences. Annoncer les peuplements de Berces du Caucase qui se trouvent dans des formations naturelles, proches de cours d'eau, en lisière de forêt, etc. au service de protection de la nature de votre canton ou à la commune concernée. Aviser la CPS ([email protected]). Informer le service phytosanitaire si elles sont dans des surfaces agricoles. Fiche info Prévention et lutte contre l'impatiente glanduleuse Sources CPS/SKEW 2004 Prévention et lutte Ne pas disséminer l'impatiente glanduleuse par semis, dépôt ou transplantation, éliminer les plantes des jardins. Les produits issus de la fauche et de l'élimination des mauvaises herbes et contenant des inflorescences d'impatiente doivent être envoyés à l'incinération et non au compostage ou au dépôt de déchets verts. Limiter l’extension des stations de l’espèce en ensemençant les terres nues avoisinantes par des espèces indigènes. Annoncer toutes les nouvelles stations de l’espèce (notamment dans les zones naturelles protégées et leurs abords) à l'office de protection de la nature du canton concernés et à la CPS ([email protected]). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 152 Annexe J Fiche info Prévention et lutte contre les Renouées exotiques Sources CPS/SKEW 2006 Prévention et lutte Les trois Renouées sont difficiles à éliminer. Une seule plante développe des rhizomes dans un rayon de 7m et jusqu'à une profondeur de 3m. Ne pas disséminer la renouée du Japon. Même des petits fragments de rhizomes peuvent reprendre. Ne surtout pas mettre sur le compost de votre jardin. L'incinération est le moyen le plus sûr pour les éliminer. Des bons résultats ont été obtenus par compostage sur des compostières professionnelles (avec une phase d'hygiénisation). Cette manière de faire peut être intéressante pour des terres infestées. La plus grande vigilance est demandée lors du transport et du traitement sur place. Annoncer les stations de Renouées dans des formations naturelles au service cantonal de la protection de la nature. Suivant l'endroit d'autres secteurs sont concernés (Routes, CFF, Service des Eaux, Agriculture, etc.) Il est conseillé de ne pas effectuer en solitaire des mesures de lutte. Adressezvous au service de protection de la nature, au service phytosanitaire du canton concerné, ainsi qu'à la CPS ([email protected]). Stratégies pour empêcher l'expansion et pour lutter contre les Renouées Lutte mécanique Pour des populations plus importantes en collaboration avec le Service Cantonal concerné, pas en solitaire Coupe mensuelle Couper la population pendant au moins 5 ans tous les mois. Ainsi les rhizomes sont épuisés et meurent. Des contrôles restent nécessaires. Eliminer les plantes coupées et pousses en prenant les mesures de sécurité nécessaires (si possible: incinération). Coupe au printemps et en automne Avec une coupe au mois de juin (80% de la biomasse est atteinte) et une coupe en septembre, on affaiblit considérablement les plantes. L'élimination n'est pas possible, mais l'expansion est empêchée. Eliminer les plantes coupées et pousses en prenant les mesures de sécurité nécessaires (si possible: incinération). Couvrir avec un plastique noir Au printemps, avant que les repousses partent, couvrir avec un plastique noir. On peut ainsi contenir une population, mais on empêche également à d'autres plantes de s'installer. Pâturage régulier Adapté à des grandes surfaces, seulement en collaboration avec des services d'agriculture ou autres (jusqu'à présent, nous n'avons pas d'expérience en Suisse) Moutons et chèvres Dans d'autres pays, des bons résultats ont été obtenus par la pâture avec des moutons et chèvres sur des grandes surfaces envahies par des renouées. La pâture est répétée pendant au moins 10 ans. La population diminue d'abord et disparaît enfin. Lutte chimique En collaboration avec le Service Phytosanitaire et seulement avec autorisation Application sur les tiges feuillées Application répétée jusqu'à élimination: les rhizomes développent après chaque application des nouvelles tiges, il faut donc répéter les applications jusqu'à épuisement des rhizomes. Une application en automne est souvent plus efficace. Au printemps les repousses et les rhizomes sont affaiblies, la population diminue. Application dans les tiges creuses coupées Quand la population a atteint sa biomasse maximale, couper les tiges en dessous du premier nœud (à ras du sol). Appliquer l'herbicide dans les plus brefs délais dans la tige creuse. Ainsi, il semblerait qu'on arrive à tuer les rhizomes. Des contrôles restent nécessaires. Fiche info Prévention et lutte contre le Sumac Sources CPS/SKEW 2004 Prévention et lutte Ne pas choisir cette espèce pour les parcs et jardins, arracher les anciennes plantations. Ne pas utiliser du terreau avec des racines de sumac, ni composter, mais incinérer le matériel. Prière d’annoncer les populations naturalisées à l’office cantonal de la protection de la nature et à la CPS ([email protected]). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 153 Annexe J Fiche info Prévention et lutte contre le Robinier Sources CPS/SKEW 2004 Prévention et lutte Ne pas disséminer le robinier par semis ou transplantation. Arracher les semis et les jeunes individus, abattre les arbres et extirper les racines. Elimination, y compris les racines, par incinération et non par compostage ou dépôt en déchets verts. Prière d'annoncer toutes les nouvelles stations de l’espèce (notamment dans les zones naturelles protégées et leurs abords) à l'office cantonal de la protection de la nature et à la CPS ([email protected]),. Fiche info Prévention et lutte contre la Ronce d'Arménie Sources CPS/SKEW 2004 Lutte et prévention Ne pas disséminer cette espèce par semis ou par transplantation. Eviter de s'en débarrasser par compostage ou sur les dépôts de déchets de jardin ;éliminer par incinération. Annoncer toutes les nouvelles stations de l’espèce (notamment dans les surfaces de compensation écologique ou dans les zones naturelles protégées et leurs abords) à l'office cantonal de la protection de la nature et à la CPS ([email protected]). Fiche info Prévention et lutte contre le Séneçon du Cap Sources CPS/SKEW 2006 Prévention et lutte Arrachage: une fois installé, le Seneçon du Cap a un fort pouvoir d'expansion par la dissémination des graines. Il est donc important – là où c'est possible – d'arracher les plantes avant fructification. Pour éviter tout risque, ne pas mettre les plantes sur le compost mais les éliminer avec les déchets à incinérer. Lutte chimique: en collaboration avec le service phytosanitaire de votre canton il est possible d'éliminer les Séneçons du Cap avec un traitement herbicide. Des contrôles restent cependant nécessaires, puisqu'il profite, par son stock grainier, de tout terrain ouvert. Lutte biologique: un contrôle biologique semble être possible par le sursemis d’espèces à fort recouvrement comme le trèfle ou la luzerne. Annoncer les plus grandes populations du Séneçon du Cap concernent les services des routes nationales ou cantonales ainsi que les CFF. Annoncer la présence du Seneçon du Cap sur des surfaces agricoles au service phytosanitaire et annoncer toute nouvelle station dans une zone naturelle au service de la protection de la nature de votre canton. La CPS ([email protected]), recueille et transmet également les données concernant les stations du Seneçon du Cap. ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 154 Annexe J Fiche info Prévention et lutte contre le solidage du Canada Sources CPS/SKEW 2006 Prévention et lutte Prévention: Ne pas disséminer cette espèce par semis ou transplantation. Arracher les plantes. Eliminer l’espèce des jardins ou couper avant leur montée en graines. Les petits fragments de rhizomes pouvant également reprendre, il faut éviter de se débarrasser du Solidage en le compostant, mais opter pour l'incinération. Limiter l’extension des stations de Solidage en ensemençant les terres nues avoisinantes par des espèces indigènes. Lutte: pour une lutte efficace il faut éliminer ou au minimum affaiblir les rhizomes. La production de graines doit également être empêchée. Différentes luttes mécaniques existent. En général on peut dire qu'une coupe répétée avant la floraison épuise les rhizomes et réduit les peuplements. - Dans des stations plutôt humides et riches en nutriments, on peut effectuer une coupe tôt dans l'année (mai/juin). Des espèces indigènes et concurrentielles peuvent alors s'installer. - Couvrir le sol avec un plastique noir après la coupe peut être une autre solution. Dans ce cas, il est important d'ensemencer après le sol nu avec un mélange de semences indigènes et concurrentielles. - Dans des stations ensoleillées et chaudes, il faut effectuer un travail du sol après la coupe. Les rhizomes viennent à la surface et dessèchent. Ensemencer avec un mélange de prairie sèche. Annoncer les peuplements de Solidage qu'on trouve dans des réserves et formations naturelles au service cantonal de protection de la nature ou à la commune concernée. Informer le service phytosanitaire si elles sont dans des surfaces agricoles (jachères). Vous pouvez également aviser la CPS ([email protected]). Fiche info Prévention et lutte contre le solidage géant Sources CPS/SKEW 2006 Prévention et lutte Prévention: Ne pas disséminer cette espèce par semis ou transplantation. Arracher les plantes. Eliminer l’espèce des jardins ou couper avant leur montée en graines. Les petits fragments de rhizomes pouvant également reprendre, il faut éviter de se débarrasser du Solidage en le compostant, mais opter pour l'incinération. Limiter l’extension des stations de Solidage en ensemençant les terres nues avoisinantes par des espèces indigènes. Lutte: pour une lutte efficace il faut éliminer ou au minimum affaiblir les rhizomes. La production de graines doit également être empêchée. Différentes luttes mécaniques existent. En général on peut dire qu'une coupe répétée avant la floraison épuise les rhizomes et réduit les peuplements. - Dans des stations plutôt humides et riches en nutriments on peut effectuer une coupe tôt dans l'année (mai/juin). Les espèces indigènes et concurrentielles peuvent alors s'installer. - Couvrir le sol avec un plastique noir après la coupe peut être une autre solution. Dans ce cas, il est important d'ensemencer après le sol nu avec un mélange de semences indigènes et concurrentielles. - Dans des stations ensoleillées et chaudes, il faut effectuer un travail du sol après la coupe. Les rhizomes viennent à la surface et dessèchent. Ensemencer avec un mélange de prairie sèche. Annoncer les peuplements de Solidage qu'on trouve dans des réserves et formations naturelles au service cantonal de protection de la nature ou à la commune concernée. Informer le service phytosanitaire si elles sont dans des surfaces agricoles (jachères). Vous pouvez également aviser la CPS ([email protected]). ECOFOC Marlyse Diebold, Travail de diplôme 2006 155