La chirurgie des métastases pulmonaires Qu’est-ce qu’une thoracotomie ? Cette fiche complète le guide SOR SAVOIR PATIENT Comprendre l’ostéosarcome Qu’est-il nécessaire de faire avant une chirurgie ? Comment se passe l’intervention ? Que se passe t-il après l’intervention et quelles sont les suites ? Les cellules cancéreuses de l’ostéosarcome peuvent se propager sur d’autres parties du corps. On dit alors que le cancer est métastatique*. Le plus souvent, il s’agit de métastases pulmonaires qui sont visibles sur une radiographie* quand leur taille est supérieure à 1 cm ou sur un scanner* quand elles sont plus petites. Une thoracotomie est alors envisagée pour les enlever. Qu’est-ce qu’une thoracotomie ? Une thoracotomie est une intervention chirurgicale qui consiste à ouvrir le thorax* pour pouvoir accéder au poumon malade. La chirurgie du poumon doit être réalisée par un chirurgien spécialisé en chirurgie thoracique et qui pratique de façon régulière ce type d’intervention. Qu’est-il nécessaire de faire avant une chirurgie ? Une consultation avec l’anesthésiste* est nécessaire avant l’intervention chirurgicale. L’anesthésiste interroge le patient sur ses antécédents médicaux* et chirurgicaux. Le patient signale les médicaments qu’il prend et les allergies éventuelles (asthme, eczéma, etc.). Des examens pour évaluer le fonctionnement des poumons et d’autres organes* (cœur*, rein*, foie*, artères*) sont parfois nécessaires mais pas systématiques chez l’enfant. Ils seront demandés par le chirurgien si cela est nécessaire : - une épreuve fonctionnelle respiratoire (EFR) qui permet d’évaluer les capacités respiratoires. Le patient souffle dans divers appareils pour vérifier la force de ses poumons. Cet examen n’est pas douloureux ; - un dosage des gaz du sang qui permet de mesurer le taux de gaz carbonique et d’oxygène dans le sang artériel (sang provenant d’une artère) ; - un électrocardiogramme qui vérifie le fonctionnement du cœur ; - une radiographie des poumons. Avant l’intervention chirurgicale, une kinésithérapie* respiratoire est parfois nécessaire afin d’apprendre au patient à contrôler et à optimiser sa respiration. Comment se passe l’intervention ? Pour réaliser une thoracotomie, le chirurgien fait une incision, souvent entre deux côtes*, sous l’omoplate*. En général, il ne coupe pas les côtes mais les écarte. D’autres incisions sont également possibles dans l’aisselle* ou en coupant le sternum*. En fonction de la taille et de l’endroit où sont situées les métastases, le chirurgien enlève soit un petit morceau de poumon (métastasectomie), soit une partie plus importante (lobectomie). La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale*. La durée de l’opération est en moyenne de 1 à 3 heures. Le patient reste ensuite 2 heures en salle de réveil avant de rejoindre sa chambre. Les métastases enlevées sont ensuite adressées pour analyse histologique à l’anatomopathologiste*. L’analyse permet de confirmer qu’il s’agit bien de métastases et de déterminer si les cellules malignes sont encore vivantes ou si elles ont été détruites par le traitement de chimiothérapie réalisé avant la chirurgie. Au niveau du thorax, un ou deux drains* sont fixés au niveau du pansement pour permettre d’évacuer les sécrétions et le sang entraînés par l’opération. Ils sont enlevés 2 à 3 jours après l’opération. Au réveil comme après toute intervention, la zone opérée (au niveau du thorax et de l’épaule) est souvent douloureuse. La prise en charge de la douleur est systématique grâce à des médicaments adaptés. Une pompe à morphine peut être mise en place. Elle est contrôlée par le patient selon la douleur ressentie. L’hospitalisation est de 5 à 6 jours en l’absence de problèmes particuliers. Les points de suture* peuvent être enlevés en général au 10e jour (les fils sont souvent résorbables). Que se passe t-il après l’intervention et quelles sont les suites ? Des douleurs persistent parfois quelques semaines après l’intervention : - au niveau de la cicatrice ; - dans les gestes de la vie quotidienne (marcher, lever les bras, s’habiller, etc.) ; - lors d’une toux ou lorsque le patient éprouve le besoin de cracher. Des médicaments antalgiques sont alors prescrits. Après l’intervention, il est parfois nécessaire de commencer rapidement la kinésithérapie respiratoire. Ces séances apprennent au patient à respirer de manière efficace et permettent d’évacuer les sécrétions bronchiques afin d’éviter ainsi un risque d’infection. Commencée tôt, cette kinésithérapie respiratoire permet aussi de récupérer une fonction respiratoire la plus normale possible. La reprise d’une vie normale et d’une activité physique est généralement possible au bout de 4 à 5 semaines. * Voir Les mots et leur sens. Membres du groupe de travail Coordonnateurs : P. Marec-Bérard, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ; T. Philip, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ; F. Chotel, chirurgien orthopédiste, Hôpital Debrousse, Lyon. Méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT : S. Brusco, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé). B. Bové, masseur-kinésithérapeute, Centre Thérapeutique Pédiatrique, Croix Rouge Française, Margency ; J. Carretier, FNCLCC, Paris (chargé de mission en santé) ; L. Claude, radiothérapeute, Centre Léon Bérard, Lyon ; V. Delavigne, FNCLCC, Paris (linguiste) ; I. Hodgkinson, médecin rééducateur, Centre Hospitalier Lyon-Sud l’Escale, Lyon ; L. LeichtnamDugarin, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé) ; S. Rochatte, masseur-kinésithérapeute, Centre Léon Bérard, Lyon. Nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés à réaliser ces fiches. Nous tenons à remercier tout particulièrement les personnes malades, anciens malades et parents qui, par leur participation active et leurs commentaires, ont contribué considérablement à l'élaboration de ces fiches. AL B EC ASSOCIATION RÉGIONALE LÉON BÉRARD POUR LES ENFANTS CANCÉREUX HAPPY DOC Copyright © FNCLCC 2003 - Tous droits réservés Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC) 101, rue de Tolbiac 75013 Paris - Tél : 01 44 23 04 68 - Fax : 01 45 82 07 59 e-mail : [email protected] - Internet : www.fnclcc.fr La Ligue Nationale Contre le Cancer - Tél : 01 53 55 24 00 - Fax : 01 43 36 91 10 Internet : www.ligue-cancer.asso.fr - Écoute Cancer 0 810 810 821 N° ISBN 2-913495-09-5 Validation juin 2003