L`eau et le risque biologique - Académie de Nancy-Metz

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Le risque biologique
1 Notions d’épidémiologie :
1.1 Définitions :
Épidémiologie : Science qui étudie les épidémies (« sur la population ») et plus généralement la
répartition des maladies humaines. Description des facteurs déterminant la fréquence et la
distribution des maladies, leurs origines et les méthodes d'intervention les plus efficaces.
Épidémie : Apparition d'une série de cas comparables dans l'espèce humaine (symptômes et
origines), en nombre nettement supérieur à la normale. C'est un phénomène de masse limité dans
le temps et l'espace, qui augmente rapidement et disparaît rapidement.Chez les animaux, on l'appelle
épizootie. Ces maladies se manifestent sous forme de poussées soudaines et aiguës dans une zone
géographique ou un pays.
Pandémie : C'est un phénomène de masse limité dans le temps mais pas dans l'espace. C'est
un épidémie qui touche ou moins tout un continent.
Endémie : Ce sont des maladies qui se maintiennent à un taux quasi constant dans une population.
Elles sont limitées dans l'espace mais pas dans le temps.
Infection : Pénétration dans un macro-organisme d'un micro-organisme capable de s'y multiplier.
Contagion : Transmission d'une maladie d'un sujet à l'autre par contact direct.
1.2 Notion de chaîne épidémiologique :
On parle de réservoir pour décrire le point de persistance et de stockage de la maladie ainsi que son
point de départ.Il est fréquemment humain et/ou animal mais peut aussi être hydrique pour les espèces
environnementales.
Le vecteur est l’éléments utilisé pour la dissémination et /ou la propagation inter/hôte.Il peut être
vivant ( ex :moustiques,rongeurs) ou inerte (ex :l’eau).On parle d’Hôte pour l’organisme terminal de
la chaîne épidémiologique,celui où la pathologie se développe.Les formes de dissémination peuvent
être différentes des formes infectieuses terminales
EX : forme de résistance type kyste ou spores.
Ex : forme de vie intermédiaire chez les vecteurs dans certains cycles parasitaires.
Rem : lors d’une épidémie les individus porteurs de germes (asymptomatiques ou non) deviennent des
vecteurs de germes qui pénètrent chez de nouveaux individus.
1.3 Interactions Hôte pathogène :
Introduction :
La pathologie c’est toute modification de l’état physiologique transitoire ou permanente vers le moins
bien qu’elle soit minime ou très importante. On appelle pouvoir pathogène ou pathogénicité d’un
micro-organisme une capacité à induire de telles modifications.
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Les modalités utilisées par les micro-organismes pour exercer leur pouvoir pathogène sont multiples :
Si on reprend l’expérience de Griffith : l’injection intra péritonéale de pneumocoques capsulés
provoque la mort des souris. Une autopsie montre que le sang est les tissus ont été envahis par les
bactéries. Dans ce cas c’est le pouvoir invasif du germe qui provoque le décès. Cette propriété
regroupe toutes les modalités qui permettent la pénétration du micro-organisme dans l’hôte,
sa prolifération et sa dissémination.
Lorsqu’une plaie et souillée par de la terre ou un instrument souillé par des spores de Clostridum
tétanii , les bactéries se développent et restent circonscrites au niveau de la plaie. On observe
pourtant une mort par paralysie tétanique des muscles du thorax (action sur les nerfs et les muscles
situés à distance).Ces troubles sont reproductibles si on injecte un filtrat de culture de Clostridium
tétanii. On peut donc en déduire que c’est la sécrétion de un ou plusieurs composés solubles qui
permet cette action à distance du point d’infection. On parle de toxine(s) et de pouvoir toxique
(ou toxinogène).
Def : Le pouvoir toxique c’est la capacité à produire une ou plusieurs toxines.
Def : La toxine est un composé organique produit par un organisme vivant doté de propriétés antigéniques
et capable d’exercer des effets néfastes à distance du point d’infection.
Les micro-organismes pathogènes mobilisent de façons diverses ces 2 modalités qui constituent des
caractéristiques intrinsèques au germe étudié.
La déclaration d’une pathologie dépend également de facteurs extrinsèques. On résumera donc les
paramètres influençant la déclaration d’une pathologie sous la forme du triptyque suivant :
Microorganisme :
Pouvoir invasif.
Etat physiologique de l’hôte.
Porte D’entrée.
YOPI’S.
Traitement médicamenteux.
Prédisposition génétique.
Pour tenir compte de cet ensemble de données on sépare usuellement les micro-organismes en 2 classes :
Les bactéries Pathogènes Spécifiques (BPS) : Elles provoquent une maladie précise chez un hôte
dont le système immunitaire est compétent et l’état physiologique normal (Ex : Le bacille du
charbon B.Anthracis).On distingue parfois les pathogènes facultatifs qui peuvent exister et se
multiplier à l’état libre dans l’environnement et les pathogènes obligatoires qui ne peuvent pas se
multiplier hors du foyer infectieux
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Les Bactéries Pathogènes Opportunistes (BPO) : Elles sont normalement commensales ou
saprophytes et provoquent occasionnellement des pathologies lors de dysfonctionnements
physiologiques chez l’hôte ou de leur introduction dans un lieu inhabituel (ex : introduction directe
dans le sang par piqûre).Ex : E.coli. ; Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa,
Acinetobacter….etc.
2 Principaux pathogènes d’origine hydrique :
2.1 Agents bactériens :
2.1.1 Entérobactéries :
Salmonella : Toutes les salmonelles pathogènes appartiennent à l’espèce salmonella I ou
Salmonella enterica. Des variations antigéniques au niveau des sucres de l’antigène O (LPS de la
membrane externe) permettant de la subdiviser en différents sérotypes responsables de deux types
de Salmonelloses :
Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes (S. typhi, paratyphi et sendai) évoluant
spontanément vers la septicémie et où le pronostic vital est en jeu.Elles sont devenues rares
dans les pays développés grâce au traitement systématique de l’eau potable.Elle restent présentes dans
les pays en voie de développement et réapparaissent dans les pays de l’ex URSS pour des raisons de
salubrité évidente.
Les gastro-entérites plus fréquentes et dues à de nombreux sérotypes ubiquistes. Les signes sont
beaucoup plus banaux allant des simples troubles intestinaux à la gastroentérite aiguë les
évolutions septicémiques sont rarissimes.Les phénomènes de portage sont fréquents. Shigella : Le
genre Shigella comporte 4 espèces et plusieurs sérotypes qui sont uniquement pathogènes pour
l'homme et les primates.Leur relative résistance au pH acide permet à une faible charge
microbienne d’être infectieuse (102 à 103 bactéries environ) On distingue :
S. sonnei, S. flexneri, S. hoydii qui sont responsables de la plupart des cas de gastroentérites
aigues dans les pays industrialisés.
S. dysenteriae responsables de la dysenterie bacillaire qui est une maladie épidémique
grave, de gastro-entérites et de diarrhées d'origine hydrique ou alimentaire
incubation vomissement diarrhée Fièvre Epidémiologie
Développement des
Salmonella 8-48
++
±
+
heures
bactéries dans l'intestin.
sp.
(gastroentérite)
Pathogénie
Infection
superficielle de
l'intestin,
peu d'invasion.
Dose infectieuse
supérieure à 105
organismes.
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Symptômes cliniques
Début graduel ou brutal de
diarrhées et fièvre peu élevée,
souvent nausée,
céphalée et douleurs
musculaires. Pas
d'antimicrobien sauf si on
suspecte une dissémination
systémique. Les cultures
de selles sont positives pour
Salmonella. Portage prolongé
fréquent
Salmonella 10-14
jours
typhi
(fièvre
typhoïde)
±
±
++
Les bactéries se
multiplient dans
l'épithélium de l'intestin
et atteignent
les ganglions
lymphatiques, le foie,
la rate, et la vésicule
biliaire.
Symptômes dûs
.Au début, fièvre, céphalée,
aux endotoxines
malaise, anorexie et douleurs
et à l'inflammation, musculaires ; fièvre
dose infectatteignant 40°C à la fin de la
tieuse supérieure ou première semaine et durant 2
égale à
semaines ou
plus ; avec souvent diarrhée,
107 organismes.
douleurs abdominales, toux
et maux
de gorge. Maladie raccourcie
par l'antibiothérapie.
La bactérie à la propriété de déclencher sa propre phagocytose par les cellules M de l’intestin
puis d’échapper au système immunitaire en lysant le phagosome et en colonisant les cellules
intestinales de proche en proche.Elle secrète une exotoxine qui inhibe la synthèse protéique dans
les cellules du gros intestin et provoque leur destruction d’où des diarrhées mucosanglantes.
Shigella dysentriae secrète de plus la toxine shiga qui engendre une fuite d’eau et d’électrolytes au
niveau des entérocytes ( composante hydrique plus marquée de la diarrhée), elle peut également
évoluer vers des formes septicémiques,alors que les autres espèces restent circonscrites à l’intestin.
E.coli responsables de gastroentérites :
Les bactéries coliformes de laboratoire sont habituellement inoffensives, mais certaines souches peuvent être
pathogènes.Toutes les souches pathogènes possèdent des fimbriae spécifiques qui leur permettent
d'adhérer à certaines cellules épithéliales de l'intestin. Ces bactéries produisent aussi des toxines
responsables de troubles gastro-intestinaux que l'on regroupe sous l'appellation gastroentérite à E.
coli. La maladie se contracte par transmission orofécale, soit par ingestion d'eau et d'aliments
contaminés, soit par contact avec des objets contaminés. Les individus atteints restent
contagieux tant qu'ils excrètent des microorganismes dans leurs fèces. Le manque de propreté et
d'hygiène est souvent mis en cause.Il existe plusieurs biotypes d'E. coli pathogènes qui différent par
leur virulence et la sévérité des dommages qu'ils provoquent; on distingue ainsi :
E. coli entérotoxinogène (ECET)
E. coli entéro-invasif (ECEI),
E. coli entérohémorragique (ECVT)
E. coli entéropathogène (ECEP).
Les principaux signes et symptômes comprennent des crampes abdominales et l'apparition de
vomissements et de diarrhées entraînant une déshydratation sévère suivie, dans les formes les plus
graves, d'un état de choc.Les risques d’origine hydrique concernent essentiellement les ECET et plus
rarement les ECEI .
La souche entérotoxinogène n'est pas invasive; la bactérie adhère aux cellules intestinales par
des fimbriæ et sécrète deux types d'entérotoxines responsables d'une diarrhée liquide,
abondante, sans présence de sang ni de mucus; leur mécanisme d'action s'apparente à celui de la
toxine du choléra.Ce biotype est principalement responsable de la diarrhée des voyageurs (ou tourista)
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et, dans les pays en voie de développement, de nombreux cas de diarrhée infantile. L'agent causal
n'est pas toujours identifié, mais on soupçonne que de 50 65 % de ces diarrhées sont dues à E. coli
entérotoxigène.. La dose infectieuse varie de 108 à 1019 bactéries par ingestion.Les cas de diarrhée
des voyageurs attribuables à des souches d'E.coli entéro-invasives sont moins communs. Ces
bactéries s'attachent aux cellules épithéliales du côlon et y pénètrent par phagocytose; les
bactéries envahissent la muqueuse, l'enflamment et y provoquent la formation d'ulcères.
L'infection entraîne de la fièvre et, parfois, une dysenterie semblable à celle causée par Shigella,
soit des diarrhées mucoïdes et parfois sanguinolentes. La bactérie survit facilement dans
l'environnement. La dose infectieuse est habituellement de 109 bactéries par ingestion.
Yersinia enterocolitica : on la rencontre essentiellement dans les pays froids à tempérés (germe
psychrophile) et son incidence serait comparable à celle des salmonelles ou des shigelles.C’est un
germe entéroinvasif qui provoque des diarrhées purulentes et sanguinolentes assorties de fortes
douleurs abdominales.La production d’entérotoxines est rare de même que le passage vers le sang.
2.1.2 Les vibrions :
Les 2 espèces principalement incriminées sont V.cholerae et V.parahémolyticus. Ce sont des germes
non invasifs entérotoxinogènes.Leur toxines provoque une fuite massive d’eau et d’électrolyte au niveau
intestinal.La guérison est spontanée et le traitement vise à pallier aux effets de la déshydratation.
V.cholerae est halotholérant, si bien qu’il représente un danger tant au niveau des eaux douces que
saumâtres.On distingue les sérotypes O1 et O139 qui sont responsable d’épidémies mortelles et les
« NON-O1 » responsables de cas isolés et moins graves de diarrhée aqueuse, le plus souvent après
ingestion de coquillages ou de crustacés.
V.parahémolyticus est halophile et ne se trouve que dans les eaux salées à saumâtres, il est impliqué dans
des cas d’intoxication par le poisson cru essentiellement au japon.
2.1.3 Campylobacter :
Ce sont les espèces C.coli et C.jejuni qui sont incriminées. Leur incidence à été longtemps sous évaluée à
cause des difficultés d’isolement et de culture à partir des selles de malades.On évalue les cas à 2000000
par an aux état unis.Ces germes entéroinvasifs se multiplient au niveau de la muqueuse intestinales et
secrète une toxine proche de celle du choléra d’où une inflammation de l’intestin avec émission massive
de selles purulentes et sanguinolentes.La guérison est spontanée et le traitement courant vise à pallier à la
fuite d’eau et d’électrolytes.
2.1.4 Les mycobactéries « atypiques » :
Elles regroupent un très grands nombre d’espèces , autres que M tuberculosis et M leprae, qui se
développent dans les eaux stagnantes et les sols humides puis colonisent ensuite tous les écosystèmes
aquatiques.Leur très grandes résistance aux traitement physicochimique les rends apte à passer
dans le réseau de distribution d’eau et à le coloniser.Elles sont responsables d’atteintes cutanées
contractées lors de baignade ou d’atteinte pulmonaires ( mycobactérioses) via les aérosols produits au
niveau des robinets, pommeaux de douche…………..etc.Leur incidence est faible.
2.1.5 Legionella :
Elle provoque des pneumopathies extensives, graves, accompagnées de signes digestifs
(diarrhées, douleurs abdominales), neurologiques,(agitations, hallucinations,...)Les Legionella
constituent un vaste groupe de bacilles Gram-, d'environ 5 espèces, dont principale L.pneumophila
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est responsable de la majorité des cas. Ces bactéries se trouvent abondamment dans les eaux de
rivière, les lacs, les étangs. Leur croissance est favorisée par la température.Elles prolifèrent donc dans
les circuits d'eau chaude sanitaire, dans les tours d'aéro-refroidissement, les caissons
d'humidification, climatiseurs, avec en plus un effet d'aérosol disséminant.. Ces bactéries ne sont
pathogènes que par voie aérienne, leur présence dans les eaux d'alimentation présente donc peu de
risques pour la consommation. Par contre, le risque est important au niveau des robinets d'eau
chaude et des douches (aérosols) en milieu hospitalier où des malades sont immuno-déprimés.
2.1.6 Aeromonas :
Ils peuplent abondamment les eaux usées, les eaux naturelles et les eaux de distribution. Chez
l'Homme, ce sont des pathogènes opportunistes qui se manifestent par des gastro-entérites, des
diarrhées, des pneumopathies, des septicémies, ... à la suite de baignades en eau douce ou par
prolifération dans le réseau de distribution lors des mois chauds d’été.
2.1.7 Leptospirose. :
La leptospirose (Leptospira ictero-haemorrhagiae essentiellement) est une infection sévère qui, dans
sa forme la plus typique, se présente sous forme d'ictère infectieux à recrudescence fébrile avec
signes d'atteinte rénale et méningée. L'évolution comporte une longue convalescence ; parfois
l'hépatonéphrite s'aggrave aboutissant à la mort. La transmission se fait par voie transcutanée à la faveur
de lésions ou d'excoriations ou même à travers une peau saine hydratée et macérée au
contact de l'eau et de la boue ; elle s'effectue également par voie muqueuse soit nasale
(bains en rivière) soit conjonctivale (frottement de l'oeil par un doigt souillé), soit enfin
digestive (ingestion d'eau contaminée). Le rôle de l'eau est capital et les baignades en rivières
ou en étangs représentent une cause fréquente de contamination. La leptospirose est une
maladie des vacances, des loisirs, du camping ; elle est aussi une maladie professionnelle pour
certains métiers comme les égoutiers, les éleveurs, etc... L'eau d'alimentation est
exceptionnellement en cause
2.1.8 Tularémie :
La tularémie est une maladie du lièvre et de certains rongeurs (mulots et campagnols chez
lesquels elle sévit sous forme de vastes épizooties). La tularémie humaine est liée, à la
pénétration de Francisella tularensis à travers la peau ou l es mu qu eu s es sa in es. S ui van t la
p o rt e d'entrée, les tableaux diffèrents. La forme ulcero-ganglionnaire des membres peut résulter d'un
simple contact avec un animal infecté (peau saine) ; la forme oculaire succède à une contamination
conjonctivale par les doigts infectés ; la forme angineuse ou amygdalienne est à porte d'entrée
digestive ; elle se présente sous forme d'une amygdalite fébrile brutale et douloureuse avec
adénopathies (sous-maxillaires et jugulo-carotidiennes).
Les eaux de surface (baignades en rivières, étangs), souillées par les rongeurs, peuvent donc
transmettre la maladie par contact. L'eau d'alimentation peut être aussi responsable, comme en
témoignent les nombreux cas rapportés principalement en Russie et en Europe Centrale, plus rarement
aux Etats Unis.
2.2 Agents viraux :
Les virus d’origine hydrique comprennent essentiellement les norovirus, le virus de l’hépatite A
(VHA), le virus de l’hépatite E (VHE), les rotavirus et les entérovirus (poliovirus, virus Coxsackie A
et B, échovirus et quatre entérovirus non groupés). Les êtres humains sont le seul réservoir naturel
de VHA, de norovirus, d’entérovirus et de rotavirus. Le VHE est d’origine zoonotique.Les entérovirus
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sont excrétés en grandes quantités dans les matières fécales des sujets humains et animaux infectés
(symptomatiques et asymptomatiques), elles peuvent contenir plus d’un milliard (109) de virus par
gramme.
Certains, tels les entérovirus sont particulièrement résistants et peuvent survivre au
traitement de l’eau potable .Il est en effet possible d’en détecter la présence dans de l’eau potable traitée
qui semble ne pas contenir de coliformes. Leur présence dans l’eau potable peut être causée par une
désinfection insuffisante ou un traitement inadéquat des eaux de surface contenant de fortes
concentrations de virus
Même si les virus ne peuvent se multiplier en dehors des tissus de leur hôte et, par conséquent,
dans l’environnement, ils peuvent survivre plusieurs mois dans l’eau douce et pendant des périodes
plus courtes dans l’eau salée. Ils survivent plus longtemps dans l’environnement à basse
température et en présence de sédiments auxquels ils s’adsorbent facilement. La lumière du soleil,
des températures plus élevées et une forte activité microbienne raccourcissent la durée de survie des virus.
On a signalé que dans les eaux souterraines protégées où les températures demeurent en général
au-dessous de 10 °C, les entérovirus pouvaient survivre presque deux ans. Les eaux souterraines
peuvent être contaminées par l’évacuation d’eaux usées domestiques ou de boues sur la terre, par des
effluents provenant de champs d’épandage, des eaux de fosses septiques et par l’infiltration d’eaux
de surface.
2.2.1 Les Norovirus
Le terme norovirus a été approuvé récemment comme nom officiel du groupe de virus
communément appelés virus semblables à Norwalk ou petits virus ronds structurés .Ce groupe de virus
inclut une série de quatre petits virus à ARN pathogènes. Ils sont stables dans l’environnement et
survivent à la chloration de l’eau, au gel et à des températures allant jusqu’à 60 °C.Les norovirus
atteignent les nouveau-nés, les enfants et les adultes. Les effets sur la santé associés aux infections à
norovirus ont tendance à être bénins et résolutifs et durent habituellement de 24 à 48 heures. Les nausées,
les vomissements, la diarrhée, les douleurs abdominales et la fièvre sont au nombre des symptômes. On
ne connaît pas la dose infectieuse, mais on suppose qu’elle est faible. La période d’incubation est de 24 à
48 heures. L’eau, les aliments (et en particulier les mollusques et crustacés et les salades), les aérosols, les
vecteurs passifs (objets inanimés contaminés) ainsi que le contact entre personnes .
2.2.2 Virus de l’hépatite
Il y a cinq types de virus de l’hépatite, dont deux seulement (VHA et VHE) semblent se transmettre par la
voie fécale-orale et sont associés à la transmission par voie hydrique.
Le VHA est un petit virus à ARN monocaténaire, sans enveloppe et à symétrie icosaédrique. Le
VHE est un virion sans enveloppe, et à ARN polyadénylé monocaténaire. Compte tenu de ses
caractéristiques physicochimiques, on suppose que le VHA est un calicivirus.L’infection par le VHA est
souvent propagée par des aliments ou de l’eau, il constitue la première cause d’hépatite en france.
.Les infections à VHA communément appelées hépatites infectieuses, peuvent causer au foie des
dommages qui peuvent être mortels. On ne connaît pas la dose infectieuse, mais on la situe dans une
plage de 10 à 100 virions. La période d’incubation d’une infection à VHA varie de 10 à 50 jours, elle
est inversement proportionnelle à la dose. Les symptômes de la maladie comprennent de la fièvre, des
malaises (fatigue), de l’anorexie, des nausées et une gêne abdominale. La jaunisse suit quelques jours
plus tard. La maladie est habituellement résolutive, mais le taux de mortalité peut atteindre 2 % chez
les adultes de plus de 40 ans. Les sujets infectés excrètent le virus.
Les vecteurs de transmission du VHE comprennent l’eau et le contact entre personnes. La
transmission par voie alimentaire est aussi possible dans leurs matières fécales pendant une à deux
semaines avant que l’hépatite se déclare .
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La maladie causée par le VHE est appelée hépatite E, ou hépatite non A non B. Sur le plan clinique,
on ne peut distinguer l’hépatite E de l’hépatite A. Ses symptômes comprennent des malaises, de
l’anorexie, des douleurs abdominales, de l’arthralgie et de la fièvre. La période d’infection de
l’hépatite E varie de deux à neuf semaines; l’affection est habituellement bénigne et se résorbe en deux
semaines sans laisser de séquelles. Le taux de mortalité s’établit à 0,1-1 %, sauf chez les femmes
enceintes où il atteint presque 20 %. La maladie touche le plus souvent des sujets jeunes ou d’âge
moyen (15 à 40 ans).
2.2.3 Rotavirus
Les rotavirus sont des virus à ARN bicaténaire. Au microscope électronique, les virions intacts
ressemblent à une roue, d’où le préfixe « rota ». On a défini six groupes sérologiques de rotavirus, dont
trois (groupes A, B et C) infectent les êtres humains. La gastro-entérite à rotavirus peut se manifester
sous des formes variant de la diarrhée bénigne d’une durée de moins de 24 heures à la gastro-entérite
grave qui peut être mortelle. Le sujet peut vomir pendant une période allant jusqu’à 48 heures avant
l’apparition de la gastroentérite. La période d’incubation varie d’environ 19 heures à deux jours. La
maladie dure en général de 5 à 8 jours. On suppose que la dose infectieuse est de 10 à 100 virions
Le rotavirus du groupe A est endémique dans le monde entier et constitue le groupe le plus
courant et le plus répandu. Les enfants de six mois à deux ans, les nouveau-nés prématurés, les
personnes âgées et les sujets dont le système immunitaire est déficient sont particulièrement vulnérables
aux symptômes plus graves causés par l’infection à rotavirus du groupe A. Celui-ci est la principale cause
de diarrhée grave chez les nourrissons et les enfants et il cause environ la moitié des cas qui nécessitent
une hospitalisation. Dans les régions tempérées, la maladie se manifeste principalement au cours de
l’hiver, mais elle est présente pendant toute l’année sous les Tropiques.
2.2.4 Les enterovirus
Les entérovirus constituent un grand groupe de virus appartenant au genre Enterovirus et à la
famille des Picornaviridés. Il s’agit de virus à ARN monocaténaire sans enveloppe et à symétrie
icosaédrique. Ce groupe comprend les poliovirus (trois sérotypes), les virus Coxsackie A (23 sérotypes) et
B (six sérotypes), les échovirus (31 sérotypes) et quatre entérovirus non groupés (types 68 à 71). Ces
virus sont très résistants aux agresseurs environnementaux et stables en milieu acide (jusqu’à un pH de 3).
La voie orale est la principale voie d’infection par les entérovirus, dont la période d’incubation varie de 2
à 35 jours. Les entérovirus peuvent survivre au transit dans l’estomac et infecter le tractus intestinal
inférieur. La virémie est fréquente et le passage dans divers organes cibles entraîne tout un éventail de
symptômes. La poliomyélite et la méningite sont les maladies les plus graves causées par les
entérovirus, mais on a également incriminé ces derniers dans la myalgie, le syndrome de Guillain-Barré,
l’hépatite, les maladies fébriles et la conjonctivite.
2.2.5 Autres virus
Les adénovirus sont membres de la famille des Adenoviridés, qui inclut plus de 90 sérotypes,
dont 49 peuvent infecter les êtres humains. Les membres de cette famille comprennent des virus
icosaédriques sans enveloppe contenant de l’ADN bicaténaire. Les adénovirus sont très stables dans
l’environnement et peuvent survivre longtemps en dehors de l’hôte. Les adénovirus humains peuvent
causer des infections respiratoires et gastro-intestinales. La gastro-entérite à adénovirus atteint surtout les
jeunes enfants. Sa période d’incubation varie d’un à trois jours et ses symptômes comprennent la diarrhée
et les vomissements. Les adénovirus peuvent être transmis par contact direct, par la voie fécale orale ou
par les eaux utilisées à des fins récréatives. On n’a pas incriminé l’eau potable comme voie de
transmission.
Les astrovirus sont membres de la famille des Astroviridés, qui inclut sept sérotypes capables
d’infecter les êtres humains. Les membres de cette famille comprennent des virus sans enveloppe de 28 à
30 nm contenant de l’ARN monocaténaire. Le microscope électronique révèle leur forme en étoile
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caractéristique. L’infection à astrovirus cause habituellement des symptômes qui ressemblent énormément
à ceux que l’on observe dans le cas de l’infection à rotavirus et elle atteint surtout les jeunes enfants. Sa
période d’incubation varie d’un à quatre jours. Les astrovirus sont transmis par la voie fécale-orale, par les
eaux utilisées à des fins récréatives ou par les aliments. On n’a pas incriminé l’eau potable comme voie
de transmission.
Les parvovirus sont membres de la famille des parvoviridés, qui inclut deux sérotypes capables
d’infecter les êtres humains. Cette famille inclut des virus icosaédriques sans enveloppe contenant de l’ADN
monocaténaire linéaire. Une infection à parvovirus cause habituellement une affection bénine
ressemblant à la grippe, parfois accompagnée d’une éruption cutanée. Les complications, qui
comprennent l’anémie et l’arthralgie, peuvent atteindre les femmes enceintes et les sujets dont le système
immunitaire est affaibli. La période d’incubation varie de quatre à 14 jours. Des preuves limitées
indiquent que le parvovirus est transmis par les aliments (mollusques et crustacés) et les eaux utilisées à
des fins récréatives. On n’a pas incriminé l’eau potable comme voie de transmission.
2.3 Protozoaires :
2.3.1 Giardia
La Giardia est un petit parasite protozoaire flagellé que l’on trouve dans l’intestin grêle des animaux et
des humains. À l’étape de son développement où elle se nourrit, la Giardia, alors appelée trophozoïte, se
trouve principalement dans le duodénum, mais on la trouve fréquemment dans le jéjunum et dans
l’iléon de l’intestin grêle. Les trophozoïtes sont généralement attachés à la surface des villosités
intestinales par un large disque adhésif ventral (cytostome) .Celui ci leur sert également à se nourrir
principalement, pense-t-on, de sécrétions de muqueuses. Lorsqu’il se détache, le trophozoïte binucléé
forme un kyste puis se divise au sein de ce kyste, de sorte que quatre noyaux deviennent visibles. Les
kystes sont ovoïdes et possèdent deux ou quatre noyaux et présentent des restes d’organelles visibles. Les
kystes stables dans l’environnement sont évacués dans les fèces, généralement en grand nombre. Les
kystes de Giardia lamblia peuvent survivre jusqu’à 77 jours dans l’eau du robinet à 8 °C mais cette
durée diminue à mesure que la température augmente
Lorsqu’un hôte favorable ingère ces kystes, le dékystement est provoqué par l’acide et les enzymes de
l’estomac; lorsque le parasite atteint le duodénum, une masse quadranucléaire de protoplasme apparaît et
se divise rapidement, chaque kyste produisant deux trophozoïtes). L’intestin grêle est alors colonisé
par reproduction asexuée.
Giardia lamblia est le parasite intestinal le plus communément signalé dans le monde. On a
montré que la giardiase est endémique chez les humains et chez plus de 40 espèces d’animaux, les
taux de prévalence allant de 1 à plus de 90 %. Mais l’évaluation reste difficile à cause des cas
asymptomatiques.La plupart des foyer d’apparition d’origine hydrique ont été associées à une
transmission zoonotique liée aux mammifères, comme le chien, le rat musqué, les bovins et le
mouton responsables de l’introduction de kystes dans l’eau de surface utilisée comme source d’eau
potable. À mesure que la pression démographique et les activités humaines s’intensifient autour des
zones de captage de l’eau, le potentiel de contamination fécale augmente; il faut toujours prendre en
considération la possibilité d’une contamination par les eaux usées humaines.Dans ce contexte, il est
donc probable que les mammifères jouent pour les humains le rôle de réservoirs de Giardia infectieuse
provenant d’une eau contaminée par des eaux usées et qu’à leur tour ils accroissent les concentrations
de kystes de Giardia dans l’eau.. La gestion des bassins versants pour contrôler les rejets d’eaux
usées et les populations de mammifères aquatiques dans le voisinage des prises d’eau est aussi
importante pour prévenir la maladie qu’un traitement adéquat des eaux. Ces épidémies
proviennent habituellement d'eaux de surface considérées comme d'excellente qualité,
exemptes de contamination fécale, et qui ne font l'objet que d'une simple désinfection au
chlore, sans traitement de clarification. Giarda étant enkystée, elle résiste très bien à la chloration et
reste contaminante. Un traitement complet avec décantation et filtration lente permet l'élimination
Y-Libes L’eau et le risque biologique
des Giarda.
2.3.2 Cryptosporidium:
Le cycle de vie du Cryptosporidium comporte de multiples étapes, typiques des Coccidiés entériques; il se
déroule chez un hôte unique et comporte six grandes étapes :
Le dékystement, au cours duquel les sporozoïtes sont libérés d’un oocyste et adhèrent à la
surface épithéliale du tube digestif;
La mérogonie, au cours de laquelle se produit la reproduction asexuée et la dissémination dans
l’hôte;
La gamétogenèse, au cours de laquelle certains sporozoïtes se transforment en gamète;
La fécondation :Certains de ces gamètes libèrent des microgamètes, qui fécondent d’autres
macrogamètes pour former des zygotes;
La formation des parois de l’oocyste un petit nombre de zygotes conservent une mince paroi
cellulaire, qui se rompt après le développement des sporozoïtes pour entretenir l’infection chez
l’hôte. Chez la majorité des zygotes, il se forme une épaisse paroi cellulaire et quatre sporozoïtes, qui
deviennent des oocystes et sont évacués dans les fèces.
La sporogonie, au cours de laquelle se forme le sporozoïte dans l’oocyste.
Étant donné qu’il s’agit d’un agent pathogène transmis par l’eau, l’étape la plus importante de son cycle
de vie est celle de l’oocyste rond, à parois épaisses, stable dans l’environnement et d’un diamètre de 4 à 6
µm. On a montré qu’en laboratoire les oocystes du Cryptosporidium survivaient dans les eaux froides (4
°C) pendant une période pouvant atteindre 18 mois et pouvaient résister à toutes sortes de contraintes
environnementales, y compris à la congélation (viabilité fortement réduite) et à l’exposition à l’eau de mer.
Le Cryptosporidium parvum est généralement considéré comme étant la principale espèce
responsable de la maladie clinique chez les humains et les animaux domestiques; la transmission
zoonotique est possible, particulièrement chez les bovins , ovins ,porcs et chevaux qui peuvent eux même
être infectés en retour par l’être humain. Les oiseaux aquatiques pourraient également constituer des
sources de C. Parvum. Ils seraient contaminés par les oocystes infectieux présents dans leur habitat et ils
les transporteraient et les déposeraient dans l’environnement, y compris dans les approvisionnements d’eau
potable.
Le symptôme généralement associé à la maladie est la diarrhée, caractérisée par des selles très
aqueuses et non sanglantes. Le volume de diarrhée peut être extrêmement important, 3 L/jour étant
commun; on a rapporté des valeurs atteignant 17 L/jour . Ce symptôme peut s’accompagner de nausées,
de vomissements (particulièrement chez les enfants), de température subfébrile (inférieure à 39 °C),
d’anorexie et de déshydratation., de céphalées et des douleurs musculaires
La durée de l’infection dépend de l’état du système immunitaire; on peut la répartir en trois
catégories: (1) celle des personnes immunocompétentes qui se débarrassent de l’infection en 7 à 14 jours,
(2) celle des personnes atteintes du SIDA ou dont le système immunitaire est fortement affaibli qui, dans
la plupart des cas signalés, ne se débarrassent jamais complètement de l’infection (qui peut se transformer
en infection caractérisée par de longues périodes de rémission suivies de symptômes légers) et (3) celle des
personnes immunodéprimées à la suite d’une chimiothérapie, d’une dépression ou d’une maladie de courte
durée ou d’une malnutrition., l’infection disparaît généralement (aucune excrétion de kystes et les
symptômes disparaissent) dans les 10 à 15 jours qui suivent le retour à la normale du système
immunitaire, bien qu’on ait signalé des cas d’enfants chez lesquels l’infection a pu persister pendant 30
jours. La sensibilité du diagnostic de la cryptosporidiose par examen des selles est faible, de sorte que les
individus qui excrètent peu d’oocystes peuvent être prématurément classés parmi les cas négatifs. Les
individus immunocompétents sont généralement porteurs de l’infection pendant une durée maximale de
30 jours et peuvent continuer à transmettre les oocystes pendant une durée pouvant atteindre 24 jours
Y-Libes L’eau et le risque biologique
2.3.3 Les amibes
Les Acanthamoeba sont des amibes en liberté que l’on trouve dans toutes sortes d’environnements, y
compris le sol, l’air et l’eau. On en a détecté la présence dans des environnements aquatiques, y compris
des piscines et de l’eau potable chlorées .Les souches purement environnementales présentent un danger
indirect du fait qu’elles peuvent héberger des agents pathogènes opportunistes (p. ex., Legionella
pneumophila, Mycrobacterium avium. Ainsi, si des kystes d’Acanthamoeba survivent au traitement de
l’eau et pénètrent dans l’eau potable, ces bactéries pathogènes symbiontes pourraient être la cause de
maladies chez des êtres humains.De façon plus anecdotique Naegleria fowleri est une amibe responsable
de méningo-encéphalites. Elle colonise les condenseurs en inox des centrales nucléaires. Il ne faut dont
pas se baigner en aval des rejets.Sous les latitudes sub et intertropicales (Asie, Afrique) , Entamoeba
histolytica est responsable de la dysenterie amibienne. La contamination se fait par ingestion
alimentaire ou par les kystes par voie hydrique. Les kystes peuvent donner naissance à une amibe
pathologique hématophage et nécrosante qui provoque des altérations de la paroi intestinale. Les
diarrhées afécales avec des glaires et du sang sont fréquentes. Si l'amibe pénètre dans l'organisme, elle
provoque des abcès du foie, des poumons, du cerveau...
Ce sont leurs kystes qui posent problème dans la mesure où ils résistent aux concentrations habituelles de
chlore.
Y-Libes L’eau et le risque biologique
Le cycle de Giardia lamblia
HOTE
multiplication
par seission binaire
dans l'intestin grêle
désenkystement
dans la partie proximale
de l'intestin grêle
trophozoïtes
dans la muqueuse
de l'intestin grêle
INGESTION
destruction
EXCRETION
kyste
kyste
trophozoïte
kyste
MILIEU
EXTERIEUR
formes excrétées
Y-Libes L’eau et le risque biologique
Cycle de vie de Cryptosporidium parvum
Y-Libes L’eau et le risque biologique
Le cycle d’ Entamoeba histolytica
1
2
1-Cycle non pathogène d’Entamoeba histolytica. Il aboutit à la dissémination des kystes dans la
nature.
2- Cycle pathogène d’E.histolytica. L’Amibe est hématophage mais ne s’enkyste pas.
3- Mécanisme de la formation de la lésion amibienne élémentaire au niveau du colon
A- L »’amibe pénètre au niveau dans la muqueuse à la faveur d’une lésion préexistante
(bactérienne ou mécanique).
B- Elle s’y multiplie et lyse les cellules.
C- Elle détermine dans la sous-muqueuse la formation d’un abcès
D- qui se vide dans la lumière intestinale par un pertuis : c’est l’abcès en bouton de chemise.
E- Elle peut également passer dans les capillaires mésentériques. C’est la point de départ des
localisations de métastases.
Y-Libes L’eau et le risque biologique
2.4 Les helminthes :
Ce sont les vers parasites intestinaux et/ou tissulaires de l’homme et des animaux, selon leur mode de
transmission à l’homme on distingue trois groupes :
Groupe 1 : Ils sont transmis par ingestion d'un hôte intermédiaire :
Groupe 2 : Les larves infectantes sont capables de traverser la peau ou les muqueuses d'où
des problèmes avec les eaux de lavage et de baignade
Groupe 3 : Transmission par des oeufs ou des kystes infectants. Il faut donc éviter les
contaminations fécales ou filtrer l'eau.
Vu. leur taille ils sont éliminé lors des étapes de filtration de l’eau.En revanche en cas de défaillance à
cette étape, ils sont insensibles aux doses habituellement utilisées pour la désinfection de l’eau.Ils posent
problème essentiellement au niveau des eaux non traitées quels que soit leurs utilisation.
Les organismes pouvant participer au risque hydrique sont essentiellement :
Pour les nématodes ( vers ronds ): Ascaris(GP3) , oxyures, filaires(GP1), ankylostomes,
anguillules.
Pour les cestodes ( vers plat, aspect rubané) : Ténia (taenia), Bothriocéphale(GP1).
Pour les trématodes ( vers plats, non annelés, aspect foliacée) : Bilharziose(GP2) et
Douve du foie(GP3 ou GP1).
Y-Libes L’eau et le risque biologique
Comparaison Entre deux agents « typiques » des groupes 2 et 1 : Les
douves et les schistosomes.
Voie d’infestation
DOUVES
Buccale avec les aliments
Fréquence de l’infestation
Dépend uniquement des
habitudes alimentaires locales
Pathogénicité
Réactions des tissus parasités
Au contact des épithéliums
Pseudo-adénome
Caractères des adultes
Caractères des oeufs
hermaphrodites
Toujours operculés
Dépourvus d’éperon
Œuf souvent non embryonné
dans les excrétats humains
↓
Miracidium (dans l’eau)
↓
Sporocyste (chez le mollusque)
↓
Rédie (chez le mollusque)
↓
Rédie-fille (chez le mollusque)
↓
Cercaire à queue simple dans
l’eau
↓
Métacercaire intestante enkystée
Succession des formes larvaires
Y-Libes L’eau et le risque biologique
SCHISTOSOMOSE
Transcutanée contacts avec l’eau
douce
Dépend uniquement des
possibilités de contact avec l’eau
(agriculture irriguée, bains,
lavage du linge)
Au contact des endothéliums
Pas de modification de
l’endothélium
Sexes séparés
Jamais operculés
Toujours pourvus d’éperon
Œuf toujours embryonné dans les
excrétats humains
↓
Miracidium (dans l’eau)
↓
Sporocyste (chez le mollusque)
↓
Sporocyte-fille (chez le
mollusque)
↓
Cercaire à queue bifide
(furcocercaire) dans l’eau.
C’est la forme intestante.
Cycle d’un parasite « typique » du groupe 2
CARACTERES ESSENTIELS DES SCHISTOSOMOSES HUMAINES
Nom du parasite
S.haematobium
S.mansoni
S.japonicum
S.intercalatum
Toute l’Afrique,
Afrique Centrale,
Japon,
Afrique centrale
Répartition
Madagascar,
Antille,
Chine,
géographique
Proche et moyen
Amérique du Sud
Formose,
Orient
Philippines,
Célèbes
discrète
Fièvre + douleurs
Toxémie
Discrète
invasion
Veinules des
Surtout les veinules des plexus mésentériques, en particulier
Lieu de ponte des
plexus péridu colon pour S.m. et S.j. rectum pour S.i. mais aussi
femelles
vésicaux
artérioles pulmonaires pour s.J.
Cystite et
Polypose recto
Atteinte viscérale
Douleurs diarrhée
Complication
hématurie urétrocolique,
diffuse, cirrhose,
pyélo-néphrite
hémorragies et
anémie, troubles
Cancérisation
syndrome de banti nerveux, cachexie
bullin
planorse
onchomélanie
Physopsis
mollusques
homme
Homme et
Homme, bétails,
homme
Animaux
accessoirement les pors, carnivores et
« réservoirs de
singes et rongeurs
rongeurs
virus »
domestiques et
sauvages
Y-Libes L’eau et le risque biologique
Cycle d’un parasite « typique » du groupe 1
Cycle évolutif de la Grande Douve (Fasciola hepatica).
Les œufs sont disséminés dans la nature par des déjections du bétail.
Ils doivent séjourner dans l’eau pour s’embryonner. Lorsqu’ils sont mûrs.
Ils éclosent en libérant une larve nageuse ciliée :le miracidium.
Celui-ci pénètre chez l’hôte intermédiaire, le mollusque d’eau douce Lymna
truncatula. 4’ Dans la cavité respiratoire, il se transforme en sporocyste dans
lequel bourgeonnent des (4’’) rédies qui gagnent l’hépatopancréas ; en été les
rédies auparavant, une génération de rédies – filles. 4’’’ Dans le corps des
rédies établies dans l’hépatopancréas bourgeonnent des cercaires.
5- Qui quittent le mollusque par effraction et nagent dans l’eau jusqu’à ce
qu’elles se fixent sur un support.
6- A ce niveau, elles s’enkystentsous forme de métacercaires qui sont la forme
infestante.
7- L’homme s’infeste en consommantcru du cresson sauvage.
8- La jeune douve est libérée de sa coque dans l’estomac.
9- Elle gagne le foie en rampant dans le péritoine et s’établit dans le canal
biliaire.
10- Les œufs sont éliminés par la bile puis dans les selles.
1234-
Y-Libes L’eau et le risque biologique
Nom du parasite
Répartition
géographique
Localisation
Principaux signes
cliniques
complications
mollusque
Aliments
contaminateurs
Animaux »réservoirs de
virus »
Caractères essentiels des principales distomatoses humaines
Grande Douve
Douve de Chine
Douve des félins
Douve des poumons
Europe, importé en
Extrème Orient, Chine,
Europe centrale et
Extrême Orient
Afrique, Amérique et
Japon, Tonkin
orientale
Afrique centrale
Australie
Canaux biliaires intra hépatiques
Poumon
Invasion discrète puis
Angiocholécystite
Dyspnée, toux, crachats
Douleurs et fièvre lors
angiocholite ictère
Invasion discrète
« rouillés »
d’invasion d
angiocholite par poussée
Ictère par rétention
Cirrhose, cancer du foie Peu de complications Hémoptysie
pancréatites
Sclérose pulmonaire
IVD
Lymnea truncatula
Diverses dithynia
mélania
Cresson sauvage
Poissons d’eau douce, surtout Cyprins ( tanche, Ecrevisse et crabe d’eau
ide, poisson rouge, gardon)
douce
Bétails surtout ovins et
Tous les félins domestiques et sauvages, chiens Porcs, tous les
bovins
porcs et petits carnivores sauvages, rongeurs
carnivores
surtout rats
Y-Libes L’eau et le risque biologique
Douve de l’intestin
Extrème Orient
Intestin
Diarrhée fétide, anémie
douleurs
Œdème cachexie
Divers planorbes
Châtaigne d’eau,
racines aquatiques
Porcs
Cycle d’un parasite « typique » du groupe 3
Cycle évolutif de l’ASCARIS (Ascaris lumbricoïdes).
1- Les adultes vivent dans le grèle
2- Les femelles pondent des œufs qui sont disséminés dans la nature avec les
selles.
3- Ils s’embryonnent durant leur séjour dans le milieu extérieur.
4- Les œufs contenant la larve infestante souillent les légumes et les fruits
poussant à terre.
5- Ils sont avalés avec ces aliments.
6- Les œufs éclosent dans l’intestin grêle et les larves traversent la paroi entérale.
7- Elles gagnent le foie par le système porte ou en cheminant le long des mésos.
8- Elles passent dans le poumon puis remontent jusqu’au carrefour aérodigestif
où elles sont dégluties et deviennent adultes dans le grêle.
Principaux accidents et incidents digestifs de l’ascaridiase.
1- Ascaris s’engageant dans l’aampoule de Vater.
2- Engagement du ver dans le cholédoque.
3- Engagement du ver dans le canal hépatique ou dans l’une de ses branches.
4- Migration dans la vésicule.
5- Migration dans le canal de Wirsung.
6- Remonter de l’ascaris dans le duodénum ; il peut forcer le pylore et être vomi.
7- Perforation sans péritonite avec migration à distance dans la grande cavité
péritonéale ou en arrière.
8- Perforation avec péritonite aigue.
9- Perforation avec péritonite plastique, enkystée ou « abcès vermineux ».
10- Occlusion intestinale aigue 5OIA° par obstruction.
11- OIA par volvulus sur un paquet d’ascaris ou un ver seul.
12- OIA par invagination.
13- OIA par étranglement herniaire.
14- Engagement ascaridien dans l’appendice.
15- Migration de l’ascaris dans le colon d’où il sera expulsé par les selles.
16- Abcès ascaridien du foie.
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