44 2A Belvidè-CampuMuru Punta di CampuMuru, Punta d’Eccica Ecologie Le site englobe une vaste zone naturelle, isolée et sauvage de 2 900 ha. C’est un réservoir de biodiversité pour de nombreuses espèces remarquables Intérêt culturel Présence de nombreux sites archéologiques et patrimoine bâti caractéristiques Intérêt géologique Diversité pétrographique des roches magmatiques, dépôts quaternaires Motifs du classement Paysage Le site prend en compte une des séquences paysagères les plus connues du Littoral Sud Corse. La Tour de CampuMuru figure un point d’appel structurant à l’échelle du Golfe de Valincu qu’elle verrouille au Sud. La Tour et le phare de Senetosa figurent, par leur caractère de bout du monde, des lieux emblématiques du littoral 44 2A ESPACES RECENSES AU R-146.1 DU CU a) Dunes, landes côtières, plages et lidos, estrans, falaises et abords de celles-ci X b) Forêts et zones boisées proches du rivage de la mer et des plans d’eau intérieurs d’une superficie supérieure à 1 000 ha X c) Îlots inhabités X d) Parties naturelles des estuaires, rias ou abers et des caps X e) Marais, vasières, tourbières, plans d’eau, zones humides et milieux temporairement immergés X f ) Les milieux abritant des concentrations naturelles d’espèces animales ou végétales [...], les zones de repos, de nidification et de gagnage de l’avifaune désignée par la directive européenne n° 79-409 [...] X g) Les parties naturelles des sites inscrits ou classés [...] la loi du 2 mai 1930 [...], ainsi que les réserves naturelles instituées en application de la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 X h) Les formations géologiques telles que les gisements de minéraux ou de fossiles, les stratotypes, les grottes ou les accidents géologiques remarquables X SYNTHESE DES RAISONS DU CLASSEMENT AU TITRE DU L-146.6 DU CU Critères Désignation Présence de Périmètres à Statuts 2 SIC FR9402001 «CampuMuru -Senetosa» et FR9402016 «Punta de Senetosa et prolongements» ; Site classé « Zone littorale de Belvidè-CampuMuru» ; Site inscrit des Tours génoises de Corse ; 2 Monuments Historiques Inscrits «Torra de CampuMuru et son enceinte fortifiée» et «Tour de Senetosa» ; ZNIEFF 1 (940013112)»Punta di CampuMuru -Capu di Senetosa» Terrains du CDL ; Zone de préemption des ENS ; Zone d’intervention du CDL. ++++ Le site est composé d’un paysage contrasté entre rochers de granite et maquis arbustifs directement exposés au grand large. Très étendu, le site englobe une vaste côte sauvage totalement préservée sur 24 kilomètres Limite Sud du golfe de Valincu, la Punta di CampuMuru figure un point de repère paysager. Le site y marque l’émergence d’une nouvelle typologie paysagère de côte, où les golfes profonds ont disparu, au profit de petites baies, souvent étroites et encaissées ++++ Importance écologique Le site entre mer et montagne, présente une diversité de milieux remarquables. Eloigné, des zones touristiques du littoral, il constitue un haut lieu de la biodiversité Corse rassemblant des espèces floristiques protégées et présentant un intérêt pour les reptiles, les oiseaux, les amphibiens, les invertébrés et les gastéropodes. ++++ Importance culturelle patrimoniale Eléménts géologiques caractéristiques ou remarquables Territoire préservé car ne possède ni route ni habitat actuel. Sites archéologiques, habitats et structures pastorales sont encore préservés. Importance paysagère Importance EXC L’intérêt géologique est moyen. ++ CRITERES DE DELIMITATION DU TRACE DE L’ERC Périmètres à statuts +++ Entité paysagère +++ Limite espaces artificialisés ++ Limite communale ++ Agence d’Aménagement et d’Urbanisme de la Corse Belvidè-CampuMuru Punta di CampuMuru, Punta d’Eccica MOTIVATIONS DU CLASSEMENT Approche paysagère : Le site s’étend de la Punta di CampuMuru à la petite crique de Barcaghju et Monti sur un rivage chaotique. Il englobe la Punta di Manna Mulina, la Punta di Cuccari, la Punta di Muchju Biancu et la Punta di Capanaccia, autant de petites élévations qui forment des éléments de relief en léger retrait du rivage. Les courtes falaises littorales masquent en effet des zones de replat autrefois vouées à l’agriculture et à l’élevage, où ne subsiste aujourd’hui qu’une poignée de terrains en pâture. La végétation du site est riche et variée, alternant pelouses halophiles littorales, maquis thermophiles à Lentisque et Genévrier, ainsi que maquis de chênes verts implantés plus à l’intérieur des terres. Très déchiquetée, la côte voit se succèder caps rocheux, criques de sable fin ou de galets et îlots, qui contrastent avec les rivages de la côte Ouest positionnés plus au Nord et dans l’ensemble plus lisses et moins marqués par la confrontation avec le large. Cette vaste côte sauvage joue, à ce titre, un rôle notoire de transition paysagère entre la région Sud (rattachée à Prupià) et l’extrémité Sud de l’île (Bunifaziu). Notons également que la Punta di CampuMuru, figure un repère paysager prégnant du golfe de Valincu, confirmé par la tour génoise de CampuMuru, qui du haut de ses 15 m, est la plus grande tour de Corse. Depuis ses hauteurs, une vue imprenable s’offre à l’observateur vers la rive Nord du golfe de Valincu et la baie de CampuMuru. Enfin, en l’absence de route et de vis-à-vis, le site ne se laisse percevoir, excepté depuis la mer, que par petites touches via le sentier du littoral. Il se découvre alors progressivement, offfrant au détour d’un virage, d’une crique ou d’un cap, le spectacle d’une nature intacte. Secteur remarquable, le site de Senetosa fait partie des hauts-lieux de Corse. Approche écologique : Préservé car éloigné des espaces anthropisés, mais soumis à la pression des embruns, le site abrite nombre d’habitats naturels remarquables. Parmis eux, l’habitat littoral d’intérêt communautaire «falaises avec végétation des côtes méditerranéennes» prédomine, compte tenu de la morphologie du site et de son étendue. Concernant spécifiquement la végétation, le site abrite de belles popultions d’espèces protégées dont : Asplenium marinum, Euphorbis peplis, Isoele histrix. On note également de belles formations de lichen à lychéLithophyllum tortuosum entre les blocs rocheux. Au titre de la faune, la partie terrestre, entre pelouses halophiles et maquis, abrite amphibiens (Discoglosse Sarde), reptiles (Cistude d’Europe, Tortue d’Hermann, Phyllodactyle d’Europe), et invertébrés (Grand Capricorne, Porte-Queue de Corse). Traversé par un sentier littoral, le site reconnu des touristes, est soumis à une pression anthropique (particulièrement à la saison estivale) susceptible de porter atteinte aux espèces (piétinement des végétaux, dérangement des espèces...). Les pressions émanent aussi de la mer, où les bateaux apprécient de mouiller aux abords de la côte pour admirer les «tafoni» ou s’abriter dans les criques abritant les plages (Conca, Tivedda). Approche du patrimone culturel : Le site à l’étude est un territoire à la préservation exceptionnelle car il n’est traversé par aucune route et ne possède aucun habitat actuel, à l’exception de quelques anciennes bergeries aménagées. Cet abandon agricole de la seconde moitié du XXème siècle a contribué à la préservation du patrimoine bâti de l’époque moderne et du XIXème S. Plusieurs ensembles de bergeries, des orii (grottes murées utilisées comme silos), notamment les orii di i Partusi, la maison d’Ana liée à un petit port, le phare de Senetosa, la tour génoise de Senetosa (XVIIe siècle). Approche géologique : Le substratum du site est constitué dans sa presque totalité de roches magmatiques plutoniques hercyniennes appartenant à l’association calco-alcaline U2, mise en place entre -305 et -280 Millions d’années. Il s’agit du granite leucocrate de Punta di CampuMuru et de Capu Senetosa, du monzogranite qui affleure à Canuseddu et à la Punta di Manna Mulina et du monzogranite porphyroïde qui affleure sur tout le reste du littoral u Pontonu, Punta d’Eccica, Punta di Capicciolu et Punta di Barcaghju. Les septa dioritiques qui affectent ces granitoïdes sont peut nombreux ici mais il faut noter à l’Est de Cala di Conca le relief de Lori (point coté : 167m) où affleurent des diorite-gabbro, roche sombre et lourde. Des formations quaternaires complètent le paysage géologique : limon fluviatile, sable de plage actuel, dunes littorales holocènes. A Cala d’Arana, une surface d’érosion littorale, perchée entre 3 et 10 m témoigne de variations du niveau de la mer et des mouvements récents du bâti granitique. Activités et pressions anthropiques : Fréquentation touristique (sentier littoral, plages). Zone ponctuelle de pâture. Conclusion du classement Le classement est prononcé au regard de l’intérêt écologique (vaste zone de nature remarquable préservée), paysager (vaste zone de transition entre le Sud et l’extrémité Sud de l’île), patrimonial (nombreux patrimoines bâtis de l’époque moderne et du 19ème S) et géologique. le site est classé en espace remarquable du littoral. Atlas des Espaces Remarquables et Caractéristiques du Littoral | 2014 44 2A Localisation des Périmètres à statuts Agence d’Aménagement et d’Urbanisme de la Corse Belvidè-CampuMuru Punta di CampuMuru, Punta d’Eccica Approche cartorgraphique paysagère Atlas des Espaces Remarquables et Caractéristiques du Littoral | 2014 44 2A Espèces et habitats remarquables présents sur le site Espèces végétales remarquables recensées à la base de données CBNC Isoètes histrix, Isoètes velata, Tamarix africana, Drimia maritima, Asplenium marinum, Evax rotundata, Gennaria diphylla, Triglochin bulbosum, Spergularia macrorrhiza, Vitex agnus-castus, Ranunculus ophioglossifolius, Serapias parviflora. Espèces végétales et animales remarquables recensées à la base de données OGREVA Oiseaux : Epervier d’Europe, Engoulevent d’Europe, Martinet pâle, Alouette lulu, Pipit rousseline, Pie-grièche écorcheur, Rousserole effarvatte, Monticole solitaire, Fauvette sarde, Fauvette pitchou, Roitelet triple bandeau, Grand Corbeau Amphibiens : Crapaud vert, Discoglosse sarde Reptiles : Tortue d’Hermann, Cistude d’Europe, Lézard de Bedriaga, Eulepte d’Europe, Phyllodactyle d’Europe Insectes : Porte-queue de Corse, Grand Capricorne Gastéropodes : Grande Patelle Habitats d’intérêt communautaires recensés 1210 Végétation annuelle des laissés de mer 1240 Falaises avec végétation des côtes méditerranéennes avec Limonium spp. endémiques 1410 Prés-salés méditerranéens (Juncetalia maritimi) 1430 Fourrés halophiles méditerranéens et thermoatlantiques 2110 Dunes mobiles embryonaires 2230 Groupements dunaires à Malcomia 3170 Mares temporaires méditerranéennes 5210 Matorrals arborescents à Juniperus spp. 5320 Fourrés thermoméditerranéens et prédésertiques 8220 Pentes rocheuses siliceuses avec végétation chasmophytique 8330 Grottes marines submergées ou semi-submergées 92D0 Galeries et fourrés riverains méridionaux (NerioTamaricetea et Securinegion tinctoriae) Agence d’Aménagement et d’Urbanisme de la Corse Belvidè-CampuMuru Punta di CampuMuru, Punta d’Eccica Bibliographie Paysage DREAL Corse, GARNIER F. (2013) - Atlas des paysages de Corse DREAL Corse, OEC, STEFANAGGI M.H. (2010) - Bilan - Evaluation - Prospective de la politique des sites protégés au titre de l’article L 341-1 du code de l’environnement en Corse, 266p. DDTM 2A (2004) - Atlas du Littoral de Corse-du-Sud - 189p. Ecologie CBNC (2014), Base de données géoréférencées d’inventaires floristiques de Corse CBNC (2014), Cartographie des habitats d’intérêt communautaire DREAL Corse (2014), Base de données OGREVA DREAL Corse (2014), Cartographie des habitats d’intérêt communautaire Groupe Chiroptères de Corse (2014), Base de données géoréfencées des gîtes, des corridors migratoires et des sites de reproduction et d’hivernage Géologie MARRE J., CONCHON O., GAUTHIER A. (1984) – Carte géol. France (1/50 000) feuille Sartene (1123). Orléans : BRGM. Notice explicative par J. Marre, O. Conchon, 62 p. MARRE J., CONCHON O. (1985) – Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000) feuille Sartene (1123). Orléans : BRGM, 62 p. Carte géologique par J. Marre, O. Conchon, A. Gauthier (1984). MARRE J., CONCHON O., GAUTHIER A. (1986). — Carte géol. France (1/50000), feuille Roccapina (1126). Orléans : BRGM. Notice explicative par J. Marre, P. Rossi, O. Conchon, A. Gauthier (1994), 47 p. MARRE J., ROSSI P., CONCHON O., GAUTHIER A. (1994) — Notice explicative, Carte géol. France (1/50000), feuille Roccapina (1126). Orléans : BRGM, 47 p. Carte géologique par J. Marre, O. Conchon, A. Gauthier (1986). Atlas des Espaces Remarquables et Caractéristiques du Littoral | 2014