Des chercheurs à lΓavant-plan de la recherche

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Décembre 2007
OBJECTIF RECHERCHE À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE :
PRÉVENIR LA MALADIE
Des chercheurs à l’avant-plan de la recherche mondiale sur la lutte
contre les maladies infectieuses
Roger Prichard et les membres de son équipe
de l’Institut de parasitologie ont mis au point le
premier marqueur moléculaire permettant de
surveiller la résistance aux médicaments chez
l’helminthe parasite Onchocerca volvulus à
l’origine de la cécité des rivières. L’étude menée
par le Dr Prichard et son équipe a fait l’objet
d’un article paru dans le numéro du 30 août
2007 de la revue de parasitologie de la Public
Library of Science. L’article faisait suite aux
travaux antérieurs du Dr Prichard publiés dans
la revue The Lancet où des signes de résistance
d’O. volvulus aux médicaments servant à traiter
l’onchocercose avaient été signalés. Les
traitements de masse constituent la pierre
angulaire de bon nombre de programmes de
lutte contre les maladies parasitaires.
Les travaux du Dr Prichard ont essentiellement
porté sur les infections induites par l’helminthe
parasite chez les humains et les animaux. Les
helminthes entraînent le décès de 500 000
personnes annuellement, soit l’équivalent de 25
p. 100 du fardeau pathologique du VIH/sida et
de 50 p. 100 de celui de la malaria. En Afrique,
affections parasitaires répertoriées annuellement, devant les filarioses lymphatiques ou
éléphantiasis (50 millions) et l’onchocercose ou
cécité des rivières (37 millions).
Examen de palpation dans le cadre de l’étude portant
sur la doxycyline—Mike Osei-Atweneboana, étudiant
diplômé, recherche la présence de nodules
onchocerquins chez un jeune homme au Ghana.
(Gracieuseté R. Prichard)
les infections gastro-intestinales causées par des
nématodes comptent pour 200 millions des
Dans le cadre d’une récente rencontre
réunissant l’Organisation mondiale de la santé,
la Banque mondiale et une fourchette d’experts
dont le Dr Prichard, il a été convenu
d’intensifier les efforts déployés au profit des
programmes de surveillance de la résistance des
helminthes aux médicaments dans le contexte
où l’obtention de nouveaux marqueurs
moléculaires permettant d’en surveiller
l’évolution a été qualifiée d’urgente. Les
travaux de l’équipe du Campus Macdonald
visant l’élaboration de tests d’ADN parasitaire
permettant de surveiller la résistance des
parasites aux médicaments mènent le pas au
niveau de l’ensemble des recherches entreprises
mondialement pour lutter contre la
problématique d’une résistance croissante aux
médicaments des pathogènes infectieux
s’attaquant aux humains.
Prolonger la durée de vie dans les pays en voie de développement
« De tous les décès infantiles survenant en
Afrique, plus de la moitié peut être attribuée à
la forte prévalence des cas de malnutrition
légère à modérée et non aux cas plus
rarissimes de cachexie extrême » affirme Grace
Marquis, titulaire de la Chaire de recherche du
Canada sur les aspects sociaux et
environnementaux de la nutrition à l’École de
diététique et de nutrition humaine.
L’un des projets financés par les Instituts
nationaux de santé des États-Unis de la Dre
Marquis vise à augmenter le taux de survie des
enfants et des mères au Ghana. En collaboration
avec des collègues de l’Université du Ghana,
elle assure le suivi de mères séropositives,
séronégatives et au statut VIH non déterminé.
Par des visites à domicile, la Dre Marquis et les
membres de son équipe se penchent sur l’état
de santé de la mère et de l’enfant, examinent le
poids, la taille, l’allaitement et l’alimentation
complémentaire des nourrissons. L’équipe
s’attarde par ailleurs aux modes de culture et
de récolte ainsi qu’à la gestion des crises
économiques au sein des ménages. « Nous
Les travaux de recherche menée par Grace Marquis
sont essentiellement axés sur la nutrition et la santé
infantile. (T. Johns)
cherchons à connaître dans quelle mesure le
statut séropositif de la mère vient nuire à la
capacité des ménages à fournir une
alimentation et des soins appropriés aux
nourrissons, » explique-t-elle. Ces observations
mettront en relief les pistes d’intervention les
plus susceptibles d’améliorer la santé de ces
enfants.
Un autre projet d’envergure entrepris par la
Dre Marquis avec l’appui financier de l’Agence
américaine de développement international allie
nutrition et développement économique en
zones rurales. Les micronutriments contenus
dans les produits animaux sont indispensables
à la fonction immunitaire chargée de protéger
l’organisme contre les maladies. « Les produits
animaux sont peu prédominants au menu dans
de nombreuses régions du Ghana, » déclare la
Dre Marquis, « il est donc peu surprenant de
constater une si grande vulnérabilité aux
maladies infectieuses chez les très jeunes
enfants. » La Dre Marquis et ses collègues
chercheurs du Programme mondial d’appui à la
recherche en coopération pour l’élevage ont
travaillé à cerner les obstacles à la
consommation d’aliments de source animale.
L’équipe cherche maintenant à en augmenter
l’apport chez les enfants. Parmi les moyens d’y
parvenir, la remise de crédits aux femmes de
zones rurales leur donnant accès à l’élevage de
poules en vue de produire des oeufs.
OBJECTIF RECHERCHE À
L’ÉCHELLE INTERNATIONALE :
AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE
Un projet de McGill s’attaque à des pertes postrécolte de 15 milliards de dollars américains en Inde
Les légumes verts à feuilles sont de bonnes sources de âcarotène, de vitamine C, de calcium et de fer.
(C. Buchmann)
Combattre la maladie par
des aliments indigènes
La mondialisation a contribué à rendre les aliments
peu nutritifs plus disponibles et abordables des
glucides raffinés tels que le blé et le riz blanc, le
sucre, et les produits riches en gras.
Tim Johns du Centre d’études sur la nutrition et
l’environnement des Autochtones de l’École de
diététique et de nutrition humaine s’investit à faire
obstacle à cette mauvaise tendance en Afrique à
coups de stratégies visant la réintroduction et la
distribution d’une corne d’abondance riche en
aliments indigènes.
« Lorsque le prix des aliments traditionnels
assurant la diversité du régime alimentaire,
notamment des fruits et légumes, des céréales et
des produits animaux, est à la hausse, les gens
tendent à en manger moins souvent, surtout dans
les pays plus pauvres comme le Kenya et la
Tanzanie, » explique le Dr Johns. Résultat, l’on
observe une hausse des maladies chroniques,
notamment du diabète, des maladies cardiaques et
de l’obésité par la suite. Une alimentation variée est
particulièrement vitale pour les populations situées
au sud du Sahara comme le Kenya en raison de leur
exposition constante aux maladies infectieuses.
Le Dr Johns travaille en collaboration avec la
Convention sur la diversité biologique, Bioversity
International et l’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture à introduire de
nouveaux projets liés aux politiques internationales.
« En fait, il existe énormément d’expertise au
Kenya, dit-il, mais cette expertise a des limites. »
Parmi les défis à surmonter, l’on se doit de
favoriser le maintien des cultures traditionnelles par
les petits agriculteurs locaux, en leur apportant une
aide pour la production, la conservation en chambre froide et la distribution. Les légumes verts à
feuilles tels que l’amarante et la corète potagère
sont privilégiés de même que les légumes racines et
les céréales igname et millet.
L’introduction des supermarchés en Afrique,
observe le Dr Johns, a été au centre des moyens de
remettre en vogue les aliments traditionnels. Ils
sont garant d’uniformité, d’un contrôle garanti de
la qualité des cultures, de l’assurance au
consommateur que ses denrées n’ont pas été
cultivées parmi des effluents ou dans un milieu
autrement altéré. Grâce à la distribution d’aliments
traditionnels par l’entremise des supermarchés, le
Dr Johns a mentionné que les épiciers avaient
observé une augmentation marquée de la demande
et de leur chiffre d’affaires. « Notre équipe sent
qu’elle a eu un effet positif sur le marché. »
L’autosuffisance agricole de l’Inde est menacée
par l’importance de la pauvreté, l’essor de la
population et les pertes de culture après récolte
en zones rurales. G.S. Vijaya Raghavan,
professeur James McGill du Département
d’ingénierie et de bioressources, estime qu’en
Inde, près de 30 p. 100 des céréales et 40 p. 100
des fruits et légumes ne parviennent jamais au
marché. Ces pertes sont évaluées à 15 milliards
de dollars américains.
Le projet de consolidation de la sécurité
alimentaire au sud de l’Inde de 5 millions de
dollars dirigé par le Dr Raghavan a été attribué
par l’entremise des Partenariats universitaires
en coopération et développement (PUCD) et
financé par l’Agence canadienne de
développement international. Il a été entrepris
en collaboration avec trois universités d’État de
l’Inde (l’Université d’agriculture de Tamil
Nadu, l’Université des sciences agricoles de
Dharwad et l’Université des sciences agricoles
de Bengalore). Le projet a pour mission de
s’attaquer aux priorités en matière de
développement agricole et de sécurité
alimentaire en Inde.
Parmi les activités au programme : le
renforcement institutionnel par l’acquisition
d’un personnel de qualité, l’enrichissement des
capacités et une formation en techniques de
post-récolte et de transformation alimentaire, la
mise en ouvre de procédés de transformation et
de conservation post-récolte des denrées en
zones rurales et des projets pilotes augmentant
l’accès à l’information et au soutien technique
dans les villages.
À l’issue du programme, des solutions simples,
économiques et éconergétiques pour réduire les
pertes post-récolte ont pu être élaborées et
largement mises à profit par les agriculteurs
indiens. Parmi celles-ci, des tubes de plastique
perforés pour une aération efficace des stocks
Des caisses pliantes conçues et fabriquées à la
Station de recherche agricole et agroalimentaire de
St-Jean-sur-Richelieu, au Québec, servent à transporter les denrées au marché et ont largement contribué à réduire les pertes, en quantité et en qualité.
(L. Connolly Boutin)
de pommes de terre a permis de réduire les
pertes de l’ordre de plus de 80 p. 100.
L’application de mécanismes simples assurant
le contrôle et la surveillance des insectes
ravageurs a non seulement pu réduire les pertes
mais a aussi augmenté la qualité des cultures
céréalières. L’adoption de pratiques de tri et de
classification des cultures a contribué à en
accroître la qualité et la disponibilité.
La technologie post-récolte pilote de l’Inde sert
désormais de modèle. Le Dr Raghavan
contemple maintenant des micro-entreprises
pour le Mozambique et l’Île Maurice et des
biocombustibles/bioproduits pour l’Inde. En
reconnaissance de ses travaux, le Dr Raghavan
s’est vu remettre un doctorat honorifique de
l’Université d’agriculture de Tamil Nadu à
Coimbatore, en Inde, le 13 novembre 2007.
Pleins feux sur notre programme international
Maîtrise en évaluation environnementale
www.mcgill.ca/nrs/graduate/environment/
Certificat d’études supérieures en gestion intégrée des ressources hydriques
www.mcgill.ca/bioeng/programs/certificate/
Maîtrise en gestion intégrée des ressources hydriques
www.mcgill.ca/bioeng/programs/iwrm/
Actualités Recherche est une publication de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de
l’Université McGill
Pour renseignements : Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, Campus Macdonald,
Université McGill. 21111 Lakeshore Rd, Sainte-Anne-de-Bellevue, QC H9X 3V9 •
www.mcgill.ca/macdonald/research • [email protected]
Textes : Diane Lu-Hovasse, Kathy MacLean, Suha Jabaji, vice-doyenne à la recherche et aux études supérieures •
Infographie : HCR Photo
© 2007 Faculty of Agricultural and Environmental Sciences, McGill University
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