FNCCR/AMF Halle aux sucres CUDk « la compétence GEMAPI: un outil dans le contexte littoral » Le Conservatoire du littoral : un organisme public, au cœur de la problématique littorale dans tous ses états Etienne Dubaille Chargé de mission, délégation Manche Mer du Nord Dunkerque 2 mars 2017 Le Conservatoire : son statut, son organisation STATUT : Créé le 10 juillet 1975, c’est un Etablissement public administratif, sous tutelle du ministère en charge de l’Environnement, chargé de mener la politique foncière nécessaire à la protection des sites naturels menacés GOUVERNANCE - Conseil d’administration composé pour la moitié d’élus locaux et nationaux - Neuf conseils de rivages composés exclusivement des représentants des collectivités territoriales (Départements et Régions) - Conseil scientifique - Avis des communes avant toute intervention Un lieu de débat: le Conseil de Rivages élargi à l’ensemble des représentants des usagers et associations représentatives de la protection de la nature Le Conservatoire – ses missions Préservation : par le biais de la maîtrise foncière • terrains à forte valeur écologique • terrains menacés par la dégradation et l’urbanisation • terrains méritant d’être ouvert au public Mise en valeur de son patrimoine • restauration et valorisation • aménagement pour l’ouverture au public •stratégie de gestion à l’échelle des territoires Construire les objectifs sur la base de consensus et de partenariats locaux Le Conservatoire : son aire de compétence Une mission historique : préserver les espaces naturels et les paysages littoraux dans les cantons côtiers et les communes riveraines d’un lac de plus de 1 000 ha Des missions qui peuvent être étendues au Domaine Public Maritime depuis 2002 (loi Démocratie de Une gestion intégrée des zones côtières (de la terre vers la mer) remise au débat dans le cadre de la création des parcs marins ( gestion de . la mer vers la terre) Proximité): Une capacité d’intervention étendue aux zones humides intérieures des départements côtiers depuis 2005 (Loi Développement Territoires Ruraux) Le Conservatoire : ses modalités d’intervention Types d’intervention foncière •Acquisition (amiable, préemption, recours à la DUP) •Affectation du domaine public ou privé de l’Etat (propriétés du Ministère de la Défense…), attribution ou affection du Domaine Public maritime depuis 2002 •Autres : donation et legs, dation en paiement Une stratégie validée à l’échelon local et territorial •De la création du périmètre autorisé à l’acquisition, la commune est consultée. •Le droit de préemption (ENS) dont peut bénéficier le Conservatoire du littoral dépend des politiques départementales •Une validation par le Conseil de Rivages Manche Mer du Nord, une structure élargie aux usagers et professionnels du littoral dans un principe de gouvernance renforcée L’action du Conservatoire en région Hauts de France Un principe d’action: permettre d’anticiper les évolutions futures Un conseil scientifique du Conservatoire, agitateur d’idées à l’échelon national: • -impacts du changement climatique sur le patrimoine du Conservatoire (2004) • -la prise en compte du changement climatique dans la stratégie long terme du Conservatoire (2011) impacts du changement climatique sur le patrimoine du Conservatoire (2004) Extrait: Actes Cdl »Chaud et froid sur le littoral » 2005- Paris Le changement climatique sur les côtes La BIODIVERSITE Les habitats naturels côtiers sont spécifiques, de grande richesse patrimoniale : - Zones humides salées, saumâtres et douces ; dunes, falaises… - Conditions particulières : effets du vent et des embruns… - Surfaces repérées et protégées plus présentes : Natura 2000, forêts domaniales, Conservatoire du littoral… Les réseaux trophiques littoraux sont essentiels à la biodiversité marine côtière, et donc à la pêche et la conchyliculture Le changement climatique sur les côtes La GESTION HYDRAULIQUE Les niveaux d’eau sont le plus souvent le résultat de décisions humaines, en fonction des contraintes naturelles et des aménagements réalisés. Or, les niveaux d’eau et leurs variations dans le temps déterminent les habitats naturels, les associations végétales et les biotopes d’espèces présentes, mais aussi les possibilités d’exploitation et d’utilisation des zones humides par l’homme. Quid des structures et des orientations de gestion hydraulique face aux perspectives d’élévation du niveau de la mer ? Le changement climatique sur les côtes Les DEFIS de la GESTION INTEGREE La gestion côtière tend à se concevoir à l’échelle des territoires, et plus seulement comme une question de génie civil pour fixer le trait de côte. Mais la demande sociale immédiate reste majoritairement tournée vers le maintien d’un trait de côte inamovible. Peut-on accompagner une « translation » progressive vers l’amont des habitats naturels dans la bande côtière ? Jusqu’où laisser cette recomposition au jeu des phénomènes naturels ? Adapter la gestion côtière au changement climatique implique des changements de représentation profonds. Faut-il alerter ?... … ou présenter avec humour ? Quelques dates 1er rapport du Conférence des GIEC Nations Unies sur le Changement climatique à Rio 5ème rapport du GIEC Signature du protocole de Kyoto visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre COP 21 Paris International France Grenelle de Tempêtes Martin l’environnement et Lothar Loi Barnier Xynthia 1990 1992 1995 Conservatoire du littoral 1994 Premier atelier : « Traits et mouvements : rivages à la dérive ? » 1997 1999 2007 2010 2009 Actualisation de l’étude de 2003 2005 Atelier : « Chaud et froid sur le littoral » 2003 Etude sur les conséquences physiques des aléas érosion et submersion sur le patrimoine du Conservatoire Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte Plan Submersions rapides 2011 2012 2014 2015 Projet LiCCo 2013 Principes d’action de gestion souple du trait de côte 2012 Atelier : « le Conservatoire face aux changements climatiques 2015 Démarrage du projet Ad’Apto La prise en compte du changement climatique: vers de nouvelles pistes d’intervention? Étude SOGREAH 2011 Orientations stratégiques du Conservatoire du littoral (CA du 24 sept 2013) • Favoriser un principe de protection en rideaux successifs • Accepter le caractère mobile du trait de côte sur ses parties naturelles • Conforter une maîtrise foncière comme vision anticipatrice des effets du réchauffT climatique sur le littoral Quelques pistes inventoriées • Réouverture programmée de polders (baie de Lancieux, baie des Veys, estuaire de l’Orne, baie de Somme) • Accompagner les possibles évolutions climatiques dans les stratégies de gestion: - programme Interreg BRANCH (2003-2007) visant à adapter les plans de gestion à l’évolution de la biodiversité liée au changement climatique Des délégations locales porteuses de nouveaux débats sur le littoral (programme ADAPTO) Un réseau contribuant à susciter l’ émergence d’une nouvelle approche de la gestion de l’interface Terre-Mer face aux enjeux du changement climatique Le programme : dix démarches de gestion souple du trait de côte Une conviction initiale : des milieux naturels sains et nombreux sur la bande côtière contribuent à des solutions économiques, écologiques et sûres en matière d’adaptation au changement climatique. Une démarche expérimentale : accompagner et rendre compte de dix démarches concrètes engagées avec les acteurs locaux Les sites Baie de l’Authie Estuaire de l’Orne Mana Guyane Baie de Lancieux Marais de Moëze Estuaire de Gironde Delta de la Leyre Embouchure du Golo Petit et Grand Travers Vieux Salins d’Hyères Les sites 10 expérimentations en vraie grandeur : 10 territoires, 10 contextes socio-économiques, 10 trajectoires. Les axes d’analyse Gestion des risques naturels côtiers Economie des territoires et des projets d’aménagements côtiers Appropriation sociale Qualité de la biodiversité, des écosystèmes aquatiques et des paysages Les actions Accompagner 10 démarches de gestion souple du trait de côtes, représentatives des façades maritimes françaises. Mettre en réseau les expériences similaires et leurs acteurs en France et en Europe. Décrire et valoriser des solutions d’adaptation intégrées reposant sur les espaces naturels côtiers : outils méthodologiques, communication et vulgarisation... Délégation centre Atlantique: dépoldérisation naturelle du polder de Mortagne en Gironde 2000: acquisition de 190 ha de T A 2010: vasières, lagunes et prés salés Délégation Aquitaine: Dépoldérisation de l’île Nouvelle dans l’estuaire de la Gironde Délégation Manche Mer du nord: • Forum des rivages du Nord 2005,2006,2007,2009 • Réseau d’observation du littoral normando-picard (ROLNP) • accompgnT des études sur la faisabilité de dépoldérisation des bas champs de Cayeux, du polder de la Caroline, du parc du Marquenterre • Baie d’Authie et gestion du trait de côte ex de la réouverture de polders dans la RNN de la baie de Somme État actuel Etat envisagé Diagnostic, étude d’opportunité et de faisabilité pour l’aménagement de la rive nord de l’Authie Maîtrise d’ouvrage : CC Opale Sud Prestataire: SOGREAH-2009 demande Cdl dans le cadre de l’étude SOGREAH sur la Baie d’Authie nord: Etudier le principe du recul stratégique Phase 4 Secteurs 2 et 3 : Les Sternes et Bec de Perroquet E. Recul stratégique Limites des zones boisées V1 : emprise de ~60 ha Limites du périmètre d’intervention du Conservatoire du littoral Limites des zones urbanisées digue de seconde ligne de 2 000 m 1 000 m Ortho 2004 LIDAR 2008 Variante 1 : emprise « moyenne » emprise de ~60 ha : nouvelle digue de défense* de 2 000 m (dont 1 500 m implantés par +4,5 m IGN69 et 250 m par +5,5 m IGN69) Variante 2 : emprise « conservatoire » emprise limitée au périmètre d’intervention du Conservatoire du Littoral (~30 ha) : nouvelle digue de défense* de 1 400 m (dont 1 200 m Estimations* 800 000 € HT 600 000 € HT implantés par +4,5 m IGN69 et 200 m par +5,5 m IGN69) étude * Estimations relatives à la mise en placeDiagnostic, de la nouvelle ligne de défense, * Sur la base d’une digue arasée à +7,5 m IGN69 30 d’opportunité etdiverses, de … n’incluant pas l’acquisition des terrains, les indemnisations faisabilité pour l’aménagement de la rive Phase 4 Secteur 4 : Fond de baie Rehaussement / renforcement des digues existantes Estimations Digues Mollière (1 630 m) et des Enclos (2 790 m) : en terre et arase entre +6 et +7 m IGN69 (LIDAR 2008) Renforcements locaux ; rehaussement moyen de 1 m (arase autour de +7,5 m IGN69) linéaire de 4 400 m 1,5 à 2,7 M € HT (génie végétal) sans et avec paroi d’étanchéité Recul stratégique Limites des zones urbanisées Limites du périmètre d’intervention du Conservatoire du littoral P1 LIDAR 2008 Ortho 2004 délimitation s’appuyant sur le relief et les limites du périmètre d’intervention du Conservatoire du Littoral digue de seconde ligne de 1 600 m 31 Diagnostic, étude d’opportunité et de faisabilité pour l’aménagement de la rive 1 000 m Un accompagnement des acteurs locaux dans la réflexion menée au titre des PAPI Exemple du PAPI d’intention Bresles, Somme, Authie (PAPI BSA) Initiative: SMBS GLP Maîtres d‘ouvrage: SMBS GLP et CCOS Prestataires des études: ARTELIA, Atelier de L’Île, C&S Conseils Réalisation: 2011-2015 L e Conservatoire , partenaire au sein du comité de suivi Validation du PAPI: CMI du 5/11/2015 Convention signée le 7 septembre 2016 Système d’endiguement Somme / Authie Le cas de la baie d’Authie Nord -2 digues de renclôture avec de multiples propriétaires et une porte à la mer Quid de la responsabilité globale de l’ouvrage? (arrêté de classement du 05/10/2011 classement en C) -1 cordon dunaire ayant un effet digue avec de multiples propriétaires: quid d’une gestion cohérente -de nombreux ouvrages de défenses contre la mer concédés: Digue submersible, épis, enrochement en pied de dunes… Quelles responsabilités transférées au MO dans le cadre des concessions ou AOT accordées par l’Etat? une stratégie du Cdl très présente au sein de la baie d’Authie Le Conservatoire du Littoral: un acteur vigilant au service de la politique risques naturels de L’Etat Le Conservatoire du Littoral: Une application volontariste des engagements de l’Etat 1)Une politique d’actions menées dans le cadre du « plan national d’adaptation au changement climatique » et de la «stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte 2012:vers la relocalisation des personnes et des biens » Un cadre national sur les risques littoraux : la stratégie de gestion intégrée du trait de côte « Le trait de côte est naturellement mobile, il ne peut pas et ne doit être fixé partout » Adaptations par secteurs : protection, gestion hydraulique, processus naturels « Prendre en compte de manière conjointe les aléas érosion et de submersion » Volets submersion, érosion éboulements et conjonction risques littoraux et arrières littoraux Prendre en compte les 3 piliers du développement durable (économique, social et environnemental) et la dimension culturelle (patrimoine, paysage…) Forts enjeux dans tous ces domaines, site emblématique, forte réduction de la vulnérabilité, analyse coûts/bénéfices très favorable Nécessité de planifier dès maintenant la relocalisation à long terme des activités et biens exposés aux risques Stratégie phasée: actions à court, moyen et long termes 2)Une volonté anticipatrice d’aménagement adapté au lieu et lié à une analyse des coûts /bénéfices: -1993:Une implication forte dans la stabilisation des dunes dégradées de Fort Mahon (maîtrise d’ouvrage déléguée à la commune de Sangatte pour un programme expérimental) 1993 2002 2008 • -2000 et 2008: un soutien à une approche intégrée de la gestion du risque au cœur d’une RNN: le Platier d’Oye • 2012: accompagnement de la démarche PPRN • 2010: une proposition de recul stratégique et de gestion du risque de submersion par la création d’une digue en deuxième rideau à Groffliers Recul de la dune en baie d’Authie côté terre 2011 Recul dune en baie d’Authie côté mer 2011 3) Une réponse et un devoir d’exemplarité face aux enjeux Le cas des digues de la baie d’Authie • Oct 2011: arrêté de classement de la digue de la Mollière (Groffliers) • mai 2012: rendu des diagnostics pour les digues « Conservatoire » • mais aussi depuis 2011: rendre compte de la nécessité d’une gestion unique de ces ouvrages Participation à la réflexion sur le PAPI d’intention de la baie de Somme et de la Baie d’Authie • L’intervention des collectivités : • La réforme GEMAPI (art 56) • Parmi les collectivités, seuleslescommunautés de communes ou communautés d’agglomérationpourront à terme intervenir par DIGsur les cours d’eau, l’entretien des digues ou les travaux de prévention des inondations • Elles en auront «l’obligation» en cas de défaillance des propriétaires riverains (obligation qui existait déjà à travers la police du maire qui doit permettre de prévenir les inondations) • C’est une compétence ciblée et obligatoire • Le Cdl, propriétaire à compétence dédiée • Un gestionnaire public ou associatif unique des terrains (art L 322-10 du CE) • Une superposition de gestion pour une compétence GEMAPI Merci de votre attention