CLASSES DE PREMIERES GÉNÉRALES ET TECHNOLOGIQUES OLYMPIADES DE MATHÉMATIQUES Académie d’AIX-MARSEILLE Session 2012 Durée : 4 heures Série S Les calculatrices sont autorisées. Ce sujet comporte 4 exercices indépendants. Le candidat est invité à faire figurer sur la copie toute trace de recherche qu’il aura développée. La qualité de la rédaction, la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies. Le sujet comporte 6 pages dont celle-ci. 1/6 Exercice 1 : On dit qu’un nombre entier est digisible lorsque les trois conditions suivantes sont vérifiées : • aucun de ses chiffres n’est nul ; • il s’écrit avec des chiffres tous différents ; • il est divisible par chacun d’eux. Par exemple, 24 est digisible car il est divisible par 2 et par 4. 324 est digisible car il est divisible par 3, par 2 et par 4. 32 n’est pas digisible car il n’est pas divisible par 3. On rappelle qu’un nombre entier est divisible par 3 si et seulement si la somme de ses chiffres est divisible par 3. 1. Proposer un autre nombre digisible à deux chiffres. 2. Proposer un nombre digisible à quatre chiffres. 3. Soit n un entier digisible s’écrivant avec un 5. a) Démontrer que 5 est le chiffre de ses unités. b) Démontrer que tous les chiffres de n sont impairs. c) Démontrer que n s’écrit avec au plus quatre chiffres. d) Déterminer le plus grand entier digisible s’écrivant avec un 5. 4. Soit n un entier digisible quelconque. a) Démontrer que n s’écrit avec au plus sept chiffres. b) Si n s’écrit avec sept chiffres, dont un 9, déterminer les chiffres de n. c) Déterminer le plus grand entier digisible. Exercice 2 : Rappels • On appelle distance entre un point M et une droite (D) la distance MH, où H est le point d’intersection de (D) avec la droite perpendiculaire à (D) passant par M. • Dans la figure ci-contre, si le rayon du disque est R, et si l’angle du secteur angulaire grisé mesure α (en degrés), alors l’aire de la portion de disque grisée vaut παR2/360. Dans la partie II de l’exercice, on considérera la distance d’un point M à un segment [BC] comme étant la distance du point M à la droite (BC). 2/6 Partie I Soit C un cercle de centre O, A un point de ce cercle et D le disque délimité par ce cercle. 1. Reproduire la figure, et représenter l’ensemble des points du disque équidistants de O et de A. 2. Hachurer l’ensemble des points du disque plus proches de O que de A. 3. Soit M un point déterminé aléatoirement de manière équiprobable sur la surface du disque D. Quelle est la probabilité que M soit plus proche de O que de A ? Partie II Soit ABCD un rectangle de longueur AB = 20 cm et de largeur BC = 12 cm, de centre O. Soit E un point situé à l’intérieur du rectangle, proche de A, à 2 cm de chaque bord (comme sur la figure ci-après, qui n’est toutefois pas à l’échelle). Soit M un point déterminé aléatoirement de manière équiprobable à l’intérieur du rectangle ABCD. 1. Quelle est la probabilité que M soit plus proche du côté [BC] que du côté [AD] ? 2. a) Reproduire le rectangle, et représenter l’ensemble des points intérieurs au rectangle et équidistants des côtés [AB] et [BC]. b) Hachurer l’ensemble des points intérieurs au rectangle et plus proches du côté [BC] que du côté [AB]. c) Quelle est la probabilité que M soit plus proche du côté [BC] que du côté [AB] ? 3. Quelle est la probabilité que M soit plus proche du côté [AB] que des trois autres côtés [BC], [CD] et [DA] ? 4. Quelle est la probabilité que M soit plus proche de O que de E ? 5. Quelle est la probabilité que M soit plus proche de O que des quatre sommets A, B, C et D ? 3/6 Exercice 3 : Un carreleur dispose d’un stock (suffisant) de pavés bleus et ronds, de 10 cm de rayon, pour paver une grande salle. Il hésite entre les deux types de pavages suivants : A B D C A B C Figure 1: pavage P1 Figure 2: pavage P2 Sur chaque pavage, quand on relie les centres des disques adjacents, on obtient un polygone (appelé cellule) qui se reproduit « à l’infini ». Dans le premier pavage cette cellule est un carré et dans le second cette cellule est un triangle équilatéral. On appelle densité du pavage le rapport entre la surface occupée par les portions de disques contenues dans une cellule et la surface de la cellule elle-même. On définit ainsi un indicateur de compacité du pavage : plus la densité du pavage est grande, plus le pavage est compact... Partie I 1. Montrer que la densité du pavage P1 arrondie à 10−3 est D = π ≈ 0, 785 . 4 2. Calculer la densité du pavage P2 . Quel est le « meilleur » pavage ? 3. Le carreleur choisit finalement le deuxième pavage mais trouve que la surface non recouverte par les pavés est encore trop importante. Il décide de créer des nouveaux pavés ronds, cette foisci de couleur marron, qui rentreront exactement dans les interstices. On admet qu’on obtient la figure 3. Figure 3 : des pavés marron dans les interstices 4/6 a) En s’aidant de la figure 3, déterminer le rayon de ces nouveaux pavés. b) Quelle est la densité de ce pavage ? c) Le carreleur aurait-il obtenu une meilleure densité à partir de pavés bleus d’un rayon différent de 10 cm ? Justifier. Partie II Le carreleur doit maintenant créer un motif ayant la forme d’un triangle équilatéral. Pour cela, il s’inspire du deuxième pavage : voir figure 4. Figure 4 : motif ayant la forme d'un triangle équilatéral 1. Donner une formule donnant la valeur de 1 + 2 + ... + n en fonction de n. On pourra s’aider, si nécessaire, du schéma suivant : 2. Le carreleur dispose de 50 paquets de 20 pavés bleus. Il souhaite remplir le motif triangulaire le plus grand possible. Combien de carreaux restera-t-il ? 3. Pour le carreleur, les contraintes porteront en général sur la hauteur du motif. Par exemple, pour une hauteur maximale de 3,50 m, quel est le nombre de pavés nécessaires pour créer le plus grand motif possible ? 5/6 Exercice 4 : On considère deux points distincts A et B et un nombre réel 0 < p < 1 . On s’intéresse aux marches aléatoires « infinies » sur l’ensemble {A ; B} respectant les conditions suivantes : – On part du sommet A ; – À chaque étape, on reste au point où l’on est avec la probabilité (1− p ) et on change de point avec la probabilité p. On note Sk le sommet où l’on se trouve à la k-ième étape. On a donc S0 = A . 1. Écrire en langage naturel un algorithme qui génère une étape de cette marche aléatoire. 2. Montrer que la probabilité de se trouver au point B à la deuxième étape (c’est-à-dire la probabilité que S 2 = B ) est 2 p (1− p ) . On admet que la probabilité d’être en B après la k-ième étape est 1 − (1 − 2 p ) 2 k . 3. Vérifier que cette formule est cohérente avec le résultat de la question précédente. 4. Déterminer l’ensemble des valeurs de p pour lesquelles on a plus de chance d’être en B qu’en A à la 43e étape. 5. Que peut-on dire des probabilités d’être en A, ou en B, quand le nombre d’étapes est suffisamment grand ? 6. On prend p = 0,1 . Déterminer le nombre d’étapes minimal k0 à effectuer pour que la probabilité d’être en B à partir de cette étape soit comprise entre 0,49 et 0,51. 6/6