Commune de Mirebeau-sur-Bèze Expertise des habitats naturels, de la faune et de la flore du marais de La Rosière, conseils de gestion et de mise en valeur Alain CHIFFAUT consultant juillet 2012 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Expertise des habitats naturels, de la faune et de la flore du marais de La Rosière, conseils de gestion et de mise en valeur (Mirebeau sur Bèze / Côte d’Or) juillet 2012 Maître d’ouvrage, propriétaire de l’étude Commune de Mirebeau-sur-Bèze 21310 Monsieur le Maire : Laurent THOMAS Tél. 03 80 73 97 20 [email protected] Bureau d’études Alain CHIFFAUT consultant 1 rue Chemin Vieux 39210 La Marre 09 66 44 01 49 et 06 80 99 52 55 [email protected] Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 1 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Remerciements : Nous tenons à remercier les informateurs suivants qui nous ont aidés pour ce travail : M. BARON, retraité ONF : historique des plantations M. DIDIER : détermination de genres floristiques difficiles : Carex, Salix, Potamogeton… M. GIRAUD : liste des insectes découverts sur le site depuis quelques décennies. M. HERBERT : liste des poissons de la Bèze et de la Pièce d’eau, pratique de la pêche. M. VAILLANT, enseignant à l’école Marie Laurencin Mme FLORES, EPTB Saône-Doubs, antenne Is-sur-Tille Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 2 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Sommaire A/ Préambule .................................................................................3 B/ Localisation de la zone d’étude................................................4 C/ Facteurs déterminants de la zone d’étude...............................6 C1/ Facteurs géologique..................................................................................... 6 C2/ Facteurs hydrologique.................................................................................. 7 C3/ Facteur humain : évolution historique des parcelles .................................... 8 D/ Description du patrimoine naturel............................................9 D1/ La méthode d’étude ..................................................................................... 9 D2/ Les habitats naturels .................................................................................. 10 D3/ Les espèces............................................................................................... 18 E / Valeur et sensibilité du patrimoine naturel ........................... 33 E1/ Méthode d’évaluation ................................................................................. 33 E2/ Les habitats naturels à valeur patrimoniale ................................................ 34 E3/ Les espèces à valeur patrimoniale............................................................. 36 F / Les activités humaines sur le site ......................................... 39 G/ Recommandations de gestion ............................................... 41 G1/ Pourquoi gérer un marais ? ....................................................................... 41 G2/ Les opérations de gestion.......................................................................... 41 H/ L’ouverture au public et pédagogie ....................................... 45 H1/ Les équipements et les pratiques actuelles ou prévues............................. 45 H2/ Les intérêts du marais pour le public ......................................................... 45 H3/ Les contraintes d’accès.............................................................................. 46 H4/ Les modalités d’accueil .............................................................................. 47 H5/ Les opérations liées à l’accès .................................................................... 47 H6/ Le mobilier ................................................................................................. 48 I/ Récapitulatif des actions de gestion et d’accueil du public .. 52 J/ Vers un statut de protection pour le marais ? ....................... 53 Ouvrages consultés.......................................................................................... 54 Annexes : liste des plantes observées en 2012................................................ 55 Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 3 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur A/ Préambule La commune de Mirebeau-sur-Bèze et ses partenaires ont décidé en 2012 de lancer une étude du marais de La Rosière afin de : Connaître la valeur de son patrimoine naturel. L’entretenir de manière à contribuer à la restauration des zones humides du bassin versant de la Tille, dans lequel elles ne représentent plus que 3,6 % de sa superficie, après des décennies d’aménagements fonciers, hydrauliques et agricoles qui ont eu raison des anciens marais des Tilles. Améliorer la biodiversité de ce marais. Offrir aux habitants un nouveau lieu de promenade en pleine nature et une information sur les zones humides. Offrir aux scolaires un terrain d’apprentissage de la nature, en l’occurrence les zones humides, des habitats très menacés. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 4 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur B/ Localisation et périmètre de la zone d’étude Le marais de La Rosière se situe au nord du village de Mirebeau-sur-Bèze. Il est compris entre la Bèze, à l’est, la « Pièce d’eau » (ancienne Venelle) à l’ouest. Il est limité au nord par la voie ferrée de Gray, en excluant le nord-ouest remblayé. Sa limite sud correspond à la confluence de la Bèze et de la Pièce d’eau. Carte 1 : Localisation du marais de Rosière Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 5 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Ce marais communal est constitué des parcelles n° 150, 151, 147 (source des Fontenis), 148 (moitié orientale). Sa surface est d’environ 9,50 ha. Deux accès sont possibles : par le nord (RD 959, puis traversée de la ZAC) ; par le sud (rue Pépin, puis accès par un ponceau). Carte 2 : Parcellaire et accès du marais de Rosière Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 6 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur C/ Facteurs déterminants de la zone d’étude C1/ Facteur géologique Le contexte géologique de la commune de Mirebeau-sur-Bèze est celui du nord du fossé Saône-Bresse, qui fait la transition entre les plateaux calcaires de la région d’Is-sur-Tille et le remplissage sédimentaire du Tertiaire et du Quaternaire du fossé. De fait la géologie est un peu complexe avec des fragments de plateaux calcaires du Jurassique supérieur et du Crétacé, un peu faillés, recouverts de sédiments argileux superficiels (toute la forêt communale de Mirebeau). Le marais de Rosière se situe au sein d’un large cône de sédiments fluviaux alimenté par la Bèze, la Venelle et un petit affluent canalisé en rive gauche. Il s’agit de sédiments calcaires composés de cailloutis, graviers et sable constituant un aquifère pour la nappe alluviale de la Bèze. Carte 3 : Extrait légendé de la carte au 1 : 50.000 du BRGM Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 7 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur C2/ Facteur hydrologique Le marais de La Rosière est une zone humide phréatique (l’eau provient du sous-sol gorgé d’eau). L’eau sourd principalement au Fontenis mais un peu partout dans le marais quand la nappe est haute. Cette nappe est alimentée, on l’a vu dans le chapitre sur la géologie, par les eaux de la Bèze, de la Venelle et d’autres affluents et drains. Le bief correspond au cours de l’ancienne Venelle qui a été détournée pour se jeter dans la Bèze plus en amont. Ce bief alimente une zone élargie appelée Pièce d’eau qui devait agrémenter l’ancien château. Le marais est drainé par des fossés radiaires datant de l’époque du château, au cours de laquelle La Roseraie était un parc d’agrément non marécageux. Un chemin de ronde, toujours cadastré, tournait autour de la source du Fontenis. L’engorgement permanent date de la création des vannages des moulins (18e, 19e siècles) qui font provoqué le relèvement de la ligne d’eau : la Bèze coule toujours à plein bord en amont de Mirebeau, l’eau de nappe ne s’écoule plus facilement et engorge le site de la Rosière. Carte 4 : Réseau hydrologique autour du marais de La Rosière Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 8 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur C3/ Facteur humain : évolution historique des parcelles Après ces épisodes historiques qui ont vu se substituer un marais à un parc d’agrément, la question s’est posée de la valorisation de cette zone humide aux portes de Mirebeau-sur-Bèze. Les plus anciennes photographies aériennes en notre possession (1953, 1962) montrent un marais boisé naturellement, sans doute d’aulnes et de frênes. Photo IGN 1953 Photo IGN 1962 On note que la partie nord-ouest était un marais boisé. Dès 1962, de grands travaux s’engagent et cette partie nord-ouest est progressivement comblée de remblais. La partie intacte du marais est valorisée par l’ONF dans le début des années 1970 par des plantations de peupliers. Cette plantation se révèle un échec dans la parcelle 151 (à l’ouest du fossé central) et les peupliers sont morts sur pied, sans doute par excès d’eau, et sont tombés ; actuellement, ils encombrent le marais de leur fût pourrissant. Les aulnes et les frênes, déjà présents sous les peupliers, se sont développés et font l’objet de coupes pour le bois de chauffage. De nombreuses marques colorées délimitent les lots d’affouage. La parcelle 150, sans doute mieux drainée par la proximité de la Bèze, se prête mieux à la culture du peuplier, bien que le sol reste très humide, voire engorgé. La plantation actuelle date de 10 ans. La parcelle 148 (moitié orientale) est partiellement plantée. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 9 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur D/ Description du patrimoine naturel D1/ La méthode d’étude D11/ Période d’étude Les prospections de terrain se sont déroulées en plusieurs passages de façon à tenir compte des cycles de vie de la flore et de la faune, toutes les espèces n’apparaissant pas en même temps : 14 mars 2012 : prospection des amphibiens précoces 11 avril : écoute des oiseaux sédentaires 17 mai : flore et groupements végétaux nuit 17/18 mai : écoute des oiseaux nocturnes, amphibiens et chauves-souris 18 mai : écoute des oiseaux revenus de migration, premiers papillons et libellules. 14 juin : papillons et libellules. 29 juin 2012 : confirmation de la présence de plantes protégées à floraison tardive. D12/ Les groupes étudiés sur le terrain Les groupes suivants ont dont été étudiés : Les habitats naturels : identification phytosociologique à dire d’expert, usage des référentiels locaux (Royer et al.) et européens (corine-biotope, Natura 2000). La flore : inventaire systématique dans les différents habitats, usage de la nomenclature BDNFF version 4.02. Les mammifères : identification des traces et fèces, écoute des chauvessouris au moyen d’un sonomètre Batbox. Les oiseaux : identification à vue et recherche de preuves de nidification possible, écoute des chants le matin et au crépuscule. Les amphibiens, reptiles : identification à vue et écoute nocturne (amphibiens). Les poissons : données de M. Herbert. Les insectes (papillons de jour et libellules) : espèces chassées au filet et déterminées sur place avant leur relâcher. Données de M. Giraud. D13/ Les autres sources de données Nous avons consulté les bases de données suivantes : - Base Faune Bourgogne : données de faune par commune. - Conservatoire botanique du Bassin Parisien : données de flore par commune. Cependant, ces bases ne possédaient que peu d’éléments, le site de La Rosière ayant manifestement échappé aux prospections naturalistes du fait de son aspect de peupleraie, un milieu a priori peu attirant. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 10 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur D2/ Les habitats naturels Voir : tableau 1 récapitulatif des habitats figure 1 carte 5 de la distribution des habitats 11 habitats naturels ont été identifiés : Forêt alluviale d’aulnes et de frênes Description : Une forêt naturelle a succédé à la plantation de peupliers vieillissante de la parcelle 151. Un fragment de ce type de forêt existe au sud-ouest de la parcelle 150. Les essences dominantes sont l’aulne glutineux et le frêne élevé, accompagnées du bouleau verruqueux, du tremble, du peuplier blanc (introduit), de l’orme champêtre, du tilleul à grandes feuilles, de l’érable sycomore… Les arbustes sont nombreux : saule marsault, saule pourpre, saule blanc, saule osier, bourdaine, viorne obier, nerprun cathartique, cerisier à grappe, groseillier rouge… La strate herbacée est très dense et dominée par la laîche des marais, avec l’iris jaune, le houblon, la douce-amère, la reine des prés, l’angélique sauvage… Surface estimée : 3,9 ha (40% du site). Alliance et association végétale : Alnion incanae – association du Pruno padoFraxinetum excelsioris et/ou du Ribeso sylvestris-Alnetum glutinosae ( ?). Code corine-biotope : 44.3 Code Natura 2000 : 91EO*-11 (habitat prioritaire). Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 11 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Ripisylve de la Bèze Description : Un boisement linéaire de bord de cours d’eau (ripisylve) couvre 515 m de la berge droite de la Bèze. Le peuplement est de belle venue avec le frêne élevé et l’aulne glutineux. Surface estimée au sol : 1 are. Alliance et association végétale : Alnion incanae. Code corine-biotope : 44.3 Code Natura 2000 : 91EO* (habitat prioritaire). Fourré alluvial de saules Description : Des fourrés de saules occupent entièrement le Fontenis et forment des bosquets sous la jeune plantation des parcelles 150 et 148. Les espèces de saules sont variées : saule cendré, saule blanc, saule fragile et leurs hybrides (plus nombreux que les parents). Surface estimée : environ 0,8 ha . Alliance et association végétale : Salicion cinereae. Code corine-biotope : 44.92 Code Natura 2000 : - Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 12 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Végétations de lisière alluviale Description : Cette végétation à grandes herbes se développe en lisière des aulnaies, des fourrés de saules et de la ripisylve. En particulier, elle occupe tout le chemin central entre les deux chenaux issus des Fontenis. La végétation est très variée, dominée typiquement par l’ortie dioïque, le gaillet gratteron, le liseron des haies, l’eupatoire chanvrine, l’angélique sauvage, le cirse des maraîchers, la valériane officinale, le roseau phragmite… Surface estimée : environ 0,3 ha. Alliance et association végétale : Convolvulion sepium - association de l’Urtico dioicae-Calystegietum sepium ou du Calystegio sepium-Phragmitetum australis. Code corine-biotope : 37.71 Code Natura 2000 : 6430-4 Cariçaies Description : Il s’agit des formations marécageuses herbacées naturelles du marais qui ont vocation à évoluer en saulaie puis en aulnaie-frênaie. C’est pourquoi on les trouve en sous-bois de l’aulnaie-frênaie et sous la jeune plantation de peupliers. La plante dominante est la laîche des marais, accompagnée de plusieurs autres espèces : laîches des rives, distique, paradoxale… Le reste de la flore révèle également le caractère très humide du sol : baldingère, phragmite, reine des prés, iris jaune, consoude officinale, lycope d’Europe, pigamon jaune, lysimaque commune, menthe aquatique… Des espèces remarquables sont présentes : euphorbe des marais, fougère des marais, peucédan des marais, séneçon des marais. Surface estimée (parcelles 148 et 150) : environ 3,9 ha (40%). Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 13 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Alliance et association végétale : Caricion gracilis – association du Caricetum acutiformis ; Magnocaricion elatae - association du Caricetum appropinquatae ; Phragmition communis - association du Thelypterido palustris-Phragmitetum australis. Code corine-biotope : 53.21 Code Natura 2000 : - Roselière Description : Il s’agit d’une petite étendue composée de roseau phragmite entre les Fontenis et un fourré de saules. Surface estimée : quelques ca. Alliance et association végétale : Phragmitetum australis Code corine-biotope : 53.11 Code Natura 2000 : - Phragmition australis – association du Végétation aquatique à nénuphar dans la Bèze et la Pièce d’eau Description : La faible profondeur de l’eau sur les banquettes vaseuses des bords de Bèze et de la Pièce d’eau favorisent des végétations aquatiques de plusieurs sortes : radeaux de nénuphar jaune, végétation immergée de potamots, myriophylle et de cornifle, radeaux de callitriches, feuilles flottante du rubanier immergé. Ces végétations sont Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 14 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur en bon état, peu encombrée d’algues filamenteuses, et hébergeant la très rare oenanthe des fleuves. Surface estimée : 1 are Alliance et association végétale : Nymphaeion albae - association du MyriophylloNupharetum lutei ; Potamion pectinati - association du Callitricho-Potametum berchtoldii Code corine-biotope : 22.42 ; 22.43 Code Natura 2000 : 3150 (Potamion pectinati seulement). Radeau de callitriches Végétation aquatique des fossés et des Fontenis Description : Eau peu profonde, faiblement courante, fond vaseux avec une végétation flottante de lentille d’eau, hottonie des marais et callitriches. Une végétation enracinée se développe sur les bordures et les atterrissements vaseux avec plantain d’eau, iris, laîche des marais, véronique cresson de cheval,… Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 15 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Surface estimée : quelques ca. Alliance et association végétale : Ranunculion aquatilis – association Hottonietum palustris ; Lemnion minoris – association Lemnetum minoris. Code corine-biotope : 22.41 ; 22.43 Code Natura 2000 : 3150 Mares forestières à rubanier érigé et laîche faux souchet Description : Eau stagnante à assèchement estival au sein de l’aulnaie-frênaie, des Fontenis, avec le rubanier érigé, le plantain d’eau, la lersie faux-riz, la laîche faux-souchet, la laîche jaunâtre Surface non estimée. Alliance et association végétale : Phragmition australis - associations du Sparganietum erecti et du Leersietum oryzoidis. Code corine-biotope : 53.14 Code Natura 2000 : -. Plantation de peupliers Une jeune plantation de peupliers clonés a été réalisée dans les parcelles 148 et 150 sans que leur ombrage masque encore la cariçaie à laîche des marais. Surface estimée (parcelles 148 et 150) : environ 3,9 ha (40%). Haie de cyprès chauve Fait peu courant, une haie de cyprès chauve (résineux des zones humides de Floride) a été plantée en retrait de la ripisylve de la rive de la Bèze. Tableau 1 : Etat récapitulatif des habitats du marais de La Rosière code code Corine Natura HABITATS REF. PHYTOSOCIOLOGIQUES alliance et si possible (association) Habitats naturels 22.4 Végétation aquatique à nénuphar Nymphaeion albae (Myriophyllo-Nupharetum lutei) 3150 Végétation aquatique à potamot Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii) 3150 Végétation des fossés à lentille d'eau Lemnion minoris (Lemnetum minoris) Végétation des fossés à hottonie Ranunculion aquatilis (Hottonietum palustris) 37.71 6430-4 Végétations de lisière alluviale Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium) 44.3 91EO* Forêt alluviale d’aulnes et de frênes Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris) 44.3 91EO* Ripisylve de la Bèze Alnion incanae 44.92 Fourré alluvial de saules Salicion cinereae 53.11 Roselière 53.14 Trous d’eau à rubanier érigé Phragmition australis (Phragmitetum australis) Phragmition australis (Sparganietum erecti ; Leersietum oryzoidis) 53.21 Cariçaies Habitats artificiels Caricion gracilis - Magnocaricion elatae ... 83.31 Plantation de cyprès chauves 83.32 Plantation de peupliers Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 16 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Carte 5 : Distribution des habitats reconnus en 2012 dans la zone d’étude Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 17 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Figure 1 : Transect théorique de la végétation du marais de La Rosière D3/ Les espèces D3.1/ Les végétaux supérieurs La richesse végétale Plus de 120 espèces ont été dénombrées (voir la liste en annexe) dans les différents habitats décrits précédemment. Ce chiffre n’est certainement pas exhaustif. Il s’agit essentiellement de plantes de marais et de forêt humide, de plantes aquatiques sur lesquelles nous ne revenons pas car elles ont été citées dans le chapitre sur les habitats. Les espèces protégées (cf. carte 6) Le site ne contient pas moins de 5 plantes protégées par l’arrêté ministériel du 27 mars 1992, ce qui était inattendu a priori dans un site aussi petit et planté de longue date en peupliers. Il est rare de trouver un site en Côte d’Or contenant autant de plantes protégées, à surface égale. Cette valeur est complètement méconnue, sinon le site aurait été inscrit en ZNIEFF de type I. Même le Conservatoire botanique de Bourgogne qui a effectué des recensements dans toutes les communes de la Région n’en avait pas connaissance. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 18 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Hottonie des marais (Hottonia palustris) - protégée Plante flottante dans les eaux dormantes ou à faible courant, sur fond très envasé. Signalée autrefois vers Mirebeau (rond blanc) mais non revue après 1990. Thélyptéris des marais (Thelypteris palustris) - protégée Fougère des marais poussant en lisière des boisements humides et des saulaies, mais aussi dans le marais à laîches. Donnée récente du Conservatoire botanique à Mirebeau. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 19 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Peucédan des marais (Thysselinum palustre) - protégée Ombellifère de grande taille vivant dans les marais à laîches, sur sol toujours humide. Jamais signalée à Mirebeau. Euphorbe des marais (Euphorbia palustris) - protégée Euphorbe localisée dans le Val de Saône et la Bresse pour la Bourgogne. Déjà signalée à Mirebeau. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 20 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Cerisier à grappes (Prunus padus) - protégée Cerisier des sols humides, un peu tourbeux et acides (mais parfois sur sol basique), dans les aulnaies-frênaies. Jamais signalé à Mirebeau. Espèces non protégées mais rares : De plus, 7 espèces rares en Bourgogne et même en France sont également présentes dans le site. Laîche paradoxale (Carex appropinquata) Laîche jaunâtre (Carex flava) Oenanthe des fleuves (Oenanthe fluviatilis) Séneçon des marais (Senecio paludosus) Cassissier sauvage (Ribes nigrum) Pâturin des marais (Poa palustris) Potamot de Berchtold (Potamogeton berchtoldii) Notes : La laîche paradoxale est caractéristique des marais alcalins sur alluvions calcaires. L’oenanthe des fleuves est une espèce nord-européenne très rare en France. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 21 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Carte 6 : Distribution indicative des plantes protégées du marais de La Rosière Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 22 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Les plantes non indigènes et invasives (cf. carte 7) Certaines plantes d’origine américaine ou asiatique commencent à poser des problèmes d’invasion en Europe. Selon les espèces, le danger est plus ou moins grand. La renouée du Japon est redoutable car elle peut envahir les milieux ouverts et le sousbois des zones humides au point de tout recouvrir et il est très difficile de s’en débarrasser. Il existe une tache de 15 m de long en lisière forestière à l’entrée sud du site qu’il faudrait se dépêcher de contenir. L’aster lancéolé affectionne les zones alluviales. Sur certains bords de Saône, il peut former des tapis continus à la place de la végétation naturelle. Il est un peu présent dans le marais à laîches mais semble dominé par elles et rester discret. La situation est à surveiller. L’érable négundo est un érable à feuilles composées des bords de rivières américaines. Il n’est jamais trop envahissant. Nous en avons noté quelques pieds dans l’aulnaie-frênaie. Le cyprès chauve, planté au bord de la Bèze, est originaire de Floride. Sa plantation ici ne nous semble pas une bonne idée. Nous ne savons pas s’il possède un caractère invasif mais ce serait très gênant si ses graines germaient facilement dans le marais à laîches tout proche. Un cornouiller géant, non identifié, a été observé au cœur de l’aulnaie-frênaie. Il s’agit sans doute d’un arbuste ornemental de l’ancien parc du château qui a survécu à toutes les transformations du site. Le peuplier blanc a été observé à quelques exemplaires jeunes dans l’aulnaiefrênaie. Ce peuplier du Sud de la France ne doit pas être très envahissant sous notre latitude. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 23 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Carte 7 : Distribution indicative des plantes non indigènes du marais de La Rosière Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 24 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur D3.2/ Les mammifères Le ragondin est présent dans la Bèze, la Pièce d’eau et les chenaux radiaires. Il creuse des galeries dans la berge où il gîte et se reproduit. Il broute la végétation aquatique et s’aventure sur les berges où on devine bien ses zones de « pâture ». Il joue un rôle positif pour entretenir la végétation aquatique mais les trous qu’il creuse finissent par fragiliser les berges. Enfin il est vecteur d’une maladie grave transmissible à l’homme : la leptospirose. La bactérie est présente dans les urines et un simple bain peut être suffisant car elle pénètre par la peau et les muqueuses. Des traces de chevreuil et de sanglier ont été observées dans le marais à laîches (zone aplatie pour passer la nuit, boutis). Le lièvre a été observé en limite de la zone d’étude dans les friches du secteur remblayé. Des chauves-souris chassent au-dessus de la Bèze, principalement des pipistrelles, mais une étude plus approfondie permettrait de d’inventorier d’autres espèces. D3.3/ Les amphibiens La grenouille verte est bien présente partout, dans les fossés radiaires, les trous d’eau de l’aulnaie-frênaie, sur les bords de la Pièce d’eau et de la Bèze. La grenouille rousse a été recherchée en vain : absence de ponte en mars et de têtards plus tard. Aucun adulte ou juvénile n’a été découvert. De même la recherche au troubleau n’a rien donné en ce qui concerne les tritons, les larves de salamandre… Grenouille verte D3.4/ Les oiseaux La population d’oiseaux a été étudiée des mois de mars à juin 2012. En raison de leur mobilité, les oiseaux relevés vivent dans le périmètre d’étude mais aussi dans les milieux proches (boisements environnants, village). Sur les 36 espèces entendues ou observées (voir tableau n°2), 30 peuvent être considérées comme des nicheuses possibles à certaines dans le site étudié. Cette valeur est assez importante pour un si petit espace et s’explique par la juxtaposition de biotopes divers : vieille aulnaie-frênaie riche en arbres morts creusés de cavités, marais ponctué de buissons de saules, ripisylve, plantation de jeunes peupliers à l’aspect de parc, cours d’eau, proximité des jardins du village proche… Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 25 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Le peuplement d’oiseaux le plus riche (19 espèces : 63%) s’observe dans l’ancienne peupleraie, devenues aulnaie-frênaie. Les oiseaux profitent de plusieurs strates de végétations, des buissons jusqu’à la haute futaie, et des cavités des vieux troncs des peupliers morts (étourneau, mésanges, pics, sitelle). Une tentative de reproduction d’un couple de héron cendré, observé le 11 avril en train de commencer un nid, s’est soldée par un échec (plus de traces au mois de mai). La situation est à surveiller. Jeune pic épeiche dans sa loge Un couple de héron cendré a débuté un nid en avril 2012, sans suites Vient ensuite le cortège des oiseaux de buissons et de lisière : 7 espèces dont les trois fauvettes de la région et l’hypolaïs polyglotte. 2 espèces vivent dans et au bord de l’eau (canard colvert et poule d’eau) alors qu’on aurait pu s’attendre à mieux. Les autres espèces contactées sont des oiseaux qui nichent hors du site mais qui viennent s’y alimenter (rougequeue à front blanc, tourterelle turque, pie, serin…). Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 26 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Tableau 2 : Les espèces d’oiseaux contactées dans le site de La Rosière en 2012 Espèces d'oiseaux Habitat préférentiel dans le site ou à côté Bruant jaune lisière de peupleraie et de saulaie Buse variable bois proches du site Canard colvert Bèze, Pièce d'eau, chenaux radiaires Corneille noire ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Coucou gris jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Etourneau sansonnet aulnaie-frênaie Faucon crécerelle prairie, champs, village autour du site Fauvette à tête noire ripisylve, saulaie, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Fauvette grisette saulaie Fauvette des jardins saulaie Gallinule poule-d’eau Bèze, Pièce d'eau Geai des chênes jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Grimpereau des jardins ripisylve Grive draine ripisylve, jeune peupleraie Grive musicienne aulnaie-frênaie Héron cendré aulnaie-frênaie Hypolaïs polyglotte lisière de peupleraie et de saulaie Loriot d'Europe aulnaie-frênaie Merle noir saulaie, aulnaie-frênaie Mésange bleue ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Mésange charbonnière ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Mésange boréale ripisylve, saulaie Pic épeiche aulnaie-frênaie Pic vert aulnaie-frênaie Pie bavarde village proche Pigeon ramier aulnaie-frênaie Pinson des arbres ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Pipit des arbres lisière de peupleraie Pouillot véloce ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie Rossignol philomèle saulaie Rougegorge familier aulnaie-frênaie Rougequeue à front blanc village proche Serin sini village proche Sitelle torchepot aulnaie-frênaie Tourterelle turque village proche Troglodyte mignon ripisylve, saulaie et aulnaie-frênaie oiseaux de passage ou visibles sur le site mais nichant ailleurs Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 27 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur D3.5/ Les insectes Les papillons de jour (Rhopalocères) Les espèces ne sont pas très nombreuses dans ces milieux très humides. 11 espèces ont été identifiées par l’auteur et M. Giraud (voir liste en annexe) dont : La carte géographique (Araschnia levana) dont la chenille dépend de l’ortie (cet insecte a donc besoin des lisières alluviales à orties). La petite tortue (Aglais urticae) dont la chenille dépend également de l’ortie. Le nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino) vole en nombre au-dessus de la cariçaie, sous la jeune peupleraie. Sa chenille vit sur la reine des prés et la grande sanguisorbe. nacré de la sanguisorbe carte géographique A noter que 5 espèces dépendent de l’ortie pour le développement de la chenille. Les libellules et les demoiselles (Odonates) Elles n’ont pas été observées en grand nombre dans le marais, les chenaux et les mares intra-forestières. Elles sont plutôt cantonnées aux eaux libres de la Pièce d’eau, des rives de la Bèze et au débouché des chenaux radiaires, plus ensoleillés. 15 espèces ont été identifiées par l’auteur et M. Giraud (voir liste en annexe) dont : Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 28 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Les demoiselles (ailes relevées au repos) : Le caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) volète au-dessus des plantes herbacées des rives. La femelle pond dans les plantes aquatiques là où le courant est lent. Les larves s’y cachent pendant deux années. Le caloptéryx splendide (Calopteryx splendens) a la même écologie que l’espèce précédente. Mâle de caloptéryx vierge défendant son territoire Ces trois autres demoiselles sont des petits insectes fragiles, au vol lent : La petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) est petite et rouge. L’agrion jouvencelle (Coenagrion puella) est bleuté avec des taches noires. L’agrion élégant (Ischnura elegans) est sombre avec de petites taches bleues. La petite nymphe au corps de feu Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 29 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Les libellules (ailes étalées au repos) : L’anax empereur (Anax imperator), une grande libellule de 10 cm d’envergure aux reflets verts et bleus. La libellule fauve (Libellula fulva), libellule de taille moyenne à l’abdomen roux. La libellule déprimée (Libellula depressa), libellule de taille moyenne à l’abdomen bleu aplati (mâle). La cordulie bronzée (Cordulia aenea), une petite libellule sombre à reflets verts et bronze. Mâle de libellule déprimée Anax empereur D3.6/ Les poissons La Bèze possède une population naturelle de truite fario et de vairon, la classant en première catégorie malgré un aspect physique d’eau lente qui ne correspond pas à la physionomique de rivière à truite (eau courante, froide et bien oxygénée). De fait, des poissons d’eau calme et plus chaude s’y rencontrent : le brochet, la perche et les poissons blancs (cyprinidés). Des lâchers de truites arc-en-ciel, d’origine nordaméricaine, sont réalisés avant l’ouverture de la pêche. L’ombre commun, un poisson de premier catégorie, a été introduit il y a une dizaine années et semble se maintenir après une longue période d’incertitude. Ombre commun Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 30 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur La Pièce d’eau (ancienne Venelle), aux eaux lentes et se réchauffant vite, attire le brochet, la perche, la tanche, les poissons blancs. Les alevins sont nombreux car plusieurs facteurs favorisent le frai des poissons : végétation aquatique et chaleur de l’eau. La Pièce d’eau est donc une véritable nurserie, surtout de poissons blancs. On peut s’interroger sur le rôle du marais et des chenaux pour la reproduction du brochet qui cherche des étendues herbeuses noyées par les crues en février-mars. Brochet D3.7/ La petite faune aquatique Dans l’eau stagnante, voire croupie où pourrissent les feuilles mortes et les branches des saules qui surplombe l’eau peu courante (Fontenis, chenaux radiaires, mares intra-forestières), la petite faune aquatique est abondante : Le plancton animal est riche en daphnies et cyclops qui filtrent les micro-algues, les bactéries… Daphnie Cyclops Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 31 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Le crustacé Aselle joue le rôle de nettoyeur en recyclant les matières organiques tombées au fond de l’eau. Les larves de moustique font de même. Les larves de Trichoptères ou « traine-buche » errent sur le fond à la recherche de petites proies. La planorbe, un escargot aplati, nettoie les algues accrochées aux plantes aquatiques. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 32 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur E / Valeur et sensibilité du patrimoine naturel du marais de la Rosière E1/ Méthode d’évaluation Habitats naturels : o Habitats figurant dans l’annexe I de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43. o Habitats déterminants pour les Znieff en Bourgogne. o Zones humides selon l’arrêté ministériel du 24/06/2008. Plantes vasculaires : o Espèces protégées sur les territoires national et régional par les arrêtés ministériels respectivement du 31/08/95 et du 27/03/92. o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43. o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne. Oiseaux : o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 29/10/09. o Espèces de l’annexe I de la directive « Oiseaux » 79/409. o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne. Mammifères o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 23/04/07. o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43. o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne. Reptiles-amphibiens : o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 19/11/07. o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43. o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne. Insectes o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 23/04/07. o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43. o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne. Poissons : o Frai protégé par l’arrêté ministériel du 8/12/88. o Espèce de l’annexe II de la directive européenne Habitats-faune-flore 92/43. o Espèces déterminantes pour les Znieff de Bourgogne. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 33 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur E2/ Les habitats naturels à valeur patrimoniale E21/ Les habitats d’intérêt communautaire Voir tableau 3. 5 habitats sont d’intérêt communautaire (ils figurent dans l’annexe II de la directive européenne 92-43 sur les habitats, la faune et la flore sauvages) : Les formations boisées à aulnes et frênes (91EO*), sous deux formes : ripisylve et forêt alluviale). Cet habitat est prioritaire pour l’Europe. La forêt est en voie de maturation après l’échec de la plantation de peupliers mais elle semble évoluer vers une forme type de cet habitat (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris). Les formations à grandes herbes en lisière des forêts alluviales (Urtico dioicaeCalystegietum sepium). Les formations aquatiques (3150) sous deux formes : radeau de lentilles d’eau dans les fossés, potamaie enracinée dans la Pièce d’eau. code Natura Tableau 3 : Les habitats d’intérêt communautaire du marais de la Rosière HABITATS REF. PHYTOSOCIOLOGIQUES 3150 Végétation aquatique à potamot 3150 Végétation des fossés à lentille d'eau Lemnion minoris (Lemnetum minoris) 6430-4 Végétations de lisière alluviale 91EO*-11 Forêt alluviale d’aulnes et de frênes 91EO* Ripisylve de la Bèze Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii) Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium) Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris) Alnion incanae E22/ Les zones humides de la loi sur l’eau Voir tableau 4. Les 11 habitats du tableau 4 (soit quasiment tous les habitats du marais de La Rosière) sont considérés comme des zones humides selon la loi sur l’eau et les critères floristiques de l’arrêté ministériel du 24/06/2008. Leur destruction ou leur dégradation doit être évitée. Selon l’importance du projet d’aménagement, celui-ci peut être soumis à un dossier d’incidences loi sur l’eau. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 34 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Tableau 4 : Les zones humides de la zone d’étude 22.4 Végétation aquatique à nénuphar Nymphaeion albae (Myriophyllo-Nupharetum lutei) Végétation aquatique à potamot Végétation des fossés à lentille d'eau Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii) Végétation des fossés à hottonie Ranunculion aquatilis (Hottonietum palustris) Lemnion minoris (Lemnetum minoris) 37.71 Végétations de lisière alluviale Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium) 44.3 Forêt alluviale d’aulnes et de frênes Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris) 44.3 Ripisylve de la Bèze Alnion incanae 44.92 Fourré alluvial de saules Salicion cinereae 53.11 Roselière 53.14 Trous d’eau à rubanier érigé Phragmition australis (Phragmitetum australis) Phragmition australis (Sparganietum erecti ; Leersietum oryzoidis) 53.21 Cariçaies Caricion gracilis - Magnocaricion elatae ... Source des Fontenis Trou d’eau dans l’aulnaie-frênaie Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 35 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur E23/ Les habitats déterminant pour les ZNIEFF 10 habitats sont déterminants pour les ZNIEFF, c'est-à-dire qu’ils sont considérés comme suffisamment rares ou menacés pour servir de critère à la délimitation des ZNIEFF. Les habitats d’intérêt communautaires sont repris mais toutes les zones humides. Tableau 5 : Les habitats déterminants pour les ZNIEFF 22.431 Végétation aquatique à nénuphar Nymphaeion albae (Myriophyllo-Nupharetum lutei) 22.421 Végétation aquatique à potamot Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii) 22.411 Végétation des fossés à lentille d'eau Lemnion minoris (Lemnetum minoris) 22.432 Végétation des fossés à hottonie Ranunculion aquatilis (Hottonietum palustris) 37.71 Végétations de lisière alluviale Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium) 44.3 Forêt alluviale d’aulnes et de frênes Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris) 44.3 Ripisylve de la Bèze Alnion incanae 53.11 Roselière Phragmition australis (Phragmitetum australis) 53.217 Cariçaies à C. appropinquata Magnocaricion elatae - Caricetum appropinquatae 53.218 Cariçaies à C. pseudocyperus Phragmition communis - Leersietum oryzoidis E3/ Les espèces à valeur patrimoniale Dans l’état des connaissances acquises en 2012, le tableau 6 montre que les oiseaux prennent la plus grande part des espèces à valeur patrimoniale. L’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 protège la plupart des espèces d’oiseaux, pas toujours pour leur rareté. Il s’agit donc d’un critère peu fiable pour estimer la valeur d’un site, on lui préfèrera le critère de « déterminant pour les ZNIEFF ». 5 espèces végétales sont protégées dont certaines non encore observées dans la région de Mirebeau. Concernant les mammifères connus à ce jour dans le site, seules sont protégées les chauves-souris pour lesquelles le recensement complet reste à faire. Pour les amphibiens, seule la grenouille verte a été observée. Selon l’article 5 de l’A.M. du 19/11/07, elle n’est protégée que partiellement (interdiction de mutilation, capture, vente…). Pour les insectes, aucune espèce protégée par l’arrêté ministériel du 23/04/07 n’a été découverte lors de nos prospections. Parmi les poissons, le frai et les lieux de frai sont protégés par l’arrêté ministériel du 8/12/88 pour 3 espèces (brochet, truite, ombre). Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 36 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Aucune espèce des directives Oiseaux et Habitats n’a été observée dans le périmètre d’étude. L’étude détaillée des chauves-souris permettrait sans doute des espèces d’intérêt communautaire. Tableau 6 : Les espèces à valeur patrimoniale dans le marais de La Rosière ESPECES Statut sur le site Protection Protection Directives Déterminant Nationale Régionale européennes ZNIEFF ESPECES VEGETALES Hottonie des marais fréquent dans les chenaux Peucédan des marais commun dans le marais Euphorbe des marais commun dans le marais Thélyptéris des marais rare en lisière du marais Cerisier à grappe rare dans l'aulnaie OISEAUX (nicheurs possibles, probables et certains) Bruant jaune nicheur possible Coucou gris nicheur possible Fauvette à tête noire nicheur probable Fauvette grisette nicheur probable Fauvette des jardins nicheur probable Grimpereau des jardins nicheur probable Héron cendré nicheur possible Hypolaïs polyglotte nicheur possible Loriot d'Europe nicheur probable Mésange bleue nicheur probable Mésange charbonnière nicheur probable Mésange boréale nicheur possible Pic épeiche nicheur probable Pic vert nicheur probable Pinson des arbres nicheur probable Pipit des arbres nicheur probable Pouillot véloce nicheur probable Rossignol philomèle nicheur probable Rougegorge familier nicheur probable Sitelle torchepot nicheur probable Troglodyte mignon nicheur probable MAMMIFERES Chauves-souris en action de chasse ; reproduction possible POISSONS Brochet Ombre Truite fario reproduction? reproduction dans la Bèze reproduction dans la Bèze Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 37 certaines espèces certaines espèces Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Carte 8 : Les enjeux écologiques du marais de La Rosière (habitats et espèces) Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 38 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur F / Les activités humaines sur le site Gestion de la rivière et des zones humides La gestion des rivières, des berges, des vannages… est assuré par le Syndicat intercommunal du bassin Bèze et de l’Albane, présidé par M. Lenoir. Un contrat d’entretien des berges a été lancé avec une programmation pluriannuelle de coupes raisonnées d’arbres de ripisylve. Il existe depuis 2007 un Contrat de bassin Bèze et Albane, présidé par M. Lenoir, dont le portage technique est assuré par l’EPTB Saône-Doubs, antenne d’Is-sur-Tille. Un comité de rivières Bèze et Albane suit la mise en œuvre de ce contrat qui comporte de nombreuses actions dont l’inventaire des zones humides, la création de passes à poissons… Les intervenants pour la mise en œuvre de ce Contrat sont divers : Syndicat intercommunal du bassin Bèze et de l’Albane, communes, associations de pêche… Les financements sont assurés par l’agence de l’eau, le conseil général et le conseil régional. Pêche : Elle est exercée sur la Bèze et la Pièce d’eau. Les pratiquants doivent faire partie de l’Union des pêcheurs de la Bèze dont le président est M. Alain Herbert. La Bèze est classée première catégorie avec des populations naturelles de truite fario et de vairon. Le brochet, la perche et les poissons blanc s sont aussi présents. L’AAPPMA procède à des lâchers de truites arc-en-ciel avant l’ouverture de la pêche et a implanté de l’ombre il y a une dizaine années (après une période de latence, ce poisson semble de plus en plus présent : une population s’est sans doute installée). A noter que le parcours est commun avec La Truite Bourguignonne. La Pièce d’eau (ancienne Venelle) est classée en seconde catégorie (brochet, perche, tanche, poissons blancs). Un accord a été trouvé pour différer les périodes d’ouverture afin de ne pas gêner l’activité de promenade. C’est un lieu d’apprentissage des jeunes à la pêche. Il n’y a plus de poissons dans les chenaux du marais depuis l’arrêt de leur entretien. Chasse : Elle n’est pas exercée dans le marais. A noter une vieille cage-piège à corbeau freux que l’ONF avait installé dans la vieille peupleraie, non loin du parc du Château. Complètement dégradée, il serait bon de l’évacuer. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 39 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Sylviculture : Le marais, qui était boisé de longue date (cf. les photos aériennes des années 1950), a été valorisé en plantation de peupliers par l’ONF avec les fonds du FFN. La plantation de la parcelle 151 a échoué, l’humidité étant trop forte (le peuplier recherche l’humidité mais sur des sols drainants). Il en est résulté la mort des arbres sur pied et leur chute, qui est désormais presque achevée nonobstant quelques chandelles encore debout. Le peuplement s’est reconverti naturellement en aulnaiefrênaie à partir du sous-bois et sert maintenant pour le droit d’affouage des habitants. La parcelle 150, sans doute mieux drainée bien que très humide, réussit à produire du peuplier. La dernière plantation date de 10 ans. A noter que la plantation 8 m sur 8 m est considérée comme « extensive » et permet l’expression du sous-bois, lequel n’est pas entretenu mécaniquement ni chimiquement. Ainsi, comme nous l’avons vu, le marais riche en plantes protégées peut conserver tout son intérêt. Loisirs : Hormis la pêche, le lieu sert pour la promenade, surtout le long de la Pièce d’eau dont les rives sont entretenues par les services municipaux. En revanche, cet entretien est moins régulier en bord de Bèze et a cessé sur le chemin qui part de la Pièce d’eau, entre les deux chenaux, jusqu’au Fontenis. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 40 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur G / Recommandations de gestion du marais G1/ Pourquoi mener une gestion du marais ? Les zones humides sont en raréfaction inquiétante dans notre pays et surtout dans les vallées des Tilles, Bèze et Norge, un vaste cône alluvial autrefois réputé pour ses grandes étendues de marais, fort riches en espèces. Ceux-ci ne sont plus que souvenirs, et quelques lambeaux subsistent comme à Arc-sur-Tille et dans le marais de La Rosière, qui est une localité nouvelle. De nombreuses politiques publiques incitent à préserver les marais en bon état de fonctionnement et en bon état écologique (biodiversité). C’est un des objectifs du SDAGE de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et du Contrat de Bassin Bèze/ Albane. Les marais permettent de tamponner les pics de crues en amont des agglomérations ; ils constituent des lieux de reproduction pour un grand nombre d’espèces dont les oiseaux d’eau et les poissons. C’est pourquoi il est important de considérer les besoins en entretien voire en restauration du marais de La Rosière. G2/ Les opérations de gestion R1/ L’aulnaie-frênaie (parcelle 151) en réserve Nous recommandons une vocation de réserve en laissant évoluer la végétation naturelle. Il faudra toutefois faire attention à la maladie du frêne (champignon Chalaria) dont quelques jeunes sujets sont déjà atteints dans le marais. A terme, le peuplement risque de se limiter à l’aulne. Une production de bois de chauffage là où elle est possible (pointe sud) est possible en cas de demande. Nous déconseillons vivement toute tentative d’amélioration sylvicole et de nettoyage du bois mort sur pied (chandelles). Chandelles à conserver R2/ Reconversion de la jeune peupleraie (parcelle 150) en marais L’idéal serait de changer la vocation sylvicole en zone humide (rappel : ce marais a un intérêt botanique exceptionnel, de niveau régional), de deux façons : - Coupe immédiate des jeunes peupliers et valorisation en plaquette (ce qui permet d’évacuer tous les rémanents) + indemnisation de la commune pour le manque à gagner (si elle le demande). - Après la prochaine coupe d’exploitation (dans 15 ans environ), avec l’incertitude de la décision de la municipalité à cette échéance. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 41 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Cette incertitude peut être levée si un statut de protection est appliqué à ce site qui le mérite largement (cf. chapitre J). Un entretien régulier du marais devra ensuite être réalisé tous les 5 ans par broyage. Si toutefois, la commune préfère conserver un revenu sur cette parcelle, il faudra bien replanter en extensif (8 m sur 8 m, voire 10 m sur 10 m), ce qui permet à la flore du sous-bois de continuer à prospérer à condition d’effectuer un entretien par broyage uniquement. R3/ Restauration de la source du Fontenis Ce secteur de sources phréatiques est complètement boisé en saules et trembles dont les feuilles pourrissent et affectent la qualité de l’eau. Nous recommandons un déboisement, en conservant une couronne arborée à environ 10 m des sources. Un curage de la vase accumulée à la micro-pelle permettrait de lutter contre l’eutrophisation de l’eau et de retrouver une végétation de source (ache, cresson, callitriche…) et une faune différente (gammares à la place des aselles). R4/ Reprise d’entretien des chenaux radiaires Les chenaux sont encombrés de chablis de peupliers pourrissant, de feuilles mortes… et sont très envasés, ce qui est favorable à l’hottonie des marais mais pas à la faune aquatique. Les travaux conseillés sont : - Le bucheronnage des arbustes en berge, sauf les cerisiers à grappe qui devront être balisés au préalable. Les produits de coupe peuvent être brûlés ou passés au broyeur. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 42 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur - Les chablis de peupliers en travers seront tronçonnés et déposés dans l’aulnaie-frênaie. Le désenvasement se fera à la micro-pelle et par tranches annuelles : le but est de ne pas retirer toute la vase en une seule fois pour conserver des plantes et la faune aquatique (larves, petits crustacés…). Nous conseillons de désenvaser un cinquième des deux chenaux sur une durée de 5 années, puis d’attendre qu’ils soient à nouveau très envasés avant de recommencer. Nous conseillons aussi de prélever les pieds d’hottonies et des les replacer dans l’eau après chaque tranche de travaux. L’entretien du chenal est-ouest est situé en pleine forêt encombrée de chablis de peupliers. Le travail ne peut être que manuel et il consistera à enlever les chablis en travers du chenal et à débroussailler les berges. R5/ Lutter contre les plantes invasives Il faut tenter d’éradiquer la tache de renouée du Japon en lisière de l’aulnaie en face le pont de la Pièce d’eau. Cette tache fait 15 m de long sur 5 à 10 m de large, soit une centaine de m2. - Les engins devront être soigneusement lavés avant de pénétrer dans le site et après : la moindre motte de terre contenant un morceau de renouée du Japon suffit à la propager dans les terres remuées. - Une pelle mécanique creusera de façon à prélever les gros rhizomes de cette plante, tous les déblais devront être évacués en décharge agréé, tout morceau de la plante sera ramassé car elle bouture facilement. - Dérouler du géotextile et remettre de la terre végétale grattée dans le sousbois proche. - Planter des branches de saules en grosse densité de façon à constituer un fourré dense à terme. Ces branches seront coupées en biseau au sécateur sur les saules du marais et repiquées aussitôt. Il faut surveiller la progression de l’aster lancéolé dans le marais. Pour l’instant, il n’existe pas de solution pour l’éradiquer. Nous avons une inquiétude, peut-être non fondée, concernant l’alignement de cyprès chauve ; il faudra surveiller leur éventuelle dissémination dans le marais proche. Les autres espèces non indigènes ne sont pas menaçantes. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 43 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Carte 9 : Localisation des mesures de gestion du marais de La Rosière Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 44 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur H/ L’ouverture au public et la valorisation pédagogique H1/ Les équipements et les pratiques actuelles ou prévues Il existe un chemin entretenu régulièrement de part et d’autre de la Pièce d’eau qui permet d’agréables promenades pour les habitants, juste à côté du parc du Château. Le chemin entre les chenaux qui mène au Fontenis n’est plus entretenu depuis quelques années. Une zone de loisirs est prévue sur la zone remblayée au nord-ouest du marais. Une pré-étude a été réalisée par l’ONF en 2008. Si ce projet se réalise, il attirera un public familial qui pourra profitera de l’équipement pédagogique du marais. H2/ Les intérêts du marais pour le public Le site peut constituer un support pour sensibiliser les adultes et les enfants scolarisés aux zones humides : leurs richesses biologiques, leurs rôles écologiques et hydraulique, leur fragilité, leur gestion…. Concernant les scolaires, il faut rester cohérent avec les thèmes pédagogiques faisant partie des programmes scolaires, et ce aux portes des établissements scolaires. «L'éducation à l'environnement pour un développement durable doit être une composante importante de la formation initiale des élèves, dès leur plus jeune âge et tout le long de leur scolarité, pour leur permettre d'acquérir des connaissances et des méthodes nécessaires pour se situer dans leur environnement et y agir de manière responsable.» (circulaire n°2004-110 du 8 juillet 2004) Un contact avec l’école primaire Marie Laurencin nous a permis de vérifier tout l’intérêt du site pour mettre en application cette circulaire. Parmi les thèmes à aborder pour intégrer la notion d’environnement et de développement durable, citons la biodiversité, l’évolution des paysages, la gestion de l’environnement. Ces trois thèmes peuvent être aisément abordés dans le marais : Biodiversité : une variété d’habitats et de niches écologiques, une trentaine d’espèces d’oiseaux, une centaine d’espèces végétales spécialisées dans les zones humides dont une quinzaine d’arbres, une faune adaptée à l’eau (libellules, poissons, oiseaux d’eau, planton…), des espèces protégées… Evolution du paysage : du parc du Château au marais de la Rosière, les traces de l’ancien parc, analyse des photos aériennes anciennes, changement de vocation des Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 45 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur sols (valorisation par la plantation de peupliers), quel avenir pour cette zone humide aux portes de Mirebeau ?... Gestion de l’environnement : gestion de la rivière (SDAGE, contrat de bassin, syndicat intercommunal…), la loi sur l’eau et les zones humides, la populiculture estelle appropriée à ce site ? gestion de la pêche, comment conserver ce patrimoine naturel ?... H3/ Les contraintes d’accès Il n’existe pas de contrainte foncière, toutes les parcelles étant communales. L’accès au marais est difficile (beaucoup d’eau, des troncs couchés, des herbes hautes). Heureusement qu’il existe le chemin menant au Fontenis, moyennant un défrichage et un entretien régulier. Ce chemin mène le public au cœur du marais boisé jusqu’aux sources phréatiques. Ensuite il peut rejoindre un chemin empierré au nord et boucler par la rive de la Bèze. Le danger d’une chute dans l’eau n’est pas à négliger même si la pièce d’eau, les chenaux ne sont pas assez profonds pour s’y noyer. Pour le moins, une chute n’est pas agréable et contraint le groupe à rentrer. Nous recommandons au moins de compléter le parapet du pont en pierre qui permet l’accès au marais pour les scolaires (d’autant plus que ce pont fait partie de l’itinéraire de voie de secours en cas d’incendie de l’école). Il faudra faire attention en bord de Bèze en restant en arrière de la ripisylve. Attention aussi aux trous de ragondins dans lesquels une cheville est vite tordue. Par fort coup de vent, le risque est grand de voir un peuplier mort chuter sur le chemin des Fontenis. Il sera recommandé de différer les sorties dans ce cas. La sensibilité du patrimoine naturel peut être un frein à la taille des groupes et à la fréquence des visites. Le bruit est inévitable et peut déranger la faune. En l’occurrence, le marais n’abrite pas d’espèces sensibles à ce point sauf si le héron cendré fait de nouvelles tentatives de reproduction dans l’aulnaie-frênaie (l’aire à demi-commencée en 2012 se situait à moins de 50 m du chemin des Fontenis). La gêne occasionnée par les moustiques à certaines périodes de l’année peut refroidir l’enthousiasme de la visite et l’attention aux explications de l’enseignant. En conclusion, le marais possède des atouts pour des promenades originales et pour une exploitation pédagogiques mais aussi quelques contraintes qui peuvent être levées et d’autres avec lesquelles il faudra composer. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 46 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur H4/ Les modalités d’accueil Nous conseillons une boucle à deux entrées : - Un itinéraire à partir du sud, l’accès le plus rapide pour les établissements scolaires, avec une boucle comprenant le chemin de Fontenis, le chemin au nord et le retour soit par la rive de la Bèze. - Un itinéraire à partir du nord (chemin venant de la ZAC) qui emprunte le bord de la Bèze et revient par le chemin de Fontenis. H5/ Les opérations liées à l’accès A1/ Compléter les garde-corps du pont de pierre L’accès sud pour es scolaires se fait par un pont qui enjambe la Pièce d’eau. Ce pont est muni de piliers de pierre discontinus : il est conseillé de poser des barreaux entre ces piliers. A2/ Réouverture du chemin des Fontenis Le chemin des Fontenis doit être débroussaillé car des saules commencent à s’y implanter et les herbes sont hautes (orties, roseau…). Ensuite le chemin sera entretenu 1 à 2 fois par an. Ce chemin fait 5 m de largeur et il est souhaitable de conserver une largeur de lisière à orties (habitat d’intérêt communautaire, lieu de vie de papillons…). Aussi proposons-nous d’entretenir 3 m de large du côté de l’aulnaie-frênaie et de laisser une lisière de 2 m de large du côté de la jeune peupleraie. A3/ Sécuriser le chemin des Fontenis Coupe des peupliers morts dans l’aulnaie-frênaie trop proches du chemin des Fontenis : les couper à 3 ou 4 m de haut de façon à laisser des chandelles. A4/ Rampe d’accès pour les poussettes et les fauteuils roulant Pour passer du chemin des Fontenis au terrain remblayé situé 2 m au-dessus, un accès doit être ménagé : de simples marches ou une rampe si l’on souhaite un accès aux personnes à mobilité réduite. La rampe d’accès aux personnes à mobilité réduite doit respecter un certain degré de pente. Elle sera créée en longeant la ceinture de saules laissée autour de la source restaurée. Le degré de pente devrait permettre de raccorder cette rampe à la cote du chemin qui passe au nord de la source. A5/ Pontons d’observation Une fois arrivées en bas les personnes à mobilité réduite et les poussettes n’auront pas la possibilité d’emprunter le chemin des Fontenis (à moins de le revêtir en stabilisé, ce qui n’est pas souhaitable dans ce milieu naturel). Pour profiter de la source restaurée et de l’aulnaie-frênaie, des pontons en bois de courte longueur Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 47 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur permettront de s’engager suffisamment dans le marais pour en avoir un bon aperçu. Ils seront aux normes pour les personnes à mobilité réduite, sans leur être réservés. A5/ Entretien des rives de la Bèze La rive de la Bèze sera entretenue régulièrement et il faudra veiller à reboucher les trous de ragondins qui peuvent être dangereux pour les chevilles du public. H6/ Le mobilier H6.1/ Le mobilier de confort A priori, nous ne conseillons pas d’autres équipements pour conserver au site son caractère naturel, à moins que la commune estime que des bancs sont nécessaires sur le chemin des Fontenis et le long de la Bèze pour les personnes âgées si tant est qu’elles seront usagères de la boucle du marais. Nous déconseillons les poubelles qu’il faut relever, d’une part, et qui n’incitent pas le public à gérer ses déchets, d’autre part. H6.2/ Le mobilier d’accueil et de balisage A7/ Un panneau d’accueil sera situé aux deux entrées nord et sud. Son support et son cadre seront en bois ; nous conseillons un petit toit pour abriter le panneau des intempéries et des UV. Le panneau adressera un message de bienvenue. Il comportera le nom du site : « Marais de La Rosière », un texte de présentation assez bref du site, le plan du site avec l’itinéraire du sentier, le nom du sentier, son idéogramme, sa longueur (1 200 m, 30 mn), quelques règles de bonne conduite (pas de bruit, pas de déchet) et de prudence (interdiction d’accès en cas de vent fort). En bas : le logo de la commune de Mirebeau et ceux des financeurs. A8/ Des flèches vissées sur des arbres ou sur des bornes en bois guideront le public. A priori, il faudra 4 flèches à droite pour l'itinéraire avec le retour par la Bèze. A côté de la flèche figurera le nom (« sentier du marais », par exemple) et l’idéogramme du sentier (dessin de fleur d’iris, par exemple). H6.3/ Le mobilier pédagogique A9/ Pose de bornes ou de pupitres Le principe adopté en accord avec les enseignants est le repérage au moyen de bornes des lieux porteurs de thèmes pédagogiques. Ces bornes seraient numérotées pour un renvoi vers un guide papier conçu par les enseignants, ceux-ci Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 48 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur préférant l’élaborer eux-mêmes, en tenant compte des programmes et du niveau de leurs classes. La carte n° 10 positionne de manière indicative 10 bornes pédagogiques. Ces 10 bornes, avec leurs thèmes, peuvent inspirer les enseignants mais ceux-ci gardent toute possibilité d’aborder les sujets qu’ils préfèrent aborder avec leurs élèves. Pour le grand public, ces thèmes peuvent être développés de deux façons au choix ou en complément: - Sur un dépliant 6 ou 12 volets mis à disposition à l’Office du Tourisme, la Mairie, au bureau de poste, dans les commerces… - Sur des pupitres in situ ; dans ce cas, ils remplacent les bornes mais conservent le numéro de repérage pour les enseignants. Tableau n° 7 d’aide à la décision entre le dépliant et/ou les pupitres Avantages Inconvénients Mobilier discret en pleine Le public doit se le nature (bornes) procurer avant la visite Dépliant Pupitres Il sert de publicité sur les On peut le retrouver présentoirs de l'OT…. chiffonné sur le site On peut le conserver Retirages réguliers Accès direct aux informations Informations plus succinctes Impression rassurante de site équipé Sentiment de naturemusée, étiquetée, "urbanisée" Nettoyage régulier Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 49 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur THEMES ABORDABLES POUR CHACUNE DES 10 BORNES PRESSENTIES : Borne 1 La Pièce d’eau : végétation flottante et immergée ; abri et support de reproduction pour les poissons blancs ; activité de pêche en seconde catégorie ; libellules variées … Borne 2 Chenal de drainage à l’époque du parc de l’ancien Château ; l’humidité est permanente depuis la création de vannes sur la Bèze (anciens moulins) qui a relevé la ligne d’eau ; problème d’envasement sans entretien ; drainage des zones humides… Borne 3 La forêt alluviale, ses essences, sa faune ; échec de la plantation de peupliers ; abondance de bois mort au sol et debout (chandelles) ; trous de pics… Borne 4 Sources phréatiques ; le sous-sol est composé d’alluvions de graviers et de sable déposées par la Bèze au Quaternaire qui contient l’eau de la nappe phréatique … Borne 5 Remblai issu des terrassements lors de la construction de la ZAC ; perte d’une partie du marais ; consommation des espaces naturels par l’urbanisation… Borne 6 La Bèze, rivière de première catégorie ; truite fario, ombre, vairon ; la pratique de la pêche, les relâchers avant l’ouverture de la pêche ; problème d’eau trop calme qui se réchauffe à cause de la retenue des vannes en aval ; conflits d’usage de l’eau entre pêcheurs, agriculteurs, urbains, propriétaires de moulins ; contrat de bassin pour essayer de résoudre les problèmes… Borne 7 La ripisylve et ses essences ; rôle de protection de berge ; problème du ragondin qui sape les berges avec ses trous ; entretien réalisé par le Syndicat intercommunal Borne 8 Le marais et sa flore remarquable ; relique des anciens marais des Tilles qui couvraient autrefois des grandes surfaces avant les campagnes de drainage ; rôle de rétention d’eau lors des pics de crue… Borne 9 Plantation de peupliers dans le marais ; tentative de valorisation financière d’un espace sans usage ; conflit entre protection de la nature et production économique. Borne 10 Confluence de l’ancienne Venelle avec la Bèze ; aménagement du paysage (détournement de la Venelle pour créer un plan d’eau pour le Château) ; présence d’alevins (rôle de nurserie de la Pièce d’eau)… Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 50 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Carte 10 : Localisation de l’itinéraire et des mobiliers Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 51 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur I/ Récapitulatif des actions de gestion et d’accueil du public Le travail commandé est une étude de définition et, selon les options prises par les élus, il faudra passer par une étude de projet qui définira précisément les modalités techniques, la description des matériaux, les coûts précis sur devis. Nous avons avancé quelques chiffres qui ne sont qu’indicatifs. Les prix s’entendent HT et pose comprise, le cas échéant. Tableau 8 : Les actions de gestion et d’ouverture au public du marais de La Rosière N° action Libellé de l'action Coût € HT RESTAURATION ECOLOGIQUE R1 Entretien et amélioration de l'aulnaie-frênaie R2a Reconversion immédiate en marais et broyage tous les 5 ans 0 R2b Non replantation et broyage tous les 5 ans R2c Replantation de peupliers en extensif dans le marais R3 Débroussaillement et curage du Fontenis 3000 R4a Débroussaillement des chenaux et évacuation des chablis 2000 R4b Désenvasement des chenaux par tranches annuelles R5 Eradication de la renouée du Japon perte de revenu + 5000 (tous les 5 ans) 5000 (tous les 5 ans) (réinvestissement) 1000 par an pdt 5 ans 2000 ACCUEIL DU PUBLIC A1 Barreaux sur le pont de pierre 500 A2 Entretien annuel et partiel du chemin des Fontenis employé municipal A3 Coupe des peupliers morts proches du chemin employé municipal A4 Rampe d'accès au niveau des Fontenis devis à demander A5 Pontons d'observation du marais et de la source devis à demander A6 Entretien annuel et partiel des rives de la Bèze A7 Panneaux d'accueil (2 unités) A8 Balisage directionnel (4 à 5 flèches) 300 A9a Balisage pédagogique (10 bornes) 1500 employé municipal 3000 A9b Balisage pédagogique (10 pupitres) devis à demander A9c Dépliant 6 ou 12 volets (à voir) devis à demander Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 52 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur J/ Vers un statut de protection pour le marais ? Ce marais n’est pas réglementé au titre de la loi sur la protection de la nature. Il est juste inscrit à l’inventaire national des ZNIEFF de type 2. Déjà, il mérite amplement de devenir une ZNIEFF de type 1 (voir avec la DREAL). Une réglementation n’est pas obligatoire dans la mesure où ce marais ne semble pas menacé dans l’immédiat et, par ailleurs, la loi sur l’eau empêcherait ou limiterait, et des velléités de travaux lourds, de nature à modifier le fonctionnement du marais. Cependant, un statut de protection présente plusieurs avantages : - Conférer un label, une reconnaissance de la valeur du site qui incite le public au respect, à la curiosité. - Fixer une sorte de « règlement intérieur » garantissant la pérennité de la gestion choisie (par exemple la vocation de marais après la coupe des peupliers). Les divers statuts appropriés : - Arrêté de protection de biotope pris par le Préfet au titre des biotopes des espèces protégées (nombreuses ici). La procédure peut être rapide (2 ans). Un règlement fixe les activités interdites (par exemple : ouverture de carrière de granulat, défrichements…) ou réglementées. Un APB ne peut être annulé que par le Préfet. - Réserve Naturelle Régionale : le propriétaire (la commune de Mirebeau) sollicite ce statut auprès du Président du Conseil Régional qui fait délibérer son Conseil sur la foi d’un rapport scientifique et de l’avis du Comité Scientifique Régional du Patrimoine Naturel. La durée de cette protection est à la convenance du propriétaire. La réglementation est discutée avec le propriétaire et les usagers sachant que les Régions n’ont pas la compétence pour réglementer l’ouverture de carrières, la chasse, la pêche et le survol par des avions. - Série d’intérêt écologique dans le document d’aménagement de l’ONF. Sur volonté de la commune, l’ONF peut placer les parcelles du marais hors production, avec une vocation de protection de zone humide. Toute plantation serait proscrite. Cette solution est compatible avec les deux statuts précédents et les complète. Pour notre part, nous conseillons une Réserve Naturelle Régionale avec placement en série d’intérêt écologique des parcelles 148, 150, 151. Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 53 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Ouvrages consultés Bugnon F. et al., (1995). Nouvelle flore de Bourgogne. Tome II : clé de détermination. Bull. Scient. de Bourgogne, hors série, 809 p. Bardet O., Fédoroff E., Causse G. et Moret J. (2008). Atlas de la flore sauvage de Bourgogne. Collection Parthénope, Biotope et Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris : 752 p. Royer J.-M., Felzines J.-C., Misset C., Thévenin S. (2006). Synopsis commenté des groupements végétaux de la Bourgogne et de la ChampagneArdenne. Bull. SBCO, n° spécial 25 : 394 p. Collectif. Cahiers d’habitats Natura 2000 : n° 1 Habitats forestiers ; n°3 Habitats humides ; n°4 Habitats agropastoraux ; n°5 Habitats rocheux ; n°6 Espèces végétales ; n°7 Espèces animales (sauf oiseaux). La Documentation Française. Collectif (1999). Habitats et espèces déterminants pour les ZNIEFF de Bourgogne. CSRPN. DIREN Bourgogne. Collectif (2000). Protection de la Nature Faune et Flore. Ed. Journaux Officiels. Mullarnay K. et al. (1999). Le guide ornitho : les 848 espèces d’Europe. Ed. Delachaux et Nestlé. Rocamora G., Yeatman-Berthelot D. (1999). Oiseaux menacés et à surveiller en France. SEOF et LPO. Bang P. et Dahltröm P. (1974). Guide des traces d’animaux. Ed. Delachaux et Nestlé. J. Fretey (1975). Guide des reptiles et batraciens de France. Ed. Hatier. Matz G., Weber D. (1999). Guide des amphibiens et reptiles de France. Ed. Delachaux et Nestlé. Macdonald D. et Barrett P. (1995). Guide des mammifères de France et d’Europe. Ed. Delachaux et Nestlé. Lafranchis T. (2000). Les papillons de jour de France, Belgique, Luxembourg et leurs chenilles. Ed. Biotope, coll. Parthénope. Grand D. et Boudot J.P. (20006). Les libellules de France, Belgique, Luxembourg. Ed. Biotope, coll. Parthénope. D’Aguilar J., Dommanget J.L. (1998). Guide des libellules d’Europe et d’Afrique du Nord. Ed. Delachaux et Nestlé. Grand D., Boudot J.P. (2006). Les libellules de France, Belgique, Luxembourg. Ed. Biotope, coll. Parthénope. Sites web consultés Portail Natura 2000 : http://natura2000.fr DREAL Bourgogne : http://bourgogne.developpement-durable.gouv.fr Cartographie en ligne CARMEN : http://bourgogne.developpementdurable.gouv.fr/spip.php?article39 Base Fauna Bourgogne : http://www.bourgogne-nature.fr Base flore communale : http://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/ Géoportail : http://www.geoportail.fr/ BRGM service InfoTerre : http://infoterre.brgm.fr/viewer/MainTileForward.do Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 54 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur ANNEXE Liste non exhaustive des espèces végétales supérieures observées en 2012 dans le marais de La Rosière par Alain Chiffaut ESPECES nom commun Achillée sternutatoire Agrostis à stolons Angélique sauvage Aster lancéolé Aubépine à un style Aulne glutineux Baldingère Barbarée commune Berce Bidens tripartita Bouleau verruqueux Bourdaine Calamagrostis épijéios Callitriche sp. Canche cespiteuse Cardamine des prés Cassis Cerisier à grappe Cirse des champs Cirse des maraichers Consoude Cornifle nageant Cornouiller sanguin Dactyle aggloméré Douce amère Epiaire des marais Epilobe hirsute Epine noire Erable faux platane Erable négundo Erable sycomore Eupatoire chanvrine Euphorbe des marais Fétuque faux roseau Ficaire Frêne élevé Fusain d'Europe Gaillet des fanges Gaillet des marais Gaillet gratteron Glycérie aquatique Glycérie flottante Grande pimpinelle Groseillier rouge Gui ESPECES nom latin Achillea ptarmica Agrostis stolonifera Angelica sylvestris Aster lanceolata Crataegus monogyna Alnus glutinosa Phalaris arundinaea Barbarea vulgaris Herachleum sphondylium Bident trifolié Betula alba Frangula alnus Calamagrostis epigejos Callitriche (indéterminé) Deschampsia cespitosa Cardamine pratensis Ribes nigrum Prunus padus Cirsium arvense Cirsium oleraceus Symphytum officinale Ceratophyllum demersum Cornus sanguinea Dactylis glomerata Solanum dulcamara Stachys palustris Epilobium hirsutum Prunus spinosa Acer platanoides Acer negundo Acer pseudoplatanus Eupatorium cannabinum Euphorbia palustris Festuca arundinacea Ranunculus ficaria Fraxinus excelsior Evonymus europaeus Galium uliginosum Galium palustre Galium aparine Glyceria maxima Glyceria fluitans Pimpinella major Ribes rubrum Viscum album Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 55 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Hottonie des marais Houblon Iris jaune Jonc articulé Jonc diffus Laîche jaunâtre Laîche à ampoules Laîche des marais Laîche des rives Laîche distique Laîche faux panic Laîche faux souchet Laîche gracile Laîche paradoxale Laîche paniculée Laîche penchée Laîche raide Lersie faux-riz Lierre terrestre Liseron des haies Lycope d'Europe Lysimaque commune Menthe aquatique Muguet Myriophylle en épi Nénuphar jaune Nerprun cathartique Noisetier Noyer Oenanthe des fleuves Orme champêtre Ortie dioïque Oseille agglomérée Oseille crépue Patience d'eau Pâturin commun Pâturin des prés Pâturin des marais Petite lentille d'eau Peucédan des marais Peuplier blanc Peuplier grisard Peuplier hybride Pigamon jaune Plantain d'eau Populage des marais Potamot de Berchtold Potentille rampante Prêle fluviatile Reine des prés Hottonia palustris Humulus lupulus Iris pseudacorus Juncus articulatus Juncus effusus Carex flava Carex rostrata Carex acutiforrmis Carex riparia Carex disticha Carex panicea Carex pseudocyperus Carex acuta Carex appropinquata Carex paniculata Carex pendula Carex elata Leersia oryzoides Glechoma hederacea Calystegia sepium Lycopus europaeus Lysimachia vulgaris Mentha aquatica Convallaria majalis Myriophyllum spicatum Nuphar lutea Rhamnus cathartica Corylus avellana Juglans regia Oenanthe fluviatilis Ulmus campestris Urtica dioica Rumex conglomeratus Rumex crispus Rumex hydrolapathum Poa trivialis Poa pratensis Poa palustris Lemna minor Thysselinum palustre Populus alba Populus x canescens Populus x canadensis Thalictrum flavum Alisma plantago Caltha palustris Potamogeton berchtoldii Potentilla reptans Equisetum fluviatile Filipendula ulmaria Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 56 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Renoncule rampante Renouée du Japon Ronce bleue Ronce commune Roseau commun Rosier des chiens Rubanier dressé Rubanier émergé Salicaire Saule blanc Saule cendré Saule fragile Saule osier Saule pourpre Saules hybrides Scirpe des bois Scrofulaire casquée Scutallaire noueuse Séneçon des marais Théliptère des marais Tilleul à feuilles cordées Tremble Troène commun Valériane officinale Véronique cresson de cheval Viorne obier Vulpin des prés Ranunculus repens Reynoutria japonica Rubus caesius Rubus gr. fruticosus Phragmites australis Rosa canina Sparganium erectum Sparganium emersum Lythrum salicaria Salix alba Salix cinerea Salix fragilis Salix viminalis Salix purprurea Salix x rubra Salix x rubens Salix x trinervis Scirpus sylvaticus Scrophularia nodosa Scutellaria galericulata Senecio paludosus Thelipteris palustris Tilia cordata Populus tremula Ligustrum vulgare Valeriana officinalis subsp. officinalis Veronica beccabunga Viburnum opulus Alopecurus pratensis (En rouge les espèces protégées ou rares) Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 57 Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur Liste non exhaustive des espèces de papillons de jour et de libellules observées en 2012 dans le marais de La Rosière par Alain Chiffaut (complétée par les données de M. Daniel Giraud. INSECTES LEPIDOPTERES Paon du jour Carte géographique Petite tortue Vulcain Robert le Diable Aurore Nacré de la sanguisorbe Zygène de la filipendule Tircis Myrtil Piéride du chou ODONATES Libellule déprimée Agrion élégant Caloptéryx vierge Caloptéryx splendide Petite nymphe au corps de feu Agrion jouvencelle Aeschne bleue Sympétrum commun Leste vert Leste fiancé Orthétrum bleu Cordulie à deux taches nom latin Inachis io Araschnia levana Aglais urticae Vanessa atalanta Polygonia c-album Anthocharis cardamines Brenthis ino Zygaena filipendulae Pararge aegeria Maniola jurtina Pieris brassicae Plantes-hôtes ortie, houblon ortie ortie ortie orme, noisetier, ortie, houblon cardamine, alliaire… reine des prés reine des prés calamagrostis, canche cespiteuse… graminées diverses alliaire, cresson, rorippe… Libellula depressa Ischnura elegans Calopteryx virgo Calopteryx splendens Pyrrhosoma nymphula Coenagrion puella Aeshna cyanea Sympetrum vulgatum Lestes viridis Lestes sponsa Orthetrum coerulescens Epitheca bimaculata Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012 58