Expertise des habitats naturels, de la faune et de la flore du marais

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Commune de Mirebeau-sur-Bèze
Expertise des habitats naturels, de la faune et
de la flore du marais de La Rosière,
conseils de gestion et de mise en valeur
Alain CHIFFAUT consultant
juillet 2012
Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Expertise des habitats naturels, de la faune et de la flore
du marais de La Rosière,
conseils de gestion et de mise en valeur
(Mirebeau sur Bèze / Côte d’Or)
juillet 2012
Maître d’ouvrage, propriétaire de l’étude
Commune de Mirebeau-sur-Bèze 21310
Monsieur le Maire : Laurent THOMAS
Tél. 03 80 73 97 20
[email protected]
Bureau d’études
Alain CHIFFAUT consultant
1 rue Chemin Vieux 39210 La Marre
09 66 44 01 49 et 06 80 99 52 55
[email protected]
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Remerciements :
Nous tenons à remercier les informateurs suivants qui nous ont aidés
pour ce travail :
 M. BARON, retraité ONF : historique des plantations
 M. DIDIER : détermination de genres floristiques difficiles : Carex, Salix,
Potamogeton…
 M. GIRAUD : liste des insectes découverts sur le site depuis quelques
décennies.
 M. HERBERT : liste des poissons de la Bèze et de la Pièce d’eau, pratique de
la pêche.
 M. VAILLANT, enseignant à l’école Marie Laurencin
 Mme FLORES, EPTB Saône-Doubs, antenne Is-sur-Tille
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Sommaire
A/ Préambule .................................................................................3
B/ Localisation de la zone d’étude................................................4
C/ Facteurs déterminants de la zone d’étude...............................6
C1/ Facteurs géologique..................................................................................... 6
C2/ Facteurs hydrologique.................................................................................. 7
C3/ Facteur humain : évolution historique des parcelles .................................... 8
D/ Description du patrimoine naturel............................................9
D1/ La méthode d’étude ..................................................................................... 9
D2/ Les habitats naturels .................................................................................. 10
D3/ Les espèces............................................................................................... 18
E / Valeur et sensibilité du patrimoine naturel ........................... 33
E1/ Méthode d’évaluation ................................................................................. 33
E2/ Les habitats naturels à valeur patrimoniale ................................................ 34
E3/ Les espèces à valeur patrimoniale............................................................. 36
F / Les activités humaines sur le site ......................................... 39
G/ Recommandations de gestion ............................................... 41
G1/ Pourquoi gérer un marais ? ....................................................................... 41
G2/ Les opérations de gestion.......................................................................... 41
H/ L’ouverture au public et pédagogie ....................................... 45
H1/ Les équipements et les pratiques actuelles ou prévues............................. 45
H2/ Les intérêts du marais pour le public ......................................................... 45
H3/ Les contraintes d’accès.............................................................................. 46
H4/ Les modalités d’accueil .............................................................................. 47
H5/ Les opérations liées à l’accès .................................................................... 47
H6/ Le mobilier ................................................................................................. 48
I/ Récapitulatif des actions de gestion et d’accueil du public .. 52
J/ Vers un statut de protection pour le marais ? ....................... 53
Ouvrages consultés.......................................................................................... 54
Annexes : liste des plantes observées en 2012................................................ 55
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A/ Préambule
La commune de Mirebeau-sur-Bèze et ses partenaires ont décidé en 2012 de lancer
une étude du marais de La Rosière afin de :
 Connaître la valeur de son patrimoine naturel.
 L’entretenir de manière à contribuer à la restauration des zones humides du
bassin versant de la Tille, dans lequel elles ne représentent plus que 3,6 % de
sa superficie, après des décennies d’aménagements fonciers, hydrauliques et
agricoles qui ont eu raison des anciens marais des Tilles.
 Améliorer la biodiversité de ce marais.
 Offrir aux habitants un nouveau lieu de promenade en pleine nature et une
information sur les zones humides.
 Offrir aux scolaires un terrain d’apprentissage de la nature, en l’occurrence les
zones humides, des habitats très menacés.
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B/ Localisation et périmètre de la zone d’étude
Le marais de La Rosière se situe au nord du village de Mirebeau-sur-Bèze. Il est
compris entre la Bèze, à l’est, la « Pièce d’eau » (ancienne Venelle) à l’ouest. Il est
limité au nord par la voie ferrée de Gray, en excluant le nord-ouest remblayé.
Sa limite sud correspond à la confluence de la Bèze et de la Pièce d’eau.
Carte 1 : Localisation du marais de Rosière
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Ce marais communal est constitué des parcelles n° 150, 151, 147 (source des
Fontenis), 148 (moitié orientale). Sa surface est d’environ 9,50 ha. Deux accès sont
possibles : par le nord (RD 959, puis traversée de la ZAC) ; par le sud (rue Pépin,
puis accès par un ponceau).
Carte 2 : Parcellaire et accès du marais de Rosière
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C/ Facteurs déterminants de la zone d’étude
C1/ Facteur géologique
Le contexte géologique de la commune de Mirebeau-sur-Bèze est celui du nord du
fossé Saône-Bresse, qui fait la transition entre les plateaux calcaires de la région
d’Is-sur-Tille et le remplissage sédimentaire du Tertiaire et du Quaternaire du fossé.
De fait la géologie est un peu complexe avec des fragments de plateaux calcaires du
Jurassique supérieur et du Crétacé, un peu faillés, recouverts de sédiments argileux
superficiels (toute la forêt communale de Mirebeau).
Le marais de Rosière se situe au sein d’un large cône de sédiments fluviaux
alimenté par la Bèze, la Venelle et un petit affluent canalisé en rive gauche.
Il s’agit de sédiments calcaires composés de cailloutis, graviers et sable constituant
un aquifère pour la nappe alluviale de la Bèze.
Carte 3 : Extrait légendé de la carte au 1 : 50.000 du BRGM
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C2/ Facteur hydrologique
Le marais de La Rosière est une zone humide phréatique (l’eau provient du sous-sol
gorgé d’eau). L’eau sourd principalement au Fontenis mais un peu partout dans le
marais quand la nappe est haute.
Cette nappe est alimentée, on l’a vu dans le chapitre sur la géologie, par les eaux de
la Bèze, de la Venelle et d’autres affluents et drains.
Le bief correspond au cours de l’ancienne Venelle qui a été détournée pour se jeter
dans la Bèze plus en amont. Ce bief alimente une zone élargie appelée Pièce d’eau
qui devait agrémenter l’ancien château.
Le marais est drainé par des fossés radiaires datant de l’époque du château, au
cours de laquelle La Roseraie était un parc d’agrément non marécageux. Un chemin
de ronde, toujours cadastré, tournait autour de la source du Fontenis.
L’engorgement permanent date de la création des vannages des moulins (18e, 19e
siècles) qui font provoqué le relèvement de la ligne d’eau : la Bèze coule toujours à
plein bord en amont de Mirebeau, l’eau de nappe ne s’écoule plus facilement et
engorge le site de la Rosière.
Carte 4 : Réseau hydrologique autour du marais de La Rosière
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C3/ Facteur humain : évolution historique des parcelles
Après ces épisodes historiques qui ont vu se substituer un marais à un parc
d’agrément, la question s’est posée de la valorisation de cette zone humide aux
portes de Mirebeau-sur-Bèze.
Les plus anciennes photographies aériennes en notre possession (1953, 1962)
montrent un marais boisé naturellement, sans doute d’aulnes et de frênes.
Photo IGN 1953
Photo IGN 1962
On note que la partie nord-ouest était un marais boisé. Dès 1962, de grands travaux
s’engagent et cette partie nord-ouest est progressivement comblée de remblais.
La partie intacte du marais est valorisée par l’ONF dans le début des années 1970
par des plantations de peupliers.
Cette plantation se révèle un échec dans la parcelle 151 (à l’ouest du fossé central)
et les peupliers sont morts sur pied, sans doute par excès d’eau, et sont tombés ;
actuellement, ils encombrent le marais de leur fût pourrissant. Les aulnes et les
frênes, déjà présents sous les peupliers, se sont développés et font l’objet de coupes
pour le bois de chauffage. De nombreuses marques colorées délimitent les lots
d’affouage.
La parcelle 150, sans doute mieux drainée par la proximité de la Bèze, se prête
mieux à la culture du peuplier, bien que le sol reste très humide, voire engorgé. La
plantation actuelle date de 10 ans.
La parcelle 148 (moitié orientale) est partiellement plantée.
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D/ Description du patrimoine naturel
D1/ La méthode d’étude
D11/ Période d’étude
Les prospections de terrain se sont déroulées en plusieurs passages de façon à tenir
compte des cycles de vie de la flore et de la faune, toutes les espèces
n’apparaissant pas en même temps :
 14 mars 2012 : prospection des amphibiens précoces
 11 avril : écoute des oiseaux sédentaires
 17 mai : flore et groupements végétaux
 nuit 17/18 mai : écoute des oiseaux nocturnes, amphibiens et chauves-souris
 18 mai : écoute des oiseaux revenus de migration, premiers papillons et
libellules.
 14 juin : papillons et libellules.
 29 juin 2012 : confirmation de la présence de plantes protégées à floraison
tardive.
D12/ Les groupes étudiés sur le terrain
Les groupes suivants ont dont été étudiés :
 Les habitats naturels : identification phytosociologique à dire d’expert, usage
des référentiels locaux (Royer et al.) et européens (corine-biotope, Natura
2000).
 La flore : inventaire systématique dans les différents habitats, usage de la
nomenclature BDNFF version 4.02.
 Les mammifères : identification des traces et fèces, écoute des chauvessouris au moyen d’un sonomètre Batbox.
 Les oiseaux : identification à vue et recherche de preuves de nidification
possible, écoute des chants le matin et au crépuscule.
 Les amphibiens, reptiles : identification à vue et écoute nocturne
(amphibiens).
 Les poissons : données de M. Herbert.
 Les insectes (papillons de jour et libellules) : espèces chassées au filet et
déterminées sur place avant leur relâcher. Données de M. Giraud.
D13/ Les autres sources de données
Nous avons consulté les bases de données suivantes :
- Base Faune Bourgogne : données de faune par commune.
- Conservatoire botanique du Bassin Parisien : données de flore par commune.
Cependant, ces bases ne possédaient que peu d’éléments, le site de La Rosière
ayant manifestement échappé aux prospections naturalistes du fait de son aspect de
peupleraie, un milieu a priori peu attirant.
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D2/ Les habitats naturels
Voir :
 tableau 1 récapitulatif des habitats
 figure 1
 carte 5 de la distribution des habitats
11 habitats naturels ont été identifiés :
Forêt alluviale d’aulnes et de frênes
Description :
Une forêt naturelle a succédé à la plantation de peupliers vieillissante de la parcelle
151. Un fragment de ce type de forêt existe au sud-ouest de la parcelle 150.
Les essences dominantes sont l’aulne glutineux et le frêne élevé, accompagnées du
bouleau verruqueux, du tremble, du peuplier blanc (introduit), de l’orme champêtre,
du tilleul à grandes feuilles, de l’érable sycomore…
Les arbustes sont nombreux : saule marsault, saule pourpre, saule blanc, saule
osier, bourdaine, viorne obier, nerprun cathartique, cerisier à grappe, groseillier
rouge…
La strate herbacée est très dense et dominée par la laîche des marais, avec l’iris
jaune, le houblon, la douce-amère, la reine des prés, l’angélique sauvage…
Surface estimée : 3,9 ha (40% du site).
Alliance et association végétale : Alnion incanae – association du Pruno padoFraxinetum excelsioris et/ou du Ribeso sylvestris-Alnetum glutinosae ( ?).
Code corine-biotope : 44.3
Code Natura 2000 : 91EO*-11 (habitat prioritaire).
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Ripisylve de la Bèze
Description :
Un boisement linéaire de bord de cours d’eau (ripisylve) couvre 515 m de la berge
droite de la Bèze. Le peuplement est de belle venue avec le frêne élevé et l’aulne
glutineux.
Surface estimée au sol : 1 are.
Alliance et association végétale : Alnion incanae.
Code corine-biotope : 44.3
Code Natura 2000 : 91EO* (habitat prioritaire).
Fourré alluvial de saules
Description :
Des fourrés de saules occupent entièrement le Fontenis et forment des bosquets
sous la jeune plantation des parcelles 150 et 148.
Les espèces de saules sont variées : saule cendré, saule blanc, saule fragile et leurs
hybrides (plus nombreux que les parents).
Surface estimée : environ 0,8 ha .
Alliance et association végétale : Salicion cinereae.
Code corine-biotope : 44.92
Code Natura 2000 : -
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Végétations de lisière alluviale
Description :
Cette végétation à grandes herbes se développe en lisière des aulnaies, des fourrés
de saules et de la ripisylve. En particulier, elle occupe tout le chemin central entre les
deux chenaux issus des Fontenis. La végétation est très variée, dominée
typiquement par l’ortie dioïque, le gaillet gratteron, le liseron des haies, l’eupatoire
chanvrine, l’angélique sauvage, le cirse des maraîchers, la valériane officinale, le
roseau phragmite…
Surface estimée : environ 0,3 ha.
Alliance et association végétale : Convolvulion sepium - association de l’Urtico
dioicae-Calystegietum sepium ou du Calystegio sepium-Phragmitetum australis.
Code corine-biotope : 37.71
Code Natura 2000 : 6430-4
Cariçaies
Description :
Il s’agit des formations marécageuses herbacées naturelles du marais qui ont
vocation à évoluer en saulaie puis en aulnaie-frênaie. C’est pourquoi on les trouve en
sous-bois de l’aulnaie-frênaie et sous la jeune plantation de peupliers.
La plante dominante est la laîche des marais, accompagnée de plusieurs autres
espèces : laîches des rives, distique, paradoxale… Le reste de la flore révèle
également le caractère très humide du sol : baldingère, phragmite, reine des prés,
iris jaune, consoude officinale, lycope d’Europe, pigamon jaune, lysimaque
commune, menthe aquatique… Des espèces remarquables sont présentes :
euphorbe des marais, fougère des marais, peucédan des marais, séneçon des
marais.
Surface estimée (parcelles 148 et 150) : environ 3,9 ha (40%).
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Alliance et association végétale : Caricion gracilis – association du Caricetum
acutiformis ; Magnocaricion elatae - association du Caricetum appropinquatae ;
Phragmition communis - association du Thelypterido palustris-Phragmitetum
australis.
Code corine-biotope : 53.21
Code Natura 2000 : -
Roselière
Description :
Il s’agit d’une petite étendue composée de roseau phragmite entre les Fontenis et un
fourré de saules.
Surface estimée : quelques ca.
Alliance et association végétale :
Phragmitetum australis
Code corine-biotope : 53.11
Code Natura 2000 : -
Phragmition
australis
–
association
du
Végétation aquatique à nénuphar dans la Bèze et la Pièce d’eau
Description :
La faible profondeur de l’eau sur les banquettes vaseuses des bords de Bèze et de
la Pièce d’eau favorisent des végétations aquatiques de plusieurs sortes : radeaux
de nénuphar jaune, végétation immergée de potamots, myriophylle et de cornifle,
radeaux de callitriches, feuilles flottante du rubanier immergé. Ces végétations sont
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en bon état, peu encombrée d’algues filamenteuses, et hébergeant la très rare
oenanthe des fleuves.
Surface estimée : 1 are
Alliance et association végétale : Nymphaeion albae - association du MyriophylloNupharetum lutei ; Potamion pectinati - association du Callitricho-Potametum
berchtoldii
Code corine-biotope : 22.42 ; 22.43
Code Natura 2000 : 3150 (Potamion pectinati seulement).
Radeau de callitriches
Végétation aquatique des fossés et des Fontenis
Description :
Eau
peu
profonde,
faiblement courante, fond
vaseux
avec
une
végétation flottante de
lentille d’eau, hottonie
des marais et callitriches.
Une végétation enracinée
se développe sur les
bordures
et
les
atterrissements vaseux
avec plantain d’eau, iris,
laîche
des
marais,
véronique cresson de
cheval,…
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Surface estimée : quelques ca.
Alliance et association végétale : Ranunculion aquatilis – association Hottonietum
palustris ; Lemnion minoris – association Lemnetum minoris.
Code corine-biotope : 22.41 ; 22.43
Code Natura 2000 : 3150
Mares forestières à rubanier érigé et laîche faux souchet
Description :
Eau stagnante à assèchement estival au sein de l’aulnaie-frênaie, des Fontenis,
avec le rubanier érigé, le plantain d’eau, la lersie faux-riz, la laîche faux-souchet, la
laîche jaunâtre
Surface non estimée.
Alliance et association végétale : Phragmition australis - associations du
Sparganietum erecti et du Leersietum oryzoidis.
Code corine-biotope : 53.14
Code Natura 2000 : -.
Plantation de peupliers
Une jeune plantation de peupliers clonés a été réalisée dans les parcelles 148 et 150
sans que leur ombrage masque encore la cariçaie à laîche des marais.
Surface estimée (parcelles 148 et 150) : environ 3,9 ha (40%).
Haie de cyprès chauve
Fait peu courant, une haie de cyprès chauve (résineux des zones humides de
Floride) a été plantée en retrait de la ripisylve de la rive de la Bèze.
Tableau 1 : Etat récapitulatif des habitats du marais de La Rosière
code
code
Corine Natura
HABITATS
REF. PHYTOSOCIOLOGIQUES
alliance et si possible (association)
Habitats naturels
22.4
Végétation aquatique à nénuphar
Nymphaeion albae (Myriophyllo-Nupharetum lutei)
3150
Végétation aquatique à potamot
Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii)
3150
Végétation des fossés à lentille d'eau Lemnion minoris (Lemnetum minoris)
Végétation des fossés à hottonie
Ranunculion aquatilis (Hottonietum palustris)
37.71
6430-4
Végétations de lisière alluviale
Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium)
44.3
91EO*
Forêt alluviale d’aulnes et de frênes
Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris)
44.3
91EO*
Ripisylve de la Bèze
Alnion incanae
44.92
Fourré alluvial de saules
Salicion cinereae
53.11
Roselière
53.14
Trous d’eau à rubanier érigé
Phragmition australis (Phragmitetum australis)
Phragmition australis (Sparganietum erecti ; Leersietum
oryzoidis)
53.21
Cariçaies
Habitats artificiels
Caricion gracilis - Magnocaricion elatae ...
83.31
Plantation de cyprès chauves
83.32
Plantation de peupliers
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Carte 5 : Distribution des habitats reconnus en 2012 dans la zone d’étude
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Figure 1 : Transect théorique de la végétation du marais de La Rosière
D3/ Les espèces
D3.1/ Les végétaux supérieurs
La richesse végétale
Plus de 120 espèces ont été dénombrées (voir la liste en annexe) dans les différents
habitats décrits précédemment. Ce chiffre n’est certainement pas exhaustif.
Il s’agit essentiellement de plantes de marais et de forêt humide, de plantes
aquatiques sur lesquelles nous ne revenons pas car elles ont été citées dans le
chapitre sur les habitats.
Les espèces protégées
(cf. carte 6)
Le site ne contient pas moins de 5 plantes protégées par l’arrêté ministériel du 27
mars 1992, ce qui était inattendu a priori dans un site aussi petit et planté de longue
date en peupliers. Il est rare de trouver un site en Côte d’Or contenant autant de
plantes protégées, à surface égale.
Cette valeur est complètement méconnue, sinon le site aurait été inscrit en ZNIEFF
de type I. Même le Conservatoire botanique de Bourgogne qui a effectué des
recensements dans toutes les communes de la Région n’en avait pas connaissance.
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
 Hottonie des marais (Hottonia palustris) - protégée
Plante flottante dans les eaux
dormantes ou à faible courant, sur fond
très envasé. Signalée autrefois vers
Mirebeau (rond blanc) mais non revue
après 1990.
 Thélyptéris des marais (Thelypteris palustris) - protégée
Fougère des marais poussant en lisière des
boisements humides et des saulaies, mais aussi
dans le marais à laîches. Donnée récente du
Conservatoire botanique à Mirebeau.
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 Peucédan des marais (Thysselinum palustre) - protégée
Ombellifère de grande taille vivant dans les
marais à laîches, sur sol toujours humide.
Jamais signalée à Mirebeau.
 Euphorbe des marais (Euphorbia palustris) - protégée
Euphorbe localisée dans le Val de Saône et la
Bresse pour la Bourgogne. Déjà signalée à
Mirebeau.
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
 Cerisier à grappes (Prunus padus) - protégée
Cerisier des sols humides, un peu tourbeux et
acides (mais parfois sur sol basique), dans les
aulnaies-frênaies. Jamais signalé à Mirebeau.
Espèces non protégées mais rares :
De plus, 7 espèces rares en Bourgogne et même en France sont également
présentes dans le site.
 Laîche paradoxale (Carex appropinquata)
 Laîche jaunâtre (Carex flava)
 Oenanthe des fleuves (Oenanthe fluviatilis)
 Séneçon des marais (Senecio paludosus)
 Cassissier sauvage (Ribes nigrum)
 Pâturin des marais (Poa palustris)
 Potamot de Berchtold (Potamogeton berchtoldii)
Notes :
La laîche paradoxale est caractéristique des marais alcalins sur alluvions calcaires.
L’oenanthe des fleuves est une espèce nord-européenne très rare en France.
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Carte 6 : Distribution indicative des plantes protégées du marais de La Rosière
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Les plantes non indigènes et invasives
(cf. carte 7)
Certaines plantes d’origine américaine ou asiatique commencent à poser des
problèmes d’invasion en Europe. Selon les espèces, le danger est plus ou moins
grand.
La renouée du Japon est
redoutable car elle peut envahir
les milieux ouverts et le sousbois des zones humides au point
de tout recouvrir et il est très
difficile de s’en débarrasser. Il
existe une tache de 15 m de long
en lisière forestière à l’entrée sud
du site qu’il faudrait se dépêcher
de contenir.
L’aster lancéolé affectionne les zones alluviales. Sur certains bords de Saône, il peut
former des tapis continus à la place de la végétation naturelle. Il est un peu présent
dans le marais à laîches mais semble dominé par elles et rester discret. La situation
est à surveiller.
L’érable négundo est un érable à feuilles composées des bords de rivières
américaines. Il n’est jamais trop envahissant. Nous en avons noté quelques pieds
dans l’aulnaie-frênaie.
Le cyprès chauve, planté au bord de la Bèze, est originaire de Floride. Sa plantation
ici ne nous semble pas une bonne idée. Nous ne savons pas s’il possède un
caractère invasif mais ce serait très gênant si ses graines germaient facilement dans
le marais à laîches tout proche.
Un cornouiller géant, non identifié, a été observé au cœur de l’aulnaie-frênaie. Il
s’agit sans doute d’un arbuste ornemental de l’ancien parc du château qui a survécu
à toutes les transformations du site.
Le peuplier blanc a été observé à quelques exemplaires jeunes dans l’aulnaiefrênaie. Ce peuplier du Sud de la France ne doit pas être très envahissant sous notre
latitude.
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Carte 7 : Distribution indicative des plantes non indigènes du marais de La Rosière
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D3.2/ Les mammifères
Le ragondin est présent dans la Bèze, la Pièce d’eau et les chenaux radiaires. Il
creuse des galeries dans la berge où il gîte et se reproduit. Il broute la végétation
aquatique et s’aventure sur les berges où on devine bien ses zones de « pâture ». Il
joue un rôle positif pour entretenir la végétation aquatique mais les trous qu’il creuse
finissent par fragiliser les berges. Enfin il est vecteur d’une maladie grave
transmissible à l’homme : la leptospirose. La bactérie est présente dans les urines et
un simple bain peut être suffisant car elle pénètre par la peau et les muqueuses.
Des traces de chevreuil et de sanglier ont été observées dans le marais à laîches
(zone aplatie pour passer la nuit, boutis).
Le lièvre a été observé en limite de la zone d’étude dans les friches du secteur
remblayé.
Des chauves-souris chassent au-dessus de la Bèze, principalement des
pipistrelles, mais une étude plus approfondie permettrait de d’inventorier d’autres
espèces.
D3.3/ Les amphibiens
La grenouille verte est bien présente partout, dans les
fossés radiaires, les trous d’eau de l’aulnaie-frênaie,
sur les bords de la Pièce d’eau et de la Bèze.
La grenouille rousse a été recherchée en vain :
absence de ponte en mars et de têtards plus tard.
Aucun adulte ou juvénile n’a été découvert.
De même la recherche au troubleau n’a rien donné
en ce qui concerne les tritons, les larves de salamandre…
Grenouille verte
D3.4/ Les oiseaux
La population d’oiseaux a été étudiée des mois de mars à juin 2012. En raison de
leur mobilité, les oiseaux relevés vivent dans le périmètre d’étude mais aussi dans
les milieux proches (boisements environnants, village).
Sur les 36 espèces entendues ou observées (voir tableau n°2), 30 peuvent être
considérées comme des nicheuses possibles à certaines dans le site étudié. Cette
valeur est assez importante pour un si petit espace et s’explique par la juxtaposition
de biotopes divers : vieille aulnaie-frênaie riche en arbres morts creusés de cavités,
marais ponctué de buissons de saules, ripisylve, plantation de jeunes peupliers à
l’aspect de parc, cours d’eau, proximité des jardins du village proche…
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Le peuplement d’oiseaux le plus riche (19
espèces : 63%) s’observe dans l’ancienne
peupleraie, devenues aulnaie-frênaie. Les
oiseaux profitent de plusieurs strates de
végétations, des buissons jusqu’à la haute
futaie, et des cavités des vieux troncs des
peupliers morts (étourneau, mésanges, pics,
sitelle).
Une tentative de reproduction d’un couple de
héron cendré, observé le 11 avril en train de
commencer un nid, s’est soldée par un échec
(plus de traces au mois de mai). La situation
est à surveiller.
Jeune pic épeiche dans sa loge
Un couple de héron cendré a débuté un nid en avril 2012, sans suites
Vient ensuite le cortège des oiseaux de buissons et de lisière : 7 espèces dont les
trois fauvettes de la région et l’hypolaïs polyglotte.
2 espèces vivent dans et au bord de l’eau (canard colvert et poule d’eau) alors qu’on
aurait pu s’attendre à mieux.
Les autres espèces contactées sont des oiseaux qui nichent hors du site mais qui
viennent s’y alimenter (rougequeue à front blanc, tourterelle turque, pie, serin…).
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Tableau 2 : Les espèces d’oiseaux contactées dans le site de La Rosière en 2012
Espèces d'oiseaux
Habitat préférentiel dans le site ou à côté
Bruant jaune
lisière de peupleraie et de saulaie
Buse variable
bois proches du site
Canard colvert
Bèze, Pièce d'eau, chenaux radiaires
Corneille noire
ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Coucou gris
jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Etourneau sansonnet
aulnaie-frênaie
Faucon crécerelle
prairie, champs, village autour du site
Fauvette à tête noire
ripisylve, saulaie, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Fauvette grisette
saulaie
Fauvette des jardins
saulaie
Gallinule poule-d’eau
Bèze, Pièce d'eau
Geai des chênes
jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Grimpereau des jardins
ripisylve
Grive draine
ripisylve, jeune peupleraie
Grive musicienne
aulnaie-frênaie
Héron cendré
aulnaie-frênaie
Hypolaïs polyglotte
lisière de peupleraie et de saulaie
Loriot d'Europe
aulnaie-frênaie
Merle noir
saulaie, aulnaie-frênaie
Mésange bleue
ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Mésange charbonnière
ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Mésange boréale
ripisylve, saulaie
Pic épeiche
aulnaie-frênaie
Pic vert
aulnaie-frênaie
Pie bavarde
village proche
Pigeon ramier
aulnaie-frênaie
Pinson des arbres
ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Pipit des arbres
lisière de peupleraie
Pouillot véloce
ripisylve, jeune peupleraie, aulnaie-frênaie
Rossignol philomèle
saulaie
Rougegorge familier
aulnaie-frênaie
Rougequeue à front blanc
village proche
Serin sini
village proche
Sitelle torchepot
aulnaie-frênaie
Tourterelle turque
village proche
Troglodyte mignon
ripisylve, saulaie et aulnaie-frênaie
oiseaux de passage ou visibles sur le site mais nichant ailleurs
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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D3.5/ Les insectes
Les papillons de jour (Rhopalocères)
Les espèces ne sont pas très nombreuses dans ces milieux très humides.
11 espèces ont été identifiées par l’auteur et M. Giraud (voir liste en annexe) dont :
La carte géographique (Araschnia levana) dont la chenille dépend de l’ortie (cet
insecte a donc besoin des lisières alluviales à orties).
 La petite tortue (Aglais urticae) dont la chenille dépend également de l’ortie.
 Le nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino) vole en nombre au-dessus de la
cariçaie, sous la jeune peupleraie. Sa chenille vit sur la reine des prés et la
grande sanguisorbe.
nacré de la sanguisorbe
carte géographique
A noter que 5 espèces dépendent de l’ortie pour le développement de la chenille.
Les libellules et les demoiselles (Odonates)
Elles n’ont pas été observées en grand nombre dans le marais, les chenaux et les
mares intra-forestières. Elles sont plutôt cantonnées aux eaux libres de la Pièce
d’eau, des rives de la Bèze et au débouché des chenaux radiaires, plus ensoleillés.
15 espèces ont été identifiées par l’auteur et M. Giraud (voir liste en annexe) dont :
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Les demoiselles (ailes relevées au repos) :
Le caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) volète au-dessus des plantes herbacées des
rives. La femelle pond dans les plantes aquatiques là où le courant est lent. Les
larves s’y cachent pendant deux années.
Le caloptéryx splendide (Calopteryx splendens) a la même écologie que l’espèce
précédente.
Mâle de caloptéryx vierge défendant son territoire
Ces trois autres demoiselles sont des petits insectes fragiles, au vol lent :
 La petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) est petite et rouge.
 L’agrion jouvencelle (Coenagrion puella) est bleuté avec des taches noires.
 L’agrion élégant (Ischnura elegans) est sombre avec de petites taches bleues.
La petite nymphe au corps de feu
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Les libellules (ailes étalées au repos) :
 L’anax empereur (Anax imperator), une grande libellule de 10 cm d’envergure
aux reflets verts et bleus.
 La libellule fauve (Libellula fulva), libellule de taille moyenne à l’abdomen roux.
 La libellule déprimée (Libellula depressa), libellule de taille moyenne à
l’abdomen bleu aplati (mâle).
 La cordulie bronzée (Cordulia aenea), une petite libellule sombre à reflets
verts et bronze.
Mâle de libellule déprimée
Anax empereur
D3.6/ Les poissons
La Bèze possède une population naturelle de truite fario et de vairon, la classant en
première catégorie malgré un aspect physique d’eau lente qui ne correspond pas à
la physionomique de rivière à truite (eau courante, froide et bien oxygénée). De fait,
des poissons d’eau calme et plus chaude s’y rencontrent : le brochet, la perche et les
poissons blancs (cyprinidés). Des lâchers de truites arc-en-ciel, d’origine nordaméricaine, sont réalisés avant l’ouverture de la pêche.
L’ombre commun, un poisson de premier catégorie, a été introduit il y a une dizaine
années et semble se maintenir après une longue période d’incertitude.
Ombre commun
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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La Pièce d’eau (ancienne Venelle), aux eaux lentes et se réchauffant vite, attire le
brochet, la perche, la tanche, les poissons blancs. Les alevins sont nombreux car
plusieurs facteurs favorisent le frai des poissons : végétation aquatique et chaleur de
l’eau. La Pièce d’eau est donc une véritable nurserie, surtout de poissons blancs.
On peut s’interroger sur le rôle du marais et des chenaux pour la reproduction du
brochet qui cherche des étendues herbeuses noyées par les crues en février-mars.
Brochet
D3.7/ La petite faune aquatique
Dans l’eau stagnante, voire croupie où pourrissent les feuilles mortes et les branches
des saules qui surplombe l’eau peu courante (Fontenis, chenaux radiaires, mares
intra-forestières), la petite faune aquatique est abondante :
Le plancton animal est riche en daphnies et cyclops qui filtrent les micro-algues, les
bactéries…
Daphnie
Cyclops
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Le crustacé Aselle joue le rôle de nettoyeur en
recyclant les matières organiques tombées au fond de
l’eau.
Les larves de moustique font de même.
Les larves de Trichoptères ou « traine-buche » errent
sur le fond à la recherche de petites proies.
La planorbe, un escargot aplati,
nettoie les algues accrochées
aux plantes aquatiques.
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E / Valeur et sensibilité du patrimoine naturel
du marais de la Rosière
E1/ Méthode d’évaluation
Habitats naturels :
o Habitats figurant dans l’annexe I de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43.
o Habitats déterminants pour les Znieff en Bourgogne.
o Zones humides selon l’arrêté ministériel du 24/06/2008.
Plantes vasculaires :
o Espèces protégées sur les territoires national et régional par les arrêtés
ministériels respectivement du 31/08/95 et du 27/03/92.
o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43.
o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne.
Oiseaux :
o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 29/10/09.
o Espèces de l’annexe I de la directive « Oiseaux » 79/409.
o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne.
Mammifères
o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 23/04/07.
o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43.
o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne.
Reptiles-amphibiens :
o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 19/11/07.
o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43.
o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne.
Insectes
o Espèces protégées par l’arrêté ministériel du 23/04/07.
o Espèces figurant dans l’annexe II de la directive européenne Habitatsfaune-flore 92/43.
o Espèces déterminantes pour les Znieff en Bourgogne.
Poissons :
o Frai protégé par l’arrêté ministériel du 8/12/88.
o Espèce de l’annexe II de la directive européenne Habitats-faune-flore
92/43.
o Espèces déterminantes pour les Znieff de Bourgogne.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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E2/ Les habitats naturels à valeur patrimoniale
E21/ Les habitats d’intérêt communautaire
Voir tableau 3.
5 habitats sont d’intérêt communautaire (ils figurent dans l’annexe II de la directive
européenne 92-43 sur les habitats, la faune et la flore sauvages) :
 Les formations boisées à aulnes et frênes (91EO*), sous deux formes : ripisylve
et forêt alluviale). Cet habitat est prioritaire pour l’Europe. La forêt est en voie de
maturation après l’échec de la plantation de peupliers mais elle semble évoluer
vers une forme type de cet habitat (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris).

Les formations à grandes herbes en lisière des forêts alluviales (Urtico dioicaeCalystegietum sepium).

Les formations aquatiques (3150) sous deux formes : radeau de lentilles d’eau
dans les fossés, potamaie enracinée dans la Pièce d’eau.
code
Natura
Tableau 3 : Les habitats d’intérêt communautaire du marais de la Rosière
HABITATS
REF. PHYTOSOCIOLOGIQUES
3150
Végétation aquatique à potamot
3150
Végétation des fossés à lentille d'eau Lemnion minoris (Lemnetum minoris)
6430-4
Végétations de lisière alluviale
91EO*-11 Forêt alluviale d’aulnes et de frênes
91EO*
Ripisylve de la Bèze
Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii)
Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium)
Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris)
Alnion incanae
E22/ Les zones humides de la loi sur l’eau
Voir tableau 4.
Les 11 habitats du tableau 4 (soit quasiment tous les habitats du marais de La
Rosière) sont considérés comme des zones humides selon la loi sur l’eau et les
critères floristiques de l’arrêté ministériel du 24/06/2008.
Leur destruction ou leur dégradation doit être évitée. Selon l’importance du projet
d’aménagement, celui-ci peut être soumis à un dossier d’incidences loi sur l’eau.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Tableau 4 : Les zones humides de la zone d’étude
22.4
Végétation aquatique à nénuphar
Nymphaeion albae (Myriophyllo-Nupharetum lutei)
Végétation aquatique à potamot
Végétation des fossés à lentille
d'eau
Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii)
Végétation des fossés à hottonie
Ranunculion aquatilis (Hottonietum palustris)
Lemnion minoris (Lemnetum minoris)
37.71 Végétations de lisière alluviale
Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium)
44.3
Forêt alluviale d’aulnes et de frênes
Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris)
44.3
Ripisylve de la Bèze
Alnion incanae
44.92 Fourré alluvial de saules
Salicion cinereae
53.11 Roselière
53.14 Trous d’eau à rubanier érigé
Phragmition australis (Phragmitetum australis)
Phragmition australis (Sparganietum erecti ; Leersietum
oryzoidis)
53.21 Cariçaies
Caricion gracilis - Magnocaricion elatae ...
Source des Fontenis
Trou d’eau dans l’aulnaie-frênaie
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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E23/ Les habitats déterminant pour les ZNIEFF
10 habitats sont déterminants pour les ZNIEFF, c'est-à-dire qu’ils sont considérés
comme suffisamment rares ou menacés pour servir de critère à la délimitation des
ZNIEFF. Les habitats d’intérêt communautaires sont repris mais toutes les zones
humides.
Tableau 5 : Les habitats déterminants pour les ZNIEFF
22.431 Végétation aquatique à nénuphar
Nymphaeion albae (Myriophyllo-Nupharetum lutei)
22.421 Végétation aquatique à potamot
Potamion pectinati (Callitricho-Potametum berchtoldii)
22.411 Végétation des fossés à lentille d'eau Lemnion minoris (Lemnetum minoris)
22.432 Végétation des fossés à hottonie
Ranunculion aquatilis (Hottonietum palustris)
37.71
Végétations de lisière alluviale
Convolvulion sepium (Urtico dioicae-Calystegietum sepium)
44.3
Forêt alluviale d’aulnes et de frênes
Alnion incanae (Pruno pado-Fraxinetum excelsioris)
44.3
Ripisylve de la Bèze
Alnion incanae
53.11
Roselière
Phragmition australis (Phragmitetum australis)
53.217 Cariçaies à C. appropinquata
Magnocaricion elatae - Caricetum appropinquatae
53.218 Cariçaies à C. pseudocyperus
Phragmition communis - Leersietum oryzoidis
E3/ Les espèces à valeur patrimoniale
Dans l’état des connaissances acquises en 2012, le tableau 6 montre que les
oiseaux prennent la plus grande part des espèces à valeur patrimoniale. L’arrêté
ministériel du 29 octobre 2009 protège la plupart des espèces d’oiseaux, pas
toujours pour leur rareté. Il s’agit donc d’un critère peu fiable pour estimer la valeur
d’un site, on lui préfèrera le critère de « déterminant pour les ZNIEFF ».
5 espèces végétales sont protégées dont certaines non encore observées dans la
région de Mirebeau.
Concernant les mammifères connus à ce jour dans le site, seules sont protégées les
chauves-souris pour lesquelles le recensement complet reste à faire.
Pour les amphibiens, seule la grenouille verte a été observée. Selon l’article 5 de
l’A.M. du 19/11/07, elle n’est protégée que partiellement (interdiction de mutilation,
capture, vente…).
Pour les insectes, aucune espèce protégée par l’arrêté ministériel du 23/04/07 n’a
été découverte lors de nos prospections.
Parmi les poissons, le frai et les lieux de frai sont protégés par l’arrêté ministériel du
8/12/88 pour 3 espèces (brochet, truite, ombre).
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Aucune espèce des directives Oiseaux et Habitats n’a été observée dans le
périmètre d’étude. L’étude détaillée des chauves-souris permettrait sans doute des
espèces d’intérêt communautaire.
Tableau 6 : Les espèces à valeur patrimoniale dans le marais de La Rosière
ESPECES
Statut sur le site
Protection Protection Directives Déterminant
Nationale Régionale européennes
ZNIEFF
ESPECES VEGETALES
Hottonie des marais
fréquent dans les
chenaux
Peucédan des marais
commun dans le marais
Euphorbe des marais
commun dans le marais
Thélyptéris des marais
rare en lisière du marais
Cerisier à grappe
rare dans l'aulnaie
OISEAUX (nicheurs possibles, probables et certains)
Bruant jaune
nicheur possible
Coucou gris
nicheur possible
Fauvette à tête noire
nicheur probable
Fauvette grisette
nicheur probable
Fauvette des jardins
nicheur probable
Grimpereau des jardins
nicheur probable
Héron cendré
nicheur possible
Hypolaïs polyglotte
nicheur possible
Loriot d'Europe
nicheur probable
Mésange bleue
nicheur probable
Mésange charbonnière
nicheur probable
Mésange boréale
nicheur possible
Pic épeiche
nicheur probable
Pic vert
nicheur probable
Pinson des arbres
nicheur probable
Pipit des arbres
nicheur probable
Pouillot véloce
nicheur probable
Rossignol philomèle
nicheur probable
Rougegorge familier
nicheur probable
Sitelle torchepot
nicheur probable
Troglodyte mignon
nicheur probable
MAMMIFERES
Chauves-souris
en action de chasse ;
reproduction possible
POISSONS
Brochet
Ombre
Truite fario
reproduction?
reproduction dans la
Bèze
reproduction dans la
Bèze
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
37
certaines
espèces
certaines
espèces
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Carte 8 : Les enjeux écologiques du marais de La Rosière (habitats et espèces)
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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F / Les activités humaines sur le site
Gestion de la rivière et des zones humides
La gestion des rivières, des berges, des vannages… est assuré par le Syndicat
intercommunal du bassin Bèze et de l’Albane, présidé par M. Lenoir.
Un contrat d’entretien des berges a été lancé avec une programmation pluriannuelle
de coupes raisonnées d’arbres de ripisylve.
Il existe depuis 2007 un Contrat de bassin Bèze et
Albane,
présidé par M. Lenoir, dont le portage
technique est assuré par l’EPTB Saône-Doubs, antenne
d’Is-sur-Tille.
Un comité de rivières Bèze et Albane suit la mise en
œuvre de ce contrat qui comporte de nombreuses actions dont l’inventaire des zones
humides, la création de passes à poissons…
Les intervenants pour la mise en œuvre de ce Contrat sont divers : Syndicat
intercommunal du bassin Bèze et de l’Albane, communes, associations de pêche…
Les financements sont assurés par l’agence de l’eau, le conseil général et le conseil
régional.
Pêche :
Elle est exercée sur la Bèze et la Pièce d’eau. Les pratiquants doivent faire partie de
l’Union des pêcheurs de la Bèze dont le président est M. Alain Herbert.
La Bèze est classée première catégorie avec des populations naturelles de truite
fario et de vairon. Le brochet, la perche et les poissons blanc s sont aussi présents.
L’AAPPMA procède à des lâchers de truites arc-en-ciel avant l’ouverture de la
pêche et a implanté de l’ombre il y a une dizaine années (après une période de
latence, ce poisson semble de plus en plus présent : une population s’est sans doute
installée). A noter que le parcours est commun avec La Truite Bourguignonne.
La Pièce d’eau (ancienne Venelle) est classée en seconde catégorie (brochet,
perche, tanche, poissons blancs). Un accord a été trouvé pour différer les périodes
d’ouverture afin de ne pas gêner l’activité de promenade. C’est un lieu
d’apprentissage des jeunes à la pêche.
Il n’y a plus de poissons dans les chenaux du marais depuis l’arrêt de leur entretien.
Chasse :
Elle n’est pas exercée dans le marais.
A noter une vieille cage-piège à corbeau freux que l’ONF avait installé dans la vieille
peupleraie, non loin du parc du Château. Complètement dégradée, il serait bon de
l’évacuer.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Sylviculture :
Le marais, qui était boisé de longue date (cf. les photos aériennes des années 1950),
a été valorisé en plantation de peupliers par l’ONF avec les fonds du FFN.
La plantation de la parcelle 151 a échoué, l’humidité étant trop forte (le peuplier
recherche l’humidité mais sur des sols drainants). Il en est résulté la mort des arbres
sur pied et leur chute, qui est désormais presque achevée nonobstant quelques
chandelles encore debout. Le peuplement s’est reconverti naturellement en aulnaiefrênaie à partir du sous-bois et sert maintenant pour le droit d’affouage des habitants.
La parcelle 150, sans doute mieux drainée bien que très humide, réussit à produire
du peuplier. La dernière plantation date de 10 ans.
A noter que la plantation 8 m sur 8 m est considérée comme « extensive » et permet
l’expression du sous-bois, lequel n’est pas entretenu mécaniquement ni
chimiquement. Ainsi, comme nous l’avons vu, le marais riche en plantes protégées
peut conserver tout son intérêt.
Loisirs :
Hormis la pêche, le lieu sert pour la promenade, surtout le long de la Pièce d’eau
dont les rives sont entretenues par les services municipaux. En revanche, cet
entretien est moins régulier en bord de Bèze et a cessé sur le chemin qui part de la
Pièce d’eau, entre les deux chenaux, jusqu’au Fontenis.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
40
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G / Recommandations de gestion du marais
G1/ Pourquoi mener une gestion du marais ?
Les zones humides sont en raréfaction inquiétante dans notre pays et surtout dans
les vallées des Tilles, Bèze et Norge, un vaste cône alluvial autrefois réputé pour ses
grandes étendues de marais, fort riches en espèces. Ceux-ci ne sont plus que
souvenirs, et quelques lambeaux subsistent comme à Arc-sur-Tille et dans le marais
de La Rosière, qui est une localité nouvelle.
De nombreuses politiques publiques incitent à préserver les marais en bon état de
fonctionnement et en bon état écologique (biodiversité). C’est un des objectifs du
SDAGE de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et du Contrat de Bassin Bèze/
Albane.
Les marais permettent de tamponner les pics de crues en amont des
agglomérations ; ils constituent des lieux de reproduction pour un grand nombre
d’espèces dont les oiseaux d’eau et les poissons.
C’est pourquoi il est important de considérer les besoins en entretien voire en
restauration du marais de La Rosière.
G2/ Les opérations de gestion
R1/ L’aulnaie-frênaie (parcelle 151) en réserve
Nous recommandons une vocation de réserve en
laissant évoluer la végétation naturelle. Il faudra
toutefois faire attention à la maladie du frêne
(champignon Chalaria) dont quelques jeunes sujets
sont déjà atteints dans le marais. A terme, le
peuplement risque de se limiter à l’aulne.
Une production de bois de chauffage là où elle est
possible (pointe sud) est possible en cas de demande.
Nous déconseillons vivement toute tentative
d’amélioration sylvicole et de nettoyage du bois mort
sur pied (chandelles).
Chandelles à conserver
R2/ Reconversion de la jeune peupleraie (parcelle 150) en marais
L’idéal serait de changer la vocation sylvicole en zone humide (rappel : ce marais a
un intérêt botanique exceptionnel, de niveau régional), de deux façons :
- Coupe immédiate des jeunes peupliers et valorisation en plaquette (ce qui
permet d’évacuer tous les rémanents) + indemnisation de la commune pour le
manque à gagner (si elle le demande).
- Après la prochaine coupe d’exploitation (dans 15 ans environ), avec
l’incertitude de la décision de la municipalité à cette échéance.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Cette incertitude peut être levée si un statut de protection est appliqué à ce site qui le
mérite largement (cf. chapitre J).
Un entretien régulier du marais devra ensuite être réalisé tous les 5 ans par broyage.
Si toutefois, la commune préfère conserver un revenu sur cette parcelle, il faudra
bien replanter en extensif (8 m sur 8 m, voire 10 m sur 10 m), ce qui permet à la flore
du sous-bois de continuer à prospérer à condition d’effectuer un entretien par
broyage uniquement.
R3/ Restauration de la source du Fontenis
Ce secteur de sources phréatiques est complètement boisé en saules et trembles
dont les feuilles pourrissent et affectent la qualité de l’eau.
Nous recommandons un déboisement, en conservant une couronne arborée à
environ 10 m des sources.
Un curage de la vase accumulée à la micro-pelle permettrait de lutter contre
l’eutrophisation de l’eau et de retrouver une végétation de source (ache, cresson,
callitriche…) et une faune différente (gammares à la place des aselles).
R4/ Reprise d’entretien des chenaux radiaires
Les chenaux sont encombrés de chablis de peupliers pourrissant, de feuilles
mortes… et sont très envasés, ce qui est favorable à l’hottonie des marais mais pas
à la faune aquatique.
Les travaux conseillés sont :
- Le bucheronnage des arbustes en berge, sauf les cerisiers à grappe qui
devront être balisés au préalable. Les produits de coupe peuvent être brûlés
ou passés au broyeur.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
-
Les chablis de peupliers en travers seront tronçonnés et déposés dans
l’aulnaie-frênaie.
Le désenvasement se fera à la micro-pelle et par tranches annuelles : le but
est de ne pas retirer toute la vase en une seule fois pour conserver des
plantes et la faune aquatique (larves, petits crustacés…). Nous conseillons de
désenvaser un cinquième des deux chenaux sur une durée de 5 années, puis
d’attendre qu’ils soient à nouveau très envasés avant de recommencer. Nous
conseillons aussi de prélever les pieds d’hottonies et des les replacer dans
l’eau après chaque tranche de travaux.
L’entretien du chenal est-ouest est situé en pleine forêt encombrée de chablis de
peupliers. Le travail ne peut être que manuel et il consistera à enlever les chablis en
travers du chenal et à débroussailler les berges.
R5/ Lutter contre les plantes invasives
Il faut tenter d’éradiquer la tache de renouée du Japon en lisière de l’aulnaie en
face le pont de la Pièce d’eau. Cette tache fait 15 m de long sur 5 à 10 m de large,
soit une centaine de m2.
- Les engins devront être soigneusement lavés avant de pénétrer dans le site et
après : la moindre motte de terre contenant un morceau de renouée du Japon
suffit à la propager dans les terres remuées.
- Une pelle mécanique creusera de façon à prélever les gros rhizomes de cette
plante, tous les déblais devront être évacués en décharge agréé, tout
morceau de la plante sera ramassé car elle bouture facilement.
- Dérouler du géotextile et remettre de la terre végétale grattée dans le sousbois proche.
- Planter des branches de saules en grosse densité de façon à constituer un
fourré dense à terme. Ces branches seront coupées en biseau au sécateur
sur les saules du marais et repiquées aussitôt.
Il faut surveiller la progression de l’aster lancéolé dans le marais. Pour l’instant, il
n’existe pas de solution pour l’éradiquer.
Nous avons une inquiétude, peut-être non fondée, concernant l’alignement de cyprès
chauve ; il faudra surveiller leur éventuelle dissémination dans le marais proche.
Les autres espèces non indigènes ne sont pas menaçantes.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Carte 9 : Localisation des mesures de gestion du marais de La Rosière
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
H/ L’ouverture au public et la valorisation
pédagogique
H1/ Les équipements et les pratiques actuelles ou prévues
Il existe un chemin entretenu régulièrement de part et d’autre de la Pièce d’eau qui
permet d’agréables promenades pour les habitants, juste à côté du parc du Château.
Le chemin entre les chenaux qui mène au Fontenis n’est plus entretenu depuis
quelques années.
Une zone de loisirs est prévue sur la zone remblayée au nord-ouest du marais. Une
pré-étude a été réalisée par l’ONF en 2008. Si ce projet se réalise, il attirera un
public familial qui pourra profitera de l’équipement pédagogique du marais.
H2/ Les intérêts du marais pour le public
Le site peut constituer un support pour sensibiliser les adultes et les enfants
scolarisés aux zones humides : leurs richesses biologiques, leurs rôles écologiques
et hydraulique, leur fragilité, leur gestion….
Concernant les scolaires, il faut rester cohérent avec les thèmes pédagogiques
faisant partie des programmes scolaires, et ce aux portes des établissements
scolaires.
«L'éducation à l'environnement pour un développement durable doit être une
composante importante de la formation initiale des élèves, dès leur plus jeune âge et
tout le long de leur scolarité, pour leur permettre d'acquérir des connaissances et des
méthodes nécessaires pour se situer dans leur environnement et y agir de manière
responsable.» (circulaire n°2004-110 du 8 juillet 2004)
Un contact avec l’école primaire Marie Laurencin nous a permis de vérifier tout
l’intérêt du site pour mettre en application cette circulaire.
Parmi les thèmes à aborder pour intégrer la notion d’environnement et de
développement durable, citons la biodiversité, l’évolution des paysages, la gestion de
l’environnement. Ces trois thèmes peuvent être aisément abordés dans le marais :
Biodiversité : une variété d’habitats et de niches écologiques, une trentaine
d’espèces d’oiseaux, une centaine d’espèces végétales spécialisées dans les zones
humides dont une quinzaine d’arbres, une faune adaptée à l’eau (libellules, poissons,
oiseaux d’eau, planton…), des espèces protégées…
Evolution du paysage : du parc du Château au marais de la Rosière, les traces de
l’ancien parc, analyse des photos aériennes anciennes, changement de vocation des
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
sols (valorisation par la plantation de peupliers), quel avenir pour cette zone humide
aux portes de Mirebeau ?...
Gestion de l’environnement : gestion de la rivière (SDAGE, contrat de bassin,
syndicat intercommunal…), la loi sur l’eau et les zones humides, la populiculture estelle appropriée à ce site ? gestion de la pêche, comment conserver ce patrimoine
naturel ?...
H3/ Les contraintes d’accès
Il n’existe pas de contrainte foncière, toutes les parcelles étant communales.
L’accès au marais est difficile (beaucoup d’eau, des troncs couchés, des herbes
hautes). Heureusement qu’il existe le chemin menant au Fontenis, moyennant un
défrichage et un entretien régulier. Ce chemin mène le public au cœur du marais
boisé jusqu’aux sources phréatiques. Ensuite il peut rejoindre un chemin empierré au
nord et boucler par la rive de la Bèze.
Le danger d’une chute dans l’eau n’est pas à négliger même si la pièce d’eau, les
chenaux ne sont pas assez profonds pour s’y noyer. Pour le moins, une chute n’est
pas agréable et contraint le groupe à rentrer. Nous recommandons au moins de
compléter le parapet du pont en pierre qui permet l’accès au marais pour les
scolaires (d’autant plus que ce pont fait partie de l’itinéraire de voie de secours en
cas d’incendie de l’école).
Il faudra faire attention en bord de Bèze en restant en arrière de la ripisylve. Attention
aussi aux trous de ragondins dans lesquels une cheville est vite tordue.
Par fort coup de vent, le risque est grand de voir un peuplier mort chuter sur le
chemin des Fontenis. Il sera recommandé de différer les sorties dans ce cas.
La sensibilité du patrimoine naturel peut être un frein à la taille des groupes et à la
fréquence des visites. Le bruit est inévitable et peut déranger la faune. En
l’occurrence, le marais n’abrite pas d’espèces sensibles à ce point sauf si le héron
cendré fait de nouvelles tentatives de reproduction dans l’aulnaie-frênaie (l’aire à
demi-commencée en 2012 se situait à moins de 50 m du chemin des Fontenis).
La gêne occasionnée par les moustiques à certaines périodes de l’année peut
refroidir l’enthousiasme de la visite et l’attention aux explications de l’enseignant.
En conclusion, le marais possède des atouts pour des promenades originales et pour
une exploitation pédagogiques mais aussi quelques contraintes qui peuvent être
levées et d’autres avec lesquelles il faudra composer.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
H4/ Les modalités d’accueil
Nous conseillons une boucle à deux entrées :
- Un itinéraire à partir du sud, l’accès le plus rapide pour les établissements
scolaires, avec une boucle comprenant le chemin de Fontenis, le chemin au
nord et le retour soit par la rive de la Bèze.
- Un itinéraire à partir du nord (chemin venant de la ZAC) qui emprunte le bord
de la Bèze et revient par le chemin de Fontenis.
H5/ Les opérations liées à l’accès
A1/ Compléter les garde-corps du pont de pierre
L’accès sud pour es scolaires se fait par un pont qui enjambe la Pièce d’eau. Ce pont
est muni de piliers de pierre discontinus : il est conseillé de poser des barreaux entre
ces piliers.
A2/ Réouverture du chemin des Fontenis
Le chemin des Fontenis doit être débroussaillé car des saules commencent à s’y
implanter et les herbes sont hautes (orties, roseau…).
Ensuite le chemin sera entretenu 1 à 2 fois par an.
Ce chemin fait 5 m de largeur et il est souhaitable de conserver une largeur de lisière
à orties (habitat d’intérêt communautaire, lieu de vie de papillons…). Aussi
proposons-nous d’entretenir 3 m de large du côté de l’aulnaie-frênaie et de laisser
une lisière de 2 m de large du côté de la jeune peupleraie.
A3/ Sécuriser le chemin des Fontenis
Coupe des peupliers morts dans l’aulnaie-frênaie trop proches du chemin des
Fontenis : les couper à 3 ou 4 m de haut de façon à laisser des chandelles.
A4/ Rampe d’accès pour les poussettes et les fauteuils roulant
Pour passer du chemin des Fontenis au terrain remblayé situé 2 m au-dessus, un
accès doit être ménagé : de simples marches ou une rampe si l’on souhaite un accès
aux personnes à mobilité réduite.
La rampe d’accès aux personnes à mobilité réduite doit respecter un certain degré
de pente. Elle sera créée en longeant la ceinture de saules laissée autour de la
source restaurée. Le degré de pente devrait permettre de raccorder cette rampe à la
cote du chemin qui passe au nord de la source.
A5/ Pontons d’observation
Une fois arrivées en bas les personnes à mobilité réduite et les poussettes n’auront
pas la possibilité d’emprunter le chemin des Fontenis (à moins de le revêtir en
stabilisé, ce qui n’est pas souhaitable dans ce milieu naturel). Pour profiter de la
source restaurée et de l’aulnaie-frênaie, des pontons en bois de courte longueur
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
permettront de s’engager suffisamment dans le marais pour en avoir un bon aperçu.
Ils seront aux normes pour les personnes à mobilité réduite, sans leur être réservés.
A5/ Entretien des rives de la Bèze
La rive de la Bèze sera entretenue régulièrement et il faudra veiller à reboucher les
trous de ragondins qui peuvent être dangereux pour les chevilles du public.
H6/ Le mobilier
H6.1/ Le mobilier de confort
A priori, nous ne conseillons pas d’autres équipements pour conserver au site son
caractère naturel, à moins que la commune estime que des bancs sont nécessaires
sur le chemin des Fontenis et le long de la Bèze pour les personnes âgées si tant est
qu’elles seront usagères de la boucle du marais.
Nous déconseillons les poubelles qu’il faut relever, d’une part, et qui n’incitent pas le
public à gérer ses déchets, d’autre part.
H6.2/ Le mobilier d’accueil et de balisage
A7/ Un panneau d’accueil sera situé aux deux entrées nord et sud.
Son support et son cadre seront en bois ; nous conseillons un petit toit pour abriter le
panneau des intempéries et des UV.
Le panneau adressera un message de bienvenue.
Il comportera le nom du site : « Marais de La Rosière », un texte de présentation
assez bref du site, le plan du site avec l’itinéraire du sentier, le nom du sentier, son
idéogramme, sa longueur (1 200 m, 30 mn), quelques règles de bonne conduite (pas
de bruit, pas de déchet) et de prudence (interdiction d’accès en cas de vent fort).
En bas : le logo de la commune de Mirebeau et ceux des financeurs.
A8/ Des flèches vissées sur des arbres ou sur des bornes en bois guideront le
public.
A priori, il faudra 4 flèches à droite pour l'itinéraire avec le retour par la Bèze.
A côté de la flèche figurera le nom (« sentier du marais », par exemple) et
l’idéogramme du sentier (dessin de fleur d’iris, par exemple).
H6.3/ Le mobilier pédagogique
A9/ Pose de bornes ou de pupitres
Le principe adopté en accord avec les enseignants est le repérage au moyen de
bornes des lieux porteurs de thèmes pédagogiques. Ces bornes seraient
numérotées pour un renvoi vers un guide papier conçu par les enseignants, ceux-ci
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
préférant l’élaborer eux-mêmes, en tenant compte des programmes et du niveau de
leurs classes.
La carte n° 10 positionne de manière indicative 10 bornes pédagogiques.
Ces 10 bornes, avec leurs thèmes, peuvent inspirer les enseignants mais ceux-ci
gardent toute possibilité d’aborder les sujets qu’ils préfèrent aborder avec leurs
élèves.
Pour le grand public, ces thèmes peuvent être développés de deux façons au choix
ou en complément:
- Sur un dépliant 6 ou 12 volets mis à disposition à l’Office du Tourisme, la
Mairie, au bureau de poste, dans les commerces…
- Sur des pupitres in situ ; dans ce cas, ils remplacent les bornes mais
conservent le numéro de repérage pour les enseignants.
Tableau n° 7 d’aide à la décision entre le dépliant et/ou les pupitres
Avantages
Inconvénients
Mobilier discret en pleine Le public doit se le
nature (bornes)
procurer avant la visite
Dépliant
Pupitres
Il sert de publicité sur les On peut le retrouver
présentoirs de l'OT….
chiffonné sur le site
On peut le conserver
Retirages réguliers
Accès direct aux
informations
Informations plus
succinctes
Impression rassurante
de site équipé
Sentiment de naturemusée, étiquetée,
"urbanisée"
Nettoyage régulier
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
THEMES ABORDABLES POUR CHACUNE DES 10 BORNES PRESSENTIES :
Borne 1
La Pièce d’eau : végétation flottante et immergée ; abri et support de reproduction
pour les poissons blancs ; activité de pêche en seconde catégorie ; libellules
variées …
Borne 2
Chenal de drainage à l’époque du parc de l’ancien Château ; l’humidité est
permanente depuis la création de vannes sur la Bèze (anciens moulins) qui a relevé
la ligne d’eau ; problème d’envasement sans entretien ; drainage des zones
humides…
Borne 3
La forêt alluviale, ses essences, sa faune ; échec de la plantation de peupliers ;
abondance de bois mort au sol et debout (chandelles) ; trous de pics…
Borne 4
Sources phréatiques ; le sous-sol est composé d’alluvions de graviers et de sable
déposées par la Bèze au Quaternaire qui contient l’eau de la nappe phréatique …
Borne 5
Remblai issu des terrassements lors de la construction de la ZAC ; perte d’une partie
du marais ; consommation des espaces naturels par l’urbanisation…
Borne 6
La Bèze, rivière de première catégorie ; truite fario, ombre, vairon ; la pratique de la
pêche, les relâchers avant l’ouverture de la pêche ; problème d’eau trop calme qui se
réchauffe à cause de la retenue des vannes en aval ; conflits d’usage de l’eau entre
pêcheurs, agriculteurs, urbains, propriétaires de moulins ; contrat de bassin pour
essayer de résoudre les problèmes…
Borne 7
La ripisylve et ses essences ; rôle de protection de berge ; problème du ragondin qui
sape les berges avec ses trous ; entretien réalisé par le Syndicat intercommunal
Borne 8
Le marais et sa flore remarquable ; relique des anciens marais des Tilles qui
couvraient autrefois des grandes surfaces avant les campagnes de drainage ; rôle de
rétention d’eau lors des pics de crue…
Borne 9
Plantation de peupliers dans le marais ; tentative de valorisation financière d’un
espace sans usage ; conflit entre protection de la nature et production économique.
Borne 10
Confluence de l’ancienne Venelle avec la Bèze ; aménagement du paysage
(détournement de la Venelle pour créer un plan d’eau pour le Château) ; présence
d’alevins (rôle de nurserie de la Pièce d’eau)…
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Carte 10 : Localisation de l’itinéraire et des mobiliers
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
I/ Récapitulatif des actions de gestion et d’accueil du
public
Le travail commandé est une étude de définition et, selon les options prises par les
élus, il faudra passer par une étude de projet qui définira précisément les modalités
techniques, la description des matériaux, les coûts précis sur devis.
Nous avons avancé quelques chiffres qui ne sont qu’indicatifs. Les prix s’entendent
HT et pose comprise, le cas échéant.
Tableau 8 : Les actions de gestion et d’ouverture au public du marais de La Rosière
N° action
Libellé de l'action
Coût € HT
RESTAURATION ECOLOGIQUE
R1
Entretien et amélioration de l'aulnaie-frênaie
R2a
Reconversion immédiate en marais et broyage tous les 5
ans
0
R2b
Non replantation et broyage tous les 5 ans
R2c
Replantation de peupliers en extensif dans le marais
R3
Débroussaillement et curage du Fontenis
3000
R4a
Débroussaillement des chenaux et évacuation des
chablis
2000
R4b
Désenvasement des chenaux par tranches annuelles
R5
Eradication de la renouée du Japon
perte de revenu + 5000 (tous
les 5 ans)
5000 (tous les 5 ans)
(réinvestissement)
1000 par an pdt 5 ans
2000
ACCUEIL DU PUBLIC
A1
Barreaux sur le pont de pierre
500
A2
Entretien annuel et partiel du chemin des Fontenis
employé municipal
A3
Coupe des peupliers morts proches du chemin
employé municipal
A4
Rampe d'accès au niveau des Fontenis
devis à demander
A5
Pontons d'observation du marais et de la source
devis à demander
A6
Entretien annuel et partiel des rives de la Bèze
A7
Panneaux d'accueil (2 unités)
A8
Balisage directionnel (4 à 5 flèches)
300
A9a
Balisage pédagogique (10 bornes)
1500
employé municipal
3000
A9b
Balisage pédagogique (10 pupitres)
devis à demander
A9c
Dépliant 6 ou 12 volets (à voir)
devis à demander
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
J/ Vers un statut de protection pour le marais ?
Ce marais n’est pas réglementé au titre de la loi sur la protection de la nature.
Il est juste inscrit à l’inventaire national des ZNIEFF de type 2.
Déjà, il mérite amplement de devenir une ZNIEFF de type 1 (voir avec la DREAL).
Une réglementation n’est pas obligatoire dans la mesure où ce marais ne semble
pas menacé dans l’immédiat et, par ailleurs, la loi sur l’eau empêcherait ou limiterait,
et des velléités de travaux lourds, de nature à modifier le fonctionnement du marais.
Cependant, un statut de protection présente plusieurs avantages :
-
Conférer un label, une reconnaissance de la valeur du site qui incite le public
au respect, à la curiosité.
-
Fixer une sorte de « règlement intérieur » garantissant la pérennité de la
gestion choisie (par exemple la vocation de marais après la coupe des
peupliers).
Les divers statuts appropriés :
-
Arrêté de protection de biotope pris par le Préfet au titre des biotopes des
espèces protégées (nombreuses ici). La procédure peut être rapide (2 ans).
Un règlement fixe les activités interdites (par exemple : ouverture de carrière
de granulat, défrichements…) ou réglementées. Un APB ne peut être annulé
que par le Préfet.
-
Réserve Naturelle Régionale : le propriétaire (la commune de Mirebeau)
sollicite ce statut auprès du Président du Conseil Régional qui fait délibérer
son Conseil sur la foi d’un rapport scientifique et de l’avis du Comité
Scientifique Régional du Patrimoine Naturel. La durée de cette protection est
à la convenance du propriétaire. La réglementation est discutée avec le
propriétaire et les usagers sachant que les Régions n’ont pas la compétence
pour réglementer l’ouverture de carrières, la chasse, la pêche et le survol par
des avions.
-
Série d’intérêt écologique dans le document d’aménagement de l’ONF. Sur
volonté de la commune, l’ONF peut placer les parcelles du marais hors
production, avec une vocation de protection de zone humide. Toute plantation
serait proscrite. Cette solution est compatible avec les deux statuts
précédents et les complète.
Pour notre part, nous conseillons une Réserve Naturelle Régionale avec placement
en série d’intérêt écologique des parcelles 148, 150, 151.
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Ouvrages consultés
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Bugnon F. et al., (1995). Nouvelle flore de Bourgogne. Tome II : clé de
détermination. Bull. Scient. de Bourgogne, hors série, 809 p.
Bardet O., Fédoroff E., Causse G. et Moret J. (2008). Atlas de la flore sauvage
de Bourgogne. Collection Parthénope, Biotope et Muséum National d'Histoire
Naturelle de Paris : 752 p.
Royer J.-M., Felzines J.-C., Misset C., Thévenin S. (2006). Synopsis
commenté des groupements végétaux de la Bourgogne et de la ChampagneArdenne. Bull. SBCO, n° spécial 25 : 394 p.
Collectif. Cahiers d’habitats Natura 2000 : n° 1 Habitats forestiers ;
n°3 Habitats humides ; n°4 Habitats agropastoraux ; n°5 Habitats rocheux ;
n°6 Espèces végétales ; n°7 Espèces animales (sauf oiseaux). La
Documentation Française.
Collectif (1999). Habitats et espèces déterminants pour les ZNIEFF de
Bourgogne. CSRPN. DIREN Bourgogne.
Collectif (2000). Protection de la Nature Faune et Flore. Ed. Journaux
Officiels.
Mullarnay K. et al. (1999). Le guide ornitho : les 848 espèces d’Europe. Ed.
Delachaux et Nestlé.
Rocamora G., Yeatman-Berthelot D. (1999). Oiseaux menacés et à surveiller
en France. SEOF et LPO.
Bang P. et Dahltröm P. (1974). Guide des traces d’animaux. Ed. Delachaux et
Nestlé.
J. Fretey (1975). Guide des reptiles et batraciens de France. Ed. Hatier.
Matz G., Weber D. (1999). Guide des amphibiens et reptiles de France. Ed.
Delachaux et Nestlé.
Macdonald D. et Barrett P. (1995). Guide des mammifères de France et
d’Europe. Ed. Delachaux et Nestlé.
Lafranchis T. (2000). Les papillons de jour de France, Belgique, Luxembourg
et leurs chenilles. Ed. Biotope, coll. Parthénope.
Grand D. et Boudot J.P. (20006). Les libellules de France, Belgique,
Luxembourg. Ed. Biotope, coll. Parthénope.
D’Aguilar J., Dommanget J.L. (1998). Guide des libellules d’Europe et
d’Afrique du Nord. Ed. Delachaux et Nestlé.
Grand D., Boudot J.P. (2006). Les libellules de France, Belgique,
Luxembourg. Ed. Biotope, coll. Parthénope.
Sites web consultés



Portail Natura 2000 : http://natura2000.fr
DREAL Bourgogne : http://bourgogne.developpement-durable.gouv.fr
Cartographie en ligne CARMEN : http://bourgogne.developpementdurable.gouv.fr/spip.php?article39
 Base Fauna Bourgogne : http://www.bourgogne-nature.fr
 Base flore communale : http://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/
 Géoportail : http://www.geoportail.fr/
 BRGM service InfoTerre : http://infoterre.brgm.fr/viewer/MainTileForward.do
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
ANNEXE
Liste non exhaustive des espèces végétales supérieures
observées en 2012 dans le marais de La Rosière par Alain Chiffaut
ESPECES nom commun
Achillée sternutatoire
Agrostis à stolons
Angélique sauvage
Aster lancéolé
Aubépine à un style
Aulne glutineux
Baldingère
Barbarée commune
Berce
Bidens tripartita
Bouleau verruqueux
Bourdaine
Calamagrostis épijéios
Callitriche sp.
Canche cespiteuse
Cardamine des prés
Cassis
Cerisier à grappe
Cirse des champs
Cirse des maraichers
Consoude
Cornifle nageant
Cornouiller sanguin
Dactyle aggloméré
Douce amère
Epiaire des marais
Epilobe hirsute
Epine noire
Erable faux platane
Erable négundo
Erable sycomore
Eupatoire chanvrine
Euphorbe des marais
Fétuque faux roseau
Ficaire
Frêne élevé
Fusain d'Europe
Gaillet des fanges
Gaillet des marais
Gaillet gratteron
Glycérie aquatique
Glycérie flottante
Grande pimpinelle
Groseillier rouge
Gui
ESPECES nom latin
Achillea ptarmica
Agrostis stolonifera
Angelica sylvestris
Aster lanceolata
Crataegus monogyna
Alnus glutinosa
Phalaris arundinaea
Barbarea vulgaris
Herachleum sphondylium
Bident trifolié
Betula alba
Frangula alnus
Calamagrostis epigejos
Callitriche (indéterminé)
Deschampsia cespitosa
Cardamine pratensis
Ribes nigrum
Prunus padus
Cirsium arvense
Cirsium oleraceus
Symphytum officinale
Ceratophyllum demersum
Cornus sanguinea
Dactylis glomerata
Solanum dulcamara
Stachys palustris
Epilobium hirsutum
Prunus spinosa
Acer platanoides
Acer negundo
Acer pseudoplatanus
Eupatorium cannabinum
Euphorbia palustris
Festuca arundinacea
Ranunculus ficaria
Fraxinus excelsior
Evonymus europaeus
Galium uliginosum
Galium palustre
Galium aparine
Glyceria maxima
Glyceria fluitans
Pimpinella major
Ribes rubrum
Viscum album
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Hottonie des marais
Houblon
Iris jaune
Jonc articulé
Jonc diffus
Laîche jaunâtre
Laîche à ampoules
Laîche des marais
Laîche des rives
Laîche distique
Laîche faux panic
Laîche faux souchet
Laîche gracile
Laîche paradoxale
Laîche paniculée
Laîche penchée
Laîche raide
Lersie faux-riz
Lierre terrestre
Liseron des haies
Lycope d'Europe
Lysimaque commune
Menthe aquatique
Muguet
Myriophylle en épi
Nénuphar jaune
Nerprun cathartique
Noisetier
Noyer
Oenanthe des fleuves
Orme champêtre
Ortie dioïque
Oseille agglomérée
Oseille crépue
Patience d'eau
Pâturin commun
Pâturin des prés
Pâturin des marais
Petite lentille d'eau
Peucédan des marais
Peuplier blanc
Peuplier grisard
Peuplier hybride
Pigamon jaune
Plantain d'eau
Populage des marais
Potamot de Berchtold
Potentille rampante
Prêle fluviatile
Reine des prés
Hottonia palustris
Humulus lupulus
Iris pseudacorus
Juncus articulatus
Juncus effusus
Carex flava
Carex rostrata
Carex acutiforrmis
Carex riparia
Carex disticha
Carex panicea
Carex pseudocyperus
Carex acuta
Carex appropinquata
Carex paniculata
Carex pendula
Carex elata
Leersia oryzoides
Glechoma hederacea
Calystegia sepium
Lycopus europaeus
Lysimachia vulgaris
Mentha aquatica
Convallaria majalis
Myriophyllum spicatum
Nuphar lutea
Rhamnus cathartica
Corylus avellana
Juglans regia
Oenanthe fluviatilis
Ulmus campestris
Urtica dioica
Rumex conglomeratus
Rumex crispus
Rumex hydrolapathum
Poa trivialis
Poa pratensis
Poa palustris
Lemna minor
Thysselinum palustre
Populus alba
Populus x canescens
Populus x canadensis
Thalictrum flavum
Alisma plantago
Caltha palustris
Potamogeton berchtoldii
Potentilla reptans
Equisetum fluviatile
Filipendula ulmaria
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
56
Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Renoncule rampante
Renouée du Japon
Ronce bleue
Ronce commune
Roseau commun
Rosier des chiens
Rubanier dressé
Rubanier émergé
Salicaire
Saule blanc
Saule cendré
Saule fragile
Saule osier
Saule pourpre
Saules hybrides
Scirpe des bois
Scrofulaire casquée
Scutallaire noueuse
Séneçon des marais
Théliptère des marais
Tilleul à feuilles cordées
Tremble
Troène commun
Valériane officinale
Véronique cresson de cheval
Viorne obier
Vulpin des prés
Ranunculus repens
Reynoutria japonica
Rubus caesius
Rubus gr. fruticosus
Phragmites australis
Rosa canina
Sparganium erectum
Sparganium emersum
Lythrum salicaria
Salix alba
Salix cinerea
Salix fragilis
Salix viminalis
Salix purprurea
Salix x rubra
Salix x rubens
Salix x trinervis
Scirpus sylvaticus
Scrophularia nodosa
Scutellaria galericulata
Senecio paludosus
Thelipteris palustris
Tilia cordata
Populus tremula
Ligustrum vulgare
Valeriana officinalis subsp. officinalis
Veronica beccabunga
Viburnum opulus
Alopecurus pratensis
(En rouge les espèces protégées ou rares)
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
57
Expertise écologique du marais de la Rosière à Mirebeau-sur-Bèze, conseils de gestion et de mise en valeur
Liste non exhaustive des espèces de papillons de jour et de libellules
observées en 2012 dans le marais de La Rosière par Alain Chiffaut
(complétée par les données de M. Daniel Giraud.
INSECTES
LEPIDOPTERES
Paon du jour
Carte géographique
Petite tortue
Vulcain
Robert le Diable
Aurore
Nacré de la sanguisorbe
Zygène de la filipendule
Tircis
Myrtil
Piéride du chou
ODONATES
Libellule déprimée
Agrion élégant
Caloptéryx vierge
Caloptéryx splendide
Petite nymphe au corps de feu
Agrion jouvencelle
Aeschne bleue
Sympétrum commun
Leste vert
Leste fiancé
Orthétrum bleu
Cordulie à deux taches
nom latin
Inachis io
Araschnia levana
Aglais urticae
Vanessa atalanta
Polygonia c-album
Anthocharis cardamines
Brenthis ino
Zygaena filipendulae
Pararge aegeria
Maniola jurtina
Pieris brassicae
Plantes-hôtes
ortie, houblon
ortie
ortie
ortie
orme, noisetier, ortie, houblon
cardamine, alliaire…
reine des prés
reine des prés
calamagrostis, canche cespiteuse…
graminées diverses
alliaire, cresson, rorippe…
Libellula depressa
Ischnura elegans
Calopteryx virgo
Calopteryx splendens
Pyrrhosoma nymphula
Coenagrion puella
Aeshna cyanea
Sympetrum vulgatum
Lestes viridis
Lestes sponsa
Orthetrum coerulescens
Epitheca bimaculata
Alain CHIFFAUT consultant – juillet 2012
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