Extrait de la revue Elémentaire n°1 disponible à l'adresse : http://elementaire.lal.in2p3.fr/ De l’atome au noyau © B. Mazoyer Q z A Q Q C © The Hebrew University of Jerusalem B d ,OI DE DIFFUSION DE "RAGG /N CONSIDÞRE UNE ONDE LUMINEUSE INCIDENTE SUR LA SURFACE DUN CRISTAL SOUS UN ANGLE ! ,ES ATOMES DU CRISTAL SONT REPR£SENT£S PAR DES POINTS ,A LUMIÞRE DIFFUS£E PAR UN ATOME SERA EN PHASE AVEC CELLE DIFFUS£E PAR LATOME SITU£ IMM£DIATEMENT ENDESSOUS SI LA DIFF£RENCE DES TRAJETS POUR CES DEUX SITUATIONS EST UN MULTIPLE DE LA LONGUEUR DONDE LUMINEUSE D SIN! N ", OÂ N EST UN NOMBRE ENTIER /N PEUT G£N£RALISER CE RAISONNEMENT EN CONSID£RANT QUUN CRISTAL EST FORM£ DUN R£SEAU DATOMES Í TROIS DIMENSIONS #ERTAINES DIRECTIONS VONT AINSI ãTRE PRIVIL£GI£ES ET CORRESPONDRE Í DES MAXIMA DINTENSIT£ LUMINEUSE %XEMPLES DE DIAGRAMMES DE DIFFUSION DE RAYONS 8 Í TRAVERS DES CRISTAUX DE TYPES DIFF£RENTS Í PARTIR DESQUELS LA STRUCTURE CRISTALLINE PEUTãTRE RECONSTITU£E ÉLÉMENTAÍRE !RRANGEMENTS DATOMES DE SILICIUM MESUR£S AVEC UN MICROSCOPE Í EFFET TUNNEL AU $£PARTEMENT DE RECHERCHE SUR LE RAYONNEMENT SYNCHROTRON DE ,UND 3UÞDE #HAQUE ATOME EST VISIBLE ET LON PEUT OBSERVER LEUR DISPOSITION R£GULIÞRE AINSI QUE QUELQUES D£FAUTS page 15 La découverte du noyau de l’atome est attribuée à Ernest Rutherford, Hans Geiger et leur étudiant Ernest Marsden. Leurs mesures eurent lieu en 1909 à Manchester. L’expérience consistait à mesurer la diffusion des particules alpha (c’est-à-dire des noyaux d’hélium) par une feuille d’or. Rutherford avait observé que l’image, enregistrée sur une plaque photographique d’un faisceau de particules alpha passant à travers une feuille mince, était diffuse. Il pensait que l’étude de ce phénomène le renseignerait sur des propriétés des atomes. Or, Rutherford et Geiger avaient développé un nouveau type de détecteur constitué d’un écran recouvert de sulfure de zinc qui émettait une faible lumière à l’endroit où passait une particule alpha. Produites par une source radioactive, les particules alpha devaient traverser une fente et formaient ensuite un faisceau étroit. La feuille d’or était placée au niveau de la fente et l’écran, une cinquantaine de centimètres plus loin. Le trajet des particules alpha devait s’effectuer dans le vide car quelques centimètres d’air suffisent à les arrêter. Pour observer les scintillations, Geiger examinait l’écran à travers un microscope qu’il déplaçait afin de compter le nombre de particules diffusées à une distance donnée de l’axe du faisceau (voir figure 4). Ces mesures indiquaient que l’angle moyen de diffusion était faible, inférieur à 1°, signe que la plupart des particules étaient peu déviées. Survint alors E. Marsden, étudiant de H. Geiger. Ce dernier demanda à Rutherford un sujet d’étude. Rutherford lui dit alors de chercher s’il y avait des particules alpha qui étaient diffusées à plus de 90°, c’est à dire qui repartaient « à l’envers ». Quelques jours plus tard, Geiger rapporta que Marsden avait observé de telles particules. © Lund University Les noyaux : petits mais costauds ,A MESURE DES PARTICULES ALPHA PAR SCINTILLATION #HAQUE PARTICULE ALPHA PROVOQUE UNE L£GÞRE £MISSION LUMINEUSE EN FRAPPANT L£CRAN DE SULFURE DE ZINC PLAC£ Í LEXTR£MIT£ DU MICROSCOPE #ETTE DERNIÞRE NE PEUT ãTRE PER½UE QUE PAR DES YEUX ADAPT£S Í LOBSCURIT£ 5NE MãME PERSONNE NE PEUT COMPTER CORRECTEMENT LES £CLAIRS QUE PENDANT UNE MINUTE ET ENCORE FAUTIL QUE LA CADENCE NE D£PASSE PAS Í LA MINUTE #ERTAINS ONT £CRIT QUE LE FAIT DE PASSER DE NOMBREUSES HEURES DANS CES CONDITIONS A INCIT£ 'EIGER Í TROUVER UN MEILLEUR MOYEN DE COMPTER CES PARTICULESx © B. Mazoyer De l’atome au noyau lGURE 3CH£MA DE PRINCIPE DE LEXP£RIENCE DE 'EIGER -ARSDEN ET 2UTHERFORD © John L. Park Rutherford en fut sidéré : en ayant extrapolé les résultats précédents il s’attendait à ne pas en trouver plus d’une pour un milliard. Les mesures suivantes montrèrent que les diffusions à grands angles se produisaient avec une probabilité de 1/8 000. Rutherford en conclut que certaines particules alpha rebondissaient sur quelque chose de petit et de lourd situé à l’intérieur des atomes. En effet, lorsqu’un projectile repart dans la direction opposée, après collision, sa masse est nécessairement inférieure à celle de la cible (voir figure 5). Geiger et Marsden complétèrent leurs mesures allant jusqu’à dénombrer plus de 100 000 scintillations et Rutherford en déduisit que la taille du noyau était environ 1/10 000 de celle de l’atome. Pour expliquer ces résultats il proposa un mécanisme selon lequel les particules alpha, qui ont une charge positive, sont déviées par le champ électrique créé par la charge, également positive, du noyau atomique. La trajectoire de la particule alpha est alors une hyperbole et l’angle de déviation est directement lié à la distance d’approche de la particule au noyau (voir figure 6). À partir de ce modèle, Rutherford fut aussi à même de prédire la variation du nombre de particules alpha en fonction de leur angle de déviation. Ces prédictions étaient en parfait accord avec les mesures. Ceci impliquait que le rayon du noyau des atomes d’or était plus petit que la distance minimale d’approche accessible à l’expérience. ( 'EIGER Í GAUCHE ET % 2UTHERFORD Í DROITE Í C¯T£ DE LAPPAREILLAGE AYANT PERMIS DE MONTRER LA PR£SENCE DUN NOYAU PETIT ET MASSIF AU CENTRE DES ATOMES © B. Mazoyer Avant cette date Jean Perrin, remarquant qu’il était difficile pour des atomes d’argon d’entrer en rotation lors de chocs, en avait déduit que la masse de l’atome devait être concentrée dans une très petite région. « En définitive, je présume qu’on reste au-dessous de la vérité en admettant que la matière des atomes est contractée dans un volume au moins un million de fois plus faible que le volume apparent qu’occupent ces atomes… » page 16 lGURE #HOC FRONTAL ENTRE DEUX BILLES DE MASSES DIFF£RENTES LUNE £TANT Í LARRãT Personne n’eut, semble-t-il, de prix Nobel pour la découverte du noyau atomique… ÉLÉMENTAÍRE De l’atome au noyau © B. Mazoyer lGURE ,A PARTICULE ALPHA DE CHARGE £LECTRIQUE E EST DAUTANT PLUS D£VI£E PAR LE NOYAU ATOMIQUE DE CHARGE :E QUELLE PASSE PLUS PRÞS DE LUI ,A DISTANCE DAPPROCHE ENTRE LES DEUX OBJETS EST MESUR£E PAR LA VALEUR DE LA QUANTIT£ B APPEL£E LE PARAMÞTRE DIMPACT 3I LON MESURE LANGLE DE DIFFUSION ! DE LA PARTICULE ALPHA ET SI LON CONNA¦T SON £NERGIE % ON PEUT CALCULER LA VALEUR DE B SACHANT QUE LES DEUX CHARGES SE REPOUSSENT AVEC UNE FORCE INVERSEMENT PROPORTIONNELLE AU CARR£ DE LEUR DISTANCE %N SUPPOSANT QUE LES PARTICULES ALPHA ARRIVENT DE MANIÞRE UNIFORME DANS LESPACE AU VOISINAGE DU NOYAU LEXPRESSION CIDESSUS PERMET D£VALUER LA PROBABILIT£ DOBSERVER UNE PARTICULE DIFFUS£E DANS UNE DIRECTION lX£E /N TROUVE QUELLE EST INVERSEMENT PROPORTIONNELLE AU CARR£ DE L£NERGIE DE LA PARTICULE ET Í LA PUISSANCE QUATRIÞME DE SIN !/2) #ETTE LOI A £T£ V£RIl£E PAR LES MESURES DE 2UTHERFORD ET DE SES COLLABORATEURS CE QUI INDIQUAIT QUE LE NOYAU DE LATOME £TAIT PLUS PETIT QUE LE PARAMÞTRE DIMPACT MINIMAL ACCESSIBLE ,EXP£RIENCE DE 2UTHERFORD EST LE PROTOTYPE DE NOMBREUSES EXP£RIENCES ULT£RIEURES DESTIN£ES Í SONDER LA MATIÞRE Í DES DISTANCES DE PLUS EN PLUS FAIBLES ÉLÉMENTAÍRE page 17 %RNEST 2UTHERFORD EST N£ EN .OUVELLE:£LANDE )L Y D£BUTA SES RECHERCHES QUIL POURSUIVIT EN Í #AMBRIDGE SOUS LA DIRECTION DE ** 4HOMSON %N IL PARTIT POUR -ONTREAL AlN DOCCUPER UN POSTE DE PROFESSEUR )L RETOURNA EN !NGLETERRE EN DABORD Í -ANCHESTER PUIS Í #AMBRIDGE OÂ IL SUCC£DA COMME PROFESSEUR Í ** 4HOMSON 3ES TALENTS DEXP£RIMENTATEUR FURENT REMARQU£S TRÞS T¯T %N IL RAPPORTA LEXISTENCE DES RAYONS ALPHA ET BãTA £MIS PAR LURANIUM ET INDIQUA CERTAINES DE LEURS PROPRI£T£S )L RE½UT LE PRIX .OBEL DE CHIMIE EN POUR SES TRAVAUX SUR LES PARTICULES ALPHA DONT IL MONTRA NOTAMMENT QUIL SAGISSAIT DE NOYAUX DH£LIUM )L UTILISA CES PARTICULES POUR £TUDIER LA STRUCTURE DE LATOME ET CONCLUT QUIL FALLAIT ABANDONNER LE MODÞLE DE ** 4HOMSON DIT DU i PLUM PUDDING w DANS LEQUEL LES CHARGES POSITIVES ET N£GATIVES SONT M£LANG£ES AU SEIN DU VOLUME ATOMIQUE © ACJC-- Archives Curie et Joliot-Curie )L SAGIT DE LATOME LE PLUS SIMPLE DONT LE NOYAU EST CONSTITU£ DUN PROTON AUTOUR DUQUEL SAGITE UN £LECTRON )L EST IMPOSSIBLE DE DONNER Í UN INSTANT PR£CIS LA POSITION DE L£LECTRON AUTOUR DU NOYAU 0AR CONTRE ON SAIT CALCULER LA PROBABILIT£ DE TROUVER CET £LECTRON Í UNE DISTANCE QUELCONQUE DE CE NOYAU ,A REPR£SENTATION CICONTRE MONTRE CETTE DISTRIBUTION QUE LON DOIT ENCORE MULTIPLIER PAR L£L£MENT DE VOLUME # R DR %LLE EST NULLE AU CENTRE EST MAXIMALE LORSQUE R R LE RAYON DE "OHR ET D£CRO¦T DE MANIÞRE EXPONENTIELLE LORSQUE LON S£LOIGNE DU NOYAU ,E RAYON DUN ATOME EST DONC UNE NOTION UN PEU mOUE QUI D£PEND DE LA MANIÞRE DONT LATOME VA INTERAGIR AVEC SES CONG£NÞRES EN £CHANGEANT DES £LECTRONS ,E RAYON R ! M EST GIGANTESQUE FOIS PLUS GRAND PAR RAPPORT Í CELUI DU PROTON SITU£ AU CENTRE DE LATOME QUI VAUT ! M 3ACHANT QUE LA MASSE DUN PROTON VAUT ! KG ON PEUT £VALUER LA DENSIT£ DE LA MATIÞRE NUCL£AIRE CONSTITUANT LE PROTON /N TROUVE LA VALEUR IMPRESSIONNANTE DE MILLIONS DE TONNESCM 4OUT LE RESTE DE LATOME EST OCCUP£ PAR L£LECTRON ANIM£ DUN MOUVEMENT INCESSANT ET IMPR£DICTIBLE QUI £CHANGE EN PERMANENCE DE NOMBREUX PHOTONS AVEC LE PROTON ,A MASSE DE L£LECTRON N£TANT QUE DE ! KG LA DENSIT£ DE LATOME EN DEHORS DE SON NOYAU EST DE MGCM © GNU Free Documentation License ° QUOI UN ATOME RESSEMBLET IL ,EXEMPLE DE LHYDROGÞNE