j’ai 20 ans, qu’est-ce qui m’attend ? production comédie de béthune auteurs Aurélie Filippetti, Maylis de Kerangal, Arnaud Cathrine, Joy Sorman, François Bégaudeau mise en scène Cécile Backès | à partir de 15 ans | durée 1h30 contact anaïs arnaud Administratrice des productions 06 99 11 20 33 [email protected] distributi n auteurs Aurélie Filippetti, Maylis de Kerangal, Arnaud Cathrine, Joy Sorman, François Bégaudeau mise en scène Cécile Backès direction artistique Cécile Backès, Maxime Le Gall avec Nathan Gabily, Pauline Jambet, Maxime Le Gall, Juliette Peytavin,Issam Rachyq Ahrad, Noémie Rosenblatt assistanat à la mise en scène Jérôme Maubert scénographie Thibaut Fack réalisation des images vidéo Thomas Faverjon costumes Camille Pénager conseil technique vidéo Juliette Galamez création sonore Arnaud Rollat création lumière Pierre Peyronnet création vidéo Frédérique Steiner-Sarrieux régie générale Martine Staerk régie son Paul Graudens régie lumière et vidéo Marilyn Etienne-bon : membres du collectif d’artistes de la Comédie de Béthune mentions de production production La Comédie de Béthune CDN Nord – Pas de Calais coproduction Cie Les Piétons de la Place des Fêtes, Espace Malraux – Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, MC2 : Grenoble, Le Carreau-Scène nationale de Forbach et de l’Est Mosellan, Théâtre Ouvert, le Théâtre Ici et Là de Briey, Scènes Vosges – Épinal pour sa création. Avec le soutien de la DRAC Lorraine, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil général de la Meuse et de la Mairie du 18ème arrondissement de Paris, du DICREAM (Aide à la maquette et Aide à la production), de la SACD (Fonds d’aide à la création), de l’ADAMI et de la SPEDIDAM, du FIJAD et de l’ENSATT, du Conseil Général du Pas-de-Calais dans le cadre de l’aide à la diffusion. Le texte est publié aux éditions Théâte Ouvert/Enjeux. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.2 INTR DUCTION C’est quoi la jeunesse ? C’est quoi ou c’est jusqu’à quand ? La limite, on cherche la limite sans oser la poser. Aujourd’hui il paraît qu’il n’y en a plus, de limites, il n’y a plus de vieux, plus d’adultes, plus d’enfants, mais ce sont les vieux qui disent ça, non ? (extrait du texte) J’ai 20 ans qu’est-ce qui m’attend...? est documentaire, pouvons-nous faire une tentative de regard pluriel sur la naître un acte créatif pour le plateau ? jeunesse française d’aujourd’hui. Avec investigation du réel avant toute fiction. Comment conjuguer hétérogénéité des matériaux, cohérence et fluidité de la Comment faire pour saisir quelque représentation ? Techniquement : nous chose du présent des 20 ans d’au- faisons un travail de lecture des textes jourd’hui ? Comment faire pour que ce et d’élaboration du jeu qu’on peut qua- soit ni triste ni gai, mais juste de la vie ? lifier de « classique ». Nous cherchons De la langue, du souffle, de l’instinct ? en revanche, par la commande de Comment faire pour qu’il y ait à la fois textes courts, l’agencement et la mise des histoires stupéfiantes et des bouts en scène de l’ensemble, une construc- de vie banale ? De l’attendu, du logique tion collective qui repose sur une et de l’inouï ? interaction entre différents éléments Quels sont les signes, les comportements, les habitudes et les normes — éléments de décor, vidéo, son — et toujours initiée par le jeu d’acteur. naissantes qui sont propres à ces 20 Le dispositif du projet : entretiens/ ans ? Si quelque chose leur appartient, écriture/répétitions et construction du qu’est-ce que c’est ? spectacle. Il s’agit que chacun, indi- Et pour nous, équipe de théâtre au travail, quels sont les enjeux esthétiques de ce projet ? Proposer des textes et des formats inédits, transcrire et traduire des langages et des images de cette jeunesse. Inventer une forme qui entrelace le réel et la fiction, l’oralité et le texte écrit, le jeu, les images, les sons, les mots et les textes pour rendre compte de notre démarche viduellement ou en groupe, apporte avec sa participation des éléments de réponse au questionnement de ce travail : la question politique — le contenu — et la question esthétique — la ou les formes. Nous envisageons de traiter ce sujet en deux volets : un premier volet sur les questions de l’habitat et de l’insertion professionnelle ; un deuxième volet autour des thèmes de l’engagement et des usages d’internet, deux Ce projet s’appuie sur une enquête sen- facettes formant un diptyque. Ainsi se sible dans le réel. Il pose la question de compose ce portrait fragmentaire d’une sa recomposition dans le déroulement génération. de la représentation. S’agit-il de mettre en scène le processus de création lui-même ? Comment, de ce matériau la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.3 LE SPECTACLE Les textes . 20 ans - Aurélie Filippetti . J’ai 20 ans and what’s the fucking hell Il s’agit d’un discours à plusieurs voix, - Joy Sorman où il y a des amorces de situations et Joy Sorman s’invente un personnage des amorces de dialogue. Les comé- émouvant, Lucie, 19 ans, une apprentie diens parlent de ce que leur parents en mécanique. Lucie s’adresse à nous leur ont « légué », la crise, le chômage, et révèle sa vie quotidienne, sa lutte de la jeunesse, de la difficulté à se pour se faire accepter des clients, pour loger, à trouver du travail. être crédible à 19 ans, une lutte hélas . À la rue - Maylis de Kérangal presque toujours vaine. Un jeune couple est à la recherche . On stage - François Bégaudeau d’un appartement. Ce récit de course François Bégaudeau s’intéresse au au logement raconte la cruauté de la stagiaire et invente une scène absurde jungle urbaine environnante, la naïveté où il s’agit pour un jeune homme de des deux « zoiseaux », la désillusion s’interroger sur la température de progressive qui mine la relation de l’eau qu’il aura à servir au personnel, couple. ambiante ou glacée. Il s’agit d’une . Toutes les filles s’appellent Léa Arnaud Cathrine Arnaud Cathrine réunit des co-locataires qui font passer un grand oral à grande scène tragi-comique où le stagiaire n’est pas une personne mais une fonction, un être totalement dépersonnalisé. un locataire en devenir. On retrouve l’humour et le cynisme du jeune auteur qui invente une forme comique pour témoigner autant de la difficulté de se ©Thomas Faverjon loger que de celle d’être aimé. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.4 Dramaturgie Dans ce projet, la réflexion dramaturgique inclut le travail d’agencement des textes. Ici, il est décisif. Le fil directeur se situe entre fragilité, précarité, et des situations qui changent souvent. Donc, se profile la nécessité de changer souvent de forme ou de situation : relier entre elles de courtes séquences, « morceaux » de texte ou séquences vidéo/son. En maintenant les « coutures » apparentes, comme pour faire apparaître l’image d’une construction perpétuelle. Tout doit pouvoir se voir, mais passer d’une chose à l’autre se fait en douceur. La difficulté est donc de lier les éléments les uns aux autres de manière cohérente. Et de préserver la fluidité de l’ensemble, avec un travail minutieux et précis sur chaque transition. Il est aussi question de mettre en scène le processus de création : le désir d’intégrer les images et les sons des entretiens témoigne de cette idée de rassemblement de tous les acteurs du projet. La scène est désormais le seul lieu de rendez-vous possible, et le seul espace où le dialogue peut se poursuivre. Dans l’imaginaire collectif. Affirmer cela — la scène comme lieu de rendez-vous, c’est aussi en faire l’espace rêvé pour expérimenter des allers et retours entre réel et fiction : on peut intégrer les traces des entretiens comme composantes de la fiction globale de la représentation. Et à l’inverse, penser la représentation comme le lieu du réel, où l’acteur peut à tout moment convoquer d’autres formes que le texte pour modifier le cours des choses et agir sur l’espace sonore ou la scénographie. La scène est le lieu du plus-que-présent, où il devient possible de percevoir une construction imaginaire que l’on voit s’écrire en direct. Montage des textes C’est la lecture du texte d’Aurélie Filippetti, 20 ans, qui a été décisive pour le montage. Le matériau est très proche des entretiens : il réunit des propos très divers, les enchaîne et les enchâsse pour situer l’ensemble dans un discours possible pour cette génération. Il n’y a pas de situation dramatique, ni d’enjeu à part la parole. Mais il y a, insérés dans le texte, des extraits de presse : chiffres (chômage des jeunes, pourcentages d’insertion, etc…), et commentaires journalistiques sur la jeunesse. Nous suivons la piste du montage à partir du texte d’Aurélie Filippetti : les « éclats » de son texte sont une représentation du réel, à jouer sur le plateau tout entier. Un réel où les paroles se chevauchent les unes les autres, propos et phrases incomplets, qui ne se répondent pas vraiment, auxquelles se mêle un mixage sonore de musiques et — peut-être — d’autres paroles. C’est le seul texte sans situation ni déroulement fictif. C’est là que nous pouvons faire jouer les « outils du réel », de manière fugace, sans qu’ils prennent le pas sur l’écriture. Notes de mise en scène — Cécile Backès Nous imaginons, avec l’accord d’Aurélie, de faire 5 séquences de ce matériau. Ces séquences feront le lien d’une pièce à l’autre. Elles figurent un « paysage du réel » — une représentation du réel, bien sûr. On y entend des voix multiples, qui parlent sans certitude d’être entendues. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.5 Ce choix de montage assure la cohésion et la fluidité d’ensemble. À partir de ce choix, chaque texte sera traité selon sa nature et ses caractéristiques. Le projet artistique cherche la diversité des styles : la forme globale doit s’en faire l’écho. Le montage continu affirme l’ensemble du texte comme une chronique contemporaine. Dans chronique, il y a l’idée d’un présent qui s’étend sur une période donnée. Une chronique, c’est un état des lieux. Ici, dans une écriture vive, rapide et variée. L’ordre des textes est venu dans un second temps. Il n’y a pas de volonté de regrouper les textes par thème, ni par genre — justement. Il y a un fil ténu, toujours sur l’idée l’inconfort : du désir d’installation d’un jeune couple à un groupe de jeunes perplexes qui ne savent pas exactement ce qu’ils font là. Ce fil a joué également dans la distribution des rôles, afin que le spectateur puisse à son tour faire des liens entre plusieurs rôles et plusieurs situations. Scénographie À Théâtre Ouvert, nous avons délibérément travaillé avec peu de moyens : le strict nécessaire et suffisant pour faire entendre les textes. Une banquette qui restait non utilisée d’un spectacle précédent, des cartons, une poubelle plastique trouvée à Barbès, du matériel son, micros, amplis et câbles… Lors de la mise en espace, nous avons structuré l’espace et entamé le travail de scénographie. Il faut maintenir cette exigence de sobriété et cet état d’esprit pour la création. Ce « minimum garanti » fait sens, puisqu’il raconte un état de précarité que l’on retrouve tout au long des fictions proposées. Nous partons donc d’un espace vide. Ou presque. Les acteurs vont donc évoluer à vue sur le plateau, y compris pour les changements de costumes et mouvements d’accessoires (canapé, fontaine à eau, micros), intégrés comme déplacements dans les séquences du texte d’Aurélie Filippetti - 20 ans. Pour la scénographie : nous convenons de filer la métaphore de l’incertitude, du fragile, du précaire : structurer les contours d’un espace commun, afin de construire différentes hypothèses de fiction — différentes « maisons ». C’est la métaphore de l’incertitude, du fragile, du précaire qui a amené à structurer les contours d’un espace commun, afin de construire différentes hypothèses de fiction — différentes « maisons ». L’espace s’appuie sur l’idée d’un espace collectif de la vie publique, espace impersonnel : espace commun, constitué de portes à ouvrir et à fermer comme autant de possibles qui ne se concrétisent pas. Un espace qui permet des règles de circulation différentes selon les textes, tout en conservant cohérence et unité. Cet espace, concrètement, est un espace de jeu théâtral « classique », ouvert à diverses possibilités d’occupation « en mode majeur ». Il y a déjà un second plan, derrière les portes. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.6 Direction d’acteurs L’équipe d’acteurs est comme un chœur qu’on voit éclater pour jouer chaque texte, puis se recomposer pour les séquences de « 20 ans » d’Aurélie Filippetti, puis éclater à nouveau… La direction d’acteurs est axée sur la rapidité et la vélocité du jeu, puisqu’il s’agit de passer d’un texte à un autre sans transition. Pour les acteurs aussi, il y a un travail de « montage » intérieur à effectuer ! C’est ce travail qui leur permettra de glisser d’un style à l’autre, d’un rôle à l’autre, d’une langue à une autre. Texte – fil rouge : 20 ans d’Aurélie Filippetti Comment faire pour traiter ce discours à plusieurs voix, sans qu’il fasse entendre trop de sérieux et/ou de solennité ? Nous avons amorcé la piste d’un jeu collectif léger et très rapide. Ce travail est très ludique : tout est en trompe-l’œil. Et en trompe-l’oreille, si l’on peut dire. Comme il n’y a que des amorces de situations et des amorces de dialogue, les comédiens « zappent » d’une phrase à une autre, d’un mouvement à un autre… tout en donnant l’illusion d’un dialogue de groupe. Pas de regard ni d’adresse au public. Les comédiens se parlent entre eux, sans certitude d’être entendus. ©thomas faverjon La direction de jeu est celle d’une conversation de groupe pas nécessairement audible, jouant sur des amorces de phrases et de dialogues, et l’incertitude pour chacun que son propos a bien été entendu. Les « locuteurs » se parlent les uns aux autres, et ne s’adressent pas au public. Il y a donc une atmosphère de rumeur, au sens d’un flux de parole qui circule, ininterrompu et variable, au mouvement rapide. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.7 Le dispositif du pr jet Le projet est né des échanges entre un jeune comédien de 27 ans, Maxime le Gall, et Cécile Backès, metteure en scène et directrice artistique de la compagnie. Tous deux sont donc associés à toutes les étapes du processus de travail, du choix des auteurs aux dernières répétitions. Collecte de témoignages : entretiens individuels et collectifs D’avril à juin 2010, entre Épinal et Paris, des entretiens individuels et collectifs ont eu lieu, avec des jeunes anonymes, mais aussi avec des membres des collectifs Jeudi noir et Génération Précaire1. Ces jeunes, témoins du réel, viennent de lieux et d’horizons divers : un choix délibéré qui permet d’appréhender plusieurs réalités géographiques et sociales. À Épinal — en 2010, la compagnie était associée à Scènes Vosges — nous avons mené des entretiens avec des étudiantes de BTS et avec des apprentis (en coiffure, boucherie, pâtisserie, vente, mécanique auto, préparation pharmacie) au CFA-Pôle des Métiers. Des études supérieures, courtes et professionnalisantes, et un cursus en alternance, entre l’école et l’entreprise, avec un premier CDD et un premier salaire. À Paris, nous avons rencontré des doctorants, étudiants au cursus long, des jeunes entrés sur le marché du travail après des études courtes (commerce, vente, marketing, édition), certains ayant déjà connu une période de chômage. Tous ont fait des stages, tous ont été ou sont en relation avec Pôle Emploi. Nous avions préparé une liste de questions sur lesquelles s’appuyer pour mener l’entretien. (…) Nous avons très vite compris, Cécile et moi, lors de nos premiers rendez-vous avec les jeunes d’Epinal, qu’un dispositif proche de l’interview ne conviendrait pas, notre questionnaire était trop rigide s’il était donné tel quel et il était sans doute plus approprié pour un exercice écrit que pour cet exercice oral. Et c’est bien d’oralité dont il s’agissait, je dirais même de rencontres et d’échanges. J’étais très surpris du peu de mots qu’il fallait de notre part pour que la parole de nos interlocuteurs se libère. Et suive sa voie. Car l’enjeu était là : écouter, prendre le temps d’écouter chacun, chaque histoire se tisser dans sa singularité et seulement accompagner, guider parfois, pour ne pas s’éparpiller hors du sujet. Mais nos interventions étaient minimes : un sourire, un « c’est-à-dire ? », un hochement de tête… (…) En fait, nous collections véritablement des témoignages. Du présent. Extrait du journal de Théâtre Ouvert, octobre 2010 - Maxime Le Gall 1 Jeudi Noir est un collectif qui a décidé d’attaquer le mal-logement via des actions festives et militantes en réquisitionnant des locaux vides et en les occupant. www.jeudi-noir.org Génération Précaire est un mouvement né en 2005 qui lutte notamment contre le phénomène des stages non-payés ou sous-payés qui constituent « un véritable sous-salariat toujours disponible ». www.generation-precaire.org la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.8 Deux après-midi, les 15 et 16 juin. Les auteurs, les jeunes et nous. Le mardi, ils parlent de l’habitat, le mercredi du travail. La parole rebondit de l’un à l’autre, légère, ironique souvent, pas un mot plus haut que l’autre, ils jouent le jeu du constat collectif. De l’humour, et les affects planqués. Classe. Il a été question de lieux et d’espaces de vie : un défi à 30 dans 9 m2 (juste pour voir si on rentre), des câlins sur les toits, un repas à 12 dans un couloir et d’innombrables anecdotes de colocs dans les salles de bain. Des récits d’entretiens d’embauche pour des stages, des histoires de stages, un manager de stagiaires lui-même stagiaire. Hé oui. Des propos unanimes sur la formation en alternance, aussi. Les propos plongent dans un réel partagé. Dans la pluralité des voix, certains propos se font entendre plus fort que d’autres ; non parce qu’ils sont parlés par des voix plus puissantes, mais parce qu’ils sont répétés, relayés, appuyés par le groupe ou une partie du groupe. Un ou des constats va ou vont s’établir. Extrait du journal de Théâtre Ouvert, octobre 2010 – Cécile Backès Commande d’écriture : écrire de courts textes de théâtre Nous avons imaginé le projet avec 5 auteurs : Aurélie Filippetti, Maylis de Kerangal, Arnaud Cathrine, Joy Sorman et François Bégaudeau. Pourquoi 5 auteurs ? C’est l’image d’un collectif vivant, moderne, ouvert au dialogue, les yeux et l’esprit rivés sur le réel. Une équipe d’auteurs au sein d’une équipe de théâtre, avec un terrain de jeu commun : la scène. Le passage de commande, pour ce projet, place l’écriture comme étape majeure d’un processus de création : entretiens, écriture, spectacle. L’écriture n’est pas originelle, mais elle est capitale pour passer du documentaire au théâtre, et du témoignage individuel à l’imaginaire collectif. Nous avons proposé aux auteurs les contraintes suivantes : 20 minutes (13 000 signes), 6 personnages — 3 filles et 3 garçons — des rôles de jeunes gens. Forme libre. À nous, les artisans de théâtre, de proposer ensuite un montage de ces formes brèves. Nous cherchons des formes et des formats qui correspondent à aujourd’hui : il s’agit de donner naissance à des histoires, des fragments, des propos d’aujourd’hui. D’une certaine manière, nous commençons par frôler le sol, exprès. Entendre ce qui se dit. Laisser faire l’oralité. Et laisser les auteurs en faire leur miel. De là est venue l’envie de formes courtes pouvant composer une unité. Dans leur travail, les auteurs ont tous témoigné de l’oralité contenue dans les entretiens. Cette question était une évidence : tous ces auteurs écrivent à l’écoute du réel qui les entoure. Retranscrire ou traduire les formes de langage qu’ils ont entendu a fait partie du jeu. Sans volonté de caricature ni de « jeunisme », ils ont cherché l’endroit juste où les motifs de ces langages viendraient prendre place dans leur langue d’écrivain. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.9 De plus, ils écrivaient pour la scène, le lieu du langage parlé. La scène est un lieu idéal pour faire entendre des langues nouvelles. C’est donc aussi à l’endroit du langage que les auteurs ont interprété le matériau de départ. Les auteurs, nourris de ces paroles de sources différentes, ont construit chacun un récit ou un propos représentatif, qui s’adresse au collectif. Je suis frappée de la diversité des propositions. Dans la forme, l’écriture, le rythme, ou les situations. Parfois ça parle direct au collectif, et parfois ça reste dans le « micro ». En tout cas, chaque écrivain apparaît avec son monde et son langage. Et les entretiens sont partout en filigrane. Je cherche où se dessine une ligne commune. Je me pose la question du genre. Ici, il y en a 5 différents : un portrait, une comédie légère, une fantaisie brève, une longue scène psychologique et une « matière » chorale et collective, qui reste très proche du documentaire, avec un agencement des paroles collectées. Il est question d’oiseaux sur la branche. De fragilité. De précarité dans le travail, dans les maisons et les apparts. Mais aussi de mouvements, de musiques. De vies séquencées en petits morceaux, un coup là, un coup ailleurs. Et de débrouille, beaucoup. De plein de solutions imaginées pour toutes les situations problématiques. Il est question de précarité. D’inconfort. D’incertitude. De situations qui ne s’installent pas. C’est ce thème que la mise en scène doit traiter. Notes de mises en scène, août 2010 — Cécile Backès Entretiens collectifs à Théâtre Ouvert © Thomas Faverjon la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.10 Mise en espace : travail au plateau avec les comédiens Nous avons réuni 6 jeunes comédiens : Maxime Le Gall, Noémie Rosenblatt, Nathan Gabily, Issam Rachyq-Ahrad, Juliette Peytavin et Pauline Jambet -— certains déjà compagnons artistiques de la compagnie, et d’autres, à peine sortis de l’école, qui bénéficient de dispositifs d’insertion dans leur vie professionnelle d’acteur pour eux, réalité et fiction seront de mèche… En novembre 2010, nous avons travaillé une dizaine de jours avec les acteurs et une équipe technique réduite, pour « éprouver » les textes et le montage. Nous avons fait une mise en espace des textes à Théâtre Ouvert, dans le cadre de l’EPAT (École Pratique des Auteurs de Théâtre), suivie d’une présentation publique. Ce moment de recherche nous a permis de tester et de confirmer des pistes de travail. Pour les auteurs, qui ont repris certains points des textes depuis ; pour les acteurs, qui ont eu un aperçu de la construction qu’ils auraient à proposer ; pour la metteure en scène, qui a pu faire à l’équipe des propositions de montage, d’espace, de style de jeu sur chacune des pièces. Et les reconsidérer, depuis, en vue d’une création du spectacle à venir. Nous avons effleuré des choses.Lors de ces quelques jours au plateau, le travail a été suivi et accompagné par Mariette Navarro, jeune auteure et dramaturge. Nos conversations sur le projet en cours ont suivi le fil directeur de la fragilité, de l’instabilité, de l’inconfort. La jeunesse commence dans un carton (et finira dans une poubelle !) Elle sourit, elle doute. Elle ne sait pas si son sourire doit aller vers le haut ou vers le bas. Elle attend. Elle est éparpillée. (…) Elle est toujours dans / sur / au milieu des cartons. Elle n’a pas encore eu le temps de sortir de son emballage. Elle pourrait être estampillée « fragile », on ferait plus attention. Elle cherche un endroit où poser ses cartons. Elle cherche où faire son nid. Elle cherche comment s’asseoir confortablement. Elle a le cul entre deux chaises. extraits de Déroulement d’une jeunesse, texte écrit pendant les répétitions - Mariette Navarro Précarité est bien sûr le mot-clé. C’est celui-ci qui a amené la situation dramatique de départ et guidé le travail des acteurs dans l’espace : difficulté de s’installer, de se poser quelque part, ne pas tenir en place, autant de situations physiques renvoyées par les entretiens et par les textes. Les comédiens ont cherché une très grande rapidité et simplicité de jeu. Tout était dit comme « en passant ». Et souvent en mouvement. Ce premier temps de travail au plateau s’est révélé riche et dense, mais pour une part seulement : nous n’avons eu ni le temps ni les moyens techniques de développer une écriture vidéo/son … la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.11 Pourtant, Vaterland, la création précédente de la compagnie (janvier 2010) a posé les jalons d’une écriture scénique plurielle : un texte en forme d’oratorio mis en scène avec une construction sonore et visuelle avec des outils numériques. Nous avons cherché un chemin de travail, jusqu’à ce que l’évidence se fasse jour sur le rôle de chacun des éléments dans le spectacle : dans Vaterland, les images jouent comme souvenirs et les sons comme « images de pensée », pour reprendre l’expression de Walter Benjamin. Un spectacle en forme de puzzle, un texte qui fait se superposer 3 époques dans le monologue intérieur de 4 récitants, pour un jeu d’évocations mêlées. Pourtant, depuis les débuts du travail sur J’ai 20 ans…, nous souhaitons pouvoir créer un lien artistique concret entre le réel et la fiction, entre les entretiens — images et sons — et les textes. Une intuition nous guide : la matière de ces entretiens peut apparaître dans la construction de la représentation. Sans venir prouver une quelconque authenticité — ces entretiens ne constituent pas des preuves, mais du matériel. Sans venir perturber le déroulement dramatique des textes, non plus. Mais peut-être peuvent-ils venir « converser » avec le plateau ? Aujourd’hui, nous avons beaucoup de matériau. Et beaucoup de questions : . Comment faire entendre à la fois le propos individuel et l’écho collectif ? Faut-il associer cette multitude de voix au texte, ou au contraire les en dissocier ? Que disent-elles, ces voix, qui n’a pas été entendu ? . Quel rôle peuvent jouer les images dans ce jeu de cubes sur la précarité ? Sont-elles une représentation du réel ? Et si oui, quel réel incarnent-elles à côté de la réalité du corps des comédiens qui jouent ? Comment traiter cette image documentaire ? Ou plutôt : comment recréer du documentaire dans la représentation elle- ©Thomas Faverjon même ? la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.12 Matériaux Images-vidéos : à côté de la parole Un premier lieu du témoignage. Dès cette étape, nous avons fait des choix : nous éloigner du réel, chercher une stylisation de l’image en morcelant des détails du visage ou du corps. Dans chaque entretien, nous avons filmé beaucoup de très gros plans : les yeux, les bouches, les mains. Nous avons aussi cherché un détail particulier du corps (tatouage, bijou, cicatrice). Enfin, nous avons prélevé des gestes répétitifs (grattements, jambe qui se balance, pied ou mains qui s’agitent…) En regardant toutes ces images, a posteriori, nous avons pris conscience que le réel n’était déjà plus là… Il n’avait existé que dans le présent de l’entretien, et ce qui avait été filmé n’était qu’une partie infime de chacun de ces moments. J’ai 20 ans qu’est-ce qui m’attend..? est un travail sur le présent et sur une figure, celle de la jeunesse moderne, dont nous avons nombre d’images référentielles compilées depuis plusieurs décennies. C’est bien cela que nous sommes allés chercher dans ces rencontres avec d’autres : des points de vue intimes, singuliers, exprimés de façon personnelle. Nous allions vers ces autres, comme pour mieux tenir à distance les propos généralistes, pour mieux voir s’effacer les images convenues d’une jeunesse française désœuvrée, démotivée, dépolitisée…images que nous avons parfois vu apparaître, mais circonscrites, et nourries d’une expérience individuelle. Notes de mise en scène — Cécile Backès Son : l’expérience de la limite Dans les deux formes d’entretiens — individuels et collectifs — le son a été capté, avec l’objectif de mémoriser les propos pour le travail des auteurs à venir. Ceux-ci étaient d’ailleurs présents et actifs lors des 2 entretiens collectifs, se livrant à cet exercice d’écoute que leur proposait le projet. Un deuxième lieu du témoignage. Très vite, nous avons commencé à mettre en perspective les différents propos. C’est tout de suite une idée de rassemblement, ou de compilation de ces éléments qui est venue : une idée de brouhaha, composé avec des propos similaires ou comparables entre eux ; associer des propos individuels pour exprimer un aspect de la réalité des jeunes : les stages en entreprise, par exemple. Cette idée de brouhaha s’accompagne de la conviction qu’on peut entendre quelque chose se dire dans une telle forme sonore — tout dépend de comment le matériau est mixé et associé au texte. D’autre part, dans le cours de l’entretien individuel, il nous est arrivé de sentir que la parole individuelle touchait à une limite. « Je ne sais pas quoi dire ni quoi répondre, car cela ne peut pas me concerner seul », semblent dire certains regards. « Ça, je n’y avais jamais pensé, je ne peux pas dire ce que j’en pense », semblent dire certains silences. Dans ces entretiens, il y a de longues conversations, du bavardage parfois, et peu de silence. Mais dans chaque silence, il y a la perception d’une limite. Et sur l’ensemble des entretiens, nous avons conscience de tenir une matière fragile et éphémère. Aucun propos définitif, à l’image de ces jeunes gens dont la situation incertaine change souvent. Ces entretiens ne sont pas le réel. Ils sont le lieu du récit du réel. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.13 LA presse « Sur scène, les comédiens sont tous porteurs de quelque chose de plus que ce qu’ils disent ; on sent qu’ils sont encore plus beaux qu’ils n’en ont l’air ; et surtout, leur joyeux sens de l’autodérision prête aux textes l’intelligence et la distance (…) En somme, et conformément à ce qui devrait advenir dans la vie, les limites du monde représenté par les adultes sont corrigées par la beauté des jeunes qui interprètent leurs textes sur scène. C’est dans l’ordre des choses, et cela donne, au bout du compte, un spectacle bien intéressant.» Le Monde.fr – Judith Sibony « Un spectacle édifiant! » Les Inrockuptibles – Hugues Le Tanneur « Les auteurs, les acteurs et Cécile Backès ont touché quelque chose de juste, de fort et de théâtralement passionnant. Il faut que ce spectacle se développe et trouve maintenant sa place, quelque part, sur une grande scène. » © Thomas Faverjon France Inter - Vincent Josse la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.14 BI GRAPHIES ©Malte Martin Cécile Backès, metteure en scène Comédienne et metteure en scène, Cécile Backès est une ancienne élève d’Antoine Vitez à l’Ecole du Théâtre national de Chaillot. Elle travaille en Lorraine depuis 1990, aux côtés de Charles Tordjman au Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy Lorraine, et de Michel Didym pour la création et les premières éditions de la Mousson d’Eté (1993-1997). En 1998, elle crée sa compagnie, les Piétons de la Place des Fêtes. Elle a adapté et mis en scène Georges Perec, la comtesse de Ségur ou Bertolt Brecht, mais surtout des auteurs contemporains comme Claudine Galea, Hanokh Levin, Serge Valletti, Marguerite Duras (La Maison), Aurélie Filippetti (Fin du travail), ou, en Allemagne, Joël Pommerat (Dieses Kind/Cet enfant). En 2008, elle a présenté Shitz de Hanokh Levin, à la Pépinière Théâtre. En 2009, elle adapte King Kong Théorie de Virginie Despentes, spectacle repris au Festival d’Avignon en 2010, puis à Paris en 2012. En 2010, Cécile Backès a créé Vaterland, de Jean-Paul Wenzel, et J’ai 20 ans, qu’est-ce qui m’attend ? en 2012. D’autre part, Cécile Backès est productrice pour les Fictions de France Culture, à la fois sur ses projets de théâtre et sur d’autres émissions. Elle a présenté un montage d’extraits de Life, autobiographie de Keith Richards, pour la 66ème édition du Festival d’Avignon – 2012. Elle a publié en octobre 2009 La boîte à outils du théâtre en classe, coll La Bibliothèque Gallimard. En novembre 2011, est paru aux mêmes éditions son Anthologie du théâtre français du XXème siècle, « Ecrire le théâtre du présent ». Elle est nommée directrice de La Comédie de Béthune – CDN Nord-Pas-De-Calais à partir du 1er janvier 2014. ©JF Mariotti maxime le gall , comédien et co-directeur artistique Issu du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, il suit aussi une formation de danse classique, modern jazz et contemporaine et de chant lyrique. Il travaille entre autres aux côtés de Cécile Backès dans J’ai 20 ans qu’est-ce qui m’attend...? sur les textes de Francois Begaudeau, Arnaud Cathrine, Aurelie Filippetti, Maylis de Kerangal et Joy Sorman, dont il assure également la codirection artistique, d’Angelique Friant dans Le Laboratorium, de Jean-François Mariotti dans Une Histoire du monde, d’Emmanuel Ray dans Électre de Sophocle, de Guillaume Delaveau dans Massacre à Paris de Christopher Marlowe, de Matthias Langhoff dans The Silver Tassie de SeanO’Casey, de Philippe Adrien dans Jeux de massacre d’Eugene Ionesco, d’Alain Françon dans Léonie est en avance de Georges Feydeau… Il tourne aussi pour la télévision et le cinéma, et enregistre des pièces radiophoniques. Il est membre du Comité de lecteurs du Jeune Théâtre National. : membre du collectif d’artistes de la Comédie de Béthune la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.15 © C.Helie/Gallimard françois bégaudeau, auteur Agrégé de lettres modernes, il entre dans la vie active comme professeur de français. Il publie en 2003 aux éditions Verticales son premier roman Jouer juste. En 2004 il fonde en compagnie d’écrivains et philosophes la revue Inculte. Suivent un autre roman Dans la diagonale (2005), et une « fiction biographique », Un démocrate : Mick Jagger 1960-1969. Avec son troisième roman, Entre les murs (2006), un livre sur l’école, l’enseignement et la banlieue, l’écrivain obtient le prix France Culture/Télérama. Il en co-écrit l’adaptation cinématographique avec Laurent Cantet et Robin Campillo, film dans lequel il tient le rôle principal, et obtient en 2008 la Palme d’or au 61ème Festival de Cannes et le César de la meilleure adaptation en 2009. Il est collaborateur régulier de diverses revues comme Transfuge, Cahiers du cinéma, So Foot et tient une chronique dans la Matinale de Canal+. Il publie Fin de l’histoire (2007), Antimanuel de littérature (2008), Vers la douceur (2009). Il donne également libre cours à son goût pour le collectif en participant à plusieurs ouvrages : Débuter dans l’enseignement : Témoignages d’enseignants, conseils d’experts - Devenirs du roman - Une année en France : Réferendum/ banlieues/CPE - Le sport par les gestes - Une chic fille - Remix # 4 - La Politique par le sport. Il publie en 2010 avec Joy Sorman : Parce que ça nous plaît : L’invention de la jeunesse. En janvier 2011, son dernier roman, La Blessure la vraie, paraît chez Verticales en même temps que sa première pièce, Le Problème, est créée au Théâtre du Nord. En janvier 2012, il publie Au début aux éditions Alma, un roman composé de treize récits pris en charge par des narratrices ainsi que la pièce Le foie, éditions Théâtre Ouvert. arnaud cathrine, auteur ©C.Helie/Gallimard Après des études supérieures à Paris (il est titulaire d’une maîtrise de Lettres Modernes et d’une maîtrise d’Anglais), il exerce diverses activités dans l’édition et à la radio–chroniqueur et producteur à France Culture – avant de publier un premier roman en 1998 chez Verticales : Les yeux secs. Suivront L’invention du père (1999), La route de Midland (2001) – dont il signe l’adaptation avec Éric Caravaca pour le l­ong-métrage Le Passager –, Les vies de Luka (2002), Exercices de deuil (2004), Sweet home (2005), La disparition de Richard Taylor (2007), Les histoires de frères (2007), Le journal intime de Benjamin Lorca (2010). Il publie également plus d’une dizaine de livres pour les adolescents à L’Ecole des loisirs dont Mon démon s’appelle Martin (2000), Je suis un garçon (2001), Je suis la honte de la famille, Nous ne grandirons pas ensemble, La vie peut-être (2006), Moi je (2008). Il est conseiller littéraire pour deux festivals : Les Correspondances de Manosque et Paris en toutes lettres. En 2008 sort Frère animal, un roman musical, co-chanté et co-écrit avec Florent Marchet. La transcription scénique réunit Florent Marchet, Valérie Leulliot (Autour de Lucie), Nicolas Martel (Las Sondas Marteles) et Arnaud Cathrine qui renoue par la même occasion avec son premier amour, la musique et la chanson. Frère animal, qui a été créé avec la Scène Nationale de la Roche-sur-Yon, s’est produit à Paris au Café de la Danse, aux Bouffes du Nord et à l’Européen ainsi qu’en province. La tournée se poursuit jusqu’en mai 2011. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.16 joy sorman, auteure ©C.Helie/Gallimard Joy Sorman signe en 2005 un premier roman, paru chez Gallimard. Ce manifeste pour un féminisme viril est intitulé Boys, boys, boys. Il remporte le prix de Flore la même année. En mars 2007 elle publie son deuxième livre, Du Bruit, consacré au groupe de rap NTM. En octobre 2007 elle publie, toujours chez Gallimard, 14 Femmes, pour un féminisme pragmatique, écrit en collaboration avec Gaëlle Bantegnie, Yamina Benahmed Daho et Stéphanie Vincent. Joy Sorman est par ailleurs chroniqueuse dans l’émission Ça balance à Paris sur Paris Première, dans la Matinale de Canal+ et dans l’émission Eclectik de Rebecca Manzoni sur France Inter. Elle a été membre du comité de rédaction de la revue littéraire Inculte. Sort en 2009 Gros Œuvre, un livre qui raconte 13 habitations en crise, précaires, ingénieuses, mobiles ou bricolées : autant de manières d’investir un lieu, de construire sa maison. 13 histoires qui posent la même question : que signifie habiter ? Elle publie en 2010 avec François Bégaudeau : Parce que ça nous plaît : L’invention de la jeunesse. En 2011, est paru L’Inhabitable, avec Éric Lapierre, aux éditions Alternatives, collection Mémoires urbaines, ainsi que son roman Paris Gare du Nord, éditions Gallimard, L’Arbalète. Elle publie Comme une bête en 2012 (éditions Gallimard) maylis de kerangal, auteure ©C.Helie/Gallimard Elle a été éditrice pour les Éditions du Baron perché et a longtemps travaillé avec Pierre Marchand aux Guides Gallimard puis à la jeunesse. Elle est l’auteur aux Éditions Verticales des romans Je marche sous un ciel de traîne (2000) et La Vie voyageuse (2003) et d’un recueil très remarqué : Ni fleurs ni couronnes (2006) dont l’une des nouvelles a été adaptée au cinéma (Eaux troubles, court métrage de Charlotte Erlih, Why Not productions, 2008, 20 min). Corniche Kennedy, roman publié en 2008, a été salué par la presse et le grand public. Le roman suivant, Naissance d’un pont (2010), déclenche le même enthousiasme et décroche le Prix Médicis. Elle publie chez Terrail : La Rue, (l’effet Joule de nos cœurs) (2005), chez Grasset : avec François Bégaudeau, Xavier de La Porte, Arno Bertina, etc., Le sport par les gestes (2007), chez Promodus : La peau d’une fille qui rentre de la plage (2007), chez Naïve : Dans les rapides (2007) et en collaboration avec les Incultes : Une chic fille (2008). Elle écrit aussi de nombreuses nouvelles comme Nadia et moi, Critérium du premier jour, La statue de Danton fait tourner le monde, Cœur de nageur pour corps de femme compatible, Comme une Ferrari Testarossa dans un champ de molènes, Sur la piste. En 2012, elle remporte le prix Landerneau pour son roman Tangente vers l’est paru aux éditions Verticales. aurélie filippetti, auteure ©AFP Ancienne élève de l’École normale supérieure de Fontenay-SaintCloud, elle est agrégée de lettres classiques. Elle raconte dans son premier roman, paru en 2003 chez Stock, Les Derniers Jours de la classe ouvrière, comment son grand-père, résistant, fut arrêté par la Gestapo au fond de la mine où il travaillait, puis déporté en camp de concentration avec ses deux frères. Elle y explore aussi le thème de la mémoire ouvrière et du sentiment de déclassement du monde ouvrier après la fermeture des mines et des usines sidérurgiques en Lorraine. Son deuxième roman Un homme dans la poche est sorti en 2006. Aurélie Filippetti est également députée de la 8ème circonscription de Moselle depuis juin 2007 et présidente du festival international du documentaire de Marseille. Le 17 mai 2012, Aurélie Filippetti a été nommée Ministre de la Culture et de la Communication. la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.17 issam rachyd ahrad, comédien Il suit les cours du conservatoire National de région de Bordeaux (2005-2007) puis intègre l’École régionale d’acteurs de Cannes (2007-2010). Il participe aux travaux de l’école dans le cadre d’Actoral (Taking Care of Baby, Cabaret, textes de Boris Vian) joue dans Crimes de l’amour, d’après la Dispute de Marivaux, mise en scène Nadia Vonderheyden ; Parcours Koltès, mise en scène Catherine Marnas. pauline jambet, comédienne Après l’obtention d’un diplôme de Master 2 en Philosophie de l’Art à Paris IV – Sorbonne, intègre l’École régionale d’acteurs de Cannes. Elle travaille comme comédienne et assistante à la mise en scène avec Catherine Marnas pour l’adaptation du roman de Nancy Huston Lignes de faille. Elle crée le rôle de Lyly dans Bats l’enfance d’Adeline Picault au Théâtre du Balcon durant le Festival Off Avignon… nathan gabily, comédien Après avoir découvert et travaillé Pasolini à l’Atelier Volant au Théâtre National de ToulouseMidi Pyrénées, il intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (promotion 2006). Dès sa sortie, il est sollicité par Philippe Adrien pour jouer dans la reprise de son spectacle Meurtres de la princesse juive de Llamas, ainsi que par Le Facteur Théâtre pour la création de Lazarillo, une sortie clownesque dans le rôle éponyme et enfin par le Théâtre du Ballon Rouge à La Rochelle pour un spectacle sur l’esclavage. La collaboration avec cette compagnie va d’ailleurs se poursuivre les saisons suivantes avec deux autres créations autour de la maltraitance et des prisons. Il rencontre ensuite Barbara Bouley-Franchitti avec qui il travaille autour de l’Orestie d’Eschyle dans la traduction de Pasolini. Cécile Backès lui confie un rôle dans Vaterland de Wenzel et lui propose également de participer à J’ai 20 ans, qu’estce qui m’attend ?. juliette peytavin, comédienne Elle suit les cours du Conservatoire National de Région à Montpellier, et de l’École régionale d’acteurs de Cannes. Elle joue sous la direction de Nadia Vonderheyden dans Crimes de l’amour d’après la Dispute de Marivaux ; Si un chien rencontre un chat… d’après BernardMarie Koltès, mise en scène Catherine Marnas ; l’Ombre amoureuse de et mise en scène Olivier Balazuc… noémie rosenblatt , comédienne Elle intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris en 2005. Après avoir suivi des études d’art du spectacle à l’université Paris III – Sorbonne Nouvelle, et une formation de comédienne au Cours Florent, elle joue sous les directions de, notamment, Jacques Weber, Bernard Sobel, Jacques Rebotier, Éric ­Lacascade (les Estivants, 2011 et Tartuffe, 2012)… Elle fait partie du comité de lecture du JTN, au sein duquel elle met en voix des textes dramatiques et littéraires et travaille pour la télévision depuis une dizaine d’années. : membre du collectif d’artistes de la Comédie de Béthune la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.18 Actions artistiques et culturelles 20ans.zip Parallèlement à la création et à l’exploitation de J’ai 20 ans qu’est-ce qui m’attend ?, nous avons souhaité aller parler directement aux publics prioritairement concernés par ce projet, les jeunes, nous avons donc créé une petite forme “20 ans.zip”, conçue à partir d’un texte de Joy Sorman et François Bégaudeau, “Sommes-nous jeunes2”, deux comédiens discutent sur la jeunesse. Des extraits du spectacle original, des bouts de chansons, essais et coupures de journaux alimentent leur propos. Un patchwork savamment agencé pour créer, durant 40 minutes, et dans un rapport direct aux spectateurs, les conditions propices à l’échange avec le public qui suivra la représentation. de François Bégaudeau, Arnaud Cathrine, Aurélie Filippetti, Maylis de Kerangal, Joy Sorman mise en scène Cécile Backès assistante à la mise en scène Noémie Rosenblatt avec Noémie Rosenblatt, Nathan Gabily son Paul Graudens régie générale et lumière Marilyn Etienne-Bon | durée 40 min Accueil de représentations au-sein des établissements scolaires / lieux éducatifs : . L’établissement s’engage dans le projet en préparant la représentation et la rencontre entre les élèves / le groupe et l’équipe artistique. . Il fournit une salle ou un espace pour la représentation . Conditions d’accueil : >Jauge : 60 personnes maximum (à discuter selon la configuration du lieu) >Dimensions requises : Ouverture : 6m minimum / Profondeur : 5m minimum / Hauteur du plus grand élément de décor : 2m >Noir nécessaire . Le lieu peut accueillir une action artistique de l’équipe du spectacle, si le spectacle est joué dans une structurelle culturelle proche et facilement accessible pour les élèves. actions artistiques et culturelles L’équipe artistique propose des actions artistiques, à mettre en place avec les équipes pédagogiques. Plusieurs dispositifs peuvent s’envisager, à imaginer en co-construction avec les partenaires, par exemple : Éducation à l’image . Fabriquer avec des jeunes des entretiens vidéo, par exemple : > Avec des personnes plus âgées, que les jeunes interviewent sur leurs 20 ans > Avec des jeunes du même âge, d’un autre établissement scolaire, vivant dans une réalité différente 2 Extrait d’un texte de François Bégaudeau et Joy Sorman, publié sous une version différente dans L’invention de la jeunesse, parce que ça nous plait – Editions Larousse, 2010 la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.19 . 5 temps pour chacun de ces ateliers : > 1 séance de 2h pour rencontre avec les élèves et exposition du projet > 1 journée complète pour le tournage des entretiens vidéo (2 x 4h, imaginables sur des journées différentes) > 1 journée de choix et pré-montage des entretiens > 1 séance de 4 h de montage des entretiens avec les élèves > 1 séance de 4 h pour diffusion du montage et bilan du projet avec les élèves. > Il est possible d’envisager ensuite une restitution de ce travail ou une expo photo à partir des images réalisées. > Intervenants : Thomas Faverjon, Maxime Le Gall ou Cécile Backès Ouverture sur les écritures et les formes contemporaines . Rencontre avec les auteurs de J’ai 20 ans qu’est-ce qui m’attend...? > Séances de 1h30 à 2h. > Intervenants : Maxime Le Gall ou Cécile Backès, et les auteurs : Maylis de ­Kerangal, Arnaud Cathrine, Joy Sorman, François Bégaudeau. 2 auteurs au moins peuvent être présents à ces rencontres. . Organisation d’un comité de lecture de textes dramatiques sur le sujet des 20 ans > Identifier les genres, les époques, les styles, les différences. Réalisme, théâtralité, notion de représentation. > 2 séances, avec un délai de 4 semaines à prévoir entre deux, pour que les élèves puissent lire les textes : > 1 séance de 4 h : présentation du projet et distribution des textes, règles du jeu et pistes pour la lecture individuelle ou en groupe. Prendre des repères de lecture : à quoi être attentif (ve) pendant la lecture ? Prendre des notes, relever des informations et se poser des questions. > 1 séance de 4h : lecture d’extraits à voix haute, exposé des compterendus de lecture, conclusions sur chaque texte et bilan final. > Intervenante : Cécile Backès (metteure en scène) . Atelier de jeu, à partir des transcriptions écrites des entretiens > 4 séances de 3h, avec restitution publique. > Intervenants : Nathan Gabily (comédien, Noémie Rosenblatt (comédienne), Maxime Le Gall (comédien), Cécile Backès (metteure en scène). > 1 intervenant pour chaque atelier. . Atelier d’écriture à partir des entretiens vidéo > 2 séances de 4h + 1 séance de 3h pour organisation d’une lecture publique des écrits produits. > Intervenants : Mariette Navarro (auteure), Maxime Le Gall (comédien) ou Cécile Backès (metteure en scène) © Thomas Faverjon la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.20 informations pratiques équipe . en exploitation : une équipe de 6 comédiens, 3 techniciens/ régisseurs, 1 assistant ou 1 metteure en scène, 1 administratrice de production. . montage prévisionnel du spectacle en 4 services + 1 service de raccords arrivée des techniciens J-2 au soir ; J-1 / 3 services ; J / 1 service + 1 service de raccords techniques . jauge : 300 places environ . durée : 1h30 . spectacle tous publics à partir de 15 ans. . fiche technique disponible sur demande contact anaïs arnaud Administratrice des productions 06 99 11 20 33 [email protected] la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.21