CHU de Liège : le Dossier Patient Informatisé intègre le circuit du médicament Déployé de façon progressive depuis février 2012, le circuit du médicament informatisé vient renforcer la sécurité du patient au Centre Hospitalier Universitaire de Liège. Responsable du projet pour la Pharmacie, le Pr Thierry Vanhees livre les premiers résultats enregistrés. L'informatisation du circuit du médicament n'est pas le seul projet au CHU… En effet. Les projets concernant la pharmacie sont intégrés dans un plan plus vaste, qui regroupe le dossier médical, le dossier infirmier, la gestion des repas et celle des agendas médicaux. Au niveau de la pharmacie, le projet comporte deux projets principaux : la prescription informatisée et le plan d'administration des médicaments (PIPAM). La solution OP'Drug de la société MIMS gère ces deux volets. Pourquoi ce choix ? MIMS gère déjà le dossier médical et le dossier infirmier. Le CHU est à ce titre un des rares hôpitaux à disposer d'un système complètement intégré. Faire communiquer des systèmes différents est plus compliqué… Un autre avantage est que le personnel est déjà habitué aux solutions du groupe. Pr Thierry Vanhees, Département Pharmacie. ©Th.Strickaert Au départ, les médecins ont eu l'impression de perdre du temps. Ils ont dû passer par une phase d'apprentissage, mais aujourd'hui, tous gagnent du temps. L'évaluation de l'impact du projet montre le degré de satisfaction de tous les intervenants : en termes de temps, mais aussi en termes de sécurité pour le patient. Vous avez réduit les erreurs ? Oui, et je vous invite d'ailleurs à voir les résultats 1 complets de notre étude . Auparavant, les distributions avaient lieu deux fois par semaine seulement, et personne ne revoyait le traitement. Aujourd'hui, Vous avez également d'autres projets en cours ? lorsque le pharmacien valide, il a une vue complète du Oui, notamment la distribution journalière individuelle traitement. Avec l'intégration, il a accès au dossier et nominative (DJIN). Pour l'instant, c'est encore une complet du patient et peut activité manuelle. Mais à l'avenir, "Nous sommes un des rares hôpitaux valider de manière centrale tous cette activité sera assurée par un les traitements. à disposer d'un système robot, ce qui ne sera possible Le médecin doit aujourd'hui qu'une fois que toutes les complètement intégré." préciser beaucoup d'éléments prescriptions de médicaments dans ses prescriptions : le dosage, la forme auront été informatisées. Des armoires robotisées vont d'administration, etc. Le système le guide vers les aussi équiper les services infirmiers. L'objectif est de médicaments repris au formulaire. La lisibilité des sécuriser totalement le circuit du médicament. Les prescriptions réduit le risque d'erreurs d'interprétation, prescriptions spécifiques de chimiothérapie seront elles et les gains de temps enregistrés par la pharmacie et aussi intégrées dans le circuit, grâce à une intégration 1 les infirmières sont significatifs . avec la solution Asclepios. À la pharmacie, nous en avons profité pour organiser Où en est le déploiement aujourd'hui ? un double contrôle de la distribution. Le prélèvement Quatre unités de soins sont déployées sur un total de des médicaments se fait en deux étapes. On fait un 150 lits. Cinq autres unités sont prévues d'ici fin 2013, premier prélèvement de l'ensemble des médicaments sur un total de 110 lits. Certains pilotes nous ont pris nécessaires pour une salle et on divise cette quantité beaucoup d'énergie, mais maintenant, le déploiement entre les différents patients. Si le décompte final n'est d'une unité nous prend de deux à trois semaines. pas juste, on corrige, si bien qu'aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus d'erreurs de distribution. Avec la L'informatisation du circuit du médicament a dû DJIN mise en place, les erreurs d'administration ont bouleverser certaines habitudes… elles aussi quasiment disparu, et le personnel infirmier Oui, d'autant que l'informatisation soulève des dispose de plus de temps pour le patient. problèmes organisationnels. Nous avons dû repréciser le rôle de chacun et mettre chacun face à ses responsabilités : le médecin prescrit, le pharmacien valide et délivre, et l'infirmière administre. Quand les services n'étaient pas encore informatisés, les rôles pouvaient être plus flous, comme en coronarographie, par exemple. Vous avez réinvesti le temps gagné, si je suis bien… Oui. Si l'informatisation fait gagner du temps, la distribution journalière et le double contrôle génèrent un surcroît de travail. Nous avons profité de l'informatisation pour améliorer la qualité du service. 1 http://hdl.handle.net/2268/137253