11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb 1/11 . Arithmétique. Dénombrements I) L’ensemble des entiers naturels = {0,1,2,...} est l’ensemble des entiers naturels. 1) Récurrence simple a) Théorème Soit P(n) une affirmation dépendant d’un entier naturel n. Alors: : P H0L fl " n œ , P(n) " n œ , P HnL fl P Hn + 1L b) Rédaction ( Les mots clés encadrés doivent apparaître ) On démontre par récurrence la propriété P HnL . Initialisation : P(0) est vraie car ... Transmission : Soit n œ . On suppose que P(n) est vraie . Montrons que P(n+1) est vraie. ... (Ou encore: “ On suppose que P(n) est vraie pour un entier n et on montre que P(n+1) est vraie ”) (Mais surtout pas “ On suppose que P(n) est vraie pour tout entier n et on montre P(n+1) ”) Conclusion : " n œ , P(n) est vraie . 2) Récurrence double a) Théorème Soit P(n) une affirmation dépendant d’un entier naturel n. Alors: : P H0L et P H1L fl " n œ , P(n) " n œ , HP HnL et P Hn + 1LL fl P Hn + 2L b) Rédaction ( Les mots clés encadrés doivent apparaître ) On démontre par récurrence double la propriété P HnL . Initialisation : P(0) est vraie car ... et P(1) est vraie car... Transmission : Soit n œ . On suppose que P(n) et P(n+1) sont vraies . Montrons que P(n+2) est vraie. ... (Ou encore: “ On suppose que P(n) et P(n+1) sont vraies pour un entier n et on montre que P(n+2) est vraie ”) Conclusion : " n œ , P(n) est vraie . 3) Récurrence forte a) Théorème Soit P(n) une affirmation dépendant d’un entier naturel n. P H0L Alors: : fl " n œ , P(n) " n œ , HP H0L et P H1L et ... et P HnLL fl P Hn + 1L b) Rédaction ( Les mots clés encadrés doivent apparaître ) On démontre par récurrence forte la propriété P HnL . Initialisation : P(0) est vraie car ... Transmission : Soit n œ . On suppose que P(0 et P(1) et... et P(n) sont vraies . Montrons que P(n+1) est vraie. ... Conclusion : " n œ , P(n) est vraie . 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb 4) Exemples n a) Montrer que " n œ * , S(n) = S k ä k ! = (k+1)! - 1 k=1 b) Soit Hun L la suite définie par u0 = 2 , u1 = 1 et " n œ , un+2 = un+1 + 6 un . Prouver que " n œ , un = 3n + H-2Ln . c) Prouver que " n œ , $ (p,q) œ 2 / n = 2p H2 q + 1L 5) Propriétés liées à l’ordre Toute partie non vide de admet un minimum. Toute partie non vide et majorée de admet un maximum. Admis Ces propriétés sont fausses dans . Par exemple avec A = ]0,1[ , min A et max A n’existent pas . 6) Division euclidienne a) Théorème et définition a=bq+r Etant donné a œ et b œ * , il existe un unique couple (q,r) d’entiers naturels tel que ; . 0br<b L’égalité a = bq + r avec 0 b r < b est l’égalité de la division euclidienne de a par b. a est le dividende, b est le diviseur, q est le quotient et r est le reste. Preuve 2/11 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb 3/11 b) Proposition Dans l’égalité de la division euclidienne de a par b: a = bq + r avec 0 b r < b alors q = E K O et r = a - b E K O . b b a a Car c) Exercice Ecrire un algorithme qui uniquement avec des additions ou des soustractions calcule le quotient et le reste de la division de a par b. II) Arithmétique 1) Diviseur, multiple a) Définition Soient a et b deux entiers. Alors: a divise b ñ a est un diviseur de b ñ b est multiple de a ñ $ k œ / b = k a . b) Exemples 7 divise 35 , 3 est un diviseur de 0 , 1 est un diviseur de tous les entiers, 0 est un multiple de tous les entiers. 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb 2) Congruences a) Définition et notation Soient a,b œ et n œ * . Alors: a est congru à b modulo n ñ n divise b-a . On note alors a ª b [n] . b) Exemples • 17 ª 9 [4] et également 17 ª 1 [4] . • a divise n ñ n ª 0 [a] . • r est le reste de la division euclidienne de a par b ñ a ª r [b] et 0 b r < b . c) Propriétés " a,b,c,d œ , " k,n œ * : 1) a ª b [n] et c ª d [n] fl ; 2) a ª b [n] fl ; a + c ª b + d @nD . (On peut additionner ou multiplier les congruences) a ä c ª b ä d @nD ak ª bk @nD . k ä a ª k ä b @k nD Preuve partielle: d) Exemples a) Calculer le reste de la division de 312013 par 7 b) Soit n r 5 non vivisible par 2 ou par 3. Prouver que n2 - 1 est divisible par 24 . e) Exercice Soit N œ , que l’on écrit N = an an-1 ... a0 en base 10 . On note S(N) = a0 + a1 + ... + an la somme des chiffres de N. a) Prouver que N est divisible par 9 ñ S(N) est divisible par 9 . b) Trouver un critère analogue de divisibilité par 11. 3) pgcd, ppcm a) Définitions Soient a et b deux entiers naturels non nuls. Alors: • Le plus grand diviseur commun de a et b est noté pgcd(a,b). (Pour le pgcd, l’un des deux entiers peut être nul) • Le plus petit multiple commun strictement positif de a et b est noté ppcm(a,b). Par exemple, pgcd(35,14) = 7 , pgcd(100,0) = 100 et ppcm(35,14) = 70 4/11 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb 5/11 b) Calcul de d = pgcd(a,b) On peut calculer d = pgcd(a,b) en: a) Ecrivant la liste des diviseurs de a et de b, d est le plus grand diviseur commun. b) A partir de la décomposition en facteurs premiers (voir plus loin) g) Utilisant l’algorithme d’Euclide. c) Algorithme d’Euclide (Euclide , mathématicien de la Grèce antique, environ - 300 ) a) Principe Il repose sur la remarque suivante: si a = bq + r est l’égalité de la divison euclidienne de a par b, alors pgcd(a,b) = pgcd(b,r) . En effet: Si l’on fait les divisions euclidiennes successives: a = bq1 + r1 ; b = r1 q2 + r2 ; r1 = r2 q3 + r3 , etc, alors: pgcd(a,b) = pgcd(b, r1 ) = pgcd Hr1 , r2 L= pgcd Hr2 , r3 L=... Mais b > r1 > r2 > r3 > ... r 0. La suite des restes successifs Hrn L est une suite strictement décroissante d’entiers. Donc il existe un plus petit entier n tel que rn = 0. Alors pgcd(a,b) = pgcd Hrn-1 , 0L = rn-1 . Le pgcd de a et b est le dernier reste non nul dans la suite des divisions euclidiennes. Exemple: calculer pgcd(637,490) et pgcd (12345,54321) b) Algorithmes itératif ou récursif def pgcdI(a,b): “““Pgcd des deux nombres a et b de manière itérative””” while b > 0: a, b = b, a % b return a def pgcdR(a, b): “““Pgcd de deux nombres a et b de manière récursive””” if b == 0: return a else: return pgcdR(b, a % b) d) pgcd de plusieurs entiers: définition et calcul On définit de même pgcd Ha1 , a2 , ... an L pour des entiers a1 , ..., an . On peut calculer pgcd Ha1 , a2 , ... an L en utilisant la propriété: pgcd Ha1 , a2 , ... an L = pgcd Hpgcd Ha1 , a2 , ... an-1 L , an L qui ramène le calcul de pgcd Ha1 , a2 , ... an L à des pgcd de deux entiers. 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb 6/11 e) Calcul de ppcm(a,b) On peut calculer m = ppcm(a,b) en: a) A partir de la décomposition en facteurs premiers (voir plus loin) b) utilisant la propriété: ppcm(a,b)äpgcd(a,b) = aäb. Le calcul de ppcm(a,b) est donc ramené à celui de pgcd(a,b) 4) Nombres premiers a) Définition Un entier naturel n >1 est un nombre premier lorsque ses seuls diviseurs sont 1 et n. On note P l’ensemble des nombres premiers. P = {2,3,5,7,11,13,17,19,...} ATTENTION: 1 n’est pas un nombre premier . b) Théorème Tout entier n r 2 admet un diviseur premier. Preuve c) Théorème Un entier n r 2 n’est pas premier si et seulement si il admet un diviseur d tel que 2 b d b n. Preuve d) Théorème (Décomposition en facteurs premiers) Tout entier naturel n r 2 s’écrit de façon unique sous la forme n = p1 n1 p2 n2 .. pk nk avec les pi nombres premiers deux à deux distincts et les ni œ * . L’écriture n = p1 n1 p2 n2 .. pk nk est la décomposition de n en facteurs premiers. Admis e) Exemples Calculer les décomposition en facteurs premiers de a = 10! et b = 999 999 . 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb f) Calcul de pgcd(a,b) et ppcm(a,b) à partir des décompositions en facteurs premiers On prend les plus petits ou plus grands exposants dans les décompositions de a et b Calculer pgcd(a,b) et ppcm(a,b) pour: a = 490 et b = 693 a = 10! et b = 999 999 g) Exercice: (Nombre de diviseurs d’un entier) Soit n = p1 n1 p2 n2 .. pk nk la décomposition de n en facteurs premiers. Calculer le nombre de diviseurs de n. Combien a = 60, b = 10! et c = 999 999 ont-ils de diviseurs ? h) Algorithmes a) Ecrire un algorithme testant si un entier n r 2 donné est premier b) Ecrire un algorithme calculant la décomposition en facteurs premiers d’un entier n r 2 i) Crible d’Erathostène (Ératosthène (-276 -194) , astronome, géographe, philosophe et mathématicien grec) a) Principe On veut calculer tous les nombres premiers plus petits qu’un entier n donné. On procède ainsi, par exemple avec n = 30: 7/11 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb b) Algorithme Ecrire un algorithme calculant tous les nombres premiers plus petits qu’un entier n donné par la méthode du crible d’Erathostène. III) Dénombrement 1) Définitions Un ensemble fini est un ensemble qui a un nombre fini d’élements. Le cardinal d’un ensemble fini est le nombre de ses éléments. Dénombrer un ensemble fini c’est calculer le nombre de ses éléments. Par exemple, card({1,3,5,7}) = 4 On note card (A) ou |A| ou #A le cardinal d’un ensemble fini A . 2) Réunion de deux ensembles a) Théorème Soient A et B deux ensembles finis. Alors card (A‹B) = card A + card B - card (A›B) . Lorsque A et B sont disjoints, alors card (A‹B) = card A + card B . En effet: 8/11 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb 9/11 b) Exercice Soient A,B,C trois ensembles finis. Prouver que card (A‹B‹C) = card A + card B + card C - card (A›B) - card (A›C) - card (B›C) + card (A›B›C) . 3) Complémentaire d’une partie d’un ensemble Soient A une partie d’un ensemble fini E . Alors card A = card E - card A où A est le complémentaire de A dans E. 4) Produit cartésien de deux ensembles Soient A et B deux ensembles finis. Alors card (A×B) = card A ä card B . En effet: Ecrire {1,2}ä{a,b,c} . 5) Fonctions d’un ensemble dans un autre Soient A et B deux ensembles finis. Alors card F(A,B) = (card BLcard A où F(A,B) est l’ensemble des fonctions de A dans B. En effet: Ecrire F({1,2},{a,b,c}). 6) Parties d’un ensemble Soient A un ensemble fini. Alors card P(A) = 2card A où P(A) est l’ensemble des parties de A . En effet: 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb Ecrire P({a,b,c}) . 7) p-listes a) Définition Une p-liste d’un ensemble E est un p-uplet Ia1 , a2 , ..., ap M d’éléments de E . Il y a un ordre dans une p-liste. Ne pas confondre la p-liste Ia1 , a2 , ..., ap M et l’ensemble 9a1 , a2 , ..., ap = . b) Théorème Soit E un ensemble fini comprenant n = card E éléments. Alors, pour p b n: • il y a np p-listes d’éléments de E. (Dans une p-liste, les éléments ne sont pas forcémént distincts) • il y a nä(n-1)ä...ä(n-p+1) = n! Hn-pL! p-listes d’éléments distincts de E Remarque: Si p > n = card E, il y a 0 p-listes d’éléments distincts de E. Preuve Ecrire toutes les 2-listes d’éléments distincts de {1,2,3,4}. c) Arrangements (terme plus utilisé) p On notait avant An = n! le nombre de p-listes d’éléments distincts (on disait arrangements de p objets parmi n) d’un Hn-pL! p ensemble E de cardinal n. Ce nombre An est le nombre de façons de choisir (de ranger) avec ordre p éléments parmi n. 8) Permutation a) Définition 10/11 11 Cours - Nombres entiers . Arithmétique. Dénombrements.nb Une permutation d’un ensemble fini E de cardinal n est une n-liste d’éléments distincts de E. Une permutation de E est donc un rangement avec ordre de tous les éléments de E. b) Théorème Il y a n! permutations dans un ensemble fini E de cardinal n. Car Ecrire toutes les permutations de {1,2,3} . 9) Combinaisons a) Théorème Soient p b n deux entiers. Il y a p n! = parties à p éléments dans un ensemble de n éléments. n p! Hn-pL! Dans une partie, il n’y a pas d’ordre . Ce nombre est appelé nombre de combinaisons de p éléments parmi n, on le lit “p parmi n” . Car Ecrire toutes les parties à 3 éléments de E = {1,2,3,4,5}. b) Exercices: démontrer en utilisant le théorème a) les propriétés vues dans le chapitre “Calculs algébriques”: 0) 1) 2) 3) 4) n est un nombre entier p n n " p œ {0,1,...,n} , = . p n-p n n n+1 " p œ {0,1,...,n-1} , + = p p+1 p+1 n n n " n œ , + + ... + = 2n . 0 1 n n n Ha + bLn = S an-k bk . (Avec la convention a0 = 1N k k=0 11/11