La sociologue et féministe Fatima Mernissi nous a quitté

La sociologue et féministe Fatima Mernissi nous a quitté
Née en 1940 à Fès, Fatima Mernissi a suivi ses études en France puis aux Etats-Unis où elle a
animé de nombreux séminaires autour de la question de la femme et sa place dans la société.
Son premier livre « Beyond the veil », paru en 1975, illustre très bien ce côté téméraire de
Fatima Mernissi. Dans cet ouvrage, la sociologue appelle à la révolte contre une «
vision égoïste, très subjective et médiocre de la culture
» que la société «
masculine
» essayait de justifier par une prétendue base sacrée.
Sociologue, écrivaine et féministe engagée
De retour au Maroc, elle développe davantage ses recherches sur le statut de la femme dans la
société musulmane. Elle crée alors les « Caravanes civiques » et dirige aux éditions Le
Fennec, des collections où s’exprime toute la société civile désireuse de démocratie. Dans les
mêmes sujets, elle rédige plusieurs ouvrages à succès qu’elle traduit en plusieurs langues.
C’est ainsi qu’est né « Le harem
politique
»,
« S
ultanes oubliées
», « Le Monde n’est pas un harem
» ou encore, « Shehrazade n’est pas marocaine
».
En 2003, cette illustre intellectuelle avait reçu le prestigieux prix « Prince des Asturies » avec
l’écrivaine et militante américaine, Susan Sontag. Un an plus tard, Fatima est de nouveau
récompensée pour son parcours de femme engagée et son combat pour l’égalité des sexes par
le Prix « Erasmus
» décerné par la Fondation néerlandaise.
Outre son œuvre « Sexe, idéologie, islam », Fatima a laissé derrière elle une riche
bibliographie autour des questions liées notamment à l’Islam et démocratie. Elle s’interrogeait
sur la place des femmes en terre d’islam en faisant remarquer qu’au VIIIème siècle «
les épouses du Prophète discutaient politique et allaient à la guerre
». «
Lorsque naît l’islam en 622, l’intention du Prophète est d’instaurer une communauté religieuse
et démocratique où hommes et femmes discuteront les lois de la cité. A partir d’un tel projet,
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quels méandres ont mené jusqu’à cette figure prégnante de la femme voilée, mise à l’écart de
la vie politique, confinée dans l’espace privé au nom de la foi religieuse ?
», s’interrogeait-elle.
En 2011, Fatima Mernissi a figuré parmi le top 100 des femmes les plus influentes du monde
dans le classement du journal britannique « The guardian », aux côtés de grandes figures
féminines comme la fondatrice de l'organisation des droits de l'Homme Amnesty International,
Helen Bamber et de la « la dame de
fer
»
Margaret Thatcher.
La défunte sera inhumée ce lundi après la prière d’Al Asr au cimetière Sidi Messaoud à Hay
Ryad à Rabat. Que son âme repose en paix.
Bibliographie
-
« Les Aït débrouille » (Le Fennec, 1997) : Un reportage sur des ONG rurales du Haut Atlas, l’im
«
Rêves de femmes » (Albin Michel, 1994 - Livre
Contes
de poche,
d’enfance
2003) :
au harem
Un. ro
« Êtes-vous vacciné contre
, Texte-Test
le harem ? »
pour les messieurs qui adorent les dames, Éditions Le Fenne
« Le Harem et l'Occident »
, Albin Michel, 2001
« Les Sindbads marocains
,
Voyage dans le Maroc ,civique »
Éditions Marsam, Rabat,
« Étes-vous vacciné contre
(Le Fennec,
le harem ? »
1997) : Une Marocaine se moque de la modernité des Occide
« La Peur modernité »,
Éditions Le Fennec, 1992
« Le monde n'est pas un
Albin
harem »,
Michel, 1991
« Sultanes oubliées »,
Albin Michel, 1990
« Le harem politique »
,
Albin Michel, 1987
« Le Maroc raconté par
, ses femmes »
Société marocaine des éditeurs réunis, 1986
« Sexe, idéologie et Islam »
(Éditions Maghrébines), 1985 Le Fennec
« Beyond the veil
» (au-delà du voile), 1975
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