Octobre 2013 Bulletin mensuel du club d’astronomie Les Vagabonds du ciel de Lanaudière La prochaine réunion du club aura lieu le 2 octobre 2013 à 19h30 à l’école Thérèse -Martin Activités du mois: 16 octobre à 10h à l’école Dominique-Savio de NDP. Présentation d’astronomie. site internet : http://www.vagabondsduciel.ca LE MOT DU PRÉSIDENT Tient, parlons un peu d’astronomie pour changer. Un sujet dans le club qui est devenu, ma foi... beaucoup moins ostentatoire que le port de symboles religieux dans la fonction publique...ou de règlements généraux! Mon éditorial étant fait, le 14 août dernier, une nouvelle a fait le tour du monde et qui aurait bien pu nous faire aérer de nos intérêts administratifs, nous a encore une fois fait réaliser que la voute céleste n’est pas statique et immuable. Une étoile de la constellation du Dauphin à subitement augmenté d’éclat de 150000 fois, passant de magnitude 17 à 4,3 après avoir atteint son apogée 2 jours plus tard, devenant ainsi aisément visible à l’œil nu. L’explication d’un tel phénomène est bien connue. Une naine blanche, résidu stellaire de v o l u m e semblable à la Terre, de m a s s e comparable à notre Soleil et orbitant autour d’une étoile sur le d é c l i n généralement de type g é a n t e r o u g e , arrache de la matière à sa compagne. Après avoir accumulé une certaine quantité de matière, des réactions thermonucléaires s’enclenchent et provoquent une puissante explosion lumineuse. Contrairement à une supernova, une étoile très massive qui lorsqu’en fin de vie s’effondre sous la force de sa propre Le Messager Céleste, octobre 2013 gravitée disparait en une titanesque explosion, la Nova elle survie et recommence ensuite à attirer la matière de sa compagne jusqu’à la prochaine explosion et ainsi de suite. Nous avons une chance incroyable de suivre un des événements les plus cataclysmiques de l’Univers et de suivre son évolution depuis le début du phénomène. Encore aujourd’hui, la Nova est visible au télescope d’amateur et il sera intéressant de voir se que les astrophysiciens en tireront comme nouvelles informations. Non le ciel n’est pas figé dans le temps. Son bestiaire est faste et très souvent inattendu. Alors aux aguets! Le ciel saura toujours nous surprendre. J’aimerais vous informer que je ne me présenterai pas à aucun poste du c o n s e i l d’administration et ne m’inscrirai comme membre régulier du club en 2014. Le manque de temps et mon désintéressement à l’astronomie sont mes principales raisons. J’ai apprécié ces années et je vous remercie de l’appui que vous m’avez donné. Bonne chance au club! Bon ciel! Dominic Marier page 1 DEUX OBJETS DE MESSIER DE L’AUTOMNE Messier 73 (M73 également appelé NGC 6994) est un astérisme de quatre étoiles de magnitude apparente comprise entre 10 et 12,3, très proches les unes des autres par perspective (séparées de moins de trois minutes d’arc) et situées dans la constellation du Verseau. M73 est l’un des astérismes les plus connus dans le ciel et il a été profondément étudié par plusieurs scientifiques. Il a été découvert par Charles Messier le 4 octobre 1780 et décrit ainsi : Amas de trois ou quatre petites étoiles, qui ressemble à une nébuleuse au premier coup d’œil, contient un peu de nébulosité ; cet amas est placé sur le parallèle de la nébuleuse précédente ; sa position a été déterminée par la même étoile í du Verseau. L’objet n’est pas spécialement remarquable, et a probablement été découvert du fait de sa déclinaison extrêmement proche de celle de M72 comme Messier l’indique lui-même. Il fait également partie du catalogue de John Herschel sous la référence GC 4617 et du catalogue NGC (NGC 6994). Les quatre étoiles forment un « Y » incliné sur la gauche quand le nord est en haut de l’image. L’étoile centrale est la moins brillante des quatre et de ce fait plus difficile à voir dans un télescope. Messier 74 est une galaxie spirale, distante de 30 millions d’années-lumière, située dans les Poissons. Elle fut découverte par Pierre Méchain en 1780 puis observée par Charles Messier qui l’intégra dans son catalogue quelques semaines plus tard. Caractéristiques Sa masse n’est que de 1/5 celle de notre galaxie mais son diamètre est tout de même de 80 000 années-lumière. Les bras spiraux de la galaxie contiennent beaucoup d’étoiles jeunes ou encore en formation. M74 est la composante la plus brillante d’un amas de galaxies qui comprend en outre : NGC 660, UGC 1171, UGC 1175, UGC 1176, UGC 1195 et UGC 1200. Observation M74 se situe à 1,3° au nord-est de l’étoile ç des Poissons. C’est l’un des objets de Messier les plus difficiles à observer. Sa magnitude de 9 le rend invisible à l’œil nu et aux jumelles. Une lunette astronomique ne permet de voir que le noyau qu’il ne faut pas confondre avec une étoile. Pour espérer discerner la structure spirale de la galaxie, un instrument de 300 mm et d’excellentes conditions sont nécessaires. Source: www.astronomeamateur.ca Dominic Marier M 74 M 73 Deux supernovae ont été récemment découvertes dans la galaxie : page 2 · SN 2002ap, découverte par un amateur le 29 janvier 2002 et qui atteignit la magnitude 12,3. · SB 2003gd, découverte le 12 juin 2003, moins brillante, qui atteignit une magnitude de 13,2. Le Messager Céleste, octobre 2013 Enif, l’étoile pendule Epsilon Pegasi (Enif) est bien connue comme étape pour atteindre le magnifique amas globulaire M15. Mis à part cet aspect utilitaire, c’est une étoile à laquelle on porte généralement peu d’attention. Pourtant, c’est une étoile double intéressante. Elle est composée d’une primaire de magnitude 2.5 et d’une secondaire de magnitude 8.7, séparées de 144”. Les doubles aussi largement séparées sont généralement considérées comme peu intéressantes. Mais Enif nous réserve une surprise. Au 19e siècle, elle fut surnommée “ l ’ é t o i l e pendule”. Sir John Herschel, le fils de William, fut parmi les premiers à décrire son comportement et à en donner une explication. De quel comportement parle-t-on ? Lorsqu’on place la paire dans l’oculaire (un grossissement de 60 à 100X est recommandé), qu’on trace une ligne imaginaire entre les deux étoiles et qu’on bouge doucement le télescope en un mouvement de va et vient dans une direction perpendiculaire à la ligne imaginaire, il se produit une illusion d’optique parmi les plus étonnantes que vous puissiez voir dans un télescope. Quoi donc ? Alors que la primaire jaune et brillante se déplace bien normalement et régulièrement, la secondaire bleumauve et plus pâle tarde légèrement à bouger, puis elle part, donnant l’illusion d’un mouvement de pendule. On pourrait dire aussi que ça ressemble à un caneton qui tente de suivre la maman cane. La première fois que j’en ai fait l’expérience, j’en suis resté bouche bée. Comment peut-on expliquer un tel comportement ? C’est Sir John Herschel lui-même qui en a donné une explication correcte. La lumière de l’étoile pâle prend plus de temps à affecter la rétine. Nous détectons d’abord le mouvement de la primaire, et celui de la secondaire ne vient qu’une fraction de seconde plus tard, ce qui donne l’impression qu’elle traîne derrière... comme un petit caneton derrière la maman cane. Une autre étoile célèbre produit le même effet. C’est Polaris. Essayez-la elle aussi. Mais avec Enif, c’est vraiment plus facile et spectaculaire. On dit souvent que “ça bouge dans le ciel” quand on veut dire que plusieurs événements se produisent, que ce soit une occultation, une éclipse, une comète, etc. Enif donne un nouveau sens à l’expression et j’espère vraiment que vous en ferez l’expérience dès cet automne. Jean Paul Pelletier URANUS ET NEPTUNE DANS LE CIEL D’AUTOMNE Maintenant que les constellations d’automne des Poissons et du Verseau sont à notre portée, c’est le temps d’aller visiter nos belles géantes gazeuses que sont Uranus et Neptune. Les teintes sont magnifiques même si on ne peut pas voir de détails de surface. Les petites cartes ci-contres devraient vous aider à trouver les deux seules planètes du système solaire qui étaient inconnues à l’antiquité. Le Messager Céleste, octobre 2013 page 3 38e Congrès de la Fédération des astronomes amateurs du Québec C’était du 27 au 29 septembre dernier, le moment pour la F.A.A.Q de nous recevoir au Domaine Saint-Bernard, au Mont-Tremblant. Plusieurs spécialistes ont présenté plus d’une quinzaine de conférences. Al Nagler de Télévue et Dr Robert Lamontagne ont impressionné l’auditoire par leurs connaissances. Mais nous avons tous apprécié les présentations de Pierre Lacombe, Denis Bergeron, Allan Rahill, Normand Fullum, Gilles Boutin, Yvon Labbé, Steeve Lévesque, Sylvain Bélair de même que Gilles Marier. Un site enchanteur Une température clémente et un lieu idyllique nous ont donné l’occasion d’échanger à l’extérieur sous le soleil chaud pendant les pauses. Alexandre, quant qu’à lui, a eu un succès incroyable le samedi soir avec son télescope 22 pouces, bien davantage que celui de l’observatoire! Les gens faisaient la ligne pour enfin voir dans son télescope. Plusieurs ont échangé des petits trucs pour leur appareil, et discuté de leur plaisir astronomique. À la plénière le dimanche matin, nous avons eu la visite de M. Vélan. Âgé de 95 ans, il nous a parlé en français d’électromagnétisme et de ses convictions personnelles sur les questions astronomiques. Ce fut un moment émouvant. Nous sommes revenus, heureux de ce que nous avons vécu et désireux d’échanger et de partager sur l’astronomie. Un magnifique champ d’observation Et une très belle bâtisse Merci à Rémi Lacasse et à toute son équipe, nous avons été traités comme des rois!.....et des reines! Ginette Beausoleil. page 4 Le Messager Céleste, octobre 2013 LA COMÈTE ISON : C’EST MAINTENANT QUE ÇA COMMENCE de décembre 2012 au 20 novembre 2013 Depuis le temps qu’on l’attend et qu’on en parle, voici maintenant venu le temps où la comète ISON va donner son vrai show. Plusieurs ont spéculé sur sa brillance. On a même dit qu’elle pourrait être aussi brillante que la Lune. D’autres, plus sérieux, ont dit qu’elle pourrait atteindre la magnitude 0 ou même -4.5. Mais les comètes sont bien imprévisibles. Tout cela reste à voir et je reste optimiste. C’est le 28 novembre que la comète va passer de l’autre côté du soleil. D’ici là elle va continuer son périple dans le ciel du matin au travers des constellations du Lion, de la Vierge et de la Balance. Au début du mois d’octobre, sa magnitude devrait être de 10, et à la fin du mois elle devrait atteindre la magnitude 7. Du 16 au 19 octobre, elle accompagnera de très près (environ 1°) la planète Mars qui se trouve dans le Lion, tout près de Régulus. Vers 5 heures du matin, elle sera à environ 30° au-dessus de l’horizon est. Vers 3 heures ou 4 heures, elle sera quand même à environ 10° au-dessus de l’horizon est, ce qui est tout à fait raisonnable. Il faudra se lever tôt, mais la vue en vaudra la chandelle. Utilisez votre oculaire qui donne le plus faible grossissement de façon à pouvoir cadrer les deux objets dans le même champ. Ça va être spectaculaire ! Une belle occasion pour nos astrophotographes de faire une photo vraiment mémorable. Si ISON parvient à briser la barrière de visibilité à l’oeil nu, ce qui est probable, c’est à la mi-novembre que ça va se passer, mais elle sera alors bien près de l’horizon et du soleil. Les deux premières semaines de décembre seront les meilleures parce la comète sera alors plus brillante et plus haute dans le ciel, mais pas beaucoup. Je vous souhaite beaucoup de plaisir matinale avec cette visiteuse qui nous laissera peut-être en cadeau une pluis d’étoiles filantes vers la mi-janvier. Jean Paul Pelletier du 31 octobre 2013 au 25 décembre 2013 du 25 décembre 2013 à janvier 2015 LES ÉPHÉMÉRIDES D’OCTOBRE 2013 Les temps sont donnés en heure avancée pour Montréal (73° 30' 0" O, 45° 36' 0" N, zone R). Date Heure Description du phénomène 3 oct. 2013 3 oct. 2013 3 oct. 2013 3 oct. 2013 3 oct. 2013 3 oct. 2013 4 oct. 2013 5 oct. 2013 6 oct. 2013 7 oct. 2013 8 oct. 2013 8 oct. 2013 9 oct. 2013 9 oct. 2013 9 oct. 2013 10 oct. 2013 10 oct. 2013 11 oct. 2013 11 oct. 2013 11 oct. 2013 11 oct. 2013 11 oct. 2013 12 oct. 2013 12 oct. 2013 12 oct. 2013 12 oct. 2013 12 oct. 2013 14 oct. 2013 15 oct. 2013 16 oct. 2013 18 oct. 2013 18 oct. 2013 18 oct. 2013 18 oct. 2013 19 oct. 2013 19 oct. 2013 19 oct. 2013 19 oct. 2013 20 oct. 2013 20 oct. 2013 20 oct. 2013 21 oct. 2013 22 oct. 2013 22 oct. 2013 24 oct. 2013 25 oct. 2013 25 oct. 2013 26 oct. 2013 26 oct. 2013 26 oct. 2013 26 oct. 2013 28 oct. 2013 29 oct. 2013 29 oct. 2013 30 oct. 2013 31 oct. 2013 31 oct. 2013 02:54 05:29 06:26 10:10 19:00 19:57 20:35 18:13 03:15 21:20 10:30 11:46 00:00 00:03 04:44 01:26 19:06 01:37 19:02 20:47 20:52 21:57 00:34 01:51 02:06 21:35 22:45 21:36 07:23 17:59 03:18 06:37 06:39 19:37 02:27 03:44 04:42 22:19 00:45 11:28 19:55 03:47 21:35 22:11 04:16 07:07 10:25 04:39 04:56 05:35 19:41 06:13 01:45 19:52 04:21 05:07 22:34 Opposition de l'astéroïde 44 Nysa avec le Soleil (dist. au Soleil = 2,459 UA; magn. = 10,0) Transits multiples sur Jupiter : deux satellites et une ombre de satellite. Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) OPPOSITION de Uranus avec le Soleil Vénus à son aphélie (distance au Soleil = 0,72823 UA) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée NOUVELLE LUNE Début de l'occultation de 67-alpha Vir, Spica, (magn. = 0,98) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Minimum de l'étoile variable bêta de la Lyre Pluie d'étoiles filantes : Draconides (durée = 4,0 jours) Rapprochement entre Mercure et Saturne (dist. topocentrique centre à centre = 5,0°) PLUS GRANDE ÉLONGATION EST de Mercure (25,2°) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Pluie d'étoiles filantes : Taurides S. (5 météores/heure au zénith; durée = 70,0 jours) Lune au périgée (distance géoc. = 369814 km) Pluie d'étoiles filantes : Delta Aurigides (2 météores/heure au zénith; durée = 8,0 jours) PREMIER QUARTIER DE LA LUNE Début de l'occultation de 44-rhô1 Sgr (magn. = 3,92) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Fin de l'occultation de 44-rhô1 Sgr (magn. = 3,92) Transits multiples sur Jupiter : trois ombres de satellites. Transits multiples sur Jupiter : un satellite et deux ombres de satellites. Transits multiples sur Jupiter : deux satellites et une ombre de satellite. Début de l'occultation de 9-bêta1 Cap, Dabih, (magn. = 3,05) Fin de l'occultation de 9-bêta1 Cap, Dabih, (magn. = 3,05) Rapprochement entre la Lune et Neptune (dist. topocentrique centre à centre = 4,8°) Rapprochement entre Mars et Régulus (dist. topocentrique centre à centre = 0,9°) Rapprochement entre Vénus et Antarès (dist. topocentrique centre à centre = 1,5°) Pluie d'étoiles filantes : Epsilon Géminides (3 météores/heure au zénith; durée = 13,0 jours) Début de l'occultation de 71-epsilon Psc (magn. = 4,27) Fin de l'occultation de 71-epsilon Psc (magn. = 4,27) PLEINE LUNE (éclipse de Lune par la pénombre entièrement visible à Montréal) Transits multiples sur Jupiter : deux ombres de satellites. Transits multiples sur Jupiter : un satellite et deux ombres de satellites. Transits multiples sur Jupiter : deux satellites et une ombre de satellite. Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Maximum de l'étoile variable zêta des Gémeaux Opposition de l'astéroïde 42 Isis avec le Soleil (dist. au Soleil = 2,125 UA; magn. = 9,9) Minimum de l'étoile variable bêta de la Lyre Pluie d'étoiles filantes : Orionides (20 météores/heure au zénith; durée = 36,0 jours) Début de l'occultation de 104 Tau (magn. = 4,91) Fin de l'occultation de 104 Tau (magn. = 4,91) Pluie d'étoiles filantes : Leo Minorides (2 météores/heure au zénith; durée = 8,0 jours) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Lune à l'apogée (distance géoc. = 404557 km) Transits multiples sur Jupiter : deux ombres de satellites. Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Transits multiples sur Jupiter : un satellite et deux ombres de satellites. DERNIER QUARTIER DE LA LUNE Début de l'occultation de 2-oméga Leo (magn. = 5,40) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Maximum de l'étoile variable êta de l'Aigle Maximum de l'étoile variable zêta des Gémeaux Opposition de l'astéroïde 10 Hygiea avec le Soleil (dist. au Soleil = 3,482 UA; magn. = 10,3) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée)