Rapport synthèse de la démarche d’identification des corridors naturels et guide d’utilisation de l’outil d’aide à la décision Mars 2015 Bassins versants des rivières Saint-Germain, des Rosiers et Saint-Zéphirin Agence de géomatique du Centre-du-Québec L’AGTCQ est un organisme à but non-lucratif regroupant des personnes intéressées à développer un système intégré de géomatique afin de soutenir l’aménagement et le développement du territoire de la région administrative Centre-du-Québec. Sa mission est de doter la région du Centre-du-Québec d’un levier de développement économique, social et culturel et de démocratiser les outils de géomatique afin de permettre la diffusion et l’utilisation des informations géographiques dans le but de favoriser le développement économique, social et culturel de la région administrative du Centre-du-Québec. Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) Le CRECQ est un organisme à but non-lucratif de concertation regroupant des intervenants en environnement de la région Centre-du-Québec. Sa mission est de promouvoir la protection et l'amélioration de l'environnement dans une optique de développement durable. 1 Équipe de réalisation Coordination : Andréanne Blais, Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec Rédaction : David Leclair, Agence de géomatique du Centre-du-Québec Andréanne Blais, Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec Révision linguistique : Éric Perreault, Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec Amélie Collard, biologiste Cartographie et statistique : David Leclair, Agence de géomatique du Centre-du-Québec Collaboration : Julie Allostry, stagiaire en géomatique de l’Université de Sherbrooke Louise Gratton, consultante Remerciements aux partenaires financiers Ce projet a été réalisé en vertu du volet 3 du programme Prime-Vert 2013-2018 et il a bénéficié d’une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et de la Fondation de la faune du Québec. Remerciements aux partenaires techniques Il a également été réalisé en collaboration avec les membres du comité de travail du projet qui regroupe M. Pierre Chouinard de la direction régionale Centre-duQuébec du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Louise Gratton consultante scientifique, Julie Grenier du Conseil de gouvernance de l'eau des bassins versants de la rivière Saint-François, Rémi Gaudreau de l’Organisme de concertation pour l'eau des bassins versants de la rivière Nicolet, Stéphanie Duranceau du Groupe conseils Agro Bois-Francs, Enrique Martin de Villodre du Club Agri-Nove, Andréanne Blais du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec et David Leclair de l’Agence de géomatique du Centre-du-Québec. Référence à citer : Leclair D., A. Blais. 2015. Guide de vulgarisation pour l’identification des corridors naturels en milieu agricole. Agence de géomatique du Centre-du-Québec et Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec. 2 Table des matières Résumé........................................................................................................................... 5 Introduction ..................................................................................................................... 6 1. Concept de connectivité ........................................................................................... 7 1.1. 2. Les étapes d’identification de corridors naturels ................................................ 8 Protocole d’identification des corridors naturels........................................................ 9 2.1. Objectifs ............................................................................................................ 9 2.1.1. Choix des espèces ..................................................................................... 9 2.2. Délimitation de la zone d’étude ....................................................................... 10 2.3. Sélection et préparation des données ............................................................. 10 2.4. Identification des noyaux ou des habitats à relier ............................................ 10 2.5. Analyse des corridors fauniques ..................................................................... 11 2.5.1. Création des matrices d’utilisation du sol et de résistance........................ 12 a) Hydrographie .................................................................................................. 13 b) Autoroutes et bretelles .................................................................................... 14 c) Cultures pérennes et annuelles ....................................................................... 14 d) Milieux humides .............................................................................................. 14 2.5.2. Scénarios de corridors potentiels par espèce ........................................... 18 3. Résultats ................................................................................................................ 19 4. Application du modèle au bassin versant de la rivière Saint-Germain .................... 23 Conclusion .................................................................................................................... 25 Bibliographie ................................................................................................................. 26 Termes et définitions ..................................................................................................... 28 Acronymes .................................................................................................................... 29 Annexe .......................................................................................................................... 30 3 Liste des figures Figure 1 Structure théorique d’un réseau écologique ..................................................... 7 Figure 2 Limite de la zone d'étude ................................................................................. 10 Figure 3 Localisation des noyaux de conservation dans les trois bassins versants ciblés ...................................................................................................................................... 12 Figure 4 Ordre de superposition des couches et classes d’occupation du sol ............... 13 Figure 5 Association des types de milieux humides aux cinq classes de milieux humides ...................................................................................................................................... 14 Figure 6 Superficie et carte des classes d’occupation du sol dans les territoires à l’étude ...................................................................................................................................... 15 Figure 7 Matrice de résistance au déplacement des mammifères semi-aquatiques et des oiseaux forestiers .......................................................................................................... 17 Figure 8 Scénarios de corridors proposés dans chacun des bassins versants .............. 20 Figure 9 Superficie des différentes classes d’occupation du sol dans les corridors potentiels pour chacun des bassins versants ................................................................ 22 Figure 10 Exemple d’une représentation linéaire et de polygone d’un corridor naturel .. 22 Figure 11 Sites pouvant servir de vitre de démonstration pour l’aménagement de travaux favorables à la biodiversité en milieu agricole................................................................ 24 Liste des tableaux Tableau 1 Sources des données utilisées ..................................................................... 10 Tableau 2 Nombre de paires de points « départ-arrivée » par bassin versant et par groupe d'espèces ...................................................................................................................... 11 Tableau 3 Association des cultures aux types d'occupation du sol ................................ 14 Tableau 4 Pondération des critères constituant la matrice de résistance au déplacement des mammifères semi-aquatiques ................................................................................. 16 Tableau 5 Pondération des critères constituant la matrice de résistance au déplacement des oiseaux forestiers ................................................................................................... 17 Tableau 6 Critères de validation des corridors............................................................... 18 Tableau 7 Description des attributs de la couche linéaire de corridor ............................ 19 Tableau 8 Description des attributs des couches polygonales de corridor ..................... 19 Liste des annexes Annexe 1 Résultat des analyses de corridor ................................................................. 30 4 Résumé Ce projet vient en appui à la réalisation de travaux d’aménagements favorables à la biodiversité en milieu agricole et à l’application des principes d’élaboration des corridors naturels au Centre-du-Québec. Plus spécifiquement, ce projet vise à élaborer une démarche et des outils aidant à identifier et localiser des vitrines de démonstration d’aménagement favorable à la biodiversité dans un contexte de connectivité dans trois bassins versants du Centre-du-Québec (rivières des Rosiers, Saint-Germain et SaintZéphirin). À ces fins, le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) a développé, en partenariat avec l’Agence de géomatique du Centre-du-Québec (AGTCQ) et Louise Gratton, un outil géomatique d’aide à la décision alimentant la réflexion vers une prise en compte des corridors naturels dans les travaux d’aménagement faunique. Le présent guide de transfert des connaissances expose la démarche entreprise et les critères s’y rattachant. Il présente aussi un exemple concret d’application de l’outil d’aide à la décision dans le bassin versant de la rivière Saint-Germain. Nous espérons, par la réalisation de cet outil développé en concertation, que les résultats obtenus permettront aux intervenants travaillant auprès des producteurs, notamment dans le cadre du programme Prime-Vert, de mieux évaluer le potentiel de biodiversité de différents sites agricoles de la région et d’optimiser la localisation et la conception des aménagements. 5 Introduction Le sud du Québec est une des régions où s’exercent les plus grandes pressions de développement agricole, urbain et industriel. C’est aussi dans ce secteur où l’on retrouve la plus grande diversité biologique de la province. Il en résulte un paysage caractérisé par la présence de milieux naturels de plus en plus isolés les uns des autres, ce qui entraîne une perte de connectivité1 entre ceux-ci. La fragmentation du territoire est reconnue pour avoir un impact important sur la dispersion des espèces, la perte d’espèces fauniques et floristiques et l’appauvrissement du bagage génétique des populations isolées. Pour contrer cette situation, les intervenants utilisent de plus en plus une approche globale de l’utilisation du territoire, en intégrant notamment le concept des corridors naturels. Les corridors naturels sont des habitats (bande riveraine, boisé, milieu humide, friche, etc.) disposés de façon à permettre le déplacement de la faune et la dispersion de la flore d’un habitat essentiel à l’autre, soit pour se nourrir, se reproduire ou s’abriter. L’ensemble de ces habitats forme un couloir de déplacement, d’où l’appellation de corridor naturel. Un corridor naturel doit pouvoir accomplir diverses fonctions écologiques. Bien aménagés, les corridors naturels offrent de multiples bienfaits en milieu agricole : • • • • • • • • • réduire l’érosion des sols et maintenir leur qualité; protéger et stabiliser les berges de cours d’eau; améliorer la qualité de l’eau; favoriser la pollinisation; contrôler les espèces nuisibles en abritant leurs prédateurs (ex. : insectes auxiliaires, vison, etc.); protéger les bâtiments et les champs des vents violents; réduire les coûts de chauffage (ex. : bâtiments d’élevage, serres, résidences, etc.); améliorer la croissance et le rendement des cultures; favoriser la survie hivernale de différents végétaux (bleuets, céréales d’automne, fraises, luzerne, etc.). Les corridors naturels peuvent être conçus de façon à favoriser la récolte de matière ligneuse, de noix ou de fruits, permettant ainsi de mieux rentabiliser les investissements. Ils peuvent aussi offrir des opportunités pour diverses activités récréatives (chasse, pêche, sentier de randonnée, agrotourisme, etc.). Ils améliorent par ailleurs la qualité de vie en milieu rural, en réduisant le volume de poussières en suspension dans l’air et en atténuant les odeurs et les bruits en provenance associés au transport routier et aux activités agricoles. Ils apportent enfin des bénéfices au niveau du paysage, qui peuvent dans certains cas se traduire par une augmentation de la valeur des propriétés et des terres. Avec tous ces avantages, des corridors naturels se mettent en place et se concrétisent au Québec, et ce, avec un engouement collectif. Le présent guide de vulgarisation vise à fournir aux intervenants intéressés un protocole d’identification des corridors naturels 1 Le concept de connectivité est défini comme : « Le degré de connexion entre les divers milieux naturels présents au sein d’un même paysage tant au niveau de leurs composantes, de leur répartition spatiale et de leurs fonctions écologiques. ». Ce degré de connectivité est intimement lié au degré de résistance qu’offre le paysage pour le mouvement d’espèce(s) cibles(s) ou encore le déroulement de processus écologiques. La connectivité est d’ailleurs très souvent évaluée sous l’angle spécifique des espèces (Taylor et coll. 1993). 6 basés sur une approche de connectivité fonctionnelle2 selon un modèle du corridor de moindre coût3. Le protocole proposé se base sur l’analyse d’identification des corridors dans trois bassins versants fortement agricoles où des initiatives d’aménagement faunique et d’amélioration de la qualité de l’eau sont envisagées. De manière plus précise, ce protocole inclut : 1) Le développement d’un outil d’aide à la décision basé sur l’évaluation de la connectivité existante par système d’information géographique (SIG), incluant, pour les espèces fauniques ciblées, l’identification des noyaux de conservation et des corridors structuraux; 2) L’utilisation de l’outil d’aide à la décision dans le but de proposer des sites d’aménagement faunique (ex. bandes riveraines élargies) offrant le meilleur potentiel. Des corridors pour deux groupes d’espèces ont été modélisés, soit : les oiseaux forestiers et les mammifères semi-aquatiques. 1. Concept de connectivité La connectivité est représentée par un réseau écologique composé de différents éléments abiotiques (ex. nichoir) ou biotiques (forêt, bande riveraine, milieu humide, etc.) présents au sein d’un même paysage. Ce réseau cohérent et interconnecté inclut des noyaux de conservation, des zones tampons et des corridors naturels (ces corridors peuvent porter le nom de corridor forestier, faunique ou écologique et de trame verte ou bleue) spatialement définis et gérés dans le but de maintenir ou de restaurer les processus écologiques, de manière à conserver la biodiversité et à favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles. La Figure 1présente la structure théorique d'un réseau écologique. Figure 1 Structure théorique d’un réseau écologique Pour de plus amples informations sur le concept de connectivité, nous vous invitons à consulter le Guide des principes d’élaboration des corridors naturels au Centre-du-Québec dispose sur le site internet suivant : www.crecq.qc.ca/corridor. 2 Connectivité fonctionnelle : Le degré selon lequel le paysage permet le déplacement d’une espèce ciblée ou le déroulement d’un processus écologique dans la mesure où toutes les autres conditions sont rencontrées . 3 Corridor de moindre coût : basés sur une matrice du coût minimal de transit où l’on cumule les coûts de déplacement dans un corridor donné. Pour cette approche, il faut déterminer une valeur seuil de largeur minimale. 7 1.1. Les étapes d’identification de corridors naturels Il est difficile d’établir une méthodologie universelle d’identification des corridors fauniques, car chaque projet est spécifique à la région considérée et aux objectifs de conservation à atteindre (Jongman et coll. 2004). Cependant, plusieurs auteurs résument en quelques étapes la démarche méthodologique menant au design de corridors naturels (Beier et coll. 2011, Bernier 2012 et Bernier et coll. 2013). Pour ce projet, la méthodologie, les définitions et les concepts proposés par le Conseil régional de l’environnement du Centre du Québec (CRECQ), publiés en décembre 2014, ont été retenus. Ce guide propose une démarche méthodologique menant à la conception de corridors naturels en huit grandes étapes. À chaque étape, les intervenants en provenance de différents secteurs d’activités ont été appelés à se questionner afin d’orienter la démarche selon les objectifs poursuivis par le biais d’ateliers et de rencontres. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Établir l’objectif ; Définir l’aire d’étude ; Récolter les données ; Identifier les noyaux de conservation ; Créer les corridors (analyses de connectivité) ; Optimiser la cartographie de la connectivité ; Valider les corridors ; Mise en œuvre de la connectivité. Prendre note que pour ce projet, aucune validation sur le terrain des corridors n’a été réalisée jusqu’à maintenant. Pour de plus amples informations sur cette démarche, nous vous invitons à consulter le Guide des principes d’élaboration des corridors naturels au Centre-duQuébec dispose sur le site internet suivant : www.crecq.qc.ca/corridor. 8 2. Protocole d’identification des corridors naturels 2.1. Objectifs L’identification des corridors fauniques vise deux objectifs principaux : a) faciliter le déplacement de la faune entre les habitats en milieu agricole et b) contribuer au maintien et à l’amélioration des services écologiques dans des bassins versants dégradés en milieu agricole, spécifiquement au niveau de la qualité de l’eau. a) faciliter le déplacement de la faune entre les habitats en milieu agricole Face à la perte et la fragmentation des milieux naturels, reconnues comme étant les principales causes de la diminution de la biodiversité sur Terre, plusieurs organisations et gestionnaires à travers le monde intègrent progressivement le concept de la connectivité des milieux naturels à la gestion et l’aménagement durable du territoire (Baillie et coll. 2004). Il apparaît, en effet, que la plupart des espèces s’adaptent mieux, notamment suite à une modification de leur habitat, dans un réseau de milieux naturels connectés que dans un environnement fragmenté (Gilbert-Norton et coll. 2010). Les modèles tendent à démontrer que la connectivité entre les populations fauniques procure, en comparaison avec des populations isolées, une plus grande flexibilité aux espèces pour répondre aux changements des conditions environnementales et aux évènements climatiques extrêmes (Tewksbury et coll. 2002). La connectivité est donc une composante clé de la protection de la biodiversité. b) contribuer au maintien et à l’amélioration des services écologiques dans des bassins versants dégradés en milieu agricole, spécifiquement au niveau de la qualité de l’eau. Les services écologiques, tels que la filtration ou la rétention de l’eau, sont les bienfaits que la collectivité retire de la nature. Ces services peuvent prendre la forme de produits ou encore de processus par lesquels les écosystèmes facilitent et permettent l’existence de l’être humain (Daily et coll. 1997; Limoges 2009; Cardinale et coll. 2012 et CRÉ de la Montérégie Est 2014). Bien que leur nombre varie selon les auteurs, il y aurait au moins 22 types de services écologiques, regroupés en quatre catégories, auxquels la conservation d’une connectivité peut contribuer. Toutefois, il faut être conscient que la conservation des services écologiques nécessite l’utilisation d’un ensemble de stratégies dans lesquelles s’insèrent les corridors fauniques. À eux seuls, les corridors n’assureront pas le maintien de l’ensemble des services écologiques. 2.1.1. Choix des espèces L’identification des espèces auxquelles les corridors fauniques sont destinés est étroitement liée aux objectifs poursuivis tels que décrits précédemment. Pour cette étude, nous ciblerons les espèces sensibles à la perte d’intégrité de leur habitat afin de rejoindre notre premier objectif et les espèces fréquentant les milieux aquatiques afin de rejoindre notre deuxième objectif. Nous avons donc ciblé les oiseaux forestiers (ex. grand pic) pour notre premier objectif (Beier et Noss 1998) et les mammifères semi-aquatiques (loutre et vison) pour notre deuxième objectif (Gratton et Desautels, 2014). 9 2.2. Délimitation de la zone d’étude Selon nos objectifs, les limites de trois bassins versants ont été utilisées comme base pour déterminer notre zone d’étude. Il s’agit des bassins versants des rivières des Rosiers, Saint-Germain et Saint-Zéphirin. Les limites des bassins versants ont été retenues, car ils facilitent la mise en œuvre des objectifs. À partir de ces limites, une zone tampon de 15 km a été calculée pour former notre zone d’étude (Figure 2). Cette zone tampon a été incluse à l’aire d’étude afin de laisser la flexibilité au logiciel utilisé de sélectionner le parcours optimal des corridors et éliminer l’effet de bordure. MRC de Nicolet-Yamaska MRC d’Arthabaska MRC de Drummond Centre-du-Québec Figure 2 Limite de la zone d'étude 2.3. Sélection et préparation des données L’analyse de potentiel d’habitat est réalisée à partir de données qui décrivent le plus adéquatement possible la réalité terrain. Le tableau suivant présente une description sommaire des sources de données utilisées. L’ensemble des données d’entrée est dans le format vectoriel. Tableau 1 Sources des données utilisées Données Sources de données Date Système d'information écoforestière Base de données des cultures assurées Hydrographie Ministère des Forêts, Faune et Parcs du Québec (MFFPQ) Base de données topographiques du Québec (BDTQ) 2010 4e programme 2010, 2011, 2012, 2013 2002 Utilisation du sol Agence de géomatique du Centre-du-Québec (AGTCQ) 2010 Réseau routier Ressources Naturelles Canada (RNC) 2012 Milieux humides Canards Illimités Canada (CIC) et ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) MDDELCC 2012 Bassin versant Financière agricole du Québec (FADQ) 2004 2.4. Identification des noyaux ou des habitats à relier Une fois les objectifs et l’aire d’étude identifiés, il faut identifier les noyaux de conservation à connecter. Un noyau de conservation est une aire ayant une taille suffisante, un couvert naturel adéquat et une qualité acceptable pour servir d’habitat source pour plusieurs espèces caractéristiques d’une région ou pour certaines espèces focales. Ces milieux naturels contribuent à assurer le maintien de populations d’espèces et abritent des écosystèmes suffisamment grands pour maintenir un régime de perturbations naturelles. 10 Dans le cadre de cette étude, l’identification des noyaux de conservation a été réalisée visuellement à partir de données multiples et des connaissances du comité de travail. Les sources de données utilisées sont : occurrence d’espèces en situation précaire, écosystèmes forestiers exceptionnels, milieux humides hautement prioritaires (étude de priorisation des milieux humides du CRECQ, 2012), aires protégées, zones de conservation municipales, milieux forestiers de plus de 100 ha, zones d’intendance volontaire et travaux d’aménagements réalisés depuis les cinq dernières années. Les noyaux de conservation ont ensuite été jumelés en paires (départ – arrivée) pour chacun des groupes d’espèces visés. Il s’agit ainsi de sélectionner les paires de noyaux qui seront connectés ensemble. Le Tableau 2 présente le nombre de paires de noyaux de conservation connectés pour chaque groupe d’espèces dans chacun des bassins versants. 2.5. Analyse des corridors fauniques Une fois nos objectifs identifiés, notre aire d’étude établie et les milieux naturels à relier identifiés, il faut sélectionner une approche d’analyse et créer les corridors. Pour cette étude, l’approche d’analyse assistée par ordinateur a été choisie. Cette approche est basée sur une analyse spatiale automatisée à l’aide d’un système d’information géographique (SIG). Les logiciels FragsStats et Corridor Designer ont été utilisés pour identifier les corridors fauniques. Ces outils se basent sur une matrice de résistance pour relier les noyaux de conservation et identifié les corridors préférentiels, c’est-à-dire ceux offrant le moins de résistance au passage de la faune. Un document technique d’utilisation (Desautels, 2014) des logiciels est disponible sur le site internet du CRECQ : http://www.crecq.qc.ca/cn_agricole. Tableau 2 Nombre de paires de points « départ-arrivée » par bassin versant et par groupe d'espèces Bassin versant des Rosiers St-Germain St-Zéphirin Total Groupes d'espèces Mammifères Oiseaux semi-aquatiques forestiers 8 11 10 6 4 4 22 21 Total 19 16 8 43 11 a) Bassin versant de la rivière Saint-Germain b) Bassin versant de la rivière des Rosiers Figure 3 Localisation des noyaux de conservation dans les trois bassins versants ciblés c) Bassin versant de la rivière Saint-Zéphirin 2.5.1. Création des matrices d’utilisation du sol et de résistance au déplacement Cette étape consiste à réaliser une analyse multicritères permettant d’illustrer, pour chaque espèce ou groupe d’espèces considérées, une matrice de résistance au déplacement, où chaque pixel se voit attribuer une valeur ou pointage correspondant à la probabilité que l’habitat soit utilisé par la faune. Cette valeur est le résultat d’une pondération accordée à chaque critère selon son importance relative pour le déplacement de la faune. Cette importance est évaluée en fonction des connaissances sur les espèces et la consultation d’experts (Jobin et al., 2013). Cette façon de procéder en faisant appel aux experts est une pratique courante pour les utilisateurs de Corridor Designer (Majka et al., 2007). Le résultat de cette analyse multicritères permettra de cartographier les zones offrant le plus de résistance et celles étant les plus propices au déplacement de la faune, qui serviront de base pour l’identification des divers scénarios de corridors. Préalablement, une matrice d’occupation du sol est d’abord assemblée et servira de base au calcul des matrices de résistance au déplacement. 12 2.5.1.1.Matrice d’utilisation du sol La carte d’occupation du sol est produite en intégrant les données des différentes sources en une seule couche d’information suivant un ordre de priorité basé sur la fiabilité et la qualité des données (Figure 4). La couche ayant la priorité la plus élevée étant ajoutée en dernier lieu4. Suite à la série d’unions entre les couches d’entrée, une correspondance numérique est assignée à chacune des classes d’occupation du sol permettant ainsi de convertir le résultat vectoriel au format matriciel. La taille des pixels de la matrice d’occupation du sol a été déterminée à 10 mètres. La Figure 6 liste les superficies d’occupation du sol des territoires à l’étude selon les 13 classes et présente le résultat cartographique. Hydrographie (Lacs et cours d’eau permanents) Autoroutes et bretelles Cultures pérennes et annuelles Milieux humides Carte écoforestière Classes d’occupation du sol Forêt (mature) Arbustif Culture annuelle Culture pérenne Eau Eau peu profonde Marais Marécage Prairie humide Tourbière Zone urbaine Autoroute Gravière Occupation du sol Matrice d’occupation du sol Figure 4 Ordre de superposition des couches et classes d’occupation du sol a) Hydrographie La classe « eau » est complétée à partir des couches d’hydrographie linéaire et surfacique de la BDTQ. La couche surfacique a été intégrée telle quelle tandis qu’une zone tampon de six mètres a été générée sur les cours d’eau permanents de la couche linéaire5. 4 Il est à noter que pour la zone d’étude externe au Centre-du-Québec, seule la couche écoforestière a été prise en compte comme couche de base, car nous n’avions pas accès aux données d’utilisation de sol pour cette zone. 5 La zone tampon de six mètres a été déterminée en fonction des limitations de la taille du pixel. Comme la taille du pixel utilisé était de 10 mètres, il était nécessaire d’établir une zone tampon suffisante pour couvrir complètement un pixel et même plus (12 mètres au total, six mètres de part et d’autre du cours d’eau). Ceci permet aussi d’obtenir une continuité pour les cours d’eau considérant que les cours d’eau ne sont pas tracés de façon continue. 13 b) Autoroutes et bretelles La classe « autoroute » est composée d’une zone tampon de 40 mètres sur les lignes d’autoroutes et de 17,5 mètres sur les bretelles d’autoroutes6. c) Cultures pérennes et annuelles Les classes « cultures pérennes » et « cultures annuelles » de la matrice d’occupation du sol ont été affinées à partir de la BDCA des années 2010 à 2013. Le type de culture de 2013 a été priorisé et les parcelles n’ayant pas d’information ont été complétées avec les années précédentes. Les parcelles agricoles n’ayant pas d’information pour chacune des années sont assignées à la classe de culture pérenne. Le Tableau 3 présente les associations des types de culture aux classes d’occupation du sol. Tableau 3 Association des cultures aux types d'occupation du sol Source de données Type d'occupation du sol Pérenne BDCA 2010 2011 2012 2013 Annuelle Culture Code Description FOI PTF NON MAI BLE ORG AVO SOY CNL AUC MAR CVR MIX Foin Petits fruits Pas d'information Maïs Blé Orge Avoine Soya Canola Autres céréales Maraîcher Chanvre Cultures mixtes d) Milieux humides À partir de la cartographie détaillée des milieux humides de Canards Illimités et du MDDELCC (2012), nous avons généré cinq classes de milieux humides : marais, marécage, prairie humide, eau peu profonde et tourbière. La Figure 5 présente le schéma d’association utilisé. Figure 5 Association des types de milieux humides aux cinq classes de milieux humides 6 Les valeurs de zones tampons pour les autoroutes et bretelles ont été récupérées du projet de priorisation des milieux humides du CRECQ (2012). Ces données proviennent d’une estimation par photo-interprétation de l’emprise de chaque classe de routes. 14 Figure 6 Superficie et carte des classes d’occupation du sol dans les territoires à l’étude 2.5.1.2.Préparation de la matrice de résistance des mammifères semi-aquatiques Cette étape consiste à réaliser une analyse multicritères permettant d’illustrer, par groupe d’espèces considérées, une matrice de résistance au déplacement, où chaque pixel se voit attribuer une valeur (pointage) correspondant à la probabilité que l’habitat soit utilisé par la faune. Pour ce faire, une pondération est accordée à chaque critère selon son importance relative pour le déplacement des espèces cibles (ex. forêt mature (70)) où un pointage (poids) est ensuite attribué pour chacun des critères retenus. Le calcul consiste à faire une addition de la valeur (pondération) de chacun des critères par le poids du critère. 𝑛 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 = ∑ 𝐶𝑖 𝑃𝑖 𝑖=1 Où : 𝐶 = pondération du critère 𝑃 = pointage du critère (poids) 𝑛 = nombre de critères 𝑖 = incrémentation du critère La matrice de résistance au déplacement des mammifères semi-aquatiques utilisée dans le cadre du projet a été élaborée par Louise Gratton et NéoGIS dans le cadre de l’analyse des corridors naturels de la municipalité de Saint-Hyacinthe (2014). Le Tableau 4 présente la pondération des sept critères ayant servi à calculer cette matrice. Le résultat du calcul déterminant la matrice est présenté à la Figure 7. 15 2.5.1.3.Préparation de la matrice de résistance des oiseaux forestiers La matrice de résistance au déplacement des oiseaux forestiers est calculée à partir de six critères inspirés des travaux de Jobin et al. (2013)7. Le Tableau 5 présente l’ensemble des critères considérés pour cette matrice. La méthode de calcul est identique à celle utilisée pour les mammifères semi-aquatiques. Le résultat du calcul déterminant la matrice est présenté à la Figure 7. En ce qui concerne les critères de taille, d’isolement, de forme et de contraste, ils ont été calculés avec le logiciel FRAGSTAT. • • • • Taille : valeur attribuée selon la superficie des parcelles d’occupation du sol. Isolement : valeur attribuée selon la distance de la parcelle de même type la plus proche de la parcelle d’analyse. Forme : valeur attribuée selon la forme de la parcelle. Une parcelle plus allongée aura une valeur plus faible qu’une parcelle plus concentrée. Contraste : valeur attribuée selon les valeurs des parcelles environnantes. Une parcelle étant entourée de parcelles ayant des valeurs d’occupation du sol similaires à la sienne aura un faible contraste. Une parcelle étant entourée de parcelles ayant des valeurs d’occupation du sol très différentes de la sienne aura un fort contraste. Tableau 4 Pondération des critères constituant la matrice de résistance au déplacement des mammifères semi-aquatiques Occupation du sol Forêt (mature) 70 Arbustif 50 Culture annuelle 20 Culture pérenne 20 Eau 70 Eau peu profonde 100 Marais 100 Marécage 100 Prairie humide 100 Tourbière 50 Zone urbaine 0 Autoroute 0 Gravière 0 Poids 30 % Distance d’une zone urbaine [ 0 - 250 [ mètres 0 [ 250 - 1 000 [ mètres 50 1 000 mètres et + 100 Poids 15 % Distance de la rive [ 0 - 50 [ mètres 100 [ 50 - 100 [ mètres 50 100 mètres et + 0 Poids 30 % Taille8 (Fragstat : total area) [0 - 30[ ha 25 [30 - 100[ ha 50 [100 - 200[ ha 75 200 ha et + 100 Poids 10 % Distance d’une autoroute [ 0 - 100 [ mètres [ 100 - 200 [ mètres 200 mètres et + Poids 0 60 100 5% Distance d’une route pavée [ 0 - 50 [ mètres 0 [ 50 - 100 [ mètres 30 100 mètres et + 100 Poids 5% Distance d’une route non-pavée [ 0 - 25 [ mètres 0 [ 25 - 50 [ mètres 15 50 mètres et + 100 Poids 5% 7 Jobin B., R. Langevin, M. Allard, S. Labrecque, D. Dauphin, M. Benoit et P. Aquin. 2013. Évaluation d’une approche d’analyse du paysage pour planifier la conservation des habitats des oiseaux migrateurs et des espèces en péril dans l’écozone des Plaines à forêts mixtes : étude de cas au lac Saint-Pierre. Série de rapports techniques no 527. Environnement Canada, Service canadien de la faune, région du Québec, Québec. 74 p. et annexes. 8 Cette analyse a été réalisée avec le logiciel FRAGSTAT. 16 Tableau 5 Pondération des critères constituant la matrice de résistance au déplacement des oiseaux forestiers Occupation du sol Forêt (mature) 100 Arbustif 60 Culture annuelle 10 Culture pérenne 20 Eau 5 Eau peu profonde 5 Marais 10 Marécage 50 Prairie humide 20 Tourbière 30 Zone urbaine 20 Autoroute 0 Gravière 20 Poids 50 % Distance d’une zone urbaine9 [ 0 - 250 [ mètres 0 [ 250 - 1 000 [ mètres 50 1 000 mètres et + 100 Poids 5% Taille8 (Fragstat : Total area) [0 - 30[ ha 25 [30 - 100[ ha 50 [100 - 200[ ha 75 200 ha et + 100 Poids 20 % Isolement8 (Fragstat : Proximity) [ 0 - 5 [ mètres 25 [ 5 - 250 [ mètres 50 250 mètres et + 75 12 % Poids Forme8 (Fragstat : Fractal Dimension Index) [ 1 - 1,06 [ 100 [ 1,06 - 1,12 [ 50 1,12 et + 0 Poids 5% Contraste8 (Fragstat : Edge Contrast Index) [ 0 - 40 [ 100 [ 40 - 65 [ 50 65 et + 0 Poids 8% Figure 7 Matrice de résistance au déplacement des mammifères semi-aquatiques et des oiseaux forestiers 9 Le critère de distance des zones urbaines est calculé en tenant compte de zones tampons autour de zones urbaines. 17 2.5.2. Scénarios de corridors potentiels par espèce La production et l’analyse des corridors potentiels ont été réalisées avec la boîte à outils Corridor Designer10 pour ArcGIS. L’utilisation de cette boîte à outils nécessite également l’extension « Spatial Analyst » pour assurer son fonctionnement. Pour réaliser l’analyse, il faut tout d’abord identifier les noyaux de conservation11 à relier (points de départ et d’arrivée). Par la suite, l’outil « Corridor Designer » génère pour chacune des paires de points « départ-arrivée » une série de corridors12 établis selon un pourcentage de couverture de la superficie de la zone d’étude. À partir de cette série de corridors, une évaluation manuelle est réalisée afin de sélectionner le corridor qui atteint les seuils minimaux fixés pour chacun des groupes d’espèces. Il peut arriver qu’un raffinement au niveau de la précision du corridor soit nécessaire si aucun corridor n’est généré avec les critères établis. Il faut alors générer une série de corridors s’étalant entre la valeur du plus grand corridor n’atteignant pas le seuil et le plus petit corridor atteignant le seuil. Le Tableau 6 présente les critères établis selon les matrices de résistance des deux groupes d’espèces ciblés. L’annexe 1 présente un tableau des corridors optimaux sélectionnés en fonction des critères établis. Tableau 6 Critères de validation des corridors Critères Valeur minimale des pixels de la matrice de résistance au déplacement considérés 13 Superficie (ha) minimale des « breeding patch14 » Superficie (ha) minimale des noyaux de conservation Largeur minimale des corridors naturels 15 Groupes d'espèces Mammifères Oiseaux semi-aquatiques forestiers 60 60 30 30 30 30 60 à 100 m 100 à 300 m sur 75 % du trajet 10 http://corridordesign.org/ La superficie complète des noyaux de conservation est considérée par le logiciel Corridor Designer 12 L’analyse de chacun des corridors a été réalisée à partir des matrices de potentiel d’habitat, selon le groupe d’espèces prévu par le comité d’experts, soit les mammifères semi-aquatiques ou les oiseaux forestiers. 13 Il est à noter que parmi les 43 corridors générés, le paramètre de valeur minimale de potentiel des points de « départs et arrivées » a été ajusté à 50 pour deux corridors que Corridor Designer n’était pas en mesure de modéliser avec une valeur de 60. 14 Définition de Breeding patch (pas japonais): Un milieu naturel plus petit qu’un noyau de conservation pouvant servir occasionnellement d’habitat pour les espèces cibles. 15 Le seuil de largeur est sur la valeur la plus haute 11 18 3. Résultats Au total, c’est 18 (des Rosiers), 16 (Saint-Germain), 8 (Saint-Zéphirin) corridors qui ont été retenus en fonction de critères préétablis (Annexe 1). Pour chacun des bassins versants, deux couches d’information numériques (shapefile) ont été produites pour chaque groupe d’espèces (Figure 8) : couche linéaire traçant la ligne de chaque corridor (Tableau 7) et couche des corridors sous forme de polygones modélisés par Corridor Designer (Tableau 8). Une cinquième couche a été produite pour localiser les goulots d’étranglement16. Les tableaux suivants présentent le descriptif des tables d’attributs de ces couches d’informations. Une série de statistiques a été incluse dans la table d’attributs de la couche de corridors afin d’obtenir le pourcentage de la superficie de chaque corridor occupé par chaque classe d’occupation du sol. (Figure 9). De plus, deux séries de fichiers PDF (orthophoto et occupation du sol) ont été produites pour chacun des corridors. (Figure 10). Tableau 7 Description des attributs de la couche linéaire de corridor Attribut Bassin Espèce IDCorridor SUM_Length Shape_Leng Description Bassin versant Groupe d'espèces Identifiant du corridor Longueur du corridor en mètre Longueur du corridor en mètre Tableau 8 Description des attributs des couches polygonales de corridor Attribut Description Bassin Bassin versant Espèce Groupe d'espèces Départ Point de départ Arrivée Point d'arrivée Superficie Superficie du corridor en mètres carrés PotHab_pct Potentiel d'habitat moyen à l'intérieur du corridor en pourcentage IDCorridor Identifiant du corridor Shape_Leng Périmètre du corridor en mètre Shape_Area Superficie du corridor en mètres carrés Pourcentage de la superficie du corridor selon la classe d'utilisation du sol ANN Culture annuelle ANT Zone urbaine EAU Eau EP Eau peu profonde FA Forêt arbustive FM Forêt mature GR Gravière ME Marécage MS Marais PER Culture pérenne PH Prairie humide RO Route TB Tourbière 16 Définition de goulot d’étranglement : endroits où la résistance aux déplacements est élevée (ex. diminution de la largeur du corridor) 19 Tableau 9 Description des attributs des couches polygonales de corridor Attribut Unique_ID Name Length Bassin Espèce IDcorridor a) c) Description Numéro du segment Goulot d’étranglement (above : ce n’est pas un goulot et below : il s’agit d’un goulot) Longueur du segment de corridor en mètre Bassin versant Espèce associée Identifiant du corridor Bassin versant de la rivière Saint-Germain b) Bassin versant de la rivière des Rosiers Bassin versant de la rivière Saint-Zéphirin Figure 8 Scénarios de corridors proposés dans chacun des bassins versants 20 a) Occupation du sol dans les corridors du bassin versant de la rivière Desrosiers b) Occupation du sol dans les corridors du bassin versant de la rivière Saint-Germain c) Occupation du sol dans les corridors du bassin versant de la rivière Saint-Zépherin 21 Figure 9 Superficie des différentes classes d’occupation du sol dans les corridors potentiels pour chacun des bassins versants Légende Corridor (largeur > 300 m) Goulot d’étranglement (largeur <=300m) Corridor sous forme de polygone Largeur (m) Noyaux de conservation Distance (m) Figure 10 Exemple d’une représentation linéaire et de polygone d’un corridor naturel 22 4. Application du modèle au bassin versant de la rivière Saint-Germain Une fois les corridors naturels identifiés, il est possible de superposé à l’outil géomatique différentes informations raffinant notre sélection de sites où des aménagements favorables à la biodiversité et à l’amélioration de la qualité de l’eau seraient nécessaire. Il est important de se rappeler que cet outil est flexible. Vous pouvez adapter vos corridors naturels selon vos validations terrain, l’aménagement et la configuration des champs, les pratiques de l’entreprise, de l’utilisation de la machinerie, etc. Étape 1 : Priorisation Pour la première priorisation, nous avons sélectionné les sites où des goulots d’étranglement étaient présents dans les corridors naturels identifiés. Parmi eux, nous avons sélectionné les sites ou des traces d’érosion étaient présentes. Pour ce faire, nous avons utilisé les informations suivantes : Cartographie des corridors naturels du bassin versant de la rivière SaintGermain identifiés par le CRECQ Cartographie des indices d’érosion du bassin versant de la rivière St-Germain réalisée par l’Agence de géomatique Étape 2 : Filtre fin Finalement, nous avons sélectionné les sites où des caractéristiques écologiques d’intérêt étaient présentes. Espèces en situation précaire du CDPNQ (2014) Étude de priorisation des milieux humides du CRECQ (2012) Écosystèmes forestiers exceptionnels du MFFP Sites de conservation ou d’intérêt des MRC et des municipalités (ex. habitat faunique) Aires protégées (MDDELCC et MFFP) Étape 3 : Objectif spécifique Pour cette étape, nous avons ciblé des sites pouvant servir de vitrine de démonstration. Nous avons donc sélectionné des sites à proximité des routes et près de cours d’eau. Orthophoto (2010) Données cadastrale (# de lots, municipalités) Données hydrographiques (localisation et identification des cours d’eau) Données relatives au réseau routier Pour cette étape, le site internet Info-Sols (www.info-sols.ca) peut aussi être utilisé pour évaluer la densité de la végétalisation le long des cours d’eau et obtenir facilement les informations cadastrales et le réseau routier. La figure suivante présente le résultat final de sélection des sites pour le bassin versant de la rivière Saint-Germain. 23 Figure 11 Sites pouvant servir de vitrine de démonstration pour l’aménagement de travaux favorables à la biodiversité en milieu agricole. 24 Conclusion La conservation des habitats s’effectue traditionnellement par une approche espèce par espèce ou encore sur la base de sites connus comme importants pour la biodiversité (hot spots). Ces approches présentent toutefois des limites, car elles ignorent généralement le potentiel de sites n’ayant pas fait l’objet d’inventaires et ne touchent souvent que de petites étendues. Par ailleurs, la connectivité entre ces sites n’est généralement pas considérée. La nécessité de favoriser le déplacement des espèces représente un enjeu important qui demande un niveau d’analyse différent du territoire. L’avènement de la prise en compte de la connectivité permet une perception plus globale et dynamique des paysages. En outre, les nouvelles technologies (ex. : les SIG et les logiciels d’analyse tels que FRAGSTATS) et l’accès à des données géospatiales (ex. : les images satellites) facilitent aujourd’hui la mise en œuvre de cette approche. La connaissance de l’importance du contexte spatial pour la conservation de la faune et l’accès à de meilleurs outils pour répondre à des problèmes écologiques ou d’aménagement du territoire à large échelle permettent donc de voir et d’analyser les choses autrement en conservation (Jobin et al. 2013). D’ailleurs, plusieurs initiatives de recherche au Québec s’appuient sur les notions d’écologie du paysage (Connexion Montérégie 2012; Nature-Action 2012; Université de Montréal 2012). L’approche initiée dans le cadre de ce projet pilote et les leçons tirées de celui-ci devraient inciter à la mise en place de projets similaires dans d’autres régions où les pressions anthropiques peuvent modifier les paysages et les habitats. Cependant, bien que la boîte à outils de Corridor Designer soit gratuite, elle nécessite minimalement l’utilisation d’une licence d’ArcGIS de base et de l’extension « Spatial Analyst ». De plus, le manque de données et de connaissances d’un territoire peut restreindre l’application de l’approche paysage sur ce territoire. La modélisation des corridors naturels est grandement dépendante de la précision et de la tenue à jour des données intrants du modèle. Le manque de précision dans le positionnement géographique de ces données est une source potentielle d’erreur. De plus, la correspondance des intrants du modèle avec la réalité actuelle du terrain peut différer dans certains cas. Le territoire à l’étude est dynamique et une variabilité des activités agricoles ainsi que le développement de la zone urbaine sont notamment des éléments qui peuvent réduire la précision de la modélisation. Il est donc important, avant d’entreprendre des démarches de mise en place d’un corridor naturel, de valider sur le terrain la correspondance de la modélisation avec la réalité actuelle. Le corridor modélisé pourra ainsi être réévalué et adapté en fonction de l’utilisation actuelle du territoire. Finalement, la modélisation réalisée pourra servir d’outil d’aide à la décision, mais ne dictera pas l’emplacement exact d’un corridor. Ce projet a été une occasion d’appliquer la démarche développée par Jobin et al. (2013) et Gratton et Desautels (2014) pour faciliter le choix des sites d’aménagements favorable à la biodiversité en milieu agricole. Les résultats des analyses obtenus dans le cadre de ce projet, dont les couches d’informations numériques (shapefiles), sont disponibles à tous les intervenants régionaux et peuvent ainsi être considérés lors de la planification territoriale (par exemple, lors de la révision des schémas d’aménagement des MRC). Il est à espérer que le présent projet permettra d’attirer l’attention sur ce type d’approche plus intégrée. 25 Bibliographie Baillie J.E.M., C. Hilton-Taylor et S. Stuart, 2004. 2004 IUCN Red List of Threatened Species: A global species assessment, IUCN, Gland, Switzerland and Cambridge, UK CRECQ, 2012. Beier, P. et R.F. Noss. 1998. Do habitat corridors provide connectivity? Conservation Biology 12: 1241-1252. Beir P., W. Spencer, R.F. Baldwin, B.H. McRae, 2011. Toward best practices for developing regional connectivity maps, Conservation Biology, 25 (5) : 879-892. Bernier A., 2012. Réseaux écologiques à l'échelle d'un bassin versant: analyse comparative d'approches conceptuelles. Mémoire présenté pour l'obtention du grade de Maître ès sciences géographiques (M.Sc.), cheminement Géomatique, Département de géomatique appliquée Faculté des lettres et sciences humaines Université de Sherbrooke. Bernier A. et J. Théau, 2013. Modélisation de réseaux écologiques et impacts des choix méthodologiques sur leur configuration spatiale : analyse de cas en Estrie (Québec, Canada), VertigO, 13 (2). Connexion Montérégie. 2012. Biodiversité, connectivité et services écologiques en Montérégie. Site internet : www.connexionmonteregie.com/index.html CRÉ de la Montérégie Est, 2014. Biens et services écologiques en Montérégie Est – Un capital naturel essentiel au développement des collectivités. McMasterville, Québec, 30 p. Daily G.C., P.A. Matson et P.M. Vitousek, 1997. Ecosystem services supplied by soil. G. Daily, Nature’s Services : Societal Dependence on Naturel Ecosystems. Island Presse, Washington, D.C., 113-132 p. Desautels, Patrick. 2014. Guide de formation pour l’utilisation du logiciel Corridor Designer et FragStats. Dans le cadre du projet d’identification des corridors naturels en milieu agricole du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec. Gilbert-Norton, L., R. Wilson, J.R. Stevens, K.H. Beard. 2010, A meta-analytic review of corridor effectiveness, Conservation Biology, vol. 24, n° 3, p. 660-668. Gratton L. et P. Desautels (2014).Identification des corridors naturels de la ville de SaintHyacinthe. En rédaction. Limoges B., 2009. Biodiversité, services écologiques et bien-être humain. Le naturaliste canadien, 133 (2). Cardinale B.J., J.E. Duffy, A. Gonzalez, D.U. Hooper, C. Perrings, P. Venail, A. Narwani, G. M. Mace, D. Tilman, D. A. Wardle, A. P. Kinzig, G. C. Daily, M. Loreau, J. B. Grace, A. Larigauderie, D. S. Srivastava et S. Naeem, 2012. Biodiversity loss and its impact on humanity. Nature, 486 : 59-67. 26 Jobin B., R. Langevin, M. Allard, S. Labrecque, D. Dauphin, M. Benoit et P. Aquin. 2013. Évaluation d’une approche d’analyse du paysage pour planifier la conservation des habitats des oiseaux migrateurs et des espèces en péril dans l’écozone des Plaines à forêts mixtes : étude de cas au lac Saint-Pierre. Série de rapports techniques no 527. Environnement Canada, Service canadien de la faune, région du Québec, Québec. 74 p. et annexes.Majka et al., 2007 Jongman, R.H.G. et G. Pungetti, 2004. Ecological Networks and Greenways: Concept, Design, Implementation. Cambridge University Press, New York, N.Y. Nature-Action. 2012. Nature-Action Québec. Les milieux naturels. Site internet : www.nature-action.qc.ca/site/realisations/milieux-naturels Taylor, P.D., L. Fahrig, K. Henein et G. Merriam, 1993. Connectivity is a vital element of landscape structure. Oikos, 68(3): 571-573. Taylor, P.D., L. Fahrig et K.A. With, 2006. Landscape connectivity: a return to the basics. Connectivity Conservation (eds K.R. Crooks & M. Sanjayan), pp. 29–43. Cambridge University Press, Cambridge. Tewksbury, J. J., D. J. Levey, N. M. Haddad, S. Sargent, J. L. Orrock, A. Weldon, B. J. Danielson, J. Brinkerhoff, E. I. Damschen et P. Townsend, 2002. Corridors affect plants, animals, and their interactions in fragmented landscapes. Proceedings of the National Academy of Sciences, 99:12923-12926. Université de Montréal. 2012. Chaire en paysage et environnement. Site internet : www.paysage.umontreal.ca/ 27 Termes et définitions L’objet de cette section est d’assurer l’utilisation d’un langage commun et un usage cohérent des termes utilisés dans ce rapport. Connectivité: Le degré de connexion entre les divers milieux naturels présents au sein d’un même paysage tant au niveau de leurs composantes, de leur répartition spatiale et de leurs fonctions écologiques Connectivité fonctionnelle : Le degré selon lequel le paysage permet le déplacement d’une espèce ciblée ou le déroulement d’un processus écologique dans la mesure où toutes les autres conditions écologiques sont remplies. Connectivité structurelle : Le degré selon lequel les composantes naturelles d’un paysage sont physiquement reliées entre elles selon un objectif donné, sans nécessairement contribuer au déplacement des espèces. Corridor naturel (faunique, forestier, etc.) : La portion donnée d’un paysage dont les composantes biotiques ou abiotiques et/ou les milieux naturels favorisent le déplacement d’espèces ciblées, ou le déroulement de processus écologiques, entre les noyaux de conservation. Goulot d’étranglement : Une aire relativement étroite où le déplacement des espèces risque de se concentrer en raison d’une configuration défavorable des usages du territoire, des barrières physiques ou d’un couvert naturel contraignant. Matrice : Il s’agit des éléments dominants du paysage (ex. matrice agricole, matrice forestière, matrice de résistance au déplacement, etc.). Elle peut aussi être définie comme l’ensemble des éléments du paysage et des écosystèmes qui composent un territoire. Noyau de conservation (noyau d’habitats) : Une aire ayant une taille suffisante, un couvert naturel adéquat et une qualité acceptable pour servir d’habitat source pour plusieurs espèces caractéristiques d’une région ou pour certaines espèces focales. Ces milieux naturels contribuent à assurer le maintien de populations d’espèces et abritent des écosystèmes suffisamment grands pour maintenir un régime de perturbations naturelles Perméabilité à l’échelle du paysage : La perméabilité mesure l’aptitude des milieux naturels, semi-naturels ou développés, d’un paysage à maintenir et à faciliter les processus écologiques et à faciliter le déplacement de plusieurs espèces. La perméabilité à l’échelle du paysage est fonction de la continuité du couvert naturel, de la résistance offerte par les barrières naturelles et anthropiques et de la configuration spatiale des types de milieux naturels et des usages sur le territoire. Zone tampon : Une aire aux usages multiples, mais gérée de manière à protéger les noyaux d’habitats des influences et des impacts directs des activités humaines. Ces zones tampons peuvent servir d’habitat aux espèces adaptées à ces milieux. 28 Acronymes AGTCQ BDTQ CIC CRECQ EFE FADQ MDDELCC MFFP MRC RNC SIG Agence de géomatique du Centre-du-Québec Base de données topographiques du Québec Canards Illimités Canada Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec Écosystème forestier exceptionnel Financière agricole du Québec Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs Municipalité régionale de compté Ressources Naturelles Canada Système d’information géographique 29 Annexe 1 Résultat des analyses de corridor BASSIN DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-GERMAIN St-ZEPHIRIN St-ZEPHIRIN St-ZEPHIRIN St-ZEPHIRIN DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS DESROSIERS RASTER DE BASE desros_mamm2 desros_mamm2 desros_mamm2 desros_mamm2 desros_mamm2 desros_mamm2 desros_mamm2 desros_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 germ_mamm2 zeph_mamm2 zeph_mamm2 zeph_mamm2 zeph_mamm2 Desros_OisFor Desros_OisFor Desros_OisFor Desros_OisFor ESPECE Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Mammifère semi-aquatique Oiseau forestier Oiseau forestier Oiseau forestier Oiseau forestier DEPART B C B D F D F F A D H A A C F A D A A A F A A B D J ARRIVEE C E E F H H Kbis Kter D H J J C F I I F F E F C C B D J K DOSSIER Desros_Mamm_BC Desros_Mamm_CE Desros_Mamm_BE Desros_Mamm_DF Desros_Mamm_FH Desros_Mamm_DH Desros_Mamm_Fkbis Desros_Mamm_Fkter StGermain_Mamm_AD StGermain_Mamm_DH StGermain_Mamm_HJ StGermain_Mamm_AJ StGermain_Mamm_AC StGermain_Mamm_CF StGermain_Mamm_FI50 StGermain_Mamm_AI50 StGermain_Mamm_DF StGermain_Mamm_AF StZephirin_Mamm_AE StZephirin_Mamm_AF StZephirin_Mamm_FC StZephirin_Mamm_AC Desros_OisFor_AB Desros_OisFor_BD Desros_OisFor_DJ Desros_OisFor_JK CORRIDOR CORRIDOR_POLY LARGEUR % SEUIL mamm_aqua_0_1_percent_corridor 100 m 76.62% mamm_aqua_0_1_percent_corridor 100 m 88.99% mamm_aqua_0_2_percent_corridor 100 m 78.53% mamm_aqua_0_3_percent_corridor 100 m 98.50% mamm_aqua_0_3_percent_corridor 100 m 92.18% mamm_aqua_0_6_percent_corridor 100 m 76.97% mamm_aqua_0_4_percent_corridor 100 m 94.23% mamm_aqua_0_5_percent_corridor 100 m 94.89% mamm_aqua_0_2_percent_corridor 100 m 99.97% mamm_aqua_0_3_percent_corridor 100 m 91.37% mamm_aqua_0_3_percent_corridor 100 m 76.35% mamm_aqua_0_7_percent_corridor 100 m 77.18% mamm_aqua_0_3_percent_corridor 100 m 97.08% mamm_aqua_0_2_percent_corridor 100 m 76.88% mamm_aqua_0_3_percent_corridor 100 m 97.25% * mamm_aqua_0_6_percent_corridor 100 m 78.02% * mamm_aqua_0_4_percent_corridor 100 m 98.76% mamm_aqua_0_5_percent_corridor 100 m 95.21% mamm_aqua_0_6_percent_corridor 100 m 89.54% mamm_aqua_0_2_percent_corridor 100 m 96.90% mamm_aqua_0_4_percent_corridor 100 m 100.00% mamm_aqua_0_5_percent_corridor 100 m 94.04% ois_for_0_7_percent_corridor 300 m 82.56% ois_for_0_5_percent_corridor 300 m 79.19% ois_for_0_6_percent_corridor 300 m 77.75% ois_for_0_3_percent_corridor 300 m 84.43% 30 RASTER DE BASSIN BASE ESPECE DEPART ARRIVEE DOSSIER CORRIDOR_POLY DESROSIERS Desros_OisFor Oiseau forestier A C Desros_OisFor_AC ois_for_0_7_percent_corridor DESROSIERS Desros_OisFor Oiseau forestier C E Desros_OisFor_CE ois_for_0_4_percent_corridor DESROSIERS Desros_OisFor Oiseau forestier E F Desros_OisFor_EF ois_for_0_7_percent_corridor DESROSIERS Desros_OisFor Oiseau forestier F H Desros_OisFor_FH ois_for_1_1_percent_corridor DESROSIERS Desros_OisFor Oiseau forestier H K Desros_OisFor_HK ois_for_1_2_percent_corridor DESROSIERS Desros_OisFor Oiseau forestier A K Desros_OisFor_AK ois_for_4_0_percent_corridor St-GERMAIN germ_oisfor2 Oiseau forestier A Dbis StGermain_OisFor_ADbis ois_for_0_7_percent_corridor St-GERMAIN germ_oisfor2 Oiseau forestier Dbis H StGermain_OisFor_HDbis ois_for_1_4_percent_corridor St-GERMAIN germ_oisfor2 Oiseau forestier H J StGermain_OisFor_HJ ois_for_1_2_percent_corridor St-GERMAIN germ_oisfor2 Oiseau forestier A J StGermain_OisFor_AJ ois_for_2_9_percent_corridor St-GERMAIN germ_oisfor2 Oiseau forestier F H StGermain_OisFor_FH ois_for_1_4_percent_corridor St-GERMAIN Germ_OisFor Oiseau forestier F J StGermain_OisFor_FJ ois_for_1_9_percent_corridor St-ZEPHIRIN zeph_oisfor2 Oiseau forestier A E StZephirin_OisFor_AE ois_for_2_4_percent_corridor St-ZEPHIRIN zeph_oisfor2 Oiseau forestier A B StZephirin_OisFor_AB ois_for_3_0_percent_corridor St-ZEPHIRIN zeph_oisfor2 Oiseau forestier B C StZephirin_OisFor_BC ois_for_0_3_percent_corridor St-ZEPHIRIN zeph_oisfor2 Oiseau forestier C E StZephirin_OisFor_CE ois_for_0_6_percent_corridor *Le calcul ne passait pas au seuil de 60% (Habitat patch suitability), nous l'avons réduit à 50 afin que le calcul puisse s'effectuer. CORRIDOR LARGEUR 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m 300 m % SEUIL 75.88% 76.15% 78.20% 80.08% 77.32% 76.73% 80.03% 77.05% 81.61% 77.31% 84.20% 77.49% 76.28% 75.94% 78.71% 76.94% 31