Datum: 22.03.2015 Le Matin Dimanche 1001 Lausanne 021/ 349 49 49 www.lematin.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 135'609 Erscheinungsweise: wöchentlich Themen-Nr.: 041.001 Abo-Nr.: 1096374 Seite: 3 Fläche: 99'027 mm² «Parfois, l'activité physique peut remplacer les médicaments chers» Initiative populaire La faîtière des fitness veut que l'abonnement puisse être remboursé par l'assurance obligatoire. Selon elle, cela diminuerait la prise de médicaments et les coûts de la santé. Le débat est lancé. Selon observateurs, ça vaut . peine de prendre- en charge l'abonnement au fitness pour un patient atteint d'une maladie chronique. Ferrantraitefflenyirnages Fabiano Citroni [email protected] Le fitness payé par l'assurance pulaire allant dans ce sens. Les devront obtenir de base, c'est peut-être pour de- initiants signatures pour que le main! Il y a quelques jours, la faî- 100 tière de cette branche a annoncé peuple se prononce sur cette le lancement d'une initiative po- question. Leur récolte commencera à la rentrée de septembre. Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen Pas de fausse joie. Dans l'esprit des initiants, l'abonnement sera remboursé par l'assurance obligatoire à condition que le programme de fitness soit certi- ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 57281236 Ausschnitt Seite: 1/4 Datum: 22.03.2015 Le Matin Dimanche 1001 Lausanne 021/ 349 49 49 www.lematin.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 135'609 Erscheinungsweise: wöchentlich fié par un spécialiste et prescrit par un médecin. Tous les adeptes du fitness (1,3 million, selon l'Office fédéral du sport) ne bénéficieront donc pas automatiquement de la gratuité. Concrètement, qui pourrait se rendre au fitness sur le dos des assurés? Membre du comité Themen-Nr.: 041.001 Abo-Nr.: 1096374 Seite: 3 Fläche: 99'027 mm² liers des fitness.» Historien du Vous savez, parfois, il est bien sport et entraîneur de course à plus utile d'inciter le patient à pied, Pierre Morath abonde dans marcher régulièrement que de ce sens. «Par quel tour de passe- l'envoyer dans un fitness.» passe les fitness auraient-ils le monopole de la capacité à amé- Directeur de la Médecine du liorer la santé des gens et de faire sport du Swiss Olympic Medical Center de Macolin, Boris Gojabaisser les coûts de la santé?» Que pensent les médecins du novic dit un oui, avec énormé- de direction de la Fédération sport? Ils sont partagés sur la ment de mais, à l'initiative. Se- suisse des centres de fitness, Ca- pertinence de cette initiative po- lon lui, pour que le but recherché soit atteint, il faut responsabilirole Bilat précise que le texte (li- pulaire. Pour Gérald Gremion, re ci-contre) vise les personnes médecin adjoint du Centre de ser les fitness, les patients et les médecins. «Les fitness doivent connaissant déjà des problèmes médecine du sport du CHUV, de santé. «Si un individu ayant «dans le cas d'un patient atteint prouver qu'ils vont tout mettre un diabète de type 2, des problè- d'une maladie chronique (pro- en oeuvre pour améliorer la santé mes de dos, d'articulations, a blèmes cardio-vasculaires, obési- du patient-client et non pas seuune activité physique régulière té), ça vaut la peine de prendre lement leurs rentrées financièet qu'il est bien suivi, il pourra en charge son abonnement. res. Les universités forment des réduire sa consommation de Mais un coach, reconnu par les spécialistes en activité physique médicaments. L'activité physiassurances, doit contrôler son adaptée. On pourrait exiger des que remplacera la prise de médifitness que leurs entraîneurs suicaments chers. Les coûts de la activité physique.» vent une telle formation.» Comme François Héritier, santé diminueraient.» Carole Bilat rétorque que de Finn Mahler, directeur médical nombreux fitness emploient déUn surcoût de 1 milliard du Swiss Olympic Medical Cenjà des formateurs qui possèdent ter de l'Hôpital de la Tour (GE)., Une proposition qui ferait baisun brevet fédéral. «Il est fini le ser les primes maladie, faut-il affirme que, si l'abonnement est temps où vous deveniez profesdonc signer les yeux fermés? Pas offert, «il n'est pas sûr du tout seur de fitness après deux jours si simple. SantéSuisse, associa- que les gens seront assidus». Sa proposition? «Le principe de formation. C'était il y a dix tion faîtière des assurances-maans», sourit-elle. ladie, estime que l'initiative fe- de subventionner un patient Remboursé. Ou pas rait... exploser les coûts. «Environ 1,3 million de personnes pos- sèdent un abonnement de fitness à 800 francs. Cela provoquerait un surcoût de 1 milliard de francs à charge de l'assurance de base. Et donc une augmentation des primes de 4 %», affirme Christophe Kaempf, porteparole pour la Suisse romande. François Héritier, président de la Société suisse de médecine générale, n'est pas non plus emballé par ce projet. «Le patientclient ne sera pas très motivé à aller au fitness s'il sait que son abonnement est remboursé. Je trouve que cette initiative sent la promotion des intérêts particu- «Si un individu ayant du diabète a une activité physique régulière et qu'il est bien suivi, il pourra réduire sa consommation de médicaments» Carole Bilat, membre de la Fédération des centres de fitness pour qu'il soit plus actif est bon. L'assurance obligatoire pourrait rembourser des consultations d'activités physiques. Le médecin examine les capacités physiques de la personne et regarde ce qui est le mieux pour elle. Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen Boris Gojanovic entend aussi responsabiliser les patients- clients et les médecins. «On pourrait imaginer que le client paie son abonnement et qu'en fonction de ses résultats il soit remboursé. S'il se rend au fitness une fois par semaine, c'est bien, mais pas suffisant. Quant au médecin prescripteur, on pourrait lui demander des comptes. Il serait en contact avec le fitness pour s'assurer du travail accompli et des résultats obtenus par le patient.» Cette suggestion fait bondir François Héritier. «Les médecins n'ont pas à avoir ce rôle de ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 57281236 Ausschnitt Seite: 2/4 Datum: 22.03.2015 Le Matin Dimanche 1001 Lausanne 021/ 349 49 49 www.lematin.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 135'609 Erscheinungsweise: wöchentlich contrôleurs.» Il se veut tout de même positif. «Le débat autour de cette initiative permettra de sensibiliser les gens à l'importance de bouger. Tout le monde Le fitness doit-il être remboursé? Carole Bilat Membre du comité de direction de la Fédération suisse des centres de fitness est d'accord sur le fait que l'activité physique est bonne pour la santé.» Selon Roland Steiner, vice-président de la faîtière des fitness, l'activité physique est même «le médicament le plus efficace et sans effets secondai- res». Que dit l'initiative? L'initiative «Oui à la médecine de l'activité physique» propose l'introduction d'un article 118d dans la Constitution. Il se déclinerait en trois points. 1. Un entraînement de la force et de l'endurance permet à davantage de personnes de rester en bonne santé et de vivre de manière autonome malgré une maladie chronique. Moins de personnes tombent malades, souffrent chroniquement ou meurent prématurément en raison de maladies non transmissibles évitables. 2. Toutes les personnes reçoivent un soutien sur une base volontaire, indépendamment de leur statut social ou économique, et sont encouragées à suivre un mode de vie sain et à adopter des habitudes de vie favorables Themen-Nr.: 041.001 Abo-Nr.: 1096374 Seite: 3 Fläche: 99'027 mm² DR OUI «L'explosion des coûts de la santé est un sujet de colère récurrent dans notre pays. Notre initiative «Oui à la médecine de l'activité physique» permettra de diminuer ces coûts puisque les patients n'auront plus à prendre tous ces médicaments qui sont hors de prix. Dans une étude, l'Université de Bâle a démontré comment un entraînement ciblé de la musculature et de l'endurance peut agir positivement sur la santé. Pour que son abonnement soit remboursé, le patient devra obtenir le feu vert de son médecin. Lorsqu'il se présentera au fitness, il sera testé, évalué. Un programme d'activité physique sur me- sure sera alors établi. On pourrait imaginer que les formateurs doivent obligatoirement présenter un brevet fédéral afin de pouvoir enseigner. Ce serait un gage de sérieux et de compétence. Comment s'assurer que le patient soit assidu et suive le programme mis sur pied? Le fitness pourrait établir un rapport à l'attention du médecin prescripteur en cas de manquements. L'idée n'est pas de surveiller les patients, mais de s'assurer que l'argent à charge de l'assurance obligatoire ne soit pas gaspillé. Même si cela semble clair, je précise qu'il n'est donc pas question de rembourser l'abonnement du premier venu, mais bien celui d'une personne qui connaît des problèmes de santé et qui, en accord avec son médecin, souhaite développer son activité physique et ainsi réduire sa consommation de médicaments. Il y a tellement de personnes qui prennent des médicaments alors qu'elles n'en ont pas besoin. Cela doit changer.» à la santé. 3. La Confédération légifère sur la prise en charge des coûts, par l'assurance obligatoire des soins, du programme d'activité physique certifié par des associations et institutions autorisées dans les domaines de la santé musculosquelettique et de la santé du système cardio-vasculaire. Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 57281236 Ausschnitt Seite: 3/4 Datum: 22.03.2015 Le Matin Dimanche 1001 Lausanne 021/ 349 49 49 www.lematin.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 135'609 Erscheinungsweise: wöchentlich Anne-Marie Bollier Membre du comité de fondation de l'Organisation suisse des patients DR NON «Il faut arrêter de croire que, si on paie tout aux gens, ils feront du sport. C'est faux. Si les gens ne font pas de sport, c'est tout simplement qu'ils n'en ont pas envie. Je rappelle que marcher ne coûte rien, qu'il est possible de louer à bas prix des appareils pour faire du sport et qu'il est possible de faire gratuitement du vélo dans plusieurs villes. En cas d'adoption de cette initiative, on s'arrêtera où? N'importe quel sport pourrait alors demander à faire l'objet d'un remboursement. Je pourrais même exiger de me faire payer mes chaussures de randonnée. Il faut tout de même rappeler que l'assurance de Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen Themen-Nr.: 041.001 Abo-Nr.: 1096374 Seite: 3 Fläche: 99'027 mm² base permet déjà d'aider des personnes qui ont un problème médical. Par exemple, toute personne qui a un infarctus peut déjà suivre un programme (mobilité, entraînement cardiovasculaire) d'un mois payé par l'assurance obligatoire. Il existe également un programme ciblé pour les diabétiques. Je ne vois donc vraiment pas l'utilité de l'initiative de la faîtière des fitness. Selon moi, elle ne ferait qu'augmenter le gâteau des dépenses et donc les coûts de la santé. Et qu'on ne tente pas de cautionner cette initiative en disant que l'abonnement de fitness ne sera remboursé qu'en cas de feu vert du médecin. Je suis désolée, mais, si mon médecin me dit que je dois manger davantage pour être en meilleure santé, je ne vais pas demander à l'assurance de base de me payer mes courses. Il y a une question de responsabilité individuelle. Chacun peut décider de bouger, sortir, marcher ou de rester allongé sur son canapé devant la télévision.» ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 57281236 Ausschnitt Seite: 4/4