Présidentielle 2012 Contribution de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Proposition 10 Structurer l’organisation territoriale nationale autour d’une métropole mondiale et de métropoles régionales de dimension européenne ETAT DE LA QUESTION Contexte et enjeux Les métropoles sont les lieux par excellence de la mondialisation. Lieux de circulation des hommes, des richesses et des idées. Mais aussi lieux de production de richesse et de diffusion de celles-ci dans les territoires. Parmi ces métropoles, certaines sont aux avant-postes de la mondialisation et constituent de véritables ville-monde. C’est le cas de Paris ou de la métropole francilienne, aux côtés de Londres, New York ou Tokyo. Ce sont des chances pour leurs économies nationales tant elles constituent des interfaces favorables aux entreprises, aux investissements, à l’innovation et aux hommes. Leur développement ne se fait pas au détriment d’autres métropoles de rang intermédiaire mais constitue plutôt une valeur ajoutée que ces dernières doivent capter. Il en est ainsi de la métropole francilienne, sa spécificité de ville-monde peut être prise en compte sans que cela soit préjudiciable aux autres métropoles françaises. Ces dernières métropoles ont un rôle à jouer et une visibilité à conforter à l’échelle européenne. Leur développement permettra aux métropoles régionales françaises de jouer le rôle majeur d’entraînement des économies régionales. Cet entraînement doit être encore démultiplié pour trouver les relais nécessaires à la croissance nationale. Il peut être renforcé par la mise en place de métropoles puissantes et reconnues, échelon qui ne peut venir se surajouter au millefeuille administratif déjà existant. L’organisation administrative actuelle pénalise les entreprises dont les rythmes de décision sont beaucoup plus rapides que ceux des circuits administratifs multiples et trop complexes. Elle induit des « coûts économiques de frottements » qu’il convient de réduire pour gagner en compétitivité et faciliter la vie des entreprises. Pour qu’elles rayonnent, ces métropoles doivent être renforcées et liées entre elles. Elle doivent faire système grace à une organisation en réseau. La constitution d’une identité métropolitaine à forte composante économique, condition de la reconnaissance de la légitimité de l’échelon métropolitain, est indispensable. Et la mise en place d’un réseau de métropoles régionales efficient est une nécessité et un atout pour l’attractivité et la performance de l’économie nationale. A condition qu’il s’appuie sur une métrople francilienne et un Grand Paris au premier plan de la mondialisation. LES PROPOSITIONS DE LA CCIP 1 — Reconnaître la légitimité économique de l’échelon métropolitain Les métropoles ont un rôle croissant dans le développement de l’économie nationale mais ce rôle n’est pas reconnu dans l’organisation territoriale. Elles sont difficilement gouvernables à travers les cadres politico-administratifs actuels. N’étant pas associées à une représentation politique claire, les métropoles peinent à être prises en compte par les politiques publiques qu’elles soient nationales ou européennes, ce qui nuit à leurs performances économiques. Il est donc nécessaire que l’échelon métropolitain ait une reconnaissance juridique sans venir se surajouter au millefeuille administratif déjà existant. Le système administratif actuel et les procédures multiples et complexes pénalise les entreprises qui aspirent à une simplification administrative. Il induit des « coûts économiques de frottements » qu’il convient de réduire pour gagner en compétitivité et faciliter la vie des entreprises. Dans les métropoles, les acteurs économiques ne sont pas aussi entendus que le nécessiterait la bonne prise en compte des attentes et des besoins des entreprises pour améliorer l’attractivité et la compétitivité des territoires et des réseaux métropolitains. Pourtant, les comparaisons internationales et les bonnes pratiques montrent que l’organisation des acteurs économiques pour participer pleinement à la production de stratégies partagées et d’actions communes sur les territoires est impérative et un gage de réussite. La CCIP insiste sur la nécessité de reconnaître et de valoriser l’implication des acteurs privés dans le pilotage des métropoles. Par ailleurs, la CCIP, associée aux CCI des grandes métropoles françaises, a montré tout le potentiel de relais de croissance qu’offriraient les métropoles françaises si elles étaient davantage structurées en réseau. Dans ce réseau de métropoles que la CCIP appelle de ses voeux, la métropole francilienne joue un rôle primordial d’interface avec les grands flux de la mondialisation. Son développement n’est pas antinomique avec celui des métropoles régionales : les métropoles, quelles que soient leurs tailles se renforcent les unes les autres. Les métropoles régionales, quant à elles, doivent obtenir une plus importante visibilité à l’échelon européen en valorisant leurs excellences et leur proximité avec les pays limitrophes. L’organisation administrative territoriale pourrait reposer sur des métropoles moteurs économiques, avec la métropole francilienne – seule ville-Monde française – et une dizaine de métropoles de dimension européenne. 2 — Développer la coopération entre métropoles pour valoriser les excellences régionales en faveur de la croissance nationale Pour offrir des perspectives de développement aux entreprises et accentuer le rayonnement international des métropoles françaises, il est nécessaire de mettre en place une organisation du territoire français autour de métropoles régionales de dimension européenne et d’améliorer la coopération entre ces métropoles. Si les aires métropolitaines montent en puissance et jouent pleinement un rôle de « moteur de 1 croissance », l’étude publiée en avril 2010 par l’Association des CCI Métropolitaines , à laquelle a contribué la CCIP, démontre l’intérêt de travailler à une offre coordonnée des métropoles françaises. Cette articulation au plan national, s’appuyant sur les excellences régionales, permettra une meilleure visibilité à l’international. Il apparaît notamment particulièrement productif de favoriser la complémentarité entre métropoles pour attirer les entreprises et les emplois. L’intérêt est de s'appuyer sur les atouts propres à chaque métropole française : ouverture des marchés vers des pays voisins (Marseille, Lille, Nice et Strasbourg), excellence de certains secteurs industriels (la vallée de la chimie à Lyon, l’aéronautique à Bordeaux, le secteur automobile à Strasbourg), présence d’infrastructures (Nantes-Saint Nazaire : premier port français de la façade atlantique), logique de projet éprouvée (projets Euroméditerranée ou Euralille). A ce titre, il apparaît important d’améliorer la coopération inter-régionale dans le cadre des pôles de compétitivité. Leur rôle de stimulation de la recherche et développement pourrait être développé en renforçant les coopérations interrégionales sur une même filière. Ce qui implique une 1 Association créée en mars 2007, regroupant les CCI de Bordeaux, Grand Lille, Grenoble, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris, Strasbourg, Toulouse. Etude d’avril 2010 « Les grandes métropoles, les coopérations métropolitaines et le développement économique territorial » http://www.etudes.ccip.fr/dossier/8-cooperations-metropolitaines-0910 meilleure coordination entre pôles. A ce titre la proposition de l’Association des CCI métropolitaines 2 de créer des « plateformes inter-métropolitaines d’excellence » , offrirait l’opportunité de conjuguer des savoirs faire sur des filières d’avenir comme l’énergie du futur, le city-tech-mobilité-logistique, les sciences de la vie-santé. CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE PARIS Direction Générale Adjointe chargée des Etudes, de la Prospective et de l’Innovation Rapports, prises de positions et études de la CCIP sont consultables sur le site http://www.etudes.ccip.fr 2 Contact expert Unité économie territoriale, innovation et tourisme Valérie Aillaud Téléphone : 01 55 65 77 04 Mail : [email protected] Les plateformes inter-métropolitaines d’excellence (PIME) sont des plateformes thématiques de compétences et d’excellences engageant une coopération étroite entre les institutions de l’éducation, de la recherche et les industriels (transfert technologique) à partir de la spécificité économique d’une métropole ou d’un réseau thématique de métropoles au service de toutes les autres.