ORT FRANCE Histoire et Culture Juives Doc-H21 Élève (1/4) CLASSES CONCERNÉES 5ème LES JUIFS DANS LE MONDE MUSULMAN DU VIIème AU XVème SIECLE MAIMONIDE Rabbi Moshe ben Maimon ,( )רבי משה בן מיימוןdit le Rambam (30 mars 1135, Cordoue - 13 décembre 1204, Fostat), philosophe et théologien juif, Nagid (chef de la communauté) des juifs d’Égypte et médecin à la cour de Saladin, il est une figure majeure du judaïsme rabbinique. Il a exercé une influence considérable sur la philosophie médiévale. Les Chrétiens le connaissent sous le nom de Moïse Maïmonide et les Musulmans sous le nom de Mussa bin Maimun ibn Abdallah al-Kurtubi al-Israili. Son livre majeur ; le Guide des égarés est écrit en arabe. Souvent proche de la pensée d'un autre cordouan musulman qui fut son aîné d'une dizaine d'années — Averroès — Maïmonide estime que la recherche sans préjugés de la « vérité scientifique », loin d'exclure Dieu, amène à mieux connaître sa perfection. Maïmonide fut l'un des rares penseurs du Judaïsme médiéval dont l'influence rayonna au-delà des cercles juifs. De nos jours, il est l'un des philosophes Juifs les plus respectés et ses théories reprennent force et vigueur dans la pensée juive contemporaine. Fils de Maïmon ben Yossef HaDayan, issu d'une longue et illustre lignée de rabbins et juges, que certains n'hésitent pas à faire remonter jusqu'à Rabbi (lui-même réputé de lignée davidique), il naquit à Cordoue. Le fait que sa date de naissance soit connue au jour près (encore qu'un doute subsiste sur l'année), ainsi que celle de son décès est indicateur de la réputation qu'il avait acquise de son vivant. Il perdit sa mère en jeune âge. Vers l'âge de 13 ans, il fut contraint à l'exil lors de la prise de Cordoue par les Almohades. Ceux-ci contraignaient effectivement à la conversion ou l'exil. La famille Maïmon émigra vers le Maroc, où le jeune Moïse s'instruisit en sciences juives et profanes. Il lut Averroès, Aristote, Hippocrate et bien d'autres. Cependant, le Maroc devint rapidement lui aussi le théâtre de massacres sur fond d'intolérance religieuse, et la famille Maïmon dut émigrer en Terre d'Israël. C'est là que mourut le Rav Maïmon en 1170, après avoir encouragé sa famille à descendre en Égypte, où Maïmonide fut prié par toutes les communautés de devenir leur rabbin. Il n'avait que 42 ans. A la mort dans un naufrage de son frère David, dont le commerce de perles assurait leur subsistance, il refusa de "se faire une couronne de la Torah", et exerça la médecine pour subvenir à ses besoins. Son cabinet était ouvert à tous, Juif, chrétien, musulman, riche ou indigent. ORT FRANCE CLASSES CONCERNÉES Histoire et Culture Juives Doc-H21 Élève (2/4) 5ème LES JUIFS DANS LE MONDE MUSULMAN DU VIIème AU XVème SIECLE Il parvenait encore à donner de magistrales leçons de philosophies, suivies de tous, et des cours d'études sacrées. Il devint rapidement médecin attitré du secrétaire de Saladin, ce qui lui valut autant d'inimitiés des médecins égyptiens, que de membres de la communauté juive qui le soupçonnaient de vivre comme un converso (converti). Par ailleurs, dans son Epitre aux Juifs du Yémen, Maïmonide écrit effectivement qu'il n'y a ni honte ni disgrâce à se convertir sous la contrainte, et que mieux vaut un Juif converti mais vivant, pour autant qu'il continue à pratiquer sa religion en secret, qu'un Juif mort. Outre son petit lexique des termes philosophiques (Peroush Milei HaHigayon), les principales contributions de Maïmonide à la philosophie juive, et à la philosophie en général, furent le monumental Guide des Egarés et le Traité des Huit Chapitres, introduction philosophique au Traité des Pères. Davantage éduqué dans la lecture des travaux des grands penseurs musulmans que dans le contact personnel avec leurs auteurs, il développa, outre une connaissance intime de la philosophie arabe, une maîtrise des doctrines d'Aristote. Toute son oeuvre vise à réconcilier la philosophie aristotélicienne, et la science, avec les enseignements de la tradition juive. Les 13 principes de la foi Enoncés pour la première fois dans son Commentaire sur la Mishna (traité Sanhédrin 10:1), ils furent soumis à des critiques ardentes, comme pratiquement tous ses écrits. Ils furent néanmoins rapidement considérés comme fondamentaux, et ont été versifiés sous forme de l'hymne Ygdal. On les connaît néanmoins sous leur forme originale, Ani Maamin... (Je crois). Maïmonide mourut à Fostat, mais fut enterré à Tibériade, aux côtés de son père. PENSEES DE MAIMONIDE • Entraîne ta langue à dire "Je ne sais pas", et tu pourras progresser. • Le risque de prendre une mauvaise décision est préférable à la terreur de l'indécision. • Accepte la vérité, quelle qu'en soit la source. • Ne remets pas à demain la tâche que tu pourrais accomplir aujourd'hui • Donne un poisson à un homme, tu le nourriras pour un jour; apprends-lui à pêcher, tu le nourriras pour toute sa vie. • Une chose ne devient pas plus vraie parce que le monde entier l'approuve, ni moins vraie parce que le monde entier la nie. • Le médecin commence par traiter la maladie par des aliments, ensuite des remèdes proches des aliments par leurs qualités, ensuite les remèdes au goût infâme. Une maladie qui peut être traitée par des aliments, il ne faut la traiter par aucun autre moyen. • Il n’y a aucun moyen de percevoir Dieu autrement que par ses œuvres ; ce sont elles qui indiquent son existence et ce qu’il faut croire à son égard, je veux dire ce qu’il faut affirmer ou nier de lui. Il faut donc nécessairement examiner les êtres dans leur réalité, afin que de chaque branche de science, nous puissions tirer des principes vrais et certains pour nous servir dans nos recherches métaphysiques. Combien de principes ne puiset-on pas, en effet, dans la nature des nombres et dans les propriétés des figures géométriques, principes par lesquels nous sommes conduits à connaître certaines choses que nous devons écarter de la Divinité et dont la négation nous conduit à divers sujets métaphysiques ! Quant aux choses de l’astronomie et de la physique, il n’y aura, je pense, aucun doute que ce ne soient des choses nécessaires pour comprendre la relation de l’univers au gouvernement de Dieu, telle qu’elle est en réalité et non conformément aux imaginations . ORT FRANCE Histoire et Culture Juives Doc-H21 Élève (3/4) CLASSES CONCERNÉES 5ème LES JUIFS DANS LE MONDE MUSULMAN DU VIIème AU XVème SIECLE Averroès et Maïmonide, quand le judaïsme et l’islam parlent d’un même cœur Averroès (nom arabe : Abú al-Walìd ibn Ruchd) était un médecin et philosophe arabe du XIIe siècle né à Cordoue (1126-1198). Averroès a étudié, en plus de la jurisprudence musulmane que lui a enseignée son père qui était juge, la théologie, la philosophie, les mathématiques et la médecine. Il occupa plusieurs hautes fonctions : cadi de Séville (1169), grand cadi de Cordoue (1171), premier médecin à la cour du calife Abú Yaqub Yusuf (1182). Son influence dans l’Islam fut quasiment nulle, et c’est à des juifs et des chrétiens qu’on doit la conservation et la traduction de ses œuvres. L’œuvre majeure d’Avérroès est le Tahafut al-Tahafut (L’Incohérence de l’Incohérence). Ses commentaires des œuvres d’Aristote figurent parmi les plus fidèles ; ils furent traduits en latin et en hébreu et eurent une grande influence sur la pensée chrétienne et philosophique dans l’Europe médiévale. Maïmonide et lui étudièrent ensemble, respectueux et tolérants de la foi de l’un et de l’autre. Ils réfléchissaient sur la politique et la religion et firent évoluer les sciences et la médecine. ORT FRANCE Histoire et Culture Juives Doc-H21 Élève (4/4) CLASSES CONCERNÉES 5ème LES JUIFS DANS LE MONDE MUSULMAN DU VIIème AU XVème SIECLE Je rédige la carte d’identité de Maïmonide : Nom :___________________________________________________________________ Prénom :_____________________________________________________________________________ Date et lieu de naissance :_______________________________________________________________ Date et lieu de décès :___________________________________________________________________ Son (ses) métier (s) :___________________________________________________________________ Ses principales œuvres :_________________________________________________________________ Une pensée de Maïmonide que j’apprécie particulièrement : _______________________________ _______________________________________________________________________________________ Je l’apprécie parce-que :_________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________