Malin comme un singe

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Malin comme un singe
3 courts métrages d’animation des studios d’art de Shanghai.
(Durée : 52 minutes - Format : 1.37 - Son : Dolby SR)
Sommaire du dossier :
I Avant la projection
II Présentation des films et pistes d’exploitation
1- Attendons demain
2- Les singes vont à la pêche
3- Le petit singe turbulent
pages 1à 3
pages 3 à 4
pages 4 à 5
III Comparaison des trois films
1- Le thème du singe
2- Critiques
3- Techniques d’animation
4- La calligraphie chinoise
Ressources
pages 5 à 6
page 6
pages 7 à 8.
pages 8 et 9
page 9
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I Avant la projection :
- Travail sur l’affiche et le titre commun : Malin comme un singe. Le singe est l’animal principal dans les trois
histoires. Celui qui figure sur l’affiche est celui de la première histoire.
- Rappel des consignes (cf. plaquette ciné-enfants).
II Présentation des films et pistes d’exploitation
1- Attendons demain ! (Deng mingtian)
Découpage articulé. Direction artistique : HUANG Yongyu. Réalisation : HU Xionghua,
1962, 15 mn.
Résumé : Quand il pleut, les animaux de la forêt disposent tous d’un abri où se réfugier, tous sauf le singe
qui se fait copieusement mouiller. Un jour, il déclare qu’il va se construire une maison et lance des
invitations pour le jour de l’inauguration. Tiendra-t-il parole ?
Histoire détaillée : C’est une journée agréable, il fait chaud. Mais il faut se méfier : une
grenouille annonce qu’il va pleuvoir, des nuages apparaissent. Il est temps de rentrer à la
maison. Les animaux se dépêchent de rentrer : écureuil, biches, éléphant, hérisson ; sauf
le singe qui reste sous la pluie car il n’a pas de maison. Malgré un parapluie de fortune, le
singe est trempé. Il se dit : « demain, il faut absolument que je construise ma maison ».
Le beau temps revient, le singe commence à couper des branches, mais il voit qu’il fait
beau et pense « attendons demain ». Le soleil se couche, les étoiles apparaissent, le singe
se couche (fondu au noir). Le lendemain, le singe dessine sur le sol le plan de sa maison.
Il la trouve trop petite et refait un autre plan et dit à l’écureuil qu’il construira demain. Il commence à inviter les
autres animaux. Il trouve qu’il fait trop chaud et décide de reporter la construction au lendemain (nuit et fondu au
noir). Les invités commencent à arriver pendant que le singe dort et rêve : sa maison est superbe, les invités
chantent et dansent. La girafe et l’écureuil le réveillent et demandent où est la maison : il répond qu’il attendra
demain car aujourd’hui, il ne pleuvra pas. Mais, un orage arrive et le singe cherche à s’abriter dans les maisons des
autres animaux. La pluie tombe très fort comme pour donner une bonne leçon au singe qui reporte tout à demain.
- Pistes d’exploitation :
 Raconter l’histoire et justifier le titre.
 Montrer que c’est un conte : il était une fois un singe imprévoyant… La situation initiale et la situation finale
sont les mêmes : le singe n’a pas de maison, malgré l’intervention de la pluie.
 Trouver la morale de l’histoire et comparer à des proverbes connus.
« Ce que tu dois faire, ne le remets pas à demain. Mets-y dès aujourd'hui la main ». (proverbe espagnol)
« Il ne faut jamais remettre à demain ce qu'on peut faire le jour même » (proverbe français)
« La semaine du travailleur a sept jours, la semaine du paresseux a sept demains ». (proverbe français).
 Retrouver les principaux personnages, les décrire ainsi que leur rôle. Essayer de les dessiner.
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 Le rêve : Comment voit-on que le singe rêve ? (couleurs des images).
 La maison : décrire celle des animaux, celles que dessine le singe,
celle dont il rêve.
Les enfants peuvent dessiner la leur ou celle qu’ils aimeraient avoir.
 Le temps au cinéma : le passage du temps peut être marqué par des fondus au
noir. On peut savoir si l’action se passe de jour ou de nuit ou même compter les
jours : le soleil se lève, il se couche, apparaît un ciel étoilé…
On peut suivre la météo : soleil, pluie, éclairs, arc-en-ciel.
Les enfants peuvent dessiner un arc-en-ciel avec ses différentes couleurs.
 L’importance de la bande-son : l’histoire est racontée par une voix off.
La musique ponctue les actions.
 Le travail des couleurs et le graphisme : repérer la
forme des arbres, les nénuphars, les champignons…
 La technique d’animation (cf. paragraphe III)
 L’écriture chinoise : repérer le titre du film. Essayer de la calligraphie chinoise.
2- Les Singes vont à la pêche (Houzi diao yu)
Découpage articulé. Réalisation : PU Jiaxiang, 1985. 15 mn
Résumé : Quatre singes veulent attraper des poissons. Harpon, ligne, filet, ils
essaient toutes les techniques. À force de mésaventures, finiront-ils par prendre
quelque chose ?
Histoire détaillée : Les singes voient les poissons sauter hors de l’eau. Puis une femme arrive sur un bateau et
attrape des poissons avec une fourche. Le petit singe blanc, puis le jaune et le rouge essaient de l’imiter, mais sans
succès. Un pêcheur à la ligne attrape des poissons. Les singes plongent l’extrémité de leur
queue dans l’eau pour l’imiter. La queue du petit singe blanc est mordue par une tortue et
il n’arrive pas à s’en débarrasser et pleure. Finalement, il la remet à l’eau. Le vieux singe
fabrique une canne à pêche en attachant, avec une liane, un « crochet ». Mais son crochet
est pris dans les plantes aquatiques. Les singes voient un pêcheur qui utilise un filet avec
lequel il ramène beaucoup de poissons ; ils essaient de fabriquer un filet, mais cela ne
marche pas. Finalement, ils suivent le pêcheur chez lui et, de nuit volent son filet (fondu au
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noir). Depuis un bateau, ils lancent le filet, capturent un poisson, mais celui-ci s’échappe. En lançant le filet en
l’air, celui-ci leur retombe dessus et ils sont emprisonnés dedans. Ils tombent à l’eau et un gros poisson tire le
filet. Finalement, ils pourront ressortir de l’eau.
- Pistes d’exploitation :
 Raconter l’histoire et justifier le titre. Citer les principaux personnages .
 Montrer que c’est un conte. Comparer la situation initiale et la situation finale.
 Trouver une morale et comparer avec des proverbes connus : par exemple pour le filet de pêche volé et le fait
qu’ils se retrouvent emprisonnés dedans « Bien mal acquis ne profite jamais »
 Décrire les différentes techniques de pêche utilisées par les pêcheurs et comment les singes essaient de les
imiter.
Noter les différentes caractéristiques des singes : couleurs, formes et les
différences d’âge : vieux barbu « le sage ».
Les personnages sont peints avec des couleurs vives et joyeuses, dans le ton de
cette histoire humoristique. Ils sont découpés à l’emporte-pièce selon des
formes extrêmement simples mais tout à fait suggestives.

Essayer de dessiner des singes d’autres couleurs ou formes.
 Les poissons : se laissent-ils facilement attraper ? quel rôle jouent-ils lorsque les singes sont au fond de l’eau,
emprisonnés dans leurs filets.
 Une histoire sans paroles : comment comprend-on ? Importance de la bande-son et des instruments (gong).
 L’écriture chinoise.
 La technique d’animation (cf. paragraphe III)
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3- Le Petit Singe turbulent (Taoqide jinsi hou)
Découpage déchiré articulé. Réalisation : HU Jinqing, 1982, 19 mn.
Résumé : Enfant capricieux, Petit Singe n’est pas toujours
aimable avec ses camarades, au point que ceux-ci ont de
moins en moins envie de jouer avec lui. Face au danger qui
menace il devra changer d’attitude…
Histoire détaillée : Un petit singe, dans un arbre essaie
d’attraper des papillons et voudrait voler comme eux. Sa maman lui dit qu’elle va le faire voler : il monte sur son
dos et elle saute d’un rocher à l’autre. Elle s’en va cueillir des fruits et lui demande jouer avec le petit panda. Il
jette une pierre aux oiseaux. Il faite peur au petit panda qui mange une pousse de bambou en lui disant que le loup
arrive et qu’il va le manger. Ils jouent ensemble : le singe propose d’arriver le plus vite possible en haut de l’arbre,
il gagne et se moque du panda qui doit faire un gage (trois roulades). Le panda propose alors de descendre le plus
vite possible de la montagne. Le panda descend en roulades et gagne mais le singe ne veut pas faire son gage. De
plus, il tape avec son pied dans une ruche qui tombe au pied du panda et les abeilles poursuivent le panda. Le singe
embête ensuite deux poussins qui font de la balançoire, puis il les effraie en faisant croire qu’un aigle arrive. Les
animaux ne veulent plus jouer avec lui et il dit que cela lui est égal car il est le trésor de sa maman et qu’elle jouera
avec lui. Pendant que le petit singe dort, un loup arrive. Le panda réveille le singe qui croit à une blague. Mais le
panda lui sauve la vie. Le loup veut alors attaquer la poule et ses poussins. A tous les trois, ils chassent le loup qui
meurt. Le singe demande pardon pour ses mauvaises blagues et ils deviennent tous amis.
- Pistes d’exploitation :
 Raconter l’histoire et justifier le titre. Que veut dire turbulent ?
 Retrouver les principaux personnages et les décrire.
 Le personnage principal, le petit singe : décrire ses mauvaises blagues et justifier pourquoi les autres ne
veulent plus jouer avec lui.
Il jette une pierre aux oiseaux ; il fait peur au petit panda ; il triche
(lorsqu’il perd avec le panda, il refuse de faire son gage) ; il fait
tomber une ruche avec son pied ; il embête les deux poussins et leur
fait peur…
Que dit-il lorsque plus personne ne veut jouer avec lui ?
Pourquoi ne croit-il pas le panda lorsque le loup arrive ?
 Le thème de l’entraide : A plusieurs, on est plus fort. Ici, lorsque tous
les animaux luttent contre le loup, ils l’éliminent. Ils redeviennent amis.
 Le loup : c’est souvent le méchant dans les contes. Citer des contes ou
des histoires pour enfants, où intervient le loup.
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Pierre et le loup (Prokofiev) ; Le petit chaperon rouge (Perrault) ; La chèvre de Mr Seguin (Daudet) ; Le garçon
qui criait au loup de Tony Ross…
 La technique d’animation (cf. paragraphe III)
 L’importance de la bande-son : Voix off ; importance de la musique.
 Les couleurs utilisées ; essayer d’autres couleurs
 Les caractères chinois
III Comparaison des trois films
1- Le thème du singe
Le singe, pour nous presque aussi exotique que le panda, tient une place importante dans l’imaginaire collectif
chinois depuis des temps très anciens.
Le singe, un des douze animaux du zodiaque, symbolise l’intelligence, la vivacité et l’humour. Éternel rebelle, il
est le héros du grand roman mythologique Le Voyage en Occident (1592, attribué à WU Cheng’en) dont les
épisodes sont connus de tous les Chinois, petits et grands. La traduction française du Voyage en Occident
(disponible dans La Petite Bibliothèque Payot) permet de découvrir l’histoire merveilleuse de Sun Wukong, le Roi
des singes : sa naissance fabuleuse et sa révolte contre les puissances célestes. Puni pour avoir semé le désordre
chez les dieux, il est capturé et enfermé sous une montagne pendant cinq cents ans. Finalement le Bouddha le
délivre pour qu’il escorte le saint moine Tripitaka (de son vrai nom : Xuan Zang) dans son voyage jusqu’en Inde
pour en ramener les textes sacrés du bouddhisme qui seront par la suite traduits du sanscrit en chinois. Très
populaire, cette histoire aux multiples épisodes continue d’inspirer les arts plastiques aussi bien que le théâtre et le
cinéma. Plusieurs versions en bandes dessinées existent et de nombreux livres chinois pour enfants en traduction
française sont également disponibles. On peut en trouver dans les librairies spécialisées de Paris comme Le Phénix
et You Feng.
 Dans les trois films, le singe est le personnage central.
Mais le graphisme est différent : Comparer.
2- Critiques
« Chaque film fait appel d’une manière ou d’une autre, à la tradition artistique chinoise : à l’aquarelle, à la
peinture de paysage, ou à la calligraphie. Jamais mièvres, ces petites merveilles sont au contraire pleines de grâce,
d’humour et de délicatesse ». Le monde
« Ouvrez le coffre aux trésors : La boutique des pandas suivi de Malin comme un singe… Lavis, peintures,
découpages, couleurs vives et encre tendre enchantent de jolis contes naïfs. Idéal pour les tout-petits ». Télérama
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« Un concentré de Chine… en trois courts exquis aux accents de fables. Attendons demain un éblouissement
graphique voit un singe rêvasser au lieu de se construire une maison pour se protéger des orages. Les singes vont à
la pêche montre des singes peinturlurés comme des œufs de Pâques copier avec bonheur divers les techniques de
pêche des humains. Le petit singe turbulent, un songe trempé de couleurs, suit les facéties douteuses d’un petit
singe. Les loupiots vont adorer. Les grands itou. » Studio ciné live
« D’un raffinement rafraîchissant, ils sont issus des Studios d’art de Shanghai, qui sous l’ère du communisme,
entendaient bien se démarquer des modèles étrangers. Ils illustrent tout le talent des animateurs de l’époque, qui
puisaient dans les arts chinois pour réaliser des petits chefs-d’œuvre d’animation d’un chromatisme enchanteur ».
Bubble mag
« Merveilles des merveilles. Voilà quelques années que grâce à des distributeurs curieux et globe-trotters, on
découvre de véritables pépites cinématographiques pour tout petits, venues de l’Est d’Orient ou d’ExtrêmeOrient. Cette nouvelle livraison La boutique des pandas et Malin comme un singe, deux programmes projetés
ensemble ou séparément, est un vrai régal pour l’œil, à l’instar Des contes de la mère poule, petits films d’Iran ou
d’Impression de montagne et d’eau, autre réalisation des Studios d’Art de Shanghai…. Ecureuil, hérissons,
oiseaux , mais aussi girafe, éléphant, lion, mais surtout singes et pandas sont les héros de ces petites histoires, mais
leur caractère espiègle rappelle fort celui des enfants auxquels s’adresse d’ailleurs la morale. Bien malin qui se
reconnaîtra dans le singe – cette figure turbulente qui occupe depuis toujours une place centrale dans l’imaginaire
chinois ». Paris mômes
3- Les techniques d’animation
- Ces animations permettent la découverte de facettes de l’art traditionnel chinois, entraînant les jeunes enfants
dans un monde de beauté et de poésie. On pourra observer la richesse et la complexité des techniques artistiques
utilisées : découpage articulé, découpage déchiré articulé (qui rappelle les lavis animés)..
- Le cinéma chinois d’animation veut se démarquer de ses modèles étrangers et, pour cela, décide de s’inspirer du fond
très riche des arts traditionnels : les arts du lettré (calligraphie et peinture) mais aussi les arts populaires (papiers
découpés, papiers pliés, estampes, théâtre de marionnettes, théâtre d’ombres, théâtre d’opéra...) sans oublier le vaste
champ des arts décoratifs.
- Le cinéma d’animation chinois (Présentation succincte)
Quand les Studios d’art de Shanghai sont officiellement fondés en 1957, il y a déjà dix ans que les communistes
chinois font des films d’animation, d’abord en Mandchourie, puis à Shanghai. Les films pour enfants sont une
priorité du nouveau régime et les Studios d’art de Shanghai, auxquels le gouvernement donne tous les moyens
nécessaires, se développent rapidement. Au début des années 1960, avec leur effectif de 380 personnes, leur
importance est comparable à celle des studios Disney. Ils sont divisés en trois départements (le dessin animé, le
découpage articulé, la marionnette) qui rivalisent entre eux mais ont en commun la grande exigence artistique qui
est devenue la marque de fabrique des Studios.
Très tôt, le cinéma chinois d’animation veut se démarquer de ses modèles étrangers et, pour cela, décide de
s’inspirer du fond très riche des arts traditionnels : les arts du lettré (calligraphie et peinture) mais aussi les arts
populaires (papiers découpés, papiers pliés, estampes, théâtre de marionnettes, théâtre d’ombres, théâtre
d’opéra...) sans oublier le vaste champ des arts décoratifs. En fonction de ces impératifs, le recrutement des
animateurs se fait presque uniquement dans des écoles artistiques enseignant l’animation, les arts plastiques ou les
arts décoratifs. Dans l’atmosphère optimiste de l’époque, la plupart des nouvelles recrues continuent à enrichir
leurs connaissances artistiques en suivant les cours du soir organisés par les Studios après les heures de travail.
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- Procédés cinématographiques
Tous les films de cette sélection sont des découpages articulés. Cette technique, très souvent utilisée par les
animateurs chinois, est mise au point au milieu des années 1950, à l’instigation de WAN Guchan (le jumeau de
WAN Laiming). Elle est issue de l’art populaire qui consistait jadis à coller des papiers découpés sur les carreaux
des fenêtres au moment du Nouvel An. WAN Guchan est également depuis son enfance un spectateur assidu du
théâtre d’ombres chinoises où les personnages découpés dans du parchemin translucide et peints de couleurs vives
sont appliqués sur un écran lumineux. Cet art très ancien en Chine avait déjà un parfum de cinéma avant l’heure.
C’est en conjuguant ces deux traditions populaires que WAN Guchan met au point, la technique des « découpages
articulés » appelée à beaucoup se développer par la suite, avec des variantes de plus en plus sophistiquées. Par
rapport au dessin animé, l’économie de travail est importante. Il n’est plus besoin de décomposer les mouvements
des personnages dans des dessins successifs. Il suffit, entre les prises de vue au banc-titre, de faire délicatement
bouger avec une pince les figurines préalablement posées à plat sur le décor.
Dans Attendons demain, la stylisation est élaborée. La direction artistique de ce film était assurée par HUANG
Yongyu, l’un des plus grands peintres chinois du XXe siècle. Au lieu d’être vues d’un oeil critique, les vantardises
du singe sont regardées avec une agréable connivence et le spectateur se laisse gagner par un irrésistible désir de
farniente qui lui laisse tout le temps d’admirer le raffinement des décors, certains d’une beauté à couper le souffle.
Dans Les Singes vont à la pêche, les personnages sont peints avec des couleurs vives et joyeuses, dans le ton de
cette histoire humoristique. Ils sont découpés à l’emporte-pièce selon des formes extrêmement simples mais tout
à fait suggestives.
C’est Le Petit singe turbulent qui introduit la technique la plus novatrice, celle du découpage articulé déchiré.
Cette nouvelle façon de faire, mise au point par HU Jinqing et son équipe, permet pour la première fois à un
découpage articulé d’avoir le raffinement des lavis animés (animation de la peinture à l’encre de Chine, rehaussée
de couleurs). Peints dans le style de la peinture chinoise, les fonds comme les personnages ont toutes les qualités
visuelles propres à cette forme d’art et le spectateur a du mal à imaginer que les figurines sont articulées. En
regardant de plus près, il s’aperçoit que les contours des animaux n’ont pas du tout le caractère tranché des
découpages. Il a même l’impression dans les gros plans de pouvoir compter les poils de la fourrure du petit singe
ou du petit panda.
Après l’extraordinaire succès du premier « lavis animé » : Les Têtards à la recherche de leur maman , HU Jinqing
qui est alors l’un des artistes les plus actifs du département des découpages articulés, déclare qu’il va réaliser des «
découpages-lavis ». Mais c’est plus difficile qu’il l’avait d’abord imaginé. En effet, quand les personnages peints à
l’encre sont découpés, leurs contours trop nets ne donnent pas l’effet recherché. Il faut de très longues recherches
avant qu’avec ses collaborateurs il finisse par trouver la solution, à la fois artisanale et astucieuse : au lieu de
découper les personnages, ils en déchirent soigneusement le contour. Ce faisant, ils retrouvent l’effet de léger flou
de la peinture chinoise. De plus, comme la déchirure fait apparaître les fibres du papier, cette méthode permet de
représenter avec une finesse exceptionnelle le moindre détail du plumage ou de la fourrure des animaux. Les films
de HU Jinqing réalisés avec cette technique, sont d’autant plus remarquables qu’ils reposent sur des scénarios
extrêmement bien écrits (parfois par HU lui-même) et sont orchestrés par des musiques parfaitement adaptées à
chaque histoire.
4- La calligraphie chinoise :
La tradition veut que les caractères chinois aient été inventés par Cang Jie (~2650). Ses compositions étaient
fondées sur l'observation de la nature, c'est pourquoi on disait qu'il avait deux paires d'yeux. Une autre tradition
fait remonter l'invention des caractères à Fuxi, le légendaire premier empereur. La calligraphie chinoise est le
fondement de l'art chinois au sens moderne du terme, la beauté visuelle des idéogrammes, la technique sur
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laquelle elle s'appuie et les enjeux plastiques qui y sont liés incarnent l'ensemble des préceptes métaphysiques de la
culture chinoise. Elle est devenue un art majeur.
L'écriture chinoise est une transcription directe de la pensée sans l'intermédiaire des sons. Tous les mots sont
monosyllabiques, chaque signe représente une idée et la langue écrite peut être lue dans toutes les langues de la
Chine. Si la langue graphique codifiée existe depuis 4000 ans, les idéogrammes de la langue classique chinoise
existent depuis presque 3000 ans (VIe siècle avant Jésus-Christ) et c'est vers 210 avant Jésus-Christ que Li Sseu
déclarait : « Dans l'écriture d'un caractère ce n'est pas seulement la composition qui importe, c'est aussi la force du
coup de pinceau. Faites que votre trait danse comme le nuage dans le ciel, parfois lourd, parfois léger. C'est
seulement alors que vous imprégnerez votre esprit de ce que vous faites et que vous arriverez à la vérité. »
La calligraphie est la forme d'art la plus caractéristique de l'aire culturelle chinoise, et les styles de peintures
traditionnels en sont directement issus. Elle est à l'origine même de l'art au sens occidental du terme, la création
plastique étant indissociable des visées utilitaires de l'écriture, car la calligraphie fait partie de l'écriture.
Outils : La calligraphie Est-asiatique à pour outils les « Quatre trésors du lettré » :
• le pinceau chinois ;
• le papier, appelé par erreur « de riz » ;
• le bâtonnet d'encre ;
• la pierre à broyer l'encre.
Jeux de caractères : En outre, la nature non phonétique des sinogrammes entraîne un répertoire graphique quasi
infini (10 516 caractères sont répertoriés en 121 et plus de 40 000 le sont dans l'édition de 1717), car
l'imprimerie, d'origine chinoise, loin de freiner l'usage du pinceau, a contribué à la diffusion des répertoires de
styles calligraphiques et de leur pratique. Tout ceci explique en grande partie l'équivalence entre écriture et art en
Chine.
Sinogrammes :
Style herbe et style scribe
Voir les titres des 3 films.
- Ressources :
DVD Arte Editions, avec un cahier d’activités
Sites : www.lesfilmsdupreau.com (documents de presse et pédagogique)
www.Abc-lefrance.com
www.franceloups.fr/loupotheque/contes.htm site sur les loups ( mode de vie…) et les histoires avec des
loups
www.chine-culture.com/calligraphie_chinoise/calligraphie-chinoise.php pour découvrir la
calligraphie et la peinture chinoise
Livre : Peng Tuan Keh Ming, Calligraphie et peinture chinoises (guide pratique) Larousse Bordas.
Dossier préparé par Nicole Montaron, Atmosphères 53. Octobre 2010.
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