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GAZONS ET HERBIERS DES MARES,
DES PETITS LACS ET DES GREVES
TEMPORAIREMENT EXONDEES
SDAGE : Bordures de plans d’eau
(lacs, étangs) et zones humides
ponctuelles
Code CORINE biotopes : : 22.31, 22.32 et
22.33
Code Directive : 3110, 3130
Intérêt communautaire : 22.31 et 22.32
Phytosociologie :
Littorellion (Eleocharition acicularis) :
Gazon amphibie des grèves sablo-graveleuses du bord des plans
d’eau.
Nanocyperion flavescentis :
Végétation annuelle rase des mares et flaques temporaires.
Bidention tripartitae :
Végétation annuelle plus élevée des dépressions temporairement
inondées.
Situation écologique :
Cette catégorie de milieux se développe au niveau des flaques, mares, petits lacs, dépressions humides et
bordures d’étangs temporairement exondés en été et généralement inondés le reste de l’année, là où les
conditions trop variables de niveau d’eau ne permettent pas l’installation d’une végétation pérenne. On
les trouve majoritairement à basse et moyenne altitude. Cependant des milieux similaires avec des
espèces spécialisées existent également à l’étage subalpin (mares à Sparganium angustifolium en
particulier).
Salinité, régime hydrique et type de sol :
Les milieux se rattachant au Littorelion sont établis au niveau des grèves dans la zone littorale de
battement des plans d’eau, sur des pentes très faibles au substrat assez grossier de sables et graviers. Ces
milieux restent généralement inondés sous une faible profondeur d’eau pendant la majeure partie de
l’été.
Les autres types de milieux colonisent des sédiments vaseux ou argileux, subissant une exondation estivale
assez marquée sur une brève période permettant le développement d’espèces annuelles limitée à
quelques semaines, lorsque le substrat est encore suffisamment humide. Le substrat relativement eutrophe
et riche en azote du fait de la minéralisation des matières organiques favorisée par les phases
d’exondation temporaire favorise un développement rapide de la végétation.
Physionomie :
Les milieux de grèves temporairement exondés se caractérisent par des gazons clairsemés, où sables et
graviers occupent une surface apparente importante. Ils sont caractérisés par une majorité de plantes
vivaces avec quelques annuelles, à feuilles fines et généralement stolonifères ;
Les milieux des vases très brièvement exondées sont colonisés par des gazons ras très diffus de plantes
annuelles naines appartenant aux juncacées et aux cypéracées. Lorsque l’exondation est plus tardive en
fin d’été et que le milieu est plus riche en azote, une végétation d’espèces annuelles plus hautes, dominée
par des composées (astéracées) et polygonacées nitrophiles, prend le relais.
Espèces guides caractéristiques :
Mares et petits lacs d’altitude : Sparganium angustifolium , Eleocharis acicularis, Rorippa islandica,
Ranunculus trichophyllus, Juncus filiformis
Gazons amphibies des grèves à basse et moyenne altitude : Littorella uniflora, Elatine alsinastrum , Elatine
hexandra, Potamogeton polygonifolius, Ranunculus trichophyllus, Marsilea quadrifolia
Gazons annuels ras des vases à basse altitude : Cyperus fuscus, Pycreus flavescens, Pseudognaphalium
luteoalbum , Isolepis setacea, Blackstonia perfoliata, Juncus bufonius, Juncus ambiguus, Juncus tenegeia,
Lythrum hyssopifolia, Centaurium pulchellum
Gazons annuels plus élevés des vases : Bidens radiata, Bidens tripartita, Bidens frondosa, Polygonum
hydropiper, Polygonum lapathifolium , Rorippa palustris, Alopecurus aequalis, Polygonum mite
Exemples :
Lacs-mares du Plateau d’Emparis (05), de la haute vallée de la Clarée (05) et du Parc National des Ecrins
(05), dépôts d’alluvions vaseux des bords de la Haute Durance jusqu’à Sisteron (05/04) et des bords du
Buëch (05).
Dynamique et variabilité :
Le milieu d’origine de ces formations végétales est constitué par les mares et petits lacs, bordures de
grands lacs et mares créées par la dynamique fluvial e le long des cours d’eau. Secondairement, ils ont
conquis des terrains vagues, des fossés temporairement humides, des bords d’étangs, des ornières et des
zones terrassées en terrain humide. Ce sont des habitats à très faible pouvoir concurrentiel, très rapidement
remplacés par d’autres groupements végétaux vivaces dès lors que les conditions de milieu sont modifiées
(eutrophisation, période d’assèchement plus longue, atterrissement naturel…). Ils cèdent très vite la place
à des roselières ou à des cariçaies.
Types d’intérêts :
Ces milieux recèlent une diversité floristique très élevée, dont la majorité sont des espèces rares, voire très
rares, spécialisées à des conditions extrêmes (alternance d’exondation et d’inondation, période de
végétation fugace). Ces milieux exceptionnels à plus d’un titre sont à préserver.
Menaces et vulnérabilité :
Les principales menaces de ces milieux hautement spécialisés concernent le remblaiement des mares et
petites dépressions, la stabilisation et la régulation du niveau des plans d’eau, l’aménagement artificiel des
rives, le piétinement (pêcheurs, baigneurs) et l’érosion des berges, ainsi que l’eutrophisation des milieux
aquatiques. L’absence de dynamique fluviale suffisante (aménagement hydraulique des cours d’eau) ou
de dynamique de régénération qui permettent le rajeunissement des milieux est également une cause de
régression importante de ces types d’habitats.
Gestion Conservatoire :
Il conviendra de veiller à:
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éviter le remblaiement ou l’assèchement des petites zones humides (mares, dépressions vaseuses
temporairement exondées).
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préserver la dynamique fluviale des cours d’eau (qui permet la création de mares et bras morts) ou
la dynamique littorale des plans d’eau.
rajeunir activement certains milieux de mares temporaires (curage léger et suppression des
hélophytes vivaces : roseaux, massettes qui sont d'actifs colonisateurs sociaux et concurrent les
plantes pionnières à forte valeur patrimoniale.
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