L`AFD ET LA FINANCE ENVIRONNEMENTALE

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L’AFD ET LA FINANCE
ENVIRONNEMENTALE
© AFD – E. Thauvin
Mobiliser les banques du Sud
pour financer une croissance verte
© AFD - Martin Foeth
Malgré le dynamisme et la rentabilité de ces secteurs, des freins
à l’investissement persistent : manque de sensibilisation
des entreprises et des ménages, surestimation des risques, etc.
Les lignes de crédit environnementales de l’AFD proposent
des financements et des modes d’accompagnement qui visent
à réduire ces freins. Elles offrent aux réseaux bancaires du Sud
des conditions de partenariat privilégiées pour leur permettre
de saisir les opportunités de la finance environnementale.
La prise en compte de l’environnement :
un immense potentiel économique
Les services que rend l’environnement à nos sociétés jouent
un rôle central dans l’économie : matières premières, ressources
en eau, régulation du climat, diversité génétique, attraits
touristiques, etc. Ces services se trouvent aujourd’hui menacés,
et de nombreuses analyses mettent en lumière les coûts élevés
de ces menaces si nos sociétés n’y font pas face, tant sur le plan
du changement climatique qu’en matière de biodiversité.
Recourir aux énergies renouvelables et utiliser de façon
rationnelle l’énergie est ainsi une obligation, mais c’est aussi une
chance à saisir : les leviers d’action possibles dans le cadre des
activités de préservation de l’environnement et de maîtrise de
l’énergie constituent, en effet, un immense potentiel de
développement économique. Ces secteurs représentent déjà
plus de 2 % du PIB en Europe et poursuivent une croissance
rapide.
Le recours accru aux énergies renouvelables et l’utilisation
rationnelle de l’énergie (la « transition énergétique ») sont
engagés à l’échelle mondiale. Les investissements dans le
domaine de l’efficacité énergétique sont particulièrement
rentables et créateurs de valeur. Selon les estimations du cabinet
McKinsey, le potentiel d’investissements représente plus de
170 milliards de dollars par an pour une rentabilité moyenne de
17 %. Les deux tiers de ce potentiel relèvent des pays émergents
et en développement.
La stratégie de l’AFD : aider à dépasser
les obstacles à « l’investissement vert »
La croissance verte se traduit par l’essor de nombreux marchés,
notamment dans les domaines de la maîtrise de l’énergie,
de la gestion durable des ressources naturelles et de la réduction
de la pollution. Dans les pays en développement, le financement
de cette croissance représente un défi majeur auquel l’AFD
apporte sa contribution, en partenariat avec les banques du Sud,
en raison de leur capacité à orienter et à catalyser les décisions
d’investissements « verts », notamment auprès des entreprises.
(en milliards de dollars)
Décomposition du potentiel mondial
d’investissements rentables dans l’efficacité
énergétique (170 milliards de $ par an)
25
22
Industrie
83
40
Ménages : bâtiments
et équipements
Services
Transport
Source : McKinsey.
La finance environnementale :
des avantages pour les banques du Sud
Les lignes de crédit environnementales et la garantie partielle
de risque ARIZ développée par l’AFD visent à créer et à renforcer
cette dynamique, qui offre un triple bénéfice aux banques :
L ’accès à de nouveaux marchés.
La croissante verte crée des besoins de financement
nouveaux chez les entreprises, mais également auprès
de la clientèle des particuliers et professionnels.
Elle offre ainsi aux institutions financières de nouvelles
possibilités de se positionner en tant qu’apporteurs
de solutions, articulant financements et conseils.
L a maîtrise des risques financiers liés à l’environnement.
Dans certains secteurs, la dépendance aux énergies fossiles
peut présenter un risque structurel. En outre, l’impact
environnemental des entreprises, en termes d’émission
de gaz à effet de serre ou de dégradation
de l’environnement local, peut constituer un risque
financier et d’image pour ces acteurs. Savoir apprécier
et gérer ces risques est un atout pour les banques.
ne reconnaissance sociétale accrue.
U
L’engagement environnemental facilite l’accès aux
refinancements internationaux. Il confère également
le statut de partenaire responsable, en relais des politiques
publiques. Il permet enfin d’obtenir la reconnaissance
des clients, des ONGs et de ses salariés.
Les Lignes de Crédit Environnementales
de l’AFD : une approche intégrée
© AFD – Martin Foeth
Avec les lignes de crédit environnementales (LCE), l’AFD
a développé une approche intégrée qui permet :
’apporter aux banques et à leurs clients des financements
d
structurés et tarifés selon les besoins des marchés ciblés,
’approfondir la connaissance des marchés et de renforcer
d
les capacités des institutions financières,
’appuyer les entreprises dans l’élaboration de leurs projets
d
environnementaux,
e partager, à travers la garantie ARIZ , certains risques
d
de crédit portés par les banques désireuses de développer
leur portefeuille de finance environnementale.
Le portefeuille de LCE de l’AFD atteint aujourd’hui près
d’un milliard d’euros. Une trentaine de partenariats ont été
développées avec des banques d’une dizaine de pays du Sud.
Portefeuille de lignes de crédit environnementales de l’AFD
(en millions d’euros)
1000
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
de réduire les obstacles à l’investissement dans le pays concerné.
Pour l’encourager à investir, le client final se voit attribuer
des prêts à des conditions incitatives (durée, taux) et bénéficie
d’un accompagnement par des équipes dédiées.
En appui de ses LCE, l’AFD a développé des outils, tels que
le Bilan Carbone® (tableau dynamique permettant d’estimer
l’empreinte carbone de différents types de projets),
et accompagne les banques partenaires dans la mise en place
ou le renforcement de dispositifs de gestion des risques
environnementaux et sociaux.
promouvoir
la finance environnementale :
une approche integrée
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Répartition géographique à la fin 2009
15
2,5
Méditerranée
168
320
Asie
Afrique
415
Stimuler la demande
de financements
Stimuler l’offre
de financement
Financement
de l’appui technique
Ligne de crédit
environnementale
AFD
Développement du marché
Aide à l’évaluation
Prestataires
Banques
d’appui
partenaires
technique
Outre-Mer
Multi pays
Comment fonctionne une ligne
de crédit environnementale ?
Dans le cadre d’un partenariat, l’AFD et les banques identifient
les potentiels d’investissement, choisissent les thématiques
les plus porteuses et développent un plan d’action permettant
Bénéficiaire final :
Entreprises, industriels,
agriculteurs,
municipalités, foyers, etc.
Audits énergétiques, appui
à la conception de projets,
suivi de mise en œuvre
Prêts
Garantie ARIZ
Exemples de secteurs et thèmes d’investissement pouvant être soutenus par les lignes de crédit environnementales :
Industrie
Maîtrise
de l’énergie :
efficacité
énergétique
et énergies
renouvelables
Performance
environnementale
Services
E fficacité énergétique
des process industriels
E fficacité énergétique
des bâtiments
éveloppement
D
des énergies
renouvelables
(producteurs d’énergie
indépendants,
valorisation de la
biomasse par
l’agro-industrie, …)
E nergies renouvelables
de petite échelle
éduction des
R
émissions de polluants
et mise en conformité
environnementale
éveloppement
D
de la certification
environnementale
des services : tourisme
par exemple
enouvellement
R
de flottes de taxis
ecyclage
R
et assainissement pour
les collectivités Particuliers
et professionnels
abitat à haute
H
performance
énergétique
hauffe-eau solaires,
C
bio-digesteurs. Solaire
Photovoltaïque
Agriculture
éthanisation
M
des déchets agricoles
ccès à l’énergie :
A
systèmes d’énergie
solaire photovoltaïque
pour l’irrigation
E lectroménager
classe A+ : climatisation,
réfrigérateur,
lave-linge…
abitat à haute qualité
H
environnementale
onversion
C
à l’agriculture
raisonnée / biologique
E xploitation
durable des forêts
© AFD – Jean-Christophe Pécresse
Exemple de projet :
Égypte
Réduction de la pollution industrielle
dans les régions du Grand Caire et d’Alexandrie
(Banque Nationale d’Égypte)
La dégradation environnementale représente un coût signifi­catif pour
la société égyptienne (plus de 4 % de son PIB) et constitue un frein à
son développement économique. Sous l’effet des politiques publiques
et de l’action de l’Agence égyptienne nationale de l’Environnement, les
industriels prennent conscience de la nécessaire évolution de leurs
pratiques. Pour financer les investissements indispensables à cette
évolution, le soutien du secteur bancaire apparaît indispensable.
En octroyant une LCE de 142 millions € à la Banque nationale d’Égypte en 2006, l’AFD et des bailleurs cofinanciers aident les industriels
égyptiens à réduire leur impact négatif sur l’environnement, en leur
faisant bénéficier d’un financement incitatif. Si les objectifs de dépollution sont réellement atteints, les industriels ne remboursent que
80 % du prêt contracté.
À mi-étape de la mise en œuvre du projet, les investissements de
dépollution financés permettent de réduire chaque année l’émission de 22 700 tonnes de dioxyde de soufre et de 104 000 tonnes
de poussières fines. À titre de comparaison, ces volumes correspondent respectivement à 15 % et 31 % des émissions du secteur
industriel français, hors énergie. Par ailleurs, les projets financés
évitent l’émission de 650 000 tonnes de CO2 par an, c’est-à-dire
l’équivalent des émissions de près de 250 000 voitures. Les conditions de travail des employés et de vie des populations riveraines
ont été significativement améliorées.
www.epap2.org
© AFD – Agence Maroc
Exemple de projet :
Exemple de projet :
Chine
maurice
Soutien à l’efficacité énergétique
et au développement
des énergies renouvelables
(China Merchants Bank, Huaxia Bank
et Shanghai Pudong Development Bank)
Ligne de crédit en soutien de
l’initiative « Maurice - Ile Durable »
(Banque des Mascareignes, Mauritius
Commercial Bank, State Bank of
Mauritius, Standard Bank Mauritius)
Le développement économique très soutenu de la Chine s’est
fait au prix d’une forte dégradation de l’environnement. Sur
le plan local, le coût économique, humain et environnemental
est lourd : de 3 % à 12 % du PNB, 750 000 décès par an,
sécheresse et désertification affectant un quart du territoire,
etc. Sur le plan global, la Chine est le premier pays émetteur
de gaz à effet de serre depuis 2006.
Maurice doit faire face au défi de la durabilité de son
développement, sur le plan environnemental (fragilité
du milieu face à la pression démographique et du
­développement touristique) et énergétique (dépendance
énergétique croissante). Afin de préserver le capital
naturel de l’île, fondement de son développement
­é conomique, et mobiliser son potentiel d’énergies
renouvelables et d’économie d’énergie, le gouvernement
a ­i nitié de nombreux projets et réformes sous la devise
« Maurice-Ile Durable ». Les attentes de la société civile
par rapport à ces initiatives sont élevées et une
­accélération de l’investissement privé dans les domaines
de la maîtrise de l’énergie et de l’environnement est
requise pour atteindre des objectifs ambitieux.
Pour réagir à cette évolution, le gouvernement chinois s’est fixé
comme objectif du 11ème plan quinquennal (2006-10) la réduction de 20 % de l’intensité énergétique du pays. Dès 2008, l’AFD
a souhaité accompagner cet effort et a octroyé 60 millions € à
trois banques locales pour le financement d’investissements
dans le domaine de la maîtrise de l’énergie. Ces prêts ont été
accompagnés d’un volet d’assistance technique visant le renforcement de capacités, cofinancé par les banques partenaires et par
le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM).
Fin 2009, ce programme a bénéficié à une quinzaine de ­projets,
représentant un total d’investissement d’environ 250 millions €,
dans des secteurs variés : récupération de chaleur, amélioration
du rendement énergétique dans des centrales thermiques, amélioration de l’efficacité énergétique dans l’habitat, production
d’énergie renouvelable. Les projets engagés permettront de
réduire d’environ 1,9 million de tonnes les émissions de CO2 (soit
l’équivalent de 4,7 % des émissions du parc automobile français)
et de 21 600 tonnes les émissions de SO2. Par ailleurs, un important programme de sensibilisation et de formation des cadres
bancaires a été conduit dans une optique d’élargissement et de
pérennisation de l’approche de finance environnementale. Le
succès rencontré a conduit les partenaires à poursuivre leur coopération et une seconde ligne de crédit de 120 millions € a été
mise en place en 2010.
Le partenariat engagé par l’AFD avec quatre banques
mauriciennes pour le financement des projets « verts » s’est
concrétisé en 2009 par la mise en place d’une ligne de crédit
environnementale de 40 millions €. Dans le cadre de cette
LCE, les banques partenaires ont pu développer leur offre de
financement incitative comprenant des prêts aux conditions
adaptées, des services de conseil à la clientèle et une prime à
l’investissement liée à la concessionalité du concours AFD.
Cette offre de financements environnementaux est relayée par
un dispositif de stimulation de la demande de financement
mise en œuvre par le fonds « Maurice-Ile Durable », aidé par
différents ministères et avec le soutien financier (1 million €)
du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM).
© AFD – Éric Thauvin
AGENCE FRANçAISE DE DéVELOPPEMENT (AFD)
5 rue Roland Barthes– 75598 Paris Cedex 12
France
Tél. : +33 1 53 44 31 31
Fax : +33 1 44 87 99 39
www.afd.fr
Présente sur le terrain dans plus de 50 pays, l’AFD finance et
accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des
populations, soutiennent la croissance économique et protègent
la planète : scolarisation des enfants, appui aux agriculteurs et
aux petites entreprises, adduction d’eau, préservation de la
forêt tropicale, lutte contre le réchauffement climatique…
département technique opérationnel
Division Secteur Financier
et Appui au Secteur Privé (SFP)
En 2009, l’Agence a consacré plus de 6,2 milliards d’euros
au financement d’actions dans les pays du Sud et en faveur
de l’Outre-mer. Ces financements concernent notamment
la vaccination de 1,8 million d’enfants, l’amélioration de
l’approvisionnement en eau potable de 7,3 millions de personnes
et le soutien de 900 000 emplois dans le secteur productif. Les
projets d’efficacité énergétique sur la même année permettront
d’économiser près de 5 millions de tonnes de CO2 par an.
PROPARCO
Tél. : +33 1 53 44 34 72
Fax : +33 1 53 44 37 33
www.proparco.fr
Filiale de l’AFD, Proparco a pour mission de favoriser les investissements privés en faveur de
la croissance, du développement durable et de l’atteinte des objectifs du millénaire, dans
les pays émergents et en développement. Elle propose des financements permettant
de répondre aux besoins spécifiques des investisseurs dans le secteur productif,
les systèmes financiers, les infrastructures et le capital investissement.
FFEM
www.ffem.fr
Le Fonds Français pour l’Environnement Mondial est un fonds public bilatéral qui a été créé
en 1994 par le Gouvernement français à la suite du Sommet de Rio. Il a pour objectif de
favoriser la protection de l’environnement mondial dans des projets de développement
durable dans les pays en développement et en transition. Le FFEM intervient en appui à
des réalisations concrètes dans les pays bénéficiaires, avec une démarche d’apprentissage et
en testant des approches novatrices ou exemplaires.
Cette publication a été imprimée dans le respect
de l’environnement avec des encres végétales
et sur du papier PEFC™ (gestion durable des forêts).
Crédits photos : AFD sauf mention - Exécution : Planet 7 – Juillet 2010
Établissement public, l’Agence Française de Développement
(AFD) agit depuis plus de soixante ans pour combattre la pauvreté
et favoriser le développement dans les pays du Sud et dans
l’Outre-mer. Elle met en œuvre la politique de développement
définie par le Gouvernement français.
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