AVRIL 2013 Perspectives économiques mondiales La remontée politiques dysfonctionnelles provoquent un épisode d’austérité prématuré. L’augmentation du prix des maisons, des ventes de maisons et des mises en chantier stimule l’emploi et la création de richesse, en plus d’accroître la confiance. Le processus de désendettement tire à sa fin, les ménages recommencent à demander de nouveaux prêts et les prêteurs assouplissent leurs conditions. La croissance de l’emploi semble s’affermir et soutient les revenus et dépenses des consommateurs. Même les gouvernements des États et les administrations locales retrouvent la santé financière grâce à la hausse des recettes fiscales. Entre-temps, les entreprises américaines profitent d’un dollar plus faible pour améliorer leur compétitivité au niveau des exportations. Le boom énergétique qui se poursuit contribue à la création d’emplois directement et indirectement, en réduisant les coûts des entreprises. Bill Cheney Même si des chocs non économiques sont toujours possibles, notamment sur le plan politique, militaire ou environnemental, les tendances macroéconomiques de base semblent positives. La remontée que l’on observe aux États-Unis et en Asie devrait doper l’économie de la plupart des pays émergents. Quant à l’Europe, actuellement en stagnation, la probabilité d’une accélération est plus grande que celle d’un enlisement. La croissance mondiale en 2013 devrait être au moins égale à celle de 2012, puis s’améliorer nettement en 2014. États-Unis : un élan croissant L’économie américaine prend de l’élan et devrait soutenir la croissance mondiale en 2013, à moins que des Nous prévoyons encore que la démagogie politique à Washington n’entraînera qu’un léger resserrement budgétaire cette année, car il serait douteux que les dirigeants politiques maintiennent des réductions qui font beaucoup souffrir leurs électeurs. Toutefois, l’entêtement idéologique prolonge l’incertitude qui menace des pans entiers de l’économie. Les décideurs restent dans l’expectative dans le secteur de la PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES défense, dans tout le secteur de la santé et dans une multitude de petites entreprises qui dépendent directement des contrats gouvernementaux ou des dépenses de l’administration publique. D’après nos prévisions, la croissance américaine est assez solide pour surmonter les effets négatifs de réductions modestes des dépenses. Cependant, il est un peu inquiétant de constater qu’en dépit d’une expansion économique encore nettement inférieure aux attentes, le débat porte toujours sur la force de freinage à exercer. AVRIL2013 de l’inflation et d’une bulle immobilière. Comme toujours, il n’est pas facile de voir la réalité économique fondamentale à travers le brouillard statistique, mais les autorités exercent apparemment un contrôle direct suffisant sur plusieurs leviers pour réagir rapidement et efficacement, sinon de manière optimale, à des chocs imprévus. À mesure que l’économie de la Chine poursuit son développement, son taux de croissance, qui dépassait récemment les 10 %, diminue entre 7 % et 8 % à moyen terme. Europe : des risques amoindris L’économie européenne reste en récession, mais le risque immédiat d’un désastre s’est estompé temporairement et la région a apparemment plus de chances de se renforcer que de s’affaiblir au cours de la prochaine année. Malgré la persistance de problèmes politiques épineux, la détermination des dirigeants de tous les pays, qui souhaitent préserver l’euro, semble inébranlable à ce jour. Les pressions politiques semblent maintenant pencher en faveur d’un relâchement de l’austérité budgétaire dans toute la zone euro; le desserrement des freins devrait permettre une légère reprise. Les décideurs politiques de la zone euro doivent maintenant relever le défi d’élaborer un plan qui équilibre l’austérité et la croissance, tout en conservant la confiance des investisseurs. Par exemple, en réaction initiale aux résultats de l’élection en Italie, les marchés ont fait grimper en flèche les taux obligataires du pays, à un sommet qui ne s’était pas vu depuis novembre dernier. Même si ces taux sont bien en deçà des niveaux prohibitifs de juillet dernier, les marchés semblent prêts à augmenter les taux si le parlement italien n’arrive pas à former une coalition politique proposant une solution viable aux difficultés économiques. En effet, la force des marchés internationaux est peut-être tout ce qui reste pour concilier les résultats d’une élection démocratique et le désir d’imposer une discipline budgétaire. Cette tension entre l’économie et la démocratie plombe aussi la situation de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal et même de la France. Chine : la fin du ralentissement Le ralentissement de l’économie chinoise est terminé, et la vigueur retrouvée fait ressurgir des craintes au sujet Même s’il s’agit d’un changement de cadence important, le taux de croissance absolu de la Chine restera élevé chaque année. Vu l’augmentation rapide de la taille de l’économie chinoise dans son ensemble, le montant nécessaire pour ajouter un point de pourcentage au taux de croissance du PIB s’accroît d’une année à l’autre. Le ralentissement en Chine constitue un changement modéré pour un pays qui continuera à produire et à demander des ressources et des capitaux énormes. Japon : des limites à l’affaiblissement du yen Le Japon a adopté de nouvelles politiques macroéconomiques, et la rhétorique, à tout le moins, produit déjà un changement d’humeur frappant dans les marchés financiers. Il reste à voir si les changements réels seront aussi percutants, mais les perspectives à court terme des exportations et des dépenses de consommation se sont nettement améliorées. La portée véritable des changements de politiques sera PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES peut-être un peu moins grande qu’annoncée. Les taux d’intérêt sont déjà près de zéro, de sorte que l’assouplissement quantitatif, le seul levier restant comme pour les autres banques centrales, a été très peu efficace dans le passé. Le taux de change est le principal moyen pour la Banque du Japon de mener une politique activiste qui peut donner des résultats, et les marchés anticipent certainement que les achats d’obligations par celle-ci seront d’une ampleur suffisante pour maintenir le yen faible. Nous estimons peu probable que le yen continuera de s’affaiblir sans provoquer des mesures de rétorsion de la part des partenaires commerciaux du pays. Et dans la mesure où les nouvelles politiques réussissent à ranimer l’économie, le Japon attirera alors des investissements étrangers qui annuleront au moins partiellement la dépréciation de sa devise. Nous ne prévoyons pas de guerre commerciale donnant lieu à des dévaluations compétitives, principalement parce que le Japon, un pays totalement dépendant du commerce, aurait le plus à perdre. Même si nous prévoyons que la hausse des exportations stimulera l’économie japonaise, il semble peu probable que l’effet soit aussi spectaculaire que celui souhaité par Shinzo Abe, le premier ministre du Japon. Sa stratégie de croissance ne peut reposer uniquement sur l’accroissement des parts de marché au détriment de la Corée du Sud, de la Chine, de Taïwan et des États-Unis. AVRIL2013 Canada : une solidité à long terme intacte Au Canada, nous prévoyons un taux de croissance désespérément faible en 2013, mais il devrait se redresser l’année prochaine à mesure que les consommateurs reprendront confiance. Les investissements des entreprises et l’emploi sont vigoureux à ce jour, mais la faiblesse de la croissance globale persistera aussi longtemps que la demande des consommateurs ne se relèvera pas. Toutefois, l’économie est fondamentalement solide. Les finances publiques sont saines et les sociétés enregistrent des bénéfices intéressants. La correction probable du marché de l’habitation sera de courte durée, mais les perspectives à long terme du Canada demeurent très vigoureuses. Bill Cheney est économiste en chef de Gestion d’actifs Manuvie. L’économiste Oscar Gonzalez et l’économiste adjointe Megan Ellis ont également contribué à la rédaction de ce rapport. Ils sont basés à Boston. PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES AVRIL2013 RÉSERVÉ AUX CONSEILLERS Le présent commentaire rend compte des opinions des sous-conseillers de Fonds communs Manuvie. Ces opinions peuvent changer selon la conjoncture du marché est d’autres conditions. La souscription de fonds communs de placement peut donner lieu au versement de commissions ou de commissions de suivi ainsi qu’au paiement de frais de gestion ou d’autres frais. Veuillez lire le prospectus des fonds avant d’effectuer un placement. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur varie fréquemment et les rendements passés peuvent ne pas se reproduire. Les Fonds Manuvie, les Catégories de société Manuvie et les Portefeuilles Leaders Manuvie sont gérés par Fonds communs Manuvie. 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