La Science economique

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1.
Q6)tIT
LA
SCIENCE ÉCONOMIQUE
LEÇON D'OUVERTURE
Dli
COURS D'ÉCONOMIE POLITIQUE
A l.'UNIVERSIT/j Oit OENÎiVI (11 Novembre 1902)
PAR
EIJGARD -MJLIIÂUD
II
PARIS
GENÈVE
SOCIÉTÉ' NOUVELLE
GEORC ET C"
de Librairjo et d'djtjon Librairies de i'JnhrersI4é
17, rue Cujac (\T.)
-
u-
-
-
10, Corraterie
1902
I I I iIi
Document
0000005760978 -
r cj
LÀ SCIENCE ÉCONOMIQUE
Messieurs,
Je remercie M. le Doyen de la Faculté des Lettres
des Sciences Sociales des paroles qu'il vient de
prononcer. Je tiens aussi, au moment où je prends
- possession de cette chaire, à remercier l'Université
de Genève, M. le Président du Département de l'instruction publique et le Conseil d'État de la République ( l e Genève, de l'honneur qu'ils in 'on t fait en
in y appelant. Enfin, je manquerais à un devoir si
je n'adressais un respectueux hommage à la mémoire
4
de celui qui a réorganisé l'enseignement des scien' ces économiques dans cette Université et en a si sintgulièrement élargi les bases, - à la mémoire dit
'Vgrand homme d'Etat que le peuple genevois perdait
• au mois de mai dernier, M. Georges Favon.
CI
Messieurs,
(j
Je me propose, dans cette première leçon, de
-définir l'esprit et la méthode selon lesquels sera
donné mon enseignement. Cela est nécessaire, en
raison des divergences (le tendances pratiques et
'des divergences de méthodes dont l'économie poli- "ous offre le spectacle, soit que nous l'enrisa_
s son état présent, soit que nous en considérions -histoire cela est nécessaire, en d'autres
snies, en raison de ce fait qu'il existe, en économie
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2 LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
politique, des écoles. Les économistes ne sont point
même d'accord sui l'objet précis de leur science
Nous ne pouvons entre'., aujourd'hui, dans la discussion de ce point. Pour fixer les idées , et parce
qu'une définition au moins provisoire et très gênéraie non paraît immédiatement indispensable, nous
dirons, avec M. Charles Gicle, que l'économie politique a polir objet les rapports dès hommes vivant
en société, en tant que ces rapports tendent à la satisfaction de leurs besoins matériels et au développement de leur bien-être »
Le fait qu'il a existé et qu'il existe encoreplusieurs écoles d'économie politique s'explique par
deux enlises générales d'abord cette science traite
de questions dans lesquelles sont engagés les intérêts les plus immédiats des hommes, - intérêts qui
ne sont point tous concordants ni dans l'espace, ni
clans le temps - et ei second lieu, pour la manière dont elle en traite, elle ne pouvait manquer de subir
J'influence des formes de pensée philosophiques ou
scientifiques successivement oui simultanément régnantes dans les pays où elle se développait.
Les trois grands systèmes qui ont paru d'abord
clans lestemps modernes, le s y stème inercan Lue, le
sy stème physiocràlique, et le système
ou smithianisme, traduisent de la manière la
liste ou
plus apparente des intérêts, des besoins. Le mernucantilisme répondait à l'impérieuse nécessité de
méraire éprouvée et par l'industrie et le commerce
grandissants, et iar les États eux-mêmes qui se trollvaient en voie de développement et d'organisation,
et étaient obligés, pour entretenir leurs armées permanentes, et leurs cours royales, et surtout les nombreux rouages nouveaux (le leurs administrations, à
s'assurer de nouvelles et considérables ressources
(C
E
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 3
financières. Le système physiocratiquc traduisit
les besoins de l'agriculture, écrasée par les contraintes féodales, et aussi des besoins nouveaux du
commerce et de l'industrie, que les réglementations
mercantilistes commençaient à gêner dans leur libre
essor. Le smithianisme Poursuivit la lutte confit
toutes les entraves opposées à l'expansion économique, et principalement à l'expansion du commerce
et de l'industrie,, par les formes de l'organisation
féodale, et par les manifestations diverses de l'esprit
d'intervention nouveau.
La forme sous laquelle se firent jour les tendances
des physiocrates et celles des économistes de l'école
de Smith, était celle (le la philosophie rationaliste,
naturaliste, provirlentialistà du xviii0 siècle. Les
besoins dont leurs doctrines sont l'expression se
couronnent en quelque sorte d'une auréole métaphysique. L'ordre économique qui répond à ces
besoins, ils le conçoivent comme un ordre parfait, naturel, voulu par Dieu, éternel, ils l'entrevoient, à la
lumière de la raison, dans les plans de la Providence, comme Malebranche lisait dans la pensée
divine les rapports (le perfection des êtres, immuables et éternels. Les lois de la société capitaliste
en voie de développement leur apparaissent comme
les lois immuables et éternelles de lit humaine au terme de son progrès.
La doctrine du laissez /hire, de France et d'Angleterre, se répandit en Allemagne, en Italie, en
Espagne, un peu partout en Europe. Mais à mesure
qu'elle se répandait, à mesure que les années passaient, son caractère changeait. Au début, les intérôts du commerce et de l'industrie coïncidaient avec
• les intérêts généraux de la société ; mais à mesure
que se développa ],a
capitaliste, dans son
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LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
sein l'antagonisme du travail et du capital se développa du intime mouvement. Des écrits socialistes,
des soulèvements ouvriers appelèrent l'attention
publique sur cet antagonisme, et dès lors les représentants de l'école du laissez passer se donnèrent
pour tâche essentielle la lutte contre le socialisme.
Leurs devanciers avaient été les organes 'les aspirations du grand commerce et de la grande industrie,
mais non sans se soucier également du bien des
ouvriers. Ils devinrent, eux, contre les ouvriers, les
avocats du patronat. Les arguments par lesquels
Descartes ci les disciples de Descartes, principalement Malebranche et Leibniz, avaient entendu concilier avec la toute-bonté divine la présence dans le
monde du mal pliysi que, métaphysique et moral,
servaient maintenant aux économistes à concilier
l'existence du mal social - la misère avec la perfection de l'ordre capitaliste. C'était le même providentialisme, le même optimisme, la môme pensée
d'une harmonie profonde sous des discordances ap Nrentes. Bastiat écrivit le livre type les Harmonies
économiques. - Dunoyer proclama
Dans la meilleure organisation sociale, la misère et l'inégalité sont choses ittivuables.
La misère est un niaI nécessaire.
Plus lhu,nanité dans son développement avait h redouter
l'e[fôt de certains vices, et plus il était essentiel qu'ils fussent
entourés de maux capables d'eu, détourner.
Il est bon qu'il y ait dans la société des lieux inférieurs,
où soieni exposées à tomber les familles qui se conduisent
'na', et dont elles ne puissent se relever qu'à force de se hie,,
conduire. La Misère est ce redoutable enfer. C'est un ahime
épouvantable, placé à côté des fous, des dissipateurs, des
débauchés, de Joutes les espèces d'hommes vicieux, pour les
contenu, s'il est possible, pour les recevoir et les ehêti er,
s'ils n'ont su se contenir.
LA SCIENCE ÉCONOrUIQUE
Misère, vous le vo y ez, dans l'esprit tic cet économiste, était synonyme de vice.
Et voici, d'autre part, Léon Faucher qui s'écrie,
en 1.848:
T013j0j1
supprimer la misère, c ' est en quelque sorte con-
damner la Providence.
Le niai existe sur la terre, il est la conséquence de la
liberté humaine, l'homme peut se tromper—, il faut qu'au
bout de ses fautes apparaisse le clttiiiienL dans ce inonde,
c'est matériellement la perte de ],a
En retranchant la pauvreté de ce monde, on en retran clierait le travail.
Et Germain Garnier, traducteur d'Adain Sinilh,
écrit de son côté:
Quiconque fait l'aumône sans examen est coupable d'un
véritable délit social.
Qui nous délivrera de ces prétendus droits des pauvres,
droits de glaner, de grapilkr, de chaumer, de pacager sur la
terre d'autrui, et de toits ces outrages la propriété exercés
pat' la lie du peuple des campagnes
Je combattrai aussi ces asiles pour la vieillesse et toutes
ces institutions enfantées par une fausse humanité ou par
une pitié aveugle, qu'il faut absolument faite disparaître,
Le Gouvernement doit, en outre, interdite foule aumône
faite sans informations suffisantes.
tes.
Quand bien même la société se trouverait dans cette
situation, la plus défavorable à l'ouvrier, celle où la classe
des travailleurs excède la demande de travail quand le taux
du salaire serait ait bas, tin individu ne serait pas pour
cela plus exposé que font attire à manquer d'occupation et ne
serait pas plus autorisé que tout autre à réclamer de la
sociélé une assistance gratuite, qui ne pourrail: être qu'une
faveur obtenue sans aucun motif raisonnable.
Jules Siinon écrit:
Il y aura toujours de la misère. C'est une mauvaise Ai
torique que vous faites et ' exagérant toutes ces plaies que
personne ne saurait guérir.
G
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
Duchâtel répète
Avec le gotiveriiement le meilleur, les causes de la misère subsistent. Les lois du monde moral, comme celles du
monde physique, sont placées au-dessus de la puissancé du
I ég isl aleur.
Et Hippolyte Passy confirme
Parmi les faits dont ta constance et l'universalité attestent
le caractère providentiel, nul n'est plus distinct que l'inégalité des richesses.
Voilà ce qu'était devenue, entre les mains de ses
représentants officiels, l'économie politique quelque chose comme une théodicée du régime capitaliste. L'objectif (le ces hommes était d'établir la
vanité des aspirations socialistes.
Celles-ci s'étaient fait jour d'abord, ait début du
xix° siècle, sous une forme idéologique identique en
réalité à celle sous laquelle les économistes du laissez, faire avaient exprimé leur pensée. Les Oiven, les
Saint-Simon, les Fourier croyaient, eux aussi, à un
ordre nai.urel et rationnel, voulu par la providence
ils étaient d'accord en cela avec les économistes; la
persistance dit mal social, son développement môme
au lendemain de la révolu Lion politique et économique qui avait été accomplie, au lendemain de l'avènement de l'ordre nouveau, les amenait seulement à
celte conclusion que les philosophes et les économistes individualistes du xvnV siècle s'étaient-troinpés, qu'ils avaient fait un usage incorrect do leur
raison, et que par suite ils n'avaient pas découvert
le véritable ordre naturel, le véritable plan de la
pro\'icleItce ; celui-ci avait pour principe non pas le- -
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
droit illimité de l'individu, mais le droit supérieur
de la société, s'affirmant par la production en coinmiin et l'appropriation commune cl: des instruments
de travail et des produits du travail. La société
humaine serait heureuse si elle adoptait, au heu du
système de la libre concurrence, qui avait l'ait ban- queroute, un système nouveau, - leur système.
Le mouvement des idées et le mouvement écono mique et historique devaient, vers le milieu du siècle,
donner à la pensée socialiste une nouvelle forme. La
philosophie classique allemande, issue de Leibniz
et de Kant, avait abouti à 1-legel, et, dans l'begelianisme, la grande idée dont les principales découvertes
scientifiques du xix° siècle allaient être autant de
confirmations avait trouvé son expression métaphysique, - l'idée de l'incessant devenir, de la perpé
tuelle transformation de tout ce qui est, du passage
continu des formes inférieures de l'être à des formes
Supérieures en un mot, de l'évolution. Cette vue
nouvelle des choses, Hegel l'appela la pensée dialectique. Elle était la négation de l'idée d'un ordre
immuable, immobile, dont à travers ses erreurs et
ses fautes l'humanité se rapprocherait de plus en
plus, si tant est qu'elle ne l'ait point encore atteint.
Elle était l'affirmation que, de même que l'humanité
avait eu une histoire, elle aurait encore une histoire,
que la société humaine se trouvait, comme toutes
choses, dans le perpétuel devenir hisi.orique. Par
Ilegel et en Hegel l'histoire devenait, sinon la science
tout entière, sinon la science principale, du moins
tin point de vue essentiel de toute science.
Cette prédominance du point de vue historique en
toutes choses, et dans les choses humaines et sociales
cri particulier, allait être l'idée directrice du socialisme théorique nouveau dont Karl Marx jeta les
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LA SCIENCE ÉC0?0MJQUE
bases. Marx emprn:nta à Fle-el sa méi.hode dialectique
et historique. - Sa méthode, non son s ystème. La
philosophie de Hegel était idéaliste :àl'origine du
mouvement des choses se trouvait l'idée, et les
divers moments dit universel n'étaient
rien d'autre qu'autant de manifestations successives,
toujours plus han tes, (le l'Idée. Marx conserva la
forme dialectique et historique de cette philosophie,
mais substitua à son fond idéaliste un fond matérialiste. II renversa le point de vue. Les choses n'étaient
plus des expressions de Vidée ; les idées étaient au
contraire des reflets des choses. L'élément substantiel, le facteur déterminant et moteur était, non l'idée,
niais la réalité matérielle. Quelle allait étre, dans
l'évolution des sociétés humaines, la réalité matérielle déterminante et motrice? Des fluits se rattachant aux luttes sociales et politiques du XIX° siècle
fournirent à Marx une hypothèse. Quels faits? Laissons ici la Parole à Frédéi-ic Eugels, ami et collaborateur de Karl Marx.
En 1831, nous dit-il, avait eu lieu à Lyou la preilliére
insurrection ouvrière; de 1838à 1842, ic premier mouvement
ouvrier national, celui des chai-Listes anglais, atteignit son
point culminant- La lutte de classes entre le p roi étau-i al et la
bourgeoisie prenait place ail premier plan des pays les plis
avancés d'Europe clans la même mesure où s'y clévelopait
d'un côté la grande industrie, de l'a tt ire coté la domination
politique récemment conquise de la bourgeoisie. Les doctrines, enseignées par l'économie bourgeoise, de l'identité
des intérêts du capital et du travail, de l'harmonie universelle
et du bien-être universel du peuple comme conséquence de
la libre concurrence, étaient démenties d'une façon de plus en
plus frappante pal- les faits. Tolites ces choses uie pouvaient
plus éLue écartées, non plus que te socialisme français et
anglais qui en était l'expression théorique bien: qu'es I i-t-mement imparfaite. Mais la vieille conception idéaliste de l'histoire, qui n'était pas encore délogée, ne connaissait pas de
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
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luttes de classes reposant sur des intérêts matériels, ni dune
•. manière générale d'intérêts matériels; la production ainsi
que tous les faits économiques ne trouvaient en elle qu'une
place accessoire, connue éléments inférieurs de 1' « histoire
(le la civilisation. »
Les nouveaux faits forcèrent à soumettre toute l'histoire
L lui nouvel examen, et il apparut alors que toute l'histoire
antérieure, à l'exception des états primitifs, n'était que l'histoire de luttes de classes, que les classes sociales en lutte
sont les produits des conditions de production et d'échange,
en un mot des conditions économiques de leur époque; que
par suite à chaque moment la structure économique de la
société forme la base réelle par laquelle s'explique en dernière
instance toute ].a des institutions juridiques et
politiques, ainsi que du mode de représentation religieux,
philosophique, etc., de chaque époque historique. Hegel avait
délivré la conception de l'histoire de la métaphysique, il
l'avait faite dialectique, -_mais elle était essentiellement
idéaliste. Maintenant lidéalisme était chassé de son dernier
asile, de la conception de l'histoire; une conception matérialiste de l'histoire était donnée, et ].a était trouvée pour
expliquer la conscience des hommes par leur être, au lieu
d'expliquer comme jusqu'ici leur être par leur conscience
Ainsi le point de départ du matérialisme historique
- c'est le nom qu'a recu cette théorie - a été In
constatation d'antagonismes de classes très apparents dans la société contemporaine et la détermination des causes économiques de ces antagonismes.
Partant (le celte consi atation et de cette détermination, Marx conçut une hypothèse, dont il chercha
ensuite la confirmation dans l'histoire, et qu'il estima
confirmée par elle.
A cette conception générale de l'évolution sociale
se rattache une théorie (les révolutions d'une itnportance capitale. Marx l'a exposée en quelques mots
dans la préface -il sa Critique (le I'Jico,wmic politique,
publiée en 1859. 11 cttt citer ces quelques mots
D
W
LAi SCrETÇGJE ÉC'ONOMJQUE
A un' certain moment db leur dd'e1oppvment', les: forces,
productives de la société sont en contradiction inec les rapportsde' procltrcuoi qfli existtnt' alors
ou; en termes judi-.
n
ques; avec les- rapportsci'e propriété à Fintérieurdesquels.cés
forces productives se sont 'nues jusque-1h. Ces ' rapports,
cpii.consriliiaienuautrefoisles tonnes' du développement des
forces productives, deviennent, des obstacles pohtu' celles-ci.
Alors mit» une: époque de révolution', sociale. Le cIiangenent:
de 1.1 base'écoiiozniqueruine phisou. moins rapidement toute
l:énonme'Stlperstruri:ii-re.
Et c'estainsi qLiC,JOPSqUC Fondre féodal estdeycnt'i
une entrave'p'our'les Ïbrcesproditcti •v.'es qui s'étaient
développées' en' lui jusque4h; PorcPre féoribi' n été'
15 ri sé dé ni ô'rn e, pense Karl Marx, l'orde de la produ etion capitaliste es[_ devenu auj'ourcl'hiu une
entrave air-développement4 des forces cruiionù grandi.
en lui, j usq&Fci :' ceU ordre' doit. érre 1rié il, sera,
brisé nécessa'emefft.
Telle est la conception ilisrorique que Marx oppose
à l'idée métaphysique d?un, ordre naturel, rationnel
et éternel, - identique d'ailleurs à l'ordre capitaliste, - que nous trouvons à 'la hase de la doctrine
des économistes orthodoxes. Pour eux, la science
écononiiq ne consiste clans la détermination des lois
universelles et immuables qui répondent à l'ordre
naturel de la production dés richesses dans une
société conçue par la raison, et que leur raison conçoit comme la société présente - pour lui, elfe est
l'étude des lois propres aux différentes formes de
production qui se sont succédé d'ans l'histoire, ces
lois ayant par suite na caractère historique comme
l'es processus de phénomènes dont' cItes sont le
ressort.
Mais il n'y tu pas entre eux et Fui cette seu!I'e différence qu'il conçoit' comme une sinpl'e
i phase de
l'histoire l'ordi'e capitaliste qu'ils cons dèrent, eux,
LA 'SCIENCE ÉcONOMJQUE
di
cojuine sen ahoutisseinent. Ils concoi vent aussi (le
manière p roîondénient di.Q'é.rcnte la nature ditiline
des éléments detla soeiétéicapital]ste.
Adam Smiihcet
Ricardo awienI. fait (le remarquables efforts en vue
d'arriver kladéterrninatjande ces éléments, en vue
de dégager en particulier ]'essence.de la valeur ; ils
avaieniahouti à des résultats qui ;attestaientia pênetration de leurregard, ili vigueur de leurs capacités
déductives, l'indpendauce de leur pensée. Mais
après eux, lorsque les intérts dela grande industuie
et du capital mobile cessèrent (leS ,J)lIS ei,p1is dêtre
les intérêts fondamentaux de la société, .lorsque le
conflit du patronat industriel et du prolétariat
au premier plan (les FOCCfl pations de l'Anglet eiie,
de Lia .Erance, de l%Europe tout entière, le SOUCi des
intérêts 1de du uilass:e patronale troubla et obscurcit
le regard des économistes ;:la'scienceofflcielle ne fui
plus (Ille la perpétuelle -répétition des ;propoitiois
•ibrl]Iulées par les deux ; grands devanciers, de celles principalement qui étaient le plus aisément .utilisahies contre le-socialisme,; la science économique tfut
comme frappée, chez ses rqprésentants bourgeois,
d'un arrêt ide développement elle avait passé de
l'analyse sincère à l'assertion dogmatique, 'de la cititique à d'apologétique.
Nous itrouvons in continuation deson oenMre d'ana
lyse .etdecritique 'chez Karl Marx. Celui-ci, -sattachant au irésultat des recherches de Smith et de
Bicardo, pariant du point où ils &étaient arrêtés et
poursuiant leur aravail d'investi;gation minutieuse
et de-flédudtion, ahou Lit, à une détermination remarquablement précise ei féconde de la mesure de ila
valeurtetdi la détermination de iloeigine ide da plusvalue. 1a valeur :dunemarchandise ' était constituée
par.la ,quantité dettrava il. sociaiemeTltné ces saire à La
12
LA SCIENCE ÉcoNor.1IQuJ
production; la plus-value résultait de l'achat, par le
capitaliste, non du travail, mais de 1a force de travail de l'ouvrier ; elle émit la quantité de valeur :non
payée représentant la différence entre la valeur de
la force de travail de l'ouvrier et la valeui incorporée par l'exercice de cette force dans les marchandises produites. Ainsi était expliquée, selon les
tenues de Frédéric Engels, l'origine de la production capitaliste en même temps que celle (le la
production de capital. Tout le mécanisme dit
capitaliste se trouvait comme pénétré d'une
merveilleuse clarté.
Nous avons fait connItre les intérêts qui devaient,
à partir d'un certain montent, entraver le développenient de l'économie politique classique la critique
marxiste a mis j) nu ces intérêts, dénoncé les sophismes sous lesquels ils se dissimulaient, et permis aux
elle et dont ils
germes de vérité qu'elle portait en elle
enrayaient le travail, de lever en une magnifique
moisson. Mais les conclusions apologétiques e. les
vues doctrinales de l'école orthodoxe ne devaient
pas être critiquéés seulement (lit (le vue socialiste. Dans plusieurs pays, des intérêts nationaux
essentiels - autres que ceux de la classe ouvrière
- se sentirent menacés par le progrès des idées de
laisses folie et de laissez passer, des idées libreéchangistes répandues avec tant de fougue à travers
le moiidè par ces deux Anglai, Suiith et Ricardo. La
liberté sans limite des transactions était favorable au
développement de l'industrie et du commerce de
l'Angleterre ; mais était-elle favorable au développede tous les pays?
ment de l'industrie et (lit
Le commerce et l'industrie de l'Angleterre avaient
LÀ SCIENCE ÉCONOMIQUE 13
une grande avance sur ceux des autres pas ; ils
étaient par suite en mesure de défier toute concurrence et avaient tout intérêt à la liberté
illimitée des transactions mais n'était-ce pas précisément une raison pour que les autres nations se
tinssent sur leurs gardes P L'économie politique
orthodoxe ne connaissait ni (le conditions de temps
ni de conditions de lieu ; elle émettait des apliorismes ayant une valeur universelle et éternelle.
Mais ne pêchait-elle point précisément par là? Telles
mesures pouvaient être d'un excellent effet à une
certaine époque et pour un certain pays, et produire
des effets désastreux dans tel autre pays ou à telle
autre époque. il fallait, pour ne point exposer la
pratique aux plus déplorables erreurs, tenir compte
dans la théorie des circonstances historiques et su'tout des conditions nationales. Telles étaient les
considérations que fit valoir le premier, en Allemagne, Friedrich List, dans son Système national d'éccnomie politique, en 1841. La National-OEkonornie l'économie nationale - était fondée.
Mais la réaction contre la doctrine du laisses faire
- réaction qui s'accentua de plus en plus dans ta
seconde moitié du xix° siècle - ne devait pas répondre à ces seules préoccupations. Le machinisme, en
se développant, engendra dans la classe ouvrière
des maux eflrayauts. En Angleterre d'abord - puisque c'est en Angleterre qu'il apparut et se développa
d'abord - l'opinion publique s'émut du sort de
tout jeunes enfants qui demeuraient
eut toute la journée,
ou toute la nuit, et parfois toute la journée et toute
la nuit, attelés à une même machine, à un ni éme
métier pins, c'est en Fiance que l'attention publique se porta sur l'action délétère, eontiuûment destructive de vies ouvrières, (hi régime industriel non-
<J4
:LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
veau en Prusse, des unédecïn s de darmée stgualè
,relit lesdangersque présentaitan point de vue de ila
défense nationale iinsysLème de travail qui rendait
.lmpropres:au service militaire, dates certaines localités, 90rconscrit. s siliALOO. Et des lois furent élaboirées dans les di: fl.'érents parlements, n .Angletet-re.,
en -France, ten .Adlemagne, dans toute PEurope, en
vue de potg.er des travailleurs. LLa,clurée du travail
fiitiimitée, pour.]es enfants tel les ifemmes d'abord.,
luis, dans ipinsieurs pays, pour les hommes adultes.
En Franco,, en4841, time première loi -interdisait de
d'aire iravaillerdans des tueliers,des enfants de moins
de .8 ans,'de-Saireitravail]er les enfants de 8h 11ans
dilus de .8rheures, les enfants de 421à 16 ans plus de
42 heures. Datitresiclispositions protectrices furent
éclickes •er 4848, en 4874, en 1892. lEn 1900, une
snouveLlc IIoi éublii, à terme, An journée de 10heures
- pOur (ensiles travai1leurs,---- cesLàdircponr:les <adtu I€teshoinmes r.aussijnen que p°' dés femmes et-les
enftints, -- clans clous les établissements mixtes,
c'est-à-dire occupant en in.ème tenps que des hotuunes flunean inoinsdesd eux atitrescatégories -detraveilleurs. De;t-xéupes étaient prévues lotit, dabord
£t.immédiatdnlent la journée de Al. heures.; 1puis, à
partir dut 0r avril J90, la journée (le .10 h. 1/2 —,&est
Je Jégim e -acind .; - <à partir du jer avril .1.904: (bit
entrer en vgueur.la jouraiée 1de i-0 heures. D'autre
part, en France aussi, la journée q de 8 henres pour
les minears, dont la Chambre des députés e 1plusieurs ibis adopté de pu
-soleil
icipe, est,
apparence,ii la veille d?ètre votée par lc<Sénat.
jEt-c'est aii)si<que dans itous les pays ou a pénétré
la grande dndutrie capitaliste, .l'Etat iitervieu'L 'de
Plus en ,plus pour arrêter la duréemaxima-du travail,,
pour en .rgiementer . les conditions, t potir assurer
Fh\ SCIENCE ÉCOXOMIÏaIAE
w
1s traaiilem's conU'e les risques- qcii y sont inhé_
vents, pourassul'eirauai' les travailleurs c Gntr la
maladie-, l'invalidité, la vieillesse; Et, quellb-: que'
puisse êtie l'bpinion:de l'économie politique ortho-dxe sur, ces fiuii.s ce' sont dès' fiifts- sociaux: uoiiWe
IC-quels elle ne' peut ri-en, qu'élever' de vaines pro-.
t'estation&.
Mids l'économie politique ori.hadbxe- est' seLI1 à
protester'. Beaucoup d'autres représenlant's: de l'a
méme science :sont au conl.rafre très favorables- au
mouveinent intrventionnisi:e. Tel' est le cas, par
exemple, du' pins grand nombre des prefèsseus.
allemands ci autrichiens.
C'est ainsi (1u:db-w Wa'-gner,. dtrns son Echr der pobitisclien
Œkonomie après ai-cil' cit'é, comme ayant une
parenté' érroiUe- avec sa propre pensée, des hommes'
comnre- SchaNe', Lange, H. von Scheel, ffôb-Iér, T'bn-.
nies, von Jheriig A'nrontMenger eu Gierke; kclare
que s'ils ne forment pas et' ne veulent' pas: l'uriner'
u rie école, Sur un point. essentiel clii moins ils sont
entièrement. daccor6 entre, eux et avec lui;: « T'ous
dit-il, u cc.point de vue semblables, aux socialistes.,,
aboi' d-ent les' questions, économiques et' juridiques
(lu point dé- vue social; du- point de
de vue de l'intérêt
de lé communauté; ils reconnaisent. Fa dépendance
réciproque du droit,, méme dii droit, privé, et de
l'économie,. et en tirent des-conclusions-. Fis remplit-cent, tout comme moi, itt vieille et. usuelle-conception'.
de l'économie' et d'u' 1h science économine:, l'a, con
ceptioaincIi\iHhalÎste, par 1h conception. socià-l'e-,, l'a
vieille: conception. individuelle ([e tout dioiï,, méme.
du droit privé,dn.sysuèniede; la1?rop.riétéet du, SMsr'
tènie des contrats, par la conception sociale. Gela
commence à afr peu à prit tic' plus en- p-lus etf à
clé?,'mi'?ie, ainsi, da'ir'l'ecovwn 'i-e'politique; ce 'ddpia-
16
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
cernent général du point de vue qui conduit «e plus en
plus de l'individualisme au socialisme, sans aboutir à
ce dernier. Chacun est arrivé à cette conception,
pour l'essentiel, i udépenda i riment des autres, et la
représente selon la manière qui lui est propre,ce
qui est précisément la chose remarquable. Mais le
but que se propose chacun, avec plus OU moins de
clarté et de conséquence, est de trouver entre l'individnalisme cl le socialisme une juste position interin édiaife, bien qu'en cela l'un puisse penser qu'il se
trouve encore sur le terrain de l'individualisme, et
que l'ail Ire se considère jeti t-être déjà comme un
socialiste complet. u
De son côté, le professeur Gustav Schinoller, que
des différences méthodologiques importantes séparent pourtant d'Adolf Wagner, caractérise le point
de vue actuel de la science économique - et non
plus seulement de quelques économistes ->à peu
près clans les mêmes termes
Elle reconnaît, dit-i!, que la liberté modern de l'individu et (le la propriété ne peut plus disparaître mais elle
estime en ,né,nc temps qu'une socialisation économique croissante se produit, que des relations économiques étroites se
nouent, qui doivent, pour satisfaire les légitimes prétentions de
tous les ifuércssds, conduire à de nouvelles institutions et à de
nouvelles formes de réparition des revenus; elle reconnaît
qu'une trop grande différenciation entre les classes sociales
menace de leurs luttes le temps présent, et que seules de
grandes réformes sociales peuvent parèl' au oral ; enfin elle
reconnaît que dans les relations des ] ,'tais, à quelque point
que chacun développe pour soi sa Nie économique, et avec
quelque énergie que dans certains cas chacun doive défendre
ses intérêts particuliers, un rapprochement doit s'effectuer
peu à peu dans le sens de Féconomie mondiale.
En France, ce sont principalement encore les
théories de l'économie politique orthodoxe qui sont
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 17
enseignées clans les Universités mais des tendances
qui rappellent celles des professeurs allemands sont
représentées par deux des maîtres les plus en vue,
MM. Gicle et Cauwès. En tête de la dernière édition
de ses Principes d'économie poiiiiqueT M. Charles
Gidea inscrit comme épigraphe ces mots tic Tolstoï,
dans Résurrection: « Tout le mal vient de ce qu'on
croit qu'il y a certaines relations entre les
hommes oitl'on peut agir sans amour. Or, de telles
relations n'existent pas. n - cc Cette maxime, explique M. Gicle. inc parait bien exprimer le besoin
nouveau de notre temps, celui de faire intervenir
dans les relations sociales et . dans l'explication des
phénomènes sociaux des mobiles autres que le seul
intérêt individuel. n
- La vieille doctrine individualiste, l'ancien économ isine libéral et orthodoxe se trouve, on le voit, de
plus en plus battu en brèche de tous côtés. Et, plus
Ott Moins assuré, plus ou moins hardi, le mouvement
clans le sens du socialisme se poursuit sans relâche,
irrésistible comme les nécessités de l'histoire, comme
la force persuasive du bien, comme la vertu prohan te du vrai.
Les divergences de tendances pratiques rie sont
pas les seules par lesquelles diffèrent les écoles
d'économie politique. il faut signaler à côté d'elles
comme jouant un autre rôle, mais un rôle non moins
important, les divergences de tendances méthodologiques. Les économistes de l'école classique; se
motivant clans le inonde (le concepts a priori et de
principes rationalistes que le cartésianisme avait
légués au xviii 6 siècle, procédaient par analyse, abstraction et déduction Les méthodes d'observation et
18 LÀ SCIENCE ÉCONOMIQUE
d'induction qui déterminèrent dans les sciences de
la nature, au cours du xix° siècle, tant d'importants
progrès, ne devaient point tarder à être appliquées
aux sciences sociales et à la sociologie en général, à l'économie politique en particulier. Ce fut le mot
d'ordre de se délier des notions a priori, des idées
abstraites, du travail déductif, et de se tenir aussi
près q ue possible du fait réel, clii demi(, empirique,
de la matière à observation et à expérimentation.
Quel était le donné empirique auquel l'économiste
devait minutieusement s'attacher P C'étaient, d'une
part:, les formes et les institutions de la société
économique présente. d'autre part, les tonnes et les
institutions économiques qui s'étaient succédé dans
l'histoire. En France, certains s'appliquèrent à l'observer età décrire la condition économique de divers
milieux sociaux, par exemple de familles ouvrières,
- tels Le Play et son école. En Allemagne, nombre
de chercheurs se livrèrent à des travaux parfois tout
à fait remarquables sur l'histoire des fotines écononuques 011 de telle d'entre elles, ils ont formé l'école
dite historique, dont Friedrich List, Hildebrand,
Knies, Boscher ftire:ut les protagonistes, dont Gns'
tav Schmoller est aujourd'hui le représentant le
plus autorisé.
En opposition avec ces savants, d'autres, concevant l'économie politique non plus sur le type des
sciences de la nature et de l'histoire, niais surie type
des sciences mathématiques, se sont donné pour
tâche d'en faire une science pure, déduite de quelques données tout à fait générales, de quelques postulats tout à fui élémentaires: c'est l'école inathéniatique, souvent dénommée école autrichienne h
cause des importants travaux de Karl Menger et de
es élèves, mais dans laquelle se sont illustrés des
r
•.
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
1.9
hommes (le nationalité anglaise, comme Stanley
Jevons de nationalité française, connue M. Léon
Walras, qui fut pendant de nombreuses années professeur à l'université de Lausanne de nationalité
italienne, comme M. le professeur Pantaleon I, auquel
J'ai l'honneur de succéder dans cette chaire.
Notre point de vue méthodologique il(, sera ni
celui de l'école mathématique ni celui de l'école lustorique, - ce clui ne veut, point dire que nous ne
fassions une très grande place d'une pari, à la reclietche historique et (l'autre part ii la déduction rationnelle sous sa forme mathématique chaque fois
qu'elle nous parait utilement applicable Ai' histoire
nous emprunterons et notre conception générale de
l'évolution des lbrmes et des institutions économiques, et les données particulières permettant
d'établir l'évolution de telle d'entre elles. C'est l'histoire complétée par l'observation des phénomènes
présents qui doit fournir à l'économiste, selon nous,
tous les matériaux de son travail d'élaboration. Mais
nous reprochons à l'école historique de s'en trop
tenir à la découverte érudite, à la constatation et à la
description, et d'autre part d'avoir confondu l'éconoinie politique et l'histoire éconoinicjue. L'économie
politique doit dégager des phénomènes leurs lois,
montrer, par delà le donné empirique, ses causes.
A cet effet, après l'observation et la constatation, la
généralisation et l'induction sont nécessaires. Comment généraliser, induire, établir des lois? Dans les
sciences physiques, entre l'observation de certains
faits et la détermination de leurs lois, le plus souvent
divers procédés expérimentaux prennent place- Eu
économie politique, dans la plupart (les cas, il est
impossible d'expérimenter, et cela est impossible
surtout lorsqu'il s'agit de découvrir les éléments.
y.
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20
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LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ..
Comment, Ihire alors? C'st ici qu'intervient i'ai.ivita
pure de l'esprit, son travail propre sur les aonnées
de l'observation, l'exercice de7 ses facultés ,hbstractivs. « Dans l'analyse des formes économiques,
ainsi que l'observe Marx, nous nepotvons nous '
servir ni du microscope, ni des réactifs chimiques..
La force d'abstraction doit e;1 tenir lieu. » Et par là, par ce travail d'abstraction et -de construction rationnelle, que nous déclarons nécessaire,
nous nous rapprochons de l'école déductive, de.
l'école mathématique -mais par là seulement. L'économiste doit à chaque instant, selon nous, cour
fronter les résultats de son analyse, de ses abstractions et de ses déductions, avec les faits tels cjllenous
les enseigne l'observation de la société présente-oit
* l'étude des sociétés passées. Il doit procéder., comin le phy sicien, comme le chimiste, comme le biologiste, des faits aux lois, et nn pas de quelques faits
élémentaires à des lois très générales, mais des faits *
variés et souvent complexes qui marquent les diverses phases. de l'histoire économique, aux lois évôlutives très spéciales et très déte:rminéesui leur
correspondent.
..
Telle est la méthode que nous appliquerons dans
notre enseignement. Et nous avons dit , par là ménTe
quel en sera l'esprit c'est celui qui se dégage de
tout le Inouveinent scientifique de noire temps, celui
de la science même. traductrice fidèle de l'4re des
.
choses, - et de leu r: devenir.
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