Physiologie de la reproduction - Cours en Ligne

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Physiologie de la reproduction
Pierre Calvel
Département Sciences de la Vie et Santé
UFR Génétique, Elevage et Reproduction
UMR Génétique Animale et Biologie Intégrative
[email protected]
En 1ère année
- Physiologie de la reproduction (Bloc SVM)
6 h cours + 1,5 h TD Relations reproduction-équilibre énergétique (ex : vache
laitière)
Examen (sauf changement) : Vendredi 16 décembre, 8h45 (1h30 avec
Nutrition, ~40 min consacré à la Reproduction)
- Sélection, reproduction et ressources génétiques des animaux
domestiques (Bloc SPT - UE de prérequis D1-D3)
10,5 h de cours incluant 3 h de cours et 1,5 h TD « Maîtrise de la
reproduction » + TD Production animale (ferme de Grignon) : gestion de la
reproduction
Physiologie de la Reproduction
I - Anatomie des appareils génitaux et Développement sexuel
II - Régulation neuro-endocrine de la fonction sexuelle
III - Gamétogenèse
IV - Gestation et parturition
Physiologie de la Reproduction
I - Anatomie des appareils génitaux et Développement sexuel
II - Régulation neuro-endocrine de la fonction sexuelle
III - Gamétogenèse
IV - Gestation et parturition
Anatomie de l’appareil génital femelle
♀
Appareil génital femelle – vue latérale
1 : Vessie
2 : Rectum
3 : Glande mammaire
4 : Ovaire
5 : Oviducte gauche
6 : Corne utérine gauche
7 : Col de l’utérus
8 : Caroncules
9 : Vagin
10 : Vulve
Proportion relative
des cornes et du
corps de l’utérus
Uterus duplex
Uterus bipartitus
Vues dorsales
Lapine
Chienne
Uterus simplex
o
Jument
Femme
10-15 cm
 : 10 => 3 mm
2 x 1 cm
10-20 cm
1-2 cm
(70-100/utérus)
10 cm
5-7 anneaux
Muqueuse roserougeâtre + mucus
cervical en période
de chaleurs
10-15 cm
Utérus de vache non gravide (non gestante)
Toujours 2 ovaires chez femelles domestiques ?
Ovaire
gauche
Oviducte gauche
Formation du blanc et
des mbs coquillères
Utérus
Formation de la
coquille
Vagin
Expulsion de l’œuf
(oviposition)
D’après Taylor, 1970
Conformation interne de l’ovaire de mammifères
Cortex
Follicule pré-ovulatoire
Medulla
5-10 mm
(chèvre, brebis,
truie)
Vaisseaux
Cortex
20 mm (vache)
40-70 mm
(jument)
Corps jaune (corpus luteum)
circulation
générale
Ovaires de vache au cours du cycle
Avant l’ovulation (pendant les chaleurs)
2-3 cm
3-5 cm
7 jours après l’ovulation
Ovaires de vache au cours du cycle
Aspect échographique des ovaires bovins au cours du cycle
J0
J14
http://research.vet.upenn.edu/
J4
J20
Corpus albicans
Lutéolyse = régression fonctionnelle du corps jaune
Conformation interne de l’ovaire
Général
Jument
mesovarium
Médulla
Cortex
Fosse d’ovulation
L’appareil génital est soutenu dans la cavité abdominale
Ligament large
(mésometrium)
Grands herbivores : palpation et échographie transrectales des ovaires et
de l’appareil génital
Vascularisation des ovaires et de l’appareil génital
Veine ovarienne
Rameau tubaire de l’artère
ovarienne
Vache: Forde et al, 2011
Truie : Hunter, Reprod Nut Dev 2005
Transfert de stéroïdes depuis la veine vers l’artère ovarienne et son rameau tubaire
=> régulation des fonctions de l’oviducte
Transfert de prostaglandines (PGF2α) depuis la veine utérine vers l’artère ovarienne
=> lutéolyse
Trompe utérine ou oviducte
Ampoule
Isthme
x 2000
o
Rôles de l’oviducte
Jonction utéro-tubaire + isthme en période péri-ovulatoire : stockage
spz (« réservoir spermatique ») + capacitation/sélection des spz sur le
site de fécondation
Développement embryonnaire précoce
Entrée dans l’utérus :
Stade 4 cell (truie)
Stade 8 cell (femme)
<
Morula -blastocyste
(chienne)
Fécondation
Captation ovocyte
Intervalle [ovulation-entrée dans utérus]
Durée gestation
% temps ds oviducte
Truie
24-48 h
115 j
<2%
Vache, femme
3 – 4 j (8-16 cell)
280 j
<2%
Chienne
8-10 j
63 j
12-16%
Structure et fonction de l’utérus
Conformation
interne des
voies génitales
de Jument
Vue dorsale
Glandes endométriales
Endomètre
Myomètre (3 couches musculaires)
Conformation
interne des
voies génitales
de Vache
Caroncules endométriales
Col de l'utérus
Vache
Anneaux cartilagineux
Mucus cervical
Col utérin de la truie
Vagin, vestibule et vulve
Anatomie de l'appareil génital mâle
Appareil génital mâle – vue latérale
1 : Testicule
2 : Tête de l’épididyme
3 : Queue de l’épididyme
4 : Canal déférent
5 : Vésicule séminale
6 : Bourse
7 : Glande bulbo-Urétrale
8 : Muscle rétracteur
9 : S pénien
10 : Partie mobile
11 : Gland
12 : Fourreau
13 : Rectum
Testicules du bélier
Position sous-inguinale
Orientation verticale
Les mammifères domestiques sont exorchides permanents
o
Testicules de l’étalon
Position sous-inguinale
Orientation horizontale
Testicules du verrat
Position périnéale
Orientation verticale
Appareil génital du coq
Testicules intra-abdominaux
Epididymes
Canaux déférents
Cloaque
Descente des testicules
pendant la vie fœtale
ou peu après la naissance
Mammifères d’élevage :
Exorchides irréversibles
Cryptorchidie :
- uni- ou bi-latérale
- abdominale ou inguinale
Structure interne du testicule et de l’épididyme
+ urètre = voies
spermatiques
extratesticulaires
Tubes séminifères
+ tissu interstitiel
(testostérone)
+ tissu conjonctif
(irrigation, innervation)
Albuginée lobules
testiculaires
RQ : Vasectomie
o
Tubes séminifères
en coupe
histologique
Vascularisation du testicule
Etalon
Cordon spermatique
Enveloppes du testicule et du cordon spermatique
Testicule gauche d’étalon
Voies spermatiques et glandes annexes
Verrat
Canaux déférents
Vésicules séminales
Liquide ou plasma séminal
(glandes vésiculaires)
Prostate
Glandes
bulbourétrales* ou
de Cowper
*
*
Glandes
préputiales
o
Pénis fibro-élastique et muscles rétracteurs du pénis
Pénis fibro-élastique du verrat
Muscle
rétracteur
du pénis
Courbure
sigmoïde ou
S pénien
Pénis musculo-vasculaire de l'étalon
Corps caverneux
Corps spongieux
M. ischiocaverneux
M. bulbo-spongieux
Le développement sexuel
La détermination du sexe chez les mammifères
Fécondation
Sexe chromosomique
XY
XX
Sexe gonadique
Testicule
Ovaire
Sexe anatomique
MALE
FEMELLE
La détermination du sexe est génétique avec mâles
hétérogamétiques (XY) chez les mammifères…
•
1959: TDF (Testis-Determining Factor) sur le chromosome Y
•
1966: TDF est sur le bras court
du chromosome (Yp).
•
29 Novembre 1990: 3 articles publiés
dans la revue Nature démontre que le
gène SRY est le TDF
1959
1966
1990
LA DETERMINATION DU SEXE EST SOUS CONTRÔLE GENETIQUE
•
Mai 1991 : des souris XX portant une copie du gène Sry murin ou du SRY humain se développent
en souris phénotypiquement mâle, quoique infertiles.
XY wt
XX + Sry
Koopman et al., 1991
…A quelques variations près!
Wallaby
(Macropus eugenii)
• Structure unique: la poche est la plus grande structure sexuellement dimorphique chez les
mammifères
• La poche chez la femelle et le scrotum chez le mâle se développent avant les gonades
• Les gonades se différencient après la naissance (dans la poche)
XX – poche, ovaires
Mécanismes possibles : X-chromosome dosage 
XY – scrotum, testicules
XXY – poche, testicules
XO – scrotum, ovaires
…A quelques variations près!
Le cas de l’ornithorynque : espèce de mammifère semiaquatique d’Australie. Les femelles ornithorynque pondent
des oeufs au lieu de donner naissance à des petits vivants.
Ornithorynque
(Ornithorhynchus anatinus)
• Femelles : 10 chromosomes X
• Mâles : 5X, 5Y
• Pas de Sry
Mécanismes possibles?  Inconnus
…A quelques variations près!
Souris naine d’Afrique
(Mus minutoides)
Détermination du sexe et spermatogenèse en
l’absence du chromosome Y et du gène Sry
Mâles et femelles XY
Mâles et femelles XX
Détermination du sexe et
développement ovarien en présence
du chromosome Y et du gène Sry
Mâles et femelles X0
Rat-taupe d’Arménie
(Ellobius lutescens)
Rat-taupe du Nord
(Ellobius talpinus)
La détermination du sexe gonadique
Fécondation
Sexe chromosomique
XY
XX
Sexe gonadique
Testicule
Ovaire
Sexe anatomique
MALE
FEMELLE
Aspects cellulaires de la détermination du sexe
Les crêtes génitales apparaissent vers E10.0 chez la souris (4-5ème semaine de gestation
chez l’homme) comme un renflement de l’épithélium coelomique sur la surface ventromédiale du mésonephros
La gonade est composée de:
• Cellules germinales
• 3 types de cellules
somatiques:
Cellules supportrices
Cellules stéroïdogéniques
Cellules stromales
mésonephros
c. Wolff
c. Müller
gonade
métanephros
Gonade indifférenciée Canal de Wolff
Mesonephros
Canal de Müller
Lignées somatiques
La lignée des cellules stéroïdogènes donne:
- Les cellules de Leydig dans le testicule
- Les cellules de la thèque interne dans l’ovaire
La lignée des cellules supportrices donne :
- Les cellules de Sertoli dans le testicule
- Les cellules de la granulosa/follicullaire dans l’ovaire
Aspects cellulaires de la détermination
du sexe gonadique en résumé
Gonades
bipotentielles
Testicules
Ovaires
ovocytes
Cellules
Folliculaires
Cellules
de la thèque
Précurseurs
des cellules
germinales
Cellules
supportrices
Précurseurs
des cellules
stéroïdogènes
prospermatogonie
+
Sry
Cellules
de Sertoli
+
Leydig
cells
Brennan and Capel. Nat Genet. 2004
Aspects moléculaires de la détermination
du sexe gonadique
E10.5
E11.5
Primordium
adréno-génital
Insr, Igf1r,
Wt1, Nr5a1
Programme
génétique mâle
Gonade
bipotentielle
Glande
surrénale
+
Programme
génétique femelle
Aspects moléculaires de la détermination
du sexe gonadique : genèse du testicule
E10.5
E11.5
Primordium
adréno-génital
Insr, Igf1r,
Wt1, Nr5a1
Gonade
bipotentielle
Glande
surrénale
+
XY
SRY
Programme
génétique mâle
Sox9, Fgf9, Dmrt1
Dhh
Testicule
Programme
génétique femelle
Evènements cellulaires suivants SRY et SOX9
XY
Bipotential
gonad
XX
•
Proliferation
•
Migration of
mesonephric cells
•
Organization
•
Vascularization
•
Leydig cells
differentiation
•
Meiosis inhibition
Sertoli cells
51
Brennan and Capel. Nat Genet. 2004
Aspects moléculaires de la détermination
du sexe gonadique : genèse de l’ovaire
E10.5
E11.5
Primordium
adréno-génital
Gonade
bipotentielle
Glande
surrénale
+
Insr, Igf1r,
Wt1, Nr5a1
XX
SRY
Programme
génétique mâle
Programme
génétique
femelle
Wnt4, Rspo1,
B-Catenin
Alfred Jost
Foxl2
Female
development
Ovaire
Est ce que le programme génétique femelle
est un programme par défaut ?
Exemple d’inversion sexuelle naturelle
Female XX , p/p or PIS (+/+) Male XX, P/P or PIS (-/-) Male XY, p/p or PIS (+/+)
Fetal gonads histology
Mâle XY, p/p
Allèle P : Mutation dans PIS = délétion de 11.7 kb avant FOXL2
Mâle XX, P/P
Femelle XX, p/p
Chèvres mottes (connues depuis le XIXème
siècle)
 mâles et femelles sans cornes,
femelles souvent plus prolifique, mais dans
certains cas, le mâle est infertile
Expression of SOX9 and
FOXL2 in fetal gonads (PCR
FOXL2/PIRST1 = SRY chez la femelle ?
53
Existence d’un programme génétique femelle robuste
Un exemple d'inversion sexuelle chez la chèvre
• Mutation PIS = délétion de 11.7 kb en amont du gène FOXL2,
cette mutation masculinise la gonade en l’absence de SRY
Histologie des gonades fœtales caprines
Mâle (PIS (+/+)
Mâle
Mâle XX (PIS -/-)
Mâle XX
Femelle (PIS +/+)
Femelle
Le locus PIS
Expression de SOX9 et FOXL2
dans les gonades fœtales (PCR)
 Le couple FOXL2/PIRST1 est-il un équivalent de SRY chez la femelle ?
La détermination du sexe anatomique
Fécondation
Sexe chromosomique
XY
XX
Sexe gonadique
Testicule
Ovaire
Sexe anatomique
MALE
FEMELLE
Développement du système
reproducteur et hormones
Programme
génétique mâle
Testostérone
(+DHT)
Puberté
Programme
génétique femelle
Estradiol
Progestérone
AMH
Insl3
Masculinisation
de l’embryon
Féminisation
de l’embryon
Puberté
Différenciation du système reproducteur
a) Voies génitales
Stade indifférencié
La testostérone (produite
par les cellules de Leydig)
promeut le développement
des canaux de Wolff
AMH (produite par les
cellules de Sertoli) induit la
dégénérescence des canaux
de Müller
Williams textbook of endocrinology, 11th Ed.
Différenciation du système reproducteur
a) Voies génitales
Stade indifférencié
L’absence de testostérone
induit la dégénérescence
des canaux de Wolff
l’absence d’AMH et la
présence d’estradiol permet
le développement des
canaux de Müller
Williams textbook of endocrinology, 11th Ed.
Cas particulier des bovidés :
intersexualité des femelles free-martins
« Free-martinisme »
Concerne jusqu’à 1% des naissances selon les races de
bovins, femelle stérile dans 90-95 % des cas
La descente testiculaire
• La température intra-abdominale est toxique pour les cellules germinales
• Les testicules descendent dans le scrotum en passant par le canal inguinal
• La cryptorchidie (testicule non-descendu) est la malformation congénitale la plus
fréquente des nouveau-nés mâles (1% à 1 an, jusqu’à 9% au Danemark)
• Conséquences: infertilité, risque accru de cancer des testicules
Insulin-like 3 et la descente testiculaire
• Membre de la famille de l’insuline
• Synthétisé et sécrété par les cellules de Leydig
• INSL3 médie la 1ère phase de la descente testiculaire
(phase trans-abdominale).
• Induit le développement et la contraction du
gubernaculum
• La T/DHT médie la 2ème phase de la descente
testiculaire (phase inguino-scrotale)
Nef & Parada, Nature Genetics 1999
Différenciation sexuelle et évolution
Les mécanismes de la détermination du sexe
au cours de l’évolution
Une simple analyse histo-morphologique révèle que les structures histologiques au sein des
testicules et ovaires est remarquablement conservée parmi les différentes espèces de vertébrés
souris
poulet
tortue
ovaire
testicule
humain
Cependant…
les programmes cellulaires et moléculaires contrôlant la détermination du sexe
ne sont pas conservés au cours de l’évolution
DeFalco and Capel, 2009
Les mécanismes de la détermination du sexe
au cours de l’évolution
La détermination du sexe est sous contrôle génétique
chez les mammifères avec mâle hétérogamétique
XY wt
XX + Sry
Koopman et al., 1991
La détermination du sexe est génétique avec femelles
hétérogamétiques (ZW) chez les oiseaux
Mécanismes possibles?
Hypothèse 1 : W Dominant
• Conservation et expression des gènes liés au développement des ovaires chez les
mammifères (Foxl2, Wnt4, Rspo1)
• Facteur sur le W activant ces gènes?
Hypothèse 2 (la plus probable) : Z Dosage
• Détermination du sexe mâle dosage dépendante à partir d’un gène présent sur le Z.
• Candidat probable : Dmrt1 (Suppression de Dmrt1 : renversement sexuel mâle vers femelle.)
La détermination du sexe est sous contrôle
de la température chez certains reptiles
Femelle hétérogamétique: ZZ/ZW
Agame barbu
(Pogona vitticeps)
Cependant, la température peut
l‘emporter sur le sexe génétique
Quinn et al., 2007
La vie sexuelle débridée de la
grenouille japonaise Rana rugosa
• 1 population avec sexe mâle
hétérogamétique : XX/XY
Rana rugosa
• 1 population avec sexe
femelle hétérogamétique :
ZZ/ZW
• Possibilité
d’obtenir
des
hybrides (toujours la même
espèce!)
• Y dominant sur X ou Z
• W dominant sur Y
• Hybrides WY: femelle
Miura, 2008
La détermination du sexe est multifactorielle
chez les poissons
Martinez et al., 2014
• Système hétérogamétiques mâle (XY) ou femelle (ZW)
• Rôle de l’environnement (température, densité de population)
• Influence précoce des hormones sexuelles sur la différenciation de la gonade
Une application : production de populations unisexes
Martinez et al., 2014
Utilisation des super-femelles WW chez le turbot
MERCI DE VOTRE ATTENTION
Questions, remarques : [email protected]
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