Garder le sourire

publicité
42
Soins Libéraux
Hygiène bucco-dentaire
Comment garder le sourire
Une bonne hygiène bucco-dentaire passe par une alimentation équilibrée et par un brossage dentaire soigneux et régulier. Un contrôle
dentaire au minimum une fois par an permet de dépister à leur début
les caries et maladies parodontales.
E
n France, l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire est
encore défaillante. Ainsi, la
carie apparaît dès l’âge de deux ans et
demi sur les dents “de lait”. Si des
soins ne sont pas réalisés, elle va
contaminer les dents permanentes,
qui apparaissent à partir de 6 ans. En
effet, dès son éruption dans la cavité
buccale, la dent est confrontée à un
environnement complexe, en équilibre précaire, en raison des modifications qui s’y produisent en permanence (variations du débit salivaire,
prises alimentaires, modification du
pH buccal...). Elle est ainsi soumise à
des agressions potentiellement pathogènes qui se traduisent, le plus fréquemment, par l’apparition de caries.
Les caries
D’après les travaux de Keyes, la carie a
pour origine plusieurs facteurs.
D’abord, les bactéries cariogènes
(Streptococcus, Lactobacillus et
Actinomyces) utilisent les sucres (lactose, maltose, glucose, fructose, saccharose) pour produire des acides.
Ces sucres sont d’autant plus néfastes
qu’ils sont pris en dehors des repas,
ce qui augmente l’acidité du milieu
buccal. Ensuite, la nature même de la
dent, dont l’émail, de plus ou moins
bonne qualité, et la surface plutôt lisse
ou anfractueuse (sillons) retiennent
davantage la plaque dentaire, celle-ci
empêchant la salive, qui a un pouvoir
antibactérien, d’exercer ses capacités
nettoyantes.
Enfin, plus le temps de contact entre
les glucides et les bactéries cariogènes augmente, plus le risque de
carie s’accroît.
Ainsi, les bactéries adhèrent aux surfaces dentaires (la plaque) et utilisent les sucres pour former des
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 60 • décembre 2004
acides qui attaquent l’émail (déminéralisation). Le brossage élimine la
plaque dentaire, et donc les bactéries
qu’elle contient. Le fluor, présent
dans le dentifrice, les bains de
bouche, les vernis, mais aussi le sel
et parfois l’eau de boisson, réduit la
solubilité de l’émail en milieu acide.
Au cabinet dentaire, chez les enfants,
vers 6 ans, le comblement des premières molaires définitives par une
résine est un acte de prévention.
Les carences
La minéralisation des dents commence vers le quatrième mois de la
vie intra-utérine. Les carences pendant la grossesse peuvent donc affecter la denture du futur enfant. L’apport
de fluor par voie générale à l’enfant
jusqu’à 8 ans est efficace pour diminuer l’atteinte carieuse des dents
temporaires et définitives. Le fluor
s’incorpore dans l’épaisseur des tissus durs. L’apport peut se faire par
l’intermédiaire d’eaux naturellement
fluorées (Badoit, Vichy), de sel fluoré,
ou d’une supplémentation médicamenteuse en fluor. La dose journalière conseillée (tous apports confondus) est de 0,25 mg avant un an, de
0,5 mg vers 2 ans, de 0,75 mg vers
3 ans et de 1 mg à partir de 4 ans.
Mais un apport trop important présente des inconvénients et peut
même conduire à la fluorose.
Par ailleurs, les sucres ne sont pas à
proscrire. Ils sont agréables à manger
et jouent leur rôle dans l’organisme.
Par contre, le mode d’ingestion et les
propriétés physico-chimiques des aliments interviennent en dehors
même de la quantité globale de
sucres ingérée. L’alimentation doit
donc être solide et variée, car les aliments mous et collants prolongent le
contact sucre-émail et ne favorisent
pas l’autonettoyage des surfaces
dentaires.
Les maladies parodontales
Parallèlement se développent de plus
en plus des maladies parodontales,
essentiellement dues à une mauvaise élimination de la plaque dentaire à une alimentation trop molle
mais aussi à une espérance de vie
plus longue. Les maladies parodontales concernent tous les tissus de
soutien des dents : la gencive, le ligament et l’os alvéolaire. Les gingivites,
qui n’atteignent que la gencive, sont
le plus souvent bénignes et faciles à
traiter. A l’opposé, les parodontites
atteignent les tissus de soutien de la
dent (ligament, os). Plus graves, elles
peuvent aboutir à la perte des dents
et retentir sur tout l’organisme. Elles
nécessitent un traitement approfondi.
Une certitude s’impose : il y a toujours une atteinte infectieuse.
Ces maladies très répandues intéressent tous les âges et progressent
d’autant plus vite que les défenses du
patient sont affaiblies (hérédité, affection générale, déficit immunitaire). Par
ailleurs, des patients s’inquiètent de la
mauvaise haleine. Différentes origines
peuvent être évoquées : un problème
pulmonaire, une affection gastrique,
une atteinte de la sphère ORL, même
si, la plupart du temps, une maladie
des gencives est en cause. Dans ce
cas là, une très bonne hygiène et le
traitement des caries et des troubles
parodontaux seront efficaces.
Dans tous les cas, il ne faut pas
attendre que les dents bougent pour
consulter. La douleur, signe d’alarme,
est souvent longtemps absente. Un
changement de couleur des gencives, un saignement au brossage, un
allongement de la partie visible de la
dent (rétraction gingivale) signent
une pathologie parodontale avérée.
ALP
(Source : Association dentaire française)
Téléchargement