JUIN 2013 - n°38 Journal d'information du Centre Hospitalier des Pays de Morlaix F O C U S Les nouveaux bâtiments UHCD, An Haleg, Stuctures extrahospitalières D O S S I E R Le Développement durable au CHPM... en marche ! L e Centre Hospitalier des Pays de Morlaix poursuit sa mue : après l’ouverture de l’UHCD en Mai, l’unité An Haleg, sur le site de Plougonven, vient d’emménager dans ses nouveaux locaux. Un établissement qui n'investit plus s’appauvrit : c’est tout le débat qui agite le Centre Hospitalier ces dernières semaines ; nous avons un plan d’investissement important dans les années à venir avec la réalisation de deux opérations financières lourdes : la construction d’un bâtiment SSR de 80 lits sur le site de Plougonven, et la réalisation d’une unité d’hospitalisation complète de psychiatrie sur le secteur 7. Ainsi que je l’ai indiqué à de multiples reprises, nous ne réaliserons ces opérations que si notre situation financière le permet. Si ce n’est pas le cas, nous reporterons ces opérations, et cela sans aucun état d’âme. J’espère que les prochaines semaines permettront de renouer un dialogue serein et apaisé avec les partenaires sociaux, notre objectif commun, j’en suis certain, étant de permettre à notre Centre Hospitalier d’apporter des soins de qualité à la population que nous desservons. En attendant, je vous souhaite à toutes et à tous d'excellentes vacances. Le Directeur, Richard BREBAN SOM M AI R E EDITO Focus - L'UHCD - An Haleg Du nouveau du côté des structures extra-hospitalières de psychiatrie... Do s s ie r 8 Le Développement durable au CHPM... en marche ! P o u r e n savoir plus 10 La prise en charge de l'urgence médico-psychologique dans le Finistère Du coté des affaires médicales 12 En direct de la DRH 13 Histoire 14 R e p o r ta ge 14 Julian, bénévole à la Résidence Bélizal 15, rue de Kersaint Gilly - BP 97237 - 29672 Morlaix Cedex Tél. 02 98 62 61 60 - Fax 02 98 62 69 18 www.ch-morlaix.fr L'UHCD L’Unité d’Hospitalisation de Courte Durée (UHCD), ouverte depuis le 21 mai, accueille des patients adultes, directement en provenance des Urgences, qui nécessitent un temps de soins et de prise en charge de 24h au maximum avant orientation vers un service d’hospitalisation complète ou un retour à domicile. La capacité de l’UHCD a été arrêtée à 10 lits. La création de cette unité, inscrite dans le plan directeur du Projet d’Etablissement 2008-2012 du Centre Hospitalier, vise à répondre à l’évolution des modalités de prise en charge des patients d’une part, et aux contraintes règlementaires d’autre part. Les décrets de 2006 sur les services d’Urgences indiquent en effet que ces derniers doivent comporter une UHCD. Le service des Urgences du CHPM disposait déjà depuis 2011 de deux lits d’hospitalisation de courte durée. 1159 patients y ont été accueillis en 2012. Pour des raisons évidentes de fonctionnement, le choix de l’implantation du projet s’est porté sur le terrain se situant en contiguïté des Urgences. L’architecte est le Cabinet FAUQUERT. L’unité dispose : Colloque du 17 mai 2013 Directeur de la publication : Richard BREBAN, Directeur. Rédacteur en chef : Bénédicte LE GUILLANTON, Directrice Adjointe. Membres : Bernard BINAISSE, Psychologue, secteur 5 Hervé CARLUER, Contremaître P. Services Techniques. Conception et réalisation : Florence MAUSSION, Graphiste, Brest. Impression : Cloitre Imprimerie - Tirage : 1 000 exemplaires. s t n e m i t â b x u a e Les nouv Les nouveaux bâtiments « Aux arts, citoyens ! » Comité de rédaction F O C U S 3 Le Vendredi 17 Mai 2013, a eu lieu, à la CCI de Morlaix, le Colloque « Aux arts, citoyens ! » organisé par l’Association Stand-Arts et le CHPM. Cette journée d’échanges se centrait sur la thématique : art-thérapie et lien social. Moyen de recherche sur soi, engagement, confrontation, inscription dans une place sociale et citoyenne, la médiation artistique fait partie du soin. « Si la maladie mentale altère les capacités relationnelles, adaptatives et sociales, le projet thérapeutique ne se borne donc pas à l’émoussement des symptômes les plus visibles ; il doit aussi prétendre à la restitution ou à la réparation d’aptitudes perdues ». Dr Hémery. Après une ouverture par Mr Breban, Mme Le Brun, Dr Y. Hémery et Dr E. Le Nen, sont intervenus : Mr Le Houerou, Président de Radio-Nord-Bretagne, le Dr J-P. Catonné, philosophe, psychiatre, et responsable de l’Unité d’Arts et Thérapie de Clermont de l’Oise, l’équipe radiophonique des Z’entonnoirs du CH de Roubaix, Béatrice Martin, art-thérapeute de Vannes, Alexandra Olivier du Théâtre de Morlaix, Thierry Seguin du Théâtre de l’Entresort, le Théâtre des Abeilles ainsi que les Ateliers Thérapeutiques Artistiques de StandArts et leurs artistes. A la suite des colloques de 1991, 1995, 2001 et 2005, c’était la 5° rencontre d’une série sans doute à poursuivre… car, au-delà des intervenants et encadrants, elle rassembla 110 personnes inscrites (majoritairement des 4 départements Bretons) ! Auteur : Martine Quéré, psychologue d’une salle de soins, centrale et disposée de façon à permettre la visualisation de l’ensemble des chambres, d’un ensemble de 10 chambres individuelles, d’un pôle bureaux, d’un pôle logistique. Les effectifs de personnel des Urgences ont été renforcés pour assurer la prise en charge des patients accueillis à l’UHCD, à savoir : création, par redéploiement, de 5,7 postes d’infirmiers, 5,7 postes d’aides-soignants, 2 postes d’agents des services hospitaliers, un poste de cadre de santé, un poste de secrétaire médicale. Les organisations de travail ont été parallèlement repensées afin d’adapter les effectifs à la réalité de la fréquentation des Urgences : renfort en soirée et début de nuit collaboration secteur Urgences- secteur UHCD mise en place de binôme IDE et AS Enfin, la création d’un second poste de cadre va permettre d’assurer une permanence d’encadrement aux Urgences/ UHCD du lundi au vendredi de 8h à 20h30 et certains samedis de 10h à 18h. La surface totale de cette création/extension est de 625 m2 dont 93 m2 existants. A noter également le caractère évolutif du bâtiment puisqu’il est conçu pour recevoir si besoin un niveau supplémentaire. L’UHCD est une unité fonctionnelle du service des Urgences. Les conditions de fonctionnement ont été précisées : la durée de séjour est inférieure à 24h, le personnel médical et paramédical est intégré dans le personnel des Urgences, le responsable médical de l’unité est un médecin urgentiste, l’admission des patients se fait uniquement par les Urgences, le profil des patients est défini conformément au référentiel SFMU (Société Française de Médecine d’Urgence) en 4 groupes : groupe 1 : retour à domicile prévu dans les 24 heures groupe 2 : mise en observation avant orientation (ex : patient présentant une intoxication médicamenteuse ou des conduites addictives, ne relevant pas de soins de réanimation ou de soins continus, en attendant que l’état somatique permette un entretien spécialisé) groupe 3 : en attente d’un lit d’hospitalisation conventionnelle disponible, si un lit dans l’unité d’orientation est disponible dans les 24h groupe 4 : admission pour valorisation d’activité (ex : patient pris en charge au déchocage). DE DROITE À GAUCHE M. Breban, Directeur, Mme Desouches, Cadre de santé, Mme Pouliquen, Cadre supérieur et Dr Principe, Chef de service, dans une des 10 chambres de l’unité. Les effectifs du services des Urgences/UHCD Equipe médicale : 10,25 équivalent temps plein Equipe paramédicale : 2 cadres de santé 29,9 infirmiers (etp) 16,2 aides-soignants (etp) 3 agents des services hospitaliers (etp) 5 secrétaires médicales (etp) L’opération de travaux Début des travaux : 12 mars 2012 Durée : 14 mois Travaux : 2,1 millions d’€ TTC Financement par autofinancement (30%) et emprunts (70%) Equipements : 65000 € GRAND ANGLE N° 38 - JUIN 2013 03 Si la différence m’était contée… Le personnel La continuité des soins médicaux et paramédicaux est assurée 24h/24h par une équipe pluridisciplinaire. Chaque résident est pris en soins par cette équipe. Trois référents (2 aides-soignants et 1 infirmier) l’accompagnent plus particulièrement dans son quotidien. L’équipe soignante se réfère à la Charte des droits et des libertés de la personne âgée dépendante. Par délibération en date du 4 juillet 2008, le Conseil d’Administration du CHPM a validé la reconstruction de l’unité An Haleg et a décidé de la localisation du futur service sur le site de Plougonven, à proximité de la Résidence médicalisée de l’Argoat. L’unité An Haleg était jusqu’à présent située en partie basse du site de Morlaix, dans le bâtiment qui constitue le cœur de la partie historique de l’établissement. Ce bâtiment ne se révélait plus adapté à la prise en charge des personnes accueillies ; l’unité était ainsi distribuée sur trois niveaux, du fait de l’étroitesse du bâti (7,85m), caractéristique de l’architecture du 18 ème siècle. Le Projet de service 2011 2012 Taux d’occupation 99,89 % 99,88 % Nombre d’entrées 4 5 Âge moyen des résidents % hommes/femmes Un médecin gériatre référent : Docteur A. BELLAHMER, Un médecin psychiatre coordonnateur. EFFECTIF PARAMÉDICAL 1 Cadre de Santé : Mme F. LE GOFF, et à compter du 24 juin 2013 : Mme F. ROSEC 0,20 ETP Cadre Supérieur de Santé, 9,1 ETP infirmiers, 19,4 ETP Aides-soignants, 1 ETP Aide-médico-psychologique 4 ETP Agents des Services Hospitaliers, 0,30 ETP Psychologue, 0,50 ETP Secrétaire Médicale. Le programme architectural An Haleg est une Unité de Soins de Longue Durée à orientation psychiatrique, d’une capacité de 50 lits. Sa mission est d’accueillir des sujets âgés de plus de 60 ans présentant une affection psychiatrique. Les demandes d’admission émanent des secteurs de psychiatrie adulte du Centre Hospitalier et sont soumises à une Commission d’Admission. Le projet de service est axé sur la qualité de vie des résidents, avec des critères de fonctionnement fondamentaux, tels que l’autonomie et l’indépendance, à promouvoir, maintenir et/ou restaurer. Afin de maintenir le lien social, des activités et des ateliers sont proposés aux résidents ainsi que des accompagnements lors des sorties. ELÉMENTS D’ACTIVITÉ EFFECTIF MÉDICAL 69,1 ans 69,6 ans 46%/54% 46%/54% Construite de plain-pied, d’une surface totale de 3190m2, An Haleg est partagée en deux unités de 25 lits chacune : « Les Lilas » et « Les Colibris ». Les deux unités sont organisées autour de fonctions communes, l’ensemble étant conçu comme un service de soins de psychiatrie et un lieu de vie. Les personnes accueillies bénéficient de chambres individuelles, équipées de salles de bains, et de vastes espaces de vie, adaptés à leurs besoins en termes d’ergonomie. Les chambres seront aménagées et personnalisées par les résidents. La construction de plain-pied permet également d’améliorer les conditions de travail du personnel, tout en offrant aux résidents une meilleure qualité de prise en charge. La Convention tripartite et les modalités de financement Depuis la mise en œuvre de la Convention Tripartite, les dépenses et les recettes de l’unité sont répartis en trois groupes, correspondant à trois tarifs : Le tarif hébergement, à la charge du résident (ou de l’aide sociale). Le tarif dépendance. Le Conseil Général du Finistère assure le versement d’une dotation globale APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) à l’établissement. Le GIR 5/6 est à la charge du résident. Le tarif Soins versé par l’Assurance Maladie. Un jour, un patient accoudé à la fenêtre de sa chambre, Admirait le jeune saule dans le patio du service. Il interpella un soignant nouvellement arrivé et entreprit de Lui raconter l’histoire d’An Haleg. Faisant preuve d’une imagination débordante, voici ce qu’il lui conta : Il y a des années, Après une longue traversée, Fatigué de n’avoir sans cesse voleté, Un petit oiseau, sans nom et venu d’ailleurs vint se poser Sur An Haleg A et B. Le saule, voyant l’oiseau épuisé Accepta de le nicher. Après quelques temps, l’oiseau revigoré Décida d’aller se balader Et parti explorer de nouvelles contrées. Mais durant son voyage, il se heurta aux ricanements sur sa petitesse et aux yeux trop souvent baissés. Blessé, peiné, l’oiseau s’en revint à toute volée Se lover dans les branches réconfortantes de son saule bien-aimé. L’arbre s’adressa alors à l’oiseau en train de pleurer : « Mon petit ami, la peur de la différence naît de l’ignorance Alors applique-toi à être chaque journée Telle cette petite graine à mes pieds, Qui un jour va germer, et resplendir de sa beauté. » For de ce conseil avisé, L’oiseau reprit confiance et apprit à aimer. C U S Le saule devenu âgé, Ses branches décharnées flottaient au gré du vent agité. La décision fut alors prise de le raser. Et dans le même temps le service, où depuis des années Le saule avait dans la cour fièrement trôné, Allait devoir déménager car devenu trop délabré. Le petit oiseau, bien que profondément attristé, Eut vent, lors des conversations entre soignants-soignés, De la nouvelle destination d’An Haleg A et B. Il prit alors la graine dans son bec effilé, Vestige d’une amitié passée, Et décida de partir sur Plougonven en quelques volées. Quelle fut sa joie de voir à son arrivée Un bâtiment flambant neuf construit dans un parc arboré ! Des patios y avaient été installés, Et on avait planté des persistantes, fleurs symbole de longévité. Le petit oiseau décida alors d’y rester. Dans l’un des patios, il planta la graine apportée. Puis l’inauguration du service eut lieu et un saule fut planté, An Haleg réincarné ! La graine, dans une terre riche se mit à germer Et donna un Lilas aux couleurs chatoyantes et aux senteurs parfumées N’ayant plus peur de sa différence, le petit oiseau se mit à chanter Et pour la première fois, à tue-tête se mit à crier, Son vrai nom, Colibri , qu’il avait jusqu’alors oublié. Alors le patient regarda à nouveau le soignant et lui dit : « …Si la différence m’était contée, c’est de cette façon Que je voudrais la raconter… » Et tu sais maintenant pourquoi An Haleg A prit le nom des Colibris Et An Haleg B celui des Lilas. Auteur : L’équipe soignante d’An Haleg Cérémonie officielle d’inauguration TARIFS JOURNALIERS À LA CHARGE DU RÉSIDENT (OU DE L’AIDE SOCIALE) 2013 2012 (à compter du 1er juin) Hébergement 43,16 € 45,04 € Dépendance Gir5/6 5,49 € 5,64 € Cérémonie officielle d’inauguration le 22 juin 2013, en présence de Mme Lebranchu, Ministre de la réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction Publique, Madame Huon, Vice-Présidente du Conseil Général, M. Videlaine, Préfet du Finistère, Mr Bourdon, Directeur de la DT - ARS 29, Mme Le Brun, Présidente du Conseil de surveillance et M. Prigent, Maire de Plougonven. 4 5 GRA ND ANG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3 AN HALEG F O Les déménagements des Hôpitaux de jour Jean Bart et Hent Treuz Caractéristiques architecturales F O C U S Conception niveau BBC • Choix énergétique : Gaz (bonbonne enterrée) et panneaux solaires pour l'ECS (autonomie énergétique l'été) • 50 chambres à 1 lit • 10 chambres dites médicalisées, situées au plus près de la salle de soins, 8 chambres carrelées dont 2 équipées de siphons de sol • Réseau de fluides médicaux distribuant 25 chambres et dimensionné en tête pour distribuer ultérieurement tout le bâtiment si nécessaire • 2 unités • 3 patios. Etudes de programmation : 2007 Choix de l’architecte (cabinet FAUQUERT) : juillet 2009 Début du chantier : 02/05/2011 Durée du chantier : 20 mois Montant de l’opération L’hôpital de jour Hent Treuz Patio central Lilas Convivialité et partage autour des musiques du monde ! Colibris Coût total de l'opération (compris travaux de démolition préalable et de mise à niveau d'infrastructure réseaux) : 6.730.000 euros TTC. Coût des équipements : 337 500 euros Plan de financement Autofinancement (16.83%) : 1 132 355 € Emprunt (76.15%) : 5 125 000 € (dont 125 000 € du RSI) Subventions (7,02%) : Conseil Général du Finistère : 472 645 € Le secteur géographique desservi par le secteur 29G07 couvre une population 70 000 habitants et accueille des patients résidants sur les cantons de : Morlaix EST, Guerlesquin, Pleyben, Carhaix Huelgoat. Le dispositif de soins extra hospitalier du secteur 29G07 se découpe en 3 sous secteurs : Morlaix / Guerlesquin, Morlaix / Carhaix, Morlaix / Huelgoat. Du nouveau du côté des structures extrahospitalières de psychiatrie… L’ouverture d’un CMP/CATTP à Huelgoat La création d’un Hôpital de jour sur Huelgoat est actuellement à l’étude, par transfert de l’hôpital de jour Ker Eol de Morlaix, dans des locaux mis à disposition par l’EHPAD Mont Leroux. Le Centre Médico Psychologique (CMP) est par définition une unité d’accueil et de coordination qui organise des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et d'interventions à domicile. " C'est à partir de ce pivot, que s'organisent toutes les actions extra hospitalières en articulation avec l'hospitalisation, que s'élaborent tous les projets de structures alternatives pour éviter l'hospitalisation, réduire sa durée et réinsérer le patient ». (Guide Méthodologique de Planification en Santé Mentale) Le Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP) vise à favoriser ou à maintenir une existence autonome pour des patients, par la mise en œuvre d’actions de soutien et de thérapie de groupe. Jusqu’en janvier 2012, les consultations du médecin psychiatre, du psychologue et les entretiens infirmiers se faisaient au Centre Médico Social d’Huelgoat, dans des locaux prêtés par le Conseil général. Lors de nos rencontres avec Mr Vanderplancke, directeur de l’EHPAD de Mont Leroux à Huelgoat, pour la signature d’une convention entre la maison de retraite et le CHPM, Mr Vanderplancke nous a proposé de mettre à notre disposition des locaux attenants à la maison de retraite, afin d’y installer un CMP/CATTP L’Hôpital de Jour Jean Bart et de développer notre activité auprès de la population d’Huelgoat et de ses environs. Pourquoi s’implanter à Huelgoat ? L’extension de l’activité sur le canton d’Huelgoat, par l’importance du nombre de personnes déjà suivies par notre secteur rendait nécessaire l’ouverture d’une structure de soins sur cette commune. Cette implantation au cœur d’Huelgoat est importante pour la population du canton car elle offre aux patients des soins de proximité au plus près de leur domicile. Par ailleurs, la superficie des locaux et le nombre de bureaux nous permettent d’assurer une présence infirmière quotidienne sur le CMP du lundi au vendredi, la planification de consultations médicales (2 demi-journées) et psychologues (2 demi-journées), ainsi qu’une permanence d’assistante sociale sur la semaine. Le CATTP est ouvert le jeudi de 14h à 17h. Enfin, le CMP/CATTP est très facile d’accès puisqu’il est situé près de l’entrée de la maison de retraite et présente l’atout majeur d’être accessible aux personnes à mobilité réduite. Un parking est d’ailleurs réservé au stationnement des personnes venant en consultations au CMP et au CATTP. Auteurs : Pascale Le Verge, Cadre de Santé Elisabeth Binaisse, Cadre supérieur de Santé, Dr Auerhaan, chef de service secteur 29G07 Samedi 13 Avril, s’est tenue au centre social du CHPM, en présence de Mr Breban, la représentation de l’atelier musique de l’hôpital de jour pour Adolescents. Les jeunes hospitalisés ont joué avec l’orchestre de Michel Tallandier « les poêles à gratter » de l’association Ti a re yaouank de Saint-Thegonnec. Cette représentation clôt le travail thérapeutique de l’atelier musique, engagé depuis novembre dernier. Nous collaborons depuis maintenant 3 ans avec Mr Tallandier ; la présence et les compétences d’un professionnel non soignant contribuent à susciter l’intérêt et la motivation des jeunes pour l’apprentissage et la créativité. Ce travail entre dans les objectifs de l’hôpital de jour - à savoir soigner à travers des médiations, artistiques entre autre. Il vise à l’apaisement, à la valorisation, à la concentration, à créer du lien, à trouver du plaisir… plaisir de jouer et d’être ensemble. Cette année, l’atelier était mené par Géraldine Fers, IDE et par Adeline Enez, éducatrice spécialisée. Je remercie l’association Queffleuth et Bélizal, le Lyon’s Club, qui nous ont financés cette année. Nous pourrons reconduire cet atelier en 2013/2014 grâce à une subvention de la Communauté de Communes. L’orchestre « les poêles à gratter » se produira à la Résidence médicalisée Bélizal au courant de l’année. Myriam Bernard, Cadre de santé Signature de conventions de coopération entre le pôle de psychiatrie et les EHPAD relevant du secteur 29G07. Le pôle de psychiatrie-addictologie a signé le 31 mai dernier des conventions de coopération avec 6 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), relevant du secteur 7, à savoir les Résidences de Pleyben, Huelgoat, Guerlesquin, Plonevez du Faou, Plouigneau et La Boissière à Morlaix. Depuis de nombreuses années, dans le cadre d’un travail en réseau, ces établissements ont tissé des liens forts avec le secteur de psychiatrie autour des résidents qui présentent des troubles psychiatriques. La convention précise le contenu des interventions possibles : entretiens, visites, soutiens aux équipes soignantes des maisons de retraite, hospitalisations, programmées ou d’urgence. L’objectif est d’éviter si possible l’hospitalisation ou de limiter sa durée. Les circuits sont redéfinis et les outils sont partagés. Des réunions d’échanges à un rythme régulier sont prévues autour des pratiques, sur des thématiques comme la prévention du suicide, les soins sans consentement, la violence, l’alcool... L’hôpital inscrit sa politique de développement dans une perspective de coopération active avec les acteurs de santé de sa zone d’attraction. Pour rappel, des conventions similaires ont été signées en juin 2012 avec les EHPAD relevant du secteur 6. Coordination du dossier : Bénédicte Le Guillanton 6 7 GR A ND ANG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3 Quelques chiffres et dates clés de l’opération L’Hôpital de Jour Jean Bart, relevant du secteur 29G06, a intégré le 29 mai dernier ses nouveaux locaux rue Ar Brug, ZA du Grand Launay à St Martin des Champs. L’hôpital de jour Hent Treuz, relevant du secteur 29G05, occupe, quant à lui, depuis le 1er juin dernier le RDC du bâtiment 1 du Centre Hospitalier - précédemment occupé par le Jean Bart. DOSSIER N'OUBLIEZ PAS, CHAQUE GESTE COMPTE ! CAR L'ÉNERGIE QUI NE COUTE RIEN ET QUI NE POLLUE PAS… C'EST CELLE QUE L'ON NE CONSOMME PAS ! Le Développement durable au CHPM... Un audit sur le « gaspillage alimentaire » a été réalisé par le service restauration/diététique du 15 au 21 avril dernier auprès de services « cibles » du CHPM : la cuisine centrale, le self du personnel de Morlaix, et 9 services de soins. On appelle gaspillage alimentaire toute denrée jetée alors qu’elle est consommable, du point de vue sanitaire et réglementaire. Les déchets « évitables » ont été quantifiés à 772 kg, soit plus de 40 000 kg en année pleine. La perte économique se chiffre à 137 000 €uros/an. en marche ! Cuisine centrale 16% Cette réorganisation a permis une diminution importante des roulages entre le site de Morlaix et celui de Plougonven. Avant, 19 transports hebdomadaires étaient nécessaires pour l’approvisionnement du site. Les mesures mises en place ont permis de réduire à 9 les transports hebdomadaires nécessaires à la continuité de l’activité. Le programme de réduction et de valorisation des déchets s’est poursuivi ; les résultats obtenus sont en progression : 2005 2012 825 tonnes 673 tonnes Collecte de papier 680 kg 9,7 tonnes Collecte de carton 17 tonnes 39 tonnes / 17,5 tonnes Production d'ordures ménagères Feraille 936 2 146 257 227 0 31 431 Déchets directs 1000 246 L’ensemble des émissions étudiées du CHPM représente un total de 8 962 Teq CO2. Cela correspond aux émissions complètes d’une petite ville de 1 000 français (qui habitent, se déplacent, partent en vacances, mangent et s’équipent). Les objectifs 2013 Poursuite du programme de mesures favorisant la conduite Eco-responsable. Etude sur l’acquisition de véhicules électriques ou hybrides. Renforcement des relations entre le CHPM et les acteurs sociaux. Poursuite du programme de réduction des déchets. Evaluation et réduction du gaspillage alimentaire. Poursuite du programme de gestion des énergies. Auteur : Yannick Le Guen, Technicien supérieur hospitalier, Service Intérieur • Liés aux consommateurs • Variation des effectifs • Contraintes sécurité alimentaire • Dysfonctionnements (méthodes, organisation) Services de soins (9) 5 services livrés en barquette/ 4 services livrés en assiette des déchets évitables informatiques/fonctionnement cuisine) Déplacements 2000 des déchets évitables • Non consommation des patients • Excédents (commande, interfaces Frêt évacuation des déchets Les constructions neuves font appels à des critères énergétiques. L’éclairage basse consommation se développe. La gestion informatisée du chauffage permet un meilleur contrôle des énergies. Le service garage a fait l’acquisition d’une cuve de récupération des eaux pluviales de 10 000 litres. Cette cuve est destinée au lavage des véhicules du Parc (123 véhicules) et sera installée prochainement. 3000 42% 42% Repas Les actions en faveur des économies énergétiques se poursuivent. Self du personnel Emmission de GES par catégorie, en tCO2 Gaz médicaux Début 2013, une étude a été menée par la cuisine centrale afin de réorganiser une partie de la distribution des repas. 4000 4 771 Gaz réfrigérant Les formations à l’éco-conduite initiées en 2011 se sont poursuivies. Un véhicule électrique a été testé pendant une semaine au niveau de la distribution de repas dans les services pavillonnaires. Cette expérience intéressante a mis en avant les difficultés liées à la situation géographique de l’établissement (fort dénivelé). 5000 • Contraintes sécurité alimentaire (process, DLC) • Surproduction (variation des effectifs) • Dysfonctionnements (méthodes, organisation) BILAN DE GAZ À EFFET DE SERRE Energies - Plougonven et structures extra Nous avons également travaillé sur l’utilisation des véhicules de l’établissement. La diminution des déchets ménagers est liée au développement des mesures mises en place en matière de tri sélectif. Le développement de ces filières est en progression. En partenariat avec la Communauté d’Agglomération des Pays de Morlaix, nous avons développé sur le site de Plougonven, la valorisation des déchets de cuisine et de jardinage en installant des composteurs dans le service d’Ar Menez. Le CHPM a réalisé un bilan des émissions de gaz à effet de serre en 2012. Il s’agit d’une obligation réglementaire, qui vise deux objectifs : Estimer les émissions de gaz à effet de serre d’une activité et agir ensuite pour les réduire Estimer la dépendance d’une structure aux énergies fossiles, afin d’anticiper les conséquences économiques et sociales d’une hausse du cout de l’énergie. L’ensemble des émissions de gaz à effet de serre ont été réparties par grandes catégories : Energies - site de Morlaix Accueil de stagiaires en provenance de l’IME AR BRUG dans les services généraux (Blanchisserie, Cuisine et Service Intérieur). La gestion du courrier du CHPM a été confiée à une entreprise adaptée basée à St Brieuc, la société HANDIRECT. Deux agents interviennent à l’année dans notre établissement. Des opérations de destruction d’archives administratives ont été confiées à l’ESAT Genêts D’or. LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE AU CHPM des déchets évitables Energies : consommation d'énergie (gaz, fioul et électricité). Gaz réfrigérants : utilistaion de gaz réfrigérants liées à l'ensemble des installations de froid (climatisation, cuisine, etc...). Gaz médicaux : le protoxyde d'azote est un gaz médical couramment utilisé pour les soins, et contribue à l'effet de serre. Repas : émissions de CO2 liées aux matières premières entrant dans la composition des repas. Frêt évacuation des déchets : transport des déchets vers les différents centres de valorisation. Déplacements : avec la flotte de véhicules du Centre Hospitalier et déplacements professionnels du personnel (note de frais). Déchets : émissions de gaz à effet de serre liées à la valorisation des déchets. PERTE ÉCONOMIQUE DES DÉCHETS ÉVITABLES SUR UN AN 40 142 kg 60 821 repas 2,26 €uros 137 455 €uros Poids total jeté Nombre de repas jetés Cout matières premières d’un repas Perte économique Cette étude quantitative s’est accompagnée d’une évaluation qualitative réalisée auprès des convives du self, des équipes soignantes et des patients, ce qui a permis de définir des axes d’amélioration. A titre d’illustration : en cuisine centrale, poursuivre les efforts de gestion de la production via le logiciel Winrest, au self, sensibiliser tous les acteurs à modifier leurs comportements (sensibiliser les personnels de restauration « à servir au plus juste » de la demande du consommateur et les consommateurs « à ajuster » la quantité alimentaire de leur plateau à leurs besoins et leur appétit), sensibiliser le personnel soignant à mieux commander sur le logiciel Winrest, développer les commissions menus, ou bien encore, valoriser les biodéchets. Tous les acteurs de l’hôpital sont donc concernés. Auteur : Laurent Soyer, cadre diététicien 8 9 GRA ND A NG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3 Comme chaque année, nous souhaitons vous présenter les réalisations et les projets de l’Hôpital en matière de Développement Durable. Ce bilan permet de mesurer les avancées importantes du CHPM en la matière…La dynamique engagée est à poursuivre ! L’année 2012 a été tout particulièrement axée sur le volet social du Développement Durable : CHACUN DOIT POUVOIR AGIR ET DOIT AGIR POUR : LUTTER CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE AMÉLIORER L’ÉTAT NUTRITIONNEL DES PATIENTS ET DES RÉSIDENTS ! POUR EN SAVOIR + soins psychiatriques urgents des services hospitaliers ou du dispositif sectoriel existant, ou bien encore l’organisation à distance de groupes de parole par les volontaires CUMP. Les victimes ou les impliqués peuvent également se voir proposer une consultation spécialisée du psycho-traumatisme. Chaque véhicule SMUR dispose de fiches d’informations que les professionnels diffusent au regard de la nature de l’évènement ou de la symptomatologie observée. Quelle a été l’activité de la CUMP 29 en 2012 ? L es catastrophes et accidents occasionnent des blessures physiques, mais aussi des blessures psychiques, individuelles ou collectives, immédiates ou différées, aigues ou chroniques. Ces victimes psychiques nécessitent des soins d’urgence au même titre que les blessés physiques. C’est le rôle de la Cellule d’Urgence Medico-psychologique (CUMP), qui s’intègre aux équipes du SAMU. Questions posées à Emmanuelle Soupizet, psychologue, coordinatrice de la CUMP 29 EVÈNEMENT/CATASTROPHE (naufrage, incendie, attentat…) Comment est organisée la prise en charge de l’urgence médico-psychologique dans le Finistère ? Il existe un réseau national de prise en charge de l’urgence médicopsychologique, créé suite à la vague d’attentats à Paris en 1995. Le dispositif est mobilisé au profit des victimes de catastrophes ou d’accidents collectifs impliquant un grand nombre de victimes et/ou susceptibles d’entrainer d’importantes répercussions psychologiques. Le réseau comporte plusieurs échelons : Un comité national de l’urgence médico-psychologique. Au niveau de la région Bretagne, une cellule d’urgence médicopsychologique permanente. Et dans chaque département un psychiatre référent volontaire, à la tête d’une liste départementale de volontaires, psychiatres, psychologues et infirmiers spécialisés en psychiatrie. Le Pr WALTER, Chef de pôle de psychiatrie du CHRU de Brest est le référent de la CUMP du Finistère. La CUMP est composée d’un coordonnateur (Mme Soupizet, psychologue à 50%) et de 64 volontaires, dont 18 exerçant au Centre Hospitalier des Pays de Morlaix. La CUMP départementale a pour mission de coordonner et d’assurer un dispositif de prise en charge immédiat (sur le terrain), post-immédiat (dans les jours qui suivent) et à plus long terme des victimes et des impliqués d’événements collectifs. Pour les situations dramatiques nombreuses qui impliquent peu de personnes (accident de la route, agression, témoin de mort violente…), mais dont le retentissement est non moins sévère, le dispositif se prolonge par une consultation du psycho-traumatisme. Il s’agit de consultations individuelles ou collectives, qui s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Les consultations sont proposées dans un délai rapide et se déroulent dans le bureau de la CUMP 29, situé dans les locaux du SAMU à l’Hôpital de la Cavale Blanche. SMUR INSTITUTIONS 15 (écoles, mairie…) INTERVENTION CUMP IMMÉDIATE OU DIFFÉRÉE ALERTE CUMP Evaluation, adaptation de la réponse POLICE, POMPIERS CONSULTATION DU PSYCHO-TRAUMATISME AUTRE ORIENTATION Quelles sont les modalités d’intervention de la CUMP 29 ? La coordination de la CUMP 29 dispose d’un téléphone portable dédié à la régulation des appels. Une veille est assurée permettant de répondre aux sollicitations de façon permanente. La CUMP est déclenchée par le médecin régulateur du Centre 15, qui joint le coordonnateur. Le coordonnateur déclenche les volontaires selon des modalités qu’il a préalablement définies ; il est le seul décideur de l’intervention et de ses modalités. Sur le terrain, l’équipe de la CUMP s’intègre aux équipes du SAMU, pour une prise en charge immédiate et post-immédiate adaptée des victimes psychiques et une préparation des relais thérapeutiques ultérieurs. Elle s’inscrit dans un cadre de prévention, de prise en charge précoce et d’orientation secondaire vers le dispositif de soins spécialisés si nécessaire. L’intervention sur le terrain n’est toutefois pas automatique ; le dispositif mis en place peut ainsi se traduire par un renforcement des La CUMP est intervenue à 8 reprises en 2012 ; 4 interventions immédiates et 4 interventions en différé, pour un total de 116 personnes prises en charge. Les contextes d’intervention sont très variés : accident de car, incendie dans un restaurant, accident mortel sur le lieu de travail…. A noter également que la CUMP a pour mission d’assurer, si nécessaire, le soutien psychologique des professionnels. Elle a ainsi organisée en 2012, 3 débriefings avec des équipes soignantes. 190 consultations du psycho-traumatisme ont par ailleurs été réalisées. Comment devient-on volontaire à la CUMP? Il faut être un professionnel de la santé mentale du service public hospitalier (psychiatres, psychologues et infirmiers ayant une expérience professionnelle en psychiatrie). Le Préfet arrête la liste des volontaires, sur proposition du psychiatre référent départemental, après accord des directeurs des établissements de santé. Les volontaires doivent tout d’abord suivre une formation initiale. Une formation sur l’organisation des secours dans le cadre d’un plan d’urgence est réalisée. Il s’agit d’identifier les autres intervenants (équipes médicales et secouristes, pompiers, police et gendarmerie…), leur rôle lors d’un plan rouge et de sensibiliser les volontaires à une discipline quasi militaire indispensable à leur intégration au dispositif. Les volontaires se familiarisent à la clinique du stress et du traumatisme qui est une symptomatologie peu fréquente dans le quotidien de la pratique psychiatrique. Ils sont également sensibilisés aux techniques de prise en charge (defusing et debriefing), techniques qui seront travaillées plus précisément dans le cadre des formations de niveau 2. Etre volontaire CUMP implique trois critères : La disponibilité (les déclenchements se font à toute heure du jour et de la nuit, nécessitant de se rendre immédiatement sur les lieux d’intervention). Un sens de l’autonomie (en intervention l’équipe est réduite, notamment en début d’intervention). La rigueur (garant de notre crédibilité auprès de nos partenaires). La CUMP, maillon dans la prise en charge de l’urgence ? La prise en charge de l’urgence médico-psychologique ne peut s’exercer efficacement que dans le cadre d’un travail en réseau construit en amont des évènements, avec l’ensemble des partenaires sanitaires et sociaux concernés. Ainsi des réunions de travail, des échanges réguliers sont organisés afin de mieux nous faire connaître, et venir en soutien, le moment venu, des autres intervenants comme porte d’entrée dans le dispositif de la santé mentale. Par ailleurs, la sensibilisation des professionnels de la santé mentale est indispensable pour optimiser l’organisation des soins en aval d’un événement collectif. Il me semble important d’insister sur l’engagement des directions dans ce dispositif. L’hôpital de Morlaix a rapidement mobilisé des volontaires et participe activement au dispositif. Loic Habasque Infirmier au secteur 06 de Psychiatrie - Hôpital de jour de St Pol de Léon Bénévole à la CUMP 29 Sans doute que mon ancien métier, celui de sapeur-pompier, est pour quelque chose dans mon choix de devenir volontaire de la CUMP du Finistère. Mais ce sont aussi les limites rencontrées dans ce premier métier qui m’ont fait me tourner vers celui d’infirmier de secteur psychiatrique. Lors d’accidents de la circulation, d’agressions physiques voire de catastrophes naturelles ou d’attentats, je m’apercevais que les personnes ne souffraient pas seulement de blessures physiques mais aussi de blessures psychiques. Combien de gens hébétés, perdus, errant sur la route n’ai-je pas rencontré lors de ces interventions de premiers secours. La rencontre avec un évènement violent et inattendu peut nous laisser dans le désarroi le plus complet, même parmi les équipes de secouristes. La différence étant que les secours, quand ils arrivent sur les lieux d’un drame épouvantable, « savent ce qu’ils ont à faire ». Du coup l’esprit du sauveteur est capté par ce « faire » à réaliser qui « le protège » en quelque sorte, du moins dans un premier temps, du choc émotionnel lié à la nature de l’intervention. Personnellement, à la CUMP du Finistère, j’ai eu l’occasion d’occuper plusieurs fonctions. Je trouve cela très enrichissant pour ma pratique d’infirmier ; dans le même temps mon expérience professionnelle me sert beaucoup pour occuper ces différentes places. Bien sûr comme volontaire, j’ai participé à plusieurs séances de débriefing psychologique avec d’autres professionnels de la santé. Ce temps particulier qu’est une séance de débriefing psychologique demande un investissement psychique important avant, pendant et après. Etre à côté de celui qui anime la rencontre avec des personnes impliquées dans un évènement exige une attention particulière pour déceler dans le détail celui ou celle qui est en très grande difficulté. J’ai eu l’occasion « d’animer » une séance de débriefing psychologique. Là aussi, c’est un moment fort singulier car il faut pouvoir dérouler la séance et aider chaque personne à relater ce qu’elle a vécu et comment elle a vécu cette rencontre avec un réel souvent indicible. Il faut être très attentionné envers le groupe et permettre à chacun d’entre eux de s’approprier cet événement douloureux dans sa propre histoire. En ce moment, je remplace E. Soupizet, coordinatrice de la CUMP 29, à la régulation CUMP. Là encore, c’est un travail différent car il s’agit de décider, suite à une demande du médecin du Samu, si une intervention CUMP doit être déclenchée. Quand l’intervention est décidée, il revient au régulateur CUMP de contacter les volontaires, de monter une équipe, de « préparer le terrain » pour que tout se passe au mieux, de se mettre en relation, s’il le faut, avec différentes autorités, tout en assurant le suivi de l’intervention de l’équipe CUMP. J’espère que ces quelques lignes donneront envie à des personnes de s’impliquer auprès de la CUMP 29. Coordination du dossier : Bénédicte Le Guillanton 10 11 GR AND AN G L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3 La prise en charge de l’urgence médico-psychologique dans le Finistère HISTOIRE REPORTAGE La petite chimie du Docteur Jacques Leyritz Julian, bénévole à la Résidence Bélizal réunion et de fêtes, les couloirs et l’entrée même de la Résidence. Les jours de fêtes : à Noel, dans un décor magique, les familles de nos résidents sont là… Pour le Carnaval, nous sommes tous déguisés. Elles sont si attachantes nos résidentes, sous leurs chapeaux à plumes, leurs froufrous. Et moi, j’aime ça ! Il y a aussi les bals, lorsque Roger l’accordéoniste nous fait danser nous et les résidentes de Lanmeur, de Plourin, de St Martin. Là, j’y suis ! Lors des visites des élèves de St Jo. Ce jour-là, nous exposons les métiers d’autrefois, qui sont réalisés et présentés par des intervenants extérieurs. Il y a des lavandières, avec leurs caisses à laver, leurs battoirs, leurs lessiveuses…Il y a des présentations sur l’école d’autrefois, le mode de vie (Éclairage…). Lors des ateliers chants avec les élèves du Porsmeur, tous les jeudis après-midi. Ce sont Christiane et Murielle qui nous apprennent le chant. Moi, je distribue les carnets, je les relève et je chante aussi bien sûr ! J’ai eu l’occasion aussi de présenter aux résidents les deux voyages aux Etats Unis que j’ai faits avec mes parents. Je suis heureux d’être utile aux personnes âgées, je me sens bien avec elles. J’aimerais continuer dans cette voie, je suis fier de moi. En dehors de Belizal, je fais du théâtre depuis l’an passé : « Les Meltin potes », dirigé par Marc Lancigue. Nous sommes huit participants. La pièce que nous interprétons est « Chambre 124 ». Je suis à la fois narrateur et comédien. Nous sommes venus interpréter cette pièce à Belizal en mai dernier ! Mes parents ont un rôle important. Ils habitent tout près de chez moi si bien que tout en prenant le repas du midi avec eux, ils me permettent d’acquérir une autonomie importante pour tout le reste chez moi : courses, compte... Auteurs : Julian et Yvonne, bénévoles à Belizal L Auteur : Bernard Binaisse, Psychologue Secteur 5 Sources Dr Mauvisseau Frédéric, Contribution à l’étude historique de l’hôpital psychiatrique de Morlaix, Thèse de doctorat, 1982. (2) Dr Jacques Leyritz, Sur un cas d’hallucinose chronique, Thèse de doctorat, 1923, publiée en 1926 dans les Annales Médico Psychologiques ,N°2, page 132. (1) En signant une convention avec le Centre Hospitalier des Pays de Morlaix, l’Association Trisomie 21 Finistère a pu contribuer à la réalisation du projet de vie de Julian - Se sentir utile en s’engageant dans une aide bénévole auprès des résidents de la maison médicalisée de Bélizal. Mais pourquoi dans ce lieu ? Durant sa formation professionnelle au Lycée du Porsmeur, Julian y avait déjà effectué deux stages auparavant. Après différents entretiens l’amenant à réfléchir sur son avenir, il a exprimé un seul désir : revenir auprès des résidents de Bélizal et de leur équipe d’animation. Voici plus de deux ans que Julian se rend à Bélizal avec toujours la même motivation et nous constatons aujourd’hui que c’est dans cette atmosphère de chaleur humaine que Julian s’épanouit, il reçoit autant qu’il donne. Sa famille comme l’association Trisomie 21 Finistère sont fières de cette réussite et expriment toute leur gratitude au Centre Hospitalier de Morlaix. Auteur : Association Trisomie 21 J’ai 28 ans et je suis atteint de trisomie. J’habite Morlaix. J’ai été élève en 2003 à l’Ecole du Porsmeur à Saint Martin, en CAP et en entreprises. J’ai donc obtenu des périodes de formation diverses, dont un stage à Belizal dans le service d’animation. En 2011, je souhaite être bénévole à Belizal et… je rencontre à nouveau les résidents : Aux ateliers créatifs, le mercredi de 14h30 à 17h, avec les animatrices Christiane et Murielle. C’est un grand moment de bonheur pour moi. Nous avons plusieurs ateliers : dessin, peinture, tricot, couture, lecture. Moi, je suis à la peinture. J’ai un rôle important. J’arrive à l’avance : je prépare les tables, les pinceaux ; je regroupe les réalisations de la semaine passée. Je distribue le tout. Et alors les résidents arrivent… C’est du « Julian par-ci, Julian par-là » « Passe-moi le bleu, le blanc, le vert…Quelle couleur me conseilles-tu ? ». Les tableaux sont encadrés et viennent décorer la salle de 14 15 GR AND ANG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3 amphithéâtre de l’IFSI est dédié au Dr Jean Bercegeay, mais que sait-on de son prédécesseur, le Docteur Jacques Leyritz ? Pas grand-chose assurément, mais un peu quand même ! L’on sait qu’il fut le premier psychiatre à exercer à l’Asile de Morlaix, au Service des femmes aliénées. L’on sait aussi qu’il commença à signer des observations médicales à la plume, de sa petite écriture fine, en 1931, et qu’il quitta Morlaix en 1945. Bref, qu’il traversa à Morlaix toutes les années trente et la guerre, et que, pendant la guerre, des témoignages(1) montrent qu’il était assez malin avec l’occupant, pour limiter les restrictions, et permettre l’organisation d’un peu de ravitaillement. A cette époque, il est le seul. Le seul psychiatre pour 800 patientes, mélancoliques, agitées ou bien hallucinées. Hallucinées : sa thèse de Psychiatrie, soutenue en 1923, et que l’on peut toujours consulter, s’intitule : « Sur un cas d’hallucinose chronique » (2). Il s’agit de l’observation d’une patiente hallucinée, recueillie par l’auteur, à la colonie familiale de Dun- sur- Auron dans le département du Cher. Cette thèse s’inscrit dans le contexte de l’époque, bien avant les neuroleptiques, mais pris dans le débat des neurosciences et de la psychiatrie (débat sur la paralysie générale et la catatonie, ou sur l’origine des hallucinations… avec comme maître à penser Gaétan Gatien de Clérambault disparu en 1934 et bien d’autres). Le Dr Leyritz ne pratiqua jamais l’électrochoc. Il possédait un esprit curieux, un esprit de recherche. Un curieux esprit de recherche… à la manière du Professeur Baruk. Pour lui l’étiologie de certaines affections psychiatriques, notamment la mélancolie, était à chercher du côté du PH. Du coup il acidifiait les urines alcalines avec de l’acide phosphorique et il alcalinisait les urines acides avec du bicarbonate de soude. Bref, c’était un adepte de la réaction de Goiffon et de la formule de Joule. Ses résultats n’ont jamais été probants, mais Jacques Leyritz publiait toujours sur ce sujet en 1955, particulièrement sur l’intérêt de la réaction de Goiffon. Il faut dire qu’il existait alors de petits laboratoires annexés aux services. Ainsi dans la salle de pansement du Service Ouvert C se tenait une table carrelée munie de crochets. C’était pour y suspendre des lapins, et y pratiquer des expériences sur le PH, en leur injectant les urines des malades. Ces tables n’ont jamais servies, du fait du départ de Jacques Leyritz en 1945, mais elles sont restées là pendant dix ans. Il faut dire aussi que, bien des fois, la science s’emballe. Ainsi, à cette même époque, le Professeur Baruk, né à St- Avé, dans le département du Morbihan, chercha à démontrer le rôle fondamental des facteurs toxiques d'origine intestinale dans la genèse de la schizophrénie. Ses travaux ont été « repris » en Suisse par le Docteur Dominique Senn, à savoir : une araignée dévorant un moustique auquel on aurait fait ingérer une goutte de sang d'un patient schizophrène, tisserait une nouvelle toile totalement désorganisée et déstructurée… Oups !