Papis Comakha FALL La question musulmane en Afrique occidentale, XIXe et XXe siècles 2 2 Abréviations et acronymes AP : Affaires politiques AI : Affaires indigènes AEF : Afrique Equatoriale Française ANS : Archives Nationales du Sénégal AOF : Afrique Occidentale Française B.IFAN : Bulletin de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire CEMT : Collège d’Enseignement Moyen et Technique ENS : Ecole Normale Supérieure FASTEF : Faculté des Sciences et Technologies de l’Éducation et de la Formation FLSH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines J.A : Jeune Afrique p.i. : Par intérim PUF : Presse Universitaire Française UCAD : Université Cheikh Anta Diop 2 3 42 Remerciements Je voudrai exprimer toute ma reconnaissance et ma profonde gratitude à l’endroit d’éminents Professeurs du département d’Histoire de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar et de la FASTEF (ex Ecole Normale Supérieure de Dakar) qui ont beaucoup contribué à ma formation d’historien et d’enseignant. Je remercie spécialement et très chaleureusement EDILIVRE qui a accepté de publier ce travail. 2 5 62 Sommaire Introduction...................................................................... 9 I La politique de surveillance ........................................ 13 II Le contrôle de la presse arabe ................................... 29 III L’école, instrument de domination culturelle et/ou socle de la politique coloniale ? .................................... 35 IV La politique de restriction de la sphère d’influence de l’islam et des « marabouts » .................................... 53 V La question de la circulation des armes à feu ........ 65 Conclusion ...................................................................... 69 Annexes ........................................................................... 71 Bibliographie................................................................... 87 Index ................................................................................ 97 2 7 82 Introduction La question musulmane ne date pas du XXIe siècle. Bien avant, elle attira l’attention des autorités coloniales au XIXe siècle. En effet, pour atteindre leurs objectifs, c’est-à-dire la mainmise coloniale, les autorités françaises adoptèrent tout un ensemble de stratégies. En fonction des contextes politico-sociaux et économiques, l’administration coloniale essaya de trouver des voies de sortie pour anéantir des résistances africaines. Au XIXe siècle, les leaders charismatiques et porte-étendards des valeurs culturelles négro-africaines refusèrent toute domination étrangère et de mettre leur compétence au service des autorités coloniales françaises. Dès les débuts de la colonisation, ils défendirent avec hargne leur souveraineté, leur intégrité, leurs valeurs culturelles. De nos jours la question de l’islam se pose. Parmi les sujets brûlants de l’actualité, le phénomène religieux occupe une place centrale. A titre d’exemple, nous pouvons citer l’islam qui suscite beaucoup de débats passionnés et de controverses. Beaucoup d’événements qui se sont déroulés de nos jours dévoilent la sérieuse question musulmane : les 2 9 attentats du World Trade Center (Etats-Unis) en 2001, de Bali (Indonésie), la problématique de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, l’interdiction du port du voile à l’école et de la burka dans l’espace public (France), la question du minaret (Suisse) et tout récemment, la profanation des lieux de sépulture à Tombouctou (Mali), le fichage des élèves musulmans en France, le Djihadisme en Afrique, le problème religieux au Nigéria, Boko Kahram, l’attentat à Charlie Hebdo, etc. De tels faits de l’histoire immédiate des sociétés amènent à s’interroger sur l’islam et sur ceux qui se réclament être ses porte-étendards. Toutefois, il ne s’agit pas d’étudier entre autres ici ces attentats, mais de montrer que l’islam a longtemps été une des préoccupations majeures du monde occidental depuis l’ère coloniale. L’attention portée sur l’islam et ses porte-drapeaux ne date pas d’aujourd’hui ; mais bien avant. Il est question d’examiner les différentes stratégies utilisées par l’administration coloniale pour contenir l’islam qui inquiétait et gagnait de plus en plus du terrain et les porte-étendards de cette religion dont l’aura n’a cessé de grandir durant la fin du XIXe siècle et, surtout, tout au cours du XXe siècle1. Quelles étaient les méthodes ou stratégies adoptées par les autorités coloniales françaises pour résoudre la question musulmane dans son ensemble ? Nous nous proposons, dans cette présente étude, d’explorer, parmi les méthodes de contrôles utilisées par l’administration, la politique de surveillance, de répression, de restriction ou de limitation de la sphère d’influence de l’islam 1 ANS, 19G2, Les questions musulmanes 1906-1918. Notes et correspondances ; propagande musulmane anti-française… 10 2