sombres et humides de la roche, particulièrement les parties suintantes avoisinant les deux sources, sont richement revêtues de magnifiques touffes de YAsplenium marinum appelé «Avencào» par les gens de Péniche. Une forme du Tlirincia hispida Itoth, à souche vivace et à feuilles épaissies, accompagne presque toujours cette fougère et se répand sur toute la partie sud dans les fentes de la roche. Au N. les falaises les plus escarpées sont couronnées par Y Armería berlengensis et sa variété villosa. Ces deux plantes s'avancent aussi vers le centre de l'île, principalement le type, qu'on retrouve jusque sur le versant S. mais localisé il est vrai sur l'isthme qui sépare l'«Ilha Velha» de «Berlenga» . A cette même localité se trouve le Scrophularia sublyrata Brot, également très circonscrit dans son habitai. Le Thapsia villosa et la variété ladfolia se retrouvent à sa fois, au N. sur le «Promontorio do Penedo» à l'E. dans l'«Uha Velha», et a l'O. sur les rochers qui dominent la «Cova do Somno». Une autre ombellifêrc très remarquable du N. 0 . de l'Espagne, YAngélica pachycarpa, croît vigoureusement dans les parties sombres et abritées de l'île ; elle est particulièrement abondante au N. dans le «Carreiro dos Caçôes» et se retrouve au S. 0 . près du «FuradoSupérieur». C'est Berlenga le seul point du territoire portugais où cette plante ait été observée jusqu'à ce jour. Quelques herbes annuelles ou bisannuelles me paraissent également devoir être mentionnées. Dans les pierres qui forment l'assise du poste sémaphorique, on trouve YAnchusa granalensis, plante de la Beira, de l'Alemtejo, de l'Algarve que je ne connais pas dans l'Estremadure por-, tugaise et qui à par conséquent son extrême limite 0 . à l'île Berlenga. Un Echium nouveau (E. Davei Rouy. Naturaliste. Décembre 1 8 8 3 ) est localisé dans les éboulis à l'E. du phare, en société de Caléndula algarbiensis, dont les racines nourrissent l'Orobanche barbata. A la même localité citons : Crépis gaditana, plante également nouvelle pour la flore portugaise, et plus bas le Cryptoslemma calendulaceum. Sur le versant S. E . , qui est assez escarpé, croit assez abondamment le Cochlearia dánica, dont l'extrême limite géographique S., jusqu'ici Porto, se trouve ainsi reculée d'un degré et demi. Citons encore le Silène hirsuta comme une des plantes les plus abondantes de l'île, elle se trouve répandue à peu près partout et ses fleurs rouges tranchent de loin sur le teinte g é nérale (pourtant analogue) de la roche. Lorsqu'en Août 1 8 7 9 , j e visitai l'île Berlenga pour la première fois, la 1 1 L'ile Berlenga est divisée du N. au S. par une coupure interrompue par un isthme la partie E . qui est la plus considérable est appellee Berlenga, l'autre s'appelle Ilha Velha.