Prendre soin par le Toucher-massage Quels bénéices pour les

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2001-2011 / LES AUTRES ÉTUDES SUR LE TOUCHER À
Prendre soin par le Toucher-massage
Cet extrait est issu de l’aricle de
Lucie Dumoulin sur PasseportSanté.net, réalisé d’après la
présentaion de Ruth Rapin
« Bénéice du toucher sur la qualité de vie des personnes âgées en
insituion », tenue dans le cadre
du 1er Congrès internaional sur
la science du toucher le 17 mai
2002 à Montréal.
Culture des soins
Un plus pour les personnes âgées en institution
Prendre soin par le
toucher-massage
Le toucher-massage a des effets positifs à différents égards
RUTH RAPIN ET COLL.
chez les personnes âgées: le visage se détend, le tonus musculaire augmente, les mouvements se font plus souples. Les
bénéficiaires disent en retirer un sentiment de bien-être, tandis que les soignants découvrent de nouvelles possibilités de
Photos: Jean-Baptiste Lœwenbruck
soins. Une étude vient d’être menée à ce sujet.
N O T R E étude a été réalisée de 2001
à 2002 dans trois EMS (établissements
médico-sociaux pour personnes âgées) du
canton de Vaud en partenariat avec l’Ecole
de soins infirmiers de Chantepierre et son
unité de recherche. Pratiquant le touchermassage à des personnes âgées depuis
plusieurs années, nous avions observé à
maintes reprises l’apparition d’une détente et d’une sensation de bien-être et ce,
après quelques minutes de massage seulement. Pour disposer d’arguments pour
promouvoir cette pratique, nous avons
jugé indispensable de documenter nos
observations par une étude systématique.
Cela nous a paru d’autant plus nécessaire
que nous n’avons pas trouvé dans nos
lectures de résultats de recherches sur les
effets des massages de confort à des personnes âgées en institution. Nous avons
évalué 53 touchers-massages à des résidants âgés au moyen d’une grille d’évaluation de sept aspects caractéristiques
d’un bien-être. Trois temps d’observation
étaient prévus: juste avant, pendant et juste après le massage. Pour la majorité des
résidants, l’effet des massages était positif
pendant l’intervention, mais la différence
n’est pas significative. A la fin du soin,
l’effet positif est significatif dans tous les
cas sauf pour ce qui est des plaintes. L’évolution positive est particulièrement observable sur les traits du visage, le tonus musculaire, et les mouvements. Sur l’ensemble
des aspects observés, l’effet des massages
est positif, mais moins apparent pendant
l’intervention que lorsqu’elle est terminée.
Nos résultats positifs nous donnent des arguments pour la promotion de la formation
et de la pratique du toucher-massage.
Le projet
Notre projet d’étude se situe dans un
contexte de collaboration entre EMS et
46
K r a n k e n p f l e g e 6/2003
Soins infirmiers
« En 2001 et 2002, Une inirmière et enseignante en soins inirmiers depuis plusieurs
années, la Suissesse Ruth Rapin, a mené une recherche sur l’impact du toucher auprès
d’une clientèle âgée en institution. Treize soignants volontaires de trois établissements
d’hébergement pour personnes âgées du canton de Vaud (Suisse) ont donc suivi la
formation au Toucher-massage ».
«A
u cours des trois mois suivants, chacun avait
à efectuer cinq interventions d’environ dix
minutes sur des résidents de leur choix au
moment qui leur semblait opportun. Ils devaient également compléter une grille d’évaluation sur l’état de ceuxci avant, pendant et après l’intervention.
Au total, 53 personnes âgées en moyenne de 83 ans ont
été ainsi « touchées »; plusieurs soufraient de démence et
la très grande majorité d’entre elles n’avaient jamais vécu
ce type de contact auparavant. Si le Toucher-massage
n’a pas eu d’efet sur leurs malaises persistants (même
bénins), il en a eu de manière signiicative sur le bienêtre général de ces vieillards et ce, tout de suite après la
période de massage. On a constaté que les traits de leur
visage étaient plus détendus, qu’ils avaient une meilleure
disposition à bouger et à communiquer (ce que les chercheurs ont associé au « goût de vivre ») et un sentiment
accru d’estime de soi. Aucun bénéice à moyen terme n’a
toutefois pu être dégagé à partir de cette recherche.
Par contre, un aspect inattendu s’est révélé en cours de
route : la satisfaction du personnel soignant.
En efet, ces employés se sentaient valorisés par cette
occasion de « prendre soin » des bénéiciaires, par opposition à leur travail habituel qui consiste souvent à les
« embêter ». Tous ont déclaré continuer à pratiquer ces
gestes, même un an après la in de la recherche. »
Evolution des effets «pendant»
et «après» le massage
Evolution + ou – «pendant»
+
PC
–
+
PC
–
+
PC
–
Evolution + ou – «après»
+
+
+
PC
PC
PC
–
–
–
Tableau 1
41,3 %
10,7 %
4,9 %
6,2 %
23,5 %
3,6 %
2%
1,6 %
6,2 %
Signification des symboles:
+ = «effet positif»
– = «effet négatif»
PC = «pas de changement» par rapport à la situation de départ
Quels bénéices pour les patients ?
Communications libres
Les massages : quels bénéfices pour les patients ?
Monique Boegli
Infirmière EMSP, département ASPIC, HUG, Genève
Elisabeth Cabotte
Infirmière EMASP, département de réhabilitation et de gériatrie, CESCO, Genève
Introduction
Les résultats
Dans l’approche antalgique et en soins palliatifs, les
équipes de soins sont confrontées aux patients souffrant
dans leur corps, avec un besoin de communication plus
ou moins exprimé.
En tant qu’infirmières d’équipes mobiles antalgie et
soins palliatifs aux Hôpitaux Universitaires de Genève
nous développons, en collaboration, avec les équipes des
unités de soins, une approche par le massage de bien-être
que nous avons nommé massage de confort. Ce soin est
décrit dans la littérature comme bienfaisant.
L’objectif de l’étude fut de rechercher les bénéfices
réels ressentis par les patients douloureux chroniques et
ou en soins palliatifs.
Pour 94 patients, cette approche a permis d’abaisser le
symptôme gênant à un seuil tolérable en apportant une
relaxation et en améliorant leur bien-être pour 44%
anxiété, 17% douleur, 5% dyspnée, 20% altération du
bien-être. La durée fut adaptée aux besoins du patient
avec une moyenne de 20 minutes. Les localisations
furent les pieds (26%), les jambes (19%), le dos (17%), les
mains (16%) pour les principaux. 4 patients ont refusé le
massage après une première séance. Ce contact apporte
un enrichissement relationnel, augmente la qualité des
soins, permet la communication et l’expression d’émotions face à la situation de maladie grave. Parfois plus que
des mots, il permet d’apaiser par la détente.
La méthode
Pour réaliser ce travail, nous avons abordé les concepts de
soins palliatifs et de Toucher Massage®1. Nous avons réalisé une revue de la littérature avec un récapitulatif des
études. Suite à celles-ci, nous avons construit une base de
données des massages effectués (mi-2003 et 2004) qui
nous a permis de faire un bilan et une analyse de notre
activité. Nous avons élaboré une grille d’évaluation en
lien avec les symptômes (douleur, anxiété, dyspnée,
bien-être). A l’aide d’une échelle visuelle analogique dite
EVA ou une échelle numérique de 0 à 10, le patient évalue le symptôme avant et après le massage. Cette grille
permet également de recueillir les commentaires spontanés du patient ainsi que nos observations et celles relevées dans le dossier de soin.
Les infirmières, pratiquant le massage bien-être en
rôle autonome, ont suivi une formation intra-muros permettant un apprentissage rapide des techniques du massage minute®.
Conclusion et perspectives
Le massage de confort est une approche complémentaire
positive par ses effets, à portée de main des soignants, qui
rassure et soulage les patients. C’est aussi une sensibilisation à la communication. Ce travail nous a permis de
confirmer que le massage de confort est un outil d’accompagnement privilégié pour le patient en situation de
douleur et ou de soins palliatifs et qu’il fait partie du rôle
autonome de l’infirmière.
Le développement de cette approche tactile présente
un avantage pour l’ensemble de l’équipe soignante, dans
la mesure où elle permet de repenser et d’améliorer
l’approche du soin. Celui-ci se fera par une formation
action au sein des unités de soins.
Remerciements
Gisèle Schaerer 2, Huguette Guisado3, Céliane Héliot 4,
Sandra Merkli 5, Mireille Balahoczky 6.
2
Correspondance : Monique Boegli, HUG, 24, rue Micheli-du-Crest,
CH 1211 Genève.
Elisabeth Cabotte, CESCO, 11, ch. de la Savonnière, CH-1245 Collonge-Bellerive, Genève.
Courriel : [email protected]
1
Le toucher massage®, concept Joël Savatofski, tiré à part, extrait
du Manuel de soins palliatifs, Dunod, Juin 2001.
INFOKara, vol. 21, N° 1/2006
3
4
5
6
Infirmière spécialiste clinique douleur et soins palliatifs, Département des Soins Infirmiers, HUG.
Infirmière assistante coordinatrice, Département Réhabilitation
et Gériatrie, HUG.
Infirmière chargée d’étude, Département des Soins Infirmiers,
HUG.
Infirmière coordinatrice, Département APSIC, HUG.
Infirmière coordinatrice, Département Réhabilitation et gériatrie, HUG.
29
En 2006, la revue INFOKara publie les résultats d’une étude menée par Monique
Boegli et Elisabeth Cabotte, inirmières d’équipes mobiles antalgie et soins palliatifs
aux Hôpitaux Universitaires de Genève : quels sont les bénéices réels ressentis par les
patients douloureux chroniques et ou en soins palliatifs ?
«P
our réaliser ce travail, nous avons abordé les
concepts de soins palliatifs et de Toucher Massage®. Nous avons réalisé une revue de la littérature avec un récapitulatif des études. Suite à celles-ci, nous
avons construit une base de données des massages efectués
(mi-2003 et 2004) qui nous a permis de faire un bilan et
une analyse de notre activité. Nous avons élaboré une grille
d’évaluation en lien avec les symptômes (douleur, anxiété,
dyspnée, bien-être). A l’aide d’une échelle visuelle analogique dite EVA ou une échelle numérique de 0 à 10, le
patient évalue le symptôme avant et après le massage. Cette
grille permet également de recueillir les commentaires spontanés du patient ainsi que nos observations et celles relevées
dans le dossier de soin.
Les inirmières, pratiquant le massage bien-être en rôle auto-
52 < Cahier spécial «Les 30 ans de l’IFJS» 1986 - 2016
nome, ont suivi une formation intra-muros permettant un
apprentissage rapide des techniques du massage minute®.
Pour 94 patients, cette approche a permis d’abaisser lesymptôme gênant à un seuil tolérable en apportant une
relaxation et en améliorant leur bien-être pour 44% anxiété,
17% douleur, 5% dyspnée, 20% altération du bien-être. La
durée fut adaptée aux besoins du patient avec une moyenne
de 20 minutes. Les localisations furent les pieds (26%), les
jambes (19%), le dos (17%), les mains (16%) pour les principaux. 4 patients ont refusé le massage après une première
séance. Ce contact apporte un enrichissement relationnel,
augmente la qualité des soins, permet la communication et
l’expression d’émotions face à la situation de maladie grave.
Parfois plus que des mots, il permet d’apaiser par la détente
(...) ».
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