ESCLAVES ET AFFRANCHIS Contexte : La foule des acheteurs se presse dans les estrades du marché aux esclaves où sont exposés les nouveaux arrivés. Exhibés aux yeux de tous, hommes et femmes portent une pancarte autour du cou indiquant leur nom et leur âge ou vantant leurs mérites physiques et intellectuels : le prix pourra atteindre celui d’une belle propriété selon leur beauté ou leur savoir – faire ! QUIZZ : Quel esclave de Campanie, célèbre gladiateur, fait trembler Rome en se révoltant Auguste, Pompée Spartacus Comment nomme-t-on un esclave libre ? Un homme libre Un affranchi Un métèque Quelles fonctions peuvent être assurées par des esclaves ? Travaux agricoles Services auprès de l’empereur Services religieux Au premier temps de la République, un Romain pouvait devenir esclave pour rembourser ses dettes à son débiteur. Mais cette pratique est rapidement interdite pour protéger les citoyens romains. A partir du III° siècle av. J.-C, les guerres de conquêtes alimentent le marché avec les prisonniers de guerre. Les pirates sont également de bons fournisseurs de captifs ! Indispensables, les esclaves sont très nombreux et représentent, d’après certains historiens, jusqu’au tiers de la population totale, soit deux millions de personnes en Italie à l’époque d’Auguste. La condition des esclaves dépend de l’endroit où ils se trouvent. Dans les villes, ils sont porteurs de litières, serviteur ou masseur, coiffeuse ou danseuse. Les plus instruits, souvent des Grecs ou des Orientaux, occupent les postes enviés de secrétaire dans une riche famille ou de pédagogue. Mais les esclaves assurent aussi des tâches pénibles dans les mines, les carrières, les grandes exploitations agricoles ou les chantiers de construction. Dans les campagnes, ils dorment enchaînés dans de vastes bâtiments, les ergastules. Les punitions, comme le fouet, le carcan ou le cachot, sont nombreuses. Mais la majorité des Romains, soignent bien leurs esclaves, toute simplement parce qu’ils font partie de leur patrimoine. RIBEYRON DIANE ESCLAVES ET AFFRANCHIS Les mauvais traitements conduisent parfois les esclaves à la révolte, comme celle de Spartacus en 71 av. J.-C. C’est à partir d’Hadrien, au II° siècle seulement, que sont votées les lois protégeant les esclaves. Tout esclave espère sortir de sa condition par l’affranchissement. C’est souvent la récompense accordée pour les bons et loyaux services prodigués pendant toute une vie. La libération se fait parfois à la mort du maître, par testament. Mais l’esclave peut aussi acheter sa liberté grâce à ses économies : le pécule. Sous le regard d’un magistrat témoin, l’acte d’affranchissement, la manumissio, est accompagné d’une gifle symbolique, comme pour éveiller l’esclave à sa nouvelle condition. L’homme exécute un demi-tour devant son maître qui le laisse partir. Il garde des devoirs envers son ancien maître, dont il désormais le client et porte le nom. Très proche de lui, l’affranchi est enterré dans le tombeau de la famille. Ses enfants sont libres et citoyens de plein droit, mais ils gardent la trace de leur ancien statut d’esclave par le nom. A la fin de la République et sous l’Empire, les affranchis jouent un rôle économique croissant. Ils servent de prête-noms aux sénateurs, qui ne peuvent prendre part au grand commerce, très lucratif. Certains affranchis amassent ainsi des fortunes considérables qu’ils emploient pour s’élever dans une société assez fermée. Au Ier siècle ap. J.-C, quelques- uns occupent même, dans l’entourage de l’empereur, les premières places, comme Narcisse ou Pallas au temps de Claude. Sous l’Empire, ils constituent les cadres indispensables de l’administration à Rome et dans les provinces. 1960. SPARTACUS de Stanley Kubrick. Kirk Douglas dans le rôle de Spartacus RIBEYRON DIANE