LE CENTRE HOSPITALIER D'EXPERTISE EN PSYCHOGERIATRIE ISoSL, SITE PERI LA PSYCHOGERIATRIE : UNE MEDECINE AIGUE ET DES SOINS COMPLEXES Pluridisciplinarité Humanité Rigueur scientifique Approche globale Montagne Ste Walburge, 4b 4000 LIEGE Octobre 2006 1. L’Intercommunale des soins spécialisés de Liège - ISoSL Suite à l’approbation des Assemblées générales de l’IPAL et du CHP des 24 et 25 juin 2008, la fusion en une seule intercommunale, ISoSL, a été organisée sur la base de trois secteurs d’activités. Cette opération s’inscrit dans l’évolution actuelle du secteur des soins de santé qui exige une taille critique plus grande et une meilleure concentration des moyens pour répondre aux besoins de la population. Dans un paysage hospitalier et non hospitalier particulièrement mouvant, la création d’ISoSL répond au besoin de rationalisation du secteur et constitue une consolidation des activités de soins du secteur public. Les activités spécialisées en psychiatrie, gériatrie, psychogériatrie, revalidation, soins palliatifs et le secteur de l'accueil et des soins des personnes âgées en sortiront renforcés. 2. Le secteur des Cliniques de soins spécialisés Valdor - Pèrî Les Cliniques de soins spécialisés Valdor – Pèrî sont réparties sur deux sites hospitaliers, le site Valdor et le site Pèrî : 1 clinique de 426 lits répartie sur deux sites : ● Site Valdor, rue Basse-Wez, 301 à 4020 Liège Hospitalisation en gériatrie, revalidation, neurologie et soins palliatifs; hôpital de jour; policlinique générale; service de physiothérapie avec piscine de rééducation; imagerie médicale avec scanner; médecine nucléaire. ● Site Pèrî, Montagne Sainte-Walburge, 4bis à 4000 Liège Hospitalisation en psychogériatrie et neurologie réparatrice; centre d’expertise pour les patients en état neurovégétatif chronique, policlinique générale, hôpital de jour psychogériatrique. 2 3. Site Pèrî des Cliniques de Soins spécialisés Valdor - Pèrî Depuis 1971, le site du Pérî est spécialisé en psychogériatrie et neurologie. Avec ses 141 d'indice Sp psychogériatrique, il est l’hôpital de ce type le plus important de Belgique. Le projet médical s’oriente vers le diagnostic, le traitement et la réhabilitation des personnes atteintes de troubles démentiels et/ou psycho-affectifs. Notre raison d’être est la recherche d’une qualité de vie maximale pour chaque patient ainsi que pour leurs proches. Ceci implique l’expression quotidienne de nos quatre valeurs : rigueur scientifique – humanité – pluridisciplinarité – approche globale. Les unités de soins spécialisées en psychogériatrie intègrent les domaines gériatriques, psychiatriques et sociaux. Elles accueillent des patients âgés souffrant de la maladie d'Alzheimer, d'état démentiel, de confusion, de dépression, de psychoses... L'ensemble du personnel est particulièrement sensibilisé et formé de manière continue à la prise en charge personnalisée permettant une mise au point globale (sur le plan somatique, psychique et social). L'approche pluridisciplinaire (médecins internistes, psychiatres, neurologues, psychologues, infirmiers, kinésithérapeutes, logopèdes, ergothérapeutes, service social...) est indispensable à la planification, l'application et l'évaluation des traitements appropriés. 4. Les aspects spécifiques de la prise en charge des personnes âgées ayant des problèmes psychiatriques. La première spécificité concerne les maladies elles-mêmes : Ces patients ont les mêmes maladies (problèmes d'angoisse, de dépression, de délire, d'abus de substances, etc) que des patients plus jeunes. Outre la souffrance qu'elles provoquent, elles peuvent présenter un danger, de suicide ou d'agression dans certains cas. Elles prennent fréquemment des formes différentes de celles présentées par des patients plus jeunes, ceci en raison de la fragilité des patients âgés. Il y a par ailleurs des maladies propres à la personne âgée : - la confusion ; - la maladie d'Alzheimer et les autres formes de démence. La seconde spécificité concerne leur prise en charge : - Beaucoup de personnes âgées ont, en plus, des maladies physiques qui doivent être soignées pour elles-mêmes mais aussi parce qu'elles influencent l'état mental (le cerveau ne fonctionne pas normalement si la tension artérielle est trop basse, le coeur irrégulier ou l'urée trop élevée). - Les médicaments : les personnes âgées reçoivent beaucoup de médicaments en raison de leurs multiples pathologies; nombreux sont ceux qui perturbent le fonctionnement cérébral. Il faut les connaître ainsi que leurs interactions. Cela nécessite des compétences à la fois psychiatriques et gériatriques. La moitié des confusions s'améliore 3 si on peut diminuer les calmants mais c'est presque toujours impossible en ambulatoire ou dans une institution mal adaptée. - Ils réclament des interventions somatiques (traitement de toutes ces pathologies, traitement des plaies etc.), une prise en charge de la perte d'autonomie (les laver, les habiller, les nourrir, les mobiliser) et un accompagnement pluridisciplinaire visant à une revalorisation de soi, une meilleure autonomie et une resocialisation via des activités et un travail en groupe ou individualisé. - Pour qu'une sortie vers le domicile soit possible, il faut s'occuper de l'entourage, organiser le retour, faire des réunions de coordination avec les structures de soins à domicile, visiter ce domicile et l'aménager (rôle de l'ergothérapeute). Nos prises en charge ont : - - - un caractère médico-technique avec : - différents examens (scanner cérébral, scintigraphie, électrophysiologie) qui permettent de déterminer si la pathologie présentée est en rapport avec des lésions du cerveau ; - la recherche, grâce à la collaboration avec l'hôpital gériatrique, de toutes les maladies physiques, cardiaques, métaboliques (diabète, pathologies thyroïdiennes) et autres qui péjorent l’utilisation des capacités restantes un caractère intellectuel − mal rémunéré − centré sur le cas individuel. Outre le travail psychiatrique proprement dit (diagnostiquer et traiter les affections mentales, dépressions, psychoses, démences…), le psychiatre responsable de l’unité de soins fait partie de l’équipe multidisciplinaire et en intègre les multiples informations : - le comportement, la souffrance et leurs modifications sous traitement sont notés au jour le jour par l’équipe de soins ; - le fonctionnement cognitif est évalué par le neuropsychologue; - les kinésithérapeutes, logopèdes et ergothérapeutes participent à l'évaluation et à la sociothérapie. Par exemple, l’ergothérapeute évalue si une patiente est capable d'élaborer une liste de courses et de se préparer un repas ; - le généraliste l’informe de l’évolution somatique et participe au suivi médical. Enfin, le psychiatre a aussi une fonction psychosociale. Il rencontre la famille pour évaluer les problèmes que la pathologie causait sur le terrain mais aussi pour préparer la sortie. Il provoque des réunions de coordination, idéalement avec le médecin traitant, le patient, son entourage, les travailleurs sociaux pour préparer la sortie, éventuellement après visite du domicile par l’ergothérapeute qui peut en proposer des aménagements. 4 ANNEXE LE SITE DU PERI, UN SITE HISTORIQUE L’historique du site sur lequel est implanté le site du Pèrî est intimement liée à celle de l’ancien hôpital des Anglais dont l’activité hospitalière s’est terminée en 1984 et qui s’est offert une nouvelle vie en 1999. L’origine des Anglais remonte au XVIIème siècle lorsque des jésuites anglais vinrent s’installer à Liège en 1613. En effet, le catholicisme étant proscrit par le Gouvernement britannique, beaucoup de parents anglais, en l’absence d’enseignement répondant à leurs principes religieux, songèrent à créer à l’étranger des établissements d’instruction. Ils furent aidés dans leurs desseins par les jésuites anglais qui, chassés de leur patrie par la persécution religieuse, se réfugièrent sur le continent. A Liège, une propriété située sur les contreforts de la colline de Ste Walburge, non loin de la Cathédrale St Lambert, retint immédiatement leur attention. Ce vaste terrain qui portait le nom de Favechamps était délimité, d’une part par les rues Fond St Servais, Volière et Pierreuse, et d’autre part, par les remparts de la Cité que longeait la chaussée menant à Tongres. C’est l’origine de la rue des Jésuites anglais, devenue la rue des Anglais. Grâce au généreux concours des donateurs, les jésuites anglais réalisèrent assez rapidement leurs installations. Dès l’année 1617, les travaux étaient achevés. Tel qu’il se présentait, le Collège anglais se composait de bâtiments, cours et jardins qui occupaient une succession de terrasses. La révolution française mit fin à la présence des jésuites anglais. En 1794, fuyant la révolution, les Jésuites et leurs élèves anglais quittaient, sans espoir de retour, leur couvent de Liège pour regagner leur pays natal. L’hôpital des Anglais Ce n’est que le 18 mai 1875, que l’Etat vendit à l’Administration des Hospices civils l’ancienne propriété des Jésuites anglais. La décision fut prise d’y construire un nouvel hôpital de 600 lits, mais il ne fut jamais réalisé. En attendant la construction du nouvel hôpital de Bavière, on se contenta d’aménager ce qui restait du couvent des Jésuites anglais en hôpital auxiliaire. L’hôpital des Anglais était né. Il fut inauguré le 8 novembre 1880. Comptant 284 lits, l’hôpital des Anglais a fermé ses portes le 31 octobre 1984 dans le cadre de la restructuration hospitalière résultant de l’ouverture de la Citadelle et du CHU du Sart Tilman. La Clinique du Pèrî Le 19 avril 1956, la Commission d’Assistance publique de Liège prend une délibération dans laquelle elle estime que pour « faire de Liège un centre hospitalier répondant aux impératifs du progrès social et pour accomplir correctement la mission hospitalière qui lui est confiée, il est indispensable d’exécuter la construction, dans les terrains disponibles des Anglais, d’un établissement destiné à hospitaliser les séniles des deux sexes qui ne trouvent pas leur 5 place ni dans les établissements pour personnes âgées, ni dans les établissements pour malades mentaux. » L’avant-projet fut approuvé le 9 juillet 1957 ; le nouvel hôpital fut inauguré le 27 novembre 1971. La dénomination du nouvel établissement trouve son origine dans un texte d’archive émanant des Jésuites anglais, dans lequel on découvrit l’existence d’un bâtiment dénommé « Le Péry » qui était « construit sur une propriété située sur les contreforts de la colline au nord-ouest de la ville, à peu de distance de la Cathédrale St Lambert et du palais du Prince. Dans l’espace délimité par les rues Fond St Servais, Volière et Pierreuse, et d’autre part, les remparts de la cité que côtoyait la chaussée menant à Tongres et à Maastricht, la cour Ste Claire, devenue plus tard la rue des Jésuites anglais, puis des Anglais, s’étendait un vaste espace de terrain. Il portait le nom de Favechamps, Fanechamps ou encore, Fananchamps. » C’est sur le nom de Fananchamps que se porta d’abord le choix de la Commission pour appeler son nouvel établissement. Mais il apparut aux chercheurs que cette dénomination, inconnue à Liège, serait de nature à dérouter ceux qui aimerait situer l’emplacement des nouveaux bâtiments. Le choix se porta finalement sur le « Le Péry ». Cette dernière appellation devait cependant être changée en « Le Pèrî », lorsque l’administration communale décida, le 27 juin 1969, que la rue du Péry porterait désormais le nom « Au Pèrî ». Curieusement, à ce jour, seule la Clinique porte le nom « Le Pèrî », la rue étant bien restée rue du Péry ! Quant à l’origine du mot « Pèrî ou Péry », il ne convient pas, selon Théodore Gobert (Liège à travers les âges, Les rues de Liège) de la trouver dans le mot Périer, forme ancienne du mot poirier, même si en wallon pèrî ou peûrî signifie un poirier. Selon Gobert, il convient plutôt de se référer à un lieu-dit « a Perier l’Evesque », encore connu sous ce nom à la fin du Vième siècle. Dans ce cas, Périer est le synonyme de « carrière », qui se prononce en wallon « péri, pèrî, pereie » qu’on rencontre également au Moyen-Age dans les textes romans « perires, peerières, pierires ». C’était donc l’emplacement d’une carrière de pierres. 6