Page pour l`impression - Observatoire de Paris

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On ne les voit pas (en général)
Dans la situation présente, on ne voit pas
directement les exoplanètes en général : on sait
juste qu'il y en a en orbite autour de certaines
étoiles parce qu'on détecte des effets particuliers
qu'elles produisent sur celles-ci.
Pourquoi est-il difficile de « voir » directement une
exoplanète ?
En premier lieu parce qu'elle est lointaine et
que son éclat est donc très faible.
En effet, si on peut à l'œil nu repérer
facilement dans le ciel une planète comme
Vénus, qui est toujours assez proche de la
Terre, quand on s'éloigne du Soleil de 4
années-lumière (la distance de l'étoile la plus
proche) on divise son éclat par cent mille
millions ! Avec les télescopes très puissants
d'aujourd'hui, c'est malgré tout une lueur
encore détectable.
Une planète est difficile à voir à côté d'une étoile. Vue
d'artiste.
Crédit : Observatoire de Paris / UFE
Une seconde raison à cette difficulté est que si on la compare à l'étoile autour de laquelle elle
tourne, la planète offre un éclat dix milliards de fois plus faible, et comme la planète paraît
pratiquement confondue avec l'étoile, on est alors complètement ébloui par la lumière de l'étoile.
Ainsi repérer au milieu de dix milliards de petits grains de lumière (les photons) qui nous
parviennent d'une étoile, un seul émis par la planète est un problème très difficile.
Avec l' imagerie directe on a quand même réussi à voir quelques exoplanètes (quatre observations
jusqu'au juillet 2007) dans des conditions très spécifiques. Il s'agit de planètes d'une très grande taille qui
orbitent des étoiles faibles (par ex. des naînes brunes) à des grandes distances. Ces conditions extrêmes
peuvent permettre des observations directes, mais les systèmes qu'on trouve sont forcemment très
différents de notre Système Solaire.
On les détecte
Parmi toutes les méthodes imaginées par les astronomes, deux ont fourni la plupart des résultats
aujourd'hui.
Dans la première, on mesure les tout petits mouvements de l'étoile induits par la présence d'une planète
en orbite.
En effet, de la même façon qu'on voit la tête d'un lanceur de marteau osciller tandis
que son marteau décrit un grand cercle autour de lui, il est possible de mesurer sur
certaines étoiles un petit tremblement qui est en synchronisme avec la rotation de la
planète autour de l'étoile.
C‘est ainsi que M. Mayor et D. Queloz ont détecté l'une des premières
exoplanètes autour de l'étoile 51 Pégase. L'immense majorité des 245
planètes détectées aujourd'hui (juillet 2007) l'a été par cette méthode
qui permet en particulier de déduire le rayon de l'orbite de la planète et
d'avoir une bonne idée de sa masse.
Dans le second procédé, on cherche à déceler le passage d'une planète devant son étoile en
mesurant la petite variation d'éclat dû au masquage partiel de la lumière de celle-ci. Mais une
condition pour que cela soit possible est que nous (les Terriens) soyons bien placés, c'est à dire
a) que la Terre, l'étoile et l'exoplanète soient alignées, ce qui est assez rare et b) que nous
fassions l'observation au moment fugace, où se produit cet événement qu'on appel le transit.
Cette méthode qui a l'avantage de fournir la taille de la planète est utilisée par exemple par le
satellite CoRoT.
Très récemment on commence aussi à avoir les premières détections d'exoplanètes par la méthode des
lentilles gravitationnelles. Le chronométrage de pulsars est aussi utilisé depuis longtemps.
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